Posté le: Mar 21 Fév 2006 16:55 Sujet du message: Complicité : Les magouilles de l'Onu en Afrique
Je vous invite a lire ce texte que j'ai trouve sur Africatime.com. Il eclaire d'une lumiere crue le veritable role de l'ONU en Afrique. Apres l'avoir lu je me suis apercu qu'il a ete ecrit par l'un des Africains pour qui j'ai personnellement la plus grande admiration; un de ces hommes exceptionnels (comme il y en a un certain nombre en Afrique) qui sont totalement ignores sur le continent.
Citation:
Complicité : Les magouilles de l'Onu en Afrique
(Le Messager 21/02/2006)
L’Organisation des Nations unies (Onu), fondée à la fin de la guerre de 1939-1945, s’est fixé pour but, entre autres, de veiller au maintien de la paix entre les peuples et les nations, et de permettre la coopération entre les Etats. Et elle le dit à qui veut l’entendre. Pour elle, tous les Etats sont égaux en droits. Voire.
Dès 1946, traitant du sort des anciennes colonies allemandes que la Société des nations (Sdn) avait placées “ sous mandat de la Sdn ”, l’Onu décida de faire de ces anciennes colonies des “ pays sous tutelle de l’Onu ”. Tel fut le cas du Kamerun, du Togo, mais aussi de la Namibie, etc. Mais ensuite ?
Plusieurs personnes vous diront que l’Onu rend de nombreux services aux peuples africains, qu’en ce moment même elle intervient au Darfour et en d’autres contrées de notre continent, et qu’en conséquence, il ne faut pas oublier ce rôle positif de l’organisation, sans parler des actions de ses agences spécialisées comme l’Unicef, le Pam, l’Onudi, l’Unesco, etc. Donc, concluront ces personnes, “ il ne faut quand même pas exagérer ”. Je me propose de suggérer ici que ces personnes ne voient que l’arbre qui cache la forêt. Elles refusent de voir, ou font semblant de ne pas voir, le rôle de l’Onu dans des situations décisives pour le présent et l’avenir des peuples africains. Car, même l’être humain le plus méchant et le plus vil, a certains côtés positifs et humains ; il lui arrive parfois de poser des actes positifs. Mais ce qui est important quand on apprécie un être humain, c’est l’aspect dominant, ce qui est fondamental. Et en ce qui concerne l’Onu et son rôle en Afrique depuis 60 ans, depuis sa fondation, c’est ce que je m’en vais essayer de mettre en lumière en examinant trois cas.
L’Onu au Congo en 1960-1961
Le 30 juin 1960, le Congo, ancienne colonie de la Belgique, recouvrait son indépendance juridique. L’éveil du mouvement national en Afrique avait contraint la Belgique aussi, à admettre le principe de l’indépendance de ses colonies dont le Congo était de loin le fleuron.
Parmi les nationalistes congolais, il y avait en gros deux groupes de forces politiques : il y avait les partis du nationalisme frelaté ou nationalisme avec la bouche comme le désignait Um Nyobé ; et il y avait les partis du nationalisme africain radical, le véritable nationalisme congolais, celui que les peuples soutenaient à travers tout le continent, et notamment au Congo. Ce qui séparait ces deux groupes, c’était le sens profond qu’il fallait donner à l’indépendance du Congo.
Le camp du nationalisme frelaté pensait à une indépendance frelatée, une indépendance que pouvaient accepter la Belgique et l’ensemble du monde occidental ; c’était une indépendance qui laisserait la liberté à ces derniers de continuer comme avant, à voler et piller les richesses du Congo et de l’Afrique. Les principales figures de ce camp s’appelaient Joseph Kasavubu, Moïse Tschombe, Albert Kalonji, etc.
Le camp du nationalisme africain véritable voulait une vraie indépendance, une indépendance radicale, qui donnerait désormais la liberté au peuple congolais de contrôler ses richesses pour le bien de tous dans l’unité avec les autres peuples africains. Les principales figures de ce camp s’appelaient Patrice Lumumba, Antoine Gizenga, etc.
La question centrale de la forme du futur Etat du Congo indépendant était un des points de désaccord fondamental entre les deux camps : Lumumba et ses amis voulaient un Congo uni, unitaire et démocratique. Kasavubu, Tschombe et consorts voulaient une fédération lâche et même une confédération. Car il fallait laisser chaque province faire ce qu’elle voulait avec les richesses de son sous-sol et les autres richesses. Mais tout le monde savait que derrière ces idées des nationalistes frelatés, ce qui se jouait, c’était la question de savoir si oui ou non, on allait laisser les sociétés colonialistes comme la toute puissante Union minière du Haut Katanga continuer à dominer l’économie du pays. Et tout le monde savait que c’est l’Union minière du Haut Katanga et ses alliés, qui soufflaient leurs théories aux nationalistes frelatés qu’on avait rebaptisés “ les modérés ”, tout comme les rebelles putschistes de Côte d’Ivoire ont été rebaptisés “ Forces nouvelles ” pour paraître plus fréquentables…
Les Belges organisèrent des élections avant la date de proclamation de l’indépendance. Les nationalistes radicaux gagnèrent les élections organisées par les Belges, sans la présence des “ observateurs internationaux ” qu’on n’avait pas encore imaginés. Le parti de Patrice Lumumba, le Mouvement national congolais (Mnc) sorti premier des élections ; il était donc premier à l’Assemblée. Donc, normalement, le chef du Mnc devait devenir chef du gouvernement congolais. Mais les Belges organisèrent un pré-Marcoussis, une étape vers l’autre Marcoussis : on l’appela la Table ronde belgo-congolaise à Bruxelles. Avec tous les chefs politiques congolais. L’OK Jazz de Luambo Makiadi et l’African Jazz de Kabasele immortalisèrent cette table ronde dans l’inoubliable chef d’œuvre musical “ Indépendance Cha Cha… ”. Au cours du traquenard de Bruxelles, les Belges et leurs amis réussirent à imposer un bicéphalisme au sommet du futur Etat congolais : Kasavubu fut nommé président de la République pour bloquer l’action du Premier ministre Patrice Lumumba, dans tous les cas où celui-ci tenterait de faire quelque chose de déplaisant pour l’Occident.
Le 30 juin 1960 donc, l’indépendance du Congo fut proclamée, et déjà, Lumumba ne fit pas plaisir aux Belges. Il ne s’écoula donc pas dix jours, dix, et le 9 juillet, Moïse Tschombé et ses amis proclamèrent l’indépendance du Katanga. Immédiatement après, les partisans de Kalonji au Kasaï assassinèrent Joseph Mbuyi, un des dirigeants nationaux du Mnc de Lumumba.
Dans ces conditions, et alors que tout ce qui tenait lieu d’armée congolaise était encore sous le commandement d’officiers belges, le gouvernement congolais dirigé par Patrice Lumumba demanda à l’Onu de l’aider y compris militairement à mâter la rébellion tschombiste. Mais quand l’Onu envoya des “ casques bleus ”, sous commandement louche au Congo, les troupes de l’Onu firent exactement le contraire de ce pourquoi elles avaient été appelées. Par exemple, alors que Kwame Nkrumah avait dépêché 3 bataillons ghanéens à Léopoldville (comme s’appelait alors Kinshasa), ces soldats ghanéens ne purent même pas protéger Lumumba et ses amis et camarades, car les soldats étaient obligés d’obéir aux ordres contraires du commandement onusien.
L’Onu laissa le traître Mobutu, sorti du néant par Lumumba, faire tranquillement son coup d’Etat, après que la décision d’éliminer Lumumba eût été prise par les gouvernements belge, Us, français, anglais et leurs amis et complices. Ceux-ci aidèrent Mobutu à monter des unités à sa dévotion pour le coup d’Etat, pour arrêter Lumumba, et l’expédier au traître Tschombé et sa clique du Katanga. La mort de Patrice Lumumba fut annoncée à l’opinion mondiale le 17 janvier 1961, en même temps que celle de ses compagnons Joseph Okito, président du Sénat, et le colonel Mpolo, chef d’état-major, deux lumumbistes intransigeants et incorruptibles comme Joseph Mbuyi, des nationalistes africains qui ne se demandaient jamais “ on va faire comment ? ” Luambo Makiadi produisit un autre chef-d’œuvre : “ Liwa ya Lumumba ”.
Au final, l’Onu ne fit strictement rien de positif du point de vue du nationalisme africain dans cette affaire. Elle fut totalement au service de l’impérialisme occidental. Son Secrétaire général de l’époque, le Suédois Dag Hammarskjöld, se livra à un nombre si élevé de magouilles, qu’il finit par perdre la vie dans un curieux accident d’avion près de N’dola, dans ce qui s’appelait alors encore la Rhodésie du Nord (actuellement Zambie).
Une fois Lumumba et ses camarades tués, la chasse aux lumumbistes et aux autres nationalistes radicaux se poursuivit, le pays étant désormais aux mains des agents occidentaux dits “ modérés ”. L’Onu se prêta alors au jeu cynique qui consista à monter “ le maréchal Mobutu ” et à l’imposer à la tête du Congo plus ou moins unifié par une réduction de la sécession katangaise. Car étant donné qu’on pouvait désormais contrôler tout le pays, cette rébellion katangaise ne servait plus à rien. Voilà en bref pour l’Onu au Congo.
L’Onu au Kamerun en 1959-1961 et 2006
Le Kamerun était, selon l’Onu elle-même, un pays sous tutelle de l’Onu. Or, dès 1946, l’Onu fut à deux doigts d’admettre que le Kamerun soit traité par la France comme “ partie intégrante de l’empire colonial français ”. La manœuvre n’échoua que de justesse, grâce à l’action déterminée des Kamerunais vigilants et le soutien de progressistes au sein de l’Onu. Mais ce ne fut qu’un succès au plan juridique ; car dans les faits, les colonialistes français traitèrent toujours la partie du Kamerun qui leur avait été confiée pour la tutelle, comme une colonie de leur empire. De façon analogue, la Grande-Bretagne, plus connue sous le nom d’Angleterre, fit tout son possible pour intégrer la partie du Kamerun qu’elle avait en tutelle, à sa colonie du Nigeria. Et l’Onu fermait les yeux avec pudeur et cynisme. Ainsi, par exemple, au terme d’une analyse pertinente et qui ne manque pas de rigueur, l’historien antillais de langue anglaise Richard Joseph indique ce qui suit :
“ A chaque fois que Um Nyobé se présentait aux Nations unies, la France mettait en avant des délégués camerounais qui tournaient en dérision l’idée d’unification. Il y avait donc de multiples obstacles : l’idée de réunification des Cameroun n’emporta jamais l’adhésion des Nations unies. Tous les adversaires politiques de l’Upc s’y opposaient avec véhémence… Si aujourd’hui les Cameroun sont unifiés, tout le mérite en revient à l’Upc qui réussit à imposer à tous les Camerounais, et même à ses adversaires politiques, cette idée comme un corollaire nécessaire de l’indépendance du Cameroun ”. (in Richard Joseph : Le Mouvement Nationaliste au Cameroun, éditions Khartala, Paris, 1986, page 223).
Au mois de mai 1955, les colonialistes français se livrent à des massacres sur les Kamerunais, et ils osent en tirer prétexte pour bannir l’Upc le 13 juillet suivant : l’Onu, qui avait pourtant reçu de nombreux pétitionnaires kamerunais avant cette année-là, ne dit mot ; elle laissa faire les colonialistes français comme s’il s’agissait de leur empire colonial. En 1959, un premier référendum est organisé par l’Onu dans le “ Northern Kamerun ”, c’est-à-dire la partie nord du morceau du Kamerun que l’Onu avait confié au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, communément appelé l’Angleterre. A cette date, le Nigeria n’était pas encore indépendant. Mais il était évident pour tout observateur lucide et attentif, que la France et l’Angleterre s’étaient déjà entendues à propos du Kamerun afin de : (1°) combattre farouchement et sans quartier l’Upc et tout nationalisme radical au Kamerun ; (2°) laisser le Northern Kamerun sous influence anglaise via un rattachement de cette partie au Nigeria, et laisser le Southern Cameroon tomber sous influence française via une réunification avec le “ Cameroun français ” néo-colonial, puisqu’il était clair que la revendication upéciste de réunification ne pouvait être totalement évitée.
La conclusion de cet accord anglo-français fut que, au référendum onusien de 1959, l’Onu s’arrangea pour poser une question piège qui était la suivante : “ électeurs, électrices, voulez-vous être rattachés à la fédération du Nigeria ou alors renvoyer la décision à plus tard ? ”. On ne parlait donc même pas de la réunification du Cameroun, qui était une revendication centrale du nationalisme radical kamerunais, et que soutenaient des milliers de nos compatriotes de ce Northern Kamerun. Devant une telle alternative piégée, les électeurs votèrent à une large majorité pour renvoyer la décision à plus tard, et l’Onu rougit de honte, mais jura qu’elle saurait mieux s’y prendre la prochaine fois.
En attendant ce nouveau référendum, en février-mars 1959, se tint à New York une session spéciale de l’Assemblée générale de l’Onu sur le Kamerun. Le principe de l’indépendance du pays avait enfin été accepté, y compris par la France : en effet, comme après l’assassinat de Lumumba au Congo, les colonialistes français, ayant assassiné Ruben Um Nyobé le 13 septembre 1958, considérèrent que désormais, ils pouvaient se fier à leurs “ modérés du Cameroun ”. On pouvait donc leur confier l’indépendance. La question centrale que l’Assemblée générale de l’Onu avait à trancher était la suivante : fallait-il organiser des élections générales libres avant l’indépendance, comme le demandait le camp du nationalisme véritable au Kamerun, ce qui supposait le rétablissement de l’Upc dans la légalité ; ou alors refuser de telles élections, comme le demandait la France qui voulait donner le pouvoir à ses moutons ? Aussi étrange que cela puisse paraître, l’Onu refusa d’organiser des élections avant l’indépendance, et même de superviser des élections avant l’indépendance. Toute honte bue, l’Onu s’aligna derrière la France et ses alliés et complices. Du jamais vu : les champions de la “ liberté ” et des élections libres à Bornéo et aux Iles Caïmans, en Urss et en Chine Populaire, chez les Papous et au Nord Kalimantan, etc, refusaient d’organiser des élections libres et démocratiques dans un pays sous tutelle de l’Onu.
En 1961, dans le Northern Kamerun à nouveau, là même où, deux ans auparavant, les Kamerunais avaient, à une large majorité, voté contre le rattachement au Nigeria et préféré renvoyer la décision là plus tard pour ne pas tomber dans un piège posé par l’Onu, celle-ci organisa un second plébiscite qui fut totalement scandaleux : les Anglais s’allièrent au Nigeria devenu indépendant entre temps, pour faire voter des dizaines de milliers de Nigérians en territoire kamerunais. Et l’Onu eut le toupet et assez de cynisme pour entériner les résultats de cette mascarade : le “ oui au rattachement au Nigeria ”. C’était pratiquement le genre de référendum que Wole Soyinka demandait il y a quelque temps pour Bakassi, montrant par là même, qu’on peut être écrivain de talent sans que cela soit une garantie suffisante contre le chauvinisme et la réaction politiques les plus méprisables. Justement à propos de Bakassi avec l’Onu. A l’instigation ou avec l’accord de l’Onu, la Cour internationale de justice de La Haye a rendu un arrêt clair et net qui reconnaît que Bakassi est un territoire kamerunais. Le gouvernement nigérian de monsieur Olusegun Obasanjo refuse de quitter ce territoire qu’il occupe militairement. Que fait l’Onu, dont la Cour de justice de La Haye est un organe constitutionnel ? Elle s’acharne sur la Côte d’Ivoire pour fuir Bakassi et ne rien faire à ce propos. Que font les pays de la prétendue “ Communauté internationale ” qui manipulent à loisir le Conseil de sécurité de l’Onu en usant de leur anachronique et anti-démocratique droit de véto, vestige d’un autre âge ? Ils pompent le pétrole à Bakassi tout en essayant de berner les Kamerunais comme quoi le pétrole de leur pays est épuisé. Voilà un peu pour le Kamerun et l’Onu.
L’Onu et la
Côte d’Ivoire en 2000-2006
En l’an 2000 eurent lieu des élections libres en République de Côte d’Ivoire. Un président fut élu à la régulière, et librement, par la majorité des citoyens du pays : ce président s’appelle Laurent Gbagbo. Il est, depuis son élection, le porte drapeau du camp du nationalisme africain radical dans son pays. C’est ça le fait. Avec tous les patriotes et démocrates ivoiriens sérieux, Laurent Gbagbo a engagé de nombreuses réformes positives, conformément à ce que son parti, le Front patriotique ivoirien (Fpi) et lui-même, avaient promis de faire au peuple de Côte d’Ivoire. Cela supposait une certaine remise en cause des positions néo-colonialistes de tel ou tel pays étranger en Côte d’Ivoire.
Or donc, en 2002, quelques personnes, dont certaines avaient été auparavant battues à la régulière dans des élections locales libres, prirent les armes contre ce pouvoir légitime et légal, tout comme Tschombé et consorts en 1960 au Congo. Dans une tentative infâme de coup d’Etat dont tous les observateurs sérieux virent peu après qu’il avait été commandité.
Au lieu de condamner une telle aventure criminelle, l’ex-puissance coloniale, et pour cause, monta un traquenard de tueurs de Sioux en plein midi, à l’orée d’un bois à Marcoussis, et poussa le cynisme jusqu’au point de vouloir imposer au peuple de Côte d’Ivoire, à la tête des ministères-clés de la Défense et de l’Intérieur, les chefs du coup d’Etat qui avait échoué. Avec une rapidité qui rappelait la percée des divisions de Panzer de Guderian en mai 1940 dans les Ardennes, cette puissance ex-coloniale déploya des milliers de soldats de son armée dans le pays, le long d’une ligne de partage visiblement conçue pour protéger les putschistes contre les efforts légitimes de l’armée nationale et loyale, visant à mettre fin à la rébellion.
Face à tout cela, l’Onu, pourtant prompte à réunir son Conseil de sécurité toutes affaires cessantes quand il s’agit de décider d’agressions contre les pays dominés ou pouvant l’être, l’Onu donc, garda un silence de crapauds dans une marre où l’on vient de jeter une grosse pierre. Il est vrai que l’Union africaine, dont la Charte condamne explicitement et clairement la prise de pouvoir par des moyens non constitutionnels et notamment des coups d’Etat, l’Ua donc, s’est totalement déculottée face aux menées néo-coloniales de la puissance en question. Et lorsque, dans un élan salutaire, le président de la République d’Afrique du Sud, désigné médiateur de l’Ua dans cette affaire, constata que les putschistes constituaient l’obstacle majeur pour ne pas dire unique à un retour à la normale et à la paix. L’Onu se mit à manœuvrer pour écarter de fait le président Thabo Mbeki de l’affaire. Dans un effort supplémentaire absolument cynique, l’Onu décida de jouer les maquilleuses de service, en transformant l’occupation militaire néo-coloniale française en une prétendue et hypocrite “ force de l’Onu en Côte d’Ivoire ”. Dans une agitation fébrile rarement vue dans les annales des relations internationales, et pêle-mêle, on réunit rapidement le Conseil de sécurité pour concocter une résolution avec comme arrière-pensée, de renverser par petits pas le président et le pouvoir légitime et légal de Côte d’Ivoire, et on monta un soi-disant “ Groupe de travail international (Gti) ” rassemblant des gens dont nul ne se souvient de les avoir jamais vus se présenter à une quelconque élection libre, et qui, simplement, ont passé l’essentiel de leur vie en d’interminables stages de dressage dans des institutions internationales néo-coloniales. Et ce Gti, qui pourrait bien s’appeler “ groupe terroriste international ”, a eu l’incroyable audace de vouloir congédier l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire pourtant, elle, normalement élue par le peuple ivoirien.
Face à tout cela, l’on a vu la voix la plus autorisé de l’Onu, celle du secrétaire général de cette organisation, se posant en “ oncle Tom ”, se répandre en diatribes et menaces, passer son temps en jacassements et œuvrant contre les patriotes africains de Côte d’Ivoire, contre les démocrates ivoiriens. Au même moment, le président d’alors de l’Union africain, qui était encore le sieur Olusegun Obasanjo, celui-là même qui s’accroche à Bakassi avec les dents du mépris d’un arrêt de la propre Cour de justice de l’Onu siégeant à La Haye, se pose en garçon de courses de la soi-disant “ communauté internationale ”, c’est-à-dire d’une partie du monde bien connue, pour aider ces gens-là dans leur complot contre la Côte d’Ivoire et contre l’Afrique.
Finalement donc, nous reposons la question du début : que veut et que fait l’Onu en Afrique depuis 60 ans ? Que veut et que fait l’Onu en Côte d’Ivoire depuis 2000 ?
Ce qu’elle veut et fait en ce moment, n’est-il pas ce qu’elle voulait et faisait déjà au Congo en 1960-61, et ce qu’elle a voulu et a fait au Kamerun entre 1955 et 1961 au moins ?
Le président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo et ses camarades, nos camarades, vont-ils devenir en 2006 ce que Patrice Lumumba et ses camarades furent en 1960-61 au Congo, ce que Ruben Um Nyobé fut en 1958 et Félix Moumié en 1960 ?
Telles sont quelques-unes des questions cruciales qui se posent et auxquelles renvoient les évènements en cours en Côte d’Ivoire. Toutes choses qui suggèrent des choix à tout Africain conscient de notre temps.
Douala, 17 février 2006. “ Journée d’Information sur la Côte d’Ivoire, organisée par l’Upc ”
Par MOUKOKO PRISO Professeur de Mathématiques Secrétaire général de l’Upc
Le 21-02-2006
Le camp du nationalisme frelaté pensait à une indépendance frelatée, une indépendance que pouvaient accepter la Belgique et l’ensemble du monde occidental ; c’était une indépendance qui laisserait la liberté à ces derniers de continuer comme avant, à voler et piller les richesses du Congo et de l’Afrique. Les principales figures de ce camp s’appelaient Joseph Kasavubu, Moïse Tschombe, Albert Kalonji, etc.
Ceci est incorrect.
Citation:
En janvier 1956 sortit le plan Van Bilsen de décolonisation de 30 ans. Un cercle d'étude des intellectuels congolais autour de l'abbé Malula (ancien collègue de Kasa-Vubu à Mbata-Kiela et futur cardinal) comprenant Ileo, Ngalula, Ngwenza sortit le « Manifeste de la conscience africaine » Ils appuyaient les idées de Van Bilsen. Ils étaient opposés aux partis politiques dont la caractéristique est la division, alors que les Congolais ont besoin d'union.
L'Abako réagit immédiatement pour démontrer qu'il y a des partis politiques congolais bien implantés. Des commissions sont constituées pour étudier ce manifeste. Les résultats seront publiés le 23 août 1965 lors d'une Assemblée générale dans les locaux de la population noire (en face du terrain de basket du stade des Martyrs, chez Paulino) devant une foule immense. Ce sera le manifeste de l'Abako qui exige l'indépendance immédiate. « Le mot magique et tabou est lancé Léopoldville qui est habité majoritairement des Bakongo, c'est l'enthousiasme et le délire. L'administration coloniale prend peur et panique, même cas pour certains groupes des missionnaires et quelques intellectuels congolais.Cette union sacrée contre-attaque en diabolisant Kasa-Vubu et l'Abako : ce sont des xénophobes, des séparatifs qui ne demandent l'indépendance que pour le Bas-Congo. Toute l'année 1957 fut meublée par un combat sourd et éprouvant de l'Abako et les fédérations ethniques du haut : des Mongo, des Bangala appuyés par l'administration coloniale ». Kasa-Vubu devient la bête noire, l'homme à abattre. Les Européens craignaient énormément le « roi Kasa plus que tout autre leader congolais vu sa constance dans le rejet extrémiste de la colonisation et surtout le poids humain et la discipline de l'Abako à Léopoldville. Aux élections municipales du 8 décembre 1957, l'Abako remporte 130 sièges des conseillers sur 170, soit 78,2. Pour Kasa-Vubu, c'est un triomphe. Il deviendra bourgmestre de Dendale, l'actuelle commune de Kasa-Vubu. Le jour de son installation, le 20 avril 1958, une grande cérémonie est faite à l'actuel rond point Gambela devant une impressionnante foule et le premier bourgmestre belge, Tordeur. Le discours de Kasa-Vubu crache du venin sur la colonisation : la foule exulte, mais les Belges présents se lèvent et partent. Le nouveau bourgmestre « refuse de hisser devant sa maison les couleurs belges, il ne veut pas que l'on puisse croire que ce drapeau ait quelque raison d'être planté au Congo. Seul le drapeau bleu à étoile d'or, le vieux drapeau de l'Etat indépendant du Congo trouve grâce à ses yeux.
Lumumba avait été fabriqué par la belgique pour faire contre-pouvoir face à Nkasa Mvumbu.
Son premier acte fut de faire raser le village de Kalonji et les autres haïssaient Lumumba à cause de cela.
Cette diabolisation de Nkasa Mvumbu est dûe au pouvoir colonial car ses idées étaient dangereuses pour lui.
Citation:
Lumumba et ses amis voulaient un Congo uni, unitaire et démocratique.
La Belgique a tout fait pour saboter la naissance d'un état fédéraliste. Il s'agissait non pas de séparatisme, mais de fédéralisme, un seul état unitaire mais permettant à chaque culture de s'exprimer afin de garantir la stabilité interne en limitant les frustrations identitaire inévitables dans un contexte où les différences venaient d'être créees, exacerbées et instrumentalisées.
Citation:
Kasavubu, Tschombe et consorts voulaient une fédération lâche et même une confédération. Car il fallait laisser chaque province faire ce qu’elle voulait avec les richesses de son sous-sol et les autres richesses... derrière ces idées des nationalistes frelatés, ce qui se jouait, c’était la question de savoir si oui ou non, on allait laisser les sociétés colonialistes comme la toute puissante Union minière du Haut Katanga continuer à dominer l’économie du pays.…
Foutaises:
tout le monde sait que les multinationales étrangères ont un monopole chez nous. Ce que l'on ne sait peut-être pas toujours c'est que le principal pillier de cette domination est représenté par ces états "unitaires". Remettre en cause ces états, c'est hôter toute base juridique à l'exploitation de nos ressources.
a l'inverse, garantir "l'intégrité de ces états", c'est soutenir le cadre juridique de l'exploitation de notre continent.
A ceux qui oublient un peu trop vite, ces états ont été conçus pour un intérêt étrangers. En ce qui nous concerne, ils n'ont jamais représenté à un seul moment une quelconque possibilité de prospérer.
Il suffit de regarder ce que s'acharnent à faire les Mobutu, Sassou, Eyadema, Compaore et compagnie: assurer l'intégrité des frontières et donc le partage équitable entre divers réseaux mafieux, car du jour où ces états sont rédéfinis, il est impossible à ces groupes de s'assurer la collaboration officieuse et officielle d'un état quelconque.
Voilà le véritable enjeu.
Lumumba n'a reviré en réalité que trop tard et son nationalisme avant cela tient plus du mythe ou de la myhthomanie avancée avec complicité belge que de la conviction.
Le lieu n'est pas approprié pour salir sa mémoire donc je n'irai pas dans les détails mais il n'était pas tout ce que l'on raconte sur lui, du moins pas jusqu'aux derniers mois de sa vie.
Citation:
tout le monde savait que c’est l’Union minière du Haut Katanga et ses alliés, qui soufflaient leurs théories aux nationalistes frelatés qu’on avait rebaptisés “ les modérés ”
En vérité Nkasa Mvumbu était la cible de l'état belge et il le savait. Sa grosse erreur a été de tourner le dos aux mouvements qui lui avaient permis d'accéder au pouvoir, se croyant à l'abrit une fois président.
Le citoyen belge Lumumba était le premier frein à ses projets, Mobutu le second et "leur" devise -celle de leurs maitres- était: "pas d'élite pas de soucis".
Seulement, Lumumba a changé un jour après maintes erreurs, tout en persistant à vouloir se hisser seul au pouvoir.
En vérité, dans l'affrontement final Lumumba Nkasa Mvumbu il faut voir deux systèmes de gestions du pouvoir qui s'opposent: un système parlementaire et fortement décentralisé, où le pouvoir est aux mains des états qui composent la fédération et un état où tout est entre les mains d'un seul.
Je suis d'ailleurs surpris que certains puissent penser qu'il soit plus facile à une puissance étrangère de dominer une fédération que de dominer un état unitaire...
Dans un cas il suffit de placer un pion au pouvoir et il fera le reste, dans l'autre, il faut faire tomber les états de la fédération un à un, ce qui ne peut pas se faire sans faire réagir les autres, puisque dans un tel système tous sont inter-dépendants et l'intérêt commun est dans la stabilité de chacun.
Justement, puisque l'image des rebelles est prise ici, elle s'avèrerait plus adaptée à ce qu'était supposé être Lumumba.
Pour ceux qui veulent connaitre la veritable pensée et les projets politiques de Nkasa Mvumbu de sa propre plume, il faut lire le manifeste de la conscience africaine, je pense qu'on peut en trouver au moins des extraits sur le net (mais j'ai la flemme de chercher).
A défaut j'essaierai d'en poster des extraits si ça intéresse quelqu'un. Le fait est que dès 1954, il avait une conscience de l'importance de la culture et de la langue dans la vie sociale et politique.
son projet d'état fédéral se rapprocherait plus de celui que propose Diop.
L'objectif était de mettre ensemble de proche en proche des états souverains mais interdépendants chacun avec sa spécificité régionale. Cela aurait permis de faire fi des différences en créant une dynamique migratoire interne dans le cadre de la formation, de la recherche d'emplois etc...
Par exemple une région agricole aurait constitué le lieu idéal pour un ingénieur agronome, comme une zone industrialisée en serait une pour les ingénieurs du technique etc...
Le fait d'utiliser les langues locales dans chaque état impliquerait que comme avant la colonisation, on parle et comprenne les langues des voisins et en fasse des partenaires économiques principaux.
L'état unitaire avec la langue officielle étrangère place de fait le pays dans la vassalité. Ce que les mafieux illuminés françafricains n'ont cessé de faire.
A bon entendeur... _________________ ----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
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http://igg.me/at/vitu
A ne manquer pour rien au monde:
-------->http://www.youtube.com/watch?v=24ZO1HlvmpQ
---> http://www.youtube.com/watch?v=CjDua-fqSUg
Lumumba avait été fabriqué par la belgique pour faire contre-pouvoir face à Nkasa Mvumbu
.
... Expliques-nous ( avec des détails clairs STP ) pkoi alors , si Lumumba est une fabrication Belge , c'est lui que les Belges ont assassiné et pas Nkasa Nvumbu ?
Muana a écrit :
Citation:
Lumumba n'a reviré en réalité que trop tard et son nationalisme avant cela tient plus du mythe ou de la myhthomanie avancée avec complicité belge que de la conviction.
Le lieu n'est pas approprié pour salir sa mémoire donc je n'irai pas dans les détails mais il n'était pas tout ce que l'on raconte sur lui, du moins pas jusqu'aux derniers mois de sa vie.
Tu ne peux pas finir de cracher sur une icône , et dire ensuite que tu ne vas pas cracher sur lui !
Beaucoup d'Africains qui te lisent ici , on en image et en esprit un Lumumba digne et panafricaniste , si tu dois détruire en eux ce Lumumba-là , donnes nous des arguments solides , pas des " je ne veux pas faire ca et ci " , bla , bla ...si tu dois dire quelquechose à son sujet qu'on doit savoir , dis-le , nous sommes là pour apprendre de ceux ( comme toi ) qui savent , mais en même temps , ce serait vraiment dommage , que tu dises ne soit pas la vérité , alors stop les hésitations et dis nous !
Muana à ecrit encore ...:
Citation:
Justement, puisque l'image des rebelles est prise ici, elle s'avèrerait plus adaptée à ce qu'était supposé être Lumumba
ce que tu dis fait tiquer nerveusement , mon ami ! Pour sciemment confondre Lumumba aux rebelles Ivoiriens soutenus par la France , tu dois avoir des preuves ! Nous les attendons .
Muana a enfin ecrit :
Citation:
L'état unitaire avec la langue officielle étrangère place de fait le pays dans la vassalité. Ce que les mafieux illuminés françafricains n'ont cessé de faire
.
Donc pour conclure , Lumumba qui voulait donc un état fort et puissant était le rebelle coopté par la belgique et K. NVumbu qui voulait des provinces morcellés , des micron-micro-état-dans des-états est lui dévenu un Héros , mais c'est Lumumba qui fut tué par les Belges parceque ?!? et c'est K.Nvumbu qui a survécu juste le temps que Mobutu prenne le pouvoir pour réunifier le pays ?
Peux-tu STP nous expliquer ca !
Je ne suis pas Congolais , voilà pkoi , je suis confus dans ce que tu dis , personne ne m'avait jamais expliqué ce que tu dis , ca décoiffe et je suis impatient de lire tes explications ... _________________ "Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
pkoi alors , si Lumumba est une fabrication Belge , c'est lui que les Belges ont assassiné et pas Nkasa Nvumbu ?
C'est le contexte de la guerre froide qui entre en jeu.
D'abord, le MNC le Lumumba a été médiatisé et plebiscité (certainement même fabriqué) par la belgique, pour contrecarrer la montée de l'ABAKO.
Avant 1959, il n'y a pas de MNC, ce parti qui n'avait d'ailleurs pas de programme politique était simplement caractérisé par son opposition à l'ABAKO. Il criait à l'indépendance mais tissait des relations avec les US et la belgique.
Lumumba a par la suite, après son revirement, pris contact et noué des relations avec le pouvoir soviétique et voulait en faire un partenaire pour se défaire de la main américaine qui l'avait porté jusqu'alors.
Il tisse des relations aussi avec Nkrumah, etc... salissant au passage l'ABAKO et Nkasa Mvumbu dans les mêmes termes que l'ABAKO était salie par les chantres du plan des 30 ans et le pouvoir belge "nationalistes frelatés".
Citation:
Tu ne peux pas finir de cracher sur une icône , et dire ensuite que tu ne vas pas cracher sur lui !
Ce n'est pas mon but de cracher sur lui, ce qui m'intéressait ici c'était surtout la critique de cet article qui dit un peu n'importe-quoi et toi aussi un peu plus bas avec tes "micron-micron-etats".
Un etat fédéral panafricain n'a rien d'un micron-micron-état pas plus que les prétendus états actuels ne sont puissants et stables.
Mobutu a fait exactement ce que voulait faire Lumumba: maintenir les frontières coûte que coute. Mais le fait est que cela ne profite qu'aux entreprises et puissances étrangères.
Citation:
nous sommes là pour apprendre de ceux ( comme toi ) qui savent , mais en même temps , ce serait vraiment dommage , que tu dises ne soit pas la vérité , alors stop les hésitations et dis nous !
Que voilà une curieuse manière de poser une question, on croirait une insinuation... Les premiers actes politiques de Lumumba sont la véritable cause de ses problèmes avec Tshombe et Kalonji: il serait à l'origine, sur ordre belge du bombardement de plusieurs villages Luba.
En outre, il n'avait rien de très honnête: il a en fait été emprisonné pour l'affaire de la Bralima et de la poste.
Citation:
Pour sciemment confondre Lumumba aux rebelles Ivoiriens soutenus par la France , tu dois avoir des preuves ! Nous les attendons .
cf plus haut: lorsque le plan des 30 ans est proposé, des gens comme Malula applaudissent mais l'ABAKO s'y oppose totalement et réclame une indépendance immédiate, proposant son projet d'état fédéral panafricain.
Lorsque sa popularité augmente et que la marche du 1er janvier et le combat mené par les kimbanguistes et tous les indépendantistes rendent la marche arrière impossible... le MNC (parti de Lumumba) est créé et sème la confusion:
-il crache sur les indépendantistes quels qu'ils soient tout en réclamant l'indépendance.
A cause de ces appels à l'indépendance, ce sont les responsables de l'ABAKO -pensant avoir besoin de représenter tous les indépendantistes pour la table ronde- qui le feront sortir de prison et le couvreront avec l'histoire de l'emprisonnement politique (en réalité c'est pour le détournement des deniers de la bralima et de la poste qu'il était enfermé).
Le mythe -lui-même- se dira père de l'indépendance congolaise, or, il n'est intervenu qu'à la fin des hostilités et a été réhabilité par ceux qu'il a ensuite descendus. Mais à l'époque peu de gens étaient dupes, on disait "menteur comme Lumumba".
Citation:
Lumumba qui voulait donc un état fort et puissant
Lequel des états qui a gardé la configuration pensée par et pour les pouvoirs coloniaux est-il aujourd'hui un état fort et puissant?
Citation:
es micron-micro-état-dans des-états
Pas exactement, un état fédéral panafricain d'Afrique noire, j'ai déjà expliqué au-dessus et que tu le tranformes comme ça me fait douter de ton honnêteté.
Citation:
c'est Lumumba qui fut tué par les Belges parceque ?!?
Pas par les belges, mais par la CIA avec l'aval des belges. Si les belges ont eu à donner leur aval c'est bien qu'il s'agissait de leur protégé.
Citation:
et c'est K.Nvumbu qui a survécu juste le temps que Mobutu prenne le pouvoir pour réunifier le pays ?
En effet, bonne question, si Nkasa Mvumbu était l'ami des belges, pourquoi lui auraient-ils imposé une rebellion au Katanga, qui est à l'origine de sa destitution?
Pourquoi avoir fabriqué Mobutu pour déstituer Nkasa Mvumbu?
Pour info, c'est par la Bralima fondée en 1923, qui avait fabriqué sa première bouteille de. bière en 1926 dans le souci d’éliminer les boissons indigènes, que Lumumba était soutenu politiquement...
C'est elle qui l'a mis dans la politique et l'a fait emprisonner quand il en a détourné les deniers, c'est peut-être son emprisonnement qui l'a fait changer, je ne sais pas.
Toujours est-il qu'il est une fabrication belge et un mythe. La preuve en est que son statut de martyre permet l'identification des congolais et africains aux idées qu'il défendait -qui étaient surtout celles des belges en ce qui concerne "l'unité nationale", car ce sont les sociétés comme la bralima et les autres compagnies belges qui étaient menacées par les revendications fédéralistes et confortées par celles de Lumumba.
Citation:
Je ne suis pas Congolais , voilà pkoi , je suis confus dans ce que tu dis , personne ne m'avait jamais expliqué ce que tu dis ,
Je n'y peux rien et ça n'excuse pas le ton avec lequel tu as "demandé" ces explications entre plusieurs insinuations. _________________ ----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
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A titre personnel, je pense que les générations futures ne doivent pas avoir peur de regarder la vérité en face.
J’ai essayé d’initier un autre fil sur l’œuvre de Nelson Mandela, mais la passion (pourtant nous sommes trop jeunes pour bien comprendre la politique qu’il a menée) et les représentations que l’on nous a inculquées, nous empêchent de regarder nos grands leaders du passé avec un œil critique ou objectif.
Mais nous ne devons pas avoir peur de nous livrer à cet exercice.
Je vais essayer de trouver ce « Manifeste de la conscience africaine ».
Merci Muana Kongo,
Même si cela fait mal ou déstabilise, la reconstruction de notre histoire passera forcément par une analyse pointue du rôle exact de nos leaders. _________________ "Nous avons accepté l'inacceptable"
JP Bemba
La part de l'un et de l'autre a été déterminante dans l'acquisition de l'indépendance. Pour le Président Joseph Kasa-Vubu dont on ne peut douter de son nationalisme, malgré la manipulation dont il a été " victime "de la part de ceux dont il ignorait les agenda cachés (Mobutu et les multinationales) au point d' " offrir " Lumumba en holocauste, l'indépendance se réduisait en une simple passation de pouvoir entre les colonialistes et les colonisés.
C'est déjà faux, qu'a fait Lumumba exactement pour l'obtention de l'indépendance?
Nkasa Mvumbu n'a pas été victime des multinationales, c'est Lumumba qui a été fabriqué et soutenu, même lancé dans la politique par des sociétés dont les objectifs étaient de faire disparaitre toute initiative locale dans leurs secteurs respectifs.
Il n'a pas non plus offert Lumumba en holocauste pas plus que l'indépendance n'a été une passassion de pouvoir, sinon pourquoi avoir fabriqué Lumumba, puis Mobutu quand ce premier a trahi la cause capitaliste, dans le but de déstabiliser puis déposer Nkasa Mvumbu?
Citation:
Par ailleurs la libération dans sa complexité englobe aussi bien l'aspect lutte devant aboutir à une indépendance que !'action psychologique qui désaliène et authentifie l'ex-dominé.
Précisément, entre celui qui défend la formation d'espaces politiques en conformité avec les identités culturelles et linguistiques et celui qui défend les frontières telles qu'imposées par les colons, qui donc combat réellement son aliénation et ses matérialisations? En outre, Lumumba était pour l'usage du français il me semble, Nkasa Mvumbu y était catégoriquement opposé et proposait un changement progressif.
L'un pensait à l'éducation et à sa nationalisation, son orientation selon les besoins de la nation, l'autre n'y pensait pas du tout, lequel combattait l'aliénation?
Citation:
Le discours nationaliste de Kasa-Vubu, celui d'"indépendance immédiate" avait un contenu idéologique différent de celui de Lumumba.
Effectivement, Nkasa Mvumbu exprimait le contenu de ce qu'il entendait par indépendance: départ total et immédiat des belges et de leur culure. Lumumba a parlé de dignité, donc se contentait de demander aux belges de reconnaitre les noirs comme des humains, tandis que Nkasa Mvumbu voulait que les noirs vivent leur humanité et l'expriment à travers leur culture.
Citation:
C'est ainsi que, au départ, l'aspect ethniciste était prédominant dans son organisation politico-culturelle.
Ce n'est pas un aspect ethniste mais culturel, à la base il faut se rappeler que les peuples du Congo ont vécu coupés les uns des autres sous la colonisation et ne se connaissant mutuellement que via les colportages et les propagandes ethnistes des belges, chaque peuple était lui-même divisé selon le besoin des belges en "ethnies".
Les forcer dans une union sans base culturelle, stratégique et surtout sans leur propre volonté revenait à un suicide culturel généralisé.
Lumumba ne pensait pas en ces termes et n'avait réellement que faire des cultures des peuples du Congo.
L'ABAKO proposait la renaissance des anciens royaumes et leur union à terme dans un état fédéral panafricain, cela est difficilement compatible avec ce que l'on appelle généralement "ethniste"...
Enfin, le gouvernement de Nkasa Mvumbu représentait toutes les composantes culturelles du Congo: la politique belge avait été de favoriser dans chaque région les minorités et de déplacer les populations des terres de leurs ancêtres... ce que soutenait Lumumba.
Citation:
Schématiquement, je peux dire que le nationalisme du Président Kasa-Vubu était un nationalisme conservateur, mais qui a été utile dans le processus de l'indépendance.
La colonisation a été la déshumanisation des noirs par la négation de leurs identités, comment donc le fait de promouvoir ces identités peut-il être qualifié de conservatisme? Par rapport à quoi?
Citation:
Le combat de Patrice-Eméry Lumumba, en créant le seul parti véritablement national (Mouvement National Congolais - MNC -), visait plus loin que la seule acquisition de l'indépendance. Lumumba entrevoyait la réhabilitation de l'homme congolais et de la femme congolaise avilis pendant les 80 ans de la colonisation belge. Redonner au Noir, au Congolais sa dignité humaine va au- delà des formalités de passation de pouvoir entre Blancs et Noirs.
Oui et le programme quel était-il? Il n'y en avait pas. La dignité de l'homme noir est-elle de s'exprimer dans la langue de son maitre, dans l'espace défini par lui et d'être instruit dans un système conçu et pensé par et pour ce maitre?
Citation:
C'est ainsi que dans ses discours, Lumumba dénonçait tous les actes du colonialisme qui avilissent et aliènent les Congolais et les rendent esclaves dans leur propre pays.
Plus exactement il se contentait de reprendre à son compte les discours que menait Nkasa Mvumbu dans les années 1950 et ne menait aucune réflexion quant aux moyens et modalités de cette libération. Quand a-t-il posé la langue, l'éducation, l'économie au centre de ses idées? Jamais.
Clairement il n'avait pas d'objectif et pas de méthode pour le mener à bien.
Citation:
Aussi puis-je dire aussi schématiquement que dans le cas précédent, que le nationalisme de Lumumba est un nationalisme Progressiste .
Quel est le progrès à vouloir perpétuer le système d'aliénation par la langue, la structure politique, l'éducation, l'économie et tout ce qui va avec?
Citation:
le discours de Lumumba devait faire peur aux colonialistes belges ainsi qu'aux multinationales. Et le premier ministre apparut comme un obstacle à leurs desseins.
C'est la nouvelle allégeance de Lumumba à l'ex empire soviétique qui fit peur aux américains et son revirement indigna leurs sous-traitants belges.
Citation:
La "mise à mort" de Lumumba était programmée dans les officines étrangères, et devait commencer par l'empêcher de gouverner. C'est ainsi qu'il faut comprendre la fomentation des mutineries et des troubles intervenus déjà le 4 juillet 1960, soit 4 jours seulement après la proclamation de l'indépendance.
Dans ce cas pourquoi n'ont-ils pas cessé une fois Lumumba éliminé? _________________ ----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
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Ce n'est pas normal. C'est à la limite de l'injustice que l'homme qui restera pour toujours le premier président de ce pays, ne soit pas très présent dans les mémoires et les subconscients des Congolais. Sa vie, pourtant très passionnante : son parcours politique, riche, passe presque inaperçu ; ses idées politiques et son rôle dans le processus de l'indépendance, pourtant déterminants sont mis sous l'éteignoir. Son personnage, pourtant exemplaire, ne fait pas école.
Trente-cinq ans après sa mort, l'homme reste presque une énigme, tant lui même était quasi énigmatique. Qui était celui que l'on appelait « Roi Kasa » et dont le biographie Charles André Gilis a dit qu'il était au cœur du drame congolais ?
Né en 1917 au village de Dizi, au Mayumbe, dans la province du Bas-Congo, il fut inscrit au catéchuménat de la mission de Kizu, à 6 kilomètres de Tshela. Il fut baptisé le 31 janvier 1925, eut sa première communion le 1er février et reçut la confirmation le 10 juillet de la même année..
Son père s'appelait Mvubu-Tsiku qui, ayant acquis dans sa jeunesse des notions de portugais, avait émigré vers le Cabinda durant plusieurs années en y faisant l'interprète des commerçants ambulants de sa région. Il y fit fortune et rentra à Tshela, où il se marie à Mavangu Mpoba qui lui donnera une abondante progéniture dont Joseph Kasa-Vubu. Sa situation prospère suscitant de fortes jalousies qu'il se retira du village, à l'écart. Les médisances ayant accru du fait qu'une esclave qui vivait chez lui était gravement malade, il se résolut de défier l'opinion lui attribuant des pratiques sorcières. Il demanda de boire du poison rituel des mains du chef du village. Il vomit abondamment sans trépasser : il était innocent. Ce même jour, son épouse donna naissance à un beau bébé à qui le père, en souvenir de ce qu'il venait de vivre, donnera le nom de Kasa qui signifie poison, ou épreuve, ou jugement. L'orthographe correcte est Nkasa et Mvumbu, qui implique l'idée de « ce dont il s'agit ne vous regarde pas ». Le beau bébé avait une peau « si anormalement claire » que l'on soupçonne sa mère de s'être méconduite. Il s'en suivit une enquête coutumière qui ne révélera rien de délictueux dans le chef de la mère.
Kasa-Vubu, qui était huitième enfant et dernier garçon de la famille, connut à peine sa mère qui mourut quand il n'avait que quatre ans. Son père mourut aussi en 1936. C'est son frère aîné Nsambu Michel qui exerça sur lui une influence décisive. Il logea à la mission en 1927 pour y faire son école primaire par les premiers moniteurs noirs formés par les pères. Les enseignements à lui donnés déjà par son frère aîné Nsambu Michel, lui permirent d'être inscrit directement en classe de troisième. Sur lui, on nota « sa réserve, son intelligence, une pointe d'indépendance ». Quand le jeune homme termina sa quatrième année, il fut sélectionné dans un recrutement ecclésiastique, parmi les meilleurs et les plus intelligents des élèves pour être envoyés au petit séminaire de Mbata-Kiela où il resta huit ans, de 1929 à 1936..
Un séminariste révolutionnaire
Le petit séminaire de Mbata-Kiela était une sorte de monastère d'assez fière allure, lieu choisi, silencieux et paisible. Les conditions de vie y étaient très dures, « les heures se passaient en prières, méditations, offices et corvées ». « Kasa-Vubu était un élève brillant, doué pour la religion et surtout pour les mathématiques. Il excellait aux travaux d'analyse et de synthèse, décomposant les données du problème, les classant, étudiant leurs relations pour se faire un chemin jusqu'à la solution. Tout son effort visait à comprendre et à utiliser ».
En 1934, pour la classe de 3ème, Kasa-Vubu eût comme condisciple un certain Joseph Malula, le futur cardinal. Sur les 30 élèves qui débutèrent le cycle en huitième, il n'y eut que six à la fin de cycle. En dernière année, Kasa-Vubu sortit deuxième de la promotion. « Les compagnons qui terminèrent avec Joseph Kasa-Vubu le petit séminaire se souviennent de lui comme un garçon d'une grande réserve, calme, tranquille, mais l'esprit jamais en repos. D'une prudence extrême, il ne répondait aux questions de ses maîtres que sûr de sa réponse. Le professeur avait beau faire et le traiter d'entêté, il n'obtenait de lui qu'une réponse juste ou le silence. Les élèves l'avaient surnommé « Kiboba », c'est-à-dire : « le vieux ». Ses loisirs passaient en lectures. Quelquefois, il jouait au ballon, mais mal… » Tous les six finalistes de Mbata-Kiela demandèrent d'aller au grand séminaire de Kabwe au Kasaï. Le groupe passe par Léopoldville où ils logent à sainte Anne. Ils sont bien accueillis à Kabwe. Ici les corvées ne sont plus imposées, mais volontaires. Les exercices spirituels et les travaux manuels prennent le pas sur les études qui durent huit ans dont trois de philosophie après lesquels on prend la soutane, puis cinq ans de théologie avant d'être consacré prêtre. Kasa-Vubu sera chassé en troisième année après avoir terminé brillamment les examens de fin d'année. A la veille de Noël 1939, alors que tous les séminaristes se préparaient à prendre les vacances de fin d'année, le père recteur Kettel le fait venir : « Vous partez ce soir. Il est préférable que vous travailliez dans le monde. Votre évêque en a décidé ainsi. Préparez vos bagages ». La nouvelle se répandit et créa de la peine aux autres séminaristes. Kasa-Vubu en est « mortifié ». Il en gardera une blessure douloureuse toute sa vie, mais il reste imposible. Son visage ne trahit pas sa souffrance atroce, il resta d'apparence calme. C'était cela aussi son caractère : ne pas montrer sa douleur. Pour expliquer ce renvoi, il y avait un côté de son esprit qui demeurait rebelle à tout enseignement des missionnaires au cours d'un entretien que Kasa avait eu avec le père Auguste Severyns, son directeur spirituel. Le jeune homme avait poussé la franchise jusqu'à souligner la discordance entre l'attitude de certains missionnaires et l'enseignement évangélique. Le père demeura silencieux un long moment. Le rapport du père spirituel, associé au caractère rebelle du jeune homme, explique probablement ce renvoi.
Un enseignant tenu à l'œil
En 1939, il n'était pas facile de se reclasser pour un jeune séminariste chassé pour indiscipline. Pire Kasa-Vubu n'avait jamais songé à un autre métier, tant il était sûr d'entrer dans les ordres. Après le grand séminaire, il fut renvoyé à son évêque Van den Hoven qui accepta, sans joie de l'employer comme commis aux écritures à la mission de Kangu. Après les heures de travail, le jeune Kasa-Vubu âgé de 26 ans suivait des cours de moniteur. Comme secrétaire à la mission, il devait surveiller les catéchumènes, les accompagner à l'église, y diriger les prières, écouter les palabres des paroissiens et faire rapport au père. Son salaire était minable, soit 80 francs par mois. Ayant sollicité l'amélioration, on la lui promet quand il sera devenu moniteur.
A la veille de la Noël 1940, il reçoit son diplôme de moniteur en étant le premier. Il est nommé titulaire de la classe de sixième à l'école normale. Jusque-là, cette classe était confiée aux Frères des écoles chrétiennes qui avaient décidé de quitter Kangu suite à une divergence avec les Scheutistes sur des questions de salaire et de programme. Kasa-Vubu fut le premier noir à enseigner dans cette classe.
Kasa-Vubu innove, il donne tous ses cours en français. Cela fait sensation. L'atmosphère lui semble hostile, il se sent toujours épié et surveillé. On a toujours une méfiance envers ce séminariste « renvoyé ». Il s'en plaint auprès de Mgr, qui s'exclame faussement ; « Nous avons confiance en vous » Quand, après trois mois de patience, il repose la question du salaire, Monseigneur s'énerve carrément, et a ces propos quelque peu prophétiques : « Je ne veux pas créer ici de petit président ». C'est encore cet évêque qui avait décidé de son renvoi de Kabwe. Kasa-Vubu craque littéralement. Alors il lui adresse une lettre au vitriol, une lettre-vérité où il fait parler son cœur : « Quant à mes difficultés, je ne vous les dirai plus car ce sont des choses en l'air, des irréalités. J'ai rencontré les plus terribles, le mois passé et en ces jours touchant les conditions les plus nécessaires à la vie. Ce sont les petites difficultés devant vos yeux… je vois clairementmaintenant pourquoi certains anciens séminaristes luttent indirectement contre les missions par le scandale public…..vous ne comprenez pas nos difficultés…parce que vous ne les avez pas vécues et vous pensez que tout le monde est dans les mêmes conditions de vie que vous…Nous travaillons pour le Bon Dieu, dites-vous ? Le Bon Dieu n'est pas un tyran, il donne à ses serviteurs les moyens de le servir… »
Président de l'Abako
Quand à la possibilité d'exprimer les idées que le tenaillent, il scrute une occasion, qui lui sera offerte par Jean Bolikango, celui qui devient son adversaire plus tard lors de l'élection présidentielle du 24 juin 1960, au parlement. Bolikango était président d'une multitude d'associations d'anciens élèves : Adapes, Assanef, Unelma…. En 1945, il crée l'Union des intérêts sociaux congolais (Unisco) pour combattre les discriminations raciales et l'amélioration des conditions des Congolais. Le président de l'Unisco, Eugène Kabamba qui travaillait aux finances et appréciait Kasa-Vubu l'intéresse au projet. Kasa-Vubu accepte et est vite adopté par Bolikango. Malheureusement, Kasa-Vubu n'occupe aucune fonction dans une des associations d'anciens élèves, ce qui était la condition. Alors Bolikango usa de son influence pour faire de Kasa-Vubu le secrétaire général de l'Adapes en 1946. Sa première allocution ici, intitulée « Le droit du premier occupant », revendiquait pour les Congolais la reconnaissance de leur droit sur le sol. Ce discours très osé et prématurément révolutionnaire fut très mal vu par l'administration.
C'était une bombe. Les autres membres de l'Unisco s'en désolidarisèrent. Alors Kasa-Vubu comprit que les mentalités n'étaient pas encore prêtes pour l'action de libération. Néanmoins, il écrit dans plusieurs périodiques de l'époque. Cela fait déjà sa « renommée ». Mais il attend, il épie le moment où il pourra entreprendre une action publique, décisive et radicale « Le premier signe sera son élection à la présidence de l'Abako le 21 mars 1954. l'Abako fut créée en 1949 par Edmond Nzeza Nlandu pour unifier, conserver et perfectionner la langue kikongo ». Il tenait énormément à la survie du journal Kongo dia Ngunga dont les cotisations des membres servaient à la réalisation. Nzeza Nlandu était associé aux pères jésuites dans l'œuvre de l'Abako, surtout du journal en la personne du Rp Van Wing. Cette présence ecclésiastique répugnait Kasa-Vubu au plus haut point. Ainsi, il n'en fut jamais membre sous la présidence de Nzeza Nlandu. Au lieu d'être unificateur, ce dernier eût des élans divisionnistes, en plus il n'organisa jamais l'Abako, se préoccupant beaucoup de renouveler le bureau. La réunion extraordinaire se tient le 21 mars 1954 au stade Reine Astrid (stade du 24 novembre). Kasa-Vubu y vient pour la première fois, il était assis au fond de la salle, mêlé à la foule. Nzeza Nlandu dépose sa démission pour se consacrer au journal. Kasa-Vubu est proposé à la présidence sous un tonnerre d'applaudissements. Lui-même ne s'y attendait pas. Ce choix avait deux explications : d'abord il existait à l'Abako une divergence entre les Bantandu, groupe de Nzeza Nlandu et les Bandibu groupe auquel appartenaient des membres influents du comité Abako, tels Pierre Canon et Simon Tezzo. Alors l'on fit appel à un Muyombe qui avait une forte personnalité et un grand caractère. Kasa-Vubu commença à donner à l'Abako des bases solides, d'en assurer une expansion numérique, d'en faire un puissant instrument politique. « La parution à Léopoldville, le 1er juillet 1956 du manifeste de Conscience africaine allait lui donner enfin la possibilité dontm il rêvait depuis tant d'années, de réagir, et d'exprimer publiquement ses opinions.
Un bourgmestre contestataire
En janvier 1956 sortit le plan Van Bilsen de décolonisation de 30 ans. Un cercle d'étude des intellectuels congolais autour de l'abbé Malula (ancien collègue de Kasa-Vubu à Mbata-Kiela et futur cardinal) comprenant Ileo, Ngalula, Ngwenza sortit le « Manifeste de la conscience africaine » Ils appuyaient les idées de Van Bilsen. Ils étaient opposés aux partis politiques dont la caractéristique est la division, alors que les Congolais ont besoin d'union.
L'Abako réagit immédiatement pour démontrer qu'il y a des partis politiques congolais bien implantés. Des commissions sont constituées pour étudier ce manifeste. Les résultats seront publiés le 23 août 1965 lors d'une Assemblée générale dans les locaux de la population noire (en face du terrain de basket du stade des Martyrs, chez Paulino) devant une foule immense. Ce sera le manifeste de l'Abako qui exige l'indépendance immédiate. « Le mot magique et tabou est lancé Léopoldville qui est habité majoritairement des Bakongo, c'est l'enthousiasme et le délire. L'administration coloniale prend peur et panique, même cas pour certains groupes des missionnaires et quelques intellectuels congolais.
Cette union sacrée contre-attaque en diabolisant Kasa-Vubu et l'Abako : ce sont des xénophobes, des séparatifs qui ne demandent l'indépendance que pour le Bas-Congo. Toute l'année 1957 fut meublée par un combat sourd et éprouvant de l'Abako et les fédérations ethniques du haut : des Mongo, des Bangala appuyés par l'administration coloniale ». Kasa-Vubu devient la bête noire, l'homme à abattre. Les Européens craignaient énormément le « roi Kasa plus que tout autre leader congolais vu sa constance dans le rejet extrémiste de la colonisation et surtout le poids humain et la discipline de l'Abako à Léopoldville. Aux élections municipales du 8 décembre 1957, l'Abako remporte 130 sièges des conseillers sur 170, soit 78,2. Pour Kasa-Vubu, c'est un triomphe. Il deviendra bourgmestre de Dendale, l'actuelle commune de Kasa-Vubu. Le jour de son installation, le 20 avril 1958, une grande cérémonie est faite à l'actuel rond point Gambela devant une impressionnante foule et le premier bourgmestre belge, Tordeur. Le discours de Kasa-Vubu crache du venin sur la colonisation : la foule exulte, mais les Belges présents se lèvent et partent. Le nouveau bourgmestre « refuse de hisser devant sa maison les couleurs belges, il ne veut pas que l'on puisse croire que ce drapeau ait quelque raison d'être planté au Congo. Seul le drapeau bleu à étoile d'or, le vieux drapeau de l'Etat indépendant du Congo trouve grâce à ses yeux. _________________ "Nous avons accepté l'inacceptable"
JP Bemba
Merci pour ce lien c'est ce que je cherchais.
Il t'arrive donc aussi de lire dans mes pensées _________________ ----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
Si vous partagez ce rêve, aidez-nous à en faire une réalité. Soutenez l'initiative Vitu, sur :
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---> http://www.youtube.com/watch?v=CjDua-fqSUg
Woaw,Muana,on peut dire que tu as cassé un mythe Merci pour ces éclairages,c'est vrai que par rapport au discours et au film,je pensais que
Nkasa Mvumbu était un gros bounty...La vérité est ailleurs _________________ "tout nèg a nèg
ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg
nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg
sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!
a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti
je pensais que
Nkasa Mvumbu était un gros bounty...La vérité est ailleurs
Comme tu dis mais si j'ai hésité d'abord, je pense maintenant qu'il est important d'en finir avec ces mythes aussi.
Il a eu le courage de se révolter, certes mais il était vraiment un démagogue même après sa prise de conscience.
Malgré celle-ci d'ailleurs, on ne le dira jamais assez, il était pro-francophone et n'avait que le désir d'être à égalité avec les belges sans avoir aucun projet concrêt ni aucun intérêt particulier pour les questions de base: nationalisation des entreprises, type d'économies, politiques linguistiques, éducation etc... rien qui s'écarte du modèle colonial et c'est ce que fait le foccart-boys-band partout en Afrique.
Le lien suivant, posté sur le sujet où intervenait GUIDILOU contient énormément de mensonges copiés directement de la propagande belge. J'ai expliqué plus haut l'origine de cette image collée à l'ABAKO de parti "apprivoisé", "ethniste et tribaliste et séparatiste" et les objectifs d'une telle propagande.
L'objectif de l'ABAKO n'était absolument pas de "séparer" les noirs les uns des autres mais de les regrouper sur des bases d'un rapport sain à son identité culturelle d'une part et d'une complémentarité économique d'autre part.
Nous sommes encore une fois dans la problématique du chantage au tribalisme et à l'ethnisme, bien pratiques pour faire cesser toute réflexion sur le problème de l'identité culturelle.
Citation:
Pour être équitable avec Lumumba, faites un tour sur le site proposé par Katana
On chante à longueur de temps la gloire de Lumumba et son patriotisme sans jamais parler de ses zones d'ombres. Ici je souhaitais rendre au roi Nkasa ce qui lui appartient car beaucoup de mensonges ont été écrits sur lui et sur l'ABAKO qui à ma connaissance est le premier parti politique africain à avoir posé le problème du fait socio-culturel dans la constitution de l'état, les autres ayant préféré l'aliénation au nom de la lutte contre le tribalisme et de l'unité nationale.
C'est aussi le défi qui est devant Gbagbo aujourd'hui, je l'ai déjà dit une fois: la course à l'émancipation de la Côte d'Ivoire ne sera réellement utile que dès lors que des politiques pour sortir des mécanismes d'aliénation seront posées.
Si gbagbo échoue à cela, il condamnera son pays à être une préfecture peuplée de sous-français noirs avec une illusion d'émancipation: les ivoiriens continueront d'être éduqués pour penser en français, dans l'intérêt et selon les méthodes françaises. ils continueront donc d'être des vassaux français mais cette fois-ci ils perpétueront le système de leur plein gré.
Pour revenir à Nkasa Mvumbu, loin d'être un aliéné et un traitre, c'était un grand leader et son défaut fut d'agir en parfois en politicien. En effet, il a fini par tourner le dos à ceux qui l'avaient porté jusque là et endossé tout le mérite d'une action à laquelle il avait seulement contribué. Cela dit, ses projets politiques et sa gestion de l'état ont permis après son renversement, de survivre dans des conditions convenables (économie stable, niveau de vie correct, monnaie forte) pendant plus de 10 ans de Mobutisme.
Lumumba est venu ensuite voler le prestige d'une action à laquelle il n'avait pas contribué. Et il n'avait pas une réelle conception de la liberté car il n'y a pas de liberté dans la soumission totale à un paradigme totalement étranger. _________________ ----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
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Je souhaite faire une petite précision concernant l’impression que je (ou d’autres) donne(nt) quant au traitement de certaines légendes de l’histoire Africaine.
Notre objectif doit être de connaitre la vérité et c’est la vérité qui nous fera découvrir qui nous sommes réellement.
Il est hors de question pour moi de me développer à l’occidentale avec, par exemple, des histoires de massacres tournés en grandes conquêtes ou des criminels de guerre comme De Gaulle ou Napoléon présentés comme des héros (C’est un exemple…).
Les fameux « chuuuut faut pas parler de lui comme ça…» ça ne me fait ni chaud ni froid.
J’ai le plus grand respect et admiration pour chaque personne qui m’aidera à m’élever et me donnera les clés pour, à mon tour, aider les générations futures à faire mieux.
Mais cela, je ne peux pas le faire sans objectivité.
Donc, je suis d’accord pour éviter de critiquer juste pour critiquer.
Mais analyser et comprendre pour éviter de tomber dans certains pièges, doit être, de mon point de vue, un impératif que tout un chacun se doit de suivre.
Alors, pour tout ceux qui auront l’impression que je critique une légende de l’histoire africaine à mauvais escient, je suis prêt à entendre la critique ou à être recadré fraternellement, mais par pitié, ne transigeons pas sur la vérité ou l’objectivité… _________________ "Nous avons accepté l'inacceptable"
JP Bemba
Alors, pour tout ceux qui auront l’impression que je critique une légende de l’histoire africaine à mauvais escient, je suis prêt à entendre la critique ou à être recadré fraternellement, mais par pitié, ne transigeons pas sur la vérité ou l’objectivité…
Pretexter de "l'objectivite" pour descendre en regle les heros de l'independance africaine, ceux qui ont paye de leur liberte et meme de leur vie le comnbat pour la dignite des peuples africains, je trouve cela particulierement sournois et meme stupide. Je ne connais pas d'histoire objective. Je ne suis pas objectif et je ne veux pas l'etre. J'ai un parti-pris clair et affirme pour l'Afrique et ses heros. Je n'en ai pas honte et je ne veux pas savoir vos verites historiques. Car apres tout, si on depouillait l'histoire de France ou meme l'histoire de l'Occident de tous ses mythes et de toutes les connereies dont elle est chargee il n'en resterait rien du tout vu qu'elle se resume a une histoire de brigandages et de crimes impunis et que les historiens francais ont pour fonction officielle de maquiller ces verites pour les rendre acceptables a la conscience collective des Francais afin que ceux-ci puissent dormir sur leurs deux oreilles sans etre tortures la memoire de leurs ignominies et l'idee qu'ils ne sont, au fond, que des voleurs presentes comme des gens respectables. Voila pourquoi j'ai choisi de fermer les yeux sur vos verites, et j'en suis fier, parce que ce ne sont que des "histoires" comme d'autres, des mythes qui ne valent pas plus que ceux qu'ils pretendent "demonter".
"L'objectivite" ce n'est rien d'autre que la subjectivite collective des occidentaux" (Asante), meme lorsqu'elle est recuperee et reappropriee par des gens qui ne sont africains qu'en paroles mais dont l'objectif inavoue est de semer la division entre Africains, de les empecher de s'identifier a des modeles positifs communs et d'avoir des references historiques communes.
L'intellectuel africain qui dit etre au service de l'objectivite historique comme d'autres feraient de l'art pour l'art est en realite un imposteur qui cache mal son reniement derriere l'allegeance a des valeurs dites superieures alors qu'elles ne sont rien d'autres que l'expression des interets de ceux qui dominent et exploitent les Africains depuis 500 ans.
C'est ce que je pense et je n'ai rien d'autrte a ajouter.
Pour revenir à Nkasa Mvumbu, loin d'être un aliéné et un traitre, c'était un grand leader et son défaut fut d'agir en parfois en politicien. En effet, il a fini par tourner le dos à ceux qui l'avaient porté jusque là et endossé tout le mérite d'une action à laquelle il avait seulement contribué. Cela dit, ses projets politiques et sa gestion de l'état ont permis après son renversement, de survivre dans des conditions convenables (économie stable, niveau de vie correct, monnaie forte) pendant plus de 10 ans de Mobutisme.
Lumumba est venu ensuite voler le prestige d'une action à laquelle il n'avait pas contribué. Et il n'avait pas une réelle conception de la liberté car il n'y a pas de liberté dans la soumission totale à un paradigme totalement étranger.
Intéressant , je tombe des nues , mais au moins je sais ce qu'il en était .
Muana , il ne faut pas considérer mes "insinuations" comme des attaques , ce sont des genres de quastions-surprises , tu t'attendais donc à être applaudi pendant que tu démontais une Icône comme Lumumba ? les choses ne sont pas si simples lorsque certaines vérités te surprennent , donc permets que mon ignorance soit source de certaines "insinuations" !
Je comprends mieux les enjeux et qui était Lumumba , et même si je deteste celui qu'il était , je ne peux qu'admirer ce qu'il est devenu vers la fin de sa vie , et pour moi , c'est ce qui est important .
Concernant le fédéralisme morcellé ou l'État fort et unifié , je sais par exemple qu'au Congo , il n'existe pas moins de 400 langues différentes , je me demande par quel miracle NKasa NVubu croyait qu'avec ces micro-états , le colon n'allait pas pousser ces états à s'attaquer entre voisins pour les richesses qu'il ( le Colon ) convoitait ! _________________ "Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
Pretexter de "l'objectivite" pour descendre en regle les heros de l'independance africaine, ceux qui ont paye de leur liberte et meme de leur vie le comnbat pour la dignite des peuples africains, je trouve cela particulierement sournois et meme stupide.
Je prends, note : « Sournois et stupide »
Citation:
Je ne connais pas d'histoire objective. Je ne suis pas objectif et je ne veux pas l'etre.J'ai un parti-pris clair et affirme pour l'Afrique et ses heros.Je n'en ai pas honte et je ne veux pas savoir vos verites historiques.
Tu es donc borné, hypocrite et tu te mens à toi-même…Mais ce n’est rien puisque cela te fait du bien n’est-ce pas ?
Ne le prends pas mal…C’est de bonne guerre…
Citation:
Car apres tout, si on depouillait l'histoire de France ou meme l'histoire de l'Occident de tous ses mythes et de toutes les connereies dont elle est chargee il n'en resterait rien du tout vu qu'elle se resume a une histoire de brigandages et de crimes impunis et que les historiens francais ont pour fonction officielle de maquiller ces verites pour les rendre acceptables a la conscience collective des Francais afin que ceux-ci puissent dormir sur leurs deux oreilles sans etre tortures la memoire de leurs ignominies et l'idee qu'ils ne sont, au fond, que des voleurs presentes comme des gens respectables. Voila pourquoi j'ai choisi de fermer les yeux sur vos verites, et j'en suis fier, parce que ce ne sont que des "histoires" comme d'autres, des mythes qui ne valent pas plus que ceux qu'ils pretendent "demonter".
Si tu avais eu la lucidité de me lire attentivement et la subtilité pour comprendre, tu saurais que cette histoire officielle occidentale que tu condamnes, c’est également la même que je me refuse à reproduite.
Finalement tu souhaites être une pâle copie des occidentaux, tout en te proclament Africain…
« Les occidentaux mentent, mentons aussi !! »
Tu as dénoncé ma sournoiserie mais tu es incapable de saisir la subtilité qui l’accompagne…tu es un cas d’école…
Citation:
"L'objectivite" ce n'est rien d'autre que la subjectivite collective des occidentaux" (Asante),
Contradictions, contradictions….
Tu me rappelles quelqu’un…
Citation:
meme lorsqu'elle est recuperee et reappropriee par des gens qui ne sont africains qu'en paroles mais dont l'objectif inavoue est de semer la division entre Africains, de les empecher de s'identifier a des modeles positifs communs et d'avoir des references historiques communes.
Modèles positifs créés et proclamés modèles par qui ?
Les occidentaux… ?
Tu me rappelles de plus en plus quelqu’un…
Citation:
L'intellectuel africain qui dit etre au service de l'objectivite historique comme d'autres feraient de l'art pour l'art est en realite un imposteur qui cache mal son reniement derriere l'allegeance a des valeurs dites superieures alors qu'elles ne sont rien d'autres que l'expression des interets de ceux qui dominent et exploitent les Africains depuis 500 ans.
La vérité libère, le mensonge assujetti.
Tu es un menteur en puissance…
Ainsi, dire la vérité sur les méfaits de nos bourreaux est une chose, mais surtout…chuuut…entre nous Y a pas dras… !
Citation:
C'est ce que je pense et je n'ai rien d'autrte a ajouter.
Ne serais-tu pas un clône de … ? Non, sûrement pas… les vrais savent, préviens les autres…
Alors, pour tout ceux qui auront l’impression que je critique une légende de l’histoire africaine à mauvais escient, je suis prêt à entendre la critique ou à être recadré fraternellement, mais par pitié, ne transigeons pas sur la vérité ou l’objectivité…
Pretexter de "l'objectivite" pour descendre en regle les heros de l'independance africaine, ceux qui ont paye de leur liberte et meme de leur vie le comnbat pour la dignite des peuples africains, je trouve cela particulierement sournois et meme stupide. Je ne connais pas d'histoire objective. Je ne suis pas objectif et je ne veux pas l'etre. J'ai un parti-pris clair et affirme pour l'Afrique et ses heros. Je n'en ai pas honte et je ne veux pas savoir vos verites historiques. Car apres tout, si on depouillait l'histoire de France ou meme l'histoire de l'Occident de tous ses mythes et de toutes les connereies dont elle est chargee il n'en resterait rien du tout vu qu'elle se resume a une histoire de brigandages et de crimes impunis et que les historiens francais ont pour fonction officielle de maquiller ces verites pour les rendre acceptables a la conscience collective des Francais afin que ceux-ci puissent dormir sur leurs deux oreilles sans etre tortures la memoire de leurs ignominies et l'idee qu'ils ne sont, au fond, que des voleurs presentes comme des gens respectables. Voila pourquoi j'ai choisi de fermer les yeux sur vos verites, et j'en suis fier, parce que ce ne sont que des "histoires" comme d'autres, des mythes qui ne valent pas plus que ceux qu'ils pretendent "demonter".
"L'objectivite" ce n'est rien d'autre que la subjectivite collective des occidentaux" (Asante), meme lorsqu'elle est recuperee et reappropriee par des gens qui ne sont africains qu'en paroles mais dont l'objectif inavoue est de semer la division entre Africains, de les empecher de s'identifier a des modeles positifs communs et d'avoir des references historiques communes.
L'intellectuel africain qui dit etre au service de l'objectivite historique comme d'autres feraient de l'art pour l'art est en realite un imposteur qui cache mal son reniement derriere l'allegeance a des valeurs dites superieures alors qu'elles ne sont rien d'autres que l'expression des interets de ceux qui dominent et exploitent les Africains depuis 500 ans.
C'est ce que je pense et je n'ai rien d'autrte a ajouter.
Je co-signe, évidemment.
Je ne me suis jamais fait d'illusion sur Lumumba. L'histoire officielle qui me paraissait déjà trouble, m'a été démystifié par quelqu'un qui l'a bien et longuement connu, et n'est autre que le chanteur Tabu Ley, qui m'a parlé de cet homme qui prenait à coeur son statut d' "évolué" attribué aux meilleurs bounties par l'administration coloniale belge .
Toutefois, j'espère que vous n'avez pas la naïveté de croire qu'il existe un héros qui soit irréprochable. D'un autre côté je pense que la réhabilitation de KasaVubu peut très bien se faire sans déboulonner Lumumba.
A mon avis le vrai débat entre Kasa et Lumumba est celui qu'introduit Gnata, de savoir si le fédéralisme serait plus porteur que l'unitarisme nationaliste de Lumumba. _________________ Révélons de l'Afrique et des Noirs ce qu'ils ont de positif. Pour le reste, les impérialistes occidentaux et leurs valets aliénés ou consentants s'en chargent déjà.
L'Afrique, j'y crois!
Marvel
Oh tu sais, j'en ai vu d'autres. Je te recommanderais juste un peu plus de self-esteem. Allez, salut.
Tu parles de « self-esteem » très bien.
Pourtant, plus haut tu dis : « je n'ai rien d'autrte a ajouter »
Par conséquent commence par toi-même s’il te plait.
C’est quand-même extraordinaire, quelques lignes plus haut, j’explique calmement que « je suis prêt à entendre la critique ou à être recadré fraternellement, mais par pitié, ne transigeons pas sur la vérité ou l’objectivité… » et voilà que tu débarques avec des insultes.
Rien à faire je ne tendrai pas la joue droite.
Pour le reste, personne ici n’a l’intention de déboulonner qui que ce soit marvel.
Mais vous le faites exprès ou vous souffrez, malgré vous, de cette tare malsaine qui consiste à faire de la lecture sélective ?
Par pitié, lisez les messages et tentez de les comprendre avant d’y répondre... _________________ "Nous avons accepté l'inacceptable"
JP Bemba
Je ne connais pas bien le frère Mwana Kongo, j'avoue qu'il fait partie des Frères qui me font courir ici pour lire ses interventions en général très intéressantes. Je dois dire que j'ai été un peu déçu par ses propos dans ce sujet sur Lumumba.
Les propos du genre : "qu'a t-il (Lumumba) fait pour l'Indépendance sont vraiment dommage" ou "Son parti a été créé par les Belges contre l'ABAKO".
On dirait un désir d'opposer systématiquement Lumumba aux frères Bakongo, de-là, il est facile presque de conclure que Lumumba était anti-Bakongo. Lumumba le bounty, Lumumba le complexé, Lumumba l'opportuniste....
Et tout ceci sans souci de contextualiser les époques ni les nuances dans les propos. C'est vraiment dommage. Frère !
Frère Mwana Kongo, je suppose que tu es de la RDC. Je suis ton miniscule voisin d'à coté. Nous sommes certainement les Peuples africains les plus ressemblants en tout même si nos expériences politiques sont légèrement différentes. L'affaire Lumumba a eu des conséquences immédiates sur nos deux pays et sur l'ensemble du continent en interne comme dans les relations du continent avec l'exterieur. Cette affaire avait créé un précédent rare dans l'histoire politique contemporaine de l'Afrique. Le sacrifice de Lumumba, car il en est un, a permis a beaucoup d'Africains de génération en génération de prendre conscience de ce que c'est que la Liberté.
Mais revenons au début. Le Frère Marvel a parfaitement raison en disant qu'il n'existe pas de héros irréprochables.
J'ai l'habitude de dire que si Lumumba m'a donné la conscience politique, DIOP m'a inculqué la Conscience Culturelle et Historique. En tout cas les interventions de ce sujet, n'ont heureusement pas encore réussi à me l'enlever ou ébranlé cette conviction enracinée.
Evidemment, Lumumba était Bounty, complexé, menteur, opportuniste, aliéné.... Mais qui peut se targué d'être totalement désaliéné aujourd'hui et à plus forte raison à leur époque ? Eux qui avaient connu la condition du sous-homme et dont la seule perspective était de ressembler aux blancs ? Même DIOP qui de nous tous a été parmi les premiers à avoir compris les enjeux fondamentaux qui nous assaillent est souvent traité de bounty parce qu'il a eu une femme blanche et d'autres lui reprochent même d'avoir été musulman (Mouride) alors que personne n'a jamais vu DIOP pratiqué l'islam, mais il a suffit que sa famille soit musulmane pour que l'amalgame se fasse.
Et que dire des Nkimpa-vita, Kimbangu, Boganda et ses suivants dont kasa Vubu justement... qui répresentent la résistance noire, mais dont l'déologie a souvent été inspirée de l'église chrétienne cherchant à ressembler aux saints européens, confirmant par la même que nos croyances traitées de paganismes étaient justement arriérées ? Cette même église qui nous a humilié faisait pourtant l'admiration de nos Héros.
Et pourtant, malgré ma répugnance de l'église catholique avec son lot d'aliénation en Afrique, pour rien au monde je ne cracherai sur mes héros historiques, mes véritables saints qui sont Kimbangu, Nkipa-vita, Boganda, Mastwa.... Je rejette volontairement leur admiration de l'église chétienne. Je ne garde que leur résistance face à l'oppression. C'est eux mes véritables prophètes. Qui a dit que les prophètes étaient irréprochables. Leur conscience n'était pas assez désaliénée pour s'aperçevoir que eux aussi pouvaient constituer nos prophètes sans faire référence à la révélation de Jésus Christ. Tant pis s'ils ont été à moitié conscient, à moitié aliéné, c'est eux mes prohètes et non Jean ni Paul ou encore Pierre. Je prie chaque jour Kimbangu, Nkipa-vita, Boganda, Mastwa, Kongo-wara, Soundjata, Sankara, Diop....
Oui Lumumba dans ses débuts réclamait plutôt une Société Belgo-Congolaise. je tiens même à votre disposition des travaux d'un politologue congolais, Jean OMASOMBO qui a beaucoup écrit sur Lumumba notamment un excellent livre, intitulé : "Patrice LUMUMBA, Jeunesse et Apprentissage Politique". Il était à une étape de sa conscience politique qui n'était pas encore mure. Cela est compréhensible. On oublie qu'à cette époque là, les colonisés en quête de leur indépendance voyait leur conscience se consolider, s'affermir, se former, s'affranchir au jour le jour. La guerre du Vietnam, la guerre d'Algérie, le NON de Sekou-Touré, le Panafricanisme de Nkrumah, la résistance de Nasser face aux Anglais et Français en nationalisant le canal de Suez...
Tous ces évenements ont une influence directe sur les nouveaux leaders politiques. Même si Lumumba a été une invention des Belges comme le Frère Mwana Kongo le prétend, la leçon à tirer c'est que cette force, cette énergie des Panafricains avait fini par avoir raison des Belges car la suite des événements le montre. Puisque Lumumba devance même les nationalistes de la première heure comme les Kasa-Vubu.
S'il fallait voir les mythes ou les héros dans l'ensemble de leur vie, peut-être que Rosa Parks, simple ouvrière, ne serait pas là où nous la mettons. Qui sait si Rsa Parks avant son acte révolutionnaire fut aussi bountie, aliénée, infidèle, menteuse... Mais il a fallu d'un acte de refus ce jour là afin qu'elle rentre dans l'Histoire.
Ce que les Kasa-Vubu et les autres n'avaient pas compris même s'ils étaient des combattants de la première heure, c'est qu'il y a des moments fondateurs, des moments historiques que tout leader sent et le saisit afin de rentrer dans l'Histoire. Lumumba avait ce flair de sentir les moments fondateurs, ce 30 juin 1960. Et il ne fallait pas le rater. Pire c'est que même après son assassinat, Kasa Vubu, ne s'est pas démarqué ni des Belges ni de Mobutu le sanguinaire au contraire on a vu Kasa Vubu, aussi grand résistant, grand homme, grand africain main dans la main avec la même Belgique qui venait de commettre (avec les Américains et Cie) l'un des actes les plus criminels qui soient aux yeux de toute l'Afriqu et de toute l'Humanité. De là, à voir son image complètement effacée parmi les résistants africains n'est pas étonnant. Réhabilitez-le s'il le faut, mais à déscendre Lumumba comme on le fait ici n'est pas sérieux !
Lumumba a été certainement Bounty, complexé, menteur, opportuniste, aliéné.... à un moment de sa vie, mais on ne peut pas dire sans nuance qu'il n'a rien fait pour cette indépendance quand même. Alors que tout le monde sait qu'au moment où les leaders se trouvaient à Bruxelles pour la table, il croupissait dans les geoles. Elément Belge ou pas, là aussi on dira qu'il avait fait fait express de se faire embastillé par les Belges afin de paraitre comme le véritable indépendantiste ? Non, pas ça, quand même. Il faut reconnaitre que le vieux Kasa, ancien militant avait manqué de flairer le véritable moment historique pour rentrer debout dans la conscience afrcaine. Les images sont là malheureusement, on le voit se confondre en amabilité face au Roi Belge qui se prenait pour le grand civilisateur ce 30 juin, mais avec son impulsivitié ou son opportunisme, appelez ça comme vous voulez, le jeune Lumumba a dit tout haut au Roi belge le menteur, ce que tout le monde pensait tout bas. Et c'est ça, le moment fondateur d'un Peuple !
Enfin pour conclure sur les rapports de Lumumba avec les frères Bakongo et sa conception des instutions politiques. Là aussi, je pense qu'il faut faire l'Histoire avec les documents car n'importe qui peut avoir sa version sur Lumumba. Mais tenons-nous aux faits et uniquement aux faits et que tout le monde peut vérifier. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Lumumba ne voulait de l'unitarisme que dans le cadre de l'indépendance immédiate d'avec les Belges. Mais pour le reste, il était très pragmatique. La forme qu'allait prendre les institutions politiques de son pays importe peu dès lors que cela garantissait son indépendance.
Pour le prouver, voici son allocution ci-dessous et chacun fera sa propre opinion sur ce que Lumumba pensait des Bakongos :
Citation:
Les Bakongo, Peuple Frère,
« On a répandu de faux bruits à Léopoldville, et principalement dans les milieux des Bakongo, que le gouvernement central aurait déjà arrêté plusieurs leaders Bakongo. J’ai reçu des télégrammes, beaucoup de télégrammes hier et ce matin, émanant tantôt d’un mouvement de jeunesse Abako, tantôt d’une personnalité bakongo, qui me demandent de libérer les leaders des Bakongo qui ont été arrêtés.
Et je déclare publiquement qu’aucun leader Bakongo, qu’aucune personnalité Bakongo n’a été arrêtée. Aucune action judiciaire ou administrative n’a été dirigée contre les Bakongo. C’est un Peuple Frère. Si nous avons élus le chef de l’Etat qui est M. Kasavubu, président de l’Abako, c’est parce que nous faisons confiance à nos frères bakongo. Les colonialistes ont voulu nous diviser ; avant l’indépendance, ils menaient une campagne dans les cinq provinces contre les Bakongo. On a voulu les isoler. Nous avons réagi. J’ai été le premier à dire que c’est une campagne de mensonges et de haine.
Les Bakongo sont nos Frères et nous l’avons prouvé. Aujourd’hui, ils veulent exploiter la curiosité populaire. Et nous disons à nos Frères Bakongo qu’il n’y a aucune action dirigée contre eux et que ce sont des faux bruits. J’ai eu l’occasion de recevoir hier M. Diomi. On avait même répandu le bruit que j’avais signé une ordonnance ou un arrêté pour mettre M. Diomi en prison, alors que tout cela était absolument faux.
Nous savons qu’il y a des aspirations légitimes de la part de nos Frères du Bas-Congo qui voudraient, tout en restant dans le cadre d’un Congo uni, avoir une province administrative à eux , une province pour qu’ils puissent gérer eux-mêmes leurs affaires selon leurs propres conceptions. Je sais qu’ailleurs les mêmes revendications s’expriment. Tout ce qui est compatible avec les intérêts de la nation, nous l’approuvons. Tout ce que je peux répondre au nom du gouvernement central, c’est que dans les circonstances actuelles, où il y a un véritable deuil national, il n’est pas opportun de procéder à ces réformes de structures ou administratives.
Nos ennemis vont exploiter la situation pour nous créer d’autres difficultés. Il suffit qu’une province Bakongo soit créée aujourd’hui, dans de bonnes intentions, alors que le Bakongo sont pour l’unité nationale, le chef de l’Etat est pour l’unité nationale, tout le peuple sain de ce pays est pour l’unité nationale ; les ennemis vont exploiter pour créer une troisième province, une quatrième province à Léopoldville. Ailleurs, ils vont exploiter la même situation. Et j’ai dit à M. Diomi : vos aspirations trouveront un examen favorable et certainement seront satisfaites. Je veux assurer mes Frères Bakongo qu’avec le gouvernement central, le gouvernement nationaliste actuel, ils n’auront aucune difficulté, au contraire, c’est toujours la satisfaction (applaudissements).
Mais de grâce, dans l’intérêt supérieur du pays, de la nation et de cette indépendance immédiate, totale que les Bakongo, les Bangala, les Baluba, les Batetela, ont toujours réclamée pendant la campagne électorale. Et que cette indépendance totale et complète se trouve dans nos mains et que les ennemis veulent nous arracher cette indépendance totale, nous devons d’abord lutter contre les ennemis ; et quand l’ennemi sera parti, quand nous aurons consolidé notre force, quand nous aurons consolidé nos assises sur le plan national, quand nous aurons, nous pourrons alors, à tête reposée, à l’intérieur de notre Parlement, et avec le concours de chacun, examiner la structure définitive que ce pays va prendre. Que le Congo s’appelle « Etat unitaire », « Confédération », « Fédéral » n’importe quelle dénomination, ce n’est pas ça qui nous intéresse. Ce qui nous intéresse, c’est l’intérêt du pays, c’est l’avenir du Congo. Et nous allons trouver une solution qui sera l’émanation de la volonté populaire, des Bakongo, des Baluba et de tout le monde. Mais nous devons comprendre que, pour le moment, chassons l’ennemi, luttons contre l’ennemi »
(Premier-ministre : Patrice Lumumba. - Radio-Léopoldville, 13 août 1960).
Source : livre de Jean VAN LIERDE intitulé : La Pensée politique de Patrice Lumumba.
Panafricainement,
Hannibal _________________ « C’est la Voix des sans-voix pour dénoncer ceux qui se croient au-dessus de la Loi. Et qui se prennent pour le Roi des Rois. Les Martyrs sont morts pour la Résistance. Ils ont payé très cher pour notre Indépendance. Ce Chant pour leur exprimer notre reconnaissance. Oui, ce cri d’alarme pour nous révolter. » : Méway
Merci Hannibal. Grand merci. Voila qui est, on ne peut plus clair.
Je retiendrai surtout que ce discours de Lumumba semble presqu'en avance sur son temps et n'est pas encore depasse aujourd'hui. Je suis proprement sidere par une telle lucidite politique dans des moments si troubles marques par des passions "ethniques" que beaucoup d'entre nous n'arrivent pas encore a depasser, meme de nos jours. Il etait de ceux qui savaient saisir l'enjeu central du moment, et se depasser pour prendre la decision juste, la decision qui va faire toute la difference du point de vue de l'histoire. Bien enetendu, pas plus que Lenine ou meme De Gaulle, il n'etait, avant ce moment-la et cette decision-la, en rien plus remarquable que d'autres. Mais comme eux il a eu la vision et il a eu le courage de sauter le pas la ou d'autres se sont debines. Les circonstances ont fait le reste. On n'en demande pas plus. Apres tout ce n'etait qu'un homme. C'est pourquoi il est juste de dire qu'il n'a pas vole sa place dans l'histoire. C'etait veritablement un grand homme, un vrai heros du panafricanisme.
Voilà un certain temps que je ne t'avais lu, hannibal, ça fait plaisir.
Pour entrer dans le vif du sujet, je tiens à re-préciser que mon objectif n'était pas de salir Lumumba, mais de remettre les choses au clair.
Il me semble préférable que nous sachions déjà à quoi nous en tenir avec telle ou telle personne que de se faire balancer à la figure ses défauts par un étranger lors d'un débat public.
N'es-tu pas d'accord?
Maintenant, les côtés positifs de Lumumba sont chantés partout, je n'avais donc pas besoin de les rappeler ici, il s'agissait surtout de dire deux choses:
1- On a systématiquement hissé Lumumba au rang de mythe par le biais de la comparaison avec Nkasa Mvumbu que l'on démolissait par la même occasion. Tu dois savoir aussi bien que moi que peu le connaissent vraiment mais tous le croient vendu, par opposition à Lumumba.
C'est précisément parce-que la popularité de Lumumba s'est faite sur le dénigrement de Nkasa Mvumbu que le fait de le réhabiliter nuit à l'image de Lumumba.
S'il n'avait pas pris la liberté de le descendre lors de ses rencontres avec Nkrumah, Touré etc..., il n'en serait pas là à posteriori.
2-
Citation:
"Son parti a été créé par les Belges contre l'ABAKO".
C'est un fait que la bralima a lancé Lumumba dans la politique pour contrer Nkasa Mvumbu qui prônait et popularisait la consommation et la production locales dans tous les domaines dont ceux qui gênaient les entreprises étrangères. Cela n'est qu'un secret de polichinelle.
3- mon but n'était pas de briser l'admiration vouée à Lumumba par tant d'entre nous. Je le respecte comme un nationaliste qui a su dire non au maitre, mais ce n'est pas pour autant qu'il faille lui passer ses erreurs.
4-
Citation:
Mais revenons au début. Le Frère Marvel a parfaitement raison en disant qu'il n'existe pas de héros irréprochables.
Je me méfie des positions à multiples sens de marvel, c'est quand-même lui qui compare biya à Mandela, tente de légitimiser les principaux rouages de l'exploitation de l'Afrique (les foccart-boys donc sassou)... Mais quoi qu'il en soit, la question n'est pas de présenter un héros comme parfait par opposition à un autre mais de permettre à chacun de mieux les comprendre et les connaitre.
5- Lumumba était opportuniste, c'est un fait: le discours que tu cites de lui est l'une des causes de son assimilation au terme "menteur", car en meme temps qu'il tenait le contenu de ce discours auprès d'eux, il tenait les discours opposés farouchement à la notion de fédéralisme et surtout critiquait toute idée de faire intervenir les langues régionales (l'ABAKO proposait d'y parvenir sur 10 ans, ce n'était donc pas dans la précipitation... la réponse de Lumumba n'a donc pas de sens quand il parle de "l'urgence de la libération", car l'ABAKO disait rigoureusement la même chose). Sur ce point, il ne fait donc que de la politique
6- C'est aussi un fait qu'il n'avait pas de réel projet politique ni de plan social.
7- Quand je demande les actes concrêts de Lumumba, c'est parce-qu'il est appelé père de l'indépendance, alors qu'il n'y a pas participé. Je n'ai pas dit qu'il avait fait exprès, juste qu'il était un symbole de l'indépendance, mais pas le père de l'indépendance. Ce sont deux notions différentes et mieux vaut épargner aux jeunes noirs de voir ce mythe brisé avec cynisme lors d'une conversation avec un chauvin occidental par exemple.
8-
Citation:
Mais qui peut se targué d'être totalement désaliéné aujourd'hui et à plus forte raison à leur époque ? Eux qui avaient connu la condition du sous-homme et dont la seule perspective était de ressembler aux blancs ?
En même temps je te comprends mais ne suis pas d'accord. Pendant qu'il ne désirait que vivre selon les critères du blanc, d'autres en même temps pensaient vivre selon leurs critères et c'est vrai qu'ils étaient moins acculturés que lui.
Je pense que quelque part il avait peur des idées défendues par d'autres. Pour Nkasa-Mvumbu par exemple, l'indépendance juridique importait mais plus encore comptait l'indépendance culturelle/sociale/linguistique.
La preuve en est visible aujourd'hui. Maintenant, posons les choses clairement: est-ce que la politique unitariste ignorant le fait culturel a été efficace? Est-ce que la promotion de la francophonie et autres absurdités a été efficace?
De notre point de vue, il va sans dire que c'est une catastrophe et on voit bien que le fait d'empêcher un rapport vécu à sa culture empêche d'aller vers autrui et crée des frustrations, qui elles conditionnent un repli identitaire mais qui se fait sur la base d'un rapport flou (donc manipulable) avec sa culture.
En clair, la politique d'unité dans la culture des autres est en fait une politique de promotion de l'aliénation et de la paupérisation.
Citation:
Il était à une étape de sa conscience politique qui n'était pas encore mure. Cela est compréhensible.
C'est exactement ce que j'ai dit, en expliquant pourquoi. Chacun sait maintenant et peut continuer à admirer le symbole -ou non- mais cette fois en connaissances de causes.
Le problème de beaucoup d'occidentaux est qu'ils vouent une vénération aveugle à leurs modèles, c'est précisément ce qui crée leur état que Fanon qualifie de névrose permanente.
Ailleurs, Fanon se félicite de ce que les noirs ne connaissent pas cet état de névrose: qu'ils rejettent leur culture, qu'ils la magnifient, c'est généralement un choix conscient même chez les plus aliénés.
Mon soucis est que nous ne devenions jamais - ou du moins au minimum - une réplique mélanoderme de l'occident. Je pense maintenant que j'ai éclairci mon intervention et si je ne suis pas souvent d'accord avec marvel, je lui concède au moins ce point:
Le vrai débat ici c'est celui du fédéralisme contre l'unité dans l'aliénation.
Que les choses soient claires, je suis contre le séparatisme (que chacun s'isole dans son coin), mais pour le fédéralisme panafricaniste (que chacun se donne les moyens à partir de son héritage, de contribuer au bien de tous).
Ces deux aspects sont à l'opposé l'un de l'autre et on pourrait en discuter avec ceux que ça intéresse. _________________ ----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
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Frère, j'apprécie plus cette façon de présenter que les précédentes où j'ai eu l'impression d'un règlement de compte. Ca ne correspondait pas à l'idée que j'avais de toi. Maintenant, c'est un peu plus équilibré.
Il n'est que normal que nous n'ayons pas les mêmes points de vue partout. Mais la compréhension doit être la base de tout entre nous, sinon, on court aux mêmes catastrophes.
J'ai compris aussi que ce débat devrait passer à plus essentiel. Cependant, avant de vous laisser débattre, je voudrais te poser quelques questions et tu es libre de ne pas répondre.
Vois-tu en suivant ton raisonnement dans ce débat, on s'aperçoit que Lumumba était plus ou moins l'obstacle au projet fédéraliste. Mais une fois assassiné, par les puissances occidentales avec les complicités des Mobutu et Cie, on peut dire que cet obstacle saute.
Nkasa reste président. Il ne démissionne pas, ne poursuit même pas la Belgique, au contraire il participe même à la campagne selon laquelle Lumumba assassiné, la tranquillité revient d'autant que Tshombé accepte de revenir dans la république. A ce moment, ne peut-on pas soupçonner objectivement Nkasa d'agent Belge avec la bande à Mobutu ? Pourquoi les Belges ne s'acharnent-ils pas sur Nkasa dont le projet fédéraliste menace soit-disant leurs intérets, que d'assassiner Lumumba avec son unitarisme, selon toi, qui pousse à la domination occidentale ? J'avoue que là, il y a un paradoxe quand même !
Aussi, l'obstacle au fédéralisme est levé en assassinant Lumumba, pourquoi Nkasa n'arrive pas à réaliser son projet de fédéralisme ? N'est-ce pas curieux, non ? Plus directement, Nkasa n'était-il pas un pantin Belge au final ? Et quel était les rapports de Mobutu avec Nkasa ? Alors que tout le monde savait que c'est Mobutu qui avait orchestré l'assassinat de Lumumba, nous avons quand même vu les images d'archives Nkasa décorer ou élever Mobutu à un grade supreme militaire. Peut-on dire que Nkasa était complice aussi dans l'asassinat de Lumumba ? Sinon dans quelle mesure a-t-il coopéré avec Mobutu, avec les Belges, était-il simple pantin où il avait un véritable rôle dans tout ça ?
Ce sont tous ces éléments qui rendent flous le rôle de Nkasa dans cette Histoire. Sans démeler cet écheveau, Nkasa restera très ambigu dans cette Histoire !
Muana Kongo a écrit:
Que les choses soient claires, je suis contre le séparatisme (que chacun s'isole dans son coin), mais pour le fédéralisme panafricaniste (que chacun se donne les moyens à partir de son héritage, de contribuer au bien de tous).
Là tu m'en vois ému, Frère !
Je dis toujours, nous avons le droit d'avoir des différences, mais nous devons batir des socles communs au nom desquels rien, strictement rien, ne saurait nous écarter de cela. C'est au nom de ses valeurs là que quelque soit nos divergences, on ne devait plus accepter que sous quelque prétexte que ce soit le sang d'un Africain, d'un Noir... ne coule non seulement sur l'ensemble de notre Continent, mais également partout où se trouvent les Africains et leuyr descendant. Et chaque fois qu'un tel drame arrive, cela doit interpeller chacun de nous sur les valeurs les plus chères que nous partageons. En un mot, nous devons parvenir à initier des valeurs profondes qui sacralisent la VIE.
L'Histoire Afrcaine, l'Exige !
Panafricainement,
Hannibal _________________ « C’est la Voix des sans-voix pour dénoncer ceux qui se croient au-dessus de la Loi. Et qui se prennent pour le Roi des Rois. Les Martyrs sont morts pour la Résistance. Ils ont payé très cher pour notre Indépendance. Ce Chant pour leur exprimer notre reconnaissance. Oui, ce cri d’alarme pour nous révolter. » : Méway
Aussi, l'obstacle au fédéralisme est levé en assassinant Lumumba, pourquoi Nkasa n'arrive pas à réaliser son projet de fédéralisme ? N'est-ce pas curieux, non ? Plus directement, Nkasa n'était-il pas un pantin Belge au final ?
Pas tant que ça, tu aurais dit allié aux US, oui.
Aux belges, je doute. Je sais que ses commissaires (qui étaient amis de Mobutu et lui ont facilité l'accession au pouvoir) avaient perçu des grosses sommes d'argent pour fermer les yeux sur l'assassinat de Lumumba, directement par la CIA.
Lui, je pense que dans le cadre de son opposition avec Lumumba, ce dernier ayant choisi de Rallier Krutchev se trouvait en position de force. De plus, Mobutu était proche de Denart, Tshombe de la Belgique, il a certainement voulu s'assurer un soutien externe pour rivaliser avec les autres.
C'est en tout cas ce que moi je lui reproche quand je dis qu'il a tourné le dos à ceux qui l'avaient soutenu jusque là, car il a fini par choisir de compter sur des étrangers plutôt que sur son peuple.
Quant à son projet, il devait se réaliser en partenariat avec les autres leaders indépendantistes, qui finalement lui ont tourné le dos, puisqu'il était devenu pour eux un "nationaliste frelaté", grâce aux campagnes de son ex-premier ministre.
Malgré cela, au niveau interne, il faisait la promotion des langues régionales et les régions étaient administrées et gérées de manière autonome, le gouvernement central, lui représentant le plus de composantes nationales possibles.
Dans les faits, il se dirigeait déjà vers le fédéralisme voire même y était. Mobutu, lui a remis en place le système belge dans les cas spécifiques des régions qui avaient combattu pour l'indépendance:
toutes les provinces étaient administrées par un de leurs ressortissants sauf la province du Bas-Congo (renommée Bas-Zaïre), celle du Katanga.
Citation:
Il ne démissionne pas, ne poursuit même pas la Belgique, au contraire il participe même à la campagne selon laquelle Lumumba assassiné, la tranquillité revient d'autant que Tshombé accepte de revenir dans la république.
Non, Tshombe est invité par la belgique à collaborer avec Mobutu le temps de mener à bien les opérations.
Citation:
Pourquoi les Belges ne s'acharnent-ils pas sur Nkasa dont le projet fédéraliste menace soit-disant leurs intérets, que d'assassiner Lumumba avec son unitarisme, selon toi, qui pousse à la domination occidentale ?
Là-dessus je me répète, ce ne sont pas les belges qui ont assassiné Lumumba mais la CIA et dans le cadre de la guerre froide -sa nouvelle amitié avec Krutchev- plutôt que pour ses idées politiques dont ils n'avaient rien à faire.
Ici, ils ont instrumentalisé la méfiance entre Nkasa et Lumumba et il s'est trouvé que l'élimination de ce dernier arrangeait toutes les parties.
D'autant plus que laisser croire que Lumumba aurait été assassiné par des baluba ou des bakongo permettait d'attiser des tensions entre les différentes régions et provoquer une guerre interne.
C'est ce qui était recherché par les belges et les américains et l'érigation de Lumumba en Martyr sous leur impulsion (des américains et de l'ONU, qui sont pourtant ses assassins) n'avait que cet objectif de récupérer la légitime indignation due à son assassinat pour servir leurs intérêts.
Cela n'a pa eu lieu et les affrontements internes n'ont pas eu lieu. La Belgique entre en conflit larvé avec les US, qui via l'ONU la somment de partir (février 1961) après l'assassinat de Lumumba, qui avait entre autres servi à placer Mobutu en bonne position.
Le laps de temps de 1961 à 1965 a été passé à recruter des politiciens d'influence belgo américaine et des mercenaires et préparer le renversement de Nkasa.
Entre temps, Tshombe sous l'impulsion de ses financiers franco-belges allié à Denard et sa bande renouent les liens avec Mobutu et la sienne.
Une fois le coup d'état effectué et Mobutu au pouvoir, la CIA veut se débarrasser de Tshombe et ordonne à Mobutu de le faire enlever.
La suite on la connait mais ce qui importe c'est de bien voir que Nkasa n'a pas fait partie intégrante du camp belge ou américain. Il a perdu dans le jeu des manipulations politiques et il aurait à la limite, pu être soupçonné d'être agent de la CIA, n'eut-elle fini par accepter de s'en débarrasser.
C'est à l'occasion de son renversement en "famille" (France, Begique, US, "mercenaires") que Mobutu est introduit auprès de Foccart, qui sera son conseiller personnel pendant tout son règne (il recevait les directives plusieurs fois par jour).
Citation:
Alors que tout le monde savait que c'est Mobutu qui avait orchestré l'assassinat de Lumumba, nous avons quand même vu les images d'archives Nkasa décorer ou élever Mobutu à un grade supreme militaire. Peut-on dire que Nkasa était complice aussi dans l'asassinat de Lumumba ?
Mobutu n'a rien orchestré dans les faits, il a obéi aux ordres.
Citation:
Sinon dans quelle mesure a-t-il coopéré avec Mobutu, avec les Belges, était-il simple pantin où il avait un véritable rôle dans tout ça ?
Comme dit plus haut, Mobutu n'était pas tant que cela allié aux belges dans les débuts, c'est même le contraire et c'est ce qui l'a rapproché de Nkasa, puisque c'est lui qui a écrasé la rébellion katangaise alimentée par les mercenaires et soldats belges.
Pour Nkasa donc il avait vaincu le colon par les armes, que pouvait-il faire d'autre que le récompenser? Surtout, il se croyait à l'abrit des américains car il ne s'était ni trop mouillé avec eux ni compromis avec les soviétiques.
En revanche, il ignorait tout de la réconcilliation entre Mobutu et les belges qui lui versèrent ensuite 20 millions pour le "soutenir"... (corrompre). De même il ne pouvait pas prévoir que Mobutu permettrait à l'ONU de gagner en influence sur les troupes nationales (je veux dire prendre une part active dans la formation et le recrutement des troupes).
Dans ces conditions, les 5 ans de délai ne sont rien d'autres que l'intervalle nécessaire à la mise en place de son élimination du pouvoir et il ne fallait surtout pas en faire un martyre, la réaction populaire cette fois aurait été en défaveur des intérêts de la grande famille occidentale.
J'espère que cela est plus clair. J'essaierai de mettre les références des coupures de presse de l'époque, qui révèlent tantôt une info, tantôt une autre.
Mais tu conviendras avec moi que si Nkasa avait été ami des belges ou des américains, ces 5 ans de manoeuvres ne servaient à rien.
Citation:
batir des socles communs au nom desquels rien, strictement rien, ne saurait nous écarter de cela.
Effectivement et je n'invente rien en disant que ce n'est que sur la base d'une connaissance pleine et vivante de nos héritages spécifiques et non dans leur abandon pour des cultures étrangères, que nous pourrons les mettre à profit dans l'intérêt commun.
Je te laisse le mot de la fin :
Citation:
C'est au nom de ses valeurs là que quelque soit nos divergences, on ne devait plus accepter que sous quelque prétexte que ce soit le sang d'un Africain, d'un Noir... ne coule non seulement sur l'ensemble de notre Continent, mais également partout où se trouvent les Africains et leuyr descendant. Et chaque fois qu'un tel drame arrive, cela doit interpeller chacun de nous sur les valeurs les plus chères que nous partageons. En un mot, nous devons parvenir à initier des valeurs profondes qui sacralisent la VIE.
_________________ ----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
Si vous partagez ce rêve, aidez-nous à en faire une réalité. Soutenez l'initiative Vitu, sur :
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J'ai manqué de rigueur en parlant des assasssins de Lumumba dans mon dernier message. Evidemment, les versions de cet assassinat, je les connais. En disant Belge ou/avec les Américains, j'entendais par là, les Occidentaux en général. Je te remercie d'avoir précisé de temps en temps d'autant que même entre ces Ociidentaux, il y avait naturellement des divergences. OK !
Tu dis en parlant de Nkasa :
Citation:
Pas tant que ça, tu aurais dit allié aux US, oui.
Aux belges, je doute. Je sais que ses commissaires (qui étaient amis de Mobutu et lui ont facilité l'accession au pouvoir) avaient perçu des grosses sommes d'argent pour fermer les yeux sur l'assassinat de Lumumba, directement par la CIA.
Là mon Frère, c'est terrible, ce que tu dis. Le vieux Nkasa présenté comme ancien routier de l'indépendance, l'Homme d'expérience contrairement à Lumumba l'impulsif, comment pouvait -t-il ignorer la corruption de ses collaborateurs ? Ok, disant que son entourage lui a caché le complot.
Et plus loin, tu dis :
Citation:
Ici, ils ont instrumentalisé la méfiance entre Nkasa et Lumumba et il s'est trouvé que l'élimination de ce dernier arrangeait toutes les parties.
Et là, on voit bien que Nkasa consent de la liquidation de Lumumba puisque cela arrange tout le monde. Si c'est bien ce que tu as voulu dire, donc, même si son entourage était corrompu pour le même complot sans lui dire, malgré tout, il avait tout de même donner son accord pour cette liquidation. Est-ce bien, cela ? Eclaire-moi un peu car ici les choses deviennent intéressantes.
Mais plus loin, tu dis aussi :
Citation:
D'autant plus que laisser croire que Lumumba aurait été assassiné par des baluba ou des bakongo permettait d'attiser des tensions entre les différentes régions et provoquer une guerre interne.
Je comprends bien le procédé, mais Frère, je ne comprends pas cette fixation de présenter toujours la dichotomie Lumumba et les Bakongo et pourtant c'est à l'Est que Lumumba fut assassiné dans le fief de Tshombé (Monsieur Tirroir), pourquoi cela revient toujours dans ton explication à ce face à face ?
Supposons que les Occidentaux aient profité des divergencces Lumumba/Nkasa pour faire croire que c'est les Bakongos qui l'auraient assassiné pour provoquer la guerre civile, ce qui disculperait Nkasa, la question que je me pose après ce lâche assasinat, pourquoi Nkasa n'a pas 5 ans durant au pouvoir voulu poursuivre les Américains afin de casser l'image qui faisait de lui le complice d'une part et éviter que cela débouche sur des affrontements entre communautés d'autre part ?
Conviens avec moi que la passivité de Nkasa après le lâche assassinat de Lumumba et la poursuite normale de ses relations en tant que chef d'Etat avec les Occidentaux (Belges, Américains et Cie), laissent planer des doutes sur sa part de responsabilité dans cette affaire. Celle de Mobutu étant connu de tous, il semble qu'au de-là de tout ça, c'est le consensus qui a du prévaloir entre les plus hautes autorités pour éliminer Lumumba.
de Nkasa à Mobutu, tu dis :
Citation:
Comme dit plus haut, Mobutu n'était pas tant que cela allié aux belges dans les débuts, c'est même le contraire et c'est ce qui l'a rapproché de Nkasa, puisque c'est lui qui a écrasé la rébellion katangaise alimentée par les mercenaires et soldats belges.
Pour Nkasa donc il avait vaincu le colon par les armes, que pouvait-il faire d'autre que le récompenser? Surtout, il se croyait à l'abrit des américains car il ne s'était ni trop mouillé avec eux ni compromis avec les soviétiques.
En revanche, il ignorait tout de la réconcilliation entre Mobutu et les belges qui lui versèrent ensuite 20 millions pour le "soutenir"... (corrompre). De même il ne pouvait pas prévoir que Mobutu permettrait à l'ONU de gagner en influence sur les troupes nationales (je veux dire prendre une part active dans la formation et le recrutement des troupes).
Dans ces conditions, les 5 ans de délai ne sont rien d'autres que l'intervalle nécessaire à la mise en place de son élimination du pouvoir et il ne fallait surtout pas en faire un martyre, la réaction populaire cette fois aurait été en défaveur des intérêts de la grande famille occidentale.
Mon Frère, je suis effaré de la présentation que tu fais de Nkasa. Et pourtant son comportement après l'assassinat ressemblait parfaitement à un complice conscient et heureux de la liquidation d'un rival trop encombrant à savoir : poursuite des relations avec les Occidentaux, promotion militaire de Mobutu dont tout le monde connaissait le rôle (exécutant ou pas)....
En te suivant, on a l'impression que Nkasa n'a été que trompé par son entourage, il promotionne naïvement Mobutu parce qu'il était convaincu que c'est lui qui a vaincu les Colons par les Armes, ignorant la réconciliation de Mobutu avec les Belges, surpris par l'influence que Mobutu avait dans l'armée dans le cadre de la formation des militaires et de leurs recrutements... Comment pouvait t-il faire confiance à un Mobutu dans toute l'Afrique dénonçait sa trahison vis-à-vis de Lumumba ?
- Soit Nkasa était un vrai leader nationaliste/indépendantiste, expérimenté avec la lucidité politique qui sied aux Hommes de ce rang auquel cas sa gestion de pouvoir lui aurait permis de dompter Lumumba qui était plus jeune que lui, même après son assassinat, de démasquer les manoeuvres de Mobutu et par la même de déjouer les plans des Occidentaux ;
- Soit Nkasa était conscient de son rôle et complice dans l'assassinat de Lumumba, ce qui confirme ensuite son comportement, mais se fera déboulonner sans tambours ni trompette par celui qui a fait tout le sale boulot, le nommé Mobutu qui l'a doublé en accaparant le pouvoir militaire. Ce procédé politique aussi est connu même au Congo Brazzaville ou ailleurs. Cette possibilité a toute sa crédilité dans la mesure où même quand Nkasa quitte le pouvoir ne se manisfetera même plus comme s'il craignait que les autres (Mobutu et les occidentaux...) menacent de le mettre à nu ;
- Soit Nkasa fut vraiment lâche, pantin, dont les occidentaux se sont servis pour placer progressivement Mobutu auquel cas il aura été un vulgaire et piètre leader qui a non seulement trahit sa base, mais en plus, toute l'Afrique.
Toutes ces hypothèses, mon Frère, c'est pour dire qu'au-delà du cas Lumumba aliéné ou pas, complexé ou pas, opportuniste ou pas, dont le lache assassinat par les Occidentaux (Américains ou pas) a révélé bien qu'il était gênant quelqu'en soient les raisons, il sera difficile, vraiment difficile de réhabiliter la place de Nkasa surtout après cet assassinat !
Panafricainement,
Hannibal _________________ « C’est la Voix des sans-voix pour dénoncer ceux qui se croient au-dessus de la Loi. Et qui se prennent pour le Roi des Rois. Les Martyrs sont morts pour la Résistance. Ils ont payé très cher pour notre Indépendance. Ce Chant pour leur exprimer notre reconnaissance. Oui, ce cri d’alarme pour nous révolter. » : Méway
Le vieux Nkasa présenté comme ancien routier de l'indépendance, l'Homme d'expérience contrairement à Lumumba l'impulsif, comment pouvait -t-il ignorer la corruption de ses collaborateurs ?
Comment pourrait-il être au courant de ce qui se tramait contre lui? Je te rappelle qu'il était la cible de ces manigances.
Si j'ai distingué l'assassinat de Lumumba de la destitution de Nkasa, c'est pour la simple raison que le premier évènement est lié à la guerre froide et le second à l'impérialisme de la belgique et de la françafrique.
Ce sont donc deux circonstances distinctes. Quoi qu'il en soit, pour la corruption américaine, c'est Lumumba qui a ouvert la porte en faisant intervenir l'ONU. Ce serait donc de ce côté qu'il faudrait investiguer.
Citation:
Nkasa consent de la liquidation de Lumumba
C'est une possibilité en effet.
Citation:
cette fixation de présenter toujours la dichotomie Lumumba et les Bakongo
Est-ce à moi que tu prêtes cette fixation?
Je ne fais que rendre compte des faits, qui avaient besoin de cette dichotomie.
Il fallait tout simplement pour les étrangers, diaboliser auprès de la population les communautés qui avaient lutté pour l'indépendance.
Aujourd'hui encore, tu peux entendre des batetela dire "Vous, les bakongo vous avez assassiné Lumumba, c'est votre faute si le pays est ainsi" et ces derniers répliquer "C'est vous qui avez vendu le pays et bradé notre avenir parce-que vous aviez peur de l'indépendance".
Ca n'a pas été aussi loin que des affrontements, mais ça a laissé des traces.
Citation:
pourquoi cela revient toujours dans ton explication à ce face à face ?
Je ne vois pas bien comment je pourrais parler d'une situation sans la nommer. Le contexte d'apparition de Lumumba sur la scène politique est un acte spécifiquement tourné contre les communautés opposées culturellement et politiquement au colon, à son plan de 30 ans et à l'hégémonie de sociétés étrangères. Ce n'est pas innocent si Lumumba a été lancé par la Bralima bakongo et l'ABAKO.
Le discours de Lumumba que tu as posté s'adresse spécifiquement aux bakongo, pourquoi donc si cette tension n'était pas réelle? En outre, il ment quand il dit que personne n'avait été arrêté, puisque des leaders de l'ABAKO l'avaient effectivement été et il le savait parfaitement.
Citation:
Supposons que les Occidentaux aient profité des divergencces
Ce n'est plus une supposition aujourd'hui. Maintenant, ta manière de formuler ne correspond pas à ce que j'en ai dit.
J'ai dit qu'ils avaient profité de ces tensions, tout en en étant à la racine. cf juste au-dessus. Le Lumumba perçu par Nkasa était celui de la Bralima, celui qui l'avait trahi auprès des leaders indépendantistes du reste de l'Afrique, celui qui avait écrit que l'avenir de l'Afrique était dans la mission civilisatrice, celui qui avait fait intervenir l'ONU et la Russie etc...
Ce n'était pas l'image d'un patriote, mais un peu celle d'un Kelman avec un pouvoir politique et des alliés étrangers puissants militairement/économiquement.
Citation:
la question que je me pose après ce lâche assasinat, pourquoi Nkasa n'a pas 5 ans durant au pouvoir voulu poursuivre les Américains afin de casser l'image qui faisait de lui le complice d'une part et éviter que cela débouche sur des affrontements entre communautés d'autre part ?
a l'époque, personne ne savait que les américains y étaient mêlés, à part peut-être les belges. Les uns pensaient que c''étaient les belges, les autres les bakongo, les autres encore les baluba, d'autres enfin accusaient Mobutu d'avoir commandité et planifié l'assassinat.
C'est justement pour que cela soit clair que j'ai précisé la confusion qui régnait à l'époque. Ce n'est qu'après la divulgation par des journalistes américains de certains dossiers de la CIA sur cet assassinat qu'on a su.
Les américains avaient même fait chasser la belgique militairement après l'assassinat, raison pour laquelle, puisqu'elle était le suspect n°1, les US passaient en même temps pour les héros qui ramenaient de l'ordre.
C'est suite à cette manoeuvre que la Belgique réplique en s'alliant aux réseaux maçoniques et mafieux français, pour faire intervenir des mercenaires au Congo (Denar et sa bande).
La Belgique (la "secession") avec ce qui évoluera en françafrique est vaincue par les US (Mobutu).
Ce dernier prend l'image d'un héro qui a repoussé l'envahisseur belge, mais en coulisses, les deux camps occidentaux se réconcilient et Mobutu devient à la fois homme de la CIA et de la françafrique.
A quel moment Nkasa peut-il intervenir et se méfier?
Citation:
Conviens avec moi que la passivité de Nkasa après le lâche assassinat de Lumumba et la poursuite normale de ses relations en tant que chef d'Etat avec les Occidentaux (Belges, Américains et Cie),
Justement, il a conservé de bons rapports -quoique distanciés- avec les US, pour avoir appuyé le retrait des troupes belges du Congo.
Pour lui, cet acte présageait juste une volonté de le flatter pour faciliter l'implantation de leurs entreprises, rien ne présageait -comme tu le confirmes en remarquant l'apparente amitié entre Nkasa et Mobutu- qu'il s'agissait en fait de le déstituer, je ne le pense pas assez stupide pour encourager et soutenir sa propre déstitution!
Citation:
En te suivant, on a l'impression que Nkasa n'a été que trompé par son entourage, il promotionne naïvement Mobutu parce qu'il était convaincu que c'est lui qui a vaincu les Colons par les Armes, ignorant la réconciliation de Mobutu avec les Belges, surpris par l'influence que Mobutu avait dans l'armée dans le cadre de la formation des militaires et de leurs recrutements...
Effectivement, la réconciliation en question n'a eu lieu que dans le cadre de la planification de sa déstitution...
Citation:
Comment pouvait t-il faire confiance à un Mobutu dans toute l'Afrique dénonçait sa trahison vis-à-vis de Lumumba ?
Je répète, pour lui, Lumumba n'était pas un indépendantiste mais un charlatan à la solde des belges. Il eût été illogique, si Nkasa était à la solde des belges, de le déstituer et surtout d'engager de tels moyens (des centaines de millions de franca belges rien que pour rémunérer Mobutu et ses parlementaires, sans compter le coût lié au recrutement des nouvelles forces armées, leur équipement etc...) pour cet objectif précis.
Citation:
Toutes ces hypothèses, mon Frère, c'est pour dire qu'au-delà du cas Lumumba aliéné ou pas, complexé ou pas, opportuniste ou pas, dont le lache assassinat par les Occidentaux (Américains ou pas) a révélé bien qu'il était gênant quelqu'en soient les raisons, il sera difficile, vraiment difficile de réhabiliter la place de Nkasa surtout après cet assassinat !
Tes hypothèses ne tiennent pas compte du contexte, qui montre bien que les différents intervenants ont d'abord créé Lumumba, l'ont utilisé pour attiser des tensions et saboter l'indépendance. Après sa prise de conscience, il est devenu dangereux et a été abattu, mais en même temps érigé martyre par les mêmes qui l'avaient assassiné (les américains et l'ONU), n'est-ce pas curieux cette récupération? quel objectif sinon celui de l'instrumentaliser pour une autre tâche?
J'ai exposé certaines des raisons pour lesquelles j'avais décidé de répondre à ce sujet. L'une des autres raisons est la leçon que je tire de cet épisode de notre histoire:
=>Lumumba a accepté d'être laquet d'une puissance occidentale, s'en défaire lui a coûté la vie. Autrement dit, s'engager à servir une puissance étrangère signifie la servitude ou la mort, il n'y a pas de coopération. donc considérer les sassou et compagnie comme des dirigeants est une première foutaise. Croire qu'on peut négocier avec eux pour les faire prendre conscience de ce qu'ils font est une foutaise encore plus grande.
Parce-que ce qui a fait la différence il me semble est le fait que Lumumba a été pris parmi la population. Ces gens actuellement ont été fabriqués idéologiquement et recrutés directement dans le camp occidental: réseaux maçoniques/mafias (Sassou, Bozizé par ex), services secrets (Bongo, par ex), armée (Compaore par ex)etc...
=>Nkasa a eu le tord de se détourner de ceux qui l'avaient soutenu, autrement dit, une fois arrivé au pouvoir il a regardé de haut le peuple qui l'avait porté. Il s'est donc isolé et rendu vulnérable totalement aux étrangers: il l'a payé aussi par son nom, qui est sali durablement et aussi par la perte de son rêve.
voilà une partie de ce que je tire de tout cela.
Quelqu'un a posé le problème des groupes linguistiques dans nos états. Seulement, je ne sais plus qui, je vais répondre brièvement et on pourra discuter.
Dans le cas de la RDC, 90% de ces groupes ont été fabriqués et n'ont aucune existence factuelle. Ce sont en fait plusieurs dialectes des langues principales. Il y a certes des exceptions, mais globalement; les "ethnies", et "langues" n'en sont pas.
Je doute que la situation soit différente dans le reste des ex-colonies, puisque c'est la stratégie qui a été employée un peu partout pour diviser.
Par ex., les vili, lari, teke, suku, yaka, woyo, bembe, etc sont tous des bakongo issus de la même souche. Toutes ces appellations ont une histoire qui doit être enseignée pour ramener les gens à l'esprit d'unité dans une perspective panafricaine.
L'état tel que nous le subissons aujourd'hui est trop problématique sur le plan de la formation idéologique et de l'éducation des citoyens. Ils sont éduqués sur un modèle occidental (qui favorise leur aliénation) dans un état qui nie leur identité et confrontés à un seul choix vis à vis d'elle: la vivre et être exclus du débat politique, de toute perspective ou bien la mépriser et vivre la servilité sur tous les plans.
Le problème linguistique aussi est bien là et crucial.
Dans ces conditions, il n'y a pas 1000 solutions: (ré)instaurer l'enseignement en langues nationales (je parle des langues pas de leurs dialectes, qui peuvent être parlés dans la vie de tous les jours), orienté vers à la connaissance globale de l'Afrique avant tout, en partant de la connaissance de son propre héritage, pour aller vers celle des voisins.
De fait une telle démarche implique un fonctionnement fédéral en ce sens que les différentes régions sont autonomes sur tous les plans mais en même temps interdépendantes, puisque l'économie impliquera nécessairement la connaissance des langues véhiculaires (ex. lingala) et des langues voisines qui peuvent très bien être enseignées à l'école avant le français et ce genre de niaiseries.
Il y a 3 générations, on ne parlait pas d'ethnies pour se définir chez nous, mais on se référait à notre culture comme partout ailleurs, on parlait les langues des voisins immédiats et les langues nationales et parfois les langues "des blancs".
Cette situation est largement plus fructueuse que l'actuelle, qu'en pensez-vous? _________________ ----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
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J'apprécie bien le souci de détails auquel tu t'appliques, encore une fois je vais essayer de te montrer en quoi je suis relativiste sur le cas Lumumba et qu'il reste en dépit de son état de conscience avant le 30 juin, un leader qui a su laisser à la conscience panafricaine un message de courage et le gout pour la liberté.
Citation:
Après sa prise de conscience, il est devenu dangereux et a été abattu, mais en même temps érigé martyre par les mêmes qui l'avaient assassiné (les américains et l'ONU), n'est-ce pas curieux cette récupération? quel objectif sinon celui de l'instrumentaliser pour une autre tâche ?
Frère, me concernant et pour beaucoup d'aînés ou de papa militants indépendantistes que j'ai connu en Afrique, ce n'est pas la propagande occidentale qui a conduit à ce que Lumumba soit considéré comme un Mythe ou un Héros. L'assassinant de Lumumba de toute façon a souvent été utilisé à toutes les sauces. Soit les Occidentaux, soit les dictateurs comme Mobutu. En Centrafrique en 97, j'ai vu Patassé expliquer en visite à Kinshasa sous Kabila Père, qu'étant étudiant à Paris, il avait marché lors de l'annonce de cet assissanat. Il montre pour le prouver une cicatrice au visage, alors que tous les centrafricains savaient cette cicatrice était le coup de cannce de Bokassa à Patassé quand ce dernier était son premier ministre. J'ai connu les gens lucides capables de faire leur propre lecture et qui était des Lumumbistes avertis et non naïfs.
C'est vrai que Nkasa un peu plus âgé, avait l'avantage de sortir du creusé idélogique politico-messianique kimbanguiste était un peu plus élevé sur le plan de la conscience, mais n'était pas non plus complètement désaliéné. Je l'ai déjà dit même si je considère que ces leaders tels que Bonganda, Kimbangu, Matwa.... restent mes modèles de résistances, mais il ne reste pas moins qu'ils mettaient un point de mire à l'Eglise chrétienne et ce point est à mon avis moins important dans la mesure où ils ont fait avec les moyens intellectuels ou les connaissances de leur temps.
C'est tellement beau de voir Lumumba faire marche arrière. Je te disais que moi-même, j'ai des travaux où Lumumba dans les années 56 écrivait qu'il voulait plutôt d'une Société Belgo-congolaise. C'est pourquoi, j'observe la même indulgence à partir du 30 juin à Lumumba, qui lorsque la conscience s'éblouit fait marche arrière même s'il s'allie aux Russes. On peut considérer que cela fait partie des balbutiements d'une conscience qui n'est pas toujours complète. Les Sankara, Samora Machel, Mandela, Nkrumah... qui étaient des militants qui nous ont fait rever, aussi ont eu des soutiens externes.
Mais là où Lumumba a encore plus mon indulgence par rapport aux Bozizé, Sassou, Lissouba, Bokassa, Bongo, Mobutu... c'est qu'aujourd'hui, tout est là et nous avons la capacité de lire par nous-mêmes le monde. Nous n'avons plus besoin de quelque tutelle que ce soit. Mais ils persistent dans l'erreur et nous enfoncent de plus.
Or, dans les Années 56-60, Lumumba, plus jeune que Nkasa et ne venant pas d'une région qui a constitué particulièrement un foyer de résistance à l'oppression comme Nkasa avec les héritages de Kimbangu ou de Matswa, Lumumba a batti sa conscience au fil des événements comme je le rappelais, à savoir : la guerre du Vietnam, la guerre d'Algérie, le NON de Sekou-Touré, le Panafricanisme de Nkrumah, la résistance de Nasser face aux Anglais et Français en nationalisant le canal de Suez... A défaut, d'un vivier de conscientisation dont Nkasa a bénéfcié.
C'est en cela que je tiens à ce que nous préservons le message de Lumumba à compter du 30 juin à partir du moment où il accède à la conscience même si d'autres erreurs ont été encore commises ou balbutiements liés à une conscicence non assise complètement.
Et pour moi, l'autre enseignement de cette Histoire, sans aller forcément en opposition avec tout ce que tu as énuméré plus haut, c'est qu'il n' y a pas de petit acte Historique ou Révolutionnaire. Rosa Park a montré qu'il suffisait d'un Non ce jour là pour rentrer dans l'Histoire et enclenché un processus irréversible. Lumumba, ausi bounty, complexé, aliéné, agent belge... avant l'année de l'Indépendance, a saisi ce 30 juin devant des anciens militants qui ont fait le salamalec au Roi belge/escalavagiste/colonialiste, comme le moment Historique, le moment Fondateur, ce Grand Moment Inaugural pour rappeler à la face du monde comme quelqu'un ne l'avait jamais dit de visu à cet assassin de Roi, que nous avons mérité cette indépendance, que nos ancêtres y on t péri et qu'elle n'est pas un cadeau !
C'est en cela que la mémoire de Lumumba doit être préservé !
Panafricainement,
Hannibal _________________ « C’est la Voix des sans-voix pour dénoncer ceux qui se croient au-dessus de la Loi. Et qui se prennent pour le Roi des Rois. Les Martyrs sont morts pour la Résistance. Ils ont payé très cher pour notre Indépendance. Ce Chant pour leur exprimer notre reconnaissance. Oui, ce cri d’alarme pour nous révolter. » : Méway
Lumumba et qu'il reste en dépit de son état de conscience avant le 30 juin, un leader qui a su laisser à la conscience panafricaine un message de courage et le gout pour la liberté.
Je suis d'accord, c'est courageux de tourner le dos au maitre. C'est ce que je dis depuis le début et c'est ainsi qu'on doit se rappeler de lui. Mais la leçon à tirer c'est surtout qu'il ne faut jamais tendre la main un seul instant.
Citation:
C'est tellement beau de voir Lumumba faire marche arrière.
Je suis d'accord.
Citation:
plus mon indulgence par rapport aux Bozizé, Sassou, Lissouba, Bokassa, Bongo, Mobutu... c'est qu'aujourd'hui, tout est là et nous avons la capacité de lire par nous-mêmes le monde. Nous n'avons plus besoin de quelque tutelle que ce soit. Mais ils persistent dans l'erreur et nous enfoncent de plus.
Ce que j'en pense c'est que peut-être ils ont compris la leçon: une fois embarqués, ils ne peuvent pas faire marche arrière.
Ou peut-être seulement sont-ils tout simplement occidentaux à l'intérieur? Pour moi, ils ne sont pas dans l'erreur, ils sont tout à fait cohérents avec le paradigme qu'ils ont choisi. Dans ces conditions, c'est à nous de les considérer comme tels, comme des étrangers et dépasser les apparences (leur apparente africanité).
Citation:
Lumumba, plus jeune que Nkasa et ne venant pas d'une région qui a constitué particulièrement un foyer de résistance à l'oppression
J'en ai tenu compte dans mon analyse. Ce n'est pas pour rien que j'ai dit que la Bralima avait pioché parmi le peuple (dans sa frange la plus maléable).
Mais ça ne marche jamais ainsi, il faut toujours fabriquer ses propres complices.
J'aurais pu comparer Lumumba à Mvemba a Nzinga, qui avait un esprit aussi maléable et fut instrumentalisé par les portugais un temps. Lui croyait bien faire en christiannisant le pays et en ouvrant de nouvelles relations avec l'extérieur.
Le temps qu'il s'en rende compte, il a fait volte-face mais il était trop tard.
Les conséquences se sont faites sentir et par la suite les portugais ont toujours préférer recruter leurs "rois" parmi ceux qu'ils avaient eux-mêmes formés (des metis nés de viols sur des femmes Kongo, ou encore des enfants nés en captivité en éduqués de manière "particulière").
C'est juste pour dire que l'histoire nous parle, à nous de la comprendre et l'influencer, ou simplement la subir.
Citation:
je tiens à ce que nous préservons le message de Lumumba à compter du 30 juin
Bien entendu. Cela étant, les précisions que j'ai apportées visaient à expliquer la manière dont il pouvait être perçu par Nkasa, Kalonji etc...
Ce n'est qu'avec le recul que nous réalisons le courage que représentait sa prise de conscience.
Mais ceux du Congo de l'époque n'avaient pas ce recul, c'est ce que je voulais clarifier. [/code] _________________ ----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
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Ce n'est qu'avec le recul que nous réalisons le courage que représentait sa prise de conscience.
Mais ceux du Congo de l'époque n'avaient pas ce recul, c'est ce que je voulais clarifier.
Sur cette conclusion, que j'espère partagée, je te remercie Frère d'avoir eu cet échange avec toi. Je croyais avoir tout appris sur Lumumba, je dois dire que cet échange m'a édifié encore un peu plus !
Maintenant, c'est à nous, d'assurer notre mission historique !
L'Histoire africaine l'exige !
Panafricainement,
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