Les deux articles précédents ainsi que celui ci sont tirés de
http://www.ankhonline.com/livres.htm _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
Communications congrès et colloques _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
LA NUBIE ET L'EGYPTE ANCIENNE DANS LEUR CONTEXTE NATUREL NEGRO-AFRICAIN
http://www.ankhonline.com/egypte1.htm _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
Cheikh Anta Diop [1923-1986] Savant et Inventeur de la Nouvelle Histoire Universelle
15/12/2004 _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
[b]SOURCE AFRIKARA.COM
Cinquantenaire de Nations Nègres et Culture, de Cheikh Anta Diop, Le Livre qui change l’Histoire
20/12/2004 _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
Cheikh Anta Diop : un savant exceptionnel
L’HISTOIRE EXTRAORDINAIRE D’UN SAVANT AFRICAIN QUI A VAINCU À LUI SEUL, L’IDÉOLOGIE COLONIALE.
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Hotep !
Osiris Cheikh Anta Diop,
Etre parfait qui illumine l’horizon de Ta Meri !
Tu brilles, tu resplendis, tu es lumineux.
Tes chairs revivent, ton âme est noble et ton coeur est en paix.
O maître,
Tu as atteint les champs de Ialou de ton père Amon-Râ
Où tu vis en Maatiou.
Par tes œuvres terrestres,
Tu as fait de nous de humbles « Sem Shou Diop »
Et telle Sothis l’étoile du matin,
Notre Ka se prépare à renaître.
L’historiographie africaine restera à jamais redevable au professeur Cheikh Anta Diop en ce sens qu’elle lui doit sa naissance, ses premiers balbutiements, sa maturité et son indépendance idéologique.
Le site Africamaat souhaite rendre un nouvel hommage, non seulement à l’homme mais aussi à son œuvre remarquable qui associe savamment, approche méthodologique et rectifications historiques. C’est principalement en raison de sa démarche historiographique strictement scientifique que Cheikh Anta Diop doit son image de chercheur avant-gardiste.
I- Sa jeunesse en Afrique :
LE JEUNE C. A. DIOP
En 1923, lorsque Cheikh Anta Diop naît de Magatte Diop et de Massamba Sassoum Diop dans un petit village nommé Caytou, l’Afrique occidentale française (AOF) n’a pas encore accouché du Sénégal. Le continent tout entier est soumis à la domination coloniale impérialiste qui impose ses lois politiques, culturelles, sociales, économiques et pédagogiques aux populations. Le temps des grands empires et de la prospérité a été balayé par les négriers arabes et européens qui ont finalement cédé leur place aux armées et aux états majors européens en quête de nouvelles richesses terrestres, au mépris total de toute forme d’humanisme.
Pour maximiser les profits liés au commerce négrier et légitimer leurs décisions inhumaines, les intellectuels occidentaux, sous la houlette de l’ecclésiastique Bartholomé de las Casas, avaient crée de toute pièce depuis le XVIIème siècle, le concept philosophique du « nègre sauvage » qu’ils s’efforçaient d’injecter dans les consciences populaires du nord et du sud, en usant de force physique, de déclarations racistes et de travaux pseudo-philosophiques et pseudo-scientifiques.
EXTRAIT DE LOUVRAGE DE D. WESTERMANN
NOIRS ET BLANCS EN AFRIQUE
« La nature n’a doté le nègre d’Afrique d’aucun sentiment qui ne s’élève au-dessus de la niaiserie », peut-on lire sous la plume du philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804). De telles idées furent encore véhiculées massivement par Hume, Renan, Voltaire, Gobineau, Hegel... et relayées médiatiquement par des scientifiques (Buffon, Cuvier...). Pour ces derniers, le nègre représentait « la plus dégradée des races humaines, dont les formes s’approchent le plus de la brute et dont l’intelligence ne s’est élevée nulle part au point d’arriver à un gouvernement régulier », (Georges Cuvier, zoologiste français).
Alors jeune étudiant, Cheikh Anta Diop va être confronté à ces idéologues xénophobes chargés de déformer et d’atrophier dans les écoles coloniales, les jeunes consciences africaines. Un incident l’opposant à un enseignant français ouvertement raciste, M. Boyaud, a d’ailleurs laissé des traces encore visibles aux Archives Nationales du Sénégal, dans son dossier scolaire. Il s’agit d’une lettre datée du 7 août 1941, adressé à l’inspecteur général en charge de l’enseignement en OAF et rédigée par la direction du lycée Van Vollenhoven de Dakar. Ce courrier fait état de relations conflictuelles à caractère raciste, entre C. A. Diop et M. Boyaud son professeur. Néanmoins en 1945, il obtient finalement son « Brevet de capacité coloniale » (équivalent du bac) en mathématiques (juin 1945) et en philosophie (octobre 1945). [1]]
Ce climat d’hostilité idéologique va progressivement aiguiser la curiosité historiographique du jeune Diop car il constate que dans les récits historiques distillés dans les écoles du « blanc », les peuples africains sont systématiquement décrits comme non civilisés, sans histoire [2] et sans liens culturels entre eux. Mais il ne se destine pas encore au métier d’historien puisque son rêve est de devenir ingénieur en constructions aéronautiques. _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
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SOURCE AFRICAMAAT
Cheikh Anta Diop : un savant exceptionnel
L’HISTOIRE EXTRAORDINAIRE D’UN SAVANT AFRICAIN QUI A VAINCU À LUI SEUL, L’IDÉOLOGIE COLONIALE.
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II- Sa formation scientifique et philosophique à Paris
C. A. D ETUDIANT A PARIS
En 1946, Cheikh Anta Diop entame ses études supérieures à Paris où il s’inscrit aux cours de mathématiques au lycée Henri IV. Mais désireux de parfaire ses connaissances en philosophie, il s’inscrit également à la Sorbonne tout en poursuivant ses travaux en linguistique. Il rencontre alors le professeur Henri Lhote, le découvreur des fresques du Tassili, avec lequel il se lie d’amitié.
Très occupé, il se focalise sur sa licence de philosophie qu’il termine en 1948 et dès 1949, sous la direction du célèbre philosophe des sciences Gaston Bachelard, il intitule son premier projet de thèse de doctorat ès-lettres : « L’avenir culturel de la pensée africaine ».
En 1950, la Faculté des sciences de Paris le distingue en lui remettant deux Certificats de chimie (en Chimie Générale et Chimie Appliquée). En 1951, sa thèse secondaire, qu’il peaufine sous la direction de Marcel Griaule (le révélateur du savoir scientifique des Dogons), devient : « Qu’étaient les Egyptiens prédynastiques ». Mais, les enjeux d’un tel travail étant bien évidemment lourd de conséquences pour les thèses coloniales, aucun jury académique n’accepta la responsabilité d’examiner officiellement son travail.
Plus tard, il dira dans une interview qu’au « moment où l’impérialisme atteint son apogée, dans les temps modernes, en tout cas au XIXème siècle, l’Occident découvre que c’est l’Egypte et une Egypte noire qui a apporté tous les éléments de la civilisation à l’Europe et cette vérité, il n’était pas possible de l’exprimer, voilà la réalité ! L’Occident, qui se croyait chargé d’une mission civilisatrice en direction de l’Afrique, découvre en fouillant dans le passé, que c’est précisément cette Afrique Noire (...) qui lui a donné tous les éléments de la civilisation aussi extraordinaire que cela puisse paraître. Et cette vérité, tous les savants n’étaient pas disposés à l’exprimer ».
Il en prend acte et publie en 1954 aux éditions Présence Africaine alors dirigées par son ami Alioune Diop, un ouvrage détonant qui présente ses principales thématiques de recherches et qui assène dès sa sortie, un coup fatal à l’idéologie eurocentriste de la supériorité des peuples nordiques sur les autres espèces humaines en général et des Nègres en particulier. Il s’agit de « Nations Nègres et Culture - De l’antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui », dans lequel il fait la démonstration éclatante non seulement de sa puissance de réflexion mais aussi des ruses et astuces utilisées par les plus grands spécialistes mondiaux en matière de falsification historique. [1]
L’ouvrage est si avant-gardiste que les intellectuels nègres, tous désireux de ne pas se mettre à dos l’establishment intellectuel français, vont donc donner leur langue au... maître blanc. Seul Aimé Césaire, dans un ouvrage qui restera à jamais comme la plus grande condamnation de l’impérialisme européen, à savoir « Discours sur le colonialisme » écrira en 1955 qu’il s’agit du « livre le plus audacieux qu’un nègre ait jamais écrit » et qu’il « comptera à ne pas douter dans le réveil de l’Afrique ». [2] « Nations nègres et culture » faisait suite à la publication en 1948, d’une première étude intitulée « Etude linguistique ouolove - Origine de la langue et de la race valaf », publié déjà par C. A. Diop dans la revue Présence africaine.
CHEIKH ANTA DIOP & ALIOUNE DIOP
Ce dernier va alors se spécialiser en chimie et en physique nucléaire au Laboratoire Curie de l’Institut du radium, sous la direction du prix Nobel de Chimie Frédéric Joliot-Curie. En 1956, il se réinscrit en thèse d’Etat de Lettres et soutien finalement en 1960 à la Sorbonne, sous la direction du professeur André Leroi-Gourhan (professeur au Collège de France), assisté de André Aymar (président du jury, spécialiste de l’antiquité grecque, doyen de la faculté des Lettres), Roger Bastide (Sociologue), Hubert Deschamps (ethnologue) et Georges Balandier (Africaniste) deux thèses pendant près de 6 heures :
Etude comparée des systèmes politiques et sociaux de l’Europe et de l’Afrique Noire, de l’Antiquité à la formation des Etats modernes, (thèse principale).
Domaines du patriarcat et du matriarcat dans l’Antiquité classique, (thèse secondaire).
Une foule immense se déplace pour suivre en direct les débats, sans oublier les média qui ne manquent pas de recueillir les avis « enthousiastes » du jury et du jeune diplômé. Ce dernier déclare alors à la Radiodiffusion d’Outre-Mer :
« j’ai voulu dégager d’une façon générale, l’unité culturelle africaine et d’un autre côté, animer l’histoire de tout le continent sur une période de 2 000 ans au moins ». Il ne manque pas non plus, de confirmer son désir de rentrer au pays pour servir au développement général du continent. Le Président de séance, M. André Aymar, concède à son tour : « Votre œuvre, œuvre d’une pensée africaine est pour nous dans son ensemble, un travail précieux qu’on lit avec vif intérêt ».
Conscient du « danger » intellectuel que représente Cheikh Anta Diop pour les idéaux coloniaux français, le jury lui décerne la mention « Honorable » et non pas « Très Honorable », ce qui lui interdira d’accéder au poste d’enseignant universitaire. Au Sénégal, le président Senghor se chargea par la suite de veiller personnellement pour la France, à ce que Diop n’enseigne jamais aucune matière. Chose qui finira néanmoins par arriver après son départ du pouvoir en 1981. _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
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