M.O.P. Super Posteur
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Posté le: Jeu 23 Fév 2006 12:08 Sujet du message: L’histoire d’un grand esclave |
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L’histoire d’un grand esclave
Olaudah Equiano ou Gustavus Vassa l’Africain : la passionnante autobiographie d’un esclave affranchi ", traduit et édité par Régine Mfoumou-Arthur, édition abrégée, Paris, L’Harmattan, mai 2005, 199 pages
Régine Mfoumou-Arthur a édité et traduit l’autobiographie d’Olaudah Equianoh, bien connu en Angleterre au 18e siècle.
"Cette version raccourcie… s’adresse à un large public et notamment à la jeunesse africaine ou d’origine africaine pour qui Olaudah/Vassa pourrait constituer un exemple ". La quatrième de couverture de l’ouvrage est sans équivoque. Le livre dont il s’agit est l’autobiographie d’un esclave affranchi : Olaudah Equiano, encore appelé Gustavus Vassa l’Africain. Une édition abrégée a paru l’année dernière chez l’Harmattan, traduite et éditée par une jeune camerounaise. Angliciste et africaniste, Régine Mfoumou-Arthur qui vit en Europe, étudie la littérature et tombe, il y a quelques années, sur ce récit d’esclave, best-seller en Angleterre au 18e siècle. Elle essaye de trouver un sujet de thèse. Alors qu’elle s’intéresse à Toni Morrison, un directeur de recherche la guide plutôt vers Olaudah Equianoh auquel seuls des auteurs et chercheurs européens se sont intéressés.
Affranchi, Olaudah Equiano a été marin et s’est installé en Angleterre. Il publie ce qui devient le premier best-seller dans la catégorie de ce qu’on appelle bientôt les " récits d’esclave ". Seulement, l’auteur ne se contente pas de raconter la vie quotidienne dans les colonies anglaises. Il participe au combat pour l’abolition en s’exprimant devant la reine Charlotte, en relatant les massacres d’esclaves dont il a connaissance. Des faits qu’il met à la disposition des abolitionnistes anglais qui, jamais, ne mentionneront le nom d’Olaudah. D’ailleurs, les historiens n’ont jamais signalé que les Noirs, anciens esclaves, avaient contribué à l’abolition de l’esclavage çà et là. Une injustice parmi tant d’autres. D’ailleurs, bien des détracteurs contesteront à Olaudah la paternité de ses écrits. Le nègre avait sans doute un nègre, n’est-ce pas ?
Le retentissement de l’autobiographie d’Olaudah, avec huit à neuf éditions, a ouvert la voie à bien des traductions. Régine Mfoumou-Arthur s’y est mise pour produire une traduction française qui, cette fois, prend en compte la culture de l’auteur, un Africain. Il ne s’agit pas d’une traduction littérale puisque, sourciste, l’éditrice essaye de rendre le ton et l’esprit du texte. Derrière des lignes écrites il y a près de trois siècles, se cache la volonté d’un homme de faire comprendre à ceux qui l’ont déporté que l’Afrique ne se portait pas aussi mal qu’on le dit à cette époque-là. Dans une perspective socio-économique, elle se suffisait à elle-même et on se demande pourquoi les choses semblent avoir tant changé aujourd’hui. Olaudah, peut-être sans le savoir, donnait une leçon aux générations futures, fâchées avec la mémoire d’un passé que certains auraient intérêt à occulter. Régine Mfoumou-Arthur ne veut pas laisser faire et espère que l’histoire d’Olaudah sera enseignée dans les écoles, les collèges et les lycées d’Afrique. Celle d’un Africain qui le mérite bien.
" Olaudah Equiano ou Gustavus Vassa l’Africain : la passionnante autobiographie d’un esclave affranchi ", traduit et édité par Régine Mfoumou-Arthur, édition abrégée, Paris, L’Harmattan, mai 2005, 199 pages _________________ La vie est un privilege, elle ne vous doit rien!
Vous lui devez tout, en l'occurence votre vie |
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