GrandKrao Bon posteur
Inscrit le: 17 Fév 2005 Messages: 889
|
Posté le: Ven 02 Déc 2005 23:24 Sujet du message: françafrique: le berger et ses moutons |
|
|
Chirac est repartit activé ses moutons pour leur tirer du lait!!! comme d'hab quoi!
A quand la fin de ces sommets frace-afrique
*************************************************************
http://www.humanite.fr/journal/2005-12-02/2005-12-02-819072
La « Françafrique » bat le rappel
Afrique-France . « La jeunesse africaine » sera le thème officiel du sommet qui s’ouvre à Bamako. Paris traite les enjeux du développement avec les vieilles recettes libérales.
Bamako (Mali),
envoyé spécial.
Vingt-troisième de la série, le prochain sommet France-Afrique s’ouvre demain à Bamako, capitale du Mali. Comme pour les précédents, un « sujet majeur et transversal » est censé structurer les débats entre les chefs d’État et de gouvernement africains présents et le président français. Dans ce cas, il s’agit de « la jeunesse africaine : sa vitalité, sa créativité et ses aspirations », selon l’annonce exprimée le 3 octobre dernier par le président du Comité national d’organisation de la rencontre, l’ancien ministre malien des - Affaires étrangères, Tiébilé Dramé. Lequel annonçait au passage l’organisation préalable (8 et 9 novembre) d’un forum de la jeunesse, à l’issue duquel était désignée une jeune femme pour présenter « l’Adresse de la jeunesse africaine » à l’ouverture du sommet. Le thème vient également d’être valorisé, bien qu’en termes prudents, par le président malien Amadou Toumani Touré, confiant dans une interview au journal Jeune Afrique-l’Intelligent de lundi dernier, avoir lui-même proposé cet axe de réflexion, car « les questions liées à la jeunesse sont transversales à toute la région, à tout le continent ». Il concluait avec une certaine réserve sur ce qu’un nombre grandissant d’Africains appellent non sans ironie la « grand-messe » revenant tous les deux ans : « Une rencontre entre chefs d’État, entre hauts responsables politiques est toujours utile et intéressante »...
« Intéressante », cela est sûr ; toujours efficace, on peut, l’expérience aidant, émettre des réserves. De même pour ce qui concerne la volonté de transparence affichée. Ce genre de rencontre spectaculaire, dont le principe a été voulu et décidé à Paris, vise d’abord à conforter l’image de l’ex-métropole française et à donner forme honorable à sa stratégie de leadership sur les pays de l’ancien pré carré colonial. Le précédent sommet, organisé en février 2003 à Paris, était axé sur le concept de « partenariat ». Selon la formule de Jacques Chirac, fondée sur « l’enrichissement réciproque », ce dernier devait remplacer progressivement le « système de l’assistance ». Inscrit au fronton de la vingt-deuxième rencontre du genre, le terme « partenariat » fut ainsi décliné à tous les temps et à tous les sujets. En référence notamment au sigle NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement), apparu en juillet 2001 lors du sommet de l’ancienne OUA à Lusaka, visant à intégrer les critères et les orientations libéraux formulés par les institutions financières de Bretton Woods au niveau de l’ensemble du continent.
En d’autres termes, l’Élysée confirmait, à cette occasion, subordonner sa politique africaine à la docilité des pays partenaires envers les « plans d’ajustement structurel » dictés par le FMI et la Banque mondiale. Une obsession sans doute avivée par l’offensive en cours de Washington en direction d’une région que Paris a tendance à considérer comme sa zone d’influence historique. Un cercle vicieux en l’occurrence, l’alignement de l’ancienne métropole sur les institutions financières internationales contribuant à casser son label de puissance tutélaire et donc à faciliter les tentatives d’implantations états-uniennes sur le continent. Un piège que s’était tendu Paris à lui-même, dès 1994, lorsque la brutale dévaluation du franc CFA mettait fin à quarante-six ans de statu quo monétaire. Un diktat dont les sociétés de la zone franc ne se sont toujours pas remises.
La parade de Jacques Chirac consistait alors à se bétonner une stature de dirigeant planétaire soucieux « d’accompagner » le mouvement de l’Afrique vers la démocratie et le progrès, « pas le dicter ». La France, insistait-il, entend « jouer un rôle de catalyseur au service d’un monde multipolaire » et devenir « l’avocat inlassable de l’Afrique dans toutes les enceintes internationales ». Un discours et un comportement que l’on devrait retrouver dans la prochaine période puisque le sommet de Bamako intervient dans un contexte de recherche « d’approfondissement du dialogue G8-NEPAD » et d’attente de décisions concernant la réforme de l’ONU ou encore de la réunion de l’OMC à HongKong mi-décembre.
Comme cela est chaque fois le cas, tout laisse penser que le thème officiel nourrira certes les déclarations publiques finales, mais que les choses les plus importantes se diront dans les échanges bilatéraux à huis clos. Qu’il s’agisse de la crise ivoirienne, de l’émigration vers l’Europe, de l’aide publique au développement ou de la pandémie du sida... Créé en 2002, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme était présenté comme la preuve d’une prise de conscience et d’une mobilisation sans précédent. Ce qui est sans doute exact au niveau du principe, mais aucunement pour ce qui concerne les moyens engagés.
Jean Chatain |
|