Posté le: Sam 07 Jan 2006 00:30 Sujet du message: "Le bourbier ivoirien", un livre pour blanchir la
"Le bourbier ivoirien", un livre pour blanchir l’armée française
Livre – Pour répondre à tous les ouvrages qui accusent la Force Licorne de forfaiture en Côte d’Ivoire, Charles Maisonneuve, patron d’une lettre confidentielle spécialisée dans les questions militaires, a sorti «Le Bourbier ivoirien», sous la dictée d’un certain nombre d’officiers, qu’il remercie chaleureusement. Il n’aurait pas dû : son livre est plein de bourdes et de révélations gênantes pour ses commanditaires.
Y a-t-il un avocat pour défendre l’armée française en Côte d’Ivoire ? Cette question, la haute hiérarchie de Licorne à Abidjan et de l’état-major situé rue Saint-Germain, à Paris, se l’est sans doute posée plusieurs fois depuis les massacres postcoloniaux de novembre 2004. Peu d’hommes d’influence, en dehors des cercles officiels, ont en effet spontanément éprouvé le désir de justifier les postures de la «Grande Muette» hexagonale tout au long de la crise ivoirienne. Il suffit juste de parcourir les rayons spécialisés des plus grandes librairies parisiennes pour se rendre compte que, entre «Ivoire nue» de Georges Neyrac (en réalité le lieutenant-colonel Georges Peillon, ex-porte parole de Licorne, sévère envers les rebelles et estimant que la France s’est fourvoyée en les soutenant d’une certaine manière) et «Sur la Route de la Liberté» de Mamadou Koulibaly en passant par les livres généralement critiques publiés par Les Editions L’Harmattan, les vues de la France officielle ne sont pas bien représentées.
Est-ce pour combler une sorte de vide que Charles Maisonneuve, journaliste spécialisé dans la défense, patron de la lettre spécialisée TTU Europe – en réalité honorable correspondant de l’armée française – a décidé de publier Le Bourbier ivoirien aux Editions Privat ? Sans doute. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que l’auteur de Dien Bien Phu et de La Guerre des Malouines s’est enlisé dans le bourbier ivoirien, à l’image de l’armée française qu’il a tenté de défendre – comme le montre la liste des remerciements, qui compte une dizaine de noms d’officiers, notamment les généraux Poncet et Beth, et le colonel Destremau de triste mémoire.
L’axe central du livre de Charles Maisonneuve est le suivant : la crise ivoirienne est purement interne ; Gbagbo est le plus grand responsable même si les rebelles, d’abord bien organisés, sont devenus ingérables ; l’armée française n’a fait que vouloir protéger la paix, et s’est retrouvée piégée par ces affreux Ivoiriens qui l’accusent à tort d’être partie prenante au conflit. Rien que de très classique dans la stratégie de défense française, déclinée sous plusieurs modes mais invariable.
Un festival de fautes grossières
Ceci dit, le livre a son importance, parce qu’il traduit la perception de l’armée française, fournisseuse d’informations officielle de l’auteur. L’on se rend ainsi compte d’une grave méconnaissance de la situation politique. On a également l’occasion de lire quelques «aveux» intéressants du lobby militaire français.
Les fautes grossières sont légion. Ainsi, le «casse» de la BCEAO à Abidjan par Sia Popo avant le 19 septembre 2002 est décrit comme ayant eu lieu… au Burkina Faso. «A peine certains médias parisiens relatent-ils le cambriolage de la succursale de la BCEAO à Ouagadougou durant l’été. Les quelques millions de F CFA (sic !) ainsi récupérés vont permettre à la rébellion de se procurer des armes. La police du Burkina Faso, favorable aux mutins, n’intervient pas», écrit l’auteur à la page 19. A la page 22, on apprend que le corps du général Guei a été retrouvé «quasiment nu» le 19 septembre. Rose Doudou Gueï ? «Un cadre important du PDCI» (p.22). Simone Gbagbo ? Elle est d’ethnie abbey (p.47) et non abouré, prétend le spécialiste autoproclamé de la Côte d’Ivoire. Aubrey Hooks, le vilain Yankee ignorant, a participé, n’est-ce pas, à un concert des «milices pro-Gbagbo», dirigées par Blé Goudé, en janvier 2003… c’est-à-dire deux mois après le début de la guerre, quand Arlene Render représentait le président Bush à Abidjan. (p. 54). L’auteur écrit qu’«Alassane Ouattara et Dominique Folleroux (sic !) auraient été mariés par Martin Bouygues dans la ville de banlieue parisienne dont l’héritier du groupe de BTP est maire», alors qu’ils ont été mariés par Nicolas Sarkozy, maire de Neuilly, Martin Bouygues étant témoin (p.55). Mamadou Koulibaly «aurait» seulement menacé de quitter Marcoussis (p.91). Au sein de la rébellion, le mouvement d’IB, c’est le MPIGO, qui était fin 2003 «étouffé par le MPCI de Guillaume Soro» (p. 117). Marcel Gossio, fidèle compagnon du président Gbagbo, hier persécuté par le parti unique, membre du PDCI ? Oui, pour le «spécialiste» de la Côte d’Ivoire. «En confiant la gestion du port au groupe Bolloré, Laurent Gbagbo a privé de facto le PDCI d’une source de revenus : jusque là, c’étaient des proches du parti d’Henri Konan Bédié qui en avaient la direction. Cette affaire a déclenché des tensions entre le leader du PDCI et le président ivoirien», écrit-il dans ses notes page 150.
Des contradictions troublantes
Le reste est à l’avenant. L’on ne s’étonne donc pas des analyses tellement biaisées qu’elles font rire. A propos du 19 septembre 2002, Charles Maisonneuve s’épuise à accréditer la thèse de du règlement de comptes à l’intérieur du pouvoir ivoirien. Sa preuve ? «Il est légitime de se demander si, en fin politique, Gbagbo n’a pas été tenté d’instrumentaliser les relations difficiles entre le pouvoir et l’armée afin de provoquer une «nuit des longs couteaux». Parmi les éléments plaidant pour cette hypothèse, rappelons qu’aucun leader n’émerge à la tête de la rébellion au cours des premières semaines. Les mutins, qui n’ont pas de discours politique clair ni de revendication , si ce n’est le départ du chef de l’Etat, se choisiront Guillaume Soro, un ancien proche de Gbagbo alors tombé en disgrâce et réfugié à Lomé.» Gbagbo a donc facilité un coup d’Etat pour s’auto-renverser à travers Soro, et se voir obliger de partager le pouvoir avec lui-même à travers le MPCI, le MPIGO et le MJP, mais aussi le RDR et le PDCI ! Renversant ! D’autant plus incroyable que Charles Maisonneuve nous explique à la fois que c’était une mutinerie organisée par Gbagbo, mais que les armes des rebelles venaient de Ouagadougou, sans pour autant que Blaise Compaoré soit impliqué. «Bien que Compaoré n’entretienne pas de bonnes relations avec Gbagbo, il n’aurait pas tenté, en gestionnaire prudent de sa dictature, de soutenir ouvertement une rébellion de demi-soldes, même s’il a clairement fermé les yeux sur certains trafics. Par exemple, en juillet 2004, des avions gros-porteurs libyens se sont succédés de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Officiellement, ils transportaient du matériel de construction destiné au luxueux hôtel Al-Fateh. S’il ne fait aucun doute que l’aéroport de la capitale ne constitue pas une plate-forme très discrète pour effectuer des livraisons d’armes, les vols à destination de Bobo-Dioulasso, situé à une centaine de kilomètres, paraissent beaucoup plus suspects. Il peut s’agir d’équipement pour les forces burkinabés, mais le doute demeure. D’autant que les cadres du centre d’instruction des troupes aéroportées de Bobo-Dioulasso sont réputés avoir trempé dans des trafics d’armes avec plusieurs pays en crise de la région. Preuve de l’existence de ces marchandages, les troupes françaises observent régulièrement du matériel neuf chez les rebelles – y compris des jeeps équipées de mitrailleuses lourdes (14,5 mm) – qui pourraient avoir été installé grâce aux bons offices des militaires burkinabés. Le pont de Laléraba, à 50 km au nord de Korhogo, constitue la zone de transit de ce matériel.» A quelle éclipse de la logique la haine peut-elle conduire ! Comme il est difficile de rationaliser les mensonges successifs des «services» français !
Les déclarations à l’emporte-pièce pour incriminer les «méchants» pullulent. Ainsi, on apprend que l’ivoirité a été créée par le FPI au début des années 1990 (p. 44). «Le FPI prône une différenciation entre les nationaux et les étrangers pour tenter de remettre en question le droit à l’accession à la propriété des planteurs venus du Burkina Faso ou du Mali. Ce discours démagogique est à son tour récupéré par Henri Konan Bédié, alors président de la Côte d’Ivoire.» Moïse Koré est un «Raspoutine tropical» (p. 5. Simone Gbagbo «hait tout ce qui concerne l’Islam» (p.4. Thabo Mbeki, président de la nation arc-en-ciel, déteste les Blancs. «Comme tous les indépendantistes des colonies britanniques d’Afrique, Thabo Mbeki est un panafricaniste convaincu adepte des thèses de l’Américain Marcus Garvey sur la négritude (…) Pour M’Beki, l’Afrique doit appartenir aux Africains ; la présence des Blancs sur ce continent est incongrue, et il ne la tolère que lorsqu’il ne peut faire autrement. Ce courant, qui jusqu’à présent ne touchait pas les élites des Etats francophones, commence à faire son chemin par l’entremise des Eglise évangéliques nord-américaines.» Qu’importe si, en réalité, Thabo Mbeki a des Blancs dans son parti et dans son gouvernement, et ne s’oppose qu’à la présence des forces militaires européennes en terre africaine. Bientôt, on nous dira que le protestantisme nord-américain (majoritairement blanc) est anti-Blanc !
Décortiquer tous les mensonges et les absurdités du livre «Le Bourbier ivoirien» reviendrait à écrire un autre livre, comme il a fallu «Négrophobie» pour répondre aux thèses de «Négrologie».
Le général de Richoufftz : «Nous avons entraîné les rebelles»
Le livre de Charles Maisonneuve n’est pas qu’une succession d’énormités. Il fait parler les militaires français, visiblement peu avares en mots quand il s’agit de conter leur épopée glorieuse à un journaliste ami. Ils se défendent de manière maladroite sur les événements de novembre 2004. Et ils lâchent quelques aveux assez intéressants.
Charles Maisonneuve confirme l’idylle entre les rebelles et l’armée française, du moins pour ce qui concerne le début de la crise. «Les premiers contacts entre les militaires français et les rebelles sont plutôt bons ; leur discipline plaît aux marsouins et aux légionnaires ; de plus, certains cadres retrouvent des stagiaires qu’ils ont connus au travers de l’aide militaire technique.» Comme par hasard…
Le général de Richoufftz, en service fin 2003, était en service en Côte d’Ivoire. Il raconte avoir sauvé la mise à la rébellion tendance Soro et avoir entraîné les troupes rebelles. «Sur le terrain, la situation dérape : le 27 septembre 2003, l’un des pontes de la rébellion, le colonel Bakayoko, demande secours au général de Richoufftz : une mutinerie a éclaté à Bouaké, et des dissidents ont tenté de s’emparer des coffres de la banque de la CEDEAO (sic !). Les troupes françaises pénètrent alors pour la première fois dans la cité depuis septembre 2002. A la vue des blindés de la 3è BM, les insurgés comprennent vite que l’affaire est perdue : après une brève fusillade, ils déposent les armes. A la surprise générale, Richoufftz propose au chef d’entraîner ses troupes : «Après les avoir encasernés, nous leur avons fait remettre un semblant d’uniforme, puis ils ont appris à marcher au pas, à tirer, mais aussi à saluer leurs supérieurs. Cela semble assez paradoxal de former les troupes d’un des protagonistes, mais la paix avait beaucoup à gagner à voir les rebelles se discipliner.»»La France, dans sa guerre contre Gbagbo, avait surtout intérêt à éviter que la rébellion s’autodétruise, comme elle était bien partie pour le faire. C’est peu dire que l’arrivée des Français à Bouaké n’a pas arrêté le pillage de la BCEAO, puisque les troupes de Licorne ont partagé le butin avec les rebelles. Charles Maisonneuve avoue par ailleurs que c’est bien Soro qui a commandité le «casse» de la BCEAO. «Ces établissements bancaires (…) ont été mis à sac sur décision des chefs de la rébellion pour financer leur mouvement et alimenter leurs cagnottes personnelles. Ibrahim Coulibaly, plus «pur et dur», était hostile à ces pillages commandités par Soro.» (p. 124). Un peu plus de deux ans plus tard, le pillard est numéro deux du gouvernement formé par le «pillé» de l’époque, Charles Konan Banny, gouverneur de la BCEAO au moment des faits.
A travers Maisonneuve, l’armée française avoue également que ses hommes ont commis des viols et tourné des films pornographiques.«Malheureusement, il y a aussi des brebis galeuses, au sein de la force. Comme dans toute armée en campagne, quelques actes criminels sont commis, principalement des larcins et des viols. Eloignés de leur milieu, certains perdent leurs repères. Ce sont des légionnaires qui pousseront le bouchon le plus loin, payant des figurants pour tourner un film pornographique et vendant par la suite le DVD.»
A propos de novembre 2004, Charles Maisonneuve reste dans la ligne de défense classique de la Licorne. Mais il admet quelques précieuses vérités. Notamment la présence de snipers français.«La plupart des morts ou des blessés sont dus à des tireurs d’élite français chargés de neutraliser les meneurs»(p. 166). A propos des morts occasionnées par les troupes situées à Man et à Bouaké qui descendaient à Abidjan – parmi lesquels notre correspondant à Duékoué, Antoine Massé, froidement assassiné d’une balle dans la tête –, Le Bourbier ivoirien est clair :: «A Duékoué, un véhicule en panne a dû être dégagé à la mitrailleuse ; bilan : dix morts. (…) A Sikensi, il a fallu détruire un barrage au canon. Au total, ces actions de force ont sans doute provoqué bien plus de pertes que les émeutes d’Abidjan, mais, réalisées en l’absence des médias internationaux, elles n’ont pas eu la même publicité.»
Maisonneuve, avocat défenseur de l’armée française, a beaucoup de mal à ne pas évoquer ses doutes face à la thèse de l’agression délibérée des FDS contre Licorne. «Bavure ou opération préméditée, décidée par Gbagbo ou un échelon inférieur : la question ne sera jamais élucidée. Les éléments connus du public ne sont pas suffisants. Certes, ayant acheté des images-satellites Ikonos de la zone de Bouaké, l’armée de l’air Fanci possédait des dossiers d’objectifs à jour. Néanmoins, comme font remarquer les spécialistes de l’aéronautique, l’avionique du Su-25 n’est pas assez pointue pour garantir une frappe précise. Or, un camp des Forces nouvelles était installé à 1400 m de la base du TC2. Une erreur reste donc fort possible. D’autant que l’état-major des Armées, qui défend l’hypothèse d’une agression préméditée, s’est montré assez avare de preuves : les boîtes noires des Su-25 n’ont jamais été exploitées, et les conversations enregistrées entre les pilotes et le sol par les unités de guerre électronique française ne fournissent aucun élément probant. Enfin, les pilotes biélorusses ont été rééxpédiés à Minsk sans avoir été interrogés. Leurs témoignages auraient sans doute permis de lever le voile sur cette affaire. Si l’Etat-major des armées avait pu prouver qu’il s’agissait d’une attaque délibérée, la crise médiatique aurait été plus facilement étouffée.» Cette dernière phrase est une des rares saillies de logique d’un livre mal fagoté mais à lire absolument qui confirme un axiome : dès que l’armée française ouvre la bouche pour se défendre dans le dossier ivoirien, elle se condamne aussitôt.
Le Bourbier ivoirien, Charles Maisonneuve, Editions Privat (Toulouse), 223 pages.
ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg
nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg
sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!
a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti
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Posté le: Sam 07 Jan 2006 00:57 Sujet du message:
Théophile Kouamouo est un bon mais a toujours une lecture très très partiale de ce qui se passe en CI...
Néanmoins je concois que les imprécisions du livre manque de sérieux...
Pour les pseudos révélation...ca m'émeut moins...qui peut s'étonner vraiment du fait que la très grande majorité des cadres de l'armée ivoiriennes a été formée en france..
Mangou, Guéi, Doué, etc......tous...et donc y compris ceux qui sont aujourd'hui du coté des rebelles !
Tiens une qui est bien bonne...si je suis la logique de Kouamouo le CICR est complice des rebelles puisque:
1) Soumaila Bakayoko un des généraux ivoiriens très haut placé dans la rebellion a suivi pendant un an le cursus de droit humanitaire en situation de guerre dans les années 90 à Geneve
2) Le CICR assure le fonctionnement des stations de traitements d'eau des grandes villes de la zone rebelles.
Benny da. , si tu trouves des inexactitudes dans ce qui est écrit ( par Théophile K.) étalent-les au lieu d'accuser l'auteur de partialité ,cela dit d'un autre côté , je doute fort que , le papier-c.. que ce maladroit défenseur de L'armée francaise ait pondu soit impartial !
Au lieu de jouer les connaisseurs en jetant aux orties les analyses de Théophile K. donne les tiens tout simplement ! _________________ "Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
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Posté le: Sam 07 Jan 2006 01:51 Sujet du message:
Hey t'abuses Gnata !! Je commence par dit que Théophile K. est un bon !! C'est bien parce que je sais pour le lire régulièrement ici ce qu'il vaut !
Après je sais aussi qu'il a eu des embrouilles et s'est fait virer avec son ancien journal et son ancien patron (Le Monde et S. Smith...et je ne lui en veut pas car sur ce coup là il a été très courageux...) sur la ligne editoriale justement et de la couverture de ce qui se passe en CI et que depuis il écrit un peu trop comme si il en voulait à la terre entière...surtout si elle est française !
Les inexactitudes c'était pour le mauvais livre de l'armée francaise...et la partialité ben l'exemple que j'ai donné sur la fausse naiveté de l'auteur qui feint de s'etonner de voir des cadres d'armée africaine formée en france...c'est de çà que je parlais...de cette manière de monter en épingle des choses qui ne sont pas suffisaments significatives
'tain c'est pas vrai ! faut lire quand même ce qu'on écrit les uns les autres...sinon c'est clair qu'on va pas y arriver.....
Après je sais aussi qu'il a eu des embrouilles et s'est fait virer avec son ancien journal et son ancien patron (Le Monde et S. Smith...et je ne lui en veut pas car sur ce coup là il a été très courageux...) sur la ligne editoriale justement et de la couverture de ce qui se passe en CI et que depuis il écrit un peu trop comme si il en voulait à la terre entière...surtout si elle est française !
C'est un détail, mais ça a son importance. Théo ne s'est pas fait virer, mais il a démissionné pour ne pas cautionner les manip du Monde...
Citation:
A la direction du quotidien Le Monde
Objet : Lettre de démission.
Messieurs,
Je reste perplexe sur la forme que devrait prendre cette lettre et la dénomination de son objet, étant donné que je ne suis pas lié à votre entreprise par contrat, mais que je suis un correspondant certes attitré, mais an statut de pigiste. En tout cas, par la présente, je vous informe de manière irrévocable que je ne voudrais plus écrire pour Le Monde. Je démissionne donc, si l’expression s’y prête.
La première raison de cette décision est l’article paru en ce jour dans Le Monde, intitulé « Laborieuses tractations pour une trêve en Côte d’Ivoire », signé de Jean-Pierre Tuquoi et de moi. Je ne me reconnais dans aucune phrase de cet article.
J’ai en effet envoyé un papier, synthèse faite avec les informations que j’avais glanées et celles que m’avait envoyées Jean-Pierre, tôt le matin, au journal, en le dictant aux sténos. Il n’a rien à voir avec ce qui a été publié. C’est un pur scandale journalistique, et c’est une honte pour un si grand journal. Je comprends bien que l’article que j’ai envoyé ait pu être incomplet, ou tout simplement mauvais - je n’ai que quatre petites années d’expérience professionnelle - mais il aurait pu être passé à la trappe, et remplacé par un article meilleur que son auteur aurait dû avoir le courage de signer.
D’autant plus que cet article prenait des tournures éditorialisantes dont je n’approuve pas, personnellement, les arguments. Je le vis comme un viol intellectuel, en toute humilité, bien sûr.
J’en suis d’autant plus choqué qu’il y a quelques jours, j’avais demandé à Stephen Smith, qui avait rajouté un bout de phrase à un de mes articles - affirmant que le général Guéi a été assassiné à son domicile, ce qui est une des nombreuses thèses qui circulent sur ce décès - de ne plus ajouter de choses aussi importantes à mes papiers sans m’en avertir, eu égard au contexte particulièrement délicat dans lequel nous travaillons. La presse et les autorités ivoiriennes nous accusent en effet de prendre partie pour les « mutins », et de dépeindre les loyalistes négativement. J’avais également fait un papier sur le rôle ambigu de l’armée française dans ce conflit, censuré sans que l’on ne m’oppose la moindre raison.
Par ailleurs, l’allure que prend la couverture de cet événement par le vénérable quotidien du soir me permet de moins en moins de le défendre mordicus face aux accusions ivoiriennes. Je ne comprends pas qu’il soit impossible de passer la moindre ligne sur le « sursaut patriotique » qu’on peut observer dans la moitié sud du pays, cosmopolite et abritant plus de 75% de la population. Marches quotidiennes et de grande ampleur dans toutes les villes, drapeaux partout, ralliement de tendances politiques opposés, dons de plusieurs dizaines de millions d’euros pour soutenir ’l’effort de guerre ». Rien de tout cela ne mérite visiblement d’être raconté. Et qu’on me permette de douter aux inévitables dénégations sur " l’opportunité" de tels articles dans un contexte d’actualité surchargée. J’ai pris le parti de ne pas y croire. Bref, je considérais comme un grand honneur d’écrire dans un des titres-phares de la planète, et je n’y renonce que les larmes aux yeux.
Mais je préfère garder une idée haute de le Monde, en échappant à d’éventuelles autres forfaitures dans le cadre d’un conflit qui se complexifie qu’on tente visiblement de brouiller avec les armes journalistiques les moins conventionnelles.
Pour terminer, je m’épanche quelque peu. Je suis un Africain, d’origine camerounaise.
Le Cameroun est un pays qui a connu une atroce guerre de libération avortée, sévèrement matée par la France, puis le régime qu’elle a porté à bout de bras. Durant toute cette période, le correspondant de le Monde dans mon pays a accompagné et servi intellectuellement le crime, les procès tronqués d’opposants, les massacres de grande ampleur dans l’Ouest,la région dont je suis originaire. On dit que l’histoire a de la mémoire.
Je ne veux pas assister, quarante ans plus tard et dans un autre pays africain, un nouveau désastre programmé, dont le scénario diabolique est connu de tous ceux qui réfléchissent il y a belle lurette, et qui se pare, comme d’habitude, des oripeaux de la défense des droits de l’homme et tutti quanti.
Je ne veux pas faire de reportages larmoyants et emplis de bonne conscience sur le futur front révolutionnaire unifié (RUF) tendance ivoirienne - souvenons-nous des « freedom fighter » de ce mouvement rebelle sierra-léonais, déjà appuyé à l’époque par le Burkina Faso et le Liberia.
Je n’ai que 25 ans, une carrière à protéger mais j’ai également une naïveté et des convictions qui font que je ne peux plus longtemps continuer.
J’arrête.
Avec tous mes sentiments distingués.
Théophile Kouamouo
Email :kouamouo@yahoo.com
sources : Fraternité Matin - Publié également sur Africultures
_________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA
INTERVIEW - "La France doit se retirer d'Afrique" In le "Courrier International" N° 795 26.01.06-1.02.06
Pour Théophile Kouamouo, le directeur du quotidien Le Courrier d'Abidjan, qui soutient le régime du président Gbagbo, Paris empêche l'Afrique d'écrire sa propre histoire, au risque de provoquer une vague de sentiments antifrançais sur tout le continent.
Comment expliquez-vous cette brusque poussée de fièvre à Abidjan* ?
THÉOPHILE KOUAMOUO Depuis le 19 septembre 2002, la Côte-d'Ivoire est assaillie par une rébellion armée qui occupe la moitié du pays. Au départ, la communauté internationale a exprimé le souhait de résoudre la crise par le dialogue, tout en restant dans le cadre de l'Etat de droit et du respect des institutions. Depuis Linas-Marcoussis [accords signés dans la région parisienne en janvier 2003, qui devaient aboutir à un partage du pouvoir entre les rebelles et le régime d'Abidjan, mais qui n'ont jamais été réellement mis en œuvre], les observateurs se sont rendu compte qu'il est plutôt question de protéger les rebelles à travers les forces d'interposition françaises, jusqu'à ce que les pouvoirs constitutionnels soient neutralisés. A Marcoussis, la France a tenté d'utiliser la rébellion comme opportunité pour transformer Laurent Gbagbo en "reine d'Angleterre", à la différence près que le Premier ministre omnipotent qu'on voulait lui imposer n'était pas issu du parti politique majoritaire à la suite des législatives, mais faisait partie d'une liste de trois personnalités présentée à Laurent Gbagbo par Jacques Chirac. De plus, les rebelles ayant rompu l'ordre constitutionnel étaient appelés à devenir les patrons de l'armée républicaine et des forces de police. Les Ivoiriens se sont révoltés, et les concepteurs de Linas-Marcoussis ont plus ou moins reculé, tout en s'activant pour vider l'institution présidentielle de son contenu sur le long terme, notamment en maintenant la rébellion afin d'empêcher toute nouvelle validation des légitimités électorales.
Aujourd'hui, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Alors que le Conseil constitutionnel ivoirien – seule institution habilitée à interpréter la Loi fondamentale dans des circonstances particulières – et la totalité des partis représentés à l'Assemblée nationale (75 % du corps électoral) se sont prononcés pour le prolongement de l'Assemblée nationale, le Groupe de travail international (GTI) a décidé de passer outre et d'engager un bras de fer. [Les Nations unies et la secrétaire d'Etat française à la Coopération ont annoncé que l'Assemblée nationale ivoirienne était dissoute car son mandat était achevé.] Or, si les Ivoiriens entérinent le fait qu'on jette à la poubelle les avis du Conseil constitutionnel, ils se résignent à "liquider" cette institution en même temps que l'Assemblée nationale et la Cour suprême – dont l'arrêt sur la Commission électorale n'est pas non plus pris en compte par le GTI. Dès ce moment, le pays accepte d'être gouverné par la communauté internationale et par le Premier ministre que Paris a imposé, sans possibilité de contrôle en interne. C'est une mise sous tutelle, un retour déguisé à l'ordre colonial, un assassinat de la démocratie, garantie partout dans le monde par la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
Une partie de la presse française parle d'une faible mobilisation des "jeunes patriotes"**. Est-ce une réalité ?
C'est un faux problème. Depuis le début de cette crise, un certain nombre de manœuvriers internationaux parient sur l'essoufflement du mouvement patriotique. Ils se trompent. A chaque étape de la lutte correspond un type de mobilisation, comme dans toutes les révolutions démocratiques de longue haleine. Ce que je constate, c'est que le récent mouvement, malgré ce que peuvent en dire ceux qui préfèrent accabler Gbagbo au lieu de lire la scène politique ivoirienne avec finesse, s'est organisé malgré la désapprobation du chef de l'Etat et la perplexité d'un certain nombre de leaders traditionnels. Cela signifie que la lutte patriotique dépend moins des émetteurs de mots d'ordre que de la perception que les citoyens ont de la situation politique. Corsetez Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé [dirigeant des "jeunes patriotes", il s'est fait une réputation de tribun et de dur du régime avec des discours enflammés, notamment contre la politique française en Côte-d'Ivoire], d'autres personnes exprimeront leur ras-le-bol et seront rejointes par une base moins ignorante que l'on croit, qui ne fait pas de calcul politique, mais refuse de toutes ses forces la recolonisation de la Côte-d'Ivoire.
Après la France, l'ONU est à son tour prise à partie par les "jeunes patriotes". Cette tactique ne risque-t-elle pas d'accroître l'isolement de Gbagbo sur la scène intérieure comme internationale ?
Je répète que ce n'est pas Laurent Gbagbo qui a pris l'initiative de protester contre les décisions du GTI. Comme tout homme politique, il agit en prenant en compte les différentes forces et les mouvements sociaux, sans forcément toujours les diriger. Cela dit, sur la scène intérieure, les choses sont assez cristallisées et les derniers développements conforteront les différents camps dans leurs analyses. Quant à la scène internationale, elle est tout à fait virtuelle et ne dépend que de l'adhésion des protagonistes internes à ses actions. A moins que la France n'ait le courage de payer le prix de son ambition hégémonique, à l'image des Etats-Unis en Irak…
Le régime Gbagbo est-il à bout de souffle ? A-t-il perdu les moyens de financer ses partisans ?
Ce type d'analyse ne fait que traduire les arrière-pensées d'un certain nombre de lobbys qui ont, par exemple, milité fermement pour que le parti présidentiel perde le ministère de l'Economie et des Finances. Mais, dans quelques mois, on se rendra compte de sa vacuité. Il suffit simplement de se rappeler l'impressionnant mouvement patriotique qui a mené Laurent Gbagbo au pouvoir, en octobre 2000, alors que le général Gueï [qui était alors au pouvoir depuis un coup d'Etat contre Henri Konan Bédié, le 24 décembre 1999] tentait de confisquer sa victoire électorale, pour réfléchir autrement. Les millions d'Ivoiriens qui sont sortis en octobre 2000, alors que le Front populaire ivoirien [FPI, le parti de Laurent Gbagbo] était dans l'opposition, l'ont-ils fait parce qu'ils étaient financés ? Les convictions politiques existent en Afrique comme en Europe.
Avec le climat qui règne à Abidjan et dans le reste de la Côte-d'Ivoire, est-il encore possible d'organiser rapidement une élection présidentielle ? [Initialement prévue en octobre 2005, la présidentielle a été reportée d'un an.]
Ce n'est pas le climat qui règne qui empêche les élections, mais le refus forcené des rebelles, cautionnés par la France et par l'ONU, de déposer les armes. Je suis persuadé que tant que la coalition internationale qui veut redéfinir les rapports de force politiques en Côte-d'Ivoire n'aura pas changé la démographie électorale – en faisant voter des étrangers ouest-africains naturalisés à la va-vite, par exemple, et en permettant à ses poulains d'organiser des fraudes – elle maintiendra les rebelles en armes et empêchera le jeu des urnes.
La presse ivoirienne a souvent été accusée par les journalistes français de jouer les boutefeux. Que répondez-vous à vos détracteurs ?
La presse française n'a pas de leçons à nous donner. Au début de la crise ivoirienne, elle a dit qu'il n'y avait ni rébellion ni mutinerie en Côte-d'Ivoire. A chaque étape du processus, elle a suivi aveuglément les analyses biaisées du Quai d'Orsay. En novembre 2004, à de rares exceptions près, elle s'est autocensurée et a refusé de relater les massacres commis par l'armée française. Aujourd'hui encore, elle refuse d'enquêter sur le "bombardement" de la base de la force Licorne, attribué à l'armée ivoirienne, malgré le fait que l'état-major français a choisi de faire disparaître toutes les pièces physiques qui pourraient conduire à la vérité de manière indubitable, comme la boîte noire de l'avion incriminé et les éclats des roquettes qui ont commis le carnage. La seule explication qu'on nous sert est celle, ridicule, selon laquelle le pouvoir français essaie de protéger Gbagbo. Personne n'imagine une mise en scène ou une manipulation. Personne ne fait de l'investigation. La presse française traite l'Afrique avec légèreté, bourrant ses articles des contrevérités les plus piteuses.
En France, c'est la ministre de la Défense qui s'exprime sur le dossier ivoirien, et non le ministre des Affaires étrangères. Comment expliquez-vous cette singularité ?
Il faut croire que la France se considère comme étant en guerre contre la Côte-d'Ivoire ou pense qu'elle doit mater un territoire d'outre-mer rebelle. En tout cas, c'est symptomatique d'un imaginaire férocement colonial.
Assistons-nous à une montée des sentiments antifrançais en Afrique ?
Oui, tout à fait. Il suffit d'aller sur les sites Internet et les forums africains pour s'en rendre compte. Paris veut à tout prix maintenir le pacte colonial. D'abord à travers un flicage de l'Afrique, qui passe par un dispositif militaire encore plus fort que pendant la période coloniale. La France est tellement obsédée par le maintien de ses bases militaires qu'elle propose d'être une sorte de société militaire privée permanente pour l'Union africaine (UA), qui ne lui a pourtant rien demandé. Elle sait que son seul avantage compétitif, dans le cadre de la mondialisation, par rapport aux Etats-Unis, à la Chine ou à l'Afrique du Sud, c'est son armada militaire. Elle veut maintenir des marchés menacés à travers une sournoise politique de la terreur et du chantage sur les politiques.
La France joue toujours la carte des pouvoirs dictatoriaux à sa solde, contre la démocratie et l'alternance. Au Togo, elle a soutenu le dictateur Gnassingbé Eyadéma lors de tous ses hold-up électoraux et a cautionné fortement l'installation de son fils Faure, dans une succession dynastique, antidémocratique et sanglante. Elle s'acharne sur la Côte-d'Ivoire du président Gbagbo, qui n'est pas parfaite, mais où le partage du pouvoir était une réalité avant la rébellion des nostalgiques du parti unique. Le parti présidentiel contrôlait 43 % de la Chambre des députés, moins de 20 % des municipalités et 35 % des conseils généraux. Comparez avec tous les autres pays d'Afrique francophone soutenus à bout de bras et armés quasiment gratuitement par Paris, et vous serez édifiés. En Afrique de l'Ouest, la France a soutenu le tandem déstabilisateur Taylor-Compaoré [l'ex-président du Liberia et l'actuel président du Burkina Faso], qui a semé la mort au Liberia, en Sierra Leone, en Guinée et en Côte-d'Ivoire. Elle détruit les avions de guerre ivoiriens et en offre aux belliqueux voisins burkinabés, dont l'implication dans la rébellion est aujourd'hui une évidence. La France est indéfendable en Afrique. Elle doit se retirer et laisser le continent noir écrire sa propre histoire. Comme les autres continents, il tirera les leçons de ses errements comme un grand et avancera sans tuteur encombrant.
* Du 16 au 20 janvier, les "jeunes patriotes", partisans du président Gbagbo ont élevé des barricades dans les rues d'Abidjan, la capitale économique. Ils se sont attaqués aux troupes de l'ONU et ont réclamé le "départ des forces étrangères d'occupation".
** Partisans du régime de Laurent Gbagbo, ils organisent des manifestations, souvent violentes, pour soutenir le régime.
Propos recueillis par Pierre Cherruau
Théophile KOUAMOUO _________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA
Merci N'kossi pour l'article , faut-il rappeller que Théophile K. n'est pas Ivoirien , mais Camerounais , personnellement , je suis agréablement surpris et en même temps heureux du serieux qu'il met à défendre un pays Africain tiers , c'est sûr que les Ivoiriens sauront s'en souvenir le moment venu .
Ca montre au moins que le panafricanisme n'est pas un vain mot pour certains jeunes Africains . _________________ "Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
La force Licorne n'assure pas seulement la paix en CI, elle relance aussi le cinéma amateur. Dans la petite ville de Niakaramandougou, en zone rebelle, les bidasses français ont fait découvrir le porno à la population ! Et ont vite déniché des talents... Contre 10.000 CFA (15 €), qlq gazelles de la ville ont accepté de passer devant la caméra, accompagnées de soldats et de chiens... Le film a eu un tel succès que les rebelles aussi ont voulu découvrir cet inestimable apport de l'exception française. Et là, surprise, ils ont reconnu certaines de leurs campagnes. S'en est suivi un chaleureux débat avec la soldatesque tricolore, qui a depuis déguerpi de la ville.
Encore une incompréhension culturelle.
Le Gri-Gri N° 48 jeudi 26.01.06
Benny Da B' est ce vrai cette info ? Ou bien ? _________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA
Inscrit le: 12 Oct 2005 Messages: 1346 Localisation: Abidjan / Ouagadougou / Bruxelles / Paris / Tours
Posté le: Ven 27 Jan 2006 18:46 Sujet du message:
N'kossi,
Comment tu veux que je le sache ? Je suis pas un chef rebelle moi ! Ni un sodat français d'ailleurs
Et je suis à Abidjan
Sur le fait que ce soit vrai ou pas...franchement je peux pas me prononcer.
Sur la forme par contre, ce genre de choses est un très grands classiques en Côte d'Ivoire. Je l'ai entendu des tas de fois avec quelques variantes. Parfois ce sont des Libanais, parfois ce sont des casques bleus, des expatriés de sociétés, des notables.
Le montant est toujours dérisoire lui aussi...ce qui choque encore plus.
Mais la constante c'est le fait que ce soit filmé et les chiens.
Ca a commencé bien avant le début de la guerre d'ailleurs. Je me souviens avoir entendu des choses comme celle là il y a longtemps.
Le coup des chiens revient à chaque fois et parfois pour pimenter le truc on te met des filles de notables (expérience vécu à Man ville de l'ouest en 1999 ou on parlait de la fille du juge de la ville). Là les notables ce sont les rebelles puisque ce sont eux désormais
Niakaramandougou je ne crois pas qu'il y ait de contingent français là bas. Ils sont à Korogho et Bouaké. Deux villes relativement loin de celle ci.
Donc pour conclure je ne peut rien infirmer ou confirmer. Je constate juste que sur la forme, vu le nombre de fois que j'ai entendu cela avec toutes les variantes que j'ai citées, ca me fait penser à ces "legendes urbaines" révélatrices des fanstasmes et des peurs des sociétés.
Néanmoins, je crois bien sur parfaitement capable une soldatesque quelconque de faire çà...
La force Licorne n'assure pas seulement la paix en CI, elle relance aussi le cinéma amateur. Dans la petite ville de Niakaramandougou, en zone rebelle, les bidasses français ont fait découvrir le porno à la population ! Et ont vite déniché des talents... Contre 10.000 CFA (15 €), qlq gazelles de la ville ont accepté de passer devant la caméra, accompagnées de soldats et de chiens... Le film a eu un tel succès que les rebelles aussi ont voulu découvrir cet inestimable apport de l'exception française. Et là, surprise, ils ont reconnu certaines de leurs campagnes. S'en est suivi un chaleureux débat avec la soldatesque tricolore, qui a depuis déguerpi de la ville.
Encore une incompréhension culturelle.
Le Gri-Gri N° 48 jeudi 26.01.06
well , je ne serais pas surpris que les bidasses fracais violent ou contre monnaie sonnante abusent sexuellement de jeunes filles mineures la pluart du temps dans la partie rebelle du pays , là où il n'y a plus de lois , ces gens sont médiocres , tous leurs agissements aussi .
Cependant l'histoire avec les chiens , je dirais que c'est une légende urbaine , des libanais ont été molesté et même assassiné ( si je me souviens dans les années 90 ) par soupcons , et comme Benny le dit , les variantes sont multiples , elles sortent de nulles part , bref , ca ne tire pas sur du vrai . _________________ "Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
Donc pour conclure je ne peut rien infirmer ou confirmer. Je constate juste que sur la forme, vu le nombre de fois que j'ai entendu cela avec toutes les variantes que j'ai citées, ca me fait penser à ces "legendes urbaines" révélatrices des fanstasmes et des peurs des sociétés.
Néanmoins, je crois bien sur parfaitement capable une soldatesque quelconque de faire çà...
gnata a écrit:
Cependant l'histoire avec les chiens , je dirais que c'est une légende urbaine , des libanais ont été molesté et même assassiné ( si je me souviens dans les années 90 ) par soupcons , et comme Benny le dit , les variantes sont multiples , elles sortent de nulles part , bref , ca ne tire pas sur du vrai .
L’année dernière, j’ai lu un article de presse française relatant ce genre d’histoires.
Cela se déroulait dans la région parisienne et avec des jeunes filles immigrées clandestines (souvent du Nigéria).
Une fois face aux chiens (elles savaient pourquoi elles venaient, mais pas les « conditions » dans lesquelles cela allait se dérouler) certaines ont changé d’avis, d’autres pas…
C’était filmé…
C’était un article du Monde sur les violences faites aux femmes (je crois qu’il y avait une journée mondiale de la femme ou quelque chose comme ça…)
L’article était très documenté et les infos confirmées par des policiers.
Je n’ai aucun avis sur ce qui s’est déroulé en C.I, mais en tous cas ça existe…
Une légende, ce n'est après tout qu'une histoire qui trouve son origine, non dans l'imagination d'un auteur, mais dans la réalité... _________________ "Nous avons accepté l'inacceptable"
JP Bemba
Inscrit le: 12 Oct 2005 Messages: 1346 Localisation: Abidjan / Ouagadougou / Bruxelles / Paris / Tours
Posté le: Sam 28 Jan 2006 20:22 Sujet du message:
katana a écrit:
Je n’ai aucun avis sur ce qui s’est déroulé en C.I, mais en tous cas ça existe…
Une légende, ce n'est après tout qu'une histoire qui trouve son origine, non dans l'imagination d'un auteur, mais dans la réalité...
On est d'accord Katana, je n'ai jamais dit que c'était faux. Je faisais juste remarquer qu'on entend trop de cas à droite à gauche dans tout le pays et depuis longtemps pour que tous soit vrai.
En l'occurence en CI la séquence "etrangers incitateurs" + "chiens" + "filmés" + "argent dérisoirement petit" finit par me faire dire que y a 1 cas vrai pour 20 faux.
Ou alors la CI est le pays ou se concentre tous les malades mentaux du monde et ou les filles sont aussi les plus demeurées. Ce que bien sur je ne crois pas
Pas de souci "benny" j'avais juste utilisé vos deux commentaires pour rembondir dessus, mais ma remarque n'avait pas pour but de mettre les vôtres en doute.
A propos de la tentative de dissolution de fait de l'assemblée Nationale Ivoirienne, j'ai lu une interview de Louis Michel, qui n'ayant pas d'arguments juridiques à opposer a tout simplement déclaré "Je ne vais pas rentrer dans des arguties juridiques". C'est quand même énorme, comment peut-on mettre le Droit, la Constitution de côté quand on veut régler les pb d'un pays souverrain ? _________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
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Posté le: Dim 29 Jan 2006 18:30 Sujet du message:
En effet, Louis Michel a merdé....comme beaucoup de newbie dans la crise ivoirienne d'ailleurs...Il a parlé trop vite, a cru avoir compris trop tot....bref pas reluisant...
Depuis il se fait petit. On a pas entendu une seule déclaration depuis...
Well , ce Louis Michel n'est pas nouveau dans cette crise , il y a un an et demi , il avait débarqué de sa Belgique Natale pour nous inculquer les vertus du Droit et de son respect ( enfin , c'est ce que j'ai cru sentir sous ses airs suffisants ) , après ses rencontres avec Gbagbo , Mamadou Koulibably et le Ministre des Finances Dr Bohoun Bouabré , il a soudainement disparut du cadre pour ne réapparaître ...qu'ici , mais cette fois-ci ne voulant rien savoir du Droit et de son respect , médiocrité quand tu nous tiens ! .
C'est le cas de rappeller que dans l'imaginaire de ces gens ( ces petits européens qui ne savent pas à qui ils vont avoir affaire ) , nous n'avons aucune notion de ce qu'on nomme Droit , quand ils découvrent soudain qu'ils ont devant eux des gens beaucoup plus talentueux qu'eux ,surtout dans les domaines qu'ils croient maîtriser , ils s'encagoulent pour ne devenir que de vulgaires brigands hors-la-loi .
Dans quel pays une Institution comme l'assemblée Nationale est dissoute par un truc de reflexion bidon ,alors que le Conseil économique et social lui permet de continuer à fonctionner ?
Il n'y a , de fait , aucune justification juridique à donner à l'action du GTI , et c'est dans cet embroglio qu'est fourré Mr Louis , la France et ses rebelles .
Là ces brigands sont en manquent de plans pour destabiliser , juridiquement il n'en n'ont pas , militairement , la France et ses soldats crignent un conflit directe avec l'armée Ivoirienne , donc , les affaires sont bloquées , la petite harpie de l'armée de Chirac ( Marie Alliot ) qui au début de la crise , tancait et menacait carréement Gbagbo ( président élu ) devant les cameras de ses chaînes comme un gamin , aujourd'hui ne le fait plus , le complexe de DIEU passé , chacun se rend compte qu'ils n'ont pas affaire à un petit chef de tribu , mais bien à un Africaniste entouré d'intellos qui savent ce qu'ils veulent .
Quant à ce Louis je-ne-sais-plus , j'imagine sa rencontre avec un Dr Koulibaly ou d'un Dr Bohoun Bouabré , il devait être dépassé par la solidité de leurs arguments . _________________ "Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
Après l'affaire Mahé, l'armée française revoit ses règles de discipline
Le soldat devra refuser les ordres illégaux
Selon le texte de l'instruction diffusée en décembre, un militaire doit refuser d'obéir à tout ordre qu'il juge contraire aux conventions de Genève. Il doit surtout en référer directement aux plus hautes autorités militaires. Reuters
L'affaire Mahé, du nom de cet Ivoirien assassiné par des soldats français en Côte d'Ivoire, continue de faire des vagues. Le nouveau règlement de discipline générale militaire a même été revu. Il exige désormais que les militaires refusant d'obéir à un ordre illégal en réfèrent aux trois plus hautes autorités militaires.
Le Bulletin officiel des Armées de décembre 2005 (numéro 45) cache une petite bombe. Il donne à tout militaire l'ordre de désobéir si les ordres qu'il reçoit sont jugés contraires à l'éthique et de faire remonter vers les trois plus hauts échelons de la hiérarchie militaire les motifs et circonstances de ce refus.
Le texte paru au BO de décembre est directement tiré du Journal officiel du 17 juillet 2005 et du décret n° 2005-796 relatif à la discipline générale militaire. L'article 7 (alinéa 3) de ce décret précisait que « le subordonné ne doit pas exécuter un ordre prescrivant d'accomplir un acte manifestement illégal ou contraire aux règles du droit international applicable dans les conflits armés et aux conventions internationales en vigueur en France ».
Or le texte de l'article 7 de l'Instruction n° 201710 publiée au BO de décembre diffère sensiblement. Désormais « le subordonné doit refuser d'exécuter un ordre prescrivant d'accomplir un acte manifestement illégal » et, surtout, « le militaire fait savoir son refus, par tout moyen et dans les plus brefs délais soit au ministre de la Défense, soit à son chef d'état-major d'armée, soit à l'inspecteur général de l'Arme ».
Entre juillet et décembre, comme résume un officier supérieur, « l'affaire Mahé est passée par là ». Et cet officier d'infanterie de poursuivre : « C'est une bonne chose. Avant, un dossier de punition était immédiatement rédigé contre un militaire qui refusait d'exécuter un ordre. Désormais, il peut s'en expliquer avec les plus hauts échelons. En plus, comme le dit le nouveau texte, s'il doit agir sous la contrainte de ses chefs, il peut être exonéré de toute culpabilité. C'est aux chefs d'assumer et d'engager leur responsabilité disciplinaire et pénale ».
Querelle d'anciens ?
Un tel ordre n'est pas non plus sans inquiéter. Certains militaires s'interrogent sur les modalités pratiques : comment, en pleine opération extérieure, faire remonter vers la plus haute hiérarchie les abus d'autorité, les cas de transgression des conventions internationales ou de violation des droits de l'homme ? D'autres craignent des dérives ou des abus de la part des subordonnés. Quelques-uns doutent même de la confiance que placent désormais les plus hautes autorités du ministère ou des états-majors dans leurs soldats déployés sur des théâtres d'opération sensibles.
Les plus virulents, dont beaucoup d'anciens militaires de haut rang, parlent d'« acharnement ». Sans nier la gravité de l'affaire Mahé, ils constatent que la « médiatisation orchestrée par le ministère » visait, avant tout, deux généraux ; ils relèvent aussi que la ministre a fait appel du jugement de douze soldats déployés en Côte d'Ivoire et coupables de vols dans deux banques et qu'elle a réclamé des sanctions plus lourdes. « En d'autres temps, tonne un général qui vient de quitter le service actif, un ministre aurait endossé une part de responsabilité dans les récents dérapages. Or, la nôtre semble s'acharner à nous maintenir la tête sous l'eau. Ce n'est pas comme ça que l'on va gommer le malaise ambiant au sein de l'armée de terre ! »
Philippe CHAPLEAU.
Source : http://www.ouest-france.fr/offaitjour.asp?idDOC=279190&idCLA=3631 _________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
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