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Sénégal : pour une poignée d’euros

 
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Rocs
Bon posteur


Inscrit le: 11 Déc 2004
Messages: 744
Localisation: Sith land

MessagePosté le: Ven 02 Sep 2005 18:05    Sujet du message: Sénégal : pour une poignée d’euros Répondre en citant

Longtemps contenu par l’influence de la religion, le tourisme sexuel explose. La crise économique et l’attrait des biens de consommation ont fait sauter tous les tabous.

En ce moment à Saly Portudal, les toubabs se font rares. C’est l’hivernage. Saison des pluies et période creuse pour le tourisme. Au Roll’s, une des boîtes de nuit de cette station balnéaire située sur la Petite Côte, à 90 kilomètres de Dakar, les filles se morfondent devant un verre de soda tout en surveillant du coin de l’œil la porte de l’établissement. Elles sont cinq ce soir de juillet. Moulées dans des jeans de marque, elles attendent un de ces Blancs venus de France, de Belgique, d’Italie ou du Québec braver moustiques et grosses chaleurs pour un peu d’érotisme sous les palmiers. Il est déjà minuit et seule une des copines a trouvé preneur. Une caricature de touriste sexuel: soixantaine enveloppée, crâne chauve, tempes grisonnantes. L’homme s’emploie à séduire la jeune et jolie autochtone qui l’a accosté à son arrivée. Elle semble maintenant réticente à suivre ce Français qui pourrait être son grand-père. Mais à cette époque de l’année mieux vaut tenir que courir. La beauté noire et le toubab vont repartir ensemble. «Chacun y trouve son compte, sourit un consommateur. Le vieux qui s’offre une jeunesse, la fille qui va lui faire croire qu’il est l’homme de sa vie en espérant le mariage, seul moyen d’obtenir un visa pour la France.»
Le phénomène du tourisme sexuel n’est devenu criant qu’il y a trois ou quatre ans au Sénégal. En dehors de Dakar, la capitale, et de Saint-Louis, au nord du pays, ce sont surtout les villages de la Petite Côte qui sont touchés. Popenguine, La Somone, Mbour et en particulier Saly Portudal, où se succèdent hôtels de grande capacité et lotissements de centaines de cottages, vendus 75000 euros clés en main. Pourquoi ce soudain attrait des amateurs de plaisirs tarifés pour une destination que les voyagistes vendent depuis plus de vingt ans? Comme partout où se développe cette forme de tourisme, la pauvreté est la première coupable. Selon le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), le Sénégal vient au 155e rang des 174 pays de faible développement humain, avec un produit national brut par habitant de 510 dollars. Plus d’un quart de la population, constituée aux deux tiers de moins de 18 ans, vit avec 1 dollar par jour. 400000 enfants souffrent d’extrême précarité. 62% seulement sont scolarisés en primaire; en secondaire, il ne reste plus que 20% des garçons et 12% des filles. Une succession de vagues de sécheresse a entraîné un fort exode rural vers la capitale, où le chômage atteint 25% des hommes et 41% des jeunes.


Ajoutez la dévaluation du franc CFA, en 1994; la hausse constante des denrées de première nécessité; la réticence du gouvernement de ce pays musulman ainsi que du secteur touristique à reconnaître à temps l’ampleur du fléau, de peur de voir salie l’image du pays et de perdre une partie des 300000 touristes, dont le nombre déjà régresse; enfin le fantasme d’une sexualité africaine plus libre: tous les éléments sont réunis pour que le tourisme sexuel et la prostitution infantile explosent. «Cela s’est fait par paliers, explique une Française qui vit depuis quinze ans à La Somone. Quand je me suis installée ici, il n’y avait qu’une prostituée dans le village. Elle venait de Thiès. Les gens étaient encore très sensibles aux leçons de morale de l’imam. Au fil des ans, la situation économique des familles n’a cessé de se dégrader, en même temps qu’un tourisme de masse explosait et qu’apparaissaient les biens de consommation les plus désirables. Aujourd’hui, même si le sexe reste un tabou, au point que l’homosexualité est interdite, des adolescents se prostituent contre un téléphone portable. On voit de très jeunes filles au bras de vieux messieurs. Et des garçons de 20 ans draguer des Blanches de l’âge de leur mère. Ce qui choquait hier est quasiment devenu la norme.»
A priori, les pédophiles au sens strict du terme ne sont pas légion. Le Sénégal, qui a signé toutes les conventions internationales de protection des enfants et a récemment fixé à 18 ans l’âge de la majorité sexuelle pour mettre fin aux mariages précoces, leur livre une lutte sans merci. Plusieurs étrangers, dont des Français coupables d’agression sexuelle sur mineur, dorment dans les prisons de l’Etat. Mais la multiplication des résidences privées et des chambres d’hôtes déjoue la vigilance des policiers. «Il est très difficile de juguler ce fléau, dit l’adjudant-chef Mamadou Kébé, patron de la gendarmerie de Saly Portudal. Nous faisons des descentes inopinées dans les hôtels. Mais il est impossible de frapper à la porte de chaque résidence secondaire où, à moins d’une dénonciation, le franchissement des interdits est totalement clandestin.»
Les grands hôtels contrôlent les visiteurs de leurs clients et certains, tels le Palm Beach (prestataire de Fram) ou les Filaos (Nouvelles Frontières), ont affiché dans leur hall la charte sur la lutte contre le tourisme sexuel signée en mai dernier par le gouvernement français et les professionnels du tourisme. En principe, les gardiens demandent la carte d’identité des invités des propriétaires et locataires de maisons de vacances. Mais un bon pourboire suffit souvent à apaiser les consciences: un gardien gagne l’équivalent du smic, soit 50000 CFA (76 euros). En mai dernier, l’acquéreur français d’un cottage de la résidence du Paradis, à Saly, a été dénoncé par deux filles de 17 ans qu’il avait filmées nues chez lui moyennant 22 euros. Ce banquier d’une quarantaine d’années a commis l’erreur de ne verser qu’une partie de la somme. Il est aujourd’hui détenu à Thiès dans l’attente d’un jugement. Il encourt jusqu’à dix ans de prison. «Si les adolescentes avaient reçu la somme promise, il est probable qu’elles n’auraient pas porté plainte, se désole le gendarme. L’appât du gain va de pair avec l’oisiveté due au manque d’emplois. Des garçons et des filles sillonnent les plages et lieux touristiques pour obtenir de l’argent en faisant croire au village qu’ils travaillent dans un hôtel. Les parents ne posent pas de questions, car le ou la toubab entretient parfois toute la famille.»
Adrien, 28 ans, gardien d’une résidence, fait le compte de ses amis qui grâce à une toubab ont pu partir en France. D’après lui, il y en a eu trois dans les six derniers mois; ils avaient entre dix et seize ans de moins que leur amante. «Ils se sont pris d’amitié pour elles, puis un véritable amour est né, assure Adrien. Si je trouve une dame que j’aime, je ferai comme eux.» A Saint-Louis, le consul de France, Patrick Mazounie, confirme les nombreuses demandes de visas émanant de Français(es) en faveur de Sénégalais: «A moins que le couple se soit marié selon nos lois et que l’accueillant prouve qu’il dispose d’un logement et de revenus suffisants pour entretenir son conjoint, je refuse en principe d’accorder le visa lorsqu’il s’agit d’un jeune homme. Le risque d’une duperie dans un but migratoire est alors trop grand.»
Sylvie Véran


Sylvie Véran



Les enfants de la rue
Un policier de Saint-Louis raconte : « L’an dernier, j’ai dû laisser filer, faute de preuves, un Français qui avait été dénoncé pour des attouchements sur deux garçons de 8 et 11 ans. » Deux petits talibés, élèves d’une «daara» (école coranique). «Deux enfants exposés à tous les dangers comme désormais plusieurs milliers d’autres talibés», dit le policier. Traditionnellement, les daaras dépendaient de grandes confréries religieuses, comme les Mourides, et leur enseignement était strictement encadré. La tradition voulait qu’en complément des revenus agricoles de l’école ses élèves quêtent un peu de nourriture auprès des voisins. Mais depuis dix ans la sécheresse a conduit nombre de daaras à migrer des campagnes vers les villes. Et de plus en plus de parents à leur abandonner définitivement leurs enfants. Parallèlement, une multitude de daaras ont été ouvertes par de faux marabouts ou par des maîtres spirituels cupides qui vivent de la mendicité de leurs élèves et les battent s’ils ne rapportent pas assez d’argent. Ce phénomène, qui s’étend aussi au Mali et en Guinée-Bissau, est à l’origine d’un important trafic d’enfants, que leurs «protecteurs» déplacent, au gré de leur intérêt, d’un pays à l’autre.
A Dakar, à Saint-Louis et sur la Petite Côte, les touristes sont abordés par des centaines de ces petits mendiants vêtus de haillons et totalement livrés à eux-mêmes. Avec ceux, très nombreux, vivant dans la rue, ces enfants constituent des proies toutes désignées pour la prostitution. «C’est un problème extrêmement préoccupant, dit un travailleur humanitaire qui tient à rester anonyme. Un vrai fait de société auquel le Sénégal doit faire face. Or rien n’est entrepris pour protéger les talibés. Les daaras ne dépendent pas de l’Education nationale. Prendre la décision de les contrôler serait remettre en cause tout le système de l’enseignement religieux. Et se priver de l’appui politique et financier de certaines confréries.»


Dans la mesure de ses moyens, le gouvernement sénégalais fait pourtant de réels efforts pour lutter contre l’exploitation sexuelle des mineurs. Mais les abus sont trop rarement dénoncés lorsqu’ils sont commis par des membres de la famille, des proches ou les employeurs de «petites bonnes». Pour échapper aux viols et aux coups, celles-ci se retrouvent souvent à la rue. Beaucoup échouent dans le quartier de la Corniche, à Dakar, où se regroupent les enfants délaissés. Ici la passe se négocie à 2 euros. Les clients sont aussi bien occidentaux que sénégalais ou venus d’autres pays d’Afrique. «Le tourisme sexuel n’est qu’un aspect de cette exploitation, poursuit l’humanitaire. Le climat actuel de tension avec la France, et par ricochet envers les expatriés français, a été attisé par la condamnation en juin du père François Lefort [NDLR: condamné à huit ans de prison pour agressions sexuelles et viols commis au Sénégal à l’encontre de six mineurs]. Les ONG françaises qui soutiennent les enfants victimes doivent désormais se faire toutes petites. L’affaire Lefort permet d’accuser les étrangers d’abuser des petits Sénégalais et ainsi de déresponsabiliser un gouvernement qui refuse de reconnaître que l’exploitation sexuelle des enfants par ses propres ressortissants représente un problème massif.»


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Injera
Grioonaute


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Messages: 28
Localisation: La ou il fait frette

MessagePosté le: Ven 02 Sep 2005 18:38    Sujet du message: Répondre en citant

Vraiment triste tout ça...

Cet article me rappelle un futur retraité québécois tout fier de me dire qu'il aimait l'Afrique et qu'il pensait prendre sa retraite au Sénégal parce que " la vie n'y est pas chère et les filles faciles".

Comment je te l'ai ramassé ce pauvre type!!!!!!!
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yovo
Grioonaute régulier


Inscrit le: 13 Aoû 2005
Messages: 446
Localisation: BENIN

MessagePosté le: Sam 03 Sep 2005 09:19    Sujet du message: Répondre en citant

helas s est vrai ,j en connais aussi ,et je desaprouve completement ,il faut punir severement les blancs qui trafique avec les enfants de MORT[/b]
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"toubab"
Grioonaute 1


Inscrit le: 25 Mar 2005
Messages: 145
Localisation: Reims , France

MessagePosté le: Sam 03 Sep 2005 12:09    Sujet du message: Répondre en citant

Confused 2 euros la passe, de mon temp, sur Dakar, c'etait 15, enfin 1000 cfa, ou alors les militaires se faisaient avoir !!!
Mais c'est vrai qu'il y a des "filles faciles" Mr. Green ...ou alors, c'etait le prestige de l'uniforme....Mais c'est exactement la même chose en france: cotoyez des militaires ou des pompiers sur Paris vous ne trouverez pas beaucoup de leur femmes qui ne soient "interessées" par la carière de leur maris
Je parlai du Senegal où j'ai vecu en 96-97, maintenant que les militaires sont tous professionnels ça a peut être changé Sad Pour ce qui est des filles faciles, on etait pas dupes, mais comme chacuns y touvai son compte, ça marchai comme ça....

Pour ce qui est du trafic d'enfant, faut comdaner TOUS les traficants, mais pas seulement s'arêter là, il faut combatre aussi, et avant tout, les raisons qui poussent les traficants, esclavagistes moderne, dechets humains, à agire, c'est pas par ce qu'on est dans la misere qu'il ne faut pas avoir de dignité, si rien n'est fait, une habitude, une indiference, vas s'instaler et l'engrenage serat d'autant plus dure a arrêter Evil or Very Mad
_________________
Fred, le "toubab" du Sénégal
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