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SUR LE TRIBALISME en AFRIQUE et son Instrumentalisation
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Chabine
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Messages: 3040

MessagePosté le: Sam 05 Nov 2005 15:29    Sujet du message: SUR LE TRIBALISME en AFRIQUE et son Instrumentalisation Répondre en citant

"L"Afrique c'est complexe" "Y'a plein d'ethnies rivales" "Guerres tribales..." "Bande de sauvages..." Shocked

Que de clichés sont véhiculés/entretenus/attisés par les puissances occidentales afin de profiter d'une division qu'elles ont la plupart du temps fomenté !!!

Je ne suis pas loin de penser que les émeutes actuelles dans les banlieues parisiennes sont le fruit des mêmes stratégies de l'ombre... C'est F-X Vershaeve qui m'a mis la puce à l'oreille dans une conférence du L'envers de la Dette, où il commentait que les milices envoyées en Afrique pour déstabiliser les régimes pas assez dociles faisaient parfois des incursions dans les banlieues françaises pour brûler quelques voitures, "car il y n'y a pas de raisons de fomenter le tribalisme seulement en Afrique"... Shocked Il faut être aveugle pour ne pas voir dans les événements actuels une tentative, pratiquement réussie, de "déchoukaj" (éviction) de Sarkozy... Les provocations au début des émeutes (grenades dans une mosquée, notamment), puis la parfaite organisation des commandos mobiles incendiant les voitures, et la disqualification du discours sécuritaire musclé qui a fait le fond de commerce politique de Sarko, tout ça est bien trop cohérent pour n'être que le fruit d'une explosion de colère spontanée dans les banlieues.

Pour revenir à l'Afrique, depuis les 1ers contacts au XVè siècle, les Occidentaux n'ont pas ménagé leurs efforts pour diviser les populations, puis jouer de ces divisions pour mieux assoir leur domination ensuite... Ces "techniques" se sont sophistiquées au XXè siècles, avec au besoin des génocides ou des guerres savamment orchestrés afin de faire place nette (Biafra, Cameroun, les 2 Congo, Rwanda...). Tous les regards sont actuellement tournés vers la Côte d'Ivoire, qui pourrait être le prochain pays sur la liste...

Il est intéressant de remonter aux sources de la balkanisation en Afrique pour mieux comprendre les mécanismes en jeu.

Cet article de la revue Peuples Noirs Peuples Africains de Mongo Beti fournit cette essentielle perspective historique...

Il ne doit pas être difficile de trouver des applications "pratiques" de ces stratégies du "DIVISER POUR MIEUX REGNER" dans chaque pays de la Françafrique...

Cet article date de 1980, mais demeure actuel (malgré le coup de vieux qu'a pris la problématique marxiste, le reste fonctionne encore) :

http://www.arts.uwa.edu.au/mongobeti/issues/pnpa18/pnpa18_03.html#haut

Nous devons la passionnante étude qu'on va lire au Groupe d'Etude des Réalités Congolaises (G.E.R.C.), qui inaugure ainsi avec nous, de quelle brillante façon, une collaboration que nous espérons infiniment durable et toujours plus fructueuse.

SUR LE TRIBALISME
G.E.R.C.

Les événements politiques de l'Afrique au sud du Sahara s'expliqueraient soit par des antagonismes tribaux, soit par la loyauté des citoyens vis-à-vis, non pas de la nation (qui n'y existerait nulle part), mais des membres de leurs tribus respectives : telle est la thèse soutenue depuis la Deuxième Guerre mondiale par la presse occidentale notamment.

De là à conclure qu'en Afrique au sud du Sahara, il n'y a pas des luttes de classes mais, plutôt, des luttes de tribus, il n'y a qu'un pas que beaucoup de leaders africains, de Nkrumah à P. Lissouba (Premier ministre du Congo 1963-1965) en passant par Senghor, n'ont pas hésité à franchir avant de faire leur autocritique. [PAGE 31]


Le courant opposé, loin d'observer une attitude de scientifique (laquelle, ici, implique une analyse des causes et des manifestations du phénomène) a opté pour la solution de facilité : la sous-estimation du phénomène. Dans les deux cas, surestimation ou sous-estimation du phénomène, il y a un problème dont l'importance ne peut être niée.


L'objet du présent travail est d'aider à la compréhension du TRIBALISME en vue de sa maîtrise théorique et pratique ; dans cette optique :


- d'une part, nous essaierons de cerner la notion de TRIBALISME en en proposant une définition qui servira de support à nos développements ultérieurs;


- d'autre part, en partant de la notion de RETRIBALISATION comme support matériel du tribalisme, il sera formulé un certain nombre de propositions tendant à présenter le tribalisme comme non seulement le produit des modalités de contact entre l'Afrique et l'extérieur, mais aussi, comme facteur de reproduction du M.P.C. (Mode de production capitaliste) avant de déboucher sur la problématique de la disparition de ce phénomène.


De ce plan, transparaît au niveau de la méthode du matérialisme historique que nous avons adoptée, le recours à « l'analyse ternaire » (apparition - développement - disparition/maintien) dans l'étude des phénomènes économiques et sociaux, seule capable de saisir ces derniers dans leur essence et, partant, d'en dégager les lois fondamentales d'évolution.



I. DEFINITION DU TRIBALISME

A l'origine du tribalisme, lorsque l'on se situe au niveau des apparences immédiates, il y a essentiellement

- les solidarités tribales;

- et les survivances au niveau du psychisme à l'ère du, M.P.C. au stade impérialiste notamment : des antagonismes et des préjugés tribaux, de même que la conscience d'appartenir à une tribu déterminée.

Par solidarités tribales, il y a lieu d'entendre tous les liens du sang qui, du fait du faible degré de développement des forces productives, caractéristiques du régime [PAGE 32] communautaire, s'avèrent nécessaires pour assurer la survie physique du groupe, ici, la tribu. Les liens du sang fondés sur la même appartenance tribale ne constituent que la forme évoluée, voire la forme suprême, de ceux fondés sur la même appartenance familiale, lignagère ou clanique. En effet, l'organisation des tribus au sein de l'Etat (royaume ou empire) va substituer à l'idéologie de l'appartenance à la tribu (droits et devoirs envers la tribu), forme de l'idéologie de la parenté, propre au régime prétributaire de type communautaire, celle de l'appartenance à l'Etat, propre au régime tributaire, grâce à la relative unité que permet la religion; d'autre part, à l'ère du M.P.C. au stade impérialiste notamment, les formes nouvelles des solidarités tribales traduisent la coexistence des modes de production précapitalistes avec le M.P.C. dominant au sein des F.E.S. (Formations Economiques et Sociales) africaines.


Les solidarités tribales en elles-mêmes ne constituent pas des manifestations de tribalisme ; elles renvoient plutôt à une étape nécessaire de l'évolution de l'humanité en rapport avec le degré de développement des forces productives. Ce n'est que dans des conditions déterminées, notamment la manière dont elles sont utilisées, exploitées consciemment par des individus ou groupes d'individus organisés que les solidarités tribales deviennent l'un des aspects multiformes du tribalisme.


Par survivance des antagonismes et des préjugés tribaux, il y a lieu d'entendre les conflits nés des divisions territoriales, des victoires militaires de certaines tribus sur d'autres, etc. ; ces souvenirs s'étant transmis d'une génération à l'autre font que le fait d'appartenir à une tribu déterminée aboutit à en reproduire automatiquement les croyances, les superstitions, etc. Ainsi, l'homme du sud du Congo (qu'il appartienne à la tribu Bembé, Vili, Lari ... ) s'estime supérieur à celui du nord (qu'il appartienne à la tribu Likouba, Mbochi, Kouyou ... ) qu'il n'hésite pas à traiter de sauvage.


Dans le sud du Congo, nombreux sont encore ceux qui pensent (donc sans que cela soit étayé par des faits matériels) que les gens du Nord sont irresponsables et moins intelligents par rapport à ceux du Sud; ce qui expliquerait nombre de difficultés économiques, politiques et sociales que connaît le Congo depuis qu'« ils » [PAGE 33] sont au pouvoir (1968). Ici, également, les antagonismes et préjugés tribaux peuvent être réduits à l'état de faits historiques de l'histoire plus globale de l'unification du pays ; en conséquence, ce n'est que dans des conditions précises, en l'occurrence, leur utilisation par des politiciens véreux soucieux de se remplir les poches et de servir les intérêts de la B.F.I. (Bourgeoisie Financière Internationale), que les antagonismes et préjugés tribaux, survivances des efforts visant à créer l'état, la nation, apparaissent comme des manifestations concrètes du tribalisme. Quant à la conscience d'appartenance à une tribu déterminée, elle a pour fondements matériels un ensemble de fais tels que la communauté de langue, d'histoire, de territoire, de pratiques religieuses, de coutumes,... qui font des individus qui les partagent, une entité culturelle distincte des autres. Dans la pratique, cette conscience peut se manifester sous forme de fierté tribale ; le sentiment de fierté tribale fait considérer au niveau individuel toute réussite d'un membre de la tribu comme la sienne propre. Ainsi, sous F. Youlou, de tribu Lari, il n'était pas rare d'entendre certains Laris, quelle que soit leur catégorie sociale (ouvriers, paysans, élèves, étudiants, lumpen-bourgeoisie, ... ) clamer : « Nous sommes au pouvoir. » Ce sentiment de fierté tribale peut également devenir une manifestation du tribalisme; sous Ngouabi (homme du Nord), beaucoup de coups d'Etat avortés ou des mouvements sporadiques de désobéissance civile avaient pour origine au niveau de la propagande l'inacceptation par leurs instigateurs, originaires du sud, d'un pouvoir du Nord. Les supporters (paysans, ouvriers, soldats, intellectuels, ... ) furent recrutés sur la base suivante : « Il est inadmissible, voire humiliant pour nous, d'être gouvernés par les sauvages du Nord. »


Dans ces conditions, le tribalisme se présente comme un ensemble de pratiques érigées généralement en méthode de gouvernement, consistant à utiliser de manière systématique les solidarités tribales, les antagonismes et préjugés tribaux, la conscience d'appartenance à une tribu déterminée, etc., survivances des superstructures des régimes économiques et sociaux précapitalistes (communautaire et tributaire) à des fins politiques. Il est à noter que la conséquence essentielle de cet ensemble de pratiques est le blocage de l'avènement de la conscience nationale et de la conscience de classe. Une telle définition, parce qu'elle permet la maîtrise théorique du TRIBALISME, base fondamentale de sa maîtrise pratique est diamétralement opposée à celle antiscientifique du Pr T. Obenga Shocked (historien, ancien ministre des Affaires Etrangères du Gouvernement Yombi) d'après laquelle, toute attitude consistant à mettre la conscience tribale à la place de la conscience nationale relèverait du tribalisme (cf. T. Obenga : « Introduction à la connaissance des peuples du Congo », Editions du Progrès, Moscou, 1973).



II. LE TRIBALISME, PRODUIT DES CONTACTS AFRIQUE-EXTERIEUR ET FACTEUR DE REPRODUCTION DU M.P.C.

Le tribalisme, pour exister, nécessite, outre des conditions matérielles (l'existence de la tribu), des conditions immatérielles (la conscience d'appartenir à une tribu déterminée, les solidarités tribales, les antagonismes et préjugés tribaux).


Au sein des royaumes et empires, les solidarités tribales, par exemple, tendent à disparaître, à devenir marginales, car, dans ces entités, la religion se substitue aux liens du sang, à la parenté, en tant qu'idéologie dominante du fait du degré de développement des forces productives.


Dès lors, le tribalisme ne pouvait naître en Afrique que dans des F.E.S. où la tribu, dépassée historiquement par rapport à l'évolution générale des sociétés humaines, refait surface.


Quels sont les facteurs qui ont permis en Afrique la réapparition de la tribu et de l'idéologie y afférente ?


Répondre à cette question, c'est étudier en dernière analyse les modalités de RETRIBALISATION de l'Afrique.

A) LE TRIBALISME, PRODUIT DE LA RETRIBALISATION DE L'AFRIQUE :


Jusqu'au VIIe siècle, date de l'invasion arabe, les contacts entre l'Afrique et le reste du monde se font entre F.E.S. autonomes, pratiquement au même niveau de développement social, économique, technique et scientifique (cf. Firmin C. Kinzounza : « Développement inégal et combiné et industrialisation des pays lumpencapitalistes » Thèse d'Etat ès Sciences Economiques, Nice, 1980 ; Chapitre III, Section 1) ; de ce fait, les guerres ne se soldent jamais par l'asservissement définitif d'un peuple par un autre : c'est ce qu'illustrent: non seulement les guerres puniques (264-146 av. J.C.), mais aussi, l'existence d'un Empereur NOIR à Rome, SEPTIMUS SEVERUS en l'an 193 ap. J.C. (cf. E. Sweeting and L. Edmond (eds) : (« African History - African American international Press, New York, 1973, p. 23) et celle d'un gouvernant BLANC Alexandre le Grand, en Egypte en 332 av. J.C.


Du Vlle aux XVe-XVIe siècles, les Arabes Musulmans occupent certaines parties de l'Afrique avant d'être relayés par les Européens chrétiens-capitalistes des XVe-XVIe siècles à nos jours. Pendant toute cette période, l'Afrique sera soumise à un processus de perte de son indépendance politique et économique.


1) La retribalisation, produit de l'expansion de l'Islam :


L'expansion de l'Islam se traduit notamment par la destruction des grands empires que furent l'Empire Soninke du Ghana, l'Empire Mandingue du Mali et l'Empire Songhai de Kawkaw dans le cas du Soudan Occidental. Dans certains cas, ce fut l'œuvre de musulmans Africains Noirs : ce fut le cas des Berbères vis-à-vis du Ghana, des Couchites (originaires de Couch) vis-à-vis du Kanem (zone de l'actuel Tchad) et des rois du Soudan Occidental vis-à-vis des états Haoussa; dans d'autres, celle des Musulmans Arabes (pour les deux cas, cf. J. Spencer Trimingham : « A History of Islam in West Africa » Oxford University Press, London, Oxford, New York, 1970); toutefois, dans les deux cas, l'histoire des états du Soudan Occidental (états du Sénégal, Empires du Ghana, du Mali, du Kawkaw, ... ) et du Soudan Central (état du Kanem-Bornou, états Haoussa, états du Baguirmi et du Ouaddaï) va être étroitement tributaire du flux et du reflux de l'Islam. Ainsi, le grand Empire Soninke du Ghana, créé bien avant le IVe siècle ap. J.C., fut pillé, détruit par le mouvement islamique des Almoravides en 1076-1077. Les conséquences en furent, entre autres, d'une part, le massacre des sujets du Ghana et la conversion obligatoire à l'Islam des survivants ; d'autre part, la chute de l'Empire et l'indépendance des chefferies (J. Spencer Trimigham : « A History... » op. cit. p. 55). Après le recouvrement de son indépendance, suite à la mort en 1087 d'Abou Bakr, leader du mouvement Almoravide, le Ghana fut non seulement réduit au niveau territorial, mais aussi pillé par les Berbères avant d'être annexé par ses voisins, les Soussous, dont le territoire ainsi agrandi devait être à son tour conquis par le Mali (la moitié du XIIIe siècle).


A chaque moment de ce processus, du fait de la dispersion, ou encore, des pillages et de la domination, les facteurs de cohésion, d'unité et d'homogénéité, préalables à la genèse de la nation, tendent à disparaître au profit des facteurs de division.


Même l'Islam qui aurait dû contribuer à l'unité nationale en tant que ciment idéologique à l'étape du M.P.T. (Mode de production tributaire), du fait qu'il n'est pas né d'une évolution interne, se trouve confiné à la classe dirigeante ainsi, dans le cas du MaIi : « Islam occupied a minor place in the organisation of the state. It had been accepted as the imperial cult and in consequence was regarded as an Islamic state by the Maghribis, but it was little practiced outside the immediate entourage of the mansa and the white trading community » (J. Spencer Trimingham : « A History of Islam in West Africa » op. cit. pp. 80-81).


Les données récentes de l'anthropologie, de l'histoire... attestent qu'à cette époque la majorité des sociétés humaines avaient connu dans leur évolution les stades suivants : familles, lignages, clans, tribus, royaumes et empires; dès lors, le pillage, voire la destruction des royaumes et empires africains, devait conduire nécessairement à la RETRIBALISATION, au blocage du processus normal d'évolution vers la nation où les solidarités familiales, lignagères, claniques et tribales deviennent secondaires, de même que les préjugés et antagonismes tribaux et la conscience d'appartenance à une tribu déterminée.


Les survivants des peuples africains Noirs pourchassés et massacrés au nom de l'Islam durent s'éparpiller et essayer de reconstituer sur d'autres aires, plus au sud, les formes de civilisations antérieures à l'expansion de l'islam (C. Williams . « The Destruction of Black Civilization Great Issues of a Race from 45000 to 2000 A.D. » Kendal/Hunt, Dubuque Iowa, 1971).


A la fin de cette période de suprématie - domination Arabe-Musulmane - l'on peut avancer que les effets des contacts Afrique-Extérieur revêtirent les formes suivantes : retribalisation, retour aux superstructures du terroir, parallèlement à la religion d'état adoptée par les classes et forces sociales dirigeantes; résurgences sous d'autres formes des particularismes locaux : dialectes, patois, coutumes... ; renforcement de l'idéologie de la parenté... Cette situation constitue une régression certaine par rapport à la phase du royaume (ou d'empire) caractéristique du M.P.T., dans le processus d'avènement de la conscience nationale et de classe.


2) Le Tribalisme, produit de l'expansion du M.P.C. :


Lorsque l'Europe renoue avec l'Afrique aux XVe-XVIe siècles, sa supériorité réside dans son organisation sociale où le féodalisme, variante inachevée du M.P.T. (cf. sur ce point : S. Amin : « Classe et nation dans l'histoire et la crise contemporaine » Minuit, Paris, 1979), a fait place au M.P.C. et non, dans une quelconque suprématie dans les domaines des armes et de la marine (cf. Firmin C. Kinzounza : « Développement inégal et combiné et industrialisation des pays lumpencapitalistes » Thèse citée, Chapitre III, section 2).


Ces contacts portent d'abord sur l'introduction du Christianisme et l'échange des produits; de même que l'Islam, le Christianisme va constituer, non pas un facteur d'unité nationale mais un facteur de plus parmi les éléments de division. Il en sera ainsi dans les royaumes noirs du XVIIe siècle dits chrétiens, du Matamba (sous la reine Nzinga notamment) et du Kongo.


Par la suite, ces contacts vont prendre rapidement la forme d'échanges de produits (en provenance de l'Europe et de l'Afrique) et des hommes (esclaves en provenance de l'Afrique); pour faire face à la demande croissante en esclaves de l'Europe chrétienne et capitaliste et à leur propre demande de produits européens, les alliances des classes au pouvoir en Afrique vont exploiter à leur profit tous les facteurs de division tant à l'intérieur que vis-à-vis des Etats voisins : conscience d'appartenance à une tribu déterminée, préjugés et antagonismes tribaux, conflits entre chrétiens et non-chrétiens... Les besoins des Blancs chrétiens-capitalistes en Nègres et ceux des classes dirigeantes africaines en produits d'importation vont aboutir à l'affaiblissement, voire à la destruction-restructuration des grands empires, royaumes et chefferies et, partant, à la retribalisation des différentes populations. Enfin, les mêmes contacts vont atteindre leurs points culminants avec le colonialisme (Conférence de Berlin, 1884-1885) et le néo-colonialisme (de 1956-1960 à nos jours). La traite négrière (fin XVe siècle - fin XIXe siècle), le travail forcé (début XXe siècle-1946), le contrôle du marché du travail et des principaux leviers de l'économie par l'alliance de classes Lumpenbourgeoisie - Forces Sociales Dominantes des régimes précapitalistes - Bourgeoisie Financière Internationale (sous la direction de cette dernière) vont créer une situation de rareté artificielle, de pénurie, à l'origine de la généralisation et de l'accélération du processus de retribalisation largement entamé par les guerres entre Etats, les divisions religieuses, les préjugés et antagonismes tribaux, etc. En effet, face à cette situation, les solidarités familiales, lignagères, claniques et tribales vont se renforcer et constituer le moyen privilégié d'éviter la disparition physique des membres de la famille, du lignage, du clan ou de la tribu. D'autre part, la politique des négriers, puis des colonialistes visant à monter certaines tribus ou certains Etats contre d'autres, bloque définitivement l'avènement de la conscience nationale, voire même de la classe, au niveau des classes et forces sociales dominées, au profit des consciences familiales, lignagères, claniques et tribales.


B) LE TRIBALISME, FACTEUR DE REPRODUCTION DU M.P.C. :


Jusqu'aux premières « révolutions industrielles » (deuxième moitié du XVIIIe siècle - XIXe siècle) à l'époque où les empires, royaumes et chefferies d'Afrique se constituaient et se reconstituaient selon les flux et les reflux de l'Islam et du Christianisme, les alliances de classes au pouvoir en Afrique, encore relativement autonomes, ont utilisé la conscience d'appartenir à une tribu déterminée. Les solidarités et fiertés tribales de même que les préjugés et antagonismes tribaux à l'intérieur comme vis-à-vis de l'extérieur, dans le sens de l'unité territoriale, voire nationale.


A partir des premières « révolutions industrielles » et surtout après la sanction juridique de leur statut de subordonnées au sein même de la division internationale du travail de type capitaliste à la Conférence de Berlin (1884-1885), les alliances de classes au pouvoir en Afrique vont utiliser la conscience d'appartenir à une tribu déterminée, les solidarités et fiertés tribales, de même que les antagonismes et préjugés tribaux dans leur lutte pour la conquête du pouvoir local sous le contrôle de la B.F.I.


Après la Deuxième Guerre mondiale, lors du vaste mouvement de décolonisation qui devait aboutir aux indépendances juridiques des années 1956-1960, les anciennes puissances colonisatrices (France, Grande-Bretagne et Belgique notamment) utiliseront la conscience d'appartenir à une tribu déterminée, les solidarités et fiertés tribales, de même que les préjugés et antagonismes tribaux pour imposer aux peuples africains ainsi divisés, leurs hommes de paille; ce sera la première application systématique du tribalisme.


Après les indépendances juridiques de 1956-1960, les alliances de classes au pouvoir en Afrique au sud du Sahara (lumpenbourgeoisie avec ses composantes bureaucratique, politique, militaire, compradore, voire industrielle et bancaire comme au Nigéria et au Kenya; F.S.D. des régimes précapitalistes : chefs de familles, de lignages, de clans, de tribus, de même que les griots, les sorciers, les féticheurs, l'aristocratie religieuse... ; B.F.I..) dirigées par la B.F.I., ont utilisé et utilise systématiquement cette méthode. C'est pourquoi, si la notion n'est apparue dans les milieux politique, journalistique et universitaire qu'à l'époque du néo-colonialisme, la réalité, elle, existait bien avant ainsi que nous l'avons montré. Dans ces conditions, à l'époque contemporaine, les classes dirigeantes africaines alliées à la B.F.I. pour la défense des intérêts impérialistes n'ont aucun intérêt à combattre le tribalisme, bien au contraire. L'« idéologie tribaliste » (cf. Guy Landry Hazoume : « Idéologies tribalistes et nation : le cas dahoméen » Présence Africaine, 1973) tend à présenter le tribalisme comme la contradiction principale et relègue donc au second plan la lutte contre l'impérialisme qui passe par la lutte contre ses éléments locaux (Lumpen bourgeoisie et F.S.D. des régimes précapitalistes) au pouvoir et non au pouvoir; d'autre part, les solidarités tribales et les antagonismes tribaux de l'époque précapitaliste et coloniale (à distinguer du tribalisme) permettent aux pouvoirs en place d'exercer de fortes ponctions sur les revenus des citoyens sans crainte d'un mouvement populaire du type août 1963 au Congo; ainsi, au Congo, sous le régime de Yombi (1977-1979), à partir d'octobre 1978, en plus de l'impôt normal sur les revenus, les citoyens Congolais furent soumis au régime d'un mois de retard dans la perception des rémunérations de leur travail (ce qui correspondait à un prêt sans intérêts à l'Etat) mais aussi au paiement tous les trois mois de 20 % de leur salaire (pour les salaires supérieurs à 600 francs ou 30 000 francs C.FA.), et 10 % (pour les salaires inférieurs à 30 000 francs C.F.A.).


Dans le cadre ainsi défini, le tribalisme est nié et combattu dans le discours officiel, mais pratiqué, parfois ouvertement, parfois de manière voilée selon le flux et le reflux des forces réactionnaires. Ainsi, au Congo, la phase 1963-1965 est celle du reflux des pratiques tribalistes : par un mouvement populaire le peuple congolais réussit à chasser le pouvoir pro-impérialiste de Fulbert Youlou, surmontant ses divisions tribales, religieuses, etc. Sans direction autonome, ce vaste mouvement populaire sera vite récupéré par la réaction à partir de 1965 ; 1966-1968 et 1977-1979 sont des phases du flux du tribalisme : les forces réactionnaires érigent ouvertement le tribalisme en méthode de gouvernement, même si, dans les discours officiels, des appels à l'unité nationale, à la lutte contre le tribalisme, etc., sont régulièrement lancés.


En conséquence, le tribalisme, en tant que méthode de gouvernement, dans les pays lumpencapitalistes d'Afrique, revêt au stade impérialiste du M.P.C. un caractère structurel : il est lié au système même qui signifie pénurie, misère pour la grande majorité et bombance, gaspillage pour la minorité.



III. PERSPECTIVES

Les germes du tribalisme apparaissent en Afrique avec le vaste mouvement de retribalisation qui y a lieu du VIIe siècle à la Conférence de Berlin (1884-1885) à l'époque où, dans la marche irréversible de l'humanité des clans vers la nation, certains peuples ont déjà réuni les conditions nécessaires à l'accession au dernier stade.


En effet, la retribalisation de l'Afrique renforce la conscience d'appartenance à une tribu déterminée, les solidarités tribales, de même que les antagonismes et préjugés tribaux, à un moment où ceux-ci ne se justifient plus, eu égard au niveau de développement de forces productives au niveau mondial, et apparaissent donc, dans le cadre du développement inégal et combiné de type capitaliste à l'échelle internationale, comme des survivances des superstructures des régimes précapitalistes ; en d'autres termes, l'Humanité possède les moyens scientifiques et technologiques de combattre les liens du sang par le développement des forces productives à un niveau tel que les solidarités familales, lignagères, claniques, tribales et nationales peuvent faire place aux seules solidarités de classe (défense des intérêts de classe).


L'érection du tribalisme en méthode de gouvernement remonte aux années de la pénétration coloniale ; cette étape ayant été préparée par la retribalisation et la réapparition des liens du sang comme idéologie dominante. En conséquence fondé matériellement sur la retribalisation, le tribalisme apparaît également comme produit et facteur de reproduction du M.P.C. à l'échelle mondiale, dans la phase actuelle du M.P.C., celle de l'impérialisme; dès lors, le tribalisme ne peut disparaître qu'avec la disparition de la domination impérialiste de l'Afrique. La lutte politico-militaire contre l'impérialisme nécessitera l'unité de classes et forces sociales de toutes les tribus ayant les mêmes intérêts minimum et permettra, de ce fait, de transcender la conscience tribale au profit de la conscience nationale et de la conscience de classe ; cette unité se renforcera au cours de la lutte pour l'indépendance économique, préalable à la disparition de la pénurie à l'origine du maintien et du renforcement des liens familiaux, claniques et tribaux dans le cadre du D.I.C. du type capitaliste dans les pays lumpencapitalistes. L'avènement d'une nouvelle alliance de classes anti-impérialistes et la satisfaction des besoins fondamentaux des citoyens (emploi, logement, santé, éducation, loisirs ... ) vont constituer les bases politiques et économiques de destruction du tribalisme. La conscience d'appartenance à une tribu déterminée, les solidarités tribales de même que les préjugés et antagonismes tribaux subsisteront comme survivances, dans le psychisme des individus pendant encore quelque temps ; néanmoins, ces superstructures n'auront aucune incidence sur les conditions matérielles de vie des citoyens, de la même manière que longtemps après avoir créé les conditions matérielles d'égalité entre l'homme et la femme sous le socialisme, il se trouvera encore quelques attardés aux attitudes sexistes.


G.E.R.C.


SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
(ouvrages cités et non cités)
S. AMIN : « Classe et nation dans l'histoire et la crise contemporaine », Minuit, Paris, 1979.


Cheikh ANTA DIOP : « L'Afrique noire précoloniale », Présence Africaine, Paris, 1960.


G.L. HAZOUME : « Idéologies tribalistes et nation en Afrique - Le cas dahoméen », Présence Africaine, Paris, 1972.


Ben Yosef JOCHANNAN : « Black man of the Nile and his family - African foundations of European civilization and Thought », Alkebul Lan Books Associates, New York, 1972.


Firmin C. KINZOUNZA : « Développement inégal et combiné et industrialisation des pays lumpencapitalistes », Thèse d'Etat ès Sciences Eco., Nice, 1980.


J. SPENCER TRIMINGHAM : « A History of Islam in West Africa », Oxford University Press, New York, 1973.


T. OBENGA: « Introduction à la connaissance des peuples du Congo », Editions du Progrès, Moscou, 1973.


Chancellor WILLIAMS : « The destruction of black civilization - Great issues of a race from 4500 B.C. to 2000 A.D. » Kendal/Hunt, Dubuque (Iowa), 1971.
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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MessagePosté le: Sam 05 Nov 2005 16:03    Sujet du message: Rwanda : un génocide oublié Répondre en citant

Une application "pratique" de la retribalisation de l'AFrique est le sinistre exemple du RWANDA. F.X. Vershaeve le décortique sur le lien suivant :

http://www.bibliotheque-sonore.org/afrique/rwanda/index.html

Extraits :

Citation:
Entre avril et juin 1994, plus d'un million de personnes ont été tuées en 100 jours au Rwanda parce qu'elles n'appartenaient pas à la "bonne race". Les Tutsis, fichés ou identifiés au faciès (selon les préjugés répandus), ont été systématiquement exterminés, des vieillards aux nourrissons. Les opposants Hutus qui ne voulaient pas participer aux massacres ont également été sauvagement massacrés. Ce génocide prévisible, et qui aurait pu être empêché, a été commis avec la complicité des autorités françaises.
(...)
Introduction, par Raphaël Granvaud, Survie Marseille (1/8 ) Durée : 05'52''

« Pierre Vidal Naquet a montré, dans "Les assassins de la mémoire" que le négationisme du génocide juif, et sa version soft, le révisionnisme, sont des formes déguisées et modernes de l'antisémitisme et une continuation symbolique du génocide. Il s'agit de tuer une seconde fois. Par la parole. Et de maintenir vivante l'idée mortifère selon laquelle Auschwitz serait finalement une ultime ruse du complot juif. Pour ce qui concerne le génocide des Tutsis, le négationisme et le révisionnisme sont portés par des acteurs aux motivations diverses. Il peut s'agir d'une adhésion franche ou d'une complaisance par rapport à l'idéologie ethniste qui a conduit au génocide. Cela peut résulter également d'une volonté d'occulter le rôle qu'on joué les plus hautes autorités politiques et militaires de la France dans ce génocide. (...) »
(...)

Génocide rwandais : les responsabilités françaises (2/8 ) Durée : 46'28''

« Le génocide des Tutsis, qu'on nous présente comme un combat préhistorique entre ethnies sauvages est en fait un instrument de guerre totale extraordinairement sophistiqué. C'est l'invention de la quatrième arme de destruction massive au vingtième siècle, après les armes chimiques pendant la guerre de 1914, l'arme nucléaire pendant la guerre de 1945, puis les essais d'armes bactériologiques, notamment en Afrique du Sud. La France est non seulement complice de ce crime abominable, mais on peut penser sérieusement qu'elle en est co-actrice, co-initiatrice.
(...)
En novembre 1994, j'avais publié un livre qui s'intitulait "Complicité de génocide" (l'éditeur avait rajouté un point d'interrogation qui ne s'imposait pas vraiment). On savait que la France avait été l'allié intégral d'un régime raciste, qui entre 1990 et 1994 avait commencé des massacres tests de plusieurs milliers de personnes. On savait que la France avait soutenu à fond ce régime, on savait que la France ... »
(...)

Volonté de génocide ? (6/8 ) Durée : 03'06''

« Dans quelle mesure y a-t'il eu volonté de génocide et de qui ? C'est difficile de répondre pour plusieurs raisons. La première, c'est la manière dont j'ai conclu ma présentation. Je vous ai dit : "dans ces cas là, on met le génocide entre parenthèses". C'est très important de comprendre cela. C'est le fond du problème. L'ancien responsable des Khmers rouges disait : "moi, je menais un combat nationaliste. Et dans ces cas là, je mets le génocide entre parenthèses". Le directeur du renseignement militaire français dit : "moi, j'exfiltre Carlos. C'est un boulot très important. Dans ces cas-là, le nettoyage ethnique ou le génocide des gens du sud Soudan, je mets ça entre parenthèses".

Donc la première hypothèse, et probablement la plus probable, c'est que la France avait des objectifs très déterminés au Rwanda. Elle faisait une guerre. On ne sait pas encore pourquoi, mais elle la faisait totalement. Elle faisait une guerre totale. Et à partir de là, comme le génocide (comme disait Mitterrand), ça n'a pas trop d'importance, ce n'est pas une variable qui rentre en ligne de compte. C'est à dire qu'on a des objectifs et que ces objectifs passent par le génocide. Ce n'est pas qu'on veuille le génocide, c'est qu'on s'en fout. (...) »


Cas d'école en Côte d'ivoire (7/8 ) Durée : 01'21''

« La Côte d'ivoire est un sujet très compliqué, qui a plusieurs composantes. Je ne vais pas en traiter longuement, car cela mériterait une conférence sur ce seul sujet. Il y a quand même une chose évidente. Les méthodes dont je vous parle se sont répandues dans le monde. Elles sont enseignées en Afrique. Gabriel Periez a témoigné que des officiers français qui étaient venus enseigner il y a quelques temps à l'école de Bouaké (école militaire où l'on forme des militaires africains), étaient venus avec des manuels de Lacheroy des années 50 sous le bras. Par conséquent, si l'on trouve aujourd'hui des méthodes de guerre, de milice, de manipulation, en Côte d'ivoire, ce n'est pas forcément un accident. Un des conseillers de Gbagbo est l'ancien conseiller à la sécurité de Moboutou, qui lui-même, avait été formé par le général Lacaze et toute cette école. Tout cela est un peu complexe, parce que ces méthodes n'appartiennent maintenant plus à personne. Vous pouvez avoir des gens qui deviennent les ennemis de la France ou de Chirac et qui se mettent à les employer.

_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
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berton007
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MessagePosté le: Sam 05 Nov 2005 16:22    Sujet du message: Répondre en citant

Message edite.

Berton007, apprends a lire et a analyser les infos a ta disposition.
Sinon abstiens toi une derniere fois pour toute...
Un avertissement t'avais deja ete donne, et c'est le dernier que je te donne aujourd'hui.

ARDIN.
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Chabine
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MessagePosté le: Sam 05 Nov 2005 18:40    Sujet du message: Répondre en citant

Un exemple criant : le CONGO BRAZZAVILLE

http://www.kametrenaissance.com/Congo-Brazzaville1.html

Afrique, Congo : Ethnie et Nation
Par Diogène Senny, militant panafricain et membre de l'Association KEMIT basé à Toulouse (France). Date :17/11/03

Depuis le début de la dernière décennie (90), le théâtre de tragédie et de misère que donne le Congo (Brazzaville) suscite beaucoup de réactions. Ainsi, l'on a assisté autant à des analyses sérieuses, autant on a eu droit à des fantaisies et affabulations de la part des observateurs et spécialistes de tout poils soi-disant du Congo.

Le plus souvent, ces derniers font recours à des arguments simplistes en se basant sur les événements de 1959 qu'ils qualifient de "tragédie fondatrice" avec une dose inavouée du déterminisme dans le drame congolais. Sans le vouloir ou sciemment, ces analyses confortent l'idée des saigneurs de guerre (les uns actuellement au pouvoir, les autres ayant pris le chemin de l'exil) et des fantômes de la segmentation du Congo qui consiste à centrer les origines des conflits successifs essentiellement sur le terrain ethnique afin de mieux manipuler et de rallier les populations à leur cause sordide.

Nous constatons pour notre part que si cette analyse a souvent fait allègrement son chemin, c'est d'une part à cause de l'instrumentalisation résultant à la politique d'obscurantisme dans laquelle le peuple congolais par de-là le peuple africain a toujours baigné et, d'autre part, par la méconnaissance à la fois du contexte et de la composition des forces en conflit de 1959 par les jeunes générations. C'est pourquoi, un bref rappel de cet aspect de notre histoire s'impose pour mieux tordre le coup à cette analyse féerique.

Sous l'instigation de Maurice DAMONGO-DADET, ancien conseiller de l'Union française, originaire du nord pourtant, mais membre éminent de l'UDDIA présidé par l'abbé Fulbert YOULOU lui même originaire du sud, la défection du député YAMBO du MSA présidé par OPAGAULT originaire du nord permet à l'abbé F. YOULOU d'accéder à la présidence de la République. Ce refus de manipulation politicienne par le MSA éclate les affrontements entre les partisans de OPANGAULT (MSA) et ceux de YOULOU (UDDIA). Nous sommes bien en présence de la lutte pour le pouvoir à l'origine du conflit.

"A Pointe-Noire, on assiste à l'affrontement entre les militants de B. THEOUSSE (MSA) et ceux de S. TCHITCHELLE alors que tous sont de l'ethnie Vili.

Dans le pool et à Brazzaville, les militants de YOULOU (UDDIA) affrontent ceux de OPANGAULT, de KANOUKOUNOU, de BIKOUMOU, (MSA)...

A Ouesso, les partisans de SAMORY (MSA) se battent contre ceux de SAMBA (UDDIA), originaires tous de Sangha.

Dans la Bouenza, les partisans de BOUENDE (MSA) affrontent ceux de KIMBOUALA et MAMPASSI (UDDIA), alors qu'ils sont tous natifs de Mouyondzi.

A Dolisie, les partisans de KIKOUNGA-NGOT (MSA) et de SATHOUD (UDDIA), pourtant tous du Niari, s'affrontent.

Dans la Cuvette, alors que les militants de l'UDDIA font refuge à Makoua, c'est H. ITOUA (UDDIA) originaire de la région qui leur offre protection.

Dans les plateaux, tous pourtant Tékés, les partisans de P. GANDZION (UDDIA) affrontent ceux de F. MBANI (MSA)".

Comme dans les conflits de 93, 97 et 98-99…, il est clair que sans un mobile politique à la base ou plus exactement sans une instrumentalisation politicienne, les groupes ethniques ne se sont jamais dressés les uns contre les autres. Le Congolais, comme l'ensemble du peuple Africain, doit savoir la vérité et voir la justice s'appliquer un jour pour désigner les responsables de ces kyrielles de souffrances auxquelles il est soumis.

Si l'objectivité nous commande d'admettre la forte dominance ethnique du Congo, il est archi-faux de soutenir sur la base de ce seul argument fantasmagorique que ce facteur est la source de tous nos problèmes et met plus que jamais à mal le processus de la construction d'une véritable Nation congolaise. Processus incontournable vers la construction d'un véritable Etat Africain continental digne, prospère et fier.

Sinon, comment expliquer que les pays comme les Etats-Unis et l'Afrique du Sud, constitués de plusieurs races et dont chacune d'elle est composée, dans certains cas, des ethnies et chaque ethnie de sous-ethnie… fassent souvent preuve d'une unité aussi forte en dépit des problèmes de coexistence constatés ici et là.

Le Professeur Abel Goumba nous apprend que "Le tribalisme (le racisme ou le scélariste) est un enfant qui ne connait que ses parents et sa maison familiale parce qu'il n'a jamais rien vu, rien entendu, il ne soupçonne même pas l'existence d'autres familles, peut être plus heureuse ou plus malheureuse que la sienne . C'est un égoïste inconscient . Cette myopie intellectuelle ne lui fait percevoir le vrai, le bien, la vérité que chez lui" il poursuit en disant " Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le tribalisme est le fait des intellectuels, des cadres, des élites, notamment des intellectuels révolutionnaires au bord de la Seine, bourgeois (au bord de l'Oubangui en Afrique)".

Il n'existe nulle part au monde de nation mono-ethnique constituée exclusivement des êtres issus d'une même et pure origine culturelle, historique... User à de telles assertions, c'est faire à la fois l'escamotage du désir immodéré des saigneurs de guerre à contrôler la rente pétrolière qui est pourtant le mobile essentiel sinon fondamental des conflits et la responsabilité des ex-puissances coloniales que l'africaniste François-Xavier Verschave qualifie par le néologisme : Françafrique, qui est ni plus ni moins que le néocolonialisme (cf. Noir Silence - F-X. Verschave - éd. les arènes).

Ainsi, nous savons tous que le tribalisme ou l'ethnisme ne sont pas des fatalités pour le peuple afriacain, leur remède est simple et d'ailleurs connu : c'est la mise en avant par les gouvernants des principes universels et objectifs dans la gestion de la chose publique qui sont : La Compétence, L'intégrité, Le Patriotisme…

Nous savons aussi que, comme dans la quasi-totalité des pays africains, cela s'explique par un déficit criard de Leaders Rassembleurs imbus par Un Nationalisme Patriotique Panafricain. Et Non Un Nationalisme Patriotard Ethnique.

Quoiqu'il arrive, comme le chantait celui qui avait su retranscrire dans la musique les attentes des Congolais, Franklin Boukaka : ce sont les masses qui font l'histoire. Le peuple congolais au même titre que le peuple africain dans son entièreté saura la vérité car l'histoire nous montre qu'on ne peut pas tout le temps bâillonner un peuple en s'attribuant le glaive de la foi et de la justice.
_________________
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Sam 05 Nov 2005 19:31    Sujet du message: Répondre en citant

Le débat sur les ethnies est vicié à la base.

Pourquoi parle t'on d'ethnie en afrique et pas en europe ? Parce qu'on se refusait à qualifier les peuples que les colons ont trouvé de Nations. Il fallait trouver un terme pour les classer mais quelques grades en dessous de la nation...donc l'ethnie...remarquez on n'a jamais parlé d'ethnie en france...mais en fait....si on remonte pas bien loin...Les cultures régionales en france correspondent pas mal à la défninition de l'ethnie en afrique. (langue, culture, endogamie, rites, territoires en commun)

L'ethnie on s'en sert pour déprécier...Meme les chinois et les Viets l'on compris...ils se sont des crées des ethnies chez eux...En général des peuples minoritaires qu'on veut soumettre...

En revanche à leur arrivée amerique du sud devant les pyramides Incas...Les colons sont tellement sur le cul par rapport à certains trucs que le mot ethnie est tres rarement employé...on parle d'un empire, de civilisation....

Mais les petites peuplades paumées d'amazonie...ouais ca c'est des ethnies ! Wink

Bref l'ethnie est un concept colonial qui a une seule vocation dominer !!

Le drame c'est quand ce concept faux à la base est repris par la cible elle-même. Le concept de creux devient tangible... l'ethnie devient quelque chose de fort..Mais tout ca ne tient pas sur grand chose....

Y a de bons trucs là dessus qui ont été ecris par des ethnologues ! Wink Wink C'est vrai que c'est du grand art pour un ethnologue de parler de la non exsitence de l'ethnie mais y en a qui l'on fait..

Elikia M'bokolo et jean loup amselle..."au coeur de l'ethnie"....rien que l'article intitulé "a chacun son bambara" c'est révélateur...
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GrandKrao
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MessagePosté le: Sam 05 Nov 2005 19:42    Sujet du message: Répondre en citant

Pour faire face à cette plaie , il serait bien que les africains puisent en parler entre eux de ces "préjugées" qu'ils ont les uns sur les autres, la fuite en avant qui consiste à tout mettre sur le dos de l'européen(il aurait créer le tribalisme dixit çà et là) ne nous conduira pas vers une dimunition de ce phénomène bien au contraire!

Il serait bien que les nouveaux dirigeants africains(mis à part les mamouths placé par les pays européens depuis l'indépendance) soient assez courageux pour pouvoir le dire, le dénoncer ou appeler à un débat sur ce problème qui conduit au chaos dans beaucoup de pays africains, hélas!
Citation:

...sans un mobile politique à la base ou plus exactement sans une instrumentalisation politicienne, les groupes ethniques ne se sont jamais dressés les uns contre les autres....

Quoi! cela voudrait il dire qu'il n'y a jamais eu des guerres précoloniale en afrique?? ça je ne le crois pas, il n' ya pas que les blancs qui racontent l'histoire de l'afrique noire, nos grands parents aussi et ce qu'ils nous racontent ne sont pas forcement des inventions mais des histoires rapportées aussi par leurs ascendants aussi!!

Citation:


Le Professeur Abel Goumba nous apprend que "Le tribalisme (le racisme ou le scélariste) est un enfant qui ne connait que ses parents et sa maison familiale parce qu'il n'a jamais rien vu, rien entendu, il ne soupçonne même pas l'existence d'autres familles, peut être plus heureuse ou plus malheureuse que la sienne . C'est un égoïste inconscient . Cette myopie intellectuelle ne lui fait percevoir le vrai, le bien, la vérité que chez lui" il poursuit en disant " Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le tribalisme est le fait des intellectuels, des cadres, des élites, notamment des intellectuels révolutionnaires au bord de la Seine, bourgeois (au bord de l'Oubangui en Afrique)".


AH!! quand même un d'entre eux reconnait qu'ils (les intellectuels) sont les grands manipulteurs de foules en afrique qu'ils conduisent vers le tribalisme,ils sont souvent les cerveaux de ces dérives, et pourtant ils jouent les saints penseurs quand ils sont en europe!!!

Citation:

....Il n'existe nulle part au monde de nation mono-ethnique constituée exclusivement des êtres issus d'une même et pure origine culturelle, historique... User à de telles assertions, c'est faire à la fois l'escamotage du désir immodéré des saigneurs de guerre à contrôler la rente pétrolière qui est pourtant le mobile essentiel sinon fondamental des conflits et la responsabilité des ex-puissances coloniales que l'africaniste François-Xavier Verschave qualifie par le néologisme : Françafrique, qui est ni plus ni moins que le néocolonialisme (cf. Noir Silence - F-X. Verschave - éd. les arènes).


hum!!! le japon peut être!!!??? oui c'est vrai il faut se rappeler que les occidentaux et nos dictacteurs ne sont pas mains blanches dans cette affaire!

Quoiqu'il en soit le tribalisme a encore de beaux jours devant lui en afrique!
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GrandKrao
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MessagePosté le: Sam 05 Nov 2005 20:10    Sujet du message: Répondre en citant

Benny Da B' a écrit:

Le débat sur les ethnies est vicié à la base.

Pourquoi parle t'on d'ethnie en afrique et pas en europe ?

oh! tu peux taper sur internet guerre en ex yougoslavie ,bon voilà lis, en yougoslavie ils sont blancs et c'est en europe, ci-dessous:

http://www.balkans.eu.org/article1979.html

"...« Lors de la formation du Groupe 99, le Monténégro était le seul pays où les principales tendances politiques et sociales correspondaient aux idées qui avaient réuni le groupe (à l’exception de la Slovénie qui pour les raisons linguistiques ne s’est pas intéressée au projet). Nous considerons, par ailleurs, que le Monténégro peut, avec ses spécificités geopolitiques et multi-ethniques, représenter un pont de coopération entre tous ces peuples malheureux qui ont fait la guerre récemment. »..."
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GUIDILOU
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MessagePosté le: Sam 05 Nov 2005 21:38    Sujet du message: Répondre en citant

La lecture du texte de Mongo Béti me laisse sur ma faim .Tout au plus il permet de se faire une idée du "tribalisme" au Congo . Ces analyses pêchent souvent par l' excés de généralisation .La pertinence du phénomène tribal dépend des zones géographiques , de l'histoire , de la religion , des traditions en vigueur etc .Les déclarations à l' emporte-pièce que l' on fait sur ces sujets continuent à obscurcir le débat.
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Chabine
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 02:08    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
La lecture du texte de Mongo Béti me laisse sur ma faim .Tout au plus il permet de se faire une idée du "tribalisme" au Congo . Ces analyses pêchent souvent par l' excés de généralisation .La pertinence du phénomène tribal dépend des zones géographiques , de l'histoire , de la religion , des traditions en vigueur etc .Les déclarations à l' emporte-pièce que l' on fait sur ces sujets continuent à obscurcir le débat.


Tu connais le sujet mieux que moi, je pose juste la problématique. Le forum est là pour échanger des idées et pour enrichir le débat, et c'est tant mieux.
Etant complètement extérieure à cette problématique du tribalisme, mon but était d'ouvrir le débat sur ce point. Peut-être celà a-t-il déjà été fait, et dans ce cas, le grand sage Dogon (OGO Wink ) ne devrait pas tarder à se rappeler à mon bon souvenir...

Merci en tous cas de m'aider à avancer sur ce terrain ô combien miné
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Chabine
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 04:06    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.monde-diplomatique.fr/1994/07/COQUERY_VIDROVITCH/583.html


Du bon usage de l’ethnicité...
LE MONDE DIPLOMATIQUE | juillet 1994


En quelques années, notamment sous l’influence des conflits dans l’ex-Yougoslavie, le concept d’« ethnie » s’est imposé sur la scène médiatique. Mais il faut toujours se méfier des termes que l’on emploie trop facilement...

Par Catherine Coquery-Vidrovitch
professeur à l’université Paris-VII-Denis diderot et CNRS.


« Ethnie », « ethnicité » : voici des mots qui servent aujourd’hui à tout, donc à rien. Les commentateurs les utilisent le plus souvent à tort et à travers. Il paraît urgent de remettre un peu d’ordre afin de savoir ce que l’on veut dire, quel concept se cache derrière le mot. Sait-on, d’abord, l’histoire du terme « ethnie » ? Il serait apparu en 1787. Les variations de sens vont, en deux siècles, passer d’un extrême à l’autre, tantôt laudatif, tantôt péjoratif. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, le sens était aussi précis qu’il est oublié aujourd’hui : celui de « païen » (dictionnaire Littré). Les « ethnies » étaient les peuples non chrétiens : autant dire, à l’époque, les sauvages (la seule « civilisation » alors digne de ce nom étant la civilisation judéo-chrétienne...). C’est dans les années 1880, avec l’apparition de l’impérialisme colonial, que le mot est récupéré par l’ethnographie (le métier d’ethnologue apparaît en 1870). Le concept d’« ethnie » est alors popularisé par les scientifiques allemands, à partir d’etnikum ; on quitte, pour désigner les « non-civilisés », le domaine strictement religieux ; mais, à travers les thèses pseudo-scientifiques en vogue à l’époque, une confusion évidente s’établit entre les sens racial, linguistique et psychosocial. Changement de cap au temps des décolonisations, vers 1950 : les coloniaux ayant usé et abusé du mot « tribu » pour décrire les peuples au- tochtones, celui-ci a fini par prendre, en Afrique noire, une connotation péjorative (mais le mot demeure usuel au Maghreb, où il sert toujours à désigner les groupements nomades). Les « anthropologues » (lui aussi mot noble, puisqu’il affirme étymologiquement une science de l’homme) redécouvrirent alors le mot « ethnie ». Il fut régénéré en Afrique noire, lié à l’idée que ces peuples précoloniaux avaient, comme les autres, une histoire, aussi digne d’intérêt que les autres. Mais d’où vient qu’aujourd’hui tout ce qui a trait à l’ethnicité soit, à nouveau, implicitement synonyme de sauvagerie ? C’est parce qu’on utilise le même mot pour désigner un contenu différent suivant les temps de l’histoire. Le « sentiment ethnique » tel que compris par les historiens, c’est tout simplement le fait national précolonial. Il désigne un moment bien particulier : celui qui précède la conquête. Les peuples alors indépendants ont connu, à leur façon mais comme ailleurs, un processus de constitution de « nations (1) », c’est-à-dire la conscience d’appartenir à une communauté linguistique, culturelle et politique héritée d’un passé commun. Mais, bien sûr, toute collectivité soucieuse de légitimer son histoire était prompte à la réinterpréter idéologiquement au nom d’une « parenté sociale » rêvée ou reconstituée à travers des « mythes d’origine » (tous seraient plus ou moins descendus du même ancêtre). A l’époque coloniale, un double courant consolida ces vues : d’une part, l’ethnographie coloniale fut trop contente de figer ces réalités mouvantes à l’intérieur de territoires stables, propres à faciliter dénombrements, levée de l’impôt et recrutements de travailleurs : les « ethnies » devinrent « tribus » - ce qui permettait doublement d’évacuer l’idée de « nation », domaine réservé de l’Etat occidental. D’autre part, le rejet du modèle blanc incita les Africains à entrer dans ce jeu : l’oppression favorisa la quête désespérée d’un ré-enracinement identitaire ; le sentiment ethnique devint revendication de leur différence : il se rigidifia, voire s’inventa comme autonome et ancien. Apparition du tribalisme ALORS intervint l’indépendance, avec ses premières velléités de démocratisation, à travers des Constitutions et des modèles importés d’Europe et manipulés par les politiques à des fins « modernes » : pour devenir représentant du peuple, il fallait d’abord être élu. Quel que soit le bien-fondé de leurs intentions, les candidats firent appel à toutes les références possibles ; un argument commode fut puisé dans l’histoire : nous sommes un même peuple, nous avons le même passé, « je suis de la même ethnie que vous » : c’est ce que les anglophones, plus judicieusement que les francophones, n’ont pas appelé « ethnicité », mais « régionalisme » et « tribalisme », car c’est à ce moment-là, et là seulement, qu’apparaît le « tribalisme », c’est-à-dire la manipulation de référents précoloniaux refabriqués à des fins de politique moderne. « Ethnie » précoloniale, « ethnie » aujourd’hui ? On ne désigne plus du tout la même réalité. Il serait temps de le comprendre. Est-ce à dire que le sentiment ethnique n’existe pas ? Si, bien sûr, et c’est même un des réflexes sociaux les plus partagés du monde, hélas ! Cela n’a rien de spécifiquement africain. Ce n’est d’ailleurs pas en Afrique que les sociologues ont commencé à l’étudier, mais à l’autre extrémité des réalités sociales, au coeur du monde développé : dans les grandes villes américaines de l’entre-deux-guerres. Ce fut le propre de l’« école de Chicago », constituée de sociologues attentifs à l’étude concrète de terrain, quand des populations disparates par leur passé, par leur langue, par leur culture et par leur projet se trouvaient objectivement contraintes de vivre ensemble, à l’occasion des grandes migrations urbaines du « creuset culturel » américain. La ville de Chicago fut passée au crible. On a intérêt à relire ces grands précurseurs. C’est vrai, certains de leurs concepts ont vieilli, et, surtout, sûrs de leur supériorité alors incontestée de « Blancs », ils n’auraient pas eu l’idée de donner à leurs observations un sens universel. Mais on ne peut qu’être frappé aujourd’hui par l’évidence qu’à quelques mots près tout ce qu’ils racontent s’adapte aussi bien aux « nationalités » yougoslaves qu’aux phénomènes africains contemporains. D’Ernest Burgess à Louis Wirth, les sociologues de Chicago nous apprennent que ce n’est pas l’ethnie qui est à l’origine du culturel, mais bien le contraire (2). En ville, chacun arrive de sa communauté d’origine en situation de faiblesse relative ; les nouveaux immigrants, comme les vieux citadins ressentent le besoin de se protéger les uns des autres : très vite, après une première réaction, qui peut être de simple curiosité, les nouveaux vont apparaître aux anciens comme une menace, par leur nombre, par leur quête d’emplois, par leur culture. Les groupes vont s’affronter dans un maelström d’actions et de réactions d’où vont naître et se renforcer, de part et d’autre, de façon parfois très différenciée, les sentiments ethniques : chacun se trouve pris dans un collectif et incité à adopter une conduite de groupe ; de celui-ci ils doivent accepter les lois pour être reconnus par leurs pairs. L’enjeu : prendre le pouvoir QUE l’affaire ait été d’abord étudiée en ville n’est pas indifférent. C’est même la marque d’un phé- nomène exclusivement contemporain. Car la ville est devenue, partout, la place de pouvoir déterminante. Or l’enjeu est bien celui de la prise du pouvoir. Même si les phénomènes « ethniques » contemporains sont aussi violents dans les campagnes, c’est en ville qu’ils ont été sécrétés, et c’est de la ville qu’ils viennent, diffusés dans le pays tout entier à partir des enjeux (politiques, économiques) qui surgissent désormais tous en ville (en Afrique comme ailleurs). D’où une série de séquences d’adaptation dont les étapes n’aboutissent pas nécessairement à l’assimilation, mais peuvent, au contraire, déboucher sur la haine raciale. C’est, en définitive, et partout, de racisme qu’il s’agit, et non d’ethnicité - mot ambigu, dont l’ambiguïté même permet de masquer, sous des allures culturelles, des phénomènes de nature politique. Or c’est le racisme qui engendre les pogroms et qui aboutit à des conduites de génocide : c’est une pure construction idéologique où, comble de l’absurde, c’est soi-même que l’on finit par définir comme les autres, c’est-à-dire ceux qui vivent ensemble depuis des siècles, qui parlent la même langue et ont hérité la même culture (Serbes et Croates, Tutsis et Hutus). Ce n’est pas un problème « ethnique » - qu’il le veuille ou non, connoté dans l’esprit du commentateur par un présupposé racial ou, au mieux ( !), religieux - mais, bel et bien, en pleine modernité, la manipulation féroce des pulsions et des conduites de groupes dans une lutte aiguë pour le pouvoir d’Etat.

Catherine Coquery-Vidrovitch.


(l) Cf. Basil Davidson, The Black Man’s Burden, Africa and the Curse of the Nation-State, James Currey, Londres, 1992. (le Monde diplomatique, mars 1994, p. 26).
(2) Cf., entre autres, Robert E. Park et Ernest W. Burgess, The City, The University of Chicago Press, Chicago et Londres, première édition 1925 (cinquième impression 1958) ; Louis Wirth, The Ghetto, ibid., 1928 (dixième impression 1969) ; James F. Short Jr (sous la direction de), The Social Fabric of the Metropolis, ibid., 1971 ; Roderick D. McKenzie, On Human Ecology (sous la direction d’Amos H. Hawley), ibid., 1968, et Yves Grafmeyer et Isaac Joseph, l’Ecole de Chicago. Naissance de l’écologie urbaine, Le Champ urbain, Paris, 1971. * Professeur à l’université Paris-VII- Denis-Diderot et CNRS.

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"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 08:42    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine a écrit:
Tu connais le sujet mieux que moi, je pose juste la problématique. Le forum est là pour échanger des idées et pour enrichir le débat, et c'est tant mieux. Etant complètement extérieure à cette problématique du tribalisme, mon but était d'ouvrir le débat sur ce point. Peut-être celà a-t-il déjà été fait, et dans ce cas, le grand sage Dogon (OGO ) ne devrait pas tarder à se rappeler à mon bon souvenir...

Il reste tout de même à GUIDILOU à dire précisément ce qui est constitutif de "déclarations à l'emporte-pièce" et à montrer en quoi cela "continue à obscurcir le débat". Dans ce qu'il a écrit, pour le moment, il y a un jugement, mais il y manque ce qui étaye ce jugement...

Quant à l'article de Coquery-Vidrovitch, je le trouve vraiment intéressant. Mais je pense que le livre de Jean-Loup Amselle et Elykia M'bokolo est encore plus consistant : "Au coeur de l'ethnie, ethnie, tribalisme et Etat en Afrique", éd. La Découverte/Poche, 1999. Et me rejouis d'observer qu'il a été réédité récemment (dispo. à la FNAC Les Halles...).
D'un point de vue plus radicalement épistémologique, il y a le génialissime ouvrage de V.Y. Mudimbé, "L'odeur du père. Essai sur des limites de la science et de la vie en Afrique Noire", éd. Présence Africaine, 1982. Comme je vois que tu ne réchignes pas à te coltiner les textes mêmes les plus ardus, tu serais vraiment comblée avec celui-ci en particulier (mais l'autre ci-dessus aussi)...

Petit extrait du Mudimbé : "[...] où passe la ligne de démarcation entre l'histoire et la sociologie, dès que l'on ne tient plus compte de la dimension diachronie-synchronie? Quelles justifications scientifiques donner à la coexistence de la sociologie et de l'ethnologie, mis à part le fait de la vocation impériale de l'Occident qui fonde l'ethnologie comme "une science des communautés, des groupements centrés sur des motivations traditionnalistes"? [...]" P52

Succintement : pour moi l'ethnie est une invention épistémique de Blancs pour traiter de réalités sociétales non-occidentales, telle que les millions de Swahili sont une "ethnie" tandis que les milliers de Corses sont un peuple/nation ; tout comme les Basques, Serbes, Croates, Tessinois, etc.
En conséquence, l'ethnologie renseigne généralement de ce que pensent les Blancs des autres, en les tenant fermement à distance de cette altérité ; plutôt que cette "science" n'instruit de son prétendu objet. Ce discours, au fond, ne me concerne pas, même s'il feint d'être concerné par moi...
Pour autant, est bel et bien réelle (et non simplement idéelle) l'intériorisation du discours ethnologique par ceux-là même qui en principe n'en étaient pas les destinataires. Le sentiment ethnique existe en Afrique, tout comme le racisme (sans race) est prégnant en Occident. Ses effets politiques en attestent largement. Comprendre les mécanismes historiques et discursifs de cette intériorisation pour l'extirper, la neutraliser, en vue d'ouvrir l'Afrique et les Africains à une meilleure connaissance radicale d'eux-mêmes, par eux-mêmes : voici des préoccupations vraiment bandantes...

Esquisse : Laminée par la supériorité militaire occidentale, l'Afrique est sortie (?) exsangue de la Colonisation. Les réalités sociétales autochntones ont dépéri comme peau de chagrin, pour se cristalliser dans des lieux microptiques réels et imaginaires surdéterminés par des réflexes autodéfensifs, voire autarciques. Ces lieux administrés par les Colons et leurs Gouverneurs noirs, amalgamés dans des ectoplasmes d'Etats, figurent d'abord l'état de déliquescence où sa rencontre avec la mission civilisatrice judéo-chrétienne a laissé l'Afrique...

P.S. J'y reviendrai peut-être. Mais là il faut que je file...
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ARDIN
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 10:49    Sujet du message: Répondre en citant

Salut!

Je trouve aussi l’article de Catherine Coquery-Vidrovitch interessant, mais je ne suis pas d’accord avec elle sur sa conclusion.
Catherine Coquery-Vidrovitch a ecrit:
Citation:
C’est, en définitive, et partout, de racisme qu’il s’agit, et non d’ethnicité - mot ambigu, dont l’ambiguïté même permet de masquer, sous des allures culturelles, des phénomènes de nature politique. Or c’est le racisme qui engendre les pogroms et qui aboutit à des conduites de génocide : c’est une pure construction idéologique où, comble de l’absurde, c’est soi-même que l’on finit par définir comme les autres, c’est-à-dire ceux qui vivent ensemble depuis des siècles, qui parlent la même langue et ont hérité la même culture (Serbes et Croates, Tutsis et Hutus). Ce n’est pas un problème « ethnique » - qu’il le veuille ou non, connoté dans l’esprit du commentateur par un présupposé racial ou, au mieux ( !), religieux - mais, bel et bien, en pleine modernité, la manipulation féroce des pulsions et des conduites de groupes dans une lutte aiguë pour le pouvoir d’Etat.

L’ethnisme ou le tribalisme n’est pas assimilable au racisme, mais il en porte certains caracteres.
Les lumineuses reflexions de Jean-Paul Sartre sur la question juive nous aident a cet egard a en percevoir la difference et en meme temps a en appronfondir l’analyse de l’ethnisme. En adaptant cette reflexion a cette occurrence, on peut dire en effet que l’ethnisme n’est autre chose qu’une pensee; c’est fondamentalement une passion. Par certains cotes il est moins violent que le racisme: un ethnisme invetere combattra de toutes ses forces un marriage inter-ethnique, mais il n’eprouvera aucune repulsion a avoir des rapports intimes avec une femme de “l’ethnie-ennemie”. En revanche, il transmettra a sa descendance le mepris de l’autre ethnie.
Mais comme le racisme, l’ethnisme est une representation pervertie de l’autre parce qu’il appartient a une communaute socio-culturelle differente, mais qui abhorre quelques fois par simple contagion “hereditaire”, par pur atavisme culturel, est represente sous ses traits les moins flatteurs: tel personne de telle ethnie est mechante et vindicative, fourbe ou voleur, pingre ou malotru, ivrogne et paresseux, prompt a vous deposer de vos biens, a tirer le meilleur parti de vos moindres faiblesses, etc…
Il ne faut pas confondre ethnisme et ethnicite; tribalisme et tribalite. La tribalite est, comme l’ethnicite, le sentiment legitime d’une irreductible appurtenance a une communaute socio-culturelle historiquement constituee. On a parle a cet egard de “tribalisme primaire” ou “primitif” , entendant par la un phenomene de solidarite autour d’un certain nombre de valeurs caracteristiques du terroir dont on est issu.
L’ethnicisme, ou le tribalisme, nait soit d’une volonte d’affirmation conquerante par la negation des autres, soit d’une volonte de se sauver de l’aneantissement par une reaction de defense qui elle-meme peut se muer en une volonte de conquete. C’est aussi la conscience aigue d’une identite exaltee ou d’une existence contestee. Il se manifeste generalement comme la reaction d’une communaute socio-culturelle contre l’hostilite affichee d’une autre communaute ethnique.
OGOTEMMELI a ecrit:
Citation:
Succintement : pour moi l'ethnie est une invention épistémique de Blancs pour traiter de réalités sociétales non-occidentales, telle que les millions de Swahili sont une "ethnie" tandis que les milliers de Corses sont un peuple/nation ; tout comme les Basques, Serbes, Croates, Tessinois, etc.
En conséquence, l'ethnologie renseigne généralement de ce que pensent les Blancs des autres, en les tenant fermement à distance de cette altérité ; plutôt que cette "science" n'instruit de son prétendu objet. Ce discours, au fond, ne me concerne pas, même s'il feint d'être concerné par moi...

C’est pourquoi, je pense que l’ethnisme ou le tribalisme, ne decoule pas d’une donnee historique objective, mais d’une representation sublime de soi et d’une construction enlaidie de l’ethnie objet de notre mepris. C’est en definitive une pseudo-ideologie bon marche pour citoyens incultes et non une ideologie comme elle le dit.

PS: Comme OGOTEMMELI, je reviendrai plus tard sur son instrumentalisation et les eventuelles solutions a apporter. A toi Chabine!
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 17:46    Sujet du message: Répondre en citant

Pour moi il faut arrêter d'utiliser le concept d'ethnie, arrêter d'employer ce mot même!

Elles n'ont pas plus de sens en afrique qu'ailleurs. Ce sont des peuples. Point barre. L'ethnologue ne fait en définitive que le sociologie. Il y a la sociologie de l'ici et de l'ailleurs.

Il est d'ailleurs marrant de voir que le mot ethnie lui même est employé en afrique dans bien des sens différents, preuve que cela ne recoupe pas une réalité scientifique concrete. En CI par exemple, si tu demandes à quelqu'un "c'est quoi ton ethnie"...il comprend quelle langue tu parles ? C'est à çà qu'il répond. Je parle mon ethnie ! C'est l'expression d'usage.

Ca ne veut pas dire que tu sais pour autant d'ou il vient...ni qu'il t'a dit de quel groupe culturel il se sent appartenir.

Et c'est marrant de voir que cette conception de l'ethnie = la langue est typiquement française et très influencé par le modèle centralisateur français.

On a utilisé EXACTEMENT les mêmes méthodes ici et en france pour éradiquer les langues régionales. Les bretons et les baoulés ont tous connu le bonnet d'âne et l'encouragement à la délation de ses petits camarades qui ne parlaient pas français dans la cour de récréation.

Mais pour autant, dans des pays de colonisation anglophone...c'est un autre conception qui s'est appliquée. . .

Et c'est très révélateur qu'on ait parlé de patois en France et d'ethnie en afrique (remarquez que les deux termes avaient des connotation péjoratives). Il fallait les déclasser tous les deux par rapport aux nations mais on ne pouvait pas non plus les mettre sur le même pied d'égalite...pensez donc...WinkWink

Accepter de réfléchir en terme d'ethnie c'est donner raison aux créateurs de ce concept qui ne voyaient pas à l'époque en afrique des peuples dignes d'être traité de Nations (L'ethnologie est né au même moment ou en Europe s'amorçait le grand mouvement des Etats-Nations).

Le drâme bien souvent en afrique c'est que l'Ethnie est un ressort implacable qui fonctionne presque à tout coup, de manière quasi automatique. Quel politicien médiocre sur le continent n'a jamais utilisé ce ressort quand il traverse un phase difficile. Et hop, je te finance un truc dans mon village et je te nomme deux ou trois type de mon ethnie à des postes juteux...et c'est reparti comme en 14 !

Pourtant on sait tous que dans de nombreux pays africains, la "pureté ethnique" donc est un leurre tant les métissages sont grands.

Tiens un site qui perso me fait bondir:

http://www.ethnonet-africa.org/

On y fait une lecture de tout ce qui se passe en afrique en terme ethnique... SadSad Il suffit de mettre un pays et de mettre stratification politique pour avoir la liste du gouvernement et des personnalités importantes en terme ethnique !!!

Mais à t'on déjà vu ce genre de site sur la France, l'angleterre, les USA...qui se soucie que machin soit vendéen et bidule alsacien...en quoi est ce que çà a un intérêt par rapport à la mission qu'il a à accomplir.

Pourquoi ce genre de site sur l'afrique ?? Et pour démontrer quoi ????

Ca me fout en rogne rien que d'avoir réouvert cette page ...
Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil

Sous couvert de vouloir mieux comprendre les conflits ethniques (sic!) on ne fait à travers que renforcer des notions qui sont pour autant vraiment discutable !!!!

Essayer pour vous amuser de refuser de répondre à la question : "c'est quoi ton ethnie" en face d'un occidental peu au fait de l'afrique...l'expérience est extrêment interressante car il s'en trouve réellement perturbé...Dites lui OK je te répondrais dès que tu m'auras toi de quelle ethnie tu es ? WinkWink

Ce qui est vraiment désolant dans tout ce débat c'est que ce concept est remis en cause depuis pas mal de temps maintenant (comme le montre OGOTEMELLI) mais que ca n'a aucune échos ni en occident et même pire surtout pas en afrique ...SadSadSad

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GUIDILOU
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 17:58    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques définitions .
Clan : groupe d' individus issus d' un ancêtre commun .
Tribu : groupe humain présentant une unité culturelle , dont les membres sous l' autorité d'un chef vivent sur un même territoire .
Ethnie : groupement humain caractérisé par une même culture , une même langue .

Nation : communauté humaine caractérisée par la conscience de son identité historique ou culturelle et formant une entité politique . (Source : Précis Hachette) .

Famille < clan < tribu <éthnie < nation telle est l' imbrication des structures qui nous a été présentée à l' école primaire au Sénégal.Ces termes ne représentent pas un danger en soi mais il devient aux mains de quelques arrivistes un outil de destabilasation de la société à des fins personnelles .
A mon avis il serait intéressant d' étudier ces questions sous ces rapports :

-la formation des éthnies au cours de l' histoire
- Catholicisme / éthnie ; Islam/éthnie ; Religions traditionnelles / éthnies etc
-faire une étude comparative avec l'Asie
- se pencher par exemple sur les éthnies françaises : Basques , Bretons , Corses etc
- l' idéologie contruite sur ces données
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" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
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Chabine
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 18:06    Sujet du message: Répondre en citant

Benny Da B' a écrit:
Tiens un site qui perso me fait bondir:

http://www.ethnonet-africa.org/

On y fait une lecture de tout ce qui se passe en afrique en terme ethnique... SadSad Il suffit de mettre un pays et de mettre stratification politique pour avoir la liste du gouvernement et des personnalités importantes en terme ethnique !!!

Mais à t'on déjà vu ce genre de site sur la France, l'angleterre, les USA...qui se soucie que machin soit vendéen et bidule alsacien...en quoi est ce que çà a un intérêt par rapport à la mission qu'il a à accomplir.

Pourquoi ce genre de site sur l'afrique ?? Et pour démontrer quoi ????


En France, on se soucie quand même de savoir quels politiques sont juifs... (antisémitisme gaulois, quand tu nous tiens !!! Twisted Evil )

Pour ma part, si quelqu'un a un site recensant les appartenances des hommes politiques Occidentaux aux nombreuses sociétés secrètes essaimées de par le monde, je trouverais ça déjà nettement plus instructif... Confused

Du genre : "quelle est ta LOGE ?" plutôt que "quelle est ton ethnie ?"... Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil

Pour ma part, quand j'étais en France, j'appartenais à l'ethnie des "filles des îles"... (pas d'UNE île déterminée : DES îles... Evil or Very Mad )
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 18:45    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
Quelques définitions .
Clan : groupe d' individus issus d' un ancêtre commun .
Tribu : groupe humain présentant une unité culturelle , dont les membres sous l' autorité d'un chef vivent sur un même territoire .
Ethnie : groupement humain caractérisé par une même culture , une même langue .
Nation : communauté humaine caractérisée par la conscience de son identité historique ou culturelle et formant une entité politique . (Source : Précis Hachette) .
Famille < clan < tribu <éthnie < nation telle est l' imbrication des structures qui nous a été présentée à l' école primaire au Sénégal.Ces termes ne représentent pas un danger en soi mais il devient aux mains de quelques arrivistes un outil de destabilasation de la société à des fins personnelles.

Heu, GUIDILOU, ces définitions vraisemblablement te satisfont. C'est loin d'être le cas pour tout le monde.

- Selon moi, les membres d'une société politique sont des citoyens. Tandis qu'une nation est l'ensemble de générations de personnes liées par leur filiation à un territoire donné. Il peut y avoir une superposition de l'espace d'une société politique avec le territoire d'une nation. Mais, contrairement aux apparences ce cas est très rare. Ce n'est certainement pas celui de la Suisse, des Royaumes-Unis, de la Belgique, des Etats-Unis, voire de la France...

- Dans la mesure où il y a un chef de Tribu, cette catégorie n'est-elle pas aussi une "entité politique"? Dans ce cas, à moins que la tribu ne soit pas consciente de son "unité culturelle", qu'est-ce qui la distingue de nation au regard de la définition que tu en donnes?

- si ethnie est une affaire de communauté de culture et de langue, puis-je considérer que Français est également une ethnie?
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GUIDILOU
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 19:10    Sujet du message: Répondre en citant

OGotemmeli ce sont les définitions que donne MON DICO certes nous pouvons y opposer les nôtres . C'est bien connu chaque chercheur crée son vocabulaire , définit un champ lexical propre et espère rallier ces confrères à sa cause .C'est ce qui mène à de longs débats sémantiques .
J' avoue que j'ai perdu le goût de ces précisions . Mon propos aujourd'hui est surtout d'essayer à travers nos langues nationales d'analyser notre monde .
Je t'accorde que ces termes peuvent recevoir diverses définitions selon qu'on s'intéresse aux sciences politiques , à la sociologie , à l' anthropologie etc
La famille même peut être perçue comme une" entité pollitique".

Citation:
puis-je considérer que Français est également une ethnie?

ne t'en prives pas .
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 19:14    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
Quelques définitions .
Ethnie : groupement humain caractérisé par une même culture , une même langue .


Question: Au rwanda, les Hutus et les Tutsis partagent pourtant la même langue et la même culture, pourquoi alors avoir parlé de guerre ethnique là bas ?

Je préfère déminer le terrain tout de suite en disant que c'est une vraie question et pas une provocation WinkWink Je ne suis pas un expert de cette région de l'Afrique.

Ou sont les frontières entre les ethnies ? C'est vraiment pas évident sur le terrain.

Et dans ta classification, pourquoi dans les pays occidentaux on a zappé clan, tribu et ethnie pour ne conserver que Famille et Nation. Ou plus exactement pourquoi ces micro-distinctions devraient elles être l'apanage de l'Afrique ?

A moins qu'on veuille la maintenir dans ce stéréotype bien décrit par Chabine en ouverture de ce topic...l'afrique c'est compliqué, guerres tribales, pleins d'ethnies, etc...

L'Ethnie est un bel et bien un concept "idéologique" au sens ou il véhicule un but idéologique derrière....dévaloriser, discriminer pour mieux asservir...si on a une nation en façe de soi...on lui fait la guerre et on conquiert son territoire...si on a des ethnies...pas de question philosophique à se poser...on peut impunément coloniser car on considère que l'ethnie ne peut être comparé aux nations (donc les nations occidentales n'avaient aucun états d'âmes à coloniser des peuplades sauvages africaines qui ne méritaient pas qu'on leur accorde les "droits de la guerre" classique en cours en Europe à cett époque)

Enfin, un retour à l’étymologie est édifiant.

Le manuel Les notions clés de l’ethnologie rappelle que : « Le terme ethnie est dérivée du grec ethnos, par lequel les grecs anciens désignaient l’ensemble des peuples qui n’étaient pas organisés en cités (polis) ainsi que, plus largement, les groupes d’êtres vivants, humains ou animaux qui vivaient ensemble »

Maintenant, si on est d'accord que l'ethnie est un concept piégeux...l'autre question c'est : Comment en sortir sur le continent ?? Et là, y a du boulot ! SadSad



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GUIDILOU
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 19:59    Sujet du message: Répondre en citant

Benny Da B' keep cool pour terminer avec ce débat je rappelle que le fondateur de l' école française d' éthnologie est Lévy-Bruhl le chantre de "La mentalité primitive, prélogique "etc ...

Si tu veux mon sentiment sur ce sujet , les termes ne sont jamais neutres et l'usage de ces termes comme grille de lecture de la politique africaine répond à une volonté de dénigrer le continent . Il faut aussi souligner qu'il a une collision entre les intérêt de quelques politologues(et politiciens) occidentaux et des arrivistes Africains .
Dès que l'on parle d' Afrique tous les termes sont permis (cf " la politique du Ventre " de Bayard , les écrits du C E A N etc )

Je prèfère concentrer mes efforts à enrichir ma langue :le wolof plutôt de faire des querelles sémantiques .

PS : j'ai tenu à donner ces définitions car il est important de savoir de quoi on parle et jusqu'à preuve du contraire le dico reste une référence pour définir un terme quel qu'il soit .
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 20:06    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:

PS : j'ai tenu à donner ces définitions car il est important de savoir de quoi on parle et jusqu'à preuve du contraire le dico reste une référence pour définir un terme quel qu'il soit .


OK je te comprends.

Mais sur des concepts un peu compliqué les dicos ne sont pas à l'abri de te donner tout simplement la vision la plus communément admise d'une notion sans pour autant s'attacher au fond. Et surtout le dico est le dernier à "bouger" sur une notion donc ca peut être des archaismes qui demeurent. En n'utilisant plus le mot "Ethnie" on peut le faire sortir du dictionnaire Wink Wink
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ARDIN
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MessagePosté le: Lun 07 Nov 2005 09:13    Sujet du message: Répondre en citant

Benny Da B' a écrit:
GUIDILOU a écrit:

PS : j'ai tenu à donner ces définitions car il est important de savoir de quoi on parle et jusqu'à preuve du contraire le dico reste une référence pour définir un terme quel qu'il soit .


OK je te comprends.

Mais sur des concepts un peu compliqué les dicos ne sont pas à l'abri de te donner tout simplement la vision la plus communément admise d'une notion sans pour autant s'attacher au fond. Et surtout le dico est le dernier à "bouger" sur une notion donc ca peut être des archaismes qui demeurent. En n'utilisant plus le mot "Ethnie" on peut le faire sortir du dictionnaire Wink Wink

Voila le piege dans lequel nous sommes tombes en adoptant le paradigme intellectuel et la langue de l’autre. La question semantique se pose au niveau de tous les problemes que voulons resoudre; c’est ce qui fait la force des gens comme les ethnologues, les anthropologues et les “Petre-Grenouilleau, c’est parce que nous nous enfermons dans leur schemas d’interpretation.
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ARDIN
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MessagePosté le: Lun 07 Nov 2005 11:09    Sujet du message: Répondre en citant

Benny Da B' a ecrit:
Citation:
Maintenant, si on est d'accord que l'ethnie est un concept piégeux...l'autre question c'est : Comment en sortir sur le continent ?? Et là, y a du boulot !


Ethnie: bouc emissaire!!!

Contre le tribalisme ou l’ethnisme, le seul adversaire authentique demeure le democrate, pas celui que nous affectionnons et admirons sous d’autres cieux, mais celui qui accepte le pluralisme sous tous ses aspects, qui sait que des formations socio-culturelles differentes peuvent coexister sans vouloir la mort les unes des autres, sans vouloir l’eclatement de la nation; en s’enrichissant mutuellement, en travaillant ensemble a la realisation d’un destin que le hasard de l’histoire a voulu qu’il fut commun. Car nous devons reconnaitre qu’il n’ya pas d’ethnie ou de tribu genetiquement taree ou mauvaise, ni congenitalement parfaite et bonne. Il n’ya que des individus crapules ou honnetes, paresseux ou travailleurs. Chaque groupe socio-culturel contient ce qu’il ya de meilleur et de pire parmi les humains. Une fois qu’on l’a compris, la coexistence devient facile et il n’est plus question alors que de “l’amenagement des differences”.
Le reste est question de repere culturel, l’ethnie doit demeurer un referentiel culturel, si elle est envisagee sous le rapport de depassement politique pour se concevoir aisement a la faveur d’une emergence des solidarities d’idees qui enjambment les clivages ethniques, et de la conscience de la primaute de l’idee et de la conscience nationale.

Il nous faut nous engager dans la quete d’un modele democratique acheve, tout en sachant qu’il y a toujours un decalage entre le modele theorique qui meuble nos representations abstraites et l’experience concrete de la democratie avec ses regles subtiles et ses contraintes, les desseins contradictories des acteurs et les pesanteurs qui lui infligent d’inevitables limites. Pour cela, il faut developper une culture democratique(un point qui pourrait faire l’objet de tout un topic)
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Lun 07 Nov 2005 11:23    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN,

Pour enchainer sur ce que tu dis, je me permet de donner deux références d'articles que je trouve interressants.

Il s'agit de:

L’Afrique au défi de l’Etat pluricommunautaire

http://www.monde-diplomatique.fr/2003/12/MICHALON/10884

et de :

Pour la suppression de l’élection présidentielle en Afrique

http://www.monde-diplomatique.fr/1998/01/MICHALON/9770

Ces refexions, sans être une panacée propose une vision justement des etats pluricommunautaires africains et de la faillite des modèles démocratiques à l'occidentale dans ces pays.

En effet, le suffrage universel direct à la française dans les pays africains francophones par exemple ne peut qu'encourager l'ethnisme..puisqu'il se base sur la loi du plus fort, la loi du plus grand nombre. En gros si t'es d'une ethnie "minoritaire" dans ces pays t'as le choix entre subir la loi du plus fort tout le temps ou la rebellion...et c'est bien le mode de réprésentation et le modèle démocratique qui est en cause car il pousse à çà.
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MessagePosté le: Lun 07 Nov 2005 11:26    Sujet du message: Répondre en citant

Benny Da B' a écrit:
ARDIN,

Pour enchainer sur ce que tu dis, je me permet de donner deux références d'articles que je trouve interressants.

Il s'agit de:

L’Afrique au défi de l’Etat pluricommunautaire

http://www.monde-diplomatique.fr/2003/12/MICHALON/10884

et de :

Pour la suppression de l’élection présidentielle en Afrique

http://www.monde-diplomatique.fr/1998/01/MICHALON/9770

Ces refexions, sans être une panacée propose une vision justement des etats pluricommunautaires africains et de la faillite des modèles démocratiques à l'occidentale dans ces pays.

En effet, le suffrage universel direct à la française dans les pays africains francophones par exemple ne peut qu'encourager l'ethnisme..puisqu'il se base sur la loi du plus fort, la loi du plus grand nombre. En gros si t'es d'une ethnie "minoritaire" dans ces pays t'as le choix entre subir la loi du plus fort tout le temps ou la rebellion...et c'est bien le mode de réprésentation et le modèle démocratique qui est en cause car il pousse à çà.


Merci, j'y reviendrais plus tard, surtout sur le deuxieme lien qui vient de me faire sursauter.
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GUIDILOU
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MessagePosté le: Lun 07 Nov 2005 12:31    Sujet du message: Répondre en citant

Ardin " la démocratie existe en Afrique depuis l' arbre à palabres " (Senghor dixit) . Le ferment même de nos cultures est démocratique .La recherche du consensus à travers les palabres traduit le souci du respect des minorités anticipant sur l' époque moderne .
Nous ignorons très souvent nos traditions politiques ce qui mène à la valorisation du seul modèle étudié : l' occidental .
La Monarchie au Sénégal était constitutionnelle bien avant la France par ex .Les "esclaves" ( jaam)étaient représentés et jouaient un rôle politique.
(cf les oeuvres de CAD et l' excellent ouvrage d' Abdoulaye Diop " La société Wolof "

Les concepts de "kal " , "gàmmu" ("cousin à plaisanterie" je prèfère traduire "frère à plaisanterie") et de "maslaa : agir de façon à favoriser une bonne entente " participent de la volonté de pacifier l' espace socio-politique .

La langue d' autrui ne pourra jamais convenir pour exprimer nos réalités .IL est temps d' exprimer nos pensées sur la politique à travers nos langues nationales en réactualisant les termes etc
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"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

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ARDIN
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MessagePosté le: Lun 07 Nov 2005 12:36    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
Ardin " la démocratie existe en Afrique depuis l' arbre à palabres " (Senghor dixit) . Le ferment même de nos cultures est démocratique .La recherche du consensus à travers les palabres traduit le souci du respect des minorités anticipant sur l' époque moderne .
Nous ignorons très souvent nos traditions politiques ce qui mène à la valorisation du seul modèle étudié : l' occidental .
La Monarchie au Sénégal était constitutionnelle bien avant la France par ex .Les "esclaves" ( jaam)étaient représentés et jouaient un rôle politique.
(cf les oeuvres de CAD et l' excellent ouvrage d' Abdoulaye Diop " La société Wolof ".
Les concepts de "kal " , "gàmmu" ("cousin à plaisanterie" je prèfère traduire "frère à plaisanterie") et de "maslaa : agir de façon à favoriser une bonne entente " participent de la volonté de pacifier l' espace socio-politique .


Merci GUIDILOU, je le sais. Ca n'a pourtant pas empecher les Senegalais de croupir pendant 20 ans sous la dictature Senghor, et apres, celle de Diouf, et de subir aujourd'hui les surencheres de Wade.
J'ai parler, plus haut, de developper la culture de la democratie, de notre democratie, celle qui existe en Afrique depuis l'aube des temps, et que la surenchere des paradigmes et la demagogie des politiques ont mis en veilleuse.
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GUIDILOU
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MessagePosté le: Lun 07 Nov 2005 12:51    Sujet du message: Répondre en citant

La dictature au Sénégal est une vue de l' esprit . Tes propos n' engagent que toi . La liberté politique qui existe au Sénégal tu t' en rendras compte le jour où tu y mettras les pieds . Bienvenue .
J' espère que le débat ne va pas tourner autour de Senghor et du Sénégal .
C'est en France au contact d' autres Africains que j' ai pu me faire une idée de ce que recouvre le mot "ethnies" comment elles conditionnent jusqu'aux liens amicaux .Chaque pays a ses spécificités .
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ARDIN
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MessagePosté le: Lun 07 Nov 2005 13:00    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
La dictature au Sénégal est une vue de l' esprit . Tes propos n' engagent que toi . La liberté politique qui existe au Sénégal tu t' en rendras compte le jour où tu y mettras les pieds . Bienvenue .
J' espère que le débat ne va pas tourner autour de Senghor et du Sénégal .
C'est en France au contact d' autres Africains que j' ai pu me faire une idée de ce que recouvre le mot "ethnies" comment elles conditionnent jusqu'aux liens amicaux .Chaque pays a ses spécificités .


La parenthese que tu as ouverte est donc fermee, comme je l'ai je reviendrai plus tard sur ce que Benni a dit plus haut et je tenterai d'articuler ce que tu dis et les exigences de l'heure actuelle.
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MessagePosté le: Lun 07 Nov 2005 13:01    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN a écrit:
GUIDILOU a écrit:
La dictature au Sénégal est une vue de l' esprit . Tes propos n' engagent que toi . La liberté politique qui existe au Sénégal tu t' en rendras compte le jour où tu y mettras les pieds . Bienvenue .
J' espère que le débat ne va pas tourner autour de Senghor et du Sénégal .
C'est en France au contact d' autres Africains que j' ai pu me faire une idée de ce que recouvre le mot "ethnies" comment elles conditionnent jusqu'aux liens amicaux .Chaque pays a ses spécificités .


La parenthese que tu as ouverte est donc fermee, comme je l'ai dit, je reviendrai plus tard sur ce que Benny a dit plus haut et je tenterai d'articuler ce que tu dis et les exigences de l'heure actuelle.

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Olmeque
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MessagePosté le: Lun 07 Nov 2005 20:12    Sujet du message: Répondre en citant

[quote="GUIDILOU"]Ardin " la démocratie existe en Afrique depuis l' arbre à palabres " (Senghor dixit) . Le ferment même de nos cultures est démocratique .La recherche du consensus à travers les palabres traduit le souci du respect des minorités anticipant sur l' époque moderne .
Nous ignorons très souvent nos traditions politiques ce qui mène à la valorisation du seul modèle étudié : l' occidental .
La Monarchie au Sénégal était constitutionnelle bien avant la France par ex .Les "esclaves" ( jaam)étaient représentés et jouaient un rôle politique.
(cf les oeuvres de CAD et l' excellent ouvrage d' Abdoulaye Diop " La société Wolof "

Les concepts de "kal " , "gàmmu" ("cousin à plaisanterie" je prèfère traduire "frère à plaisanterie") et de "maslaa : agir de façon à favoriser une bonne entente " participent de la volonté de pacifier l' espace socio-politique .

La langue d' autrui ne pourra jamais convenir pour exprimer nos réalités .IL est temps d' exprimer nos pensées sur la politique à travers nos langues nationales en réactualisant les termes etc[/quote]
[quote="GUIDILOU"]Ardin " la démocratie existe en Afrique depuis l' arbre à palabres " (Senghor dixit) . Le ferment même de nos cultures est démocratique .La recherche du consensus à travers les palabres traduit le souci du respect des minorités anticipant sur l' époque moderne .
Nous ignorons très souvent nos traditions politiques ce qui mène à la valorisation du seul modèle étudié : l' occidental .
La Monarchie au Sénégal était constitutionnelle bien avant la France par ex .Les "esclaves" ( jaam)étaient représentés et jouaient un rôle politique.
(cf les oeuvres de CAD et l' excellent ouvrage d' Abdoulaye Diop " La société Wolof "

Les concepts de "kal " , "gàmmu" ("cousin à plaisanterie" je prèfère traduire "frère à plaisanterie") et de "maslaa : agir de façon à favoriser une bonne entente " participent de la volonté de pacifier l' espace socio-politique .

La langue d' autrui ne pourra jamais convenir pour exprimer nos réalités .IL est temps d' exprimer nos pensées sur la politique à travers nos langues nationales en réactualisant les termes etc[/quote]

100% d accord avec toi Guidillou; les occidentaux ne pourront jamais nous decrire comme nous sommes , justement parce que c'Est un oeil exterieur trainant pas mal de préjugé. De meme je n'aime pas Afrik, noir,... je prefere kam ou fara fin ou n'importe lequel terme propre a nous kemit.Dans les definitions du dictionnaire , je suis encore d'Accord avec toi, meme si ce n'est pas pour les memes raisons, t'a ecris que la nation a conscience d'Etre une entité...ca me semble vrai pour certains du continent, meme si c'Est un terme occidental, y en a qui me semble sont sortie de la vision traditionnel; au mali, il y a une expression qui veut dire mokoya (humanité, savoir vivre, civilité); pour ce qu'il s'est passé au Rwanda, les commentaires de la société ont été qu'ils ne se sont pas comportés en humain. De memes pour les afrontement au Congo qui ont donné des faits de cannibalisme...Ou les afrontements la quasi-totalité des afrontements sur le contnient. Je sais bien que derriere les rebelles ou les loyalistes qui prennet la population en otage, il y a toujours au moins une main occidentale qui soutient au moins un des deux camps.Mais je ne suis pas choqué par tes propos Guidilou et parfois malheureusement les journalistes francais ont raisons sur le sujet (il y a juste qu'ils se gardent bien de dire pkoi ce RAZ de la memoire de ces peuples), actuellement à mon avis, les hutus et tutsis et d'autres...sont des ethnies, parce qu'elles sont devenus ce qu'on attendait d'elles, des groupes sans conscience (en tout cas sorti de nos modeles de morale). Ce que je veux dire, c'Est que ce terme a été fabriqué en occident pour les autres peuples avec un peu de mepris, et que ca s'applique maintenant à certains chez nous parce qu'ils sont devenus des produits ou des bon éleves de cette meme ideologie (ex:les pro-occidents, les pauvres gens qui n'ont pas acces à leducation, meme traditionnel, les bountys...)....tant qu'on ne se reaproprie pas notre identité, nous ne pourrons pas juger de ce qui nous parrait acceptable ou innacceptable selon notre humanité, on sera toujours SUJET à...
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MessagePosté le: Lun 21 Nov 2005 20:30    Sujet du message: Répondre en citant

Benny Da B’ a ecrit:
Citation:
ARDIN,

Pour enchainer sur ce que tu dis, je me permet de donner deux références d'articles que je trouve interressants.

Il s'agit de:

L’Afrique au défi de l’Etat pluricommunautaire

http://www.monde-diplomatique.fr/2003/12/MICHALON/10884

et de :

Pour la suppression de l’élection présidentielle en Afrique

http://www.monde-diplomatique.fr/1998/01/MICHALON/9770

Ces refexions, sans être une panacée propose une vision justement des etats pluricommunautaires africains et de la faillite des modèles démocratiques à l'occidentale dans ces pays.

En effet, le suffrage universel direct à la française dans les pays africains francophones par exemple ne peut qu'encourager l'ethnisme..puisqu'il se base sur la loi du plus fort, la loi du plus grand nombre. En gros si t'es d'une ethnie "minoritaire" dans ces pays t'as le choix entre subir la loi du plus fort tout le temps ou la rebellion...et c'est bien le mode de réprésentation et le modèle démocratique qui est en cause car il pousse à çà.

Salut Benny!

Pour lutter contre le tribalisme, ou l’ethnisme, certains nous ont dit que le monopartisme etait la solution, mais l’experience partout en Afrique a apporte un dementi cinglant. D’autres nous disent qu’ils faut supprimer l’election presidentielle en Afrique. N’est ce pas poser des faux problemes?
Qu’en est il des pesanteurs qui etouffents nos esprits dont personne ne parle? La radicalisation des positions entre les pouvoirs autoritaires ankyloses dans l’inertie du monolithisme et des oppositions dechainees a tendance a disqualifier le dialogue en tant que forme elaboree d’un jeu democratique police qui permettra la resolution de nombreux problemes qui minent nos societes, tel que le tribalisme ou l’ethnisme.
Nous avons besoin, dans un premier temps, d’eveiller les consciences, ceci n’est possible que dans une societe ou la culture politique est riche d’une culture africaine democratique, a travers la formation des comportements appris et capitalises sur une longue periode, qui permettra la stabilisation de la democratie qui est largement tributaire de cette culture.
Le vrai probleme a mon avis, pour combattre ce mal, est la necessite d’une vraie pedagogie de la democratie. Car par le manque d’engagement a l’action civile et civique, nous differons l’ouverture de la societe a la vraie democratie africaine.
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MessagePosté le: Jeu 22 Déc 2005 17:47    Sujet du message: Répondre en citant

Rapport de la monuc sur les conlits en ituri

*************************************************************
http://www.monuc.org/news.aspx?newsID=9103



Les troubles en Ituri (CHRONOLOGIE)
AFP
23 nov. 05 - 12h37

BUNIA (RDCongo), 22 nov (AFP) - Le district de l'Ituri, situé dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) et au sous-sol particulièrement riche, est le théâtre de violences qui ont fait plus de 60.000 morts depuis 1999.

--1998--
- août: Le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), soutenu par le Rwanda et l'Ouganda, lance une rébellion contre le président Laurent-Désiré Kabila.
- 1er oct: Création d'une nouvelle rébellion, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), soutenue par l'Ouganda.
- nov: L'armée ougandaise établit une base à Bunia, chef-lieu de l'Ituri.

--1999--
- 17 mai: Première dissidence au sein du RCD, dont le président s'installe à Kisangani (nord) et sera soutenu par l'Ouganda. Le Rwanda soutiendra l'autre faction à Goma (nord-est).
- mai-juin: Début des affrontements entre communautés hemas et lendus.
- 30 nov: Création de la Mission de l'Onu en RDC (Monuc).

--2000--
- 29 jan: Des massacres entre Lendus et Hemas dans la région de Bunia ont fait environ 5.000 morts civils en 1999, annonce l'ONG Christian Blind Mission.

--2001--
- jan: Exode de Hemas vers l'Ouganda après des combats.
- 16 jan: Laurent-Désiré Kabila est assassiné. Son fils, Joseph Kabila, lui succède.
- 26 avr: Assassinat de six employés du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), quatre Congolais, une Suissesse et un Colombien.
- 20 nov: Le MLC de Jean-Pierre Bemba se retire de Bunia.

--2002--
- août: L'Union des patriotes congolais (UPC), majoritairement hema, prend le contrôle de Bunia.
- août: Massacre à Songolo, attribué à l'UPC et ses alliés. Plusieurs centaines de personnes portées "disparues".
- sept: Massacre à l'hôpital de Nyankunde, attribué aux milices lendues: 1.200 morts.

--2003--
- 7 jan: L'UPC de Thomas Lubanga se retourne contre l'Ouganda et forme une alliance avec le RCD, soutenu par le Rwanda.
- 6 mars: L'armée ougandaise chasse l'UPC de Bunia.
- 3 avr: Entre 150 à 300 personnes, de l'ethnie hema, sont massacrées au nord de Bunia.
- 12 mai: L'UPC reprend Bunia après des combats avec des miliciens lendus.
- 19 mai: Deux observateurs de la Monuc, portés disparus, ont été "sauvagement tués", annonce la Monuc.
- 23 mai: De 300 à 350 corps ont été retrouvés depuis début mai à la suite des affrontements à Bunia, selon la Monuc.
- 10 juin: Arrivée des premières troupes de la force européenne Artémis, sous commandement français, chargée de rétablir la sécurité à Bunia.
- 25 juil: Massacre de plusieurs dizaines de personnes, attribué à des miliciens lendus, au nord de Bunia.
- 1er sept: Artémis transfère le contrôle de Bunia à la Monuc.
- 6 oct: Au moins 65 morts au nord-est de Bunia dans un massacre attribué à des Lendus.

--2004--
- 12 fév: Un observateur militaire kényan de la Monuc est tué.
- 7 mai: Des Casques bleus, attaqués par des hommes du Front nationaliste et intégrationniste (FNI, lendu) tuent "au moins dix miliciens". Des incidents ont opposé la Monuc à l'UPC de janvier à mars.
- 14 mai: Les groupes armés s'engagent à déposer les armes et participer à la transition.
- 15 juin-15 juil: 50 morts dans des affrontements entre miliciens des Forces armées du peuple congolais (FAPC) et du FNI.

--2005--
- 14-16 fév: Visite d'une délégation de la Cour pénale internationale (CPI) en Ituri, où un des premiers mandats d'arrêt doit être lancé.
- 25 fév: Neuf Casques bleus bangladais sont tués dans une embuscade dans une zone contrôlée par le FNI, alors qu'ils patrouillaient aux abords de Kafe, au nord-est de Bunia.
- 1er mars: Vaste opération de la Monuc près de Kafe. L'offensive, visant à détruire une base arrière du FNI, fait, selon l'Onu, "une soixantaine de morts du côté des miliciens". Des habitants affirment que plusieurs civils ont été tués.
- 9 mars: Plus de 88.000 personnes ont fui depuis trois mois, selon l'Onu.
Les attaques de groupes armés ont fait une centaine de morts, des milliers de blessés et des dizaines de viols.
- 11 mars: Floribert Ndjabu, président du FNI, Goda Sukpa, ancien chef militaire du FNI, et Germain Katanga, dirigeant des Forces de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI, un groupe allié au FNI), sont arrêtés à Kinshasa.
- 19 mars: Le chef de l'UPC est arrêté à Kinshasa.
- 2 avr: Première opération de désarmement forcé de miliciens, après la fin du processus de désarmement lancé en 2004.
- 9 avr: Le chef historique du Pusic (Parti pour l'unité et la sauvegarde de l'intégrité du Congo) est arrêté. Le 14, le secrétaire général de la branche politique de l'UPC est arrêté.
- 12 mai: Un Casque bleu bangladais est tué dans une attaque au sud-est de
Bunia.
- 3 juin: Un Casque bleu népalais meurt des suites de ses blessures, après une attaque contre des hélicoptères de la Monuc.
Deux employés de Médecins sans frontières sont enlevés par un groupe armé.
Ils seront libérés le 11.
- 14-15 nov: Au moins 20 miliciens sont tués au cours d'une opération qui visait à reprendre le contrôle de la frontière lacustre avec l'Ouganda.
- 22 nov: 57 miliciens ont été tués au cours d'une opération menée par l'armée et appuyée par des Casques bleus en Ituri. L'opération, du 19 au 21, visait au désarmement des miliciens dans une zone au sud de Bunia.
acm/sb/aub
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Muana Kongo
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MessagePosté le: Mar 27 Déc 2005 11:43    Sujet du message: Répondre en citant

GrandKrao a écrit:
Rapport de la monuc sur les conlits en ituri

*************************************************************
http://www.monuc.org/news.aspx?newsID=9103

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je ne sais pas si tu réalises mais ton texte ici va dans le sens d'une instrumentalisation de l'ethnicité à des fins politiques.
Il n'y a donc pas fondamentalement de guerre inter-ethnique, ce ne sont que des rivalités politiques qu'on maquille avec ce masque là, point barre.
Citation:
Pour faire face à cette plaie , il serait bien que les africains puisent en parler entre eux de ces "préjugées" qu'ils ont les uns sur les autres, la fuite en avant qui consiste à tout mettre sur le dos de l'européen(il aurait créer le tribalisme dixit çà et là) ne nous conduira pas vers une dimunition de ce phénomène bien au contraire!

Au contraire, la compréhension des enjeux politiques de l'instrumentalisation de l'ethnicité est salutaire. En quoi serait-il bon que les nègres ignorent les sources de ces phénomènes et leurs objectifs?
Citation:

Il serait bien que les nouveaux dirigeants africains(mis à part les mamouths placé par les pays européens depuis l'indépendance) soient assez courageux pour pouvoir le dire, le dénoncer ou appeler à un débat sur ce problème qui conduit au chaos dans beaucoup de pays africains, hélas!

Très amusant en effet. Ces "mamouths" sont précisément ceux-là qui servent de relais à l'instrumentalisation de l'ethnicité. Si personne ne combat le système qui maintient ces gens au pouvoir, ni ne contre leurs armes (ethnicité, tribalisme), il est inutile d'espérer qu'un jour le système s'arrete de lui-meme à moins que nous soyons tous morts ou bountysés au dernier degré.

Citation:
Citation:

...sans un mobile politique à la base ou plus exactement sans une instrumentalisation politicienne, les groupes ethniques ne se sont jamais dressés les uns contre les autres....

Quoi! cela voudrait il dire qu'il n'y a jamais eu des guerres précoloniale en afrique?? ça je ne le crois pas, il n' ya pas que les blancs qui racontent l'histoire de l'afrique noire, nos grands parents aussi et ce qu'ils nous racontent ne sont pas forcement des inventions mais des histoires rapportées aussi par leurs ascendants aussi!!

relis à tête reposée. Cela signifie tout simplement que les gens ne se sont jamais battus pour le plaisir ou au nom de l'ethnie mais le nerf de la guerre est toujours politique/économique. Le gros problème de ton analyse c'est qu'elle cherche à évacuer systématiquement toute clef indispensable à la compréhension de ces phénomènes.
Citation:
AH!! quand même un d'entre eux reconnait qu'ils (les intellectuels) sont les grands manipulteurs de foules en afrique qu'ils conduisent vers le tribalisme,ils sont souvent les cerveaux de ces dérives, et pourtant ils jouent les saints penseurs quand ils sont en europe!!!

j'aimerais bien une liste de ces intellectuels et des citations avant de prendre ça au sérieux.

Citation:

Quoiqu'il en soit le tribalisme a de beaux jours

oui tant qu'il y aura des gens pour privilégier des analyses confuses et s'acharner à rechercher la mythique tare nègre plutôt que se poser les questions fondamentales qui assureront sa protection idéologique.
chabine dans sa citation a écrit:
il faut toujours se méfier des termes que l’on emploie trop facilement...
exactement. Enfin, ce qui est le plus inquiétant pour nous c'est la propension de certains nègres à revendiquer ces qualificatifs faits par d'autres poue leur intérêt propre, pour se donner l'illusion d'une maitrise de son destin, ignorant que lorsque l'on s'analyse à travers les termes et fantasmes d'autrui, qu'on cherche chez soi les causes de l'agressivité d'autrui, on est un esclave.
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GrandKrao
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MessagePosté le: Mar 27 Déc 2005 12:21    Sujet du message: Répondre en citant

Muana Kongo a écrit:

GrandKrao a écrit:
Rapport de la monuc sur les conlits en ituri

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http://www.monuc.org/news.aspx?newsID=9103

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je ne sais pas si tu réalises mais ton texte ici va dans le sens d'une instrumentalisation de l'ethnicité à des fins politiques.
Il n'y a donc pas fondamentalement de guerre inter-ethnique, ce ne sont que des rivalités politiques qu'on maquille avec ce masque là, point barre.


Quoi pour toi il n'y a pas d'instrumentalisation de l'ethnicité a des fins politiques?
pour moi si , mais le fais que cela existe n'exclu pas le fait qu'il y ai des prejugées d'ordre raciste!!

Muana Kongo a écrit:

Citation:

Pour faire face à cette plaie , il serait bien que les africains puisent en parler entre eux de ces "préjugées" qu'ils ont les uns sur les autres, la fuite en avant qui consiste à tout mettre sur le dos de l'européen(il aurait créer le tribalisme dixit çà et là) ne nous conduira pas vers une dimunition de ce phénomène bien au contraire!

Au contraire, la compréhension des enjeux politiques de l'instrumentalisation de l'ethnicité est salutaire. En quoi serait-il bon que les nègres ignorent les sources de ces phénomènes et leurs objectifs?

je ne sais où tu situes les sources de ces phénomènes, mais il n'empèche que ceux qui les instrumentalisent savent qu'ils existent et pour moi la peur du à un préjugée ne nous rend pas forcément agressif, simplement si il n'ya rien à instrumentaliser il n'y aura pas de manipulation!

Muana Kongo a écrit:

Citation:

Il serait bien que les nouveaux dirigeants africains(mis à part les mamouths placé par les pays européens depuis l'indépendance) soient assez courageux pour pouvoir le dire, le dénoncer ou appeler à un débat sur ce problème qui conduit au chaos dans beaucoup de pays africains, hélas!

Très amusant en effet. Ces "mamouths" sont précisément ceux-là qui servent de relais à l'instrumentalisation de l'ethnicité. Si personne ne combat le système qui maintient ces gens au pouvoir, ni ne contre leurs armes (ethnicité, tribalisme), il est inutile d'espérer qu'un jour le système s'arrete de lui-meme à moins que nous soyons tous morts ou bountysés au dernier degré.

Une fois de plus en parlant de relais tu cherche à nous déresposabilisé des conflits qui ont lieu et qui couvent, quoi les cerveaux seraint ailleurs et je suppose une fois encore tu va tout mettre sur le dos de l'occidental!
que fais tu de la cupudité et de la convoitise!? ou serait ce un défaut propre à l'homme blanc!

Muana Kongo a écrit:

Citation:

Citation:

...sans un mobile politique à la base ou plus exactement sans une instrumentalisation politicienne, les groupes ethniques ne se sont jamais dressés les uns contre les autres....

Quoi! cela voudrait il dire qu'il n'y a jamais eu des guerres précoloniale en afrique?? ça je ne le crois pas, il n' ya pas que les blancs qui racontent l'histoire de l'afrique noire, nos grands parents aussi et ce qu'ils nous racontent ne sont pas forcement des inventions mais des histoires rapportées aussi par leurs ascendants aussi!!

relis à tête reposée. Cela signifie tout simplement que les gens ne se sont jamais battus pour le plaisir ou au nom de l'ethnie mais le nerf de la guerre est toujours politique/économique. Le gros problème de ton analyse c'est qu'elle cherche à évacuer systématiquement toute clef indispensable à la compréhension de ces phénomènes.

Autant dire que le racisme n'existe pas !
Ceux qui parlent de racisme sous quelque forme que se soit évacue les aspects politico-économiques, mais c'est vrai que Lepen et Devilliers en france se plaignent des ces nègres et autres non blanc qui prennent la place des vrais français, après tout c'est politique!
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M.O.P.
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MessagePosté le: Mar 27 Déc 2005 12:40    Sujet du message: Répondre en citant

GrandKrao a écrit:

simplement si il n'ya rien à instrumentaliser il n'y aura pas de manipulation!


C'est un peu facile de le dire !

Si je viens te dire que ton frere planifie de te tuer ce soir, afin de recuperer ta femme et tes biens.
Tu peux avoir confiance a ton frere, mais par mefiance si t'es quelqu'un de prudent, tu te prepareras en consequence.
De meme concernant ta femme, ton fils, ton neveux, bref n'importe qui.

Il ya toujours quelque part quelque chose a manipuler, mais ce n'est en aucun cas une preuve qu'il yait probleme.
Sinon alors on pourrait admettre comme regle generale, que la ou il ya interactions entre des humains, le potentiel a creer du desordre sera toujours present.

Ca devient alors plus un probleme humain, qu'autre chose.
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Dernière édition par M.O.P. le Mar 27 Déc 2005 13:03; édité 2 fois
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Muana Kongo
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MessagePosté le: Mar 27 Déc 2005 12:54    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Quoi pour toi il n'y a pas d'instrumentalisation de l'ethnicité a des fins politiques
il faut savoir c'est toi qui le dis plus haut.
Citation:
cela existe n'exclu pas le fait qu'il y ai des prejugées d'ordre raciste!!
préjugé oui, je pense qu'on est tous d'accord sur leur existence dans la mesure où on parle des causes de ces préjugés. d'ordre racite, c'est exagérer. Les gens n'ont pas la conscience d'appartenir à une race à part mais d'etre différents sans trop savoir pourquoi ni comment.
Citation:
je ne sais où tu situes les sources de ces phénomènes, mais il n'empèche que ceux qui les instrumentalisent savent qu'ils existent et pour moi la peur du à un préjugée ne nous rend pas forcément agressif, simplement si il n'ya rien à instrumentaliser il n'y aura pas de manipulation!
tu tournes en rond, relis les différentes interventions et si tu n'es pas d'accord apportes-y des éléments concrets. je n'ai pas à coeur de te réexpliquer ce qui est encore visible juste au-dessus.
Citation:
Une fois de plus en parlant de relais tu cherche à nous déresposabilisé des conflits qui ont lieu et qui couvent, quoi les cerveaux seraint ailleurs et je suppose une fois encore tu va tout mettre sur le dos de l'occidental!
que fais tu de la cupudité et de la convoitise!? ou serait ce un défaut propre à l'homme blanc!
Les débats idéologiques ne m'intéressent pas. nous parlons sur des faits concrêts, les délires sur l'homme blanc et les responsabilités nègres je laisse ça aux philosophes. les faits sont là encore une fois plus haut. inutile de faire l'autruche. soit tu es d'accord soit tu ne l'es pas et tu apportes des éléments probants. sassou ou autre ne sont que des relais, pas des cerveaux ni les éléments fondamentaux de quoi que ce soit que cela te plaise ou non.
Citation:
Autant dire que le racisme n'existe pas !
Ceux qui parlent de racisme sous quelque forme que se soit évacue les aspects politico-économiques, mais c'est vrai que Lepen et Devilliers en france se plaignent des ces nègres et autres non blanc qui prennent la place des vrais français, après tout c'est politique!
N'importe-quoi. Les afro-pessimistes sont décidément les chantres des discours sans objet. pour toi le racisme s'il existe forcément le moteur de guerres? C'est ridicule... c'est ce genre de cabrioles métaphysiques qui fait que des gens comme toi s'étonnent que les guerres africaines coïncident avec des pillages de ressources.
Lepen se plaint des nègres, mais le nègre s'accroche au blanc. médite sur ton propre exemple. Ensuite essaie de nous pondre quelque chose de concrêt à partir de tes positions parcellaires pour voir.
pfff.quel besoin as-tu de toujours parler de "blancs" dans tes interventions!? Ce n'est pas une affaire idéologique ou philosophique mais purement politique, stratégique et donc on parle de centres d'intérêts. Que cela te plaise ou pas, l'occident est un centre d'intéret divergeant du notre, sassou n'est qu'un exemple de sous-fifre et rien de plus.
Maintenant si tu n'as rien d'autre que des opinions et des sentiments à me proposer, ne prends pas la peine de me répondre, ça me lasse au plus haut poin
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Muana Kongo
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MessagePosté le: Mar 27 Déc 2005 12:56    Sujet du message: Répondre en citant

M.O.P. a écrit:
GrandKrao a écrit:

simplement si il n'ya rien à instrumentaliser il n'y aura pas de manipulation!


C'est un peu facile de le dire !

Si je viens te dire que ton frere planifie de te tuer ce soir, afin de recuperer ta femme et tes biens.
Tu peux avoir confiance a ton frere, mais par mefiance si t'es quelqu'un de prudent, tu te prepareras en consequence.
De meme concernant ta femme, ton fils, ton neveux, bref n'importe qui.

Il ya toujours quelque part quelque chose a manipuler, mais ce n'est en aucun cas une preuve qu'il yait probleme.
Sinon alors on pourrait admettre comme regle generale, que la ou il ya interactions entre des humains, le potentiel a creer du desordre sera toujours present.

Ca devient alors plus un probleme humain, qu'autre chose.
je doute qu'il ait compris mais je suis presque sûr qu'il va te sortir un parallélisme avec les blancs comme à leur habitude...
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MessagePosté le: Mar 27 Déc 2005 13:03    Sujet du message: Répondre en citant

M.O.P. a écrit:

GrandKrao a écrit:

simplement si il n'ya rien à instrumentaliser il n'y aura pas de manipulation!


C'est un peu facile de le dire !

Si je viens te dire que ton frere planifie de te tuer ce soir, afin de recuperer ta femme a tes biens.
Tu peux avoir confiance a ton frere, mais par mefiance si t'es quelqu'un de prudent, tu te prepareras en consequence.
De meme concernant ta femme, ton fils, ton neveux, bref n'importe qui.

Il ya toujours quelque part quelque chose a manipuler, mais ce n'est en aucun cas une preuve qu'il yait probleme.
Sinon alors on pourrait admettre comme regle generale, que la ou il ya interactions entre des humains, le potentiel a creer du desordre sera toujours present.

Ca devient alors plus un probleme humain, qu'autre chose.

Je ne suis pas sûre que l'exemple du frère comploteur soit bon, mais passons!
Evidement que c'est facile de le dire pour te reprendre, dans le cadre des préjugés instrumentalisés par certains, si il n'y a pas un travail pour casser ces préjugées il y aura toujours matière à manipluation pour qui veut et peut s'enservir avec les conséquences que l'on sait!
Le meilleurs moyen de lutter c'est encore de dénoncer, de déconstruire ces préjugés, ces peurs, et je pense que cela passe par un débat dans les société africaines sur ce que certains préfèrent appelé des micronationalismes pour ne pas dire tribalisme ou "ethnisme"!

Oui comme tu dis MOP il ya toujours quelque part quelque chose à manipuler, mais si la chose manipuler peut conduire un pays au chaos, autant faire en sorte que cela ne puisse devenir un problème ou moins problematique pour la société !
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MessagePosté le: Mar 27 Déc 2005 13:03    Sujet du message: Répondre en citant

GrandKrao a écrit:

Autant dire que le racisme n'existe pas !
Ceux qui parlent de racisme sous quelque forme que se soit évacue les aspects politico-économiques, mais c'est vrai que Lepen et Devilliers en france se plaignent des ces nègres et autres non blanc qui prennent la place des vrais français, après tout c'est politique!


Si le racisme existe avec autant de force aujourd'hui en occident, surtout contre les noirs, cela a bien des causes, Une histoire.
Qui n'existe pas sous la meme forme en afrique, et pour cause.

Comment expliques tu l'acceuil chaleureux qui leur est reserve en afrique, eux meme le disent les leucos ?

Pourquoi ne sont ils pas confrontes au meme racisme, si les africains etaient aussi racistes qu'eux ?

Ce qui est certain, s'ils n'etaient confrontes en afrique qu'a des gens comme moi, ou beaucoup d'entre nous qui avons vecu toutes ces brimades dans leur pays, ce serait toute une autre histoire qu'ils auraient a conter a leur retour.
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MessagePosté le: Mar 27 Déc 2005 13:10    Sujet du message: Répondre en citant

Muana Kongo a écrit:

Maintenant si tu n'as rien d'autre que des opinions et des sentiments à me proposer, ne prends pas la peine de me répondre, ça me lasse au plus haut poin

Bon déjà si cela te lassais pourquoi avoir fait suite à mes propos!
Je ne vois pas ce que toi tu proposes à part ton opinion et tes sentiments, alors si cela te lasses , je n'en ai strictement que faire de ta lassitude, la prochaine fois tu évites de reprende mes propos et tu te sentiras mieux comme tu le dis!
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