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Mickael Borot : portrait d'un artiste martial kamite

 
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Soundjata Kéita
Super Posteur


Inscrit le: 06 Mai 2005
Messages: 1655
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MessagePosté le: Dim 02 Oct 2005 05:21    Sujet du message: Mickael Borot : portrait d'un artiste martial kamite Répondre en citant

Mickael Borot : champion du monde de Taekwondo
« Un sportif sain de corps et d’esprit »


Son rêve d’enfant était d’être champion olympique de sa discipline. Il a des raisons d’y croire dans la mesure où son palmarès parle pour lui. Mais, nous avons surtout discuté des valeurs qui sont les siennes en tant que pratiquant, de ses espoirs et de sa volonté d’être un modèle pour les jeunes qui l’entourent. C’est la raison pour laquelle il a accepté d’enseigner le taekwondo. Rencontre avec un sportif sain de corps et d’esprit.



Que vous apporte la pratique du taekwondo ?

Je viens d’une famille férue d’arts martiaux. Mon père fait de l’aïkido, mon frère du karaté. En fait, lors que j’ai commencé, j’étais très timide et très cascadeur. On va dire que ça m’apporté un épanouissement personnel qui se traduit par l’acquisition d’une certaine assurance. Ça m’a permis de m’affirmer en tant qu’individu dans mon sport et de canaliser une certaine énergie lorsqu’on est adolescent.

C’est ce que vous enseignez à vos élèves ?
Je suis au taekwondo 95 Cergy qui compte près de 120 licenciés de six à soixante ans. Avant tout, j’enseigne les valeurs du sport parce que le taekwondo est un sport mais également un art martial. Et qui dit art martial dit philosophie orientale, qui prône le respect du maître, de l’adversaire, de la salle. On y apprend la persévérance, l’honneur, le dépassement de soi.

Vous avez été à Athènes en tant que remplaçant. Comment avez-vous ressenti votre non-participation ?
Une certaine frustration. Parce que j’étais un concurrent sérieux pour Pascal Gentil. A vrai dire, c’était un fauteuil pour deux. J’étais, c’est vrai, plus titré que lui ces dernières olympiades mais le choix de la DTN s’était porté sur lui parce qu’il avait eu une médaille à Sidney. L’expérience a primé sur les résultats. J’ai pris ça comme une injustice d’une certaine façon. En même temps, c’était une concurrence assez saine et sans aucune animosité. Donc, j’étais content que la France puisse être représentée par un ami. Aujourd’hui, je me suis remis dans le sport et me suis fixé d’autres objectifs dont les championnats d’Europe en octobre en Lituanie et le jeux olympiques à plus long terme. C’est un rêve d’enfant que j’ai envie de concrétiser. Comme je vous l’ai dit auparavant, il y a des valeurs que j’enseigne et parmi elles, il y a la persévérance.

Comme consultant, avez-vous vécu ces jeux autrement ?
Bien sûr que je les ai vécus d’une façon interne et externe. Interne parce que j’étais sur les lieux, dans le stade olympique. Et de façon externe parce que je devais commenter le sport. Le cœur parlait d’une certaine façon parce qu’aujourd’hui, j’estime que ça aurait pu être moi qui devais combattre. C’était un peu frustrant et en même temps, un plaisir de parler de mon sport, de le faire découvrir aux téléspectateurs. Je faisais le consulting avec un célèbre judoka qui était vraiment professionnel et moi, c’était l’œil, le côté technique, expert qu’on me demandait. Forcément, « mon cœur parlait au-delà du cerveau ».

En regardant votre palmarès, on constate qu’il est vierge de tout titre en 2005.
Oui j’ai fait les championnats du monde où j’ai été disqualifié en huitième de finale face à un coréen. On l’a vécu comme une injustice parce que le sport n’est pas à l’abri de la politique. Une autre injustice. Mais je garde la foi en moi. Mon parcours est semé d’embûches mais j’ai eu de bons moments dans mon sport. On dit bien après la pluie le beau temps et je pense que 2008 sera mon moment, mon jour de gloire.

Justement, quels sont les mauvais moments que cette carrière en dehors de la non-participation aux JO ?
Lorsque j’ai été repéré en équipe de France en 1996, on m’a demandé de venir à Aix-en-provence. La première année s’est très bien passée puisque je changeais de conditions de travail et la progression avait été fulgurante puisque j’avais obtenu le titre de champion de France en 1997. Par contre, les deux années qui ont suivi, 98 et 99, étaient deux années noires puisque je me fais deux blessures au genou. Ça m’a permis de prendre du recul par rapport à mon sport et à relativiser. Lorsque je suis revenu en 2000, c’était le début d’une nouvelle carrière et un nouveau Borot est arrivé puisque j’ai commencé à ravir les titres internationaux.

Ces blessures vous ont permis de mieux prendre en considération votre futur ? ont-elles influencées votre orientation ?
Tout à fait. L’implication d’une part parce que j’avais arrêté mes études de Droit pour mon sport car j’étais sportif de haut niveau et je voulais me donner à cent pour cent. Lorsque j’ai eu cette blessure, ça ma permis d’ouvrir les yeux et de dire qu’on ne peut faire du sport de haut niveau qu’un certain temps. Je me suis dit qu’il fallait reprendre les études et je me suis mis dans une dynamique qui m’a permis de relativiser la compétition et de ne pas me mettre toute la pression et dire que ma vie en dépend. Aujourd’hui, quand j’aborde une compétition, je me fais plaisir avant tout.

Ça fait de vous un meilleur combattant ?
Ça fait de moi un meilleur combattant puisque, depuis mon retour, j’ai persévéré pour venir au meilleur niveau et j’ai gardé la foi en moi malgré le fait que les entraîneurs et les autres sportifs pensaient que j’étais fini après deux ans sur la touche. Finalement, à force de travail, j’ai réussi à revenir au meilleur niveau. Ce qui a fait de moi le sportif de taekwondo le plus titré de 2001 à 2004 et le plus régulier.

Quel regard les autres sportifs ont-ils porté sur vous lors de votre retour ?
Un petit peu comme un extraterrestre parce que beaucoup, après être passé sur le billard, ont arrêté leur carrière. J’ai voulu croire en moi et j’ai voulu continuer alors que personne ne croyait en moi. Aujourd’hui, c’est un regarde admiratif et je suis un petit peu un modèle, un sportif avec un parcours atypique. C’est à dire qu’après les blessures, revenir au meilleur niveau et avoir un mental de gagnant m’a permis d’arriver là où j’en suis.

Apparemment, la foi est très importante pour vous…
Oui bien sûr. La foi non seulement en moi mais aussi en Dieu puisque je suis croyant. Je pense qu’il est important de croire en quelque chose et de positiver constamment, de ne pas être fataliste. De croire en ses possibilités et de croire que le meilleur est à venir.

Vous dites que vous êtes un sportif modèle mais êtes-vous un modèle pour les jeunes qui vous entourent ?
J’ai de très bon retours par rapport à ce que je représente parce que j’ai des valeurs que je respecte alors qu’elles se perdent de plus en plus. On pourrait parler des dérives du sport. J’essaye d’être un sportif sain de corps et d’esprit tout simplement.

Vous pensez que le fait d’être un sportif de haut niveau va vous aider à avoir un boulot à la sortie de vos études ?
Non, je ne compte pas uniquement sur mon palmarès. Je compte aussi sur les diplômes, sur la préparation et sur tout ce que j’ai pu faire. Aujourd’hui, on assimile beaucoup la performance sportive à la performance économique. C’est à dire que nombre d’entreprises cherchent des sportifs de haut niveau parce qu’on parle beaucoup de coaching d’équipe. Dans le management, on a besoin de coacher comme les joueurs de foot le sont par les entraîneurs et je pense que le transfert est possible.

Et pour finir ?
Je voudrais remercie mes parents qui sont très importants pour moi parce que d’une part, ils se sont sacrifiés pour que je sois là aujourd’hui puisqu’ils sont venus de la Martinique afin de nous offrir de meilleures conditions pour qu’on puisse évoluer. Ils sont repartis. Ils sont attachés à leurs racines et je suis fier d’eux. Lorsque j’ai besoin de me ressourcer, je retourne sur ma terre natale et auprès de mes parents pour reprendre des forces et repartir à chaque fois au combat. Ils sont mes piliers. C’est mon secret également.

Palmarès :
• 5 fois champions de France (1997, 2000, 2001, 2002 et 2003)
• 3 fois vainqueur des internationaux de France + de 80kg (1997, 2000, 2002)
• Champion du monde universitaire (2003 aux Universiades de Daegu)
• Vainqueur de la coupe du monde (2001 à Ho-Chi-Minh)


Propos recueillis par Alain Diassé.
Extrait du magazine Cité Black, n°58, p.10




Hotep, Soundjata
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