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Des fermiers blancs du Zimbabwe, accueillis au Nigeria

 
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Auteur Message
Nkossi
Bon posteur


Inscrit le: 31 Mar 2005
Messages: 722

MessagePosté le: Jeu 16 Mar 2006 15:57    Sujet du message: Des fermiers blancs du Zimbabwe, accueillis au Nigeria Répondre en citant

Citation:
NIGERIA - Une deuxième chance pour les Blancs du Zimbabwe

Victimes de la réforme agraire du président Mugabe, des fermiers blancs venus du Zimbabwe ont été accueillis par les autorités nigérianes. Un bon moyen de relancer l’activité agricole.

Le soleil se lève au-dessus des champs de maïs de l’Etat de Kwara, dans l’ouest du Nigeria, et Graham Hatty est debout depuis des heures. Au volant de sa Jeep de fabrication indienne qui cahote sur le chemin bordant sa propriété, Hatty montre du doigt deux faucons crécerelles planant dans la brise et une nuée de rolliers d’Abyssinie traversant à tire-d’aile le ciel qui s’éclaircit. “Ici, c’est le paradis des ornithologues”, assure l’agriculteur zimbabwéen, âgé de 66 ans. Mais Hatty a l’esprit occupé par autre chose que l’observation de la nature. Il gare son véhicule à côté d’une dizaine d’ouvriers nigérians qui sont en train de remplir de maïs des sacs de jute. Le fermier passe ses doigts sur les grains jaunes et recule avec horreur : le sac est infesté de charançons, des coléoptères qui peuvent détruire rapidement une récolte entière. “Il nous faudra désinfecter le maïs pour nous débarrasser de ce parasite, soupire-t-il. Je n’en ai jamais vu avant au Nigeria. Nous avons beaucoup à apprendre ici. ” Et l’apprentissage est rude depuis que Hatty et douze autres agriculteurs blancs ont fui le Zimbabwe, l’année dernière, pour recommencer leur vie dans la brousse nigériane. Les treize hommes figuraient parmi les 4 000 Blancs ayant perdu leurs exploitations agricoles à la suite d’une désastreuse réforme agraire lancée il y a six ans par le président Robert Mugabe.

Maintenant, le président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, met à profit le savoir-faire de ces Zimbabwéens mis au ban de la société dans leur propre pays pour relancer une agriculture qui se trouve en triste état depuis que le Nigeria est devenu un grand producteur de pétrole, dans les années 1960. Il est encore trop tôt pour évaluer les résultats, mais l’expérience tentée par Obasanjo fait des émules.
Des agriculteurs blancs expropriés se sont installés en Zambie, au Mozambique, au Malawi et en Ouganda. Au Nigeria, une vingtaine d’autres Zimbabwéens prendront bientôt possession de terres situées aussi bien au Kwara que dans la région d’Abuja, la capitale fédérale, et soixante-quinze autres sont sur liste d’attente. “On peut planter n’importe quoi ici, et ça pousse”, assure Hunter Coetzee, l’un des premiers pionniers venus du Zimbabwe. “Si le Nigeria se débrouillait bien, il pourrait nourrir l’Afrique tout entière. ”

L’expérience nigériane représente une deuxième chance pour des hommes qui ont tout perdu. Hatty, le doyen du groupe, a émigré enfant avec ses parents de Londres vers la Rhodésie, alors colonie britannique. Au début des années 1960, il a acheté plus de 600 hectares de terres situées près de Harare, investi lourdement dans un système d’irrigation et bâti une exploitation commerciale rentable. Après l’indépendance du Zimbabwe, il partit pour l’Afrique du Sud, avant de refaire le chemin inverse, en 1997, convaincu que Mugabe avait apporté la stabilité à son pays. Trois ans plus tard, Mugabe commença à saisir les exploitations agricoles des Blancs. En 2004, un ancien général se présenta au domicile de Hatty avec un ordre d’expulsion. “Il nous a dit, à ma femme et à moi : ‘Je veux cette ferme depuis 1999 et je vais l’avoir’”, raconte Hatty. La famille vendit ses tracteurs et autres matériels à prix bradés, et quitta ses terres, cette fois pour de bon.

“Le Nigeria pourrait nourrir l’Afrique tout entière”

A cette époque, le Nigeria projetait déjà de faire venir un premier groupe de fermiers. Le gouverneur du Kwara, un Etat majoritairement musulman, avait pris contact avec la Zimbabwe Commercial Farmers Union, le syndicat des exploitants agricoles, pour proposer l’octroi de terres gratuites et de prêts garantis à ceux de ses membres qui seraient désireux de s’y installer. La proposition laissa sceptiques Hatty et ses confrères. “Nous avions entendu dire que les Nigérians étaient des escrocs, que des gens s’étaient rendus au Nigeria pour ne plus jamais en revenir, se souvient-il. Mais nous n’avions pas le choix. ” Hatty et douze autres hommes sont arrivés au début de l’année 2005.
Les hommes ont creusé des puits, construit des maisons, importé des tracteurs et des semoirs, et planté leur premières semences de maïs en juillet de la même année. Cinq semaines de sécheresse ont entravé la croissance des plantes, ce qui n’a pas empêché le rendement de dépasser la moyenne nigériane. Hatty et les quatre autres agriculteurs prévoient de vendre 600 tonnes de maïs, qui devraient rapporter 200 000 dollars.
Malgré une rentabilité prometteuse, la transition ne se fait pas sans heurts. Les agriculteurs ont eu des crises de paludisme et des accès de fièvre typhoïde. Des puits se sont effondrés et l’eau est venue à manquer. Ils se sont fait arnaquer par des fournisseurs sans scrupule, et des personnalités de l’opposition les ont accusés de voler les terres des paysans locaux. (L’Etat a indemnisé les paysans et leur a donné de nouvelles parcelles.) “On a entendu des gens du coin proférer des menaces à notre encontre, du genre : ‘Si vous ne partez pas, nous allons vous régler votre compte’”, rapporte Hatty. “Mais 90 % d’entre eux nous ont réservé un bon accueil.” Eloignés de leurs familles et de leurs amis, la plupart souffrent du mal du pays. “Parfois, on se sent déprimé et on se dit : ‘Mais qu’est-ce que je fais donc ici ?’”, avoue Nikki Coetzee, l’une des huit femmes, dont celle de Hatty, qui ont rejoint leurs maris à Kwara. “Mais il faut chasser ce genre de pensées.” Hatty, lui, prend les choses du bon côté. “J’aurais pu rester au Zimbabwe et finir comme un malheureux vieux raseur”, commente-t-il, “mais je préfère continuer à travailler.”

Joshua Hammer
Newsweek

Aides
Pour favoriser l’implantation des agriculteurs zimbabwéens, les autorités nigérianes leur proposent un prêt initial de 210 000 euros par exploitant.


Ceci est une entrée pour que l'on discute des différentes expériences de réforme agraire au Zimbabwe en Namibie, Afrique du Sud... Comment la mener pour pour avoir les résultats escomptés... Wink
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