Tchoko Grioonaute 1
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Posté le: Sam 10 Sep 2005 17:45 Sujet du message: Calendrier des crimes de la France outre-mer |
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Bonjour,
Je vous mets à disposition ici, un document que l'auteur a intitulé : Calendrier des crimes de la France outre-mer.
Cliquez sur le lien :
http://perso.wanadoo.fr/jacques.morel67/ccfo/crimcol/prolog.html
Il présente, sous forme de calendrier (mois par mois indépendamment des années), les différents crimes commis par la France en Afrique et ailleurs. Même si l'auteur ne l'a pas précisé, cette liste n'a pas prétention à être exhaustive.
Quelques morceaux choisis (préférence nationale oblige...):
Citation: | 1er février 1962: Asphyxiés dans un wagon entre Douala et Yaoundé (Cameroun)
Pour réduire la révolte de l'UPC, mouvement indépendantiste camerounais, Jacques Foccart, artisan de la politique africaine du général De Gaulle, crée le SDECE Afrique dont il confie la direction à Maurice Robert. La filiale camerounaise, le SEDOC, est dirigé par Jean Fochivé . Côté police, un redoutable professionnel français, Georges Conan démontre ses talents. Enfin, pour « casser » la rébellion bamiléké, Foccart envoie, à la demande du gouvernement camerounais, un corps expéditionnaire français sous la direction du général Max Briand, qui a commandé durant deux ans en Indochine le 22ème RIC « les casseurs de Viets ». Pour « éradiquer » l'UPC, Briand applique les méthodes utilisées en Indochine et Algérie : camps de regroupement, politiques de la terre brûlée, bombardements au napalm, destruction des villages.
En gare de Douala, un groupe de cinquante deux détenus, hommes, femmes et enfants est embarqué tôt le matin, le 1er février 1962, dans un wagon métallique dont la porte est verrouillée. Quand le train arrive à Yaoundé au début de la soirée, l'asphyxie a fait son oeuvre: le gendarme qui ouvre le wagon découvre vingt-cinq cadavres.
Des officiers français admettront par la suite avoir frappé trop fort.
Sources :
Mongo Beti, Le Cameroun d'Ahidjo, Les Temps Modernes, novembre 1972, n°316; Mongo Beti, Main basse sur le Cameroun, édition des peuples noirs, page 70; François Xavier Verschave, La Françafrique - Le plus long scandale de la République, Stock, page 101-102. | Par contre, un petit détail à remarquer sur cet extrait, c'est que l'auteur précise quand même que c'est "à la demande du gouvernement camerounais" (en rouge), ce qui peut être mal interprété par un néophyte. C'est dans le style, le gouvernement pour mater sa rebellion, a sollicité l'aide de la France en termes de moyens militaires, sans préciser que c'est la France qui avait composé ce gouvernement, le chargeait de défendre ses interêts et donc de l'avertir au cas où un insurrection se préparait en coulisses.
En gros, le gouvernement Camerounais de l'époque ne défendait pas plus les interets du Cameroun que de la France. Il aurait fallu le préciser.
Citation: | 13 janvier 1963: Assassinat de Sylvanus Olympio, premier président élu (Togo)
Le Togo devient indépendant le 27 avril 1960 et Sylvanus Olympio est élu président aux dépens de Nicolas Grunitzky, candidat soutenu par la France, lors d'élections supervisées par l'ONU.
Le 12 janvier 1963, d'anciens tirailleurs de l'armée coloniale française, dont le sergent-chef Etienne Gnassingbé Eyadema, démobilisés au terme de la guerre d'Algérie, prennent d'assaut le camp militaire Tokoin à Lomé. Ils réclament ce qui leur était refusé jusqu'alors, à savoir leur incorporation dans l'armée nationale. Les officiers français qui encadrent l'armée togolaise parlementent avec les mutins. « Vous n'y pensez-pas, leur auraient répondu les conseillers techniques métropolitains, jamais le Président n'acceptera une telle chose. Il vous fera plutôt fusiller. » Les insurgés prennent peur. Vers minuit, ils décident de prendre d'assaut la résidence présidentielle. Sylvanus Olympio réussit à s'échapper et tente de trouver refuge dans la cour de l'ambassade américaine. L'ambassadeur des États Unis le découvre mais n'a pas la clé pour le faire entrer dans l'ambassade. Il prévient son homologue français, Henri Mazoyer. Quelques instants après, les mutins se saisissent d'Olympio et le tuent. En 1967, Eyadema, qui revendiquera le crime, renverse le nouveau pouvoir présidé par Nicolas Grunitzky, poulain de Jacques Foccart. Depuis, le 13 janvier, date de l'assassinat d'Olympio, est jour de fête nationale. François Mitterrand l'a honoré de sa présence en 1983.
Implication de la France :
Sylvanus Olympio a eu le tort de s'être formé en Angleterre, d'inviter l'ancien commissaire impérial allemand du Togoland et de vouloir battre une monnaie nationale garantie sur le deutschmark (le Togo était une colonie allemande avant 1918). L'ambassadeur français plaidera la thèse de la bavure. Mais pourquoi les conseillers militaires français ne sont-ils pas intervenus? Tout porte à croire que les services secrets français ont encouragé les insurgés, en particulier le commandant Georges Maîtrier, membre du SDECE et conseiller de Olympio pour les affaires de sécurité! La France reconnaîtra le pouvoir issu du putsch avec lequel elle signera un accord d'assistance militaire.
Sources :
Pascal Krop, Le génocide franco-africain, J.C. Lattès, 1994, p. 111; François Xavier Verschave, La Françafrique - Le plus long scandale de la République, Stock, p. 109-126; | C'est assez marrant, l'ambassadeur des US qui ne trouvent pas les clés de son ambassade...Ca me tue de rire!
PS : Ce même document existe en pdf de près de 100 pages, dès que je le retrouve, je mets le lien en ligne.
Bien à tous,
Tchoko. _________________ « En me renversant, on n'a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l'arbre de la liberté, mais il repoussera car ses racines sont profondes et nombreuses. » (Toussaint Louverture)
Dernière édition par Tchoko le Sam 10 Sep 2005 18:03; édité 1 fois |
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