Panafricain Super Posteur
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Posté le: Ven 02 Sep 2005 18:33 Sujet du message: La propagande du Figaro |
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Le Figaro commence à faire de la propagande. Schématiquement, dans le premier article :
Une mere africaine, avec beaucoup d'enfants, qui touche des allocations refuse un appartement dans le XVIeme. En supposant que ce soit vrai, que fait-on des familles qui elles cherchent un appartement depuis 15 ans et qui n'ont eu aucune proposition ?
Dans le deuxième, l'auteur affirme qu'un quart des mal logés refusent des propositions qui leur feraient quitter leur arrondissement. Comme par hasard, l'exemple pris dans l'article est celui d'une famille africaine : il n'y a que les africains qui sont mal logés à Paris ??????????? (il y aurait environ 100 000 mal logés à paris)
http://www.lefigaro.fr/france/20050902.FIG0272.html
Bientôt à la rue, les Camara ont néanmoins repoussé l'offre d'un six-pièces porte de Saint-Cloud
Cette famille malienne qui dit non au XVIe arrondissement
C. G.
[02 septembre 2005]
Depuis mercredi, Mme Camara et ses sept enfants sont entassés dans un hôtel où «courent des rats et des cafards». Expulsés de l'appartement de l'Opac qu'ils squattaient depuis quatre ans rue du Moulin-Joly, dans le XIe arrondissement, ils ont droit à quinze nuits payées. Après, ils seront à la rue. Et pourtant, ils pourraient vivre aujourd'hui dans un spacieux appartement de six pièces dans le XVIe arrondissement ! Par deux fois, la mairie a proposé ce logement à Naba Camara. Par deux fois, cette femme de service à la caisse des écoles du XIe a refusé. Jusqu'à s'attirer les foudres de l'administration. «Des logements comme celui-là, il s'en libère trois par an !» s'étouffe un des responsables de la commission d'attribution de la Ville. Mais Naba Camara est formelle : «C'était trop cher.»
Les comptes restent pourtant obscurs. En travaillant deux heures tous les matins, la mère de famille gagne 265 euros, auxquels s'ajoutent 1 500 euros d'allocations familiales, soit 1 765 euros. Le nouvel appartement lui aurait coûté quelque 700 euros avec les aides, contre les 500 qu'elle paye aujourd'hui, au titre d'indemnité d'occupation illégale. La différence paraît mince aux regards des ennuis qui s'annoncent.
La mère évoque encore ce concierge soupçonneux, qui lavait derrière elle portes et poignées dans le nouvel appartement qu'elle visitait, en répétant : «Ne salissez rien !»
Mais dans le fond, son fils, qui vient de passer son bac S, en convient : «On espérait trouver un logement dans le quartier.» Dans le XIe arrondissement, la famille connaît des voisins, des Maliens comme eux. «Tout le monde s'entraide. On se garde les enfants.» Les femmes se réunissent pour parler en langue soninké, se fabriquer des boubous colorés avec les tissus qu'elles achètent tout près. Les «points phone», d'où l'on appelle l'étranger pour moins cher, sont nombreux. Et surtout, dans ce quartier populaire, «il y a des Noirs, comme nous, et probablement moins de racisme que dans le XVIe».
En attendant, à force de croire à la proposition parfaite, Mme Camara est à la rue. Et la Mairie de Paris devra bientôt prendre en charge, de foyers en hôtel de transit, le logement de ses enfants mineurs.
http://www.lefigaro.fr/france/20050902.FIG0271.html?082920
LOGEMENT SOCIAL Malgré des propositions dans les arrondissements prisés de la capitale
Un quart des mal-logés parisiens refusent de quitter leur quartier
C. C.Cécilia Gabizon
[02 septembre 2005]
Même mal logées, certaines familles refusent les offres de HLM pour rester dans leur quartier. Un quart d'entre elles décline ainsi les offres de la Ville de Paris. Récemment ressorti pour faire le point sur les situations les plus critiques, le dossier «relogement» de la mairie du XIe arrondissement prend parfois un tour kafkaïen.
Madame S. vit avec son mari et ses cinq enfants dans 23 mètres carrés rue Popincourt. Depuis des années, les adultes se relaient pour dormir, les deux aînées, excellentes élèves, révisent leurs cours dans la baignoire, faute d'espace calme. Le plafond du studio s'est récemment effondré tandis que l'hôtel borgne d'à côté menace de s'écrouler. La mairie propose alors, dans l'urgence, un appartement de cinq pièces dans le Xe arrondissement. Ce sera non. «Trop grand», avance la mère de famille. L'assistante sociale essaie en vain de la convaincre, lui démontre qu'elle peut assurer le nouveau loyer de ce logement en PLA (prêt locatif aidé). En vain. La famille est toujours dans son studio dégradé.
«Les gens sont très attachés à leur lieu de vie, quelle que soit leur catégorie sociale, analyse Liliane Capelle, élue en charge du dossier à la mairie du XIe. Mais il faut comprendre que nous n'avons que cent logements à attribuer dans notre arrondissement. Et encore, les bonnes années.» Cent logements pour 8 000 candidats. Cent logements que se partagent la Mairie de Paris, la mairie d'arrondissement et la préfecture. «Nous tentons de racheter des immeubles pour les transformer en habitat social, poursuit l'élue. Car il n'y a plus de terrains pour construire.» L'arrondissement est l'un des plus densément peuplés de la capitale. Dans le nord, vers Belleville, la concentration humaine atteint «celle de Bombay», souligne l'élue.
Quand un travailleur malien qui vivait dans 18 mètres carrés avec ses cinq enfants refuse un F4 rue Keller, l'assistante sociale reste incrédule. Mais l'homme est ferme, énervé même et désigne la cuisine américaine : «C'est parce que je ne suis pas français que je n'ai pas de cuisine française !», enrage-t-il.
C'est encore cette famille entassée dans une pièce glauque qui refuse un appartement dans le Xe arrondissement, rue Poissonnière, prétextant qu'il «n'y a pas de parking». Ou cette large tribu à qui l'on proposa un appartement dans la très animée rue de Rennes. Après la visite, elle déclina l'offre, s'offusquant «du manque de commerces de proximité».
Face à ces prétextes farfelus, les autorités oscillent entre l'agacement et le découragement. Quant aux mal-logés, ils confessent en aparté qu'ils veulent avant tout rester dans l'îlot où ils ont noué des amitiés. Mme Sissoko préfère son studio bondé dans une rue qui ressemble à un village, à «un pavillon à Vigneux» qu'on lui a proposé. Les immigrés sont nombreux dans ces rues animées où les boutiques de vêtements bon marché jouxtent des épiceries exotiques. Les trottoirs se font parfois souk, avec les étalages de marchandises sauvage, le maïs grillé proposé par les uns, les montres et lunettes exposées par les autres. Dans ce joyeux fouillis, les ménages savent pouvoir compter sur l'aide de leurs compatriotes. Les immigrés se regroupent, par nationalité, pour faire face aux coups durs, comme pour perpétuer les traditions.
Mais les immigrés sont loin d'être les seuls à refuser des logements HLM. Bon nombre de couples, notamment ceux arrivés de province depuis peu, se détournent aussi du deux-pièces qu'on finit par leur proposer, si éloigné de leurs rêves parisiens. Beaucoup de familles de classe moyenne hésitent ainsi à accepter des appartements sociaux «de qualité» que les mairies bâtissent dans les quartiers dégradés pour, justement, rétablir la mixité. |
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