Skank Bon posteur
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Posté le: Sam 03 Sep 2005 22:09 Sujet du message: LE GOUVERNEMENT US ACCUSE DE RACISME |
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Katrina: le gouvernement accusé de racisme dans l'organisation des secours
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WASHINGTON (AFP) - La question du racisme, omniprésente aux Etats-Unis où une étincelle suffit à la ranimer, a resurgi avec la lenteur du gouvernement américain à secourir les sinistrés du cyclone Katrina, très majoritairement noirs et pauvres.
Célébrités et responsables politiques, mais aussi de nombreuses victimes, ont lancé la polémique, accusant les pouvoirs publics de lenteur et d'indifférence motivées par des arrières-pensées racistes.
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"Vous voulez savoir pourquoi tous ces noirs sont coincés là-bas, en train de mourir", s'indigne Yvette Brown, rescapée de La Nouvelle-Orléans. "S'ils étaient blancs, ils serait évacués depuis longtemps. Ils auraient envoyé une armada d'hélicoptères, d'avions, de navires".
D'autres victimes noires modèrent l'argument. "Il y avait des blancs sur le toit de leurs maisons aussi", note Lakeshia Evans, 29 ans. "Beaucoup de gens crient au racisme, mais la catastrophe a touché tout le monde".
La dimension sociale est incontournable à La Nouvelle-Orléans, qui comptait 67,3% de noirs et quelque 30% de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, contre respectivement 13% et 12,7% au niveau national.
"Les pauvres sont systématiquement les plus touchés par les inondations, occupant les quartiers situés le plus en dessous du niveau de la mer", note Craig Colten, professeur de géographie à l'Université d'Etat de Louisiane.
"Les noirs ont été frappés de plein fouet", ajoute-t-il, notant que cette fois exceptionnellement, à cause de l'effondrement des digues, certains quartiers blancs ont également été submergés.
"Les noirs sont en colère car ils ont l'impression que l'arrivée tardive des secours s'explique par le fait que les sinistrés étaient noirs et n'ont pas voté pour George W. Bush" à la dernière présidentielle, résume le politologue Ron Walters, de l'Université du Maryland. "Je serais étonné que ce sentiment se dissipe rapidement", ajoute-t-il.
Plusieurs élus noirs avaient attaqué le gouvernement Bush de front vendredi, l'accusant explicitement de racisme. Et le pasteur Jesse Jackson, ancien compagnon de route de Martin Luther King, a jeté de l'huile sur le feu en affirmant dans la soirée qu'il existait une tradition d'indifférence aux Etats-Unis face aux souffrances des noirs.
Le sénateur Barack Obama, star montante au sein du parti démocrate, a calmé le jeu, estimant que si ce n'était pas un hasard qu'autant de victimes soient noires, il n'adhérait pas à la théorie du complot. "Dans les catastrophes, dans ce pays comme ailleurs, ce sont toujours les pauvres et les plus vulnérables qui sont frappés le plus dur", a-t-il déclaré à Chicago.
"George W. Bush s'en fiche des noirs", a accusé le rappeur Kanye West vendredi soir sur NBC, une chaîne grand public, avant de s'en prendre à la couverture des médias.
"Je déteste la manière dont ils nous décrivent. Vous voyez une famille noire et (la légende dit) +ce sont des pillards+ et vous voyez une famille blanche et ça dit +ils cherchent de la nourriture+. Et vous savez il a fallu cinq jours (avant l'arrivée de l'aide fédérale) parce que la plupart des gens sont noirs".
Le polémiste Michael Moore n'a pas mâché ses mots, dans une lettre ouverte au président Bush.
"C'est vrai qu'ils sont noirs ! Je veux dire, c'est pas comme si ça s'était passé à Kennebunkport (lieu de villégiature huppé où l'ancien président Bush père possède une imposante villa, ndlr). Vous imaginez, laisser des blancs sur leurs toits pendant cinq jours ? Ne me faîtes pas rire, les histoires de couleur de peau n'ont rien, mais alors vraiment rien, à voir dans tout ça" |
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