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[M.O.P.]

ARCHIBONG (AFP) - Le Nigeria a officiellement remis lundi au Cameroun la péninsule de Bakassi, potentiellement riche en pétrole et longtemps disputée entre les deux pays, conformément à un accord conclu en juin sous l`égide de l`Onu.

Le ministre nigérian de la Justice Bayo Ojo et son homologue camerounais Maurice Kamto ont signé les documents transférant la souveraineté de Bakassi aux autorités de Yaoundé, lors d`une cérémonie à Archibong, dans le nord de la péninsule.

Peu avant, le drapeau nigérian a été baissé et celui du Cameroun hissé.

"Nous sommes fiers de prendre part à ce processus historique. Nous sommes rassemblés ici aujourd`hui (lundi) pour faire l`histoire. Nous avons ouvert un chapitre glorieux des annales de la coexistence pacifique et des relations internationales", a déclaré M. Ojo.

Son homologue camerounais a lui affirmé que les "choses ne seront pas différentes à Bakassi", dont les habitants "ont toujours vécu en paix".

"Le Nigeria et le Cameroun sont deux pays unis par la géographie, par un héritage historique commun et par des liens culturels et ethniques profonds", a-t-il ajouté.


Le chef d`état-major nigérian, le général Martin-Luther Agwai, ainsi que des responsables français, américains et des Nations unies ont assisté à la cérémonie.

Cette signature est censée mettre un terme à un différend frontalier hérité de l`ère coloniale et qui s`est envenimé en 1993, donnant lieu à des affrontements armés

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entre les deux voisins du golfe de Guinée.

Saisie dès 1994 par Yaoundé, la Cour internationale de Justice (CIJ) a attribué en 2002 au Cameroun la souveraineté sur la péninsule, un territoire marécageux de 1.000 km2, bordée d`eaux très poissonneuses.

Mais cette décision n`a pas mis fin à la crise. Abuja a estimé en effet qu`elle ne prenait pas en compte les intérêts des résidents nigérians de Bakassi, et le retrait de ses soldats, initialement prévu le 15 septembre 2004, a été reporté sine die.

Il a fallu encore quatre ans d`accusations mutuelles et d`efforts diplomatiques, au sein d`une commission mixte sous l`égide de l`Onu, pour parvenir à une solution.

Un accord signé le 12 juin aux Etats-Unis, en présence du secrétaire général de l`Onu Kofi Annan, par les présidents nigérian Olusegun Obasanjo et camerounais Paul Biya, a accordé 60 jours au Nigeria pour retirer ses 3.000 soldats de la péninsule. Le retrait a commencé le 1er août.

Les deux parties doivent désormais discuter du tracé de leurs frontières maritimes.

L`accord du 12 juin prévoit que les îles d`Atabong et d`Abana, qui forment la partie occidentale de Bakassi, seront encore administrées par Abuja pendant les deux années qui suivent le retrait.

De même, les ressortissants nigérians vivant dans le sud de la péninsule auront deux ans pour décider s`ils restent en territoire camerounais en tant qu`immigrés, adoptent la nationalité camerounaise ou rentrent au Nigeria.
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[M.O.P.]

L'autoroute Nigeria-Cameroun commencera bientôt à Bakassi

http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_depeche.asp?art_cle=XIN60026lautoelbasn0

L'autoroute Nigeria-Cameroun commencera bientôt à Bakassi (responsable)
CAMEROUN - 13 août 2006 - XINHUA
Afin d'apaiser les tensions après la remise au Cameroun de la péninsule de Bakassi, une autoroute reliant les deux pays doit être construite pour stimuler les échanges entre les habitants des deux parties.
Le secrétaire permanent du ministère nigérian des Affaires étrangères, Hakim Baba-Ahled, a déclaré dimanche que l'autoroute faisait "partie des mesures visant à instaurer une confiance mutuelle en vue d'une paix durable".

"Le Nigeria a respecté ses engagements quant à ce projet de route qui, à terme, deviendra un segment d'une autoroute reliant l'Afrique de l'ouest à l'Afrique centrale", a-t-il affirmé.

Insistant sur la nécessité de responsabiliser les habitants des zones frontalières, Hakim Baba-Ahmed a déclaré que les tensions s'apaiseraient si les communautés étaient à l'abri des problèmes économiques.

"L'idée est de résoudre le conflit sur le long terme en encourageant les échanges sociaux et commerciaux. Il est évident que les gens qui échangent ont peu de chances de s'affronter", a-t- il ajouté
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[Didier_Daan]

Une autre bonne preuve que la raison est nègre. Aussi. Et que si nous voulons, nous pouvons, nous pourrons. Mais dommage que l'indifférent Paul Biya prendre cela comme sa victoire.

En ce qui concerne cette autoroute, je l'espère vraiment AUTOROUTE comme il y en a au Nigéria, espérons qu'elle soit un REEL outil d'intégration régionale. Même si certains intérêts se sentiront menacés...

[bamiléké]

Si cela se réalise vraiment, je m'en réjouis (il était temps), mème si les autorités nigérianes resteront encore 2 ans pour administrer le sud de la péninsule ( et "pomper" son pétrole?)...
Une véritable autoroute au Cameroun? Je rève, mème si avec la gestion à la P Biya ,le début de commencement de cette autoroute risque de ne pas apparaitre avant 10 ans...selon les bonnes habitudes du palais d'Etoudi!
Et cette autouroute finira ou ? Douala, Yaoundé, Mvomeka'a(village du Président) ou Meyomessala( village de la première dame)?

NB: La route Bafoussam /Bandjoun est l'axe interurbain le plus surcharché du Cameroun , logiquement ce serait là que devrait ètre construite la première autouroute camerounaise!!!
Mais bon, nous savons que ce genre de considérations rationnelles, n'ont pas trops cour dans le cerveau de nos dirigeants , et pas seulement...
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Mentalité de la cueuillette=sida économique

« nan laara an saara » :
"Si on se couche, on est mort" . Joseph Ki-Zerbo

[bamiléké]

Avant le retrait: Les Nigerians pillent Bakassi
Les Nigérians veulent recommencer le dilatoire pour se donner le temps d’exploiter au maximum les richesses de la presqu’île camerounaise.

DOUALA - 11 AOUT 2006 : “Depuis quelques temps, nous voyons des Nigérians qui redoublent d’ardeur dans la coupe du bois. De jour comme de nuit, ils sont là. Les pêcheurs se sont multipliés aussi, et de nouvelles parcelles, quoique inondées, sont mises en valeur.” Ainsi parle, sous strict anonymat, un militaire camerounais de retour d’une mission à Bakassi. Située dans la région méridionale-ouest du Cameroun, cette partie de terre presque entourée d’eau dont l’aire s’évalue à près de 1000 km2 fait partie du contentieux territorial opposant le Nigeria au Cameroun. Le problème avait été tranché le 10 octobre 2002 par la Cour internationale de justice (Cij) de La Haye. Cette juridiction avait reconnu que la péninsule appartient au Cameroun, en s’appuyant sur le tracé des frontières héritées de la colonisation, notamment l’Accord anglo-allemand du 11 mars 1913. Jusqu’à aujourd’hui, la décision de la Cour n’a jamais été intégralement appliquée. Dans la partie septentrionale du Cameroun, on a assisté à des rétrocessions de villages entre les deux parties. Mais Bakassi fait problème : les Nigérians ne veulent pas la lâcher!

A l’observation, les portions de terre libérées au nord n’ont aucun enjeu économique; ce qui n’est pas le cas pour la péninsule située dans la partie sud. Celle-ci est en effet un gisement de richesses pétrolières, halieutiques, forestières, etc. Sachant qu’ils ne pourraient plus exploiter ces richesses si l’Accord dit de Greentree signé le 12 juin 2006 – il fixe le cadre des opérations de retrait des forces d’occupation nigérianes – est respecté, les Nigérians veulent prolonger le dilatoire entamé depuis 2002 afin d’exploiter au maximum les ressources naturelles. “Tout se passe comme si le Nigeria a lancé un programme de pillage systématique. Mais comme nous avons reçu les instructions de ne pas les empêcher de faire quoi que ce soit, nous n’avons que nos yeux pour pleurer : où sont les Camerounais ? Voyez-vous, ceux-là qui se présentent comme des paysans viennent même jusqu’ici nous narguer”, révèle le militaire. Au-delà du bois et du poisson, l’Etat nigérian s’investit activement dans l’exploitation du pétrole du sous-sol marin de la région, ainsi que le confirme l’article 3 (f) de l’annexe I de l’Accord de Greentree

Se donner du temps pour “piller”

Pendant ce temps, l’on annonce que “le Nigeria va remettre lundi [14 août, ndlr] au Cameroun la péninsule de Bakassi.” Publiée sur le site web de l’agence de presse panafricaine (Pana), cette information semble se confirmer à travers les déclarations faites la semaine dernière par l'état-major général des armées nigérianes. Mais on risque d’assister à une opposition nette entre le discours et les actes.

En effet, les habitants de Bakassi n’entendent pas se soumettre à une quelconque administration camerounaise. Leur chef, M. Etinyin Etim Okon Edet, avait déjà donné le ton. On n’avait pas fini d’envisager la gestion de cette vague de mécontentement populaire que les occupants nigérians ont saisi la Haute cour de justice du Nigeria pour dénoncer l’Accord de Greentree. Au moment où on attendait que celle-ci se prononce, on apprend plutôt la proclamation de l’indépendance. La nouvelle a fait la Une du quotidien nigérian “ Punch ” ; elle a été reprise en boucle lundi par la Bbc, avant de figurer sur la manchette de notre confrère Mutations hier. La “République démocratique de Bakassi ” a donc été proclamée.
Pour de nombreux observateurs, il s’agit de manœuvres pour perdre du temps. Telle a été la logique nigériane depuis fin 2002. “La stratégie consistait à embarquer les négociateurs camerounais de la Commission mixte sur un dilatoire bien étudié en entamant la délimitation de la frontière camerouno-nigériane par le Grand-Nord, avec les deux milliards de Fcfa alloués par les Nations unies (…) Il aurait ainsi fallu plusieurs années pour que la Commission mixte arrive enfin à Bakassi où en réalité, la délimitation a déjà été effectuée par l’arrêt de la Cour internationale de justice ”, explique Alexandre Ekollo Moundi, directeur général de African petroleum consultant. Les autorités du Nigeria, de même que la majorité des occupants, ont été convaincues de la camerounité de la presqu’île. L’administration de ce pays sait qu’elle devrait libérer les lieux, mais elle est aujourd’hui embarrassée par le programme économique entamé sur la base, entre autres, de l’exploitation des ressources de cette localité. Pour se donner l’occasion d’en jouir au maximum, la déclaration d’indépendance est une situation qui va ramener les négociations en arrière et le temps de les mener, le Nigeria aurait sucé une bonne partie des richesses qui fondent en réalité le désaccord.

Alexandre T. DJIMELI


Bakassi:
Les Nigérians partiront, partiront pas ?

Selon le journal nigérian “The Guardian”, la presqu’île pourra être officiellement rétrocédée au Cameroun lundi 14 août.

Selon le quotidien nigérian The Guardian, édition d’hier jeudi 10 août, l’information ne fait pas de doute. “ A partir de lundi prochain, Bakassi va cesser d’être un territoire nigérian. ” Cela a en effet été confirmé, rapporte le journal, le mercredi par le gouvernement fédéral d’Abuja, par la voix du capitaine Yussuf Anas, directeur adjoint au département de la Défense et de l’information.

En prélude à la cérémonie, les troupes nigérianes, près de 3000, stationnées sur la péninsule, devraient se retirer dès cette fin de semaine, sous la supervision des plus hautes autorités militaires du pays d’Olusegun Obasanjo. Le point culminant de la cérémonie de lundi sera la descente du drapeau nigérian, suivie de l’élévation de celui du Cameroun qui devra désormais flotter sur la région. Le ministre nigérian de la Défense, le général Martin Luther Agwai, les membres des pouvoirs exécutif et législatif fédéraux, tout comme les membres du corps diplomatique, devront assister à l’évènement.

Le journal relève cependant que la majorité des Nigérians habitants Bakassi sont opposés à l’action du gouvernement, faisant allusion à un groupe, Bakassi Movement for self determination (Mouvement pour l’autodétermination), qui a déjà proclamé l’indépendance de la presqu’île, et n’entend pas accepter la souveraineté du Cameroun sur ce territoire qu’ils considèrent comme le leur. Le mouvement est soutenu par un collectif de chefs traditionnels qui a déjà introduit devant la Haute cour de justice d’Abuja une action en annulation de la décision de la Cour internationale de justice (Cij).

Mais le procureur général et ministre de la Justice, Chief Bayo Ojo a assuré le week-end dernier (au moment où le Mouvement pour l’autodétermination de Bakassi proclamait l’indépendance de Bakassi) que “ le Nigeria ne pourra pas ignorer la décision de la Cour de rétrocéder Bakassi au Cameroun. ” En affirmant que ses services n’avaient pas encore reçu la plainte de ce mouvement, il disait tout de même qu’ils sont obligés d’honorer une action en justice : “Si nous recevons une pétition, nous répondrons selon les règles de la loi.”

Du côté camerounais, rien ne semble indiquer qu’un évènement d’une telle envergure aura lieu lundi, si l’on s’en tient en tout cas au comportement des médias publics qui, en pareilles situations, se livrent souvent à un ramdam médiatique. La Crtv radio dans son édition de journal de 13h hier se contentait de rappeler que le délai de retrait des troupes nigérianes tel que stipulé par l’Accord de Greentree était arrivé à expiration, sans donner l’état d’avancement des choses sur le terrain, ni faire allusion à un évènement en perspective.

Roland TSAPI


© Le Messager
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