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Encore un article sur les noirs dans LIBE, decidement

 
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Kennedy
Bon posteur


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MessagePosté le: Jeu 20 Oct 2005 05:22    Sujet du message: Encore un article sur les noirs dans LIBE, decidement Répondre en citant

http://www.libe.com/page.php?Article=332348

remarquez le subtil jeu de mot du debut de l'article

2005 un annee noire

==========================================
Un documentaire revient sur la mémoire de l'esclavage.
Noirs souvenirs à l'écran

par Didier ARNAUD
QUOTIDIEN : jeudi 20 octobre 2005


En France, 2005 restera une année «noire». Choix d'une date de commémoration pour l'abolition de l'esclavage, provocations de Dieudonné ­ qui a mis en concurrence la mémoire de l'esclavage et la Shoah ­, mobilisations d'historiens pour rendre à cette partie de l'histoire de France la place qui lui est due, émergence d'un supposé «racisme antiblanc» lors des manifestations lycéennes de mars. Et ce documentaire, Noires Mémoires (1), décrivant ce qui reste de l'esclavage dans les populations noires de France aujourd'hui.



Ses auteurs ­ un Noir, un Créole et un Blanc, Sylvère Henri Cissé, journaliste, Luc Laventure, directeur des antennes de RFO, et François Rabaté, réalisateur ­ ont tenté de revenir de façon apaisée sur la question. Ils sont allés à la rencontre de gens de tous bords. Les paroles, souvent sincères, parfois violentes, se dégagent. En ressort une impression d'allers-retours permanents entre ce passé non digéré et ce présent toujours compliqué lorsqu'on est noir en France.

«On a eu l'impression d'ouvrir des plaies non cautérisées», dit Luc Laventure. Il raconte la révélation chez certains d'une forme de «douleur enfouie». «Quand il y a de tels échos, c'est qu'il doit y avoir souffrance et maldonne», ajoute-t-il.

Souffrance ? Celle de cette institutrice, impuissante dans le documentaire face à la question de son élève. Elle fait émerger une histoire familiale jamais exprimée : «L'esclavage ? J'étais incapable de m'en souvenir, j'ai besoin de savoir plein de choses pour pouvoir avancer. Je n'ai pas envie que cela ressurgisse car cela va faire sortir tellement de choses.»

Remuer les origines, c'est aussi complexe. Stéphanie est une adolescente blanche. Sa mère est noire. Pourtant, Stéphanie se sent «noire». Quant à sa mère, lorsqu'elle promenait sa fille enfant, on lui disait : «C'est vous, la nounou ?»

Et l'avenir ? Sourira-t-il à ces deux petites soeurs installées dans la Creuse ? On leur prédit un futur radieux. Leurs commentaires sur leurs premiers pas au village ? «Avant, ils n'en avaient pas, de Noirs. De temps en temps, ils nous appelaient "merdes noires".»

Parler de l'esclavage ­ dont on a à vrai dire assez peu parlé ­, c'est une autre manière de dire les discriminations. L'écrivain Claude Ribbe relie le passé au présent dans le film : «A Bordeaux, il n'y a plus de bateau, il n'y a plus de traite, il reste le racisme. Le mal vient de là.» A Nantes, la ville a effectué un travail de mémoire, mais l'histoire reste à fleur de peau : la statue de l'esclave et de ses chaînes a été mise à terre, et les chaînes ont été remises autour des pieds de la statue.

Dans Noires Mémoires, le footballeur champion du monde Lilian Thuram raconte comment il s'est fait arrêter par un policier gare de Lyon. Le flic lui demande ses papiers. Thuram rétorque : «Pourquoi n'arrêtez-vous que les Noirs ?» Finalement, le policier le reconnaît, fait un «oohh !» de confusion. Thuram : «Quand vous devenez célèbre, il n'y a plus de couleur.» Il ajoute : «Je me considère noir, il y a un truc trop lourd à porter. On m'a déjà dit : toi, si on n'était pas allés chercher tes ancêtres en Afrique, tu serais encore un sauvage.» Le maire adjoint à la jeunesse de Bagneux, Jean-Claude Tchikaya (MDC), raconte l'étonnement, la colère et parfois le contentement des mariés qui le voient arriver ceint de son écharpe tricolore. Il explique : «Une de mes ambitions, c'est qu'être français ne soit pas être blanc.»

Le documentaire décline un tableau nuancé des perceptions. Aux Antilles, de l'esclavage, il y a une «overdose», dit une jeune femme. «En Martinique, tout nous rappelle qu'on a été esclave un jour.» Pas en France, où les traces sont moins visibles. Bakary dit ne pas savoir où il habite, justement. «Quand je vais en Afrique, ils m'appellent toubab.» Founé en convient : «A Barbès, je suis une personne comme une autre ; les Blancs, on a l'impression que c'est eux qui font tache.»

Parler de cette mémoire enfouie, à quoi ça va servir ? Certains y sont opposés, persuadés que cela risque de poser les Noirs en victimes, d'ouvrir une boîte de Pandore. La chanteuse Bam's se dit «partagée» sur le fait de remuer ou non ce passé : «A certains moments, je me dis oui, il faut en parler ; à d'autres, on zappe tout ça, il faut avancer.» Zapper. Pour Laventure, pas question. «Si tu ne sais pas d'où tu viens, tu ne sais pas où tu vas. Dans la vie, on ne peut pas faire des choix si on ne sait pas ça.» Lui et ses acolytes ont fait le leur.

(1) Le 26 octobre sur RFO.
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Kennedy
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MessagePosté le: Jeu 20 Oct 2005 05:25    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.libe.com/page.php?Article=332349

Françoise Vergès, vice-présidente du Comité pour la mémoire de l'esclavage, souligne ce passé escamoté :
«Un silence perçu comme un complot»

par Catherine COROLLER


Françoise Vergès est docteur en sciences politiques de l'université de Berkeley (Etats-Unis), professeur au Goldsmiths College (université de Londres). Elle a participé au rapport sur les Mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leur abolition, remis à Jean-Pierre Raffarin le 12 avril dernier, et qui doit paraître dans les prochains jours aux éditions la Découverte. Elle analyse les fondements de la résurgence de la mémoire noire aujourd'hui en France métropolitaine.


Vous avez fouillé des centaines de sites Internet relatifs à l'esclavage, quels enseignements en tirez-vous ?

J'ai constaté une énorme demande d'histoire. Et une grande frustration face à un silence perçu comme un complot. L'Europe est accusée de vouloir cacher ses responsabilités. Les gens se plaignent aussi du racisme. Ou du deux poids, deux mesures entre la Shoah qui serait reconnue et la traite qui ne le serait pas.

Qui sont les auteurs de ces sites ?

Les enfants des Antillais, Guyanais, Réunionnais qui ont été amenés en France dans les années 1960 par le Bureau pour le développement des migrations intéressant les départements d'outre-mer. Le gouvernement français espérait résoudre ainsi les problèmes de chômage et de «surpopulation» dans les DOM. Ces jeunes ont fait des études, obtenu des diplômes, sont devenus avocats, sociologues... Ils ont été confrontés au racisme de la société française, se sont découverts «black», et se sont heurtés au «plafond de verre» (barrière invisible qui empêche les non-Français de souche d'accéder aux plus hautes fonctions, ndlr). Cette génération poursuit la voie tracée par Césaire (1) qui me déclarait récemment combien «les Européens ont des devoirs» envers ceux qu'ils ont asservis, mais aussi pourquoi «sortir de la victimisation est fondamental». La question de la traite et de l'esclavage est centrale, elle permet de dire : «Pourquoi n'avons-nous pas la place que nous méritons dans ce pays ?»

Comment lui donner cette place ?

Il faut que ce passé devienne partagé. Dans les récits qui fondent la nation française, il n'y a pas un mot sur la traite négrière. Les figures historiques de la lutte contre l'esclavage ne sont pas connues. Qui connaît le nom des grands chefs marrons (esclaves fugitifs, ndlr) comme Makandal (Haïti) ou Cimendef (La Réunion) ? Il faudrait construire un récit un peu global qui donnerait à tous les Français des faits et des dates sur cette période. Sur les sites ayant trait à l'esclavage, la question du chiffre revient souvent : combien de personnes en ont été victimes ? Ce chiffre va donner la mesure du crime. Il faut aussi que les gens sachent que l'esclavage a été aboli en 1791, puis rétabli en 1802, puis aboli définitivement en 1848.

La France est-elle à ce point sourde et aveugle ?

Les images de l'esclavage nous viennent d'Amérique. En France, après 1848, ça a été un silence total. Le souvenir a continué à vivre dans la mémoire orale. En 1998, le gouvernement Jospin a célébré le 150e anniversaire de l'abolition de l'esclavage. Mais ce qui en est ressorti, c'est l'image d'une France patrie des droits de l'homme et abolitionniste. Je me souviens d'une affiche qui disait : «Nous sommes tous nés en 1848.» En Grande-Bretagne, il y a du racisme, mais il y a aussi des grands intellectuels noirs, universitaires... Il y a une production de savoir. Ici, la recherche universitaire sur ces sujets est quasiment au point mort. Sauf dans les DOM, mais les travaux qui sont menés là-bas ne sont pas connus en métropole.

(1) Nègre je suis, nègre je resterai (Albin Michel),
à paraître le 17 novembre.
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Goyave
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MessagePosté le: Jeu 20 Oct 2005 10:05    Sujet du message: Répondre en citant

Luc Laventure, un créole ? Shocked Il y en a vraiment marre de ces journalistes qui se permettent d'écrire sur les noirs (en faisant des jeux de mots racistes en plus) alors qu'ils n'y connaissent rien. Evil or Very Mad
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TjenbeRed
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MessagePosté le: Jeu 20 Oct 2005 10:32    Sujet du message: Répondre en citant

Goyave a écrit:
Luc Laventure, un créole ? Shocked Il y en a vraiment marre de ces journalistes qui se permettent d'écrire sur les noirs (en faisant des jeux de mots racistes en plus) alors qu'ils n'y connaissent rien. Evil or Very Mad


Voilà ce que je viens d'écrire au journaliste, à partir du lien donné par Kennedy :
http://www.libe.com/page.php?Article=332348#

Citation:
Bonjour,

Vous avez écrit :
"Ses auteurs ­ un Noir, un Créole et un Blanc, Sylvère Henri Cissé, journaliste, Luc Laventure, directeur des antennes de RFO, et François Rabaté, réalisateur ­ ont tenté de revenir de façon apaisée sur la question."

Définition du mot "Créole" selon le Petit Larouse illustré 2005 :
"Personne d'ascendance européenne née dans les anciennes colonies européennes de plantation (Antilles, Guyanes, Réunion, etc.)."


Ne pas confondre avec la langue créole.

Seriez-vous ignorant des sujets que vous traitez dans Libé ?

Luc LAVENTURE se définit-il comme Noir ou comme Créole ?

Qu'est-ce qu'un Noir selon vous ?

Si vous visiez seulement Sylvère-Henri CISSé, qui est noir, certes, n'est-il pas en outre un Africain (au moins d'origine proche) ?

N'auriez-vous pas mieux informé vos lecteurs en écrivant par exemple :
"Un Africain, un Antillais et un Européen..." ?

Ce n'était peut-être pas parfait non plus, mais ça colle un peu mieux à l'histoire de l'esclavage.

Cordialement


Je crois qu'il ne faut rien laisser passer, et ne pas laisser Didier ARNAUD dans l'ignorance ou dans l'erreur.
_________________
"Qui a peur de peuples noirs développés ?"
(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)


Pour éviter tout malentendu, je précise que je suis blanc.
Pour les "anciens" du Forum, mon prénom n'est pas François. Enfin, je ne suis pas lié à l'association "Tjenbé Rèd".[/color]


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Ciiman
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MessagePosté le: Jeu 20 Oct 2005 11:49    Sujet du message: L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L Répondre en citant

En Angleterre,
Chaque mois d'octobre
est le Black History Month

ex: page de la mairie de Londres

http://www.london.gov.uk/mayor/bhm/

En France, c'est pas gagne...
_________________
(>8 ¬ ° }
If you will suck my soul...
...I will lick your funky emotions
(<8 ¬ p }
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The Ark
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MessagePosté le: Jeu 20 Oct 2005 11:56    Sujet du message: Répondre en citant

Marin.R.Delany a écrit:
Hotep,

Desole ... mais je ne peux me retenir: c sont c petits rien qui me foutent en colere egalement, surtout lorsqu'ils sortent de la bouche d'un Afro.

Comme je te disais, c pour cela que je ne prends plus le temps de sarcler, je coupe au sabre directement et on verra apres.

Pour rester au sujet, qu'est-ce qu'un creole? Un metis des antilles Francaises? Pkoi faire cette difference entre deux Afros - je suppose que l'Aventure l'est?

On ne se rend pas compte de ces petits riens si on n'est pas vigilants ou parano pour rependre la qualification de l'autre. Le monde actuel est contre nous car non construit pas nous.

Trop drole, cette note de la redaction:
(barrière invisible qui empêche les non-Français de souche d'accéder aux plus hautes fonctions, ndlr). Parce que tout leucoderme est francaise de souche, je ne savais pas qu'il y avait une barriere sur la tete de Sarkozy ou De Villepin




Créole a l'origine désignait les Européens nés dans les colonies
Le mot "créole"



L’étymologie du mot "créole" a été l'objet de controverses.
Ce mot est-il d’origine espagnole ou portugaise ?
En fait, le mot créole vient du portugais "crioulo" (7) (issu du latin creare qui signifie créer) qui veut dire "métis noir né au Brésil" mais dont le sens originel serait "serviteur élevé dans la maison de son maître".
La langue espagnole a repris ce mot en le transformant en criollo.
Dans son dictionnaire publié en 1690 (Cool Furetière nous apprend ceci :
"CRIOLE : C’eft un nom que les efpagnols donnent à leurs enfants qui
font nez aux Indes…" (9).
La traduction française de ce mot (créole) désignait à l’origine une personne de race blanche née dans les colonies.
Par la suite, le sens de ce mot a été élargi pour s’appliquer non plus seulement à une personne de race blanche mais à tout ce qui naît ou est fabriqué sur place (les personnes, les plantes, les animaux, les objets. Exemples : cochon créole, bijou créole).

On trouve le mot créole appliqué à un esclave au début XVIIIe siècle.
Dans son livre sur les Antilles (10), le père Labat nous dit : "le nègre que l’on m’avait donné était créole…".

La première acception de "créole" pour désigner la langue apparaît à la fin XVIIe siècle dans un ouvrage du sieur de la Courbe intitulé :
"Premier voyage du sieur de la Courbe fait à la coste d’Afrique en 1685". On y lit à la page 192 :
"...Il y a parmi eux de certains nègres et mulastres qui se disent Portugais... ces gens là, outre la langue du pays, parlent encore un certain jargon... qu’on nomme langue créole".
Cependant, pendant de nombreuses années, la langue créole a été considérée comme une sous-catégorie du français, un français simplifié.
Etaient utilisés alors, les termes de français corrompu, français altéré, de jargon créole (11).
Ainsi, le dictionnaire "Le nouveau Quillet-Flammarion", édité en 1967, donne la définition suivante : "...français corrompu parlé dans certaines îles des Antilles... "

Il y a encore quelques années, on trouvait des guadeloupéens qui affirmaient que le créole était un simple patois qui ne mène nulle part.
Il est révélateur de remarquer que ce sont les mêmes qui ne reconnaissaient pas le gwo ka comme musique. Cependant, depuis quelques années on constate un certain renouveau du créole.




(7)Le Portugal fut la 1ere nation à pratiquer la colonisation.
(Cool Dictionnaire universel, Contenant généralement tous les mots fran çois, Antoine Furetière, 1690.
(9) Par Indes, il faut comprendre ici les Caraïbes.
(10)Jean Baptiste Labat, Voyage aux Isles, page 52, Editions Phébus
libretto, réédition 1993
(11) Victor Hugo, Bug-Jargal, presses pocket, page 112.


http://www.karaibes.com/originescreole.htm
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Antillais d'Afrique, ma culture est la bas....
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Kennedy
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MessagePosté le: Jeu 20 Oct 2005 14:04    Sujet du message: Répondre en citant

Au lieu de 2005 une annee noire
il auraient du dire 2005 la france se rend enfin compte qu'il y a des noirs

Les noirs n'ont pas attendu 2005 pour avoir des difficultes dans ce pays
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MABIZ
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MessagePosté le: Jeu 20 Oct 2005 14:37    Sujet du message: UN BON ARTICLE CELUI LA Répondre en citant

L'évolution de nos instruments de mesure de la diversité est indispensable pour l'égalité des chances.
Visibles pour les discriminations, invisibles pour les statistiques

Par Khalid HAMDANI

Par Khalid HAMDANI consultant
en ressources humaines, membre du Haut Conseil
à l'intégration.


mardi 18 octobre 2005





our franchir les mers ou survoler les continents, il faut un pilote, un cap et des instruments de navigation. Pour combattre les discriminations, favoriser l'égalité des chances et promouvoir la diversité, il en va de même : il faut bien sûr une volonté politique, mais elle ne servirait à rien sans des moyens, une méthode d'action et des instruments techniques d'intervention. Pour ce qui relève des convictions et de la volonté, les responsables politiques français sont souvent à l'avant-garde. Hélas, quant au pragmatisme, notre pays accuse un net retard par rapport à d'autres grandes démocraties.

Une des causes de ce retard est que nous refusons de nommer clairement les phénomènes que l'on veut combattre. Il y a aujourd'hui une surprenante naïveté, voire une belle hypocrisie, à vouloir traquer les discriminations raciales sans pouvoir identifier ceux qui en sont victimes, mesurer l'étendue de ces discriminations et les progrès accomplis pour les contrecarrer. Il faut permettre, grâce à ce que l'on appelle ailleurs l'ethnic monitoring, de combattre efficacement les discriminations, favoriser l'égalité des chances et la diversité comme cela se fait dans des pays aussi différents que le Canada, les Pays-Bas ou la Grande-Bretagne.

En France, sans renier nos principes républicains fondateurs, il est aujourd'hui urgent de casser des tabous érigés au nom de l'égalité. Visibles pour les discriminations, les Arabes et les Noirs ­ car ce sont souvent eux qui sont concernés ­ restent invisibles pour les statistiques. Il est temps de reconnaître que la question n'est pas d'être né ou d'avoir des parents nés à Dakar ou à Alger ­ les pieds-noirs sont dans ce cas de figure ­ mais d'avoir la «gueule» de l'emploi ou... du chômage. Les Antillais, dont les aïeux sont français depuis plus de quatre cents ans, ne sont-ils pas concernés par les discriminations ? Autrement dit, c'est bien la «visibilité» (le patronyme et le faciès) et non le pays de naissance des parents qui vous stigmatise. Dès lors, dans un souci d'efficacité de notre dispositif de lutte contre les discriminations, il faut assumer notre diversité ethnique et, ainsi, accepter d'aller dans le sens de l'histoire. Lorsque la quatrième génération issue de l'immigration maghrébine et africaine arrivera sur le marché du travail, dans quelques années, allons-nous proposer de demander le pays de naissance des arrière-grands-parents ? Soyons sérieux, l'enjeu des discriminations n'est pas uniquement «social». Aussi, à moins d'entériner la ségrégation ethnique comme mode de gestion de la diversité, on ne peut éternellement compter sur les seuls «quartiers» pour tenir le rôle de «réservoir de la diversité». Après tout, la «diversité» qui réside en dehors des quartiers est aussi concernée par les discriminations. La question de sa mesure comme élément d'évaluation de l'efficacité de notre lutte contre les discriminations est une question politique. Elle s'imposera fatalement dans l'arène publique.

Récemment Jean-Philippe Moinet, ancien secrétaire général du Haut Conseil à l'intégration, affirmait dans Libération sa farouche opposition à tout dénombrement ethnique (1). Je partage son approche républicaine et son rejet viscéral de toute forme de «racialisation» ou d'ethnicisation des relations sociales dans notre pays. Mais force est de constater que ceux qui discriminent, consciemment ou pas, portent sur les victimes de leurs actes un regard qui les réduit à une couleur ou à une origine supposée. Compter sur l'évolution naturelle des mentalités pour résoudre le problème, c'est attendre lâchement que le temps fasse son oeuvre alors que l'action politique doit rester le moteur des transformations sociales.

Pour avoir longtemps hésité sur la question du dénombrement ethnique et racial, et après plus de dix années de travail sur le terrain pour faire reculer les discriminations dans l'accès à l'emploi, je suis persuadé qu'une évolution de notre appareil statistique est non seulement nécessaire mais urgente. Des débats scientifiques sur cette question ont lieu en France depuis le début des années 2000. Des démographes, notamment Patrick Simon, montrent, dans une perspective comparative avec d'autres démocraties, que la France peut améliorer son arsenal statistique sans remettre en cause l'esprit de notre Constitution. Il ne s'agit en aucun cas d'essentialiser une ethnie ou une race. Pas plus que d'enfermer les personnes dans une catégorie. Le terme de race existe juridiquement ; il est présent dans le code pénal, dans le code civil ou encore dans les directives communautaires. Nous ne l'avons pas pour autant essentialisé. N'oublions pas que l'article 2 de la Constitution précise que «la République assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion». Non seulement le principal message de cet article est d'assurer l'égalité, mais la Constitution utilise précisément le terme de «race» pour mieux prémunir la République contre les discriminations raciales. C'est pourquoi je crois avec Azouz Begag qu'il faut «inoculer dans le corps social le virus de l'origine pour se débarrasser de la question de l'origine dans le corps social». Et c'est également toute la pertinence de l'approche du HCI qui, sur la question du dénombrement, invite à l'exploration de voies nouvelles sans tomber dans le piège de l'essentialisation.

Le risque de dislocation sociale dont parle Jean-Philippe Moinet est déjà à l'oeuvre, nourri par l'inefficacité du traitement des discriminations. Il s'agit pour ceux qui appartiennent de fait à une catégorie ethnique et/ou raciale, mais aussi pour l'ensemble des citoyens, de pouvoir constater que la politique publique de leur pays mesure les progrès qui sont faits pour leur assurer concrètement l'égalité selon les compétences, le talent et le mérite. Il faut s'assurer que dans une situation de compétition entre plusieurs personnes pour l'accès à un bien, à un service ou à une prestation, le jeu de la concurrence n'a pas été faussé par des préjugés ethniques et/ou raciaux. Et le bon sens veut qu'au pays de Descartes, on puisse mesurer les problèmes que l'on veut comprendre et plus encore ceux que l'on veut résoudre.

Le bon sens voudrait aussi que l'on se penche sur ce qui se passe ailleurs pour trouver des sources d'inspiration. Ainsi le recensement canadien enregistre l'appartenance à ce qu'il nomme «minorités visibles». Cela permet de mesurer leur présence ou leur absence dans les différentes fonctions et strates de la société. Mais cela permet aussi à un employeur public ou privé de faire des efforts en faveur de ces dites «minorités visibles» sans contrevenir à la loi, comme c'est le cas en France. Notons au passage que les entreprises françaises qui combattent les discriminations et s'engagent en faveur de la diversité n'ont les moyens de mesurer le chemin parcouru d'une année sur l'autre que pour les statistiques concernant les femmes, les seniors, les handicapés ou encore les syndicalistes. Pour «les Arabes et les Noirs», sauf à enfreindre la loi et brusquer la Cnil, elles ne peuvent le faire. Voilà une belle discrimination masquée ! Pour les uns, on peut mesurer les progrès, pas pour les autres. Mais alors, supprimons toutes ces catégories et tous ces dénombrements qui renvoient à un genre, à une corporation, à une étape de la vie, ou à un engagement syndical! Après tout, en République, la figure emblématique du citoyen est abstraite. Elle n'appartient à aucune catégorie ou corporation, ne renvoie à aucun genre, ni à aucune origine. Si seul le mérite compte, pourquoi diable des mesures préférentielles pour les femmes ou les handicapés dans le code du travail par exemple ?

Je citais le lointain Canada, mais regardons la Grande-Bretagne, proche de nous. Le recensement britannique introduit, depuis 1991, une question sur l'origine ethnique et utilise cet indicateur pour diffuser l'égalité de traitement sur le terrain. Et cela donne de bons résultats.

Ces classements, strictement encadrés par la loi, utilisés à des fins démocratiques, traduisent une réelle prise en compte de la diversité et répondent à des objectifs de politique publique. C'est dans cet esprit, c'est en harmonie avec le génie propre de la France, que j'appelle à une évolution de nos instruments d'identification et de mesures de la diversité.

Certes, notre pays a connu par le passé le pire en matière de dénombrement : les critères du recensement dans les colonies, le deuxième collège en Algérie, les fichiers de la déportation... Ce passé est lourd, ce passé ne passe pas encore. Mais nos enfants, victimes tous les jours de discriminations intolérables dans l'accès à la formation qualifiante, dans l'accès au logement, dans l'accès à l'emploi et même dans les loisirs à cause de leur couleur de peau et/ou de leur origine, sont impatients. Ils veulent connaître l'ampleur du mal et la mesure de la solution.

Alors ouvrons le débat et permettons que des expérimentations, strictement encadrées, se réalisent ici et là, dans le secteur privé, comme dans le secteur public. Evaluons objectivement ces expérimentations et, si elles s'avèrent concluantes, faisons évoluer nos règlements et nos lois, passons à une visibilité statistique de ceux qui sont trop visibles socialement et invisibles statistiquement. Pour les entrepreneurs, dont je suis, il n'y a rien de choquant à ce que l'on prenne la mesure d'un fléau que l'on veut combattre et que l'on chiffre les objectifs que l'on veut atteindre. Mais la décision en la matière revient aux responsables politiques.

(1) «Attention au dénombrement ethnique» par Jean-Philippe Moinet, dans Rebonds du 14 septembre 2005.

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TjenbeRed
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MessagePosté le: Sam 22 Oct 2005 09:16    Sujet du message: Répondre en citant

TjenbeRed a écrit:
Goyave a écrit:
Luc Laventure, un créole ? Shocked Il y en a vraiment marre de ces journalistes qui se permettent d'écrire sur les noirs (en faisant des jeux de mots racistes en plus) alors qu'ils n'y connaissent rien. Evil or Very Mad


Voilà ce que je viens d'écrire au journaliste, à partir du lien donné par Kennedy :
http://www.libe.com/page.php?Article=332348#

Citation:
Bonjour,

Vous avez écrit :
"Ses auteurs ­ un Noir, un Créole et un Blanc, Sylvère Henri Cissé, journaliste, Luc Laventure, directeur des antennes de RFO, et François Rabaté, réalisateur ­ ont tenté de revenir de façon apaisée sur la question."

Définition du mot "Créole" selon le Petit Larouse illustré 2005 :
"Personne d'ascendance européenne née dans les anciennes colonies européennes de plantation (Antilles, Guyanes, Réunion, etc.)."


Ne pas confondre avec la langue créole.

Seriez-vous ignorant des sujets que vous traitez dans Libé ?

Luc LAVENTURE se définit-il comme Noir ou comme Créole ?

Qu'est-ce qu'un Noir selon vous ?

Si vous visiez seulement Sylvère-Henri CISSé, qui est noir, certes, n'est-il pas en outre un Africain (au moins d'origine proche) ?

N'auriez-vous pas mieux informé vos lecteurs en écrivant par exemple :
"Un Africain, un Antillais et un Européen..." ?

Ce n'était peut-être pas parfait non plus, mais ça colle un peu mieux à l'histoire de l'esclavage.

Cordialement


Je crois qu'il ne faut rien laisser passer, et ne pas laisser Didier ARNAUD dans l'ignorance ou dans l'erreur.


Voici la réponse du journaliste, Didier ARNAUD :
Citation:

je les ai définis comme cela parce qu'ils se sont définis ainsi,
voilà tout.
a bientôt.

Qu'en penses-tu Chabine ?
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(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)


Pour éviter tout malentendu, je précise que je suis blanc.
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Goyave
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MessagePosté le: Sam 22 Oct 2005 09:28    Sujet du message: Répondre en citant

TjenbeRed a écrit:

Voici la réponse du journaliste, Didier ARNAUD :
Citation:

je les ai définis comme cela parce qu'ils se sont définis ainsi,
voilà tout.
a bientôt.

Qu'en penses-tu Chabine ?


Personnellement, je n'y crois pas du tout. Confused Aux Antilles, nous n'utilisons pas du tout le terme "créole" pour désigner un antillais. Rolling Eyes
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TjenbeRed
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MessagePosté le: Sam 22 Oct 2005 10:39    Sujet du message: Répondre en citant

Goyave a écrit:
TjenbeRed a écrit:

Voici la réponse du journaliste, Didier ARNAUD :
Citation:

je les ai définis comme cela parce qu'ils se sont définis ainsi,
voilà tout.
a bientôt.

Qu'en penses-tu Chabine ?


Personnellement, je n'y crois pas du tout. Confused Aux Antilles, nous n'utilisons pas du tout le terme "créole" pour désigner un antillais. Rolling Eyes

Il faudrait sans doute poser la question aux intéressés, à commencer par Luc LAVENTURE.

Je ne trouve pas ses coordonnées sur le site de RFO...

Et si d'autres Grioonautes veulent contacter Didier ARNAUD, son mail est :
d.arnaud@liberation.fr
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TjenbeRed
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MessagePosté le: Mer 26 Oct 2005 11:14    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Goyave, Merci Chabine. Avec ces élements, je vais pouvoir répondre à Didier ARNAUD.
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