Rocs Bon posteur

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Posté le: Dim 16 Oct 2005 14:55 Sujet du message: Dieudonné-Fogiel : baston médiatique |
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Condamné pour « injure à caractère racial » à l'encontre de l'humoriste, l'animateur d'« On ne peut pas plaire à tout le monde » se trouve sous pression.
Denis Demonpion avec Emmanuel Berretta
On ne peut pas plaire à tout le monde, c'est bien connu. Marc-Olivier Fogiel en a fait l'amère expérience dimanche soir. L'irruption d'un groupe de partisans de Dieudonné sur le plateau de France 3, à La Plaine-Saint-Denis, a perturbé son émission de télévision. Sans incident majeur. A l'exception d'un petit retard dans le démarrage du magazine dominical de divertissement. Le commissaire du quartier avait auparavant été appelé à la rescousse pour favoriser les pourparlers entre l'humoriste et l'animateur-producteur. Cinq minutes de discussion ont suffi à permettre l'évacuation du studio. « Il n'était pas question d'intervenir à l'antenne, ni d'entrer dans le cycle de la violence ou de la détérioration », assure Dieudonné, qui se veut l'héritier de Gandhi et de Martin Luther King.
Ce happening est le dernier épisode d'un feuilleton médiatico-judiciaire qui oppose les deux hommes sur fond de mauvaise querelle à caractère raciste. Dieudonné soupçonne Fogiel d'être « négrophobe » et Fogiel accuse Dieudonné d'être « antisémite ». « Sa négrophobie est apparue au grand jour », affirme l'humoriste. « Je pense que le fait que je sois juif est, à ses yeux, un facteur aggravant », renchérit l'animateur.
Il n'en a pas toujours été ainsi entre eux. Il fut un temps où, compères et croyant plaire au téléspectateur, ils dansaient volontiers bras dessus, bras dessous sous l'oeil de la caméra. C'était avant que la justice s'en mêle. Chaque fois qu'un dérapage cathodique émaille la course à l'Audimat, elle est désormais sommée de se prononcer. Comme elle l'a fait le 29 septembre.
Ce jour-là, le tribunal correctionnel de Montpellier a condamné Marc-Olivier Fogiel à 5 000 euros d'amende pour « injure à caractère racial », à la suite de la diffusion dans son émission d'un SMS rédigé ainsi : « Dieudo, ça te ferait rire si on faisait des sketchs sur les odeurs des Blacks ? Té tellement bête que ça me choque même plus. »
Un texto fabriqué de toutes pièces. L'animateur hésite. Fera-t-il appel ? Il n'est pas le seul à avoir été condamné. Le tribunal de Montpellier, saisi par Dieudonné après le refus du procureur de Nanterre de donner suite à sa plainte, a également sanctionné Marc Tessier, ancien PDG de France Télévisions, et deux responsables de production, Alexandre Gamelin et Laurent Bon, le premier pour avoir rédigé le SMS fautif, le second pour en avoir donné l'ordre. Fabriqué de toutes pièces, le texto incriminé était un « condensé de plusieurs SMS envoyés par les téléspectateurs », avait précisé Marc-Olivier Fogiel lors de l'audience. Il avait été confectionné en réponse à une précédente émission au cours de laquelle, déguisé en juif orthodoxe, Dieudonné avait évoqué un prétendu « axe américano-sioniste ». La justice l'a relaxé dans cette affaire, estimant que, « par sa tenue vestimentaire, il n'incarne pas les personnes de confession juive en général, mais une fraction de cette communauté qui professe des thèses extrémistes et n'hésite pas à recourir à l'action violente ».
Invité à réagir à la condamnation de Fogiel, Patrick de Carolis, PDG de France Télévisions, tempère : « Je prendrai la décision qui s'impose le moment venu. En tout cas, on ne répond pas à la provocation à caractère antisémite par une surenchère dans les SMS. On y répond par la rigueur. »
C'est en réaction à cette condamnation, dont Fogiel aurait refusé de faire état à l'antenne, que Dieudonné et ses amis ont décidé le coup de force de dimanche soir sur le plateau d'« On ne peut pas plaire à tout le monde ». La veille de l'émission, des membres de l'association les Ogres (Ouvertures géographique, religieuse, ethnique, sociale - contre tous les intégrismes et contre tous les extrémismes) se sont réunis au théâtre de la Main d'Or, dont le gérant n'est autre que Dieudonné. Fondée il y a un an par six personnes - « deux Noirs et quatre Blancs », souligne l'humoriste (dont lui-même, une infirmière, un ingénieur, une retraitée, un postier et un expert-comptable) -, cette organisation se présente comme un « média alternatif » consultable sur le Net, qui revendique près de 40 000 connexions depuis dimanche.
« Les médias ne vont plus pouvoir cacher la condamnation de Fogiel », peut-on lire sur le site des Ogres orné d'un sigle représentant une mappemonde hilare comme une citrouille de Halloween. « Les citoyens ont accès à la vérité (re)construite par eux-même sur Internet. » Militant pour la mémoire des Noirs victimes de l'esclavage, Dieudonné ne dit, bien entendu, pas autre chose. Il déplore que le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et son président, Dominique Baudis, ne soient pas sortis de leur silence alors qu'un « animateur-producteur d'une chaîne publique payé avec l'argent de la redevance et de l'Etat » a été reconnu coupable de l'avoir injurié. Il n'entend d'ailleurs pas en rester là. Rendez-vous a d'ores et déjà été donné à ses partisans, samedi, afin d'étudier de nouvelles actions d'éclat. Une manifestation pourrait être organisée devant les studios de télévision. France Télévisions dit avoir porté plainte après l'intrusion de dimanche sur le plateau et a pris des mesures afin de sécuriser les sites des émissions réalisées en direct. « La consigne est : pas de castagne, car c'est ce qu'ils cherchent », selon l'animateur.
« Marc-Olivier Fogiel doit être écarté du service public », lit-on sur le site des Ogres. « Au moins un certain temps », précise Dieudonné. Ce dernier regrette que la presse n'ait consacré que de « très très timides » entrefilets au jugement du tribunal de Montpellier, qui lui est favorable, lui qui s'estime livré à la vindicte sur des soupçons ou la déformation de ses propos. « Dès qu'il s'agit d'un acte antisémite, vrai ou supposé comme dans l'affaire du RER D avec cette mère de famille qui avait prétendu avoir été agressée, on a vu un bouclier médiatique et politique se mettre en place. Or, quand il est question d'une décision avérée de justice en faveur d'un Noir, rien ne se produit, relève Dieudonné. Y aurait-il un racisme supérieur à un autre ? »
Avec cette manie de toujours comparer le traitement réservé au racisme et à l'antisémitisme, Dieudonné prête le flanc à la suspicion, même s'il se défend de tout antisémitisme. Du reste, argumente-t-il, chaque fois qu'il a été poursuivi, la justice l'a mis hors de cause _________________ Domine ta peur et tu seras plus fort que la mort |
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