Cet article clôt une série de 18 articles très détaillés sur le génocide des Tutsi au Rwanda et en particulier sur l'implication de la France dans ce massacre.
Post-colonialisme, réseaux, exploitation et mépris
Le 29 juin 1994, tandis que l’opération Turquoise (opération militaire française au Rwanda présentée à l’opinion comme une opération humanitaire) exfiltrait les auteurs du génocide et que se poursuivait le massacre des Tutsis, le chef d’état-major des forces armées françaises, l’amiral Lanxade, s’exprimant sur les ondes de Radio Monte-Carlo, plaidait qu’on ne pouvait lui « reprocher d’avoir armé ceux qui tuent ». Et d’appuyer ses propos par un argument directement emprunté à la stratégie consistant à dissimuler la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis derrière l’écran de fumée d’une lutte tribale : « d’ailleurs », poursuivait-il, « les massacres ont été faits à coup de bâtons, de machettes, d’armes blanches ! ». Il imaginait probablement parvenir à blanchir l’armée française aux oreilles des auditeurs, les invitant à ne tenir pour responsable du massacre des Tutsis que ses exécutants immédiats.
Pour ce qui est des citoyens français, c’est encore plus simple : à la lueur de témoignages tel celui de Lanxade, il leur suffit de prétendre qu’ils ont été manipulés en 1994 et depuis lors. Cet argument absout-il la société civile française, et particulièrement sa classe politique, pour son incapacité à mettre un terme à la gestion souterraine mafieuse des relations franco-africaines qui perdurent depuis quatre décennies ? Rien n’est moins sûr. N’est-ce pas, en effet, notre incurie et notre inaction qui ont permis d’institutionnaliser un système dont le génocide des Tutsis au Rwanda n’est qu’une manifestation, fut-il d’un million d’assassinats ? Presque une glissade, consécutive au hold-up permanent des ressources naturelles africaines par la France, et qui nécessite la privation forcée de démocratie pour les Africains.
Dans les années 60, emboîtant le pas au mouvement anticolonial mondial, la France rompit officiellement avec la plupart de ses colonies. Il n’est que temps pour les Africains de constater qu’ils ont été trompés. Qu’un néocolonialisme français est né, au moment même où s’éteignait le colonialisme ; qu’il n’a cessé de tisser sa toile depuis l’Elysée, sous les mandibules d’un Jacques Foccart, qui allait bientôt piéger le continent africain et le maintenir dans une dépendance inextricable. Foccart, ancien bras droit du général de Gaulle, décédé il y a maintenant 8 ans ; cofondateur du Service d'Action Civique (SAC) de triste mémoire, groupement de délinquants flingueurs au service du pouvoir gaullien. C’est lui aussi, l’ancien « Monsieur Afrique », qui fut à l’origine de cette toile d’araignée, plus connue sous le nom de réseau Foccart et qui a organisé de nombreux coups d’Etats en Afrique dans les années 1960. A l’aune de cette stratégie machiavélienne, les nations néo-indépendantes, dans la pratique, n’ont jamais goûté à une once de cette souveraineté promise par leur nouveau statut.
Jacques Foccart
Après avoir fait ce constat, il fallut encore comprendre le mécanisme par lequel ce système sournois a pu se maintenir jusqu’à nos jours, sans que jamais un des locataires de l’Elysée n’envisage d’y mettre un terme et encore moins de dénoncer ses prédécesseurs. Les présidents sortants ont tous remis à leurs successeurs les clés de la Françafrique, tout comme ils leur transférèrent celles de l’arme nucléaire.
Dans les années 70, ce fut Charles Pasqua qui introduisit l’actuel président de la république au système mafieux de la Françafrique. Pasqua qui s’imposa, à grands coups de coudes, comme la version post-gaullienne de Foccart et qui n’hésita pas à faire profiter les Mitterrand père et fils des avantages de son propre réseau.
Pasqua, la version post-gaullienne de Foccart
En 1986, l’actuel président de la République récupérera également le réseau Foccart. Désormais, empruntant à De Gaulle sa formule toute en dentelles « quand je pète, c’est Foccart qui pue ! », on ne sait plus où donner du nez pour repérer les sources des flatulences de la Chiraquie. Bigre, elles sont par trop nombreuses !
Mais, lentement quoique inexorablement, les pions noirs sur l’échiquier de la France à Fric, se font manger par les authentiques leaders africains que sont Mandela, Nyobé ou Sankara. Loin des caricatures de dirigeants à la Eyadema et autres Nguesso, figurines simiesques du post-colonialisme, mais aussi, corollaires naturels de la vision de l’Africain à laquelle les dirigeants français s’étaient habitués. Un homme africain indéfiniment inadapté à la démocratie et que l’on soumet aisément à sa propre exploitation pour quelques poignées de Francs CFA. Une caricature ô combien arrogante et raciste, dont le président et poète sénégalais Léopold Sédar Senghor aurait bien fait des confettis de ses propres mains : « Mais je déchirerai les rires banania sur tous les murs de France » (Poème liminaire à L.-G. Damas, tiré du recueil Hosties Noires).
Y’a pas bon la Françafrique !
L’arme citoyenne du vote
Tandis que les Rwandais s’appliquent démocratiquement à remettre leur pays en vie, outre la récusation de l’impunité à l’égard des stratèges et collaborateurs français du génocide tutsi, qui conditionne le profil politique des futures générations françaises, il est un autre moyen qu’offre une démocratie à son peuple pour qu’il se fasse entendre. Une arme citoyenne que n’évoque pas notre Marseillaise et qui s’appelle le vote.
L’ombre d’un grand homme
Comment ce système pourrait-il changer ?
En 2007, les Français auront à choisir leur nouveau président et la société civile gagnerait à s’interroger, dès maintenant, sur l’opportunité consistant à placer la question de l’éradication des pratiques souterraines franco-africaines sur les agendas des futurs candidats. Pour éviter qu’on ne nous reproche de pécher par naïveté, encore faut-il s’interroger pour savoir s’il est seulement possible de traîner la pratique ésotérique de la Françafrique dans la lumière du débat politique et s’il est conjoncturellement raisonnable d’espérer y mettre un terme. C’est que cette mafia franco-africaine a gangrené aussi bien les milieux politiques que médiatiques et qu’elle a su répartir sa manne parmi ceux dont elle avait besoin.
Car outre le trust médiatique élyséen qu’est France Télévisions, pour lequel la question ne se pose évidemment pas, il faudrait effectivement être ingénu pour imaginer que sa concurrente, TF1, s’empare d’un tel sujet. Notre confrère François-Xavier Verschave nous fait connaître à ce propos un autre aspect confondant des relations prévalant entre Télé-Bouygues et la Françafrique. A la lecture de son ouvrage Au mépris des peuples (François-Xavier Verschave, Philippe Hauser, La Fabrique éditions, mars 2004), on apprend en effet que « la GLNF (Grande Loge Nationale Française) tient une grande place dans les medias français, intégrant notamment tout l’état-major de TF1, (ainsi qu’) une bonne partie de la presse nationale et régionale. » La franc-maçonnerie, pourtant traditionnellement humaniste, et ayant amplement contribué à bâtir les démocraties occidentales, n’est ainsi pas à l’abri de l’instrumentalisation du secret de son initiation. S’il faut en croire l’ancien président de l’association Survie, cette loge maçonnique, ancienne Grande Loge de France et des Colonies, « a capté les pires dictateurs de la Françafrique », faisant désormais de son appartenance une condition préalable à tout espoir d’exercice du pouvoir dans un des pays africains de la zone d’influence française. Et l’obédience de ne plus s’embarrasser outre mesure du qu’en-dira-t-on, quand, toujours selon Verschave, le 12 novembre 1983, elle procédait à l’initiation packagée des 200 personnalités les plus influentes du Gabon et quand les dictateurs africains se parrainent mutuellement, à l’instar du criminel de guerre congolais Denis Sassous N’guesso et de son filleul tchadien Idriss Déby.
Une affaire de Graal permanent…
Parmi les prétendants à l’Elysée, Dominique de Villepin fit son coming-out « poétique » à l’occasion de la sortie de son ouvrage Eloge des voleurs de feu (Gallimard, mai 2003 ; 26,50 €). Un pavé – que dis-je, un pavé ? –, un « cataclysme ininterrompu de mots », selon l’expression même du responsable, de 800 pages ! Un ministre se croyant poète, persuadé de pouvoir viser Lautréamont (page 159) sans réaliser qu’il décrit à cet instant la lapidation verbale que lui-même inflige à son lecteur. Avalanche ponctuée, heureusement, de quelques vers de poètes célèbres, cités à l’appui de ses propos et qui éclairent, par reflet, d’une lanterne sans concessions la verbosité du diplomate que l’on connaît.
En 2001, Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin s’était déjà rendu coupable d’une fresque, lyrique et pompeuse, retraçant les derniers jours de Napoléon, Les Cents Jours ou l’esprit de sacrifice (Ed. Perrin). Il s'autoproclame faisant partie de la caste de ceux pour qui le mot juste est un Graal permanent. L’empereur appelait un hochet de la vanité la croix d’honneur, mais, au contraire de Galouzeau, c’est lui qui la décernait à d’autres. Baste ! Tant que l’actuel premier ministre n’est pas en mesure de s’auto coiffer du laurier de l’Elysée, on peut encore, aussi bien dans notre pays qu’au fin fond de l’Afrique, entendre poindre le sourd battement des tam-tams de l’espérance.
Les Cents Jours ou l’esprit de sacrifice ! A croire que de Villepin a souscrit un abonnement aux cent jours : cent jours pour redonner confiance au pays. Mais surtout, cent jours à soutenir activement, de son poste de directeur du cabinet des affaires étrangères d’Alain Juppé, l’extermination d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants tutsis, dans un ethnocide que le fonctionnaire d’État, transgressant toutes les convenances des gentilshommes, va tenter de diluer dans la thèse scélérate du « double-génocide ».
Perspective impossible entre les valeurs auto attribuées de Eloge des voleurs de feu, et les propos terribles tenus par Villepin, le 1er septembre 2003 sur les ondes de RFI, par lesquels il eut l’audace de parler des « terribles génocides qui ont frappé le Rwanda ». Car, en accordant le terme génocide au pluriel, il rejoignait ainsi François Mitterrand, qui étrenna l’expression à l’occasion du sommet franco-africain de Biarritz en novembre 1994, déclenchant aussitôt une polémique à la hauteur de l’ignominie de la thèse du « double-génocide » –. Et maintenant Villepin, il y a deux ans à peine, qui se met en tête de participer activement à la campagne de révision des cent jours du génocide des Tutsis au Rwanda ! Mais qui ne pourra plus prétendre avoir trouvé ses mots sans risquer de se déconsidérer au sein du monde des voleurs de feu !
Or les mots n’existent ni pour mentir ni pour servir les propagandes mortifères.
Recevant, le 27 avril 1994, ès qualité de directeur de cabinet du ministère des Affaires Etrangères, les responsables d’une junte criminelle, au compteur de laquelle s’affichaient déjà 100’000 morts en trois semaines, menaçant l’efficacité génocidaire des hitlériens lors de la Shoah, l’actuel candidat à la fonction suprême renonçait définitivement à se couvrir du manteau de l’innocence.
Devant ses lecteurs et ses électeurs, la posture poétique de l’innocence, qui le fait déplorer que « le verbe reste impuissant à dire la chair écorchée, à raconter le cœur qui saigne, les bras écartelés, la peau brûlée, les poumons asphyxiés » (page 422 de Eloge des voleurs de feu), depuis cette occurrence infecte, ne lui appartient plus. On lui préférera le vers prémonitoire de Léopold Sédar Senghor : « Le sang gratuit répandu le long des rues, mêlé au sang des boucheries » (In memoriam – tiré du recueil Chants d’Ombre) si l’on tient à la représentation poétique du Massacre. Dont aucun poète ne saurait jamais compter parmi les causes !
C’est sans parler de l’ordre d’abandonner le personnel de l’ambassade de France à Kigali aux tueurs génocidaires, qui est susceptible d’émaner de l’un des responsables du Quai d’Orsay. Et si ce n’est pas le cas, elle provient assurément de l’équipe gouvernementale à laquelle appartenait notre « poète national » ; celle qui, avec lui, gérait pour la France le double-génocide du Rwanda…
N’est-il pas hasardeux, pour l’image de la France dans le monde, d’élire à la présidence un homme susceptible d’être convoqué devant les tribunaux pour complicité dans un génocide et condamné par icelui, compte tenu du fait qu’il n’existe pas d’immunité diplomatique en ce domaine ? La question mérite d’être posée.
Il n’est pas interdit d’imaginer qu’à l’occasion du premier direct de l’émission Tout le monde en parle, dont Thierry Ardisson a récemment annoncé qu’elle se déroulerait probablement en la présence de l’actuel premier ministre, on parvienne à imposer à celui-ci des voisins de plateau, ce qu’il refuse à ce jour, et on le comprendrait à moins. Pas grand-chose à voir, dans cet évitement, cependant, avec la définition que le prétendant au trône de l’Elysée donne du poète, qui « plonge dans les profondeurs des miroirs pour boire la réalité sans fard » (page 395). Le poète n’a-t-il plus soif ?
Faisant référence au génocide des Tutsis dans une tribune de Libération du 25 mars 2004, Villepin déplorait que « la communauté internationale n'a pas su se rassembler pour mettre en œuvre une diplomatie préventive efficace ». Il omet cependant soigneusement de décrire à ses lecteurs le mécanisme par lequel la France avait activement participé au torpillage onusien de ce rassemblement qu’il préconise a posteriori. Encore un mauvais coup pour le Graal permanent ! Il manque de mentionner que la France proposa, dans une procédure hautement inhabituelle, qu’on relève Roméo Dallaire de ses fonctions de chef militaire de la Mission des Nations Unies d’Assistance au Rwanda, après avoir diagnostiqué que Dallaire, animé d’une obsession compulsive d’alerter la communauté internationale de l’imminence du génocide des Tutsis, avait mentionné dans un de ses rapports la présence de soldats français au sein de la garde présidentielle proche des milices Interahamwe.
Aussi, lorsque Villepin écrit que « la communauté internationale ne prit conscience que trop tardivement de la gravité des faits », il semble utile de lui rappeler que ce n’est pas la communauté internationale qui, plus d’un demi million de morts après le début du massacre, continuait à livrer des armes aux auteurs du génocide, mais uniquement la France. Avec l’aval du ministre des Affaires Etrangères, dont il assumait alors pleinement la direction du cabinet.
La livraison d’armes ! C’est bien l’unique point commun que nous parvenons à distinguer entre Dominique Marie François René et celui qui inventa l’expression voleur de feu, et qui finira sa vie en s’adonnant au trafic d’armes : Arthur Rimbaud.
Quant à la « gravité des faits », l’actuel premier ministre la connaissait suffisamment pour alerter à temps la communauté internationale ; et ceci bien avant même les événements de 94, puisque entre 1992 et 1993, en sa qualité de directeur adjoint du Quai d’Orsay aux affaires africaines et malgaches, aux côtés de Paul Dijoud, il avait pu suivre de très près la montée irréversible du nazisme tropical au Rwanda.
A cette époque, on parlait déjà de renvoyer les Tutsis par le fleuve jusqu’à un endroit que l’on avait décrété arbitrairement être leur origine. Et pas par bateau, Monsieur le ministre. Durant le génocide, de très nombreux cadavres de Tutsis seront effectivement jetés dans le fleuve Nyabarongo à cet effet.
De Villepin tente aussi de légitimer l’opération Turquoise par une « volonté de la France de faire face à l'accélération des événements sur le terrain ». On acquiesce. Sauf qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une opération humanitaire, comme le gouvernement l’annonça, mais d’une tentative visant à freiner la progression de l’armée du Front Patriotique Rwandais, qu’il fallait empêcher de prendre Kigali afin d’éviter que le Rwanda ne quitte la zone d’influence française.
La tentative du premier ministre de prétendre qu’à l’occasion de cette opération « la France a fait le choix de l'intervention humanitaire » tient du pathos dérisoire.
Faire reposer une plaidoirie sur l’alibi de la centaine de lits d’hôpital acheminés par Turquoise au Rwanda, lorsqu’on connaît l’ampleur du désastre qui s’y déroulait, ne tiendrait pas l’eau devant le jury d’une cour d’assises. Les jurés auraient tôt fait de comprendre que mettre un terme au massacre organisé des Tutsis était loin d’être la préoccupation de Villepin et de ses amis, dont le souci était plutôt de bloquer l’avancée de la seule force qui projetait de le faire cesser.
Quant à arguer, comme le fait le ministre de Chirac, que cette opération a permis « de sauver des milliers de vies humaines », Villepin, faisant évidemment l’impasse sur les Tutsis survivants, débusqués par les militaires français et livrés par ceux-ci aux tueurs des milices Interahamwe, se réfère aux quelques milliers de Tutsis ayant pu, par chance uniquement, échapper à leur mort programmée. Ceci après que le colonel Rosier, qui commandait le COS au Rwanda, se montra incapable d’empêcher indéfiniment certains de ses soldats de se rendre sur les lieux afin de faire cesser le massacre.
Villepin déclare également que « la France s'est efforcée de faire toute la lumière sur les événements », appuyant sa démonstration sur « l’exemplarité » de « la mission parlementaire d'information présidée par M. Quilès ». C’est faire peu de cas des nombreux incidents qui ont jalonné cette enquête. Telle l’absence du témoignage de Paul Barril, à propos duquel Paul Quilès se contenta d’acter la fin de non-recevoir de l’indésirable témoin qui se trouvait « malheureusement » à ce moment « en déplacement aux USA ». La France, Monsieur de Villepin, s’est efforcée, au contraire de votre déclaration, de soustraire à la curiosité de ses propres représentants celui qui servit de joint entre le gouvernement génocidaire rwandais et l’Elysée. Celui par qui François Mitterrand se tenait informé tous les matins, lorsqu’il lisait ses rapports que lui remettait, avec les croissants, le parrain de sa fille, François de Grossouvre.
Quand Villepin choisit d’énumérer quelques-uns des « précédents tragiques » qui lui « rappellent que, face à des violations graves des droits de l'Homme (…), il faut intervenir sans délai », il s’appuie sur les exemples que sont « le Rwanda, la Bosnie ou le Kosovo ». Mais que ne s’appuie-t-il pas sur le « précédent tragique » constitué pour la France par l’échec électoral du pétro-dictateur et franc-maçon de raison Denis Sassous N’Guesso ? Un désaveu populaire, constituant une violation grave « des droits de la mafia françafricaine » ! Echec électoral qui conduisit aussitôt la France, à en croire les juges d’instruction français qui en obtinrent la preuve au cours d’une perquisition chez Elf, à organiser un putsch avec l’appui des génocidaires hutus. Un précédent tragique, commandité par la France, qui entraîna la mort d’hommes par milliers.
Evoquant la création du Tribunal Pénal International pour le Rwanda dont de Villepin loue, bruyamment et par écrit, « le refus de l’impunité », il n’a pas la discipline de s’empêcher d’ajouter que « c'est bien l'esprit dans lequel la France s'est engagée en faveur de la Cour pénale internationale ». C’est tartufferie ! En vérité, c’est suite à une mobilisation de la société civile française, conduite quelques mois avant la convention de Rome par Elisabeth Guigou, que Jospin et Chirac furent contraints d’accorder, au dernier moment, à la Cour Pénale Internationale, le soutien officiel de la France. La France, qui obtint en échange, pour ses ressortissants, une clause les exonérant pour une durée de sept ans de poursuites pour crimes de guerre. Qu’est-ce que l’âpre négociation menée pour l’obtention de cette indulgence, si ce n’est un incroyable aveu de culpabilité de nos autorités !
Galouzeau de Villepin sait aussi se faire, lorsque l’occasion se présente, professeur de science politique appliquée. Dans sa tribune sur Libération, il expliquait la manière dont il faut solutionner les crises politiques internes en Afrique ; constatant que « des principes nourris par l'expérience se dégage une méthode de traitement des crises », il nous vante la sienne, qui consiste en une « conciliation autour d'un gouvernement de transition chargé de préserver l'unité nationale ».
C’est soit du toupet, soit de l’inconscience, ce qui est sûr, c’est que c’est du gigantesque ! Quelques années plus tôt, alors qu’il exerçait la fonction de directeur de cabinet du ministère des Affaires Etrangères, de Villepin n’avait-il pas permis d’abriter, au sein même de l’ambassade de France à Kigali, ceux qui, quelques heures après avoir exécuté Agathe Uwilingiyimana, le premier ministre du véritable gouvernement d’union nationale, celui issu des négociations d’Arusha, allaient former, sur territoire français, le « gouvernement de transition » dont nous parle le candidat à la présidentielle. Il s’agissait du GIR, le Gouvernement Intérimaire Rwandais, plus simplement connu sous le nom de gouvernement génocidaire !
C’est l’histoire d’un personnage aventureux et récidiviste, qui, à cheval sur sa harpe maladroite, voudrait, tel un phasme, se fondre parmi nous et, même, qu’on le porte sur le trône. Un ami des tueurs mais qui feint de tenir à ce « qu’aucun mur ne se referme en pierre tombale sur des vérités glacées » (page 395 de Eloge des voleurs de feu).
D’autres ont compris « qu’il ne permettrait pas à ce peuple de vivre et qu’il lui refuse encore la sépulture » [1], en niant la réalité du génocide que les Tutsis ont subi. En niant la réalité du génocide que Villepin et ses collègues ont participé à leur infliger !
Serge Farnel
[1] Paraphrase tirée de L’injustice du recueil Mémorial de l’Ile Noire de Pablo Neruda
Le 29 juin 1994, tandis que l’opération Turquoise (opération militaire française au Rwanda présentée à l’opinion comme une opération humanitaire) exfiltrait les auteurs du génocide et que se poursuivait le massacre des Tutsis, le chef d’état-major des forces armées françaises, l’amiral Lanxade, s’exprimant sur les ondes de Radio Monte-Carlo, plaidait qu’on ne pouvait lui « reprocher d’avoir armé ceux qui tuent ». Et d’appuyer ses propos par un argument directement emprunté à la stratégie consistant à dissimuler la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis derrière l’écran de fumée d’une lutte tribale : « d’ailleurs », poursuivait-il, « les massacres ont été faits à coup de bâtons, de machettes, d’armes blanches ! ». Il imaginait probablement parvenir à blanchir l’armée française aux oreilles des auditeurs, les invitant à ne tenir pour responsable du massacre des Tutsis que ses exécutants immédiats.
Tout Président Français est un assassin de masse en Afrique. Donc, on s'en fout qui sera élu en 2007, car il entrera dans le panthéon des plus grands assassins en Afrique. Les Africains n'ont-ils pas voulu et désiré le socialiste François Mitterand au pouvoir à Paris ? Ils ont été bien servis avec le GENOCIDE des Tutsis du Rwanda. Les Trois plus grands assassins de l'Afrique sont François Mitterand, le militaire de Gaulle et Chirac.
Mais le plus grand assassin reste le socialiste François Mitterand. En 1990, Jacques Pelletier, Ministre de la coopération dans le gouvernement de Michel Rocard, déclara à la presse que le vent de la liberté qui soufflait en Europe de l'Est devrait atteindre l'Afrique. Quelques mois plus tard, en juin 1990, à la Baule, s'ouvrit effectivement le XVIème Sommet franco-africain. A cette occasion, Mitterand, le responsable du GENOCIDE des tutsis, ouvrit "une boîte de pandore" de laquelle sortirent immédiatement tous les ferments de désintégration politique qui avait été si difficilement contenus durant des années : Démocratie dans la colonisation et comment ? En participant à un GENOCIDE en Afrique.
Avec trois opérations(Amarilys-Noiroit-Turquoise - de 1990-94), une Radio appelée mille collines, un avion personnel pour Habyriamana...et quoi encore ? "Chez ces gens-là, un génocide n'est pas important" disait le socialiste François Mitterand, fervent Défenseur des Droits de l'Homme. Effectivement, l'Opération Turquoise d'Alain Juppé était de sauver les génocidaires Hutus, car ce sont des assassins, des parents d'assassins, des familles d"assassins qui, dans leur grande majorité, prirent le chemin de l'exil. C'est eux qui furent protégés par la France. Deux millions de Hutus réfugiés à l'étranger, et qui ont trempé directement dans les massacres, ont été pris en charge par les "humanitaires" et charitabilistes français. Pris en charge est un mot faible puisqu'il a fallu que les soldats français aillent jusqu'à leur creuser des latrines et ensevelir les morts.
Il faut que les Africains sachent qu'un Président français est un assassin de masse en Afrique et que c'est le peuple français qui l'a voulu ainsi ! _________________ -Toute action ensemble pour nous Africains est un produit de la liberté!
IB les francais sont loin d'etre tous au courrant de ce que fait leur gvt en Afrique. Encore une fois une majorite est persuadee que la France aide plutot qu'elle ne desarticule en permanence l'Afrique. D'ou le fait que bcp de francais sont sure que l'immigration Africaine est illegitime. La France travaille a garder les consciences endormies, toutes les consciences noires ou blanches qui n'iraient pas dans le sens des politico-mafieux.
La france a cette capacite a denigrer tout ce qui ne va pas dans le sens du pillage. Le mensonge est la base de sa politique en Afrique.
IB les francais sont loin d'etre tous au courrant de ce que fait leur gvt en Afrique. Encore une fois une majorite est persuadee que la France aide plutot qu'elle ne desarticule en permanence l'Afrique. D'ou le fait que bcp de francais sont sure que l'immigration Africaine est illegitime. La France travaille a garder les consciences endormies, toutes les consciences noires ou blanches qui n'iraient pas dans le sens des politico-mafieux.
La france a cette capacite a denigrer tout ce qui ne va pas dans le sens du pillage. Le mensonge est la base de sa politique en Afrique.
Bonjour sisi,
Les Elites françaises sont parfaitement au courant de ce que leurs élus fabriquent en Afrique, les intellectuels aussi, la société civile de même. Le mensonge du gouvernement français(Gauche et Droite confondues), des élites et intellectuels français dure depuis plus de 40 ans. Le peuple français est loin d'être innocent, ma chère ! Il sait parfaitement ce que ses gouvernements successifs(Droite et Gauche confondues) fabriquent en Afrique. _________________ -Toute action ensemble pour nous Africains est un produit de la liberté!
Il y a une grande difference entre les elites et le peuple. Bcp d'Africain (vivant en Afrique ou pas) ignorent aussi ce qui se passe "en haut".
Tu surestimes les connaissances du francais moyen. Et de bcp semble t il.
trop facile comme excuse!!! dire ke les français d'en bas ne sont au courant de rien!!! arrete!!!arrete!!!arrete!!!
On en afrik, on sè ke nos présidences sont des blagueurs ke tu fasses partie des élites ou non!!! dépuis le temps ke ça dure!!! non ça devient de la mauvaise foi cè tout!!!!
Tu as peut etre raison pour les Africains, quoi que tu parles sans doute des gens des villes, mais je peux t'assurer que le francais moyen ignore la politique-mafieuse de son gvt en Afrique, il voient l'image que donne les presidents africain, ils voient la misere de l'Afrique comme on aime temps la montrer, ils voient "l'aide au developpement" payee avec leurs impots, ils voient l'incapacite des gouvernements Africain a developper leur pays, et ils voient "l'ingratutide" des Africains a l'egard de la societe francaise. Ni plus ni moins. Je ne parle pas des elites.
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