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Mes Chers Compatriotes ;

Maliens de l'Intérieur ;

Maliens de l'Extérieur ;

Frères Africains et Hôtes du Mali,

La commémoration du 45ème Anniversaire de l'accession de notre pays à l'Indépendance est un instant privilégié de souvenir. Elle offre l'occasion de nous retrouver pour célébrer ensemble ce moment unique, dans la ferveur, mais également pour communier.

Nous avons choisi de placer le 22 Septembre 2005 sous le signe de la Mémoire préservée et partagée. Mémoire préservée, car nous avons décidé de rendre hommage à d'illustres figures historiques et à de valeureux combattants anonymes, qui se sont opposés à la pénétration coloniale, avec vaillance et abnégation.

Ce devoir de génération s'impose d'autant plus à nous, que les luttes de nos héros, n'ont pas toujours reçu l'éclairage qu'elles méritent et leur bravoure a été souvent imparfaitement restituée.

Leurs hauts faits d'armes restent encore méconnus des Maliens eux-mêmes, d'où la nécessité d'inscrire durablement dans notre mémoire collective, des pages à la fois glorieuses et douloureuses de notre Histoire. Elles ont été écrites par des grands hommes comme Mamadou Lamine DRAME, Cheiboun Ag FONDAGOUMA, Bandiougou DIARRA, El Hadj Omar TALL, Chérif Hamallah, Firhoun Ag ALINSAR, Almamy Samory TOURE, Ingoma Ag MOHAMED AHMED, Tièba TRAORE, Babemba TRAORE.

L'énumération n'est pas exhaustive, et elle ne saurait passer sous silence les insurrections à l'actif de certaines de nos communautés, pour affirmer leur soif de liberté et le refus de la soumission. Je pense notamment aux foyers insurrectionnels du : Bélédougou, avec Koumi Diossé TRAORE ; de la Région de la Volta, avec Yoro BENGA ; du Bani, conduit par Banzani THERA, Adama DEMBELE ; du Gourma, avec Mohamed AHMED et du Hodt, dont Ould ABDOUKE fut l'un des principaux animateurs.

Mémoire partagée, parce que la résistance à la pénétration coloniale s'est exercée sur toute l'étendue de notre pays et s'est illustrée dans des batailles demeurées célèbres. Tout Malien est héritier et dépositaire de cet héroïsme dont il doit cultiver le souvenir, perpétuer les vertus et les valeurs. Vous conviendrez aussi avec moi que Sikasso est la ville d'élection par excellence pour célébrer les Résistants maliens. Le Tata est à la fois l'emblème du refus et le symbole de la Liberté.

Je me réjouis de relever que le plus bel hommage rendu à nos Résistants l'a été par ceux-là même qui les ont combattus.

Ainsi, au début de l'ouvrage : Les Pionniers du Soudan, avant, avec et après Archinard, publié en 1931, Jacques MENIAUD écrit ceci, je cite : Le Soudan a été la grande école, où s'est formée l'âme de notre Armée coloniale et où s'est élaborée, la Doctrine coloniale française. On y verra se lever des réputations, évoluer et se former des jeunes militaires, qui seront plus tard l'orgueil de la Nation et des exemples d'honneur, pour les générations futures : Gustave Borgnis-Desbordes, Joseph Galliéni, Louis Archinard, les deux frères Bonnier, Joseph Joffre, Jean-Baptiste Marchand, Charles Mangin, Baratier, Germain, Patey, Audéoud et plus tard De Trentinian, Henri-Eugène Gouraud et bien d'autres….

Mes Chers Compatriotes,

Nous devons rester fidèles aux vertus et valeurs défendues par ceux qui nous ont laissé en héritage, le sens de l'honneur, le goût de la Liberté et l'esprit de sacrifice. La célébration de la Résistance ne se fait pas dans une vision passéiste. Pour nous, il s'agit plutôt de puiser dans ces valeurs de civilisation, les ressources morales nécessaires pour affronter le présent et nous projeter dans l'avenir, celui d'une Nation malienne forte de son Histoire, sûre de son futur Ouest-africain et africain. C'est cette commune volonté de résister ensemble qui a permis à notre pays de vivre les dures conséquences d'une année difficile au plan de la sécurité alimentaire.

Les efforts de l'Etat ont incontestablement atténué l'impact du mauvais hivernage 2004, doublé d'une des plus graves invasions acridiennes. Des campagnes de distribution gratuite de vivres ont contribué à soulager les zones les plus affectées. La restauration des Banques de céréales a permis aux revenus modestes de s'approvisionner à des coûts abordables.

Parallèlement, des facilités exceptionnelles ont été consenties aux importateurs de céréales pour briser la spirale de l'inflation des prix, même si on peut regretter que certains opérateurs économiques n'avaient pas assumé, à notre satisfaction, leur part de responsabilité. J'ai instruit au Gouvernement d'en tirer tous les enseignements.

J'ai souhaité aussi, que s'engage une réflexion approfondie sur notre Stratégie globale de sécurité alimentaire, avec un accent particulier sur nos stocks annuels de sécurité, sur la régulation du marché céréalier Sous-régional et Régional. Je tiens à remercier particulièrement les pays amis du Mali et les Organismes Internationaux qui ont appuyé l'Etat dans ses actions en faveur de la sécurité alimentaire.

L'hivernage qui tire à sa fin est riche de promesses de meilleures récoltes. Nous continuerons d'implorer ALLAH pour que les tendances positives observées jusqu'ici se poursuivent, jusqu'à la maturation totale de toutes nos cultures.

Les estimations de production sont de plus de trois (03) millions de Tonnes de céréales et de plus de 600.000 Tonnes de coton. Ces prévisions sont une juste récompense du labeur de nos paysans, que nous félicitons pour ces résultats obtenus, dans des conditions de travail combinant le double handicap d'un environnement climatique précaire et technologique rudimentaire.

Le Programme d'aménagement des terres et les initiatives engagées pour la mécanisation de notre agriculture apporteront des réponses appropriées aux attentes du monde rural. La Loi d'Orientation Agricole, en cours d'élaboration, complétera ce dispositif devant ouvrir de nouveaux horizons à l'Agriculture malienne.


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Mes Chers Compatriotes,

Les bonnes perspectives qui se dessinent au plan agricole pour 2006 ne doivent pas nous pousser à relâcher l'effort. Le renchérissement constant du prix des hydrocarbures constitue un facteur important de contraintes que nous devrons gérer dans le cadre de la Solidarité nationale. Aussi, la promotion et l'exploitation à une plus grande échelle du carburant biologique, dérivé du Bagani (plante pourghère), sont à prendre en compte dans les stratégies alternatives.

L'électrification du village de Kéléya, sur la base de ce combustible, est une expérience tout à fait satisfaisante. Il appartient au Gouvernement, à travers l'AMADER et les autres Services compétents, d'assurer une plus large vulgarisation de cette source d'énergie moins onéreuse.

Mes Chers Compatriotes,

J'ai insisté sur le Devoir patriotique qui nous commande de resserrer nos rangs, comme nos illustres Résistants, pour surmonter tous les obstacles qui se dressent sur le chemin de notre développement. L'Intégration africaine, dans laquelle le Mali est fortement engagé, marque aussi une forme de résistance de nos Etats face à des menaces communes.

Dans ce sens, je voudrais dire la fierté du Peuple malien à recevoir, à l'occasion de ce 45ème Anniversaire de notre Indépendance, le Président Abdoulaye WADE du Sénégal, comme Invité d'Honneur. Hier, au sein de la Fédération du Mali et aujourd'hui, dans les Organisations Sous-régionales et Régionales, le Sénégal et le Mali, c'est une commune volonté et une ambition partagée, pour l'Intégration africaine, pour une Afrique toujours plus forte, plus présente dans le Monde. C'est le lieu de souligner les liens de sang tissés entre Sénégalais et Maliens.

Le village de Mayel, à Nioro du Sahel, n'est-il pas le symbole de cette Fraternité d'Armes, de cette Fraternité tout court, lorsque l'Armée de Alboury NDIAYE, Roi du Djolof, vint prêter main forte à Cheickou AHMADOU, contre les troupes du Colonel Louis ARCHINARD, le 30 décembre 1890. Le nombre des victimes recensées de cette mémorable bataille est de 9000 morts, Sénégalais et Maliens tombés sur le champ de l'Honneur, pour leur Liberté. Dans la continuité de ce compagnonnage, nos soldats se côtoient aujourd'hui sur tous les fronts de maintien de la paix sur le continent.

La célébration du 22 Septembre est un moment idéal pour renouveler l'hommage de la Nation aux Officiers, Sous-officiers et Militaires du rang maliens, en opération sous les Drapeaux de l'ONU, de l'Union Africaine et de la CEDEAO. En même temps que nos Soldats en mission, loin de leurs familles, j'ai une pensée affectueuse et fraternelle, pour tous les Maliens de l'Extérieur.

Je veux, ici, porter témoignage de leur regain d'intérêt pour le Mali, qui leur offrira toujours l'opportunité de s'affirmer dans un environnement rassurant pour leurs projets d'investissement.


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Mes Chers Compatriotes ;

Maliens de l'Intérieur ;

Maliens de l'Extérieur ;

Frères Africains et Hôtes du Mali,

Pour célébrer ces 45 ans du Mali indépendant, nous avons décidé de mettre l'accent sur nos Héros de la Résistance, dont la lutte intrépide a balisé notre chemin vers la Liberté. La Nation témoigne, par la même occasion, sa reconnaissance : aux Organisations Politiques, Syndicales et aux Mouvements de Femmes, qui ont porté à l'époque, avec courage et détermination, le message de l'émancipation ; aux Pères de l'Indépendance ; ainsi qu'à tous les Aînés, qui ont eu à conduire les premiers pas du Nouvel Etat.

Mes Chers Compatriotes ,

Héritiers d'une si glorieuse tradition de combat, la Fête de l'Indépendance doit demeurer pour nous une occasion privilégiée, d'exprimer notre fierté d'être une Nation unie, riche de la permanence de ses valeurs, de la qualité de ses Hommes et Femmes, ainsi que la diversité de sa culture. Tels sont nos atouts, pour relever les nombreux défis que nous impose un siècle complexe, au cours duquel notre pays saisira toutes ses chances.

J'ai la conviction que notre Peuple en a les moyens.

Vive le Mali dans une Afrique Unie et en Paix !