Panafricain Super Posteur
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Posté le: Ven 16 Sep 2005 16:34 Sujet du message: Qui veut un visa pour Paris ? |
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Les diplomates français n’ont plus de sous à donner pour l’Afrique mais disposent encore de « l’arme du visa » pour récompenser les affidés francophiles et écarter les supposés francophobes ! En douce…
Les « décideurs » à Paris des dossiers africains, comme les ambassadeurs sur place, jouent de plus en plus de leur pouvoir discrétionnaire sur l’octroi des visas. Encore faut-ils s’entendent tous sur leurs « amis » et leurs « ennemis »…Priver un hiérarque africain d’un séjour à Paris, New-York ou Londres constitue à la fois une mesure punitive, une perte de prestige et un embarras pratique (surtout quand il s’agit de Genève et d’une escale bancaire pour « remplir la valise »). Le visa sépare les gouvernants africains en « happy few bien en cour » et en « parias » exclus de la table du festin occidental, enfermés dans leur « Etat voyou ».
Il faut souligner la subtile gradation par laquelle une ambassade occidentale peut exprimer ses faveurs à un requérant, à travers la durée d’un visa : en « serrant » les dates au plus près de la raison officielle pour le déplacement ou, au contraire, en accordant des délais très larges autour d’une réunion ou conférence internationale. Quand on a demandé un visa d’un mois, avec une ou deux entrées, et que l’on se voit accorder un visa multiples entrées pour une année, le tout remis par l’ambassadeur en personne, on sait qu’on vient d’être coopté par Paris. Hélas le cas de figure inverse est plus fréquent. En matière de visas, comme de tout pouvoir, il y a toujours plus d’appelés que d’heureux élus.
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Sur instruction de Paris, émanant des « réalistes » sur la ligne de Dominique de Villepin, tous les patriotes, même les plus anti-français, ont obtenu leurs visas sans problème. Récemment, sous la fin de règne de l’ambassadeur Gildas Le Lidec, et son premier conseiller Jean-Hughes Simon Michel, les partisans du président Gbagbo ont cependant subi brimades et avanies. A commencer par la première dame Simone Gbagbo et le conseiller Moïse Koré (…) Pour sa fille qui a déjà redoublé trois fois, le conseiller à la présidence Bertin Kadet n’a ainsi pas obtenu un visa pour la France (et a plus souvent parlé à des secrétaires qu’aux diplomates eux-mêmes qui ne le prenaient pas au téléphone). Les « recalés » sont souvent passés par Bruxelles pour prendre le train pour Paris. Mais Paris a verrouillé tous les pays de l’espace Schengen : ils reçoivent la liste des africains « indésirables » en France.
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Extrait de La lettre du continent numéro 477, sept 2005[/u] |
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