grioo.com

[kapro]

Quoi de plus simple pour illustrer ce point de vue que l’un des belligérants du plus long conflit du moment : les palestiniens de la bande de Gaza.

Considérons donc un nouveau-né palestinien, et osons décrire son quotidien depuis sa naissance, jusqu'à sa mort à l'aube de l'âge adulte (autour de 20 ans), une ceinture d'explosifs autour de la taille.

Le petit palestinien des territoires occupés, jamais ne rêve qu'il sera médecin, exploitant agricole, ingénieur, pharmacien, instituteur, ou même ministre! NON! Ce genre de rêves, au demeurant normaux pour un enfant qui vit dans une société où l'épanouissement n'est pas un vain mot, n'existe pas pour ce petit palestinien-là. Comment en serait-il autrement, quand une fois qu'il sait marcher, il suit ses aînés pour lancer des pierres à Tsahal, la soldatesque Israélienne!

Après les jets de pierres, le statut suprême est celui du martyr, qui meurt en se faisant exploser, comme pour monter encore plus vite auprès de Allah.
L'univers du petit palestinien ne peut lui permettre de rêver à des choses normales pour un enfant de son âge.
De maison aux murs solides, il n'en a point. Sa famille déménage au gré des destructions faites par l'armée israélienne.
D'école il n'en connaît point, ou alors une instruction ciblée sur l'Intifada, puisque c'est la seule occupation possible.
De loisirs il n'en a d'autres que celui de jouer à lancer des pierres à l'endroit des chars israéliens.
Les principaux bruits qui raisonnent dans sa cité, ou mieux, dans son camp de réfugiés, sont les sirènes des ambulances, les sifflets des missiles, des obus ou des balles de fusils, les pleurs de familles endeuillées, ou encore le fracas des maisons détruites...

Un oiseau qui chante au petit matin... Une cigale qui stridule au clair de la lune... Rien de tel! Ces animaux ont quitté depuis fort longtemps ces latitudes dangereuses et plutôt explosives pour eux. Un tour à vélo, une course entre amis, une partie de billes, un moment de danse en cercle... Inconnus au bataillon!!! Inutile de parler alors d'un jeu "vidéo" sur console Nitendo, Sony ou X-box, même en seconde main.
La quiétude de la discussion avec grand-mère, le soir, à côté d'un feu doux dont le crépitement des braises berce en incitant au sommeil réparateur du juste... Jamais vu ou même vécu ça, le petit palestinien.

Son univers est donc ainsi fait de références violentes, de guerre, de sang et d'esprit vindicatif!!!! Que veut-on qu'il devienne demain, une fois « majeur » !?

On ne naît pas terroriste, on le devient!!!!!!

Le petit palestinien n'a pas d'autres alternatives que celle de se faire exploser un jour, car c'est son meilleur salut, dans un monde où l'avenir n'existe pas, puisqu'on ne peut pas projeter de fonder une famille. La maison qu'il habite aujourd'hui peut disparaître demain, et toute sa famille avec.

Combien d'entre nous n'ont pas rêver de devenir docteur, pilote, président, etc. Combien d'entre nous se sont sentis ragaillardis de participer à une manifestation culturelle ou sportive de leur école, de leur collège, de leur lycée... Combien d'entre nous se sont sentis heureux de jouer ou d'assister à un match de foot ou de basket, heureux d'aller au cinéma, de fêter un anniversaire....
Voilà des distractions dignes d'un enfant, des situations qui aident l'adolescent à construire sa personne et sa personnalité, en respectant le cadre sain de la société. Toute cela fait qu'un enfant reste un enfant, et pas que l'enfant de 10 ans en paraisse déjà 40, parce qu'il aura vécu les pires atrocités qui auront définitivement marqué son esprit insuffisamment préparé pour un tel choc!!!!!

On ne naît pas terroriste, on le devient!

L'univers, certes brièvement décrit, du petit palestinien, est aussi celui que vivent d'une certaine façon tous les opprimés de ce monde, qui finissent par choisir la solution radicale pour tenter de changer le quotidien de leur progéniture directe ou indirecte.

Si au regard de cette situation, certains pensent que le meilleur moyen de résorber le terrorisme est d'employer la terreur, alors il y a lieu de se poser sérieusement la question de savoir comment on peut penser noyer un poisson dans l'eau!!!!
En effet, celui qui est devenu terroriste est une personne qui a quelque part vécu dans une terreur avec laquelle elle s'est familiarisée. La terreur ne peut donc plus lui nuire, surtout si elle conduit à sa propre mort. Au fond, le terroriste, qui considère qu'il n'a pas d'avenir et pour qui le seul sens à donner à sa vie est de se faire tuer de façon médiatique, médiatisée et violente, ne peut pas craindre de mourir par les balles de son ennemi présumé, surtout si cela se fait dans la plus grande des violences. Pire encore, la réaction brutale de celui qui combat le terrorisme en "bombardant" les terroristes contribue à renforcer et à consolider le courant combattu, au point de constituer en un temps record, de nouveaux émules à la cause terroriste de départ!!!
L'Irak est ainsi devenu le lieu de rendez-vous de tous les "Ben Laden" de la Terre, qui trouvent sur ce vaste territoire un lieu d'entraînement grandeur nature, rarement égalé. Les ennemis de leur cause sont innombrables et omniprésents, depuis le GI étasunien, jusqu'au "collabo" irakien qui accepte de pactiser avec l'armée d'occupation.

Avant l'invasion étasunienne en Irak, le principal leitmotiv des "petits" terroristes étaient la libération de la Palestine. Aujourd'hui, on leur a servi sur un plateau doré un sujet intarissable: le conflit des civilisations, pour lequel on oppose ouvertement le christianisme à l'islam. George W. Bush est celui qui a conduit à cet état de fait, et il devra l'assumer devant l'Histoire!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Combien sont-ils à avoir rejoint les rangs des "combattants de l'Axe du Mal"??? Le chiffre de 100.000 (cent mille) ne serait pas exagéré, et George Walker Bush est celui qui a conduit à cette situation, à travers son choix! Il devra l'assumer devant l'Histoire!!!
A cause du choix de l'unilatéralisme belliciste et jusqu'au-boutiste, le monde actuel est totalement chamboulé et insécurisé!

Alors, faudrait-il comme certains le préconisent, accuser le coup pour voir avec plus de recul et après les différentes croisades de Bush, le bien fondé de sa démarche ? Assurément NON! Attendre serait idiot, tout comme continuer à laisser faire serait malencontreux. La capacité de remise en question de Bush et son équipe ne semble pas bien consistante, à l’exemple du refus de Rumsfeld de choisir la voie oh combien honorable de la démission, après sa responsabilité plus ou moins démontrée dans les actes de torture à l’endroit des prisonniers irakiens ; sans être coupable, sa qualité de chef hiérarchique de l’armée étasunienne plutôt bien éclaboussée dans cette affaire, aurait dû le conduire à plus d’humilité, moins d’effronterie et surtout à faire profil bas.

Bush semble en effet avoir opté pour la pire des solutions. Devant ce constat chaotique, pourquoi ne pas réfléchir profondément sur une autre approche, sur un autre moyen de parvenir à éradiquer le terrorisme !!!
Le terrorisme doit être considéré comme une conséquence, un symptôme d'un mal-être probablement exploité par des croisés, mais un mal-être quand même. Partant de là, la démarche objective serait d’agir comme un médecin, en posant le diagnostic qui va mettre en évidence la cause profonde du mal-être, et qui permettra alors de soigner le mal à la source, sans plus s’attaquer aux conséquences.

Si donc le petit palestinien pouvait rêver de devenir quelqu'un, avec une famille, une maison, un travail et des loisirs, alors nul doute que le terreau du terrorisme serait amputé d’une bonne partie de sa substance. Si on supprime les frustrations qui nourrissent le terrorisme, alors c'est le terrorisme qu'on réduit aussi du même coup!

Et la métaphore du petit palestinien vaut pour tous les opprimés du monde, pour lesquels il faut oser un idéalisme...

L'idéalisme! Voilà ce qu'on est en droit d'attendre d'un dirigeant, d'une personne qui préside à la destinée de ses semblables. De ce point de vue, les exemples sont légion.
Mandela, le bien nommé, avait décidé d'inscrire son mandat sous le signe de l’épanouissement de tous les laissés-pour-compte des township. Cette idée "idéaliste" certes, a plu au peuple Noir longtemps opprimé. Et dans les ghettos sud-africains, les petits Noirs, bien que vivant toujours dans la misère, ont recommencé à rêver.
Luis Ignacio Da Silva dit Lula, actuel président du Brésil, a lui aussi fait rêver les plus pauvres d’entre les pauvres, en proposant de manière idéaliste, de changer la société avec sa fameuse réforme agraire, pour que chaque petit brésilien ait un lopin de terre à cultiver. Un idéal difficile à réaliser certes, car la réalité du pouvoir avec la réticence des marchés financiers face à cette initiative, a considérablement réduit ses marges de manœuvre. Mais sur le coup, cet idéal à endigué la frustration individuelle, qui pouvait potentiellement devenir explosive. C’est ce qui arrive quand l'opprimé n'a plus d'autre recours.
Le Mahatma Gandhi en son temps, avait aussi bousculé tous les esprits en proposant une révolution pacifique! Il a mérité à travers cette alternative singulière, de rentrer dans l'Histoire, par la grande porte! George Walker Bush rentrera peut-être aussi dans l'histoire, mais pas certainement pas comme un héros!!!!

Et voilà ce que Kerry devra s'évertuer à faire demain, quand il sera élu: désamorcer toute la frustration entretenue par Bush et son équipe de va-t-en-guerre! Il vaudrait mieux se refuser à envisager la reconduction de G. W. Bush à la présidence étasunienne, en misant sur l’éveil de son peuple épris de libertés, qui saura déterminer ce qui est fondamentalement bien pour lui, et par delà, pour l'humanité.
_________________
Après le barbarisme, le christianisme, l'esclavagisme, le colonialisme, le communisme, le capitalisme, l'islamisme et le mondialisme, l'heure du culturalisme arrivera bientôt...
Les notions d'exception et de diversité culturelles sont déjà en place, et nul doute que pour la suite de ce mouvement, l'Afrique aura beaucoup à apporter au Monde.

Le Très Illustre...