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« Français noir » oui, mais… par R. Confiant

 
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Pakira
Super Posteur


Inscrit le: 01 Mar 2004
Messages: 1750

MessagePosté le: Ven 30 Déc 2005 22:36    Sujet du message: « Français noir » oui, mais… par R. Confiant Répondre en citant

« Français noir » oui, mais… par R. Confiant

Une nouvelle expression est en train de s’installer dans le langage politico-médiatique français suite aux émeutes des banlieues et aux diverses controverses autour d’un certain article de loi vantant le rôle positif de la colonisation ainsi que de la commémoration de Napoléon Bonaparte, de ses pompes et de ses œuvres : il s’agit de l’expression « Français noir ». Il apparaît que celle-ci est véhiculée et promotionnée surtout par des associations composées d’originaires d’Afrique noire, même si certains originaires des Antilles participent à ce mouvement. Or, cette expression demande à être clarifiée, ses contours demandent à être bien cernés, si l’on ne veut pas qu’elle devienne un boomerang contre la lutte des peuples africains et antillais pour leur nécessaire émancipation.



En effet, si « Français noir » signifie « descendant de 2è ou 3è génération, des centaines de milliers d’Antillais et d’Africains venus au cours des 30 glorieuses (1950-80) aider au relèvement et à l’épanouissement de l’économie hexagonale », il n’y a aucun problème. Ces personnes ont le droit le plus absolu de réclamer les mêmes droits que les descendants de « Gaulois », de les exiger même et de se révolter comme beaucoup l’ont fait dernièrement à Clichy-sous-bois ou ailleurs. Leurs parents, vivant dans des foyers SONACOTRA, dans des taudis en lisière de la lumière des villes, se sont sacrifiés, marteau-piqueur en main, pour construire des HLM, des autoroutes, des métros ; ils se sont esquintés la santé dans les usines automobiles Renault ou Peugeot ; ils ont affronté les rigueurs de l’hiver pour distribuer le courrier ou ramasser les poubelles des grandes métropoles françaises. Leurs descendants ont donc droit au « respect », comme on entend ce mot dans les banlieues.



Ainsi, l’équipe de France est composée de 6 « Français noirs » (et même de 7, si l’on considère que l’un d’eux est arrivé en France vers l’âge de 8-10 ans), c’est-à-dire de gens nés, élevés et éduqués dans l’Hexagone. Dire, comme on le fait trop vite, que cette équipe est majoritairement « antillaise » est une erreur grossière, erreur qui flatte l’ego des Antillais vivant au pays mais qui ne reflète aucunement la réalité. Se moquer d’elle comme le fait Alain Finkielkraut en la qualifiant d’équipe « black-black-black », ce qui sous-entend qu’elle serait formée de joueurs nés et élevés aux Antilles et en Afrique, est là encore une grossièreté. En effet, nés et élevés en France les Anelka, Henry ou Wiltord ont parfaitement le droit de jouer dans l’équipe nationale de leur pays, de même qu’il n’y a aucun problème à ce que la majorité des joueurs de l’équipe de rugby d’Afrique du Sud soit composée de Blancs. Rien que de très normal : ce sont des Africains blancs, c’est-à-dire des gens nés et élevés en Afrique. Nelson Mandela, lui-même, n’a pas craint de les féliciter publiquement lors de leur victoire à la Coupe du monde en 1995 et même d’endosser le maillot de l’équipe. Entre parenthèses, les sionistes négrophobes tels que Finkielkraut n’ont rien vu de mal à cette équipe white-white-white en plein continent africain. Curieux.
Et enfin, les Français noirs ont le droit de faire allégeance à qui ils veulent, y compris à Nicolas Sarkozy, si certains l’apprécient ou le jugent utile pour le succès de leurs revendications. C’est leur problème !



Par contre, si « Français noir » signifie « seul avenir des jeunes africains et antillais vivant en Afrique et aux Antilles et disposant d’un certain niveau scolaire », alors là, cela ne va plus du tout. Si la chose est présentée comme un objectif à atteindre, un espoir à caresser, une porte de sortie face au chômage et à la détresse de notre jeunesse vivant au pays, il y a là non seulement une escroquerie intellectuelle mais aussi une manière de lâcheté et une démission face aux responsabilités qui sont les nôtres, nous autres « élites » antillaises et africaines.Mais trêve de circonlocutions ! Posons la question sans détours, la seule question qui vaille : si tous les jeunes diplômés antillais et africains continuent à se ruer en France dans l’espoir de devenir des « Français noirs », qui sortira nos pays du marasme dans lequel ils se débattent ? Oui, qui ? Les « Toubabs » peut-être comme on dit en Afrique ! Les « Zorey » comme on dit aux Antilles ! Nos pères se sont battus pour la décolonisation, certains ont subi la torture et sont morts au combat et voilà qu’aujourd’hui la seule, l’unique ambition de certains nègres à costume-cravate, c’est de devenir conseiller municipal de Garge-les-Gonesses ou bien militant de la section l’UDF ou du Parti Socialiste de Roubaix-Tourcoing. Patrice Lumumba, l’Africain, et Frantz Fanon, l’Antillais, doivent se retourner dans leur tombe !



Enfonçons le clou : il n’est pas normal qu’il y ait davantage de médecins béninois en France qu’au Bénin ; davantage d’ingénieurs martiniquais ou camerounais dans l’Hexagone qu’en Martinique ou au Cameroun. Ce n’est pas normal ! Que des jeunes non diplômés, des paysans réduits à la famine par la sécheresse, des femmes exploitées continuent à voir dans l’Europe une sorte d’El Dorado, rien de plus compréhensible. Mais que des ingénieurs, des médecins, des architectes, des enseignants et des chercheurs antillais et africains en fassent de même et ne rêvent que d’obtenir le statut de « Français noir », cela dépasse l’entendement. C’est même, à mon sens, une trahison envers nos peuples et nos pays. Et que l’on ne vienne pas me raconter qu’au pays, il n’y a pas de démocratie, que les salaires y sont faibles, que ceci ou que cela ! Bien sûr qu’on travaille dans de meilleures conditions dans une université européenne ou nord-américaine, mais est-ce une raison suffisante pour déserter l’université des Antilles-Guyane ou celle de Yaoundé ? Bien sûr qu’il est plus facile de publier un journal d’opinion à Paris que chez nous, mais est-ce une raison pour ne pas venir se battre sur place pour l’instauration de la démocratie ? Le vaillant journaliste camerounais Pius N’Jawe et son « Messager » ont démontré que c’était là chose parfaitement possible, quitte à faire des séjours réguliers dans les geôles du tyran en place. C’est que justement, il y a, et il y aura, un prix à payer pour changer nos pays et ce prix, c’est nous, « élites » antillaises et africaines qui devons, et devront, le payer. On ne peut pas continuer à fuir en Europe et en Amérique du Nord pour chercher à tout prix à devenir des « Européens noirs ou des Américains noirs », tout en espérant que « toubabs » et « zorey » vont nous livrer à nos pays d’origine la démocratie et le développement clés en mains. Cette démocratie et ce développement, c’est nous, et nous seuls, qui devront les bâtir, quel que soit le prix à payer, et ce n’est pas en aspirant à devenir conseiller municipal, général ou régional, député ou sous-ministre dans l’Hexagone que nous y parviendrons.



Il faut donc arrêter la pompe migratoire. Celle qui aspire en Occident élites et prolétaires antillais et africains. Les 30 glorieuses sont finies. La France et l’Occident, confrontés à la concurrence asiatique, n’ont plus besoin de nous. La première démarche à faire pour inverser le cours des choses consiste pour nos élites antillaises et africaines installées à l’étranger à rentrer au plus vite afin de prendre les choses en main. Tel qui est ingénieur des travaux publics, serait plus utile à construire des routes et des ponts dans son Togo natal que de jouer au maire socialiste d’un obscur village breton de 400 habitants. Répétons-le : ce ne sont pas les « toubabs » qui vont développer nos pays à notre place. Tel autre serait mieux avisé de rentrer enseigner dans son Cameroun natal au lieu de chercher à épater les Gaulois en leur expliquant qu’il n’aime pas le manioc et qu’il est un Bourguignon noir. Et répétons aussi que la présente objurgation ne concerne pas les 2è et 3è générations d’Antillais et d’Africains qui, eux, sont français à part entière et qui peuvent éventuellement nous aider, mais dont la vie et les combats se trouvent dans l’Hexagone et nulle part ailleurs. Elle concerne, cette objurgation, ceux qui, nés à Fort-de-France, à Cotonou, à Pointe-à-Pitre ou à Dakar, qui sont venus en France faire des études, qui y ont obtenu un diplôme et un travail et qui ont tourné le dos à nos pays. Ces « privilégiés » profitent du juste combat que mènent les 2è et 3è générations antillaises et africaines pour avancer des thèses négristes ou blackistes. En réalité, leur seule ambition, c’est de devenir un jour des Colin Powell, des Condoleeza Rice, des Denzel Washington ou des Oprah Winfrey. Pour cela, ils sont prêt à tout : discrimination positive, quotas, lobbys de « minorités visibles », culpabilisation permanente de l’Europe sur le modèle juif etc…



C’est donc la confusion entre « Français noirs » d’une part et « Antillo-Guyanais »/ »Africains » de l’autre qui pose problème. Elle obscurcit notre lutte, nous fait entrer dans des combats sans bâton et nous fait perdre de vue que notre objectif principal est, pour les Antillais, d’obtenir le maximum d’autonomie par rapport à la France et l’Europe, pour les Africains de se débarrasser du joug néo-colonialiste de cette même France et de cette même Europe. Et là, on mesure à quel point la confusion est grave car si en France, les intérêts des Français noirs, qu’ils soient d’origine antillaise ou africaine, est le même, il en va tout autrement s’agissant des Antillais et des Africains vivant au pays. D’abord, nous ne vivons pas sur le même continent ; ensuite, nous n’avons aucune complémentarité économique et nous sommes mêmes concurrents (cf. la banane antillaise et la banane camerounaise) ; enfin, nos perspectives d’intégration sont radicalement différentes (l’Afrique noire peut espérer un jour- et l’OUA y travaille- former un seul bloc avec l’Afrique du Nord et se positionner comme une force émergente sur le marché mondial alors que les Antilles aujourd’hui françaises n’ont d’autre avenir que la Caraïbe et plus largement les Amériques). Aucun discours blackiste, négriste ou afro-centriste n’y changera rien.



Et c’est parce qu’ils n’ont pas une position claire et nette sur cette question qu’une association aussi active et combative que le Collectif des Antillais, Guyanais et Réunionnais et son dynamique président Patrick Karam se trouvent aujourd’hui en butte à toutes les attaques suite au soutien qu’il a apporté dernièrement à Nicolas Sarkozy. Le Collectif n’a aucun droit de parler au nom des Antillo-Guyanais et des Réunionnais. Son seul droit est de parler au nom des Français noirs. Dès lors que la chose en viendra à être clarifiée, les Antillo-Guyanais et Réunionnais n’auront à leur tour aucun droit de juger les prises de positions de ce Collectif et de son président. Si le Collectif estime qu’à tel moment ou tel moment, il est important de s’allier à Sarkozy, à Hollande, à Besancenot ou à Tartempion, c’est son problème !



Je respecte la France. J’apprécie la langue et la culture françaises dont certains éléments sont une partie de moi. Mais je ne suis pas et ne serai jamais un « Français noir ». Je suis un Créole, un Créole caribéen, américain. La carte d’identité que j’ai présentement entre les mains n’est qu’un document provisoire. Mes ancêtres ont été d’abord des esclaves, c’est-à-dire des non-humains de 1635 à 1848, puis des indigènes c’est-à-dire des sous-hommes de 1848 à 1946 et de 1946 à nos jours des hommes dépersonnalisés, dominés économiquement et politiquement. Demain, je n’ai aucun doute là-dessus, ils deviendront des hommes tout court. L’Histoire ne s’est pas arrêtée, comme par magie, au statut de départementalisation de 1946 ou à la consultation de décembre 2003.



Et surtout j’ai des responsabilités envers mon pays, la Martinique (ou bien tout autre pays-frère du Sud où je peux décider de m’installer un jour) : j’ai l’obligation morale d’y vivre et d’y apporter tout ce que j’ai pu apprendre de bon en Europe ou aux Etats-Unis. Certes, je ne suis pas indifférent aux problèmes rencontrés par les Français noirs mais je ne confonds pas mon combat avec le leur. Surtout pas !



Alors, camarades, encore un effort : il est grand temps de clarifier les choses !



Raphaël Confiant

http://www.bondamanjak.com/?p=879
_________________
"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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OGOTEMMELI
Super Posteur


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Messages: 1498

MessagePosté le: Ven 30 Déc 2005 23:41    Sujet du message: Répondre en citant

Il a encore sévi notre thuriféraire de la créolité. Et quand il dit "clarifier", j'entends (étrangement?) "embrouiller" : en France hexagonale, des personnes (citoyennes ou non) peuvent être évincées des offres d'emploi, de logement, crédit, etc. en raison principalement de la couleur noire (avec diverses nuances) de leur peau.

Toutes les personnes ayant subi de telles discriminations, ou susceptibles d'en subir, peuvent s'organiser en vue de les dénoncer plus efficacement, et d'introduire au débat public la dénonciation efficace de comportements en principe prohibés, mais si répandus en réalité. Le fait de s'organiser sur cette base ne préjuge en rien une fusion d'intérêt de ces personnes sur toutes autres questions.

Malheureusement pour lui, Confiant est encore à côté de ses pompes : son obsession de la diversité (Glissant dirait plutôt "diversalité") confine à une phobie de l'unité. Pourtant, il n'existe pas de diversité absolue, ni d'unité absolue. Il y a que l'un est toujours multiple, et le multiple est nécessairement un...

Par ailleurs, la catégorie de "Français noir" est fort problématique. Elle désignerait les Noirs de nationalité française nés en France hexagonale. Faut-il rappeler à Confiant qu'un Noir peut être né en France sans avoir la nationalité française, et qu'un Noir peut être de nationalité française sans être né en France. Ce qui réunit toutes ces figures de Noir en France, ce n'est pas leur être en soi, c'est l'extériorité de cet être, appréhendée à travers leur mélanodermie. En sorte qu'en isolant, comme il le fait, une catégorie étriquée de "Français Noir", Confiant rajoute à la confusion, sur ces questions précices de discriminations socio-professionnelles, plus qu'il ne contribue à les clarifier. L'absurdité desdites discriminations résidant justement dans cette réification absconce de différences phénotypiques, sans égard aux qualités intrinsèques respectives des personnes ainsi discriminées.

Dommage...
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http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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Steve Biko
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MessagePosté le: Sam 31 Déc 2005 00:54    Sujet du message: "Français Noirs" oui, mais... par R. Confiant Répondre en citant

Tout ce qu'il dit n'est pas frappé du sceau de l'infâmie. Plusieurs passages de son texte sont justes.
Je n'oublierai jamais que les afro-descandants sont mes frères et soeurs. Dans mon entreprise mes confidentes sont guadeloupéennes et martiniquaises. Mais je sais aussi qu'ils ont eu une autre trajectoire. Ils se sont forgés une culture. Leur identité créole est la résultante de leur histoire. Les revendications identitaires de R. Confiant ne me posent aucun problème. Dans son texte, il ne rejette pas les africains, tout au plus il exorte les pays d'Afrique Noire à l'effort pour qu'ils s'en sortent.
Méditons bien ce qu'il dit.
_________________
"Soit tu es vivant, soit tu es mort et quand tu es mort, tu ne peux plus t'en soucier. Et ta façon de mourir peut elle même être une chose politique (...) car si je n'arrive pas dans la vie à soulever la montagne de l'apartheid, sûrement, l'horreur de la mort y parviendra"
Steve Bantu Biko
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Chabine
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Messages: 3040

MessagePosté le: Sam 31 Déc 2005 06:05    Sujet du message: Répondre en citant

Davantage à prendre qu'à laisser dans cette réflexion de Confiant (pas d'accord avec toi, OGO : il n'est pas 100% à côté de ses pompes).

Il n'est absolumment pas absurde aujourd'hui de poser la question du sens du combat, qui ne peut être le même pour un Noir établi en France depuis plusieurs générations que pour un Africain ou un Antillais qui a encore le choix de contribuer à la construction de son pays.

Je n'irai pas jusqu'à juger avec une telle sévérité le choix de mes compatriotes qui misent sur l'étranger pour une carrière à la mesure de leurs talents, ayant moi-même fait ce choix pendant des années. Mais je confirme que ce ne sont pas les ingénieurs au rabais passionés de voile et autres hauts fonctionnaires en fin de carrière fans de golf (celui des Trois-Ilets, en Martinique, est magnifique) qui développeront mon pays. Par contre, ceux de ma génération, qui ont étudié et travaillé en France et à l'étranger, qui ont des compétences variées à mettre au service du pays, ça oui, ça fonctionne. Evidemment, il y a un prix à payer : moins d'argent (à partir de -20% de salaire par rapport à des blancs moins compétents que vous, ici), moins de perspectives de carrière, souvent davantage de travail car il y a moins de moyens qu'en Occident, mais à côté de ces sacrifices bien réels et qu'il convient de peser avant de faire son choix, l'immense satisfaction de contribuer à faire avancer son pays.

Mes ambitions ne peuvent être les mêmes que mes cousins nés et élévés en France. S'ils peuvent cesser de subir les discriminations raciales au quotidien et vivre en citoyens normaux, je m'en réjouirai. Mais j'ai fait mon choix : contribuer, à ma modeste mesure, à l'avenir de mon pays. Il y a un prix à payer, mais ça vaut largement le coup. J'en parle souvent avec mes amis expatriés, dont la carrière dorée ne parvient pas à masquer la vacuité de leur existence (ça ne s'arrange pas avec l'âge). Ils dépriment souvent, et je ne peux que les encourager à rentrer au pays, tôt ou tard, quitte à concéder quelques sacrifices et à prendre quelques risques, hélas, bien réels.

CONFIANT a raison de souligner ce point, et je l'ai trouvé très clair. En plus, malgré quelques maladresses introductives, il évoque sur le même plan la question qui se pose aux Africains. Pour un chantre de la Créolité "Afro-amnésique", celà mérite d'être souligné, quand même.

Pour info, voici comment les Antillais réagissent à cette réfléxion :
http://www.bondamanjak.com/?p=879#comments

Quelques réactions qui ont attiré mon attention :

Citation:
5. Luc | décembre 29th, 2005 at 8:09 pm

Ralphaël Confiant va à l’essentiel et a raison. Depuis que les immigrés Antillais en France ont, dans les années 1980, commencé à acheter des concessions dans des cimetières français, il était clair que la plupart ne reviendrait pas (sinon en vacances), que la France, pays de leurs enfants nés là-bas, était désormais aussi leur pays. Le combat actuel, déterminé, que mènent les secondes générations pour leur place au soleil de la République est à saluer. Mais ce combat nécessaire ne se confond pas avec un autre combat nécessaire, celui que mènent au pays ceux qui souhaitent s’affranchir au maximum de la tutelle française. De Martinique et de Guadeloupe nous ne pouvons encourager que de loin la lutte de nos frères émigrés, et surtout pas aller grossir les rangs ces “Français noirs” qui se battent là-bas pour leur intégration. Les luttes d’ici (Martinique, Guadeloupe) et de maintenant sont tout aussi capitales, d’autant que ceux qui partent sont aussitôt remplacés par d’autres dont le combat ne saurait être de même nature.


Citation:
40. Charles | décembre 30th, 2005 at 3:00 pm

Alfred (14) quand Confiant est rentré en Martinique, il était diplômé de sciences politiques et sa position de major de sa promotion lui permettait de prétendre à l’ENA. On lui avait d’ailleurs offert une bourse pour la préparation de ce concours. Il a préféré rentrer en Martinique et s’est contenté d’un simple boulot de prof en lycée professionnel, obtenu grâce à une maîtrise d’anglais qu’il avait par ailleurs. Ce n’est que bien des années plus tard qu’il a intégré l’Université des Antilles-Guyane, après qu’il eu passé un doctorat. Son choix de rentrer au pays a donc impliqué des sacrifices, ses camarades de science po sont pour certains aujourd’hui ambassadeurs. Comme Confiant, nous sommes nombreux à avoir renoncé à des carrières juteuses en France, à avoir fait des choix de ce type, inspirés par des convictions patriotiques, par l’attachement au pays et non par la facilité que ton analyse un peu courte semble suggérer.

_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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Rocs
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MessagePosté le: Sam 31 Déc 2005 09:38    Sujet du message: Re: « Français noir » oui, mais… par R. Confiant Répondre en citant

Pakira a écrit:
« Français noir » oui, mais… par R. Confiant

Enfonçons le clou : il n’est pas normal qu’il y ait davantage de médecins béninois en France qu’au Bénin ; davantage d’ingénieurs martiniquais ou camerounais dans l’Hexagone qu’en Martinique ou au Cameroun. Ce n’est pas normal ! Que des jeunes non diplômés, des paysans réduits à la famine par la sécheresse, des femmes exploitées continuent à voir dans l’Europe une sorte d’El Dorado, rien de plus compréhensible. Mais que des ingénieurs, des médecins, des architectes, des enseignants et des chercheurs antillais et africains en fassent de même et ne rêvent que d’obtenir le statut de « Français noir », cela dépasse l’entendement. C’est même, à mon sens, une trahison envers nos peuples et nos pays. Et que l’on ne vienne pas me raconter qu’au pays, il n’y a pas de démocratie, que les salaires y sont faibles, que ceci ou que cela ! Bien sûr qu’on travaille dans de meilleures conditions dans une université européenne ou nord-américaine, mais est-ce une raison suffisante pour déserter l’université des Antilles-Guyane ou celle de Yaoundé ? Bien sûr qu’il est plus facile de publier un journal d’opinion à Paris que chez nous, mais est-ce une raison pour ne pas venir se battre sur place pour l’instauration de la démocratie ? Le vaillant journaliste camerounais Pius N’Jawe et son « Messager » ont démontré que c’était là chose parfaitement possible, quitte à faire des séjours réguliers dans les geôles du tyran en place. C’est que justement, il y a, et il y aura, un prix à payer pour changer nos pays et ce prix, c’est nous, « élites » antillaises et africaines qui devons, et devront, le payer. On ne peut pas continuer à fuir en Europe et en Amérique du Nord pour chercher à tout prix à devenir des « Européens noirs ou des Américains noirs », tout en espérant que « toubabs » et « zorey » vont nous livrer à nos pays d’origine la démocratie et le développement clés en mains. Cette démocratie et ce développement, c’est nous, et nous seuls, qui devront les bâtir, quel que soit le prix à payer, et ce n’est pas en aspirant à devenir conseiller municipal, général ou régional, député ou sous-ministre dans l’Hexagone que nous y parviendrons.

Il faut donc arrêter la pompe migratoire. Celle qui aspire en Occident élites et prolétaires antillais et africains. Les 30 glorieuses sont finies. La France et l’Occident, confrontés à la concurrence asiatique, n’ont plus besoin de nous. La première démarche à faire pour inverser le cours des choses consiste pour nos élites antillaises et africaines installées à l’étranger à rentrer au plus vite afin de prendre les choses en main. Tel qui est ingénieur des travaux publics, serait plus utile à construire des routes et des ponts dans son Togo natal que de jouer au maire socialiste d’un obscur village breton de 400 habitants. Répétons-le : ce ne sont pas les « toubabs » qui vont développer nos pays à notre place. Tel autre serait mieux avisé de rentrer enseigner dans son Cameroun natal au lieu de chercher à épater les Gaulois en leur expliquant qu’il n’aime pas le manioc et qu’il est un Bourguignon noir. Et répétons aussi que la présente objurgation ne concerne pas les 2è et 3è générations d’Antillais et d’Africains qui, eux, sont français à part entière et qui peuvent éventuellement nous aider, mais dont la vie et les combats se trouvent dans l’Hexagone et nulle part ailleurs. Elle concerne, cette objurgation, ceux qui, nés à Fort-de-France, à Cotonou, à Pointe-à-Pitre ou à Dakar, qui sont venus en France faire des études, qui y ont obtenu un diplôme et un travail et qui ont tourné le dos à nos pays. Ces « privilégiés » profitent du juste combat que mènent les 2è et 3è générations antillaises et africaines pour avancer des thèses négristes ou blackistes. En réalité, leur seule ambition, c’est de devenir un jour des Colin Powell, des Condoleeza Rice, des Denzel Washington ou des Oprah Winfrey. Pour cela, ils sont prêt à tout : discrimination positive, quotas, lobbys de « minorités visibles », culpabilisation permanente de l’Europe sur le modèle juif etc…


http://www.bondamanjak.com/?p=879



C"est tout à fait vrai
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ibou
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MessagePosté le: Sam 31 Déc 2005 11:13    Sujet du message: Répondre en citant

Tout cela a le mérite d'être clair; on ne dira pas qu'on n'a pas compris le point de vue de CONFIANT qu'on apprécie ou pas !!!
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djehouti
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MessagePosté le: Sam 31 Déc 2005 12:36    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'à dit R Confiant mais il assène quelques vérités. C'est vrai que les Africains et Afro-descendants ne pourront pas éternellement critiquer la France sans critiquer aussi leur propre pays. Moi même j'ai eu à plusieurs reprises envie de partir de la Martinique. J'assistais au cours de Alain Anselin (égyptologue) sur le campus l'année dernière. Il n'enseignait que 15h l'année: je vous assure que c'est peu pour apprendre les hiéroglyphes. Il m'a dit que l'année d'avant, il enseifnait 24h mais qu'on avait baissé son quota horaire et il se demandait si l'université ne voulait pas tout simplement qu'il s'en aille. Pourtant il a une renommée mondiale. Il a longtemps vécu en France et quand il est rentré ici, il voulait développer le campus mais bon il y a des barrières.

Je peux aussi parler du cas d'un cousin qui vit depuis 8 ans en France. Il travaille à Paris dans le domaine de l'informatique et de la téléphonie mobile. Il veut rentrer ici mais il me dit qu'il n'y a pas de possibilités.

Il y a encore le cas de cette amie qui a décrocher un bac +4 au Canada en management international et qui depuis 5 ans qu'elle est retournée en Martinique ne trouve rien dans ce domaine. Je pourrais citer des dizaines de cas comme ça.

Chabine tu as pu remarquer que les transports sont peu développés chez nous. J'ai vécu longtemps dans l'illusion que je pourrais me débrouiller sans voiture mais depuis plusieurs année j'ai du abandonner cette idée.

Bref on ne pourra pas éternellement critiquer la France et ne rien faire de concret pour nos pays. Cela me rappelle ce topic que j'ai lancé : http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=5220
BMW y disait notamment:

"C'est vrai que le forum est en train de délaisser sa composante panafricaine.
On y entend de moins en moins parler de l'Afrique, des Antilles, de Haïti, etc... et de plus en plus de politique française.
C'est bien dommage à mon avis."

Il y a eu peu de réactions sur ce topic: la preuve peut-être que les Noirs se sentent bien en France et n'ont pas envie que les choses changent dans leurs pays d'origine.
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Yom
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Inscrit le: 14 Mai 2004
Messages: 347

MessagePosté le: Sam 31 Déc 2005 12:45    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'aime pas trop cette façon de culpabiliser ceux qui font le choix de l'expatriation.

Voici ce que dit Pius Njawé, que Raphaël Confiant nous présente ici comme un modèle, la preuve qu'on peut agir dans son pays, dans un éditorial récent:
Pius Njawé a écrit:
Vous constaterez que je n'ai pas signé d'éditorial au Messager depuis bien longtemps ; j'ai décidé de ne plus en faire qu'à des occasions vraiment exceptionnelles, de peur de continuer à me répéter au fil des éditions. Voyez-vous, ce que nous disons aujourd'hui sur l'éducation, c'est des choses que nous n'avons cessé de dire depuis dix, voire quinze ans ; on est obligé de redire les mêmes choses, de reformuler les mêmes critiques parce que les choses sont restées les mêmes, et les mêmes suggestions parce que personne ne les a jamais prises en compte. Je peux prendre aujourd'hui un de mes éditoriaux parus il y a dix ans, le republier dans Le Messager et il sera toujours d'actualité, parce que rien n'a changé depuis lors. On finit par se scléroser dans un tel environnement où rien ne bouge.

http://fr.allafrica.com/stories/200512290111.html

Bref, il se décourage lui aussi comme tant d'autres camerounais et doute de l'utilité de son travail au Cameroun.
Que retourner dans son pays, sans que le contexte soit changé, soit forcément utile pour son pays est loin d'être une évidence.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Sam 31 Déc 2005 17:42    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine a écrit:
Il n'est absolumment pas absurde aujourd'hui de poser la question du sens du combat, qui ne peut être le même pour un Noir établi en France depuis plusieurs générations que pour un Africain ou un Antillais qui a encore le choix de contribuer à la construction de son pays. [...]
CONFIANT a raison de souligner ce point, et je l'ai trouvé très clair. En plus, malgré quelques maladresses introductives, il évoque sur le même plan la question qui se pose aux Africains. Pour un chantre de la Créolité "Afro-amnésique", celà mérite d'être souligné, quand même.

Ok, Chabine, je vois le verre de Confiant à moitié vide, mais toi et quelques autres le voyez à moitié plein. En sorte que nous dirions la même chose, mais différemment. Je voudrais quand même en être bien sûr :
Ce à quoi répondent les initiatives comme celle du CRAN consiste essentiellement aux discriminations négrophobes, parfois institutionnalisées, de la société française (hexagonale).

La réaction de Confiant, intéressante par ailleurs, ne porte pas strictement sur cette question, puisqu'elle considère l'exigence du retour "bô kay" de la diaspora, antillaise aussi bien qu'africaine. C'est en ce sens que d'après moi Confiant a confondu "coco et zabrico" : bien qu'il soulève une question pertinente, cela n'a rien à voir avec une quelconque réponse à la question visée par le CRAN. En fait de clarification, il y de sa part, sinon confusion du moins complexification inutile. En effet, la seule réponse pertinente face à la négrophobie institutionnalisée consiste à ce que les victimes effectives ou potentielles, les Nègres vivant en France à quelque titre que ce soit, s'unissent pour faire front. Quant aux modalités de cette union, "that's another question"...

Maintenant, considérons l'autre question (qui est je persiste une AUTRE question...), celle du retour au bercail de la diaspora pour apporter sa pierre à l'édifice de la renaissance des nations nègres du monde entier, des Amériques à l'Afrique, en passant évidemment par les Antilles. Confiant dit qu'il faut retourner bâtir nos pays. Et Chabine ajoute que ce ne sont pas les zorey ou les toubabs qui s'en chargeront à notre place. Soit, soit, soit.

Je voudrais ajouter que les Nègres (comme tous les autres êtres humains) doivent avoir les mêmes droits que tous les autres à vivre décemment là où ils choisissent librement de vivre. Ce droit, qui leur est nié, ou en tout cas mégoté, depuis trop longtemps doit être ENTIEREMENT RECONQUIS partout ; y compris ici et maintenant, à plus forte raison dans leurs pays respectifs de naissance.

Où l'on voit que le préalable ce n'est pas nécessairement que chacun fasse pour le mieux chez soi : c'est d'imposer TOUS ENSEMBLE concrètement comme étant inaliénable l'idée qu'aucun être humain ne doit plus jamais être déchu de son humanité, ou déclaré sous-homme, en raison seulement de la couleur noire de sa peau, NULLE PART SUR CETTE PLANETE.

Si donc je vois un Mbala Mbala roué de coups à Fort-De-France, parce qu'il est nègre, je ne vais pas vérifier d'abord s'il a bien sa carte nationale d'identité martiniquaise en poche : en tant qu'homme, a fortiori en tant que Nègre, j'accoure lui venir en aide, au besoin "by any mean necessary"...

Inutile de préciser que je retiens volontiers ce message adressés tantôt par les Martiniquais à la face du monde, sans fioritures, ni circonlocutions. Ce n'est pas ce j'entends du propos de Confiant. Encore un effort, et notre chantre de la créolité y viendra complètement ; c'est-à-dire à cet "essentiel" (dixit CESAIRE recevant Dieudonné Exclamation Exclamation Exclamation Exclamation ) inexpugnable de notre intime communauté de destin...
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Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...


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Ciiman
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MessagePosté le: Sam 31 Déc 2005 18:28    Sujet du message: L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
[...]
Je voudrais ajouter que les Nègres (comme tous les autres êtres humains) doivent avoir les mêmes droits que tous les autres à vivre décemment là où ils choisissent librement de vivre. Ce droit, qui leur est nié, ou en tout cas mégoté, depuis trop longtemps doit être ENTIEREMENT RECONQUIS partout ; y compris ici et maintenant, à plus forte raison dans leurs pays respectifs de naissance.

Où l'on voit que le préalable ce n'est pas nécessairement que chacun fasse pour le mieux chez soi : c'est d'imposer TOUS ENSEMBLE concrètement comme étant inaliénable l'idée qu'aucun être humain ne doit plus jamais être déchu de son humanité, ou déclaré sous-homme, en raison seulement de la couleur noire de sa peau, NULLE PART SUR CETTE PLANETE.

Si donc je vois un Mbala Mbala roué de coups à Fort-De-France, parce qu'il est nègre, je ne vais pas vérifier d'abord s'il a bien sa carte nationale d'identité martiniquaise en poche : en tant qu'homme, a fortiori en tant que Nègre, j'accoure lui venir en aide, au besoin "by any mean necessary"...

Inutile de préciser que je retiens volontiers ce message adressés tantôt par les Martiniquais à la face du monde, sans fioritures, ni circonlocutions. Ce n'est pas ce j'entends du propos de Confiant. Encore un effort, et notre chantre de la créolité y viendra complètement ; c'est-à-dire à cet "essentiel" (dixit CESAIRE recevant Dieudonné Exclamation Exclamation Exclamation Exclamation ) inexpugnable de notre intime communauté de destin...


Tout cela est bien vrai,
mais penses tu que le respect
pourra etre accorder aux Noirs
tant qu'aucun pays dirige par des
Noirs n'aura emerge ?
Les Noirs americains sont
a priori bien organises,
malgres les combats menes
et les victoires remportees
de quel respect jouissent ils?

Quand tu dis
OGOTEMMELI a écrit:

imposer TOUS ENSEMBLE concrètement comme étant inaliénable l'idée [b]qu'aucun être humain ne doit plus jamais être déchu de son humanité

de quel TOUS ENSEMBLE parles tu?
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ARDIN
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MessagePosté le: Dim 01 Jan 2006 21:35    Sujet du message: Re: L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L Répondre en citant

Salut!
Tout ce que je vois a l’article de R.Confiant, c’est qu’il n’etale que les symptomes du mal. Quant aux causes de ce mal: RIEN. Or c’est en s’attaquant aux causes qu’on combat reellement le mal.
Verre a moitie vide, verre a moitie plein, ok, mais soit on le vide totalement, soit on le remplit completement.
R. Confiant oscille encore sur le discours identitaire, comme cela fut fait par de nombreux intellectuels africains.
Quand il a s’agit de repondre a la negation coloniale, les reponses furent: la negritude, la personnalite africaine, la renaissance africaine…..Autant de figures du nationalisme culturel, autant de maniere de dire l’identite et dont nous avons voulu croire qu’elles convergaient vers la realisation d’un ideal panafricain.

Maintenant, aujourd’hui, devant le drame quotidien des jeunes africains qui n’aspirent qu’a l’emigration, tous les spectacles que nous offrons a la face du monde, il est imperatif de subordonner le discours sur l’identite, sur l’etre; a celui du devenir de cette identite, de cet etre.
Le monde ou nous sommes aujourd’hui, on le repete a l’envie, est construit sur le savoir comme jamais auparavant. L’avenir de l’identite africaine est donc dans sa presence sur ce terrain-la, aussi.

Ainsi, de deux choses, l’une: soit l’identite africaine ou antillaise se moule dans le cadre francais, et revendique ses droits, etc... soit on pose clairement le probleme de l’independance de l’Afrique et des Antilles, ce qui devrait regler le probleme de l’emigration, car qu’est ce qui nous fait courir? Ce que l'Occident protege et garantit au sein d’un monde miserable: le bien etre materiel. Et si l'on veut empecher ou freiner cette emigration, il faut offrir aux gens sur place, ce qu'ils veulent aller chercher ailleurs.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Lun 02 Jan 2006 01:52    Sujet du message: Répondre en citant

Confiant a écrit:
Enfonçons le clou : il n’est pas normal qu’il y ait davantage de médecins béninois en France qu’au Bénin ; davantage d’ingénieurs martiniquais ou camerounais dans l’Hexagone qu’en Martinique ou au Cameroun. Ce n’est pas normal ! Que des jeunes non diplômés, des paysans réduits à la famine par la sécheresse, des femmes exploitées continuent à voir dans l’Europe une sorte d’El Dorado, rien de plus compréhensible. Mais que des ingénieurs, des médecins, des architectes, des enseignants et des chercheurs antillais et africains en fassent de même et ne rêvent que d’obtenir le statut de « Français noir », cela dépasse l’entendement. C’est même, à mon sens, une trahison envers nos peuples et nos pays. Et que l’on ne vienne pas me raconter qu’au pays, il n’y a pas de démocratie, que les salaires y sont faibles, que ceci ou que cela !

Donc je persiste : Confiant confond "coco et zabrico". Mais puisqu'il soulève une toute autre question non moins pertinente, voyons de plus près ce qu'il en dit...

Dire que ceci n'est "pas normal" n'explique pas assez ce pourquoi cela est tel quel. En l'occurrence, s'il y a tant d'Africains diplômés à l'étranger, c'est surtout parce que les Blancs ont imposé en Afrique des "Gouverneurs Noirs" qui manient encore la chicotte avec au moins autant de dextérité et de cruauté que Bwana, au temps "du côté positif de la colonisation". S'il y a tant de Martiniquais surdiplômés en "Métropole", c'est parce que les meilleures opportunités de carrière sont encore scrupuleusement réservées à Zorey dans leur propre pays. Que propose notre créoliste invétéré pour que cela change ? Une incantation au retour, sans aucune stratégie promue par une masse critique de militants déterminés? Il vaut mieux qu'un seul Confiant se sacrifie à un tel échec certain...

Pour autant, si Confiant à payé d'une brillante carrière hypothéquée son militantisme aux Antilles, Um Nyobé quant à lui a payé de sa vie, cash Exclamation , son activisme politique au Cameroun. Et des centaines de milliers de Bamilékés ont été massacrés pour encore moins que les agitations intellectuelles d'un Confiant à Madinina.

Bref, s'il avait pris la parole en Françafrique, de surcroît dans les années 1970, pour le centième de fois qu'il s'est exprimé aux Antilles, Confiant serait déjà six pieds sous terre, rejoignant un incommensurable cortège de martyrs comme Diallo Telli, Ouezzin Coulibaly, Tchoudang Poemi, Ernest Ouandié, Amilcar Cabral, Norbert Zongo, etc. Par conséquent, rester en embuscade en Occident comme un Mongo Béti, sans jamais relâcher la pression sur les vrais maîtres de ces pantins qui nous saignent, m'apparaît comme une démarche encore plus efficiente que celle d'un retour presque certain au cimétière des crimes crapuleux françafricains.

Donc, au lieu de nous saoûler de créolité, Confiant pourrait joindre sa voix (au demeurant incandescente...) à celle de ceux (ex. Xavier Verschaeve) qui désignent inlassablement Bwana et ses affidés comme étant les réels responsables de cette fuite en avant d'Africains errant au monde tels des zombis, dont certains n'ont plus d'autre échappatoire que d'accumuler titres et signes extérieurs d'une réussite tellement vide de sens...

N'en déplaise à Confiant : "au pays il n'y a pas de démocratie" Exclamation Evil or Very Mad , non pas que les Nègres en soient génétiquement incapables (s'il en était besoin, je tiens à sa disposition de nombreux documentés dans l'histoire africaine qui en attestent du contraire...) ; mais parce que Bwana a décidé que les ressources naturelles d'une Afrique démocratique seraient impossible à piller. Et il a raison, une Afrique démocratique consacrerait l'exploitation de ses ressources naturelles à la prospérité matérielle des Africains, créerait des industries (hydraucarbures, filière textile du coton, filière des oléagineux, cacao et karité comme intrants de produits cosmétiques pour peaux noires, etc.) pour une transformation locale verticale de toutes ses ressources naturelles ; soient autant de centaines de milliers d'emplois qui seraient progressivement soustraits aux Occidentaux (Bolloré, Nestlé, Totalfinaelf, Bouygues, etc.) et rendus disponibles en Afrique pour tous ces diplômés africains ET afrodescendants, parfois obligés d'être les agents de sécurités des sièges sociaux rutilants de ces multinationales prédatrices...


P.S. Petite remarque (perfide) : chaque fois que l'Afrique "cède" ses ressources naturelles, à peine transformées localement, aux Occidentaux, elle leur procure presque gratuitement un gisement de valeur ajoutée dont l'extraction en Europe occupe des centaines de milliers de personnels, dans des activités économiques des plus qualifiantes. En conséquence, le solde net des emplois créées en Occident pour les Occidentaux grâce à l'Afrique est largement supérieur à celui des emplois crées en Afrique pour les Africains, grâce aux économies occidentales : ceux qui "prennent" les emplois des autres ne sont pas vraiment ceux que l'on croit...
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MessagePosté le: Mar 03 Jan 2006 22:14    Sujet du message: Répondre en citant

Salut à tous,

J'en retouve ici.
Je n'ai lu tous les posts précédent, j'ai juste eu le temps de les apercevoir.

Juste quelques mots :

A mon avis Confiant fait un peu fausse route en pensant qu'il est indispensable que les jeunes diplômés reviennent au pays.

Tout d'abord, il est nécessaire que certains cadres reviennent, mais c'est aussi en se confrontant à la compétition internationale qu'on augmentent ses compétences, qu'on élargit ses réseaux.
On peut aussi dans cette première phase s'appuyer sur la diaspora et les réseaux ainsi constituer.
La lutte de ceux qui sont migrants rejoints celle de ceux qui restent au pays? Car les uns s'appuieront sur les autres pour développer des relations politiques, culturels et économique, stratégiques etc

Ensuite, le pays a besoin pour se développer d'entrepreneur pas uniquement de têtes qui ont bien appris et de cadre. Des gens qui prennent des risques.

Pour finir, je ne pense pas que Confiant a fait un sacrifice après Science Po (cf post de Chabine a propos du commentaire de Charles). Major de Science Po, on a vraiment la possibilité de choisir.
Faire le choix d'une carrière de fonctionnaire fut-elle prestigieuse eut été un sacrifice car cela aurait consisté à abandonner ses rêves, ses projets, ses convictions.
En revanche pour revenir à ce qui est écrit plus haut l'expérience que Confiant aurait acquise dans ce métier aurait pu être bénéfique pou son pays si tant est qu'au de quelques années de ces missions on garde ses convictions.

A bientôt
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