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Gouvernance ethnique......

 
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bamiléké
Super Posteur


Inscrit le: 13 Aoû 2005
Messages: 1078

MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 13:46    Sujet du message: Gouvernance ethnique...... Répondre en citant

L’éclairage de SHANDA TOnmE

Gouvernance ethnique et représentation internationale imparfaite


Parce que dans le système de représentation internationale, les Etats se livrent une compétition féroce pour faire triompher chacun ses intérêts égoïstes, il ne peut a priori, être admis aucune faiblesse, aucune légèreté volontaire, voire aucune erreur. Le choix des hommes, des outils de travail, et des stratégies, procède, indique-t-on, de la plus grande des attentions.
En effet, lorsque l’on entend parler d’une conférence internationale qui se tient à tel ou tel endroit du globe, le citoyen ordinaire n’attend pas autre chose qu’une meilleure représentation de son pays. Dans l’esprit de chacun de nous, il ne peut pas être question, de présenter le pays sous un jour faible, en poussant au devant de la scène, quelqu’un qui n’a ni les aptitudes, ni l’expérience, ni la préparation nécessaire ou suffisante.
Il en va de même, lorsque parcourant les colonnes de la presse, le citoyen découvre qu’un compatriote a accédé à telle fonction dans l’administration d’une institution internationale. De toute évidence, le sentiment immédiat, jusqu’à preuve du contraire, c’est qu’il ne peut s’agir que du plus compétent des compatriotes que le pays pouvait aligner pour le poste.
Pourtant, il y a, entre ce qui est communément admis comme relevant du bon sens, et la réalité qui découle des formes d’organisation interne de chaque Etat, et de la nature profonde des régimes. Penser la représentation en terme de compétence et de mérite, suppose déjà, que l’on pense l’organisation interne et l’ensemble de la structure politique de gestion, en terme démocratique. En somme, on est représenté de la même manière que l’on est gouverné, et l’on triche dans l’expression internationale, exactement comme on triche dans l’organisation de l’expression des citoyens au plan interne.
Dans les régimes où les systèmes de gouvernance prennent appui sur la discrimination et le traitement subjectif des citoyens en fonction de leurs origines ethniques, il est difficile voire impossible de penser la représentation internationale selon les compétences et le mérite. Toute l’architecture des formations et des promotions ne respectant, ni les mesures de connaissance scientifique, ni les exigences traditionnelles d’expériences, on aboutit à la valorisation des cancres et des fainéants dont les seuls mérites sont la proximité par rapport au pouvoir établi.
On comprend donc, que lorsque un Camerounais par exemple, annonce à grand frais, qu’il vient d’être élu, choisi, désigné, ou propulsé à un poste dans une institution internationale, la principale curiosité de son compatriote, est de vérifier par la consonance de son nom, de quelle ethnie il est, et partant, quel a pu être la part du gouvernement dans sa promotion, et quel a pu être la part de ses compétences avérées. Dans l’exercice classique de ce jeu, toute personne qui affirme un triomphe international quelconque, est d’abord soupçonnée. Parce que la gouvernance ethnique ne privilégie que des frères du village, des comparses du parti au pouvoir, ou à la rigueur des complices étrangers, toute la diplomatie du pays se réduit en un leurre permanent où l’essentiel est de profiter et de faire profiter.
S’il faut s’en tenir aux réalités de la représentation internationale, la vérité n’est pas toujours connue du commun des mortels. Aujourd’hui, ce sont plus de 80% des postes dans les administrations internationales, qui sont dépendants des volontés des Etats, et ces Etats n’y positionnent, que des nationaux qui correspondent à leurs critères d’éligibilité internes. En toute conséquence logique, le Camerounais ou le Gabonais que l’on voit s’exprimer dans une conférence à Paris, à New York ou à Varsovie, est souvent loin du modèle requis pour parler en ces lieux.

Certes, ce qui est ainsi établi pour des Etats africains, est valable, jusqu’à certains niveaux, pour de grands pays plus développés, en tenant compte de la liberté qu’ont justement les gouvernants, de choisir leurs représentants. Mais, ce qui fait la différence, c’est que si là-bas, on défend effectivement le pays et ses intérêts, chez nous, on est presque disposé à sacrifier le pays, pour faire plaisir à quelques plantons du village dont les seuls plaisirs, se limitent aux gabegies des mondanités occidentales, et aux délices des plateaux des repas à bord des avions long courrier. Par ailleurs, alors que de l’autre côté, il ne s’agit point d’une démarche systématique, chez nous, c’est la règle, le gâchis total, où l’on a même honte de se reconnaître compatriote de quelqu’un dans une conférence internationale.
Avec l’accentuation des travers ethniques et de la discrimination, on navigue de plus en plus vers une sorte de perdition. Toutes les structures de représentation des Etats à gouvernance ethnique exacerbée, sont infestées de rejetons des tenants du pouvoir dont les compétences laissent à désirer. Une rapide analyse du système camerounais, montre que près de 80% des cadres sortis de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) depuis dix ans, ont des parents ou au moins un membre de famille bien placés dans la haute administration. C’est donc en réalité un système de cooptation qui ne dit pas son nom, et qui prenant la coloration ethnique du régime, met en place une diplomatie ethnique.
Dans ces conditions, la représentation imparfaite, corollaire des faits notoires de discrimination, n’en a été que plus accentuée. Ce n’est plus le pays qui est représenté, c’est l’ethnie du pouvoir, l’ethnie du régime, avec ses défauts, ses tares, et ses manquements à l’image de tout ce qui se fait au village, et selon la culture du village. L’Afrique a ainsi perdu petit à petit, les quelques prestiges que les premiers diplômés enrôlés hâtivement dans la diplomatie, avaient glané sur la scène internationale. En effet, jusqu’en 1980, un pays comme le Cameroun pouvait encore se faire entendre par une présence de quelques sommités de toutes les ethnies dont les compétences étaient universellement appréciées, et dont les nominations et les promotions, résultait de jugements objectifs. Maintenant c’en est terminé. Pour bénéficier d’un soutien réel du gouvernement, il faut soit être de l’ethnie du pouvoir, soit militer dans le parti au pouvoir de façon extravagante.
Les enseignements à en tirer sont multiples : destruction des tissus de formation à la base ; vice dans les critères de choix et de promotion ; subjectivisme dans la conception et l’expression des orientations et des stratégies ; et enfin, exportation des faiblesses, des manquements, des défaillances et des déchets. On découvre que le grand prétentieux qui offre la fête pour sa promotion dans telle organisation internationale, n’est qu’un rejeton de ministre, de recteur d’université, et autres “ grands commis ” de l’Etat, qui a été poussé dans des fonctions où il fera plus honte à son pays qu’il ne le représentera véritablement.
Or s’il y a imperfection dans la représentation, il y a plus que imperfection dans la confection des grands équilibres à l’échelle planétaire. Il suffit que quatre Etats dans une conférence de cinquante Etats se fassent mal représenter, pour que les résultats de la rencontre internationale, ne reflètent jamais les rapports de qualité attendus.

Lorsque l’on revient à la base pour évoquer la tricherie dans les structures de formation, on cite de nombreux exemples dans les pays africains. Au Cameroun, il est prouvé que de nombreux concours, offres de bourses, de stages, et offres de séminaires à l’étranger, ont pendant longtemps été viciés et continuent de l’être dans de nombreux secteurs. Des cas de candidats camerounais envoyés à l’étranger puis refoulés par la suite pour incompétence et inaptitude, sont légion. A un moment la formation des personnels de l’armée de l’air, étaient tellement victime de ces barbaries tribales, que les partenaires extérieurs ont décidé d’organiser eux-mêmes les concours et de publier eux-mêmes les résultats. On connaît des cas célèbres où même les résultats transmis au Cameroun, ont été falsifiés, et ce malgré l’existence des résultats authentiques sur internet.
Ceux qui organisent ainsi la mauvaise représentation du pays, lorsqu’ils sont coincés, se réfugient comme par moquerie, derrière l’alibi de l’équilibre ethnique ou encore de l’équilibre régional, selon une mathématique digne des préceptes de l’Allemagne nazie. Mais comme toujours, le retour de bâton se fait violent et embarrassant. Les citoyens finissent bien souvent par découvrir la petite porte par laquelle, les combines ont été montées pour privilégier tel ou tel fainéant, au grand dam de la presse officielle qui l’avait présenté comme un génie ayant conquis son poste de haute lutte. Lorsque l’on se retrouve dans cette perspective du doute sur tout ce qui relève du choix des gouvernants, c’est le grand défi à l’intelligence et à la loyauté qui caractérise tout ce qui doit aller défendre les couleurs du pays à l’étranger. On en vient à se poser des questions même sur les délégations sportives. Bien souvent, on est loin de se tromper.
Dès lors que l’ethnie est placée au centre du pouvoir, l’ethnie vicie tout ce que le pouvoir fait, et tue l’image générale du pays à l’extérieur. En définitive, ceux qui gouvernent dans ce contexte, ne se rendent plus compte des dégâts occasionnés à la stature diplomatique. C’est aux autres, les exclus, les vrais compétences délaissées, qu’il revient de faire les comptes, de mesurer la profondeur du mal, et de penser aux lendemains de réparation. On ne reconstruit pourtant pas si facilement, une représentation rendue imparfaite, par des subjectivismes de village propres aux barbaries des forêts inhospitalières.
L’Afrique dont la diplomatie, n’est plus autre chose aujourd’hui que cette démonstration d’imperfection, paye un lourd tribut sur la scène internationale, et subit de plein fouet, la fracture radicale entre riches et pauvres. Il faut enfin, souligner, que la représentation imparfaite, a une autre conséquence, les phénomènes de naturalisation, pour ceux qui, exclus, recourent à l’adoption d’une autre nationalité, pour valoriser leurs immenses compétences et talents.



Le messager
Le 14-12-2005




« Que Dieu punisse sans pitié aucune les hommes qui affament les autres»
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