Les premiers Etats généraux des populations noires se sont tenus à Paris pour défendre la cause noire et assurer la cohésion sociale.
Patrick Lozès, président du Cran
L e Conseil représentatif des associations noires (Cran) organisait vendredi 28 et samedi 29 avril à Paris les premiers Etats Généraux des populations noires.
Fondé en novembre 2005 et fort d'un regroupement de quelque 120 associations, le Cran espère peser sur la prochaine campagne présidentielle. Il pourra s'appuyer sur des sensibilités différentes allant de l'UDF, comme son président Patrick Lozès, aux socialistes comme Fodé Sylla ou aux Verts comme Stéphane Pocrain.
Des organisations politiques de tous bords ont ainsi répondu à l'invitation du Cran. Jack Lang a exprimé son souhait d'une "République qui doit être une, par une communauté de partage de nos valeurs, et plurielle".
Deux ténors de l'UMP, Patrick Devedjian, conseiller politique de Nicolas Sarkozy et Roselyne Bachelot, secrétaire générale adjointe du parti, ont provoqué un tollé quand ont été évoqués les récents propos de Nicolas Sarkozy - "si certains n'aiment pas la France, qu'ils ne se gênent pas pour la quitter". Patrick Devedjian a précisé : "ce n'est pas une injonction, pas une invitation non plus (...) ça s'adresse à tout le monde".
Défendre la cause noire
La réunion était essentiellement consacrée à des débats sur l'histoire et la sociologie des populations noires. Le président du Cran a notamment souligné que "défendre la cause noire, c'est la meilleure façon d'éviter les conflits et d'assurer la cohésion sociale". Convaincu que la lutte contre les discriminations sera "un des enjeux de la campagne", Patrick Lozès a indiqué que le Cran adresserait un questionnaire à tous les partis pour s'informer de leurs propositions contre les inégalités ethno-raciales. L'ambiance s'est tendue avec l'arrivée de Dieudonné venu saluer des organisateurs qui ne l'avaient pas invité. L'humoriste controversé a pris brièvement la parole pour souligner que "le Cran pourrait être un instrument formidable" à condition de ne pas trop s'éloigner des associations.
Incarner une France plurielle
Stéphane Pocrain, ancien des Verts, a été ovationné en déclarant que "tout ce que l'on fait là n'aura servi à rien si la droite gagne les élections".
Il a ajouté, en s'adressant à Christiane Taubira, députée PRG de Guyane et candidate au premier tour en 2002, que son vote au second tour n'était pas du tout acquis "s'il n'y a personne pour incarner une France de gauche et plurielle au premier tour". Christiane Taubira, qui ne s'est toujours pas prononcée sur son éventuelle candidature, s'est contentée de répondre que le monde a besoin de pugnacité. La socialiste Safia Otokoré, présente à la place de François Hollande en déplacement en Guadeloupe, a rappelé "l'engagement du premier secrétaire du PS à faire élire des Français noirs à l'Assemblée nationale".
Ouverture mouvementée des états généraux des populations noires
LEMONDE.FR | 29.04.06 | 19h48 • Mis à jour le 30.04.06 | 14h33
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Des organisations politiques de tous bords, du PCF à l'UMP, ont répondu samedi 28 avril à Paris à l'invitation du Conseil représentatif des associations noires (CRAN) qui organisait les premiers états généraux des populations noires.
"Défendre la cause noire, avait déclaré dès l'ouverture du meeting, Patrick Lozès, le président du CRAN, c'est la meilleure façon d'éviter les conflits et d'assurer la cohésion sociale".
Le CRAN, fondé en novembre 2005, affirme regrouper quelque 120 associations et collectifs d'associations, et rassemble des sensibilités différentes allant de l'UDF, comme son président Patrick Lozès, aux socialistes comme Fodé Sylla ou Verts comme Stéphane Pocrain.
Deux ténors de l'UMP, Patrick Devedjian, conseiller politique de Nicolas Sarkozy et Roselyne Bachelot, secrétaire générale adjointe du parti, ont ensuite tenté d'engager le dialogue avec la salle. Après avoir déclaré qu'il voyait dans le CRAN, "l'espoir d'un très puissant instrument d'intégration et d'amélioration de la situation des Noirs", Patrick Devedjian a provoqué des huées quand ont été évoqués les récents propos de Nicolas Sarkozy - "si certains n'aiment pas la France, qu'ils ne se gênent pas pour la quitter"-. "Ce n'est pas une injonction, pas une invitation non plus (...) ça s'adresse à tout le monde", a-t-il répondu.
"JE NE SUIS PAS VENU POUR ME FAIRE INSULTER"
Le climat s'est encore alourdi quand une jeune femme, dans l'assistance, lui a reproché d'avoir évoqué "une réserve noire" à propos de l'université quand il était maire d'Antony (Hauts-de-Seine). "Je ne suis pas venu pour me faire insulter", a rétorqué Patrick Devedjian, avant d'annoncer des poursuites en diffamation.
Fodé Sylla, ancien président de SOS Racisme et membre du Cran s'est appliqué à apaiser l'atmosphère en appelant tout le monde à la "responsabilité" et en saluant le courage des personnalités politiques venues engager le dialogue.
L'atmosphère de la réunion, largement consacrée à des débats sur l'histoire et la sociologie des populations noires, a aussi été rendue quelque peu électrique avec l'arrivée de l'humoriste controversé Dieudonné. Arrivant en plein milieu des débats, escorté par une douzaine de compagnons grands et musclés, Dieudonné est venu ostentiblement serrer la main des organisateurs du meeting qui ne l'avaient pas invité. Prenant bièvement la parole dans la salle, il a déclaré que "le CRAN pourrait être un instrument formidable" à condition de ne pas être "trop loin des associations" et a rappelé qu'il serait candidat à la présidentielle.
Dans l'après-midi, Stéphane Pocrain, ancien des Verts, a été, lui, ovationné lorsqu'il a déclaré : "tout ce que l'on fait là n'aura servi à rien si la droite gagne les élections". S'adressant à Christiane Taubira, députée PRG de Guyane et candidate au premier tour en 2002, il a ajouté : "s'il n'y a personne pour incarner une France de gauche et plurielle au premier tour, mon vote au second tour n'est pas du tout acquis".
Mme Taubira, qui ne s'est toujours pas prononcée sur son éventuelle candidature, s'est contentée de lancer : "le monde a besoin de votre pugnacité, il n'a pas besoin de la mesure de vos blessures".
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