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Posté le: Sam 22 Oct 2005 19:40 Sujet du message: L' exemple Lionel Zinsou
Banquier d’affaires à Paris, créateur d’entreprises au Bénin
L'École normale supérieure, à Paris, est une machine à fabriquer des « intellectuels français » sur le modèle de Jean-Paul Sartre. Des anciens élèves de la rue d'Ulm, Lionel Zinsou a le charme. Son discours est à la fois sobre et fleuri, solide et fluide. En février 1998, il nous avait déjà rendu visite. Il était alors « seulement » un homme brillant, ancien conseiller de Laurent Fabius, récemment reconverti dans la banque.
Le quinquagénaire que nous avons reçu le 4 octobre rue d'Auteuil n'est plus tout à fait le même homme. Il aime toujours surprendre ses interlocuteurs, en usant de formules chocs ou décalées. Associé-gérant chez Rothschild depuis 1997, il affirme à la fois : « Les banquiers d'affaires ont la phobie de l'Afrique » et « Moi, si j'ai le choix, je préfère investir au Tchad qu'en Finlande ». En comparant ses deux pays, la France et le Bénin, l'homme d'affaires métis feint de s'étonner : « Pourquoi les magasins, à Paris, ne sont-ils pas ouverts avant 10 h 30 et ferment-ils à 18 h 30 ? À Cotonou, tout le monde travaille jour et nuit, week-end compris. Tout le monde est disponible en permanence, même l'administration. Il m'est arrivé de demander une autorisation le samedi matin... et de l'obtenir dans la journée. À Paris, non seulement les bureaux auraient été fermés, mais j'aurais certainement dû attendre au moins trois mois. » Habitué à défendre la cause africaine, il plaide aussi : « Être africain ne suffit pas. Il faut apprendre à regarder le monde depuis l'Afrique. Et là, tout change : la France devient un tout petit pays, très loin, qui ne "nous" intéresse pas beaucoup ; l'Inde et la Chine, elles, nous attirent ; avant, le coton du Bénin allait dans les Vosges ; maintenant, il part dans les usines de tee-shirts chinoises... »
« J'ai lu dans vos colonnes que le Bénin était l'avant-dernier pays pour la compétitivité. Vraiment, on ne peut pas tomber plus bas ! [Rires] Il y aurait beaucoup à dire sur cette enquête du World Economic Forum (Davos), et je vais me faire un devoir de faire mentir cette affirmation. Les pays d'Afrique ont des taux de croissance qui varient entre 4 % et 7 %. Vous imaginez cela en Europe ou en France, qui peine à dépasser les 2 % de croissance ? » À l'heure de nous quitter, Lionel Zinsou couchera deux phrases sur notre Livre d'or : « Jeune Afrique/l'intelligent, fidèle porte-parole de la fierté africaine. La fierté est une idée neuve en Afrique. »
Mais ce qui a vraiment changé, c'est que l'intellectuel est passé à l'action. « J'essaie de créer des faits accomplis. Le seul fait d'entreprendre fait venir les gens. » Et c'est comme cela qu'en juin 2005 est né le musée d'Art contemporain de Cotonou, premier du genre en Afrique : « Je n'ai rien demandé à personne, ni à l'État ni aux organisations internationales. C'était un fantasme : peut-on mener une action efficace en faveur de la santé ou de la culture sans avoir recours à des fonds publics ? » La réponse est oui. Avec sa fille Marie-Cécile, partie travailler au Bénin pour SOS-Enfants, ils créent une fondation de droit français et motivent plusieurs financiers privés internationaux. En deux ans, l'énergie familiale fait le reste. « Aujourd'hui, nous y présentons cent vingt oeuvres du créateur béninois Romuald Hazoumé dans un bâtiment de 1 000 m2. Nous recevons en moyenne quatre cents visiteurs par jour, dont la moyenne d'âge est inférieure à 20 ans. Et maintenant que nous avons du succès, on vient me voir en me disant : "Pourquoi diable ne pas nous avoir demandé des crédits ?"... »
Le neveu d'Émile Derlin Zinsou, premier président du Dahomey libre, ne compte pas en rester là. En avril 2006, il ouvrira une usine de yaourts à Ouidah, au sud du pays, avec l'appui de Yoplait et de divers partenaires institutionnels, dont la BAD. Trente-six emplois sont déjà créés. « Je veux atteindre le chiffre de cent emplois qualifiés dans les deux ans. » Zinsou connaissait bien Yoplait. La marque appartient à Danone, dont il fut un des directeurs généraux et qui lui a accordé la concession pour cinq pays : Bénin, Togo, Burkina Faso, Ghana et Niger. « On me dit que ce projet est absurde. Je pense le contraire. Le lait est un des produits qui génère le plus de revenus avec le moins d'investissements. » Le premier obstacle au projet est d'ordre sanitaire : « Évidemment, la chaîne du froid exigée par le transport de matières aussi périssables que le yaourt revient cher, car l'électricité du Bénin est la plus onéreuse du monde. Son prix est quatre fois plus élevé qu'en France. » La seconde difficulté, c'est le transport : « Livrer Agadès depuis Ouidah tous les deux jours, c'est un défi en soi, reconnaît Lionel Zinsou, dans une zone où un convoi risque d'être racketté tous les cinq kilomètres. »
Mais il en faudrait plus pour effrayer ce doux géant, qui regarde le monde du haut de ses 2 mètres avec la passion d'un jeune chef d'entreprise africain. _________________ Domine ta peur et tu seras plus fort que la mort
L'Afrique a mauvaise presse. La situation est souvent décrite de manière catastrophique. Le banquier d'affaires Lionel ZINSOU, d'origine béninoise, trouve qu'on exagère. Rencontre.
Propos recueillis par Patrick BONAZZA
Lionel ZINSOU, 50 ans, normalien, agrégé d'économie, associé-gérant chez Rothschild, n'a jamais coupé avec l'Afrique, avec ses racines. Né d'une mère française, son père était médecin de Léopold Sédar Senghor, son oncle a été président du Bénin. Le banquier d'affaires, associé à Yoplait, espère ouvrir dans ce pays, début 2006, une petite unité de production de yaourts. Le 4 juin il a inauguré à Cotonou une fondation - une première en Afrique - pour accueillir les oeuvres d'artistes africains contemporains. Alors que les chefs d'Etat de la planète réunis les 6 et 7 juillet près d'Edimbourg, en Ecosse, se penchent sur le sort de l'Afrique et que des concerts sont organisés un peu partout pour attirer l'attention sur le continent noir, Lionel ZINSOU livre ses impressions. Pour lui, paradoxalement, l'Afrique n'est pas si mal partie.
Le Point : D'où vient votre optimisme sur l'Afrique ?
Lionel ZINSOU : Tout simplement du fait que le continent noir est la zone qui se développe le plus rapidement après l'Asie. Au cours des cinq dernières années, sa croissance a été plus forte que celle de l'Amérique du Nord et de l'Amérique latine, sans parler de l'Europe. Le climat économique s'améliore parce qu'une partie des conflits dont on parle tant se règlent, au Congo-Brazza, en Angola. Maintenant qu'il connaît la paix, le Mozambique affiche le plus fort taux de croissance du continent (15 %) !
Oui, mais il y a la Côte d'Ivoire...
En Côte d'Ivoire, ce n'est pas le chaos, même si la situation se dégrade sérieusement. Jusqu'à 1999, les statistiques ont fait état d'une croissance de 6 à 7 %. Depuis le coup d'Etat, la croissance a ralenti, mais jusqu'à 2004 on n'est pas tombé en récession. Le coton sort toujours, le cacao et le café aussi.
De là à parler de « boom »...
L'Afrique fait preuve d'une vitalité incroyable. Le succès des télécoms est prodigieux, tout comme celui d'Internet. A Cotonou on fait la queue devant les cybercafés, que l'on trouve d'ailleurs maintenant dans n'importe quelle sous-préfecture. C'est étonnant, en pleine nuit, de voir miroiter dans certaines maisons l'écran bleuté des ordinateurs. Au-delà de l'anecdote, on n'imagine pas que les économies africaines ont des taux d'épargne record. Au Togo, au Bénin, au Burkina, la population gagne en moyenne 1-1,5 dollar par jour, mais parvient à économiser entre 15 et 20 % de ces revenus. Aujourd'hui, il y a plus d'argent en Afrique que de projets à financer.
Alors pourquoi cette agitation pour annuler la dette des pays pauvres ?
C'est un beau coup politique de la part du Premier ministre britannique, Tony Blair. Il a amené les Etats-Unis sur des positions que défend depuis longtemps la France. Médiatiquement, il rafle la mise. La gauche britannique donne des leçons au monde. Sur le fond, cela ne change pas la donne. Mais symboliquement cela remet l'Afrique au centre.
L'Afrique n'attend donc plus rien des pays industrialisés.
N'allons pas si loin, mais le prestige de l'Afrique du Sud sur le continent est de ce point de vue intéressant.
L'Afrique du Sud ?
La commission de réconciliation imaginée par Mandela a accompli une oeuvre immense. Les Sud-Africains ont réussi à faire triompher la raison sans dissimuler les souffrances de l'apartheid. Ils ont su gérer magnifiquement la transition. L'Afrique du Sud exerce une magistrature morale exceptionnelle sur tout le continent. La vraie défaite de l'Europe est morale.
L'Afrique du Sud est-elle pour autant une force d'entraînement économique ?
L'Afrique du Sud est un pôle de référence. Quand vous êtes rwandais, congolais, mauricien, malgache, voire réunionnais, le pays développé le plus proche et le plus sympathique, c'est l'Afrique du Sud. C'est là que vous trouverez tous les services rares, qu'il s'agisse de technologies, de finances, de télécoms. Ce pays est développé et il est des nôtres. Pour le continent, c'est un espoir fantastique.
Il n'empêche que l'image renvoyée par le continent reste catastrophique...
Vous faites allusion à un type de littérature comme « Négrologie », de Stephen Smith.
Si l'on veut...
J'ai une vision totalement opposée à celle-là. Ce qui est en cause, ce qui est dénoncé, c'est sûrement l'attitude des élites, des nomenklaturas, des soi-disant amis de l'Afrique, des mafieux de la « Françafrique », de certaines bonnes âmes de l'humanitaire mais jamais des peuples. Tout ce qui marche en Afrique est arraché aux élites et vient de la base.
Mais les Etats sont toujours en crise.
Les Etats africains vont mal, les grandes villes vont mal, l'ordre public va mal. Quand vous êtes à Abidjan, Cotonou ou Lagos, au fond vous êtes très pessimiste, vous vous dites que l'Afrique n'y arrivera pas, que c'est le chaos. Mais si vous faites 150 kilomètres, alors vous devenez euphorique... Le désordre dans les capitales aujourd'hui est le même que celui constaté à Manille ou Jakarta. La vérité est que l'Afrique est en pleine surchauffe. On refuse de voir la croissance économique exceptionnelle de l'Afrique durant la dernière décennie. Il est à la mode de nos jours de magnifier l'Asie en général et de déprécier l'Afrique en particulier. La vérité, c'est que ce sont les deux continents les plus proches par la performance économique depuis dix ans.
Tout de même, l'Afrique n'est pas l'atelier du monde...
C'est vrai. Elle possède une économie de services (de 60 à 70 % du PNB). En termes d'emploi, l'agriculture fixe la majorité de la population. L'industrie ne joue pas un rôle moteur. Même si partout il y a des activités extractives, agroalimentaires, des industries d'emballage, chimiques, des fabriques de médicaments, des huileries, des brasseries. Mais les marchés sont trop petits. Le PNB du Bénin équivaut à celui de la ville de Nantes. Cette balkanisation est une entrave à l'essor de l'industrie. Mais l'Afrique, c'est le triomphe du petit commerce. Allez vous promener dans les rues de Dakar ou de Lomé et arrêtez-vous à un feu rouge. Vous verrez alors les commerçants venir à vous. Les touristes pensent qu'ils ont affaire à des mendiants. S'ils regardaient les choses avec les mêmes lunettes qu'ils ont en Asie, ils s'extasieraient devant le dynamisme des autochtones.
Votre expérience de businessman au Bénin confirme-t-elle ces impressions ?
Complètement. Pour signer le contrat de mon usine de yaourts, j'ai pu accomplir toutes les formalités un samedi. Vous voyez ça ici, en France... D'ailleurs, si je m'étais aperçu que j'avais oublié mon costume à Paris, un tailleur, après être passé à mon domicile, me l'aurait livré dans la journée... En Afrique, il y a une souplesse et une flexibilité incroyables, absolument incroyables, dont on n'a pas idée en Europe.
Mais qui veut investir en Afrique ?
Les Européens, c'est vrai, ne sont plus les seuls candidats. Ils sont relayés par les Chinois et les Indiens, qui sont de plus en plus présents, et remontent toutes les filières, qu'il s'agisse de noix de cajou, de coton, d'huile... Le coton ne prend plus la direction des filatures des Vosges, il part dans le Jiangsu.
Tout de même, les campagnes africaines, ce n'est pas le paradis...
La révolution agricole, au lieu de prendre deux siècles comme en Europe, va se faire en trente ans. Le problème, c'est que si la maladie sévit, si la guerre civile éclate, si des populations sont déplacées, victimes de razzias, tout s'arrête, ça c'est clair. Sinon, la productivité et les revenus dans les campagnes s'améliorent. Bien sûr, l'exode rural continue. Mais il faut cesser de regarder les gens qui s'installent dans les villes comme des économiquement faibles. Si les gens viennent en ville, c'est parce que c'est là qu'il y a des emplois, c'est là qu'il y a tous les services, tout ce qui manque.
Oui, mais tous n'ont pas un emploi...
L'existence de déracinés est due à une croissance trop rapide. Echappant à tout contrôle familial ou tribal, ces déracinés vont peut-être vous « braquer » ou « piquer » votre 4 x 4. A Lagos ou Johannesburg, on vit derrière des barbelés. A Cotonou, ça va à peu près. A Dakar, ça commence à devenir critique. Les expatriés et les bourgeois qui habitent les beaux quartiers trouvent cela pénible. Mais n'exagérons rien. Il est fini le bon vieux temps des colonies, quand les Blancs dans leurs costumes blancs vivaient dans les quartiers blancs. A l'époque, les exclus, on ne les voyait pas. Ils étaient dans la brousse, ils n'étaient pas aux portes de la ville.
La famine n'a pas disparu d'Afrique.
Non, parce que la guerre n'a pas disparu non plus. Mais aujourd'hui, sur le continent, il y a davantage de gens qui meurent du sida que de faim.
Le sida, ce fléau...
Sans doute. Mais ce que l'on sait moins, c'est que la première cause de mortalité en Afrique, ce n'est pas le sida, c'est la rougeole, puis le paludisme.
L'aide au développement est-elle encore utile ?
Quand ils accordent des prêts, le FMI et la Banque mondiale mettent de plus en plus de conditions. Les ONG prennent une part très importante dans les programmes d'aide. Il y a moins de perte en ligne qu'auparavant...
Les Etats seraient-ils moins voraces ?
Sans aucun doute. Peu à peu, les Etats ne se mettent plus systématiquement dans la poche la différence entre les prix bas servis aux producteurs de coton, cacao ou café... et les prix plus élevés du marché mondial. Cette fiscalité ruinait les agriculteurs et les conduisait à délaisser les cultures d'exportation pour plonger dans l'autoconsommation complète. La famine n'était plus loin.
Les cultures d'exportation ne se sont-elles pas développées au détriment des cultures vivrières ?
Quelle erreur ! Les cultures vivrières, tous les économistes du développement en conviennent, progressent en parallèle, voire un peu plus vite que les cultures d'exportation. Les gens ne sont pas fous.
L'émigration africaine n'est-elle pas un syndrome de la mauvaise santé économique ?
Tout au contraire. Les diasporas, en réinvestissant dans les pays d'origine, font des miracles. On l'a vu pour la Chine ou pour l'Europe de l'Est. Les Balkans sont restés debout grâce aux envois de leurs émigrés. Eh bien, pour l'Afrique, c'est pareil. Dans certains pays comme le Sénégal, le Mali ou le Burkina, les sommes expédiées par les émigrés représentent entre une et deux fois l'aide publique au développement. C'est massif.
Les richesses naturelles peuvent-elles faciliter le développement de l'Afrique ?
Il ne faut pas en attendre grand-chose. Le Nigeria est un pays autant construit que détruit par le pétrole. En moyenne période - cela est bien établi -, la rente que procurent les richesses naturelles n'a à peu près que des effets pervers sur l'économie. Aucun grand pays développé n'a réussi à sortir de la misère grâce aux richesses naturelles.
Les liens économiques entre l'Europe et l'Afrique semblent se distendre...
L'Afrique, à mon avis, est un symptôme du déclin européen. Les Européens, comme frappés de cécité, ne veulent pas voir le potentiel du continent noir. Les Européens ne nous voient plus, ils ne nous comprennent plus, on ne les intéresse plus. Les Européens ne voient pas que l'Afrique représente un potentiel fantastique, ils ne cherchent plus du tout à comprendre. Peu d'intellectuels s'y intéressent et ceux qui le font ne sont pas écoutés. Les politiques, à part Jacques Chirac, n'en parlent plus.
C'est terrible ce que vous dites...
Les Européens regardent de leur balcon du Nord ces gens qui grouillent là-bas, au Sud, du côté de l'Afrique, ces pauvres qui ont le sida et vivent dans la misère crasse des bidonvilles. Les Européens ne sont plus à la hauteur des attentes. En Afrique, les jeunes professeurs ou les jeunes médecins - le niveau d'éducation en Afrique monte - s'intéressent à Lula le Brésilien, à Mandela l'Africain. Autour d'eux ils voient d'abord les Chinois, qui investissent les campagnes ou achètent des usines. Dans les ports africains les bateaux s'en vont vers la Chine, remplis de coton, et reviennent pleins de tee-shirts. Comment font les Chinois ? C'est la question que se posent les Africains.
Les Européens doivent-ils ouvrir des usines en Afrique ?
Les Européens ne réalisent pas que, pour une PME, diriger une affaire en Chine, c'est la croix et la bannière. Ce serait tellement plus simple d'opérer au Mali ou au Sénégal. L'avenir du monde ne passe pas forcément par Bangalore et Shenzhen. Il passe aussi par Bamako et Ouagadougou.
Un film récent, « Le cauchemar de Darwin », montre les méfaits des investissements étrangers en Afrique...
Le film est sans doute spectaculaire mais déformant. Imaginons que l'on représente l'Europe à travers la mésaventure de MetalEurope.
Evoquer la colonisation mène-t-il à quelque chose ?
On peut, si l'on y tient, expliquer le chaos et la misère qui règnent en Afrique par la traite des esclaves, la colonisation, l'économie de plantations... Mais si on dit que ce qu'on voit c'est une société qui va trop vite, un bouillonnement, une croissance un peu anarchique, alors on relativise les conséquences de la colonisation. Si l'on ajoute à cela la vitalité démographique, alors...
Les Etats-Unis s'intéressent-ils à l'Afrique ?
Les Etats-Unis regardent l'Afrique de très près. Ils investissent massivement dans le pétrole au Tchad, en Guinée équatoriale, au Nigeria, en Angola... Ils ont des pays-relais sur le continent comme l'Afrique du Sud, l'Ouganda et même le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi... Aujourd'hui, les Africains attendent de plus en plus des Etats-Unis, ou en tout cas de l'Amérique du Nord. Ceux qui nourrissent des réserves idéologiques vis-à-vis des Etats-Unis se tournent en effet vers le Canada.
Alors, avec la France, le divorce est définitif.
C'est trop dire qu'il y a divorce. Mais pour moi qui suis français à tous égards et africain par devoir et par affection, le plus terrible, c'est que ça n'a même plus d'importance... _________________ Nicolas Sarkozy « La France, économiquement, n’a pas besoin de l’Afrique. Les flux entre la France et l’Afrique représentent 2% de notre économie ».
Je crois aussi qu'un topic a déjà été ouvert sur lui.
Quand au personnage....je ne sais quoi en penser. _________________ Nicolas Sarkozy « La France, économiquement, n’a pas besoin de l’Afrique. Les flux entre la France et l’Afrique représentent 2% de notre économie ».
Bon, je vais faire le rabat-joie en émettant qlqs réserves sur l'exemplarité de Lionel Zinsou ; même si tout ce qu'il a dit n'est pas à jeter, loin de là.
Citation:
Né d'une mère française, son père était médecin de Léopold Sédar Senghor, son oncle a été président du Bénin.
1) Cette solide filiation n'est pas donnée à tout le monde, et reste nécessairement une exception. Mais j'ai bien conscience que ce n'est pas ce en quoi consiste son "exemplarité". Pourtant ça a probablement aidé pour devenir "Associé-Gérant chez Rotschild".
2) Le discours de Zinsou s'adresse principalement à ses compatriotes FRANCAIS (notamment les investisseurs), dont il déplore de succomber à l'afropessimisme. C'est à eux qu'il explique tout l'intérêt qu'ils auraient à revenir en Afrique. Ce qui peut faire croire qu'ils en seraient jamais partis...
3)
Zinsou a écrit:
Il ne faut pas en attendre grand-chose. Le Nigeria est un pays autant construit que détruit par le pétrole. En moyenne période - cela est bien établi -, la rente que procurent les richesses naturelles n'a à peu près que des effets pervers sur l'économie. Aucun grand pays développé n'a réussi à sortir de la misère grâce aux richesses naturelles.
Soit, pour la rente (quoique...) : et si le Nigéraia avait entrepris progressivement de maîtriser verticalement toute la chaîne de valeur ajoutée du pétrole, depuis sa production jusqu'à sa transformation en multitudes de produits dérivés??? On mesure, en autres manques à gagner, tous les milliers d'emplois qui ne sont pas créés à cause d'une vision RENTIERE de l'exploitation des ressources naturelles de l'Afrique...
4)
Zinsou a écrit:
On peut, si l'on y tient, expliquer le chaos et la misère qui règnent en Afrique par la traite des esclaves, la colonisation, l'économie de plantations... Mais si on dit que ce qu'on voit c'est une société qui va trop vite, un bouillonnement, une croissance un peu anarchique, alors on relativise les conséquences de la colonisation. Si l'on ajoute à cela la vitalité démographique, alors...
C'est bien de pointer la cécité de ses compatriotes. Malheureusement, la lucidité de Zinsou s'arrête (opportunément?) aux portes des causes PREMIERES ET DERNIERES de la misère africaine, en quoi consistent le Yovodah et la Colonisation. Le larbinisme et la médriocrité des dirigeants africains ne sont pas fortuits... _________________ http://www.afrocentricite.com/ Umoja Ni Nguvu !!!
Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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