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[Cathy]

Willie Davidson et Phillip Thurman ont eu une fin d‘année 2005 pas comme les autres, lavés des accusations de violences sexuelles qui leur avaient valu respectivement 20 et 11 ans de prison dans les geôles de Virginie dans le sud des Etats-Unis.

La faute à pas d’ADN lorsque en 1985, malgré un alibi solide, Thurman, correspondait trop au portrait robot -Africain Américain, grand avec une veste verte- du violeur d’une américaine blanche à Alexandria. En ces terres du Sud, où la pratique de la pendaison et de toutes formes de ségrégation n’a que récemment et difficilement été dominée, c’en était suffisant pour que le nègre croupisse deux décennies derrières les barreaux. Malgré ses dénégations et son innocence clamée sans relâche depuis.



Et puis vint l’ADN et son utilisation progressive en criminologie. Pour des raisons obscures, mais qu’il aurait été intéressant de sortir à la lumière du jour, l’analyste de laboratoire Mary Jane Burton qui avait expertisé le cas de Thurman, avait gardé méticuleusement les pièces à conviction de l’expertise biologique. Il est précisé que cela n’était pas courant pour cette dame retraitée en 1988 et décédée en 1999, de garder si soigneusement les vêtements, traces de sang, de spermes l’ayant amené en 1985 à authentifier sous serment la culpabilité de l’Africain Américain [?].

En novembre 2004 Thurman était en liberté conditionnelle, liberté confirmée par la grâce accordée par le gouverneur Mark Warner à un cinquantenaire affaibli et brisé par l’injustice. Vingt ans de prison pour avoir arboré la mauvaise couleur, peut-être au mauvais moment. Une vie, le décès de sa mère, les naissances dans sa famille, une femme qu’il souhaitait épouser à 30 ans alors qu’il était arraché à la liberté, une part infinie de son être mutilée.

Pour Willie Davidson qui avait bénéficié d’une liberté conditionnelle en 1992 après 11 ans de prison consécutifs à une accusation d’agression sexuelle à Norfolk, l’ADN a également tranché et la grâce quasi divine du gouverneur lui a été accordée. Là aussi, ce sont les pièces à conviction de Mary Jane Burton, mystérieusement conservées depuis leur usage en 1981 qui ont parlé et innocenté l’Africain Américain. Personne, on s’en doute ne parle de biais racial des jugements et les propos rapportés des graciés sont étonnamment policés, iréniques…



Mais rien n’est simple à ceux qui, venus d’Afrique il y a quelques siècles, ne sont ni souhaités ni vraiment tolérés en hommes libres dans la grande démocratie américaine. Willie Davidson, mis en liberté conditionnelle en 1992, ne pourra automatiquement bénéficier de dédommagements, malgré le handicap évident que constitue dans la recherche d’opportunités d’emplois une condamnation pour violence sexuelle. L’injustement condamné devra revenir devant les tribunaux pour revendiquer des droits franchement pas évidents du tout.



Si ce cadeau de fin d’année 2005 a certainement fait plaisir aux familles des graciés, on peut se demander ce qu’il en serait si on y regardait à deux fois, tests d’ADN à l’appui, dans les prisons américaines bondées de black people… La justice quand elle existe, ne saurait aspirer à l’exhaustivité c’est bien connu, ni même à la cohérence, ne s’agissant que de nègres.



On se plait à rêver de cet âge où la science aura raison des bassesses humaines, des petites considérations de phénotype qui font les sociétés contemporaines. Ce serait sauter à pieds joints sur le fait que des analyses biologiques avaient bien permis d’incriminer des innocents, et que bizarrement les objets de ces analyses étaient retrouvés des années plus tard, signant ici l’inévitabilité du facteur humain. Dès lors qu’il n’y a pas de science sans scientifique, on ne fera l’économie de la conscience qu’au détriment l’espèce entière.





Source : http://www.afrikara.com
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"- A quoi est due la chute d'Adam et Eve ?
- C'était une erreur de Genèse."
(Boris Vian / 1920-1959)

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[sidesma]

Ils seront toujours comme ça, la majorité des noirs qui se font emprisonner,c'est souvent à tort!