Pakira Super Posteur

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Posté le: Mar 28 Fév 2006 22:20 Sujet du message: Violences ethniques en Côte d'Ivoire |
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A l'ouest de la Côte d'Ivoire, à la frontière entre nord et sud, se sont déroulées de graves tueries suivant des modalités qui évoquent les conflits ethniques du Rwanda. D'ailleurs, cette région qui a été la cible de violences organisées est située là où la population, regroupée au sein de ce que la France appelle des “milices” et l'ONU des “criminels” est restée majoritairement attachée à la république et a fait échec à l'implantation de l'opposition armée que soutient le gouvernement français.
Quand on se réfère aux discours non officiels, entendus par les victimes d'atrocités et par quelques journalistes non trucidés, il est clair qu'après l'échec de la prise de la ville d'Abidjan, au moins le reste du pays était censé être passé sous contrôle des Dioula ou musulmans, et de leurs alliés du Pdci-RdA, selon la phraséologie des chefs de guerre. Tel a été longtemps leur objectif comme en témoignent les nombreuses incursions et massacres perpétrés en zone gouvernementale après le franchissement de la ligne “démilitarisée” entre nord et sud théoriquement tenue par les forces françaises de l'opération Licorne pour empêcher toute reprise des hostilités. Ces tueries, en plus de répondre aux objectifs d'expansion territoriale et de conquête des zones cacaoyères, témoignent également d'une volonté d'anéantissement de l'électorat favorable au Président élu. Ils interviennent donc avant les prochaines élections, si elles devaient avoir lieu, afin de changer artificiellement la composition électorale de la région,et on le comprend d'autant plus que la rébellion exige la naturalisation d'office, l'armistice et l'accès immédiat à l'éligibilité et au droit de vote de tous ses combattants venus du Liberia, du Mali et du Burkina-Faso.
Après les exodes massifs qui ont suivi les exactions en 2002 et 2003, les violences ont repris de plus belle chaque fois que la presse s'est fait écho de l'avancée favorable du processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des “combattants” qui devait permettre l'organisation d'élections libres, ouvertes et démocratiques. C'est pourquoi, le chef des résistants de cette zone, Monsieur Mao, s'est voulu un bon
collaborateur des agences humanitaires de l'ONU installées à l'ouest, poussant la courtoisie jusqu'à inviter à son domicile par trois fois les représentants des forces militaires onusiennes de la zone, et a été le premier à regretter les violences de début 2006 qui ont entraîné la rupture de confiance et le départ des agences humanitaires de cette région. Car grâce à ces agences, la population pouvait rester sur place, à Guiglo, à Blolequin, malgré la misère ambiante due à l'occupation des champs et autres zones de culture par la rébellion dont les éléments, qui armés de machettes, qui de kalachs, pullulent dans les forêts avoisinantes, sans être jamais inquiétés par les forces militaires françaises. Se muant parfois en véritables gangs qui écument sans merci les routes principales et les villages, les rebelles sont allés parfois au cours de cérémonies rituelles, jusuqu'à égorger des prisonniers humains et à en boire le sang, en présence d'officiers français comme en témoignent certaines images vidéos.
Cette campagne tolérée de tueries et d'intimidations semble se justifier dans cette perspective : on vide la région des populations hostiles à la rébellion, on viole le maximum de filles en laissant toujours survivre juste une seule, afin de changer la configuration électorale.
Cela est également pratiqué dans des endroits plus petits comme ceux de Vavoua, cela a été le cas de Bouaké, qui apparaissent artificiellement comme des zones favorables à l'opposition, ce que démentiront les élections à venir quand les ivoiriens exilés de l'intérieur reviendront chez eux et quand la crainte de se faire fusiller, de se faire surprendre en pleine nuit ou de mourir étouffer dans un conteneur aura disparu.
Aujourd'hui, la rébellion, après avoir bénéficié de la logistique française pour la réfection des commissariats et autres postes de police, tente de s'attribuer, par des compromissions que devra accepter le Premier Ministre Konan Banny soutenu par le GTI 3, la préparation des élections, l'organisation des listes électorales, la promulgation des résultats, tous attributs relevant normalement de la seule compétence d'un Etat. Cela ne peut surprendre dans un contexte où le Président élu, parce que sa politique économique est jugée défavorable aux trusts français, apparaît comme l'opposant, et où l'ancien parti unique et les rebelles armés venus des pays voisins sont présentés comme de véritables hommes d'Etat, toujours entre deux avions et habitués des capitales francophones.
En définitive, sous couvert de l'intérêt supérieur de l'Etat français, les militaires français sont en train d'aider à la mise en perspective d'un état ethnique en Côte d'Ivoire, pour balayer le régime de la refondation. Tout comme le colon, les leaders de ce retour en arrière, Henri K. Bédié, Alassane D. Ouattara et Soro Guillaume, leur bras armé, sont allés loin dans la volonté de reconquête du pouvoir. En associant politique et ethnie, ils se font l'illusion du soutien de tous les musulmans et de tous les Akans, et contribuent à renforcer le mythe d'une Afrique
où existeraient des ethnies supérieures - seules capables de gouverner - et d'autres inférieurs, faites pour obéir, danser, et chasser le gibier.
Mais plus grave, ils tentent également et à dessein, de renforcer le mythe assassin de l'homme blanc supérieur au nègre. Pour cela seulement, et aussi pour les crimes commis au nom de leur politique ethnique et religieuse, l'on doit résister, dussions-nous être appelés criminels, vagabonds, ou fascistes. Car, tôt ou tard, ces gens-là passeront devant le jugement de l'histoire et expliqueront pourquoi, au lieu de construire des usines et des routes, ils ont acheté des machettes, des kalaches et des mortiers pour massacrer la population ivoirienne.
Michel Gbagbo
http://news.abidjan.net/presse/notrevoie.htm _________________ "tout nèg a nèg
ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg
nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg
sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!
a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti
avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"
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