Posté le: Ven 30 Déc 2005 23:07 Sujet du message: Le Tchad nouveau théâtre de guerre Francafricain?
L’Eldorado tchadien, nouveau théâtre de guerre Francafricaine ?
Après près de deux décennies de prospection pétrolière inexploitables pour causes diverses allant de la simple instabilité de néo-colonialisme aux situations de guerres de régulations françafricaines, le Tchad est désormais mûr pour le pillage de grande échelle de son sous-sol. Un oléoduc de plus de plus de 1000 kilomètres reliant les gisements de la région de Doba au sud au port terminal de Kribi au Cameroun a sauvagement percé une forêt immensément riche sans faire trop de cas des populations locales, déplacées et ignorées par le train de l’or noir !
Pour la bonne cause les dissensions franco-libyennes sur le pré carré français s’étaient tues après des convoitises réciproques, pour permettre l’élargissement du gâteau dans une région, le Golf de Guinée qui regorge d’hydrocarbures. Hissène Habré, autocrate gênant soutenu par la France était francafricainement éjecté par un coup d’état de son ancien chef d’état major, Idriss Deby, soutenu toutes loges fraternisantes par les réseaux Foccart et leurs prolongements en économie prédatrice.
Depuis 1990, Idriss Deby règne sur un Tchad pauvre qui s’enfonce dans la dictature pétrolière ainsi que le rapportent les ONG et institutions locales et internationales des droits de l’homme, inquiètes des atteintes répétées à la liberté d’expression, et aux nombreuses privations de liberté. Le gouvernement dirige par crimes et éliminations physiques régulièrement mis sur le compte du régime par les spécialistes [Cf. Noire Silence, François-Xavier Vershave, Les Arènes, 2001].
Qu’à cela ne tienne, dans un pays que le sous-sol protège du désintérêt international, avec l’arrivée et l’implantation de sociétés pétrolières anglo-saxonnes, rien n’est trop beau pour le régnant de Ndjamena qui a organisé, on se demande pourquoi, deux parodies grotesques d’élections en 1996 et 2001, et vient en 2005 de modifier la constitution pour obtenir le « droit » de se représenter aux élections de 2006 ! Une présidence à vie selon le modèle gagnant de la Francafrique, sur les traces des Bongo, Biya, Eyadema pour faire court. Encadré et protégé par l’armée française dont un dispositif moyen d’un millier d’hommes est présent en permanence sur le territoire, probablement le pays où cette armée des temps surannés est le plus intervenu, Deby et ses acolytes se sont fait remarquer depuis par une corruption et un pillage organisés des deniers publics, un monopole des postes clés. Des accusations de trafic international de fausse monnaie ont d’ailleurs entaché la tête de l’Etat, et des hiérarques de la classe politique et d’affaires françaises…
Mais la rente pétrolière qui tarde à se traduire dans le pouvoir d’achat des Tchadiens qui auraient apprécié que bâillonnés ils puissent au moins se consoler par les emplettes quotidiennes, suscite des remous au sein des troupes et de la clientèle du pouvoir. Sans compter que le Tchad a traditionnellement eu un intérêt de position stratégique pour les interventions africaines de la Francafrique, rôle que des voisins aux dents longues n’apprécient pas nécessairement.
Conflit intra-francafricain, rivalités de partage des fruits de la rapine pétrolière et autres rentes administratives et économiques [douanes, coton, impôts, marchés publics, achats d’armes, …], mutation dans la gestion de la francafrique à la recherche d’un représentant mieux maquillé que ce soldat formé en France ? Une gageure que de trancher pour l’heure, toujours est-il que depuis mai 2004 où il avait échappé à une tentative de coup d’état, Idriss Deby a fait fasse en décembre 2005, alors qu’il se réjouissait de ses 15 ans d’accession au pouvoir aidé par les services secrets extérieurs français [DGSE], à une vague de défection rarement aussi proche de lui, de sa sécurité propre. Consécutivement dès le 18 décembre, une rébellion [ce qui pourrait en être une] se déclanchait à l’est du pays à la frontière soudanaise, aux alentours de la ville d’Adré. Les escarmouches et affrontements ont été suffisamment importants pour que le régime tchadien saisisse les principales institutions africaines et internationales, se déclarant en état de belligérance avec le Soudan accusé de soutenir les rebelles.
Le Soudan se défend de cette accusation, mais le fait que les rebelles soient principalement issus de l’ethnie Zaghawa, à laquelle appartient Deby, à cheval entre le Soudan et le Tchad ne simplifie pas la lecture du conflit en causes internes et externes.
Il est par contre fort probable que les troupes françaises du dispositif « Epervier », qui ont été renforcées par des forces en provenance de Libreville au Gabon, aient été au combat, sinon directement du moins indirectement. C’est qui expliquerait la visite du Chef d’état major des armées françaises, le général Henri Bentégeat le 22 décembre 2005 [AFP, 23.12.05]. Après s’être entretenu avec le président Deby que d’aucuns accusent de ruser pour internationaliser le conflit, le général s’est rendu auprès de ses troupes dans le cadre des visites annuelles aux forces présentes sur le terrain des opérations. Ce qui tendrait à confirmer une implication effective de l’armée française sur les lieux des affrontements.
Guerre silencieuse ? Comme au Biafra, comme au Cameroun ou comme au Rwanda en 1990 ? Aucun engouement des médias hexagonaux, qui comptent pourtant des envoyés spéciaux sur place, ne pourrait être signalé à juste titre. Un symptôme de francafricanité…
Après les interventions désastreuses en Côte d’Ivoire, ponctuées de faits divers de gangstérisme, de braquage de banques, d’accusations de viols de mineurs et d’homicides volontaires d’innocents [Mahé] en plus du lourd passif de novembre 2004 où l’armée d’une république, membre du Conseil de sécurité avait ouvert le feu sur des civils désarmés, il est incompréhensible et inadmissible que les forces françafricaines continuent d’opérer de la sorte en Afrique.
L’urgence de la réforme du système Onu est bien là, qui empêcherait les nations puissantes, ayant des intérêts incompatibles avec des opérations pacifiques impartiales dans leurs anciennes métropoles et autres pays dépendants, d’obtenir de la communauté internationale, et de toute autre forme de légitimité, un mandat d’intervention militaire. Ainsi que cela s’est produit à plusieurs reprises la Francafrique dans ses guerres de prédation utilise les appareils de l’Etat, ses moyens c'est-à-dire l’assentiment et le financement du contribuable, pour mener des politiques criminelles échappant aux donneurs d’ordres que sont les électeurs. Un vol démocratique et la perpétuation violente des milles sujétions, tortures, paupérisations, guerres françafricaines. Qui arrêtera donc le crime se demandait François-Xavier Vershave ?
ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg
nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg
sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!
a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti
Oui une fois encore ça va recommencer!
mais bon le tchad n'est pas la côte d'ivoire!
C'est vrai que prendre les armes par la force n'est pas démocratique oui c'est vrai!
mais il est aussi vrai que chager la constitution pour se représenter encore une fois à la présidentiel n'est pas une marque non plus de démocratie, alors pour ma part Je ne crois pas que des personnes comme déby et d'autres qui s'accrochent au pouvoir en tripatoullant les urnes, jouant encore une foi sur l'ethnie (cas de déby) pour s'imposer ne mérite aucunement qu'on les plaignent!
D'autres part Déby montre du doigt le soudan, faut il rappeler aussi qu'il acceuillait un temps des opposants centrafricains avant le coup d'état contre patassé(que je ne regrette pas non plus!).
Et voila qu'ils s'auto prolongent leurs mandet, et quand apparaitra des opposants décider à prendre leur plce , ils voudront se présenter en victimes, eux qui volent un peuple de son droit de choisir ses représentants
A lire!
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http://fr.allafrica.com/stories/200602010597.html
L'Assemblée nationale tchadienne proroge son mandat jusqu'en 2007
1 Février 2006
Publié sur le web le 1 Février 2006
Ndjamena
- Les députés tchadiens ont voté la prorogation de leur mandat, arguant que les problèmes financiers du pays ne permettent pas d'organiser simultanément les élections législatives et présidentielles prévues cette année.
Mais pour l'opposition, ce projet de loi - introduit par le gouvernement du président Idriss Deby - est une initiative personnelle du président qui souhaite maintenir ses proches alliés au sein du gouvernement, en ces temps de crise.
Selon Abderamane Djasnabaille, le ministre des Affaires parlementaires et des Droits de l'homme, 131 des 155 députés tchadiens - qui appartiennent pour la plupart au parti de Deby - ont pris part au vote de lundi, et ont adopté, par 129 voix pour, 0 contre et deux abstentions, le projet de loi portant prorogation du mandat des députés.
Prévues tous les quatre ans, les élections législatives devaient se tenir en 2006, en même temps que les présidentielles. Si la loi est ratifiée par le président, les législatives seront reportées en 2007.
« Nous ne pouvons pas organiser les élections présidentielles, législatives et communales en 2006 », a déclaré M. Djasnabaille à IRIN.
« Compte tenu du contexte actuel on n'a pas l'argent pour organiser tout[es ces élections] à la fois », a-t-il ajouté, soulignant les récents problèmes que le Tchad a connu avec la Banque Mondiale, qui a suspendu tous ses prêts au pays et gelé le compte des revenus du pétrole en raison de la mauvaise gestion des autorités tchadiennes.
Mais les opposants à la prorogation du mandat des députés crient au scandale.
Pour Michel Barka, représentant du plus grand syndicat de travailleurs du Tchad et membre du Collège de contrôle et de surveillance des ressources pétrolières, M. Deby - qui est confronté à des pressions fiscales, à une opposition grandissante, à des désertions au sein de son armée et à des mouvement de grève des travailleurs - veut conserver une Assemblée nationale qui lui est favorable.
Avec 110 sièges, le Mouvement patriotique du salut (MPS) de Deby est majoritaire à l'Assemblée nationale et compte quelques alliés dans l'hémicycle.
« Il faut rappeler que c'est cette assemblée qui a modifié la constitution et la loi 001 [sur la gestion des revenus pétroliers] », a déclaré M. Barka, ajoutant que le vote de lundi n'avait pas surpris grand monde. « En réalité, le président veut bien garder ces députés pour l'aider dans ces jours difficiles ».
Au mois de décembre, le parlement avait voté une loi permettant au gouvernement d'utiliser les revenus pétroliers destinés aux générations futures ou à des projets spécifiques de réduction de la pauvreté.
M. Barka a également fait remarquer que les arguments avancés par le gouvernement et selon lesquels il ne dispose pas des fonds nécessaires à l'organisation des élections ne sont pas crédibles.
«Ces élections étaient prévues pour cette année depuis longtemps et c'est seulement maintenant qu'ils se rendent compte qu'il n'y a pas d'argent »
Comme beaucoup d'autres députés de l'opposition, Ngarlejv Yorongar a boycotté le vote de lundi.
« Nous ne voulions pas être complice à cette supercherie », a-t-il déclaré à IRIN.
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