Un endettement par ailleurs biaisé par la duplicité des pays donateurs et des institutions financières internationales.
En quelque vingt ans, la dette extérieure du Cameroun a été multipliée par trois, passant de 2,9 milliards de dollars en 1983, pour atteindre 7,3 milliards de dollars en 1993, et un peu moins de 10 milliards de dollars (soit plus de 5000 milliards de francs Cfa au cours actuels du dollars). Curieusement, la situation économique et sociale du pays s’est considérablement dégradée, au point où plus de la moitié des Camerounais vit aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté. Etrange paradoxe, comme l’ont souligné, hier, les participants à la cérémonie de présentation du rapport mondial sur le développement, à la représentation de la Banque mondiale au Cameroun. Que s’est il passé pour que le Cameroun, un pays dont les potentialités ont été unanimement saluées, tant par Marcus Repnik, le représentant résident, que par le Pr Fambon de l’université de Yaoundé II, ou encore par Faustin Kayessé, l’économiste résident, en arrive à se retrouver dans une posture d’indigence, malgré une aide abondante de la communauté internationale ?
Situation dramatique
Les cadres de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Béac) n’ont probablement pas eu le courage d’assumer directement leurs propres conclusions ; mais on peu comprendre que le Cameroun a un grand problème de gouvernance. Bien géré, le Cameroun aurait pu échapper à cette situation dramatique, où il est finalement aussi surendetté que pauvre. On a semblé comprendre, à en croire Marcus Repnik, le représentant résident, que le rapport mondial sur le développement, qui donne des clés de compréhension des succès des pays émergeants, permet de comprendre la démarche fondamentale qui mène à une croissance soutenue. Cette démarche se résume à trois déclinaisons essentielles : le leadership, le partenariat, et la transparence (qui englobe aussi la bonne gouvernances). Ce qui a laissé croire que le leadership n’était pas suffisamment assumé au Cameroun, au niveau le plus élevé, où sont gérés les grands dossiers de développement.
Pour ce qui est du partenariat, difficile de trancher net sur son apport au sous-développement du Cameroun. Toujours est il que le flux de l’aide, aussi important qu’il soit, semble avoir davantage plombé l’essor du Cameroun, qu’aidé à placer ce pays sur les rails de la prospérité économique et de l’aisance sociale. A l’observation, l’endettement du Cameroun s’est considérable accéléré depuis le milieu des années 80, pour s’aggraver après la dévaluation. Ainsi, après la dévaluation du franc Cfa, qui a réduit, de moitié, le pouvoir d’achat des cette monnaie commune à 14 pays d’Afrique francophone, tous des ex-colonies de la France la dette, a aussitôt doublé. Or, cette dévaluation a été décidée par les mêmes organismes internationaux qui, aujourd’hui, prétendent, sans convaincre grand monde, vouloir aider les Etats pauvres à sortir du piège de la dette.
Car, la vraie mission de ces organismes internationaux semble finalement de s’assurer que les marchés africains sont des marchés solvables, capables d’absorber et de payer les produits manufacturés venus du Nord. De fait, l’étau de la dette ne sera desserré qu’autant qu’il permettra de laisser la marge de manœuvre suffisante aux pays africains, pour continuer d’importer ; pas assez de laisse pour que ces pays s’émancipent et atteignent une espèce d’autosuffisance. En même temps, le parténariat, si célébré, suppose aussi des conditions équitables, notamment d’accès aux marchés. Or, il est avéré qu’aujourd’hui, le principal frein à l’essor des masses laborieuses des pays pauvres, demeure l’obstination des pays riches à poursuivre leurs politiques de subvention aux produits agricoles de leurs pays, pour perturber le marché international.
Obstacle
En la matière, le principal obstacle à l’efficacité de l’aide reste l’aide liée. En terme clair, cela signifie que, pour 100 francs prêtés, près de trois quarts de la somme retourne aussitôt au pays donateur, tandis que la totalité de la dette reste à rembourser, à des conditions draconiennes.
La mécanique est simple. Un pays prête de l’argent au Cameroun pour construire un pont, à la condition que le contrat de réalisation du pont soit exécuté par une entreprise du pays donateur. Dès le départ, les prestations sont horriblement surfacturées, et le Cameroun, qui reçoit cette aide inespérée, n’a guère le choix qu’entre oui et oui. Une entreprise du pays donateur est recrutée pour effectuer les travaux, emploie un régiment d’ingénieurs, ressortissants du pays donateur (et qui bien souvent ne sont que de simples techniciens à peine qualifiés, des études onéreuses sont multipliées, et il n’est pas jusqu’au ciment ou au fer à béton qui ne vienne du pays donateur. Au final, le pont est peut être là, mais les trois quarts de la somme empruntée sont déjà retournés chez le pays donateur. Faut donc d’impact direct sur l’économie locale, la construction du pont aura un coût difficile à rembourser, qui va plomber durablement la trésorerie publique.
Ces transactions se déroulent d’ailleurs dans une telle opacité que, la part du détournement, par tous les acteurs, y compris internationaux, n’est pas à négliger. D’où le concept de transparence et de bon e gouvernance cité comme un des facteur essentiels du développement. Et d’ailleurs d’indigne Charly Gabriel Mbock, pourquoi ne pas mettre en place un plan d’ajustement démocratique, pour imposer une évolution démocratiques aux pays du sud, comme on leur impose des programme économiques clés en main souvent foireux ? Car, en même temps que les donateurs disent s’intéresser à la bonne gestion des ressources affectées aux Etats, ils tolèrent et encouragent des gouvernements mal élus et notoirement corrompus comme c’est le cas au Cameroun.
Pour le cas du Cameroun, la situation est encore plus grave. Puisque, l’aide bilatérale, essentiellement constituée d’aide liée, représente près des trois quarts du flux d’aide absorbé ces dernières années par le Cameroun. Autant dire que c’est une forme d’aide qui ne peut que plomber le développement du Cameroun. Il revient alors à la banque mondiale, qui est parmi les plus grands créanciers des pays pauvres, de tirer avantage de cette études pour sensibiliser les donateurs bilatéraux, qui se recrutent essentiellement parmi ses plus grand actionnaire.
Tableau : Top 10 des donateurs du Cameroun
Top 10 des donateurs du Cameroun (Apd) (2000-2001) Usa Millions Fcfa Millions
1- France 144 86 400
2- Allemagne 73 43 800
3- Commission Européenne 56 33 600
4- Banque Mondiale 56 33 600
5- Canada 43 25 800
6- Saf & Esaf (Fim) 31 18 600
7- Autriche 30 18 000
8- Pays Bas 30 18 000
9- Belgique 29 17 400
10- Royaume Uni 27 16 200
Source : OCDE _________________ La vie est un privilege, elle ne vous doit rien!
Vous lui devez tout, en l'occurence votre vie
En terme clair, cela signifie que, pour 100 francs prêtés, près de trois quarts de la somme retourne aussitôt au pays donateur, tandis que la totalité de la dette reste à rembourser, à des conditions draconiennes.
La mécanique est simple. Un pays prête de l’argent au Cameroun pour construire un pont, à la condition que le contrat de réalisation du pont soit exécuté par une entreprise du pays donateur. Dès le départ, les prestations sont horriblement surfacturées, et le Cameroun, qui reçoit cette aide inespérée, n’a guère le choix qu’entre oui et oui. Une entreprise du pays donateur est recrutée pour effectuer les travaux, emploie un régiment d’ingénieurs, ressortissants du pays donateur (et qui bien souvent ne sont que de simples techniciens à peine qualifiés, des études onéreuses sont multipliées, et il n’est pas jusqu’au ciment ou au fer à béton qui ne vienne du pays donateur. Au final, le pont est peut être là, mais les trois quarts de la somme empruntée sont déjà retournés chez le pays donateur. Faut donc d’impact direct sur l’économie locale, la construction du pont aura un coût difficile à rembourser, qui va plomber durablement la trésorerie publique.
_________________ "tout nèg a nèg
ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg
nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg
sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!
a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti
En passant, on comprend mieux pourquoi Chirac se bat comme un beau diable pour qu'augmente l'aide au "développement" accordée aux pays d'Afrique.
Un sacré feyman, ce "frère Jacques" _________________ I long to accomplish great and noble tasks, but it is my chief duty to accomplish humble tasks as though they were great and noble.
The world is moved along, not only by the mighty shoves of its heroes, but also by the aggregate of the tiny pushes of each honest worker.
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