Mayombe82 Grioonaute 1

Inscrit le: 28 Aoû 2005 Messages: 244
|
Posté le: Sam 29 Oct 2005 13:35 Sujet du message: L'Afrique en marche: Où sont les francophones? |
|
|
Récemment, le maire de Tokyo (Shintaro ISHIARA) défrayé la chronique en déclarant " le français étant une langue inapte au calcul, il est tout à fait normal qu’elle soit disqualifiée comme langue internationale". Un véritable tollé, aussi bien en France qu’au Japon, par le biais même de quelques japonais, amoureux de la langue dite de Molière. Alain MABANCKOU en a même fait état dans son blog le 06/10/05.
Je parle de langues ici, car je cois foncièrement qu’on peut établir des passerelles entre la langue qu’on utilise couramment et son comportement au quotidien, que ce soit dans le cadre professionnel et familial.
Un fait très anodin au demeurant, mais assez révélateur à mes yeux se passera le 14/11 prochain à Paris. Brigitte GIRARDIN, ministre gauloise de la coopération, a invité à cette date à déjeuner, les africaines ambassadrices de leurs pays en France. Sur une base selon laquelle elle est convaincue que nos filles, sœurs et mères ont un rôle déterminant dans à tenir dans le développement de l’Afrique. Aussi curieux que cela puisse paraître, les pays qui seront représentés par le sexe dit faible sont le Kenya, l’Ethiopie, l’Erythrée, le Mozambique et l’Ouganda, soit 2 pays anglophones, un lusophone. Francophones ? Zéro pointé ! Encore une fois nous brillons étrangement, comparé à nos frères qui ont reçu de l’héritage colonial, entre autre, la langue dite de Shakespeare.
« La femme est l’avenir de l’homme » a dit ARAGON. Auteur du 20ème siècle très engagé à gauche.
Il est quand même effarant de voir que de tous les pays africains qui ont le français comme langue officielle ou qui l’ont en partage (environ plus de 20, en incluant l’Ile Maurice), aucun n’a d’ambassadrice à Paris. Certes, la Tunisie avait il y a quelques années une représentante à Paris, mais cela ne semble pas faire des émules. Je pense que cela est révélateur car il peut nous montrer comme sur d’autres points comment la place de la femme (ou des femmes) dans la société peut avoir un impact, plus moins positif (ou négatif, c’est selon) sur la bonne marche de cette dernière.
L’Afrique du Sud, véritable poids lourd du continent dans mille et un domaines, et très grande puissance continentale (la seule ?), a une femme comme vice-présidente de la république, en la personne de Phumzile Mlambo-Ngcuka, qui aura 50 ans le 03/11 prochain, et par ailleurs mariée au procureur de la république, Bulelani Ngcuka. On connaît le poids de sa diplomatie. Qui la gère en grande partie ? Une femme, NKOSAZANA DLANINI-ZUMA. A noter au passage que dans cet Etat fédéral, sur 50 postes, 44% sont occupés par des femmes ! Qui en Afrique dit mieux ?
L’Ouganda (qui n’est pas un modèle de démocratie, je le concède) a eu comme vice-président une femme, Spécioza BESIGWE jusqu’à sa brouille avec son patron.
Au Botswana, la banque centrale est dirigée par une femme qui y est entrée il y a plusieurs années, au bas de l’échelle, comme secrétaire et qui, à force de travail et de formation a fini par atteindre le sommet de la structure.
Au Sénégal, Wade a crée un véritable électrochoc en nommant Mame MADIOR BOYE en lieu et place de Mustapha NIASSE après la démission de ce dernier de la primature. L’expérience a tourné court, et cette dernière a « rétrogradé », pour se retrouver ministre d’IDI. On connaît la suite.
Au Rwanda où nombre de cadres, à commencer par le chef de l’Etat parlent et travaillent surtout en anglais, et ont grandi et évolué en Ouganda, en Tanzanie, puis au Royaume Uni et aux USA, ils ont garanti un certain nombre de sièges aux femmes à l’assemblée nationale. Cela ressemble à la fameuse discrimination positive à l’américaine, tant décriée, qui comporte il est vrai plein de failles.
Economiquement, quand on compare les francophones et les anglophones au sud du Sahara en gros, sans entrer dans certains détails, les différences sont vraiment trop énormes. Est ce du seulement à l’héritage colonial ?
Au Canada, la Reine Elisabeth II vient de nommer une femme, négresse de surcroît, GOUVERNEURE (elle a 48 ans et est née haïtienne), sur proposition (il est important de le rappeler) du 1er ministrre Paul MARTIN.
Au Bénin, Me Marie-Elise GBEDO, candidate à la dernière présidentielle (au demeurant avec un beau programme) s’est ramassée une vraie veste, alors même que les femmes représentent un peu plus de 50% de la population. Qu’en penser ? Je me souviens comment en 1992, la candidature de feue Angèle BANDOU avait fait rigoler tout le monde. En France même, les femmes à chaque présidentielle peinent à dépasser le seuil fatidique de 5%. Et les propos qui sont suivi l’annonce de Ségolène ROYAL comme candidate à la candidature pour 2007 ne sont pas pour arranger les choses…
Les latins sont souvent traités de tous les noms sur le plan du traitement des femmes par les anglo saxons (à juste titre), mais en Espagne, le 1er ministre J-L RODRIGUEZ ZAPATTERO a prouvé le contraire. Il y a autant de femmes que d’hommes dans son gouvernement. exactement la parité votée par le PS et ses alliés entre 97 et 2002. Parité qu'ils ne sont même pas capables de s'appliquer eux-mêmes. Fais ce que je dis...
Pour la Gaulle et la Perfide Albion, sur ces faits, on pourrait écrire des tonnes. Juste quelques faits. CHIRAC aura 73 ans avant la fin de l’année et est en politique depuis 40 ans. BLAIR qui vient d’être triomphalement réélu, a 52 ans à peine. Il a battu un homme, John MAJOR qui depuis lors peut être considéré comme un retraité de la politique, alors qu’il beaucoup plus jeune que CHIRAC. Pendant ce temps, le leader des Tories, battus récemment par les travaillistes (un peu plus de 60 ans) a décidé de lui même de se retirer, car s’estimant trop vieux et qu’il fallait laisser la place aux jeunes. Qui le remplace ? Un jeune homme de 39 ans ! David CAMERON, qui siège à la chambre des communes depuis 4 ans ! Allez y comprendre.
On peut commencer à réfléchir à ses questions, cela ne nous gâchera en rien nos journées.
@+, M82 |
|