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[citoyen]

Nous sommes au 21ème siècle. Déjà !
Et pourtant, au Niger on ne semble pas voir le temps passer. A preuve, il n’y a pas si longtemps (à
l’échelle du temps des nigériens on dirait il y a un instant) le peuple vient de réélire pour un second
mandant de 5 ans, des dirigeants d’une autre époque, avec à la tête Tanja Mamadou et Hama Amadou. Cet événement a permis bien entendu de rajouter à la catastrophe annoncée au cours des 5 dernières années de gestion de cette même équipe. Comme s’ils n’attendaient que leur réélection pour passer à la vitesse supérieure, dans leurs œuvres de destruction nationale et de négation de la démocratie, l’équipe portée à la tête du pays, sors de son sac une baguette magique destinée à leur fournir la solution à tous les maux. La formule est toute trouvée : il suffira d’instaurer une T.V.A sur les produits de première nécessité pour réunir les milliards nécessaires à honorer les engagements vis-à-vis des bailleurs de fonds. Et le tour est joué, le peuple n’y verra que du feu. Mal leur en a pris! Ce faisant, dans leur fuite en avant, ils ne se doutaient pas qu’ils touchaient là où ça faisait le plus mal. Les conséquences sont connues de tous. Malheureusement, cette gifle cinglante administrée par
le peuple ne semble pas avoir convaincu nos vaillants dirigeants de faire amende honorable, comme l’aurait fait tout esprit doué de sagesse. Nous allons ici, à travers une analyse de plusieurs de leurs
comportements étayer cette affirmation.

1. La corruption qui a gangrené la société n’épargne certainement pas les dirigeants.
Il est indéniable que ce fléau a atteint des proportions jamais égalée dans l’histoire du Niger, et
ce phénomène a reçu un véritable coup d’accélérateur avec l’arrivée à la tête du pays des deux responsables du parti-état. Dans leur furie dévastatrice, le système MNSD (un système mafieux par essence), s’est jeté à l’assaut des finances publiques tambour battant, comme pour dire aux nigériens que « nous sommes là, nous faisons ce que nous voulons et personne n’y peut rien ». Mais ils oublient que le temps poursuit son œuvre. Des preuves irréfutables sont établies que la corruption a atteint le sommet du pouvoir. Il y a toutes les preuves fournies par la presse ces dernières années, d’actes d’indélicatesses liés à des domaines de compétences relevant uniquement des responsables au sommet, notamment la gestion catastrophique des finances publiques, les attributions de marchés publics au mépris des textes réglementaires, les dénis de justice, etc.

2. La banalisation de la fonction présidentielle.
Il y a des jours où l’on se demande si le Président de la République est vraiment présent dans le pays. Tenez ! Des événements majeurs se déroulent et le Président affiche une indifférence révoltante, si ce n’est tout simplement de l’insouciance. Ce comportement a été observé lors des manifestations de la société civile contre la loi des finances rectificative, alors même que la responsabilité du Président de la République reste engagée par le décret d’application de cette loi adopté en conseil des ministres. Plus récemment, on a vu le Président de la République faire des pieds et des mains pour anéantir tous les efforts développés par de bonnes volontés pour sensibiliser les nigériens et la communauté internationale sur la grave situation de famine qui s’est abattue sur notre pays. Pire, malgré les appels
à l’aide de plus en plus pressants, le Président a préféré engager son gouvernement dans une croisade contre, non pas le fléau qui a gagné le pays, mais plutôt contre ceux-la qui tentent de mobiliser les énergies afin de venir en aide aux populations éprouvées. Comme pour en rajouter, le Président s’adonne allègrement à ses voyages internationaux, au cours desquels l’un des thèmes récurrents des ses interventions était la diabolisation des compatriotes engagés dans la résolution de la crise alimentaire.
Quant à la sagesse, c’est le jeune roi du Maroc Son Altesse Mohamed IV (que Dieu lui rende Grâce) qui l’enseigna au Président Tanja, malgré la différence d’âge de près de 30 ans! Il a fallu sa présence sur le sol nigérien pour obliger Tanja à se rendre au chevet des enfants mourant de famine dans la région de Maradi. Monsieur le Président, savez-vous combien de nigériens se sont senti mal dans leur peau ce jour-là, …. de honte ? Et pourtant, vous avez été à Zinder pour l’inauguration de nouveau Château d’eau construit par la coopération chinoise. Vous vous trouviez donc au cœur de la zone touchée par la famine, avec les régions de Maradi-Dakoro, le Damergou, la région de Magaria, la
zone de Tahoua- Keita, etc… Mais figurez-vous que le Président n’a pas eu le sursaut de conscience de faire le détour, histoire de se rendre compte de la situation. Mieux, la leçon de sagesse et d’humilité du Roi du Maroc n’a pas été assimilée par notre Président. A preuve, Tanja s’est décidé à entreprendre une visite dans les régions de Tahoua et Agadez depuis quelques jours (et on ne sait trop pourquoi, puisque ce déplacement n’annonce aucun changement significatif dans l’attitude des gouvernants quant à la résolution de la crise alimentaire). Il faut remarquer que la visite du Président évite soigneusement les zones les plus touchées, se limitant pratiquement aux centres urbains, en dehors de Koloma (peut-être sa proximité de 10 km avec Tahoua lui a valu cet honneur) où il a tenu des propos du genre « … je ne pensais pas trouver des personnes encore vivantes ici… », le peuple appréciera !
Monsieur le Président, pendant que vous vous efforcez à porter l’anathème sur les compatriotes qui tentent de sensibiliser un peu partout sur la situation de crise alimentaire, pourquoi ne dénoncez-vous pas en même temps ces personnalités du monde qui défilent au Niger et retournent dans leur pays le cœur serré et porteurs des messages chargés de tristesse sur le sort des enfants nigériens. Les Bernard Kouchner, Jean Ziegler, Philipe Doutse Blazi (Ministre français des affaires étrangères) et autres bonnes volontés, sont-ils les ennemis du Niger ? Voulez-vous nous faire croire que ces ponts aériens organisés depuis plusieurs semaines par la Lybie, le Maroc, MSF, La France, le PAM, etc… sont-ils destinés juste à manipuler nos consciences ? C’est à se demander si le Président jouit de toutes ses facultés mentales !
Le plus révoltant dans l’attitude de Tanja, pendant que les souvenirs pleins de chaleur de
Mohamed VI ne se sont pas encore estompés, c’est que ces visites de Tanja avaient des allures festives. On se croirait carrément en période de campagne électorale ! On y voyait à la télévision un président aux allures triomphales qui sortait de l’avion et passait en revue les foules en liesses, avec tout le faste des grands meetings électoraux. Visiblement, Tanja a du mal à décoder le message d’humilité du Roi du Maroc, qui n’a pas hésité à faire annuler toutes les manifestations d’accueil et de joie des populations de Niamey, alors que les autorités nigériennes les ont invitées à sortir massivement dans les rues de Niamey.
Nous rappellerons au Nigériens également qu’il y a seulement quelques jours, le conseil des ministres a adopté la liste des membres de Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales (CNDH/LF), de manière unilatérale sans concertation aucune avec les structures au nom desquelles ces membres siègent dans la commission. Oh ! que de mépris pour le peuple ! que de mépris pour la démocratie ! Cet acte a fait dire à la société civile dans la déclaration d’un de ses leaders que le Président de la République est encore une fois manipulé. Au fait ! de quel Président parlons-nous ? De quel République parlons-nous ? Nous sommes bien au Niger, un pays
indépendant depuis 45 ans, une République depuis 47 ans. Et pourtant nous avons un Président qui se fait rouler à tout bout de champ !
A la lumière de ce que nous avons dit plus haut, il y a lieu de tirer les constats suivants.
1. Les institutions républicaines du Niger sont elles animées par des individus responsables et dévoués ?
2. Le Président de la République est-il venu au pouvoir pour protéger les intérêts d’un clan mafieux ?
3. Le Président de la République détient-il la réalité du pouvoir et dans quelle mesure ?
4. S’il le détient réellement, est-il capable de l’exercer pleinement et entièrement ?
5. Autrement dit, avons-nous un Président de la République capable d’assumer les fonctions qui sont
les siennes ?
Pour tenter de répondre à ces questions nous dirons ceci. Chers compatriotes, l’heure est grave. Contrairement à ce qu’attendaient les nigériens et au premier rang leurs militants, les responsables au sommet de l’Etat ont déçu. De par leur arrogance, leur mépris affiché pour tout ce qui touche à la démocratie, de par leur aversion vis à vis de tout ce qui requiert une approche intellectuelle, ces
dirigeants sont en train de faire s’effondrer cet édifice démocratique construit patiemment et laborieusement par le peuple, et risquent de faire sombrer le pays dans des situations rappelant des
périodes que l’on pensait à jamais révolues. Mais c’est aussi la rançon de l’analphabétisme de la majorité de nos concitoyens, et l’opportunisme de ceux qui semblent plus éclairés, toutes choses qui nous ont amenés à porter au pouvoir des individus à peine lettrés. Il est évident qu’avec un Président d’une autre époque, avec un esprit moyenâgeux, le Niger va à contre-sens de la marche du monde et des autres peuples. Résultat, nous vivons une situation où ni le Président de la République, ni son Premier Ministre ne se sentent gênés de nommer à des postes ministériels des personnes qui n’ont aucune formation, qui donc n’ont aucune profession, sinon celle d’hommes politiques prébendiers. Alors qu’en pareils cas le minimum requis serait, au-delà de la formation intellectuelle, une expérience de la gestion administrative. Mais que voulez-vous, parler un tel langage, c’est parler du chinois pour nos illustres dirigeants.
Comment donc s’étonner, de voir le chaos dans lequel sombre le pays ? Le MNSD a bien des cadres, ses alliés aussi, mais leur système de gestion mafieuse fait qu’il serait sacrilège de nommer les individus qu’il faut à la place qu’il faut. Nous profiterons pour dénoncer ici l’attitude de ces prétendus intellectuels tapis dans les partis et qui ne guettent que les prébendes. Il en existe dans tous les partis, même le parti qui se targue d’avoir dans ses militants la fine fleur de l’intelligentsia nigérienne. La clase intellectuelle a vraiment failli, par son opportunisme, sinon comment comprendre dans un pays que la haute sphère politique et donc du pouvoir soit dominée par des illettrés. Ces prétendues grosses têtes n’ont-elles pas honte, si tant il est vrai qu’elles le sont, devant leurs militants qui sont pour beaucoup leurs étudiants ou tout simplement leurs collègues et subalternes ?
Voyez les dégâts commis par le régime Tanja-Hama. Aucun des régimes passés n’a laissé derrière lui un tel désastre. Mieux, aucun régime n’a laissé derrière lui autant de dégâts que ceux causés par le régime Tanja-Hama dans le seul secteur de l’éducation. Et nous n’en sommes qu’au début leur second quinquennat. Que va t-il se passer d’ici la fin de leur mandat ?
Chers compatriotes ! N’est-il pas temps de conclure à l’incapacité du Président, car ce dernier s’est
tout simplement trompé d’époque ? Il est évident que Tanja n’est pas outillé (intellectuellement s’entend) pour comprendre et maîtriser toutes les notions et concepts qui font la réalité des temps modernes comme : la démocratie, les droits de l’homme, la bonne gouvernance, la performance économique, la technologie de pointe, la globalisation, la mondialisation, etc...
En pareil cas, la sagesse commande de s’entourer de collaborateurs compétents et de les laisser faire leur travail. Mais pour Tanja de tels propos s’apparentent certainement à une farce de mauvais goût. Pour preuve, allez voir la foire qui règne dans les locaux de la présidence. Il en est de même pour son Premier Ministre, qui lui s’est entouré d’une pléthore de ces grosses têtes, privant du même coût l’administration de brillants cadres, tandis que ces compétences ne sont nullement valorisées là où elles sont actuellement. Car le locataire de la primature ne se sent pas une obligation de résultats, il lui suffirait de quelques discours démagogiques pour anéantir les éventuelles critiques de sont action à la tête du gouvernement. Il est sûr du soutien infaillible du Président (les « …Hama m’a dit… » ont-ils finalement raison ?) qui n’hésite pas à cautionner tous les actes mafieux de son Premier Ministre. Cette assurance du Premier Ministre n’est-elle donc pas suspecte ? Quelle raison le Président pourrait-il avoir pour toujours donner son feu vert au Premier Ministre jusque dans des actes crapuleux ? souvenez-vous des affaires Zeinab (Hama a annoncé à l’Assemblée Nationale « … j’ai donné les marchés de gré à gré, je donnerai encore des marchés de gré à gré ») et toutes les autres affaires ayant conduit aux différentes motions de censure déposées contre ce gouvernement. C’est en réponse à de telles questions que nous disons que le Président est certainement l’otage d’un système mafieux, dirigé par le Primo et des pontes du part-état. Chers compatriotes, qu’avons-nous à faire d’un tel Président ?
Il est un acquis très important que le peuple vient d’obtenir tout récemment. Il s’agit de l’émergence
d’un mouvement citoyen à travers les revendications de la société civile pour plus de justice et d’équité. Il est indéniable que devant la défaillance de la classe intellectuelle, des syndicats et enfin de la classe politique, le mouvement citoyen initié par la société civile constitue une véritable planche de salut pour le peuple nigérien. Il y a donc lieu d’intensifier ces actions pour contraindre les actuels dirigeants à respecter la volonté du peuple (qui est leur raison d’être quand même !). Nous lançons un appel aux citoyens nigériens et en premier lieu les leaders de la société civile pour s’atteler à cette tâche, une fois la question de la crise alimentaire résolue. Car les chantiers ne manquent pas. L’on pourrait retenir deux axes principaux :
-la gestion de la crise alimentaire et,
-la lutte contre la corruption.

Par la lutte contre la corruption, nous entendons une lutte sans exclusive et surtout la lutte contre les
délinquants en cols blancs, car c’est cela la réalité du Niger. La corruption ne peut-être combattue qu’en commençant par le sommet du pouvoir. Puisque les preuves sont établies que les dirigeants sont les maîtres d’orchestres en la matière. Nous rappellerons les attributions de marchés dans des conditions floues, où le Président de la République semble personnellement impliqué, et qui ont fait l’objet d’articles de plusieurs journaux indépendants. Il y a par exemple la privatisation de la SONITEL, avec l’attribution de 51% des actions au groupe ZTE/LAAIKO, l’attribution de l’exclusivité du marché des plaques minéralogiques à une société étrangère, l’attribution des prérogatives du CNUT à une société étrangère. Le Président Tanja n’est-il pas celui-là qui a poussé à la démission l’ancien Président de la Cour Constitutionnelle, l’honorable
Sani Koutoubi ? Pour la seule raison que ce dernier tenant compte de son serment, a refusé les manigances de Tanja visant à tordre le cou à la justice ? cet acte ne s’apparente-t-il pas à la haute trahison ? Et les individus nommés par le Président (apparemment pour Tanja les rapports de camaraderie sont au-dessus de toutes considérations) coupables d’actes répréhensibles comme le fameux Dans Foulani, Almoustapha Soumaïla et consorts, qui sont sous la bienveillante protection du Président parce que tout simplement ce sont ses amis ?
Mais de toutes les façons, le Président a une grande part de responsabilité de par sa passivité, sinon son accord tacite devant toutes les malversations révélées. Les LAPS/PSOPs (avec preuves à l’appui), les « Zakaïries », qui font preuve de l’implication directe du Premier Ministre dans les malversations, l’information selon laquelle les attributions illégales des marchés publiques se font chaque fois que le Ministre des finances est en déplacement, c’est-à-dire que ce sont les oeuvres de l’intérimaire. Et devinez qui est l’intérimaire du ministre des finances, il s’agit comme par hasard de... Hama Amadou. Nous sommes d’accord avec les responsables des certaines organisations de la société civile qui posent la question à Hama Amadou qu’il justifie la provenance (légale) des fonds qui lui permettent d’exécuter des travaux de construction à son domicile (le sieur a racheté toutes les parcelles de son quartier) travaux en cours depuis 5 ans et jusqu’ici inachevés. Sans compter le palais de Youri récemment achevé. Mais de grâce qu’on ne nous parle pas de dons de pays amis, ou de fonds politiques, c’est-à-dire des arguments destinés à amuser la galerie.
Il est temps que les nigériens se décident d’éradiquer toute cette horde de rapaces et de délinquants de tout acabit tapis au sein et autour du pouvoir. Il s’agit de mettre fin à l’impunité sous toutes ses formes et traquer tous les individus coupables de malversations ou de corruption, quel que soit leur rang, qu’ils soient à des postes politique ou pas. La corruption du régime ne fait pas de doute. Nous en avons pour preuve, le décret présidentiel mettant en place (sous la pression de la société civile) une commission de réflexion et de proposition de stratégie de lutte contre la corruption. Dans leur esprit, les dirigeants pensent avoir appâté le peuple avec un leurre. Or ce décret à lui seul constitue un aveu et peut constituer une base juridique pour engager des investigations et des poursuites à l’endroit des ténors du régime.
Aujourd’hui ces responsables malveillants sont bien connus et leurs actes (une partie du moins) révélés au grand jour. Il ne reste plus qu’à engager une vaste entreprise de moralisation de la vie publique, une sorte d’opération mains propres à la nigérienne. Aujourd’hui les acquis démocratiques sont tels qu’il est difficile d’échapper à la justice, que l’on soit président ou premier ministre, pendant ou après les fonctions politiques. Messsieurs Tanja et Hama, ainsi que tous les responsables indélicats, sachez que ce monde ne présente plus de refuge pour les délinquants en col blanc. Il n y a pas de raison que le voleur du quartier soit considéré comme tel et qu’il en soit autrement quand il s’agit des responsables au sommet de l’Etat, si tant il est vrai que nous sommes tous égaux devant la loi.

Quant à la crise alimentaire, à notre avis, il y a deux explications plausibles qui expliqueraient les
comportements du Président et de son régime.
1. Soit le Président a été tenu mal informé, dans ce cas les responsabilités devraient être situées et les coupables punis devant la loi, car il s’agirait là d’actes de sabotage au plan national
2. Soit le Président refuse volontairement, pour des raisons qui lui sont propres, d’admettre cette
réalité.

Dans les deux cas la responsabilité du Président serait établie, puisqu’il a fini par admettre (du bout
des lèvres il est vrai) qu’il y a une grave famine dans le pays, puisqu’il a même décidé une tournée en
grandes pompes dans les régions les plus touchées. Cette attitude est tout à fait contraire à celle
adoptée depuis bientôt deux mois que la sonnette d’alarme a été tirée un peu partout.
Par ailleurs, tout esprit rationnel sait que la situation alimentaire va être difficile cette année,
surtout encore les responsables de l’Etat qui disposent de tout l’appareil administratif censé
prévoir cette situation et proposer les mesures à prendre (Système d’Alerte Précoce, Cellule Crise
Alimentaire et services de l’agriculture entre autres).
Mais alors pourquoi le Président Tanja s’est-il confiné dans une attitude de refus d’apporter l’aide
nécessaire aux populations victimes, car c’est cela la conséquence de refuser de reconnaître l’ampleur de la famine ? Cette attitude ne pourrait-êlle pas être qualifiée de non assistance à personnes en danger de mort ou tout simplement de crime contre la nation ? Ce ne sont sans doute pas les parents des enfants victimes qui poseraient la question autrement. Il est évident que cette attitude est criminelle, nous devons la condamner comme telle, tout comme nous avons condamné le Président américain qui pour chasser Saddam Hussein du pouvoir n’a pas hésité à faire des
centaines de milliers de morts au sein de la population civile.
Monsieur Tanja, pensez-vous un instant qu’au rang des parents ayant perdu leurs enfants, ou des adultes décimés par la famine, combien ont voté pour votre réélection ? La vie humaine n’a-t-elle donc aucune signification à vos yeux ? Vous avez organisé vos visites triomphantes tous sourires dans les zones les plus touchées. A aucun moment le Nigériens n’ont lu dans vos yeux la détresse de ces gens, ou tout simplement de la pitié et de l’affliction devant l’impuissance du monde entier devant une calamité.
Monsieur Tanja avez-vous vraiment la foi ? Les nigériens n’ont lu la pitié ni dans votre regard, ni
dans vos propos lors de votre visite dans les régions touchées par la famine. Or la pitié est un pan
essentiel de la foi.
Monsieur Tanja êtes-vous sincère quand les jours de fêtes vous vous rendez à la mosquée pour les prières publiques sous les caméras de la télévision ?
Monsieur Tanja pensez-vous un instant que tout a une fin, et qu’un beau jour (vous pouvez en être aussi certain que vous existez aujourd’hui) vous allez vous
retrouver dans la tombe face à Mounkar et Nakir. Savez-vous de qui il s’agit ?
Monsieur Tanja pensez-vous un instant que la rencontre
avec le Seigneur Allah est inexorable, et que ce jour peut-être qu’il ne sera pas question de pitié de la
part du Seigneur, puisqu’en votre temps vous n’avez pas eu pitié de certains de vos sujets ?
Certes, Dieu le Loué est Clément et Magnanime. Cependant Il est juste envers ses esclaves. C’est pourquoi Il a envoyé des Messagers pour avertir. Les incroyants et les croyants fautifs ne diront pas qu’ils n’ont pas été avertis.
Pour notre part, nous demandons aux musulmans d’implorer Dieu afin qu’Il guide nos dirigeants sur le
droit chemin et demander pardon à notre Seigneur pour qu’Il nous dote de dirigeants valables. Car avoir des dirigeants mécréants ou qui sont dans le courroux du Seigneur est pire que la famine et toute autre calamité pour les peuples.

Que Dieu fasse descendre sa Miséricorde sur notre pays. Amine.

[tankari]

Bonjour "Citoyen"
Excellente analyse
Sans vouloir vous jeter des fleurs mon cher, votre travail est extra. Nous avons besoin des gens comme vous non seulement au Niger mais, aussi en Afrique.
Je suis étudiant nigérien à l’extérieur et je suis vraiment marqué par votre analyse qui n’est par faisable par m’importe qui. Vous n’êtes pas n’importe qui et je voudrai si possible apprendre auprès de vous. J’ai lu de long en large votre analyse afin de trouver une éventuelle faille pour porter une critique, mais hélas je n’en ai pas trouvé. Bravo. Vous êtes un connaisseur du Niger.

Voici mon mail:tankari@chezmaya.com
J'ai une chose à vous demander en privé. c'est important