Une vingtaine de réfugiés soudanais tués en Egypte
LE CAIRE (AP) -- Plusieurs milliers de policiers ont très violemment dispersé dans la nuit de jeudi à vendredi des réfugiés soudanais qui avaient dressé un camp au Caire pour protester contre la situation qui leur est faite, une répression qui a fait au moins une vingtaine de morts, dont trois enfants.
Selon les autorités, les échauffourées ont fait 12 morts parmi les protestataires tandis que 74 policiers ont été blessés. Mais de source informée au ministère de l'intérieur, on indiquait sous le couvert de l'anonymat que le démantèlement du camp s'était soldé par le décès de vingt personnes.
Boutrous Deng, l'un représentants des réfugiés, affirme que 26 de ses compatriotes ont été tués, 17 hommes, deux femmes et sept enfants.
Ces violences ont été le point culminant d'une nuit au cours de laquelle les autorités ont manié la carotte et le bâton, conduisant d'ultimes négociations, puis arrosant les squatteurs au canon à eau. Elles semblaient manifestement décidées à rayer du paysage ce bidonville de bâches de plastique et de cartons plantés dans un square situé en bordure d'un boulevard d'un quartier huppé de la capitale égyptienne.
A Genève, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, s'est dit "profondément choqué et attristé". Pour lui, "rien ne justifie une telle violence et une perte en vies humaines. C'est une terrible tragédie".
Les réfugiés avaient dressé ce camp improvisé le 29 septembre afin d'attirer l'attention sur leur demande d'être réinstallés dans un pays tiers.
Le ministère de l'intérieur s'est justifié en expliquant avoir en partie agi à la suite de menaces reçues par le HCR qui avait demandé protection.
Selon le South Center, organisation indépendante soudanaise de défense des droits de l'homme, 1.280 réfugiés ont été déplacés en trois lieux à l'extérieur du Caire.
Des journalistes de l'agence Associated Press (AP)(.....) ont assisté aux brutalités policières, les forces de l'ordre n'hésitant pas à faire un usage totalement disproportionné de leurs matraques. Dans de nombreux cas, les policiers continuaient de frapper les gens alors qu'ils étaient traînés vers des autobus.
L'AP a vu deux adultes et une fillette d'environ trois ou quatre ans, emportés inconscients. Un membre d'une équipe médicale dans une ambulance a affirmé que la fillette était morte. Un manifestant, traîné par deux policiers, était frappé par un troisième armé d'une branche d'arbre de la grosseur d'un bras.
Le ministère de l'intérieur a fait porter la responsabilité des violences sur les réfugiés: "Des tentatives de les convaincre de se disperser ont été faites mais en pure perte". Le communiqué ajoute que "les meneurs des 'migrants' avaient recouru à l'incitation et à s'en prendre à la police."
Un premier communiqué avait fait état d'une trentaine de blessés à la suite d'un phénomène de panique au cours duquel des gens avaient été piétinés, "en majorité des vieillards et des enfants".
Les journalistes de l'AP n'ont vu aucune ruée due à la panique. Les gens ne pouvaient absolument pas quitter les lieux qui étaient complètement encerclés par les forces de l'ordre, des canons à eau ayant été disposés aux quatre coins. Les gens ont tenté de se défendre avec de longs bâtons qui semblaient être les piquets des tentes improvisés. AP
Je ne sais pas pour vous,mais moi ce fait triste me rappelle étrangement le témoignage lu ici(?) d'une jeune femme "Noire" Française qui avait été frappée en Tunisie par un homme sans raison...Paix aux morts,il s'agit par dessus tout de ne pas oublier ce qui a été fait,ce qui est fait et ce qui sera peut-être fait. _________________ youngsoldier's back
Ce qui s'est passé en Egypte est extrêment grave. Il ne s'agit pas d'un simple un acte de racisme isolé comme ce qu'a subi cette femme en Tunisie. Il s'agit d'un véritable pogrom organisé par l'Etat égyptien, ce qui en fait un crime d'Etat. Aujourd'hui les médias évoquent désormais 25 morts!!! C'est énorme et gravissime. Evidemment on ne saura jamais ce qui s'est passé réellement, les autorités égyptiennes cachent la vérité. Au début, ils ont prétendu que ces personnes se seraient tuées elles-mêmes dans un mouvement de foule... Je n'ai jamais entendu quelque chose d'aussi idiot. Après ils ont dit qu'elles étaient toutes mortes à l'hôpital.
Pour moi, la police a dû battre ces pauvres gens à morts, comme on abat du bétail. Evidemment l'Etat soudanais ne bougera pas le petit doigt, car les Etats musulmans sont tous complices dans l'extermination des Noirs du Soudan. Le pire c'est que cela s'est produit devant un bâtiment du HCR, ce qui rend cette institution co-responsables des faits.
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