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Manioc : un vrai danger pour la santé ?
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TjenbeRed
Super Posteur


Inscrit le: 10 Aoû 2004
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Localisation: Paris-RP

MessagePosté le: Lun 20 Mar 2006 20:54    Sujet du message: Manioc : un vrai danger pour la santé ? Répondre en citant

Un ami, qui me parle du développement du diabète en Afrique centrale, vient d'attirer mon attention là-dessus :
http://www.geocities.com/RainForest/3719/manioc.html

Je pensais a priori que le manioc était consommé en Afrique depuis des millénaires. Mais ça n'est apparement le cas que depuis son introduction par les Portugais.

C'est flippant ! Vous connaissez ?
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"Qui a peur de peuples noirs développés ?"
(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)


Pour éviter tout malentendu, je précise que je suis blanc.
Pour les "anciens" du Forum, mon prénom n'est pas François. Enfin, je ne suis pas lié à l'association "Tjenbé Rèd".[/color]
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Teo Van
Grioonaute régulier


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MessagePosté le: Lun 20 Mar 2006 21:46    Sujet du message: Répondre en citant

Sad Surprised Je suis noir et je n aime pas le Manioc Surprised Arrow

GASTON LE BOUGUIGNON avait donc raison.!!! Laughing Laughing Laughing

Cool Cool La réponse était donc scientifique !!!! Cool Cool
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TjenbeRed
Super Posteur


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MessagePosté le: Lun 20 Mar 2006 22:46    Sujet du message: Répondre en citant

Teo Van a écrit:
Sad Surprised Je suis noir et je n aime pas le Manioc Surprised Arrow

GASTON LE BOUGUIGNON avait donc raison.!!! Laughing Laughing Laughing

Cool Cool La réponse était donc scientifique !!!! Cool Cool

J'en étais sûr... que Gaston serait nommé. Mais je rappelle que Monsieur KELMAN aime le manioc quand il est en ntumba (voir page 14).
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TjenbeRed
Super Posteur


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Messages: 1214
Localisation: Paris-RP

MessagePosté le: Lun 20 Mar 2006 23:05    Sujet du message: Répondre en citant

Plus sérieusement, c'est vrai que l'ensemble du site a l'air "étrange" et pour le moins alarmiste :
http://www.geocities.com/RainForest/3719/

Mais ici http://documentation.ledamed.org/IMG/html/doc-10011.html, on peut lire :
Citation:
Cependant, il n'est pas rare d'observer des problèmes de toxicité chronique (mauvais stockage des tubercules, mauvaise préparation).


Ma première réaction a été le doute. Mais je me suis souvenu de ce qu'un ami antillais me disait, savoir que la préparation était fastidieuse et importante pour éliminer les toxines.

C'est une conversation avec un ami congolais, qui a constaté l'explosion de la consommation de manioc au Congo depuis une 15aine d'années et le développement de problèmes de santé tels que le diabète, conjuguée à la relative nouveauté de la consommation de manioc en Afrique, qui m'a fait douter dans l'autre sens.

Que les Amérindiens consomment du manioc depuis des millénaires devrait rassurer, quoique tout dépende des quantités de cyanure ingérées et du délai nécessaire pour que les effets se manifestent chez une personne.

Mais surtout, mon post initial comportait 2 points d'interrogation : un dans le titre, un final.

Peut-être d'autres Grioonautes ont-ils des infos fiables ?

Je demeure troublé.
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Joseleñ
Bon posteur


Inscrit le: 09 Sep 2005
Messages: 763

MessagePosté le: Mar 21 Mar 2006 19:53    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Je pensais a priori que le manioc était consommé en Afrique depuis des millénaires. Mais ça n'est apparement le cas que depuis son introduction par les Portugais.


C'est ce que ma prof d'histoire des sciences contemporaines m'a appris à la fac. J'y ai cru au départ mais j'émets des réserves parce que le manioc se cultive aussi en Asie, donc tout ceci reste à prouver. [/quote]
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TjenbeRed
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MessagePosté le: Jeu 23 Mar 2006 10:24    Sujet du message: Re: manioc et diabète Répondre en citant

spego105 a écrit:
affaire à suivre sur des sources plus scientifiques.

Est-on d'accord pour poser que le manioc (au moins le manioc amer) contient à l'état brut des quantités importantes de cyanure et que le cyanure est un poison violentissime ?

Peut-on légitimement se demander si, même préparé, le manioc contiendrait encore des traces de cyanure qui rendraient dangereuse (au moins à long terme) sa consommation en grande quantité ?

Peut-on se demander si cette question intéresse vraiment les scientifiques (ceux-là même qui ne se sont guère empressés de trouver une parade efficace au paludisme, mais qui se réveillent un peu quand on annonce l'arrivée de paludisme sur les rives de la Méditérannée) ?
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youngsoldier
Bon posteur


Inscrit le: 07 Juil 2005
Messages: 595

MessagePosté le: Jeu 23 Mar 2006 10:30    Sujet du message: Répondre en citant

Merde, le manioc serait dangereux pour la santé? Je devrais alors voir un docteur parce que J'en ai bien mangé des tonnes...Plus sérieusement je peux comprendre qu'en manger tous les jours ne soit pas très bien pour nos pauvres corps, de toutes façons il ne faut jamais abuser des choses mais je ne pense pas que ce manioc soit un aliment si mauvais...je ne sais rien en fait mais les tubercules de manioc qu'on laisse macérer dans l'eau pour obtenir le manioc, ces tubercules là elles ont l'air de fruits tout à faits normaux.
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Kirikou
Grioonaute


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MessagePosté le: Jeu 23 Mar 2006 16:35    Sujet du message: Répondre en citant

Bizarre cet article qui m'a l'air bien agressif.
En plus je me pose une question sur les faits qu'il observe:
Déjà, si le manioc contient autant de cyanure (en supposant qu'il en contient), je crois que la moitié de la population Kmer serait décimée...d'autant que la grande majorité le consomme sous forme de baton de manioc ou de tapioca (obtenu en laissant trempé le manioc dans de l'eau...ce qui d'après l'article favorise la concentration du cyanure)
De plus lorsqu'il parle de surpoids, j'ai aussi des doutes. C'est principalement au centre sud du pays que le manioc est exploitée sous toutes ses formes (tubercules, feuilles,...)...et ces populations sont loin mais alors loin d'être en surpoids!!!!!!
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TjenbeRed
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MessagePosté le: Jeu 23 Mar 2006 17:04    Sujet du message: Répondre en citant

Kirikou a écrit:
Déjà, si le manioc contient autant de cyanure (en supposant qu'il en contient), je crois que la moitié de la population Kmer serait décimée...

Sauf qu'à faibles doses, par accumulation, ça pourrait être un mal pernicieux.


Kirikou a écrit:
d'autant que la grande majorité le consomme sous forme de baton de manioc ou de tapioca (obtenu en laissant trempé le manioc dans de l'eau...ce qui d'après l'article favorise la concentration du cyanure).

Alors là, je partage tes doutes, parce que d'après les autres infos que j'ai consultées, le trempage (macération ou cuisson) sert justement à éliminer les sels de cynaure.

Kirikou a écrit:
De plus lorsqu'il parle de surpoids, j'ai aussi des doutes. C'est principalement au centre sud du pays que le manioc est exploitée sous toutes ses formes (tubercules, feuilles,...)...et ces populations sont loin mais alors loin d'être en surpoids!!!!!!

Ca aussi, c'est douteux, car la page affirme que le manioc contient des sucres lents (et je n'en doute pas). Or on sait aussi a priori que les sucres lents sont les meilleurs sources d'énergie pour éviter le surpoids.

Reste quand même le principal : la présence de cyanure en grande quantité dans le manioc amer, dont j'ai du mal à croire qu'il ne reste pas quelques traces même après une préparation adéquate (mais pourquoi pas...).

Si ces traces éventuelles sont négligeables dans une alimentation variée, où le manioc n'a qu'une place limitée, elles pouraient devenir très dangereuse dans une alimentation où le manioc, pour des raisons économiques, supplanterait le riz, le pain, le sorgho ou toute autre source de sucres lents.
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Nkossi
Bon posteur


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Messages: 722

MessagePosté le: Jeu 23 Mar 2006 18:08    Sujet du message: Répondre en citant

TjenbeRed a écrit:
Kirikou a écrit:
Déjà, si le manioc contient autant de cyanure (en supposant qu'il en contient), je crois que la moitié de la population Kmer serait décimée...

Sauf qu'à faibles doses, par accumulation, ça pourrait être un mal pernicieux.


Kirikou a écrit:
d'autant que la grande majorité le consomme sous forme de baton de manioc ou de tapioca (obtenu en laissant trempé le manioc dans de l'eau...ce qui d'après l'article favorise la concentration du cyanure).

Alors là, je partage tes doutes, parce que d'après les autres infos que j'ai consultées, le trempage (macération ou cuisson) sert justement à éliminer les sels de cynaure.

Kirikou a écrit:
De plus lorsqu'il parle de surpoids, j'ai aussi des doutes. C'est principalement au centre sud du pays que le manioc est exploitée sous toutes ses formes (tubercules, feuilles,...)...et ces populations sont loin mais alors loin d'être en surpoids!!!!!!

Ca aussi, c'est douteux, car la page affirme que le manioc contient des sucres lents (et je n'en doute pas). Or on sait aussi a priori que les sucres lents sont les meilleurs sources d'énergie pour éviter le surpoids.

Reste quand même le principal : la présence de cyanure en grande quantité dans le manioc amer, dont j'ai du mal à croire qu'il ne reste pas quelques traces même après une préparation adéquate (mais pourquoi pas...).

Si ces traces éventuelles sont négligeables dans une alimentation variée, où le manioc n'a qu'une place limitée, elles pouraient devenir très dangereuse dans une alimentation où le manioc, pour des raisons économiques, supplanterait le riz, le pain, le sorgho ou toute autre source de sucres lents.


C'est un peu tiré par les cheveux cette histoire... Le ruissage (trempage) du manioc le lessive tellement qu'aujourdh'ui au péyi par ex à Kinshasa, pour faire un foufou (farine de manioc) riche en nutriments, on le mélange avec de la farine de maïs, alors leur histoire de cyanure Rolling Eyes Rolling Eyes
_________________
La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA

Visitez le blog de Théo http://kouamouo.ivoire-blog.com/
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TjenbeRed
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MessagePosté le: Ven 24 Mar 2006 20:51    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:
C'est un peu tiré par les cheveux cette histoire... Le ruissage (trempage) du manioc le lessive tellement qu'aujourdh'ui au péyi par ex à Kinshasa, pour faire un foufou (farine de manioc) riche en nutriments, on le mélange avec de la farine de maïs, alors leur histoire de cyanure Rolling Eyes Rolling Eyes

N'est-ce pas parce que le manioc serait pauvre en protéines végétales qu'on le mélange avec de la farine de maïs ?

Un aliment devenu, par lessivage, pauvre en nutriments présente un intérêt très relatif (sauf pour les fibres) mais a priori également peu de danger.

En revanche, un aliment contenant, après lessivage, encore des traces d'un poison aussi violent que le cyanure me semble poser problème, surtout si cet aliment devient l'équivalent du pain des Français du début du 20ème siècle ou celui du riz d'une grande partie des Asiatiques.

J'ai interrogé hier un ami guadeloupéen, qui m'a dit ne manger du manioc que très ocasionnellement, et certainement pas tous les jours ou presque comme le fait la famille de cet ami congolais qui m'a alerté sur le problème.
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GrandKrao
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MessagePosté le: Ven 24 Mar 2006 21:21    Sujet du message: Répondre en citant

la toxicité du manioc sur l'homme dépende eaucoup de la façon dont il est traité avant d'être consommé!
Citation:

http://www.alterafrica.com/PBCPPlayer.asp?ID=68418

http://www.guyane.cnrs.fr/progmanioc.html


Citation:


http://www.brg.prd.fr/brg/ecrans/rgvPi_manioc.htm

Introduction

Le manioc est une plante arbustive cultivée pour ses racines tubérisées, ou tubercules. Il se classe au cinquième rang mondial des productions végétales alimentaires derrière le maïs, le riz, le blé et la pomme de terre (FAO, 1996). En 1995, la production de tubercules frais s'élevait à 164 millions de tonnes. Elle provient de 92 pays et se répartit entre l'Afrique (50 %), l'Asie (30 %) et l'Amérique latine (20 %), la part de l'Océanie étant négligeable. Cinq pays ont une production supérieure à 15 millions de tonnes : le Nigeria, le Brésil, la Thaïlande, le Zaïre et l'Indonésie (tableau 1).

Les régions productrices se situent dans les zones tropicales où la pluviométrie annuelle dépasse 600 millimètres et les températures moyennes, 13 °C (Raffaillac, 1996). Le manioc préfère un sol léger, bien drainé et riche en potassium. L'azote favorise le développement des parties aériennes et la présence d'endomycorhizes facilite la nutrition phosphorée. Le manioc supporte une forte acidité des sols (Howeler, 1991) et des saisons sèches prolongées (El-Sharkawy, 1993). Cela permet d'étendre sa culture dans des zones où la production des céréales régresse, comme dans le sud de l'Afrique.

Les systèmes de culture et de production à base de manioc sont très variés. La majeure partie de la production mondiale est assurée par des systèmes traditionnels, qui utilisent peu ou pas d'intrants ; la pratique de la culture associée y est fréquente. Les complexes agro-industriels sont rares ; des systèmes de culture avec un encadrement plus ou moins poussé se rencontrent en culture de rente. Le manioc peut produire une grande quantité de matière sèche : dans d'excellentes conditions, la biomasse totale à 12 mois atteint 45 tonnes à l'hectare au sud de la Côte d'Ivoire. Le rendement potentiel a été estimé à 30 tonnes de matière sèche par hectare et par an (Cock, 1985), et certaines variétés améliorées s'en approchent (Raffaillac, 1996). Les producteurs cultivent souvent le manioc après d'autres cultures vivrières car il peut assurer une production quand d'autres plantes ne produisent plus rien. Au sud du Togo, sur un sol cultivé pendant dix-huit ans sans fertilisation, on a ainsi pu obtenir en dix mois un rendement en tubercules de 4 tonnes de matière sèche par hectare, alors que le maïs ou les légumineuses avaient, dans ces conditions, un rendement nul.

La production de manioc est surtout destinée à l'alimentation humaine. Seuls les pays asiatiques, comme la Thaïlande, l'Indonésie, la Chine et le Vietnam, produisent majoritairement pour l'alimentation animale et l'industrie. Les échanges internationaux ne représentent que 11 % de la production mondiale, soit 17 millions de tonnes, commercialisées sous forme de cossettes, de granulés, d'amidon ou de farine. La Thaïlande assure 81 % de ces exportations, l'Indonésie, 10 % et la Chine, 6 %.

Pour la production nationale rapportée au nombre d'habitants, le Paraguay arrive en tête, avec 524 kilos de racines fraîches par habitant et par an, puis viennent le Zaïre, avec 400 kilos, et le Ghana, avec 395 kilos (tableau 1). Parmi les pays produisant moins d'un million de tonnes pour lesquels cette quantité dépasse 100 kilos, on trouve le Tonga (286 kilos par habitant), le Congo (243), le Gabon (159), le Liberia (148), la Guyane française (122), la République centrafricaine (121), la Guinée équatoriale (118) et le Togo (113).

Il existe des variétés dont la chair du tubercule est douce et d'autres qui ont une chair amère. L'amertume est liée à la libération, lors d'une blessure, d'acide cyanhydrique, composé produit par l'hydrolyse enzymatique de deux cyanoglucosides, la linamarine et la lotaustraline. On les trouve habituellement dans des proportions de 95 % pour la linamarine et de 5 % pour la lotaustraline (McMahon et al., 1995). Les conditions de culture modifient la teneur en acide cyanhydrique : l'apport d'azote et la sécheresse l'augmentent, l'apport de potasse la diminue. Lorsque cette teneur est élevée, diverses procédures, connues depuis l'Antiquité par les populations indiennes d'Amérique et transmises aux Africains, permettent d'assurer une détoxification poussée. Seules ou combinées, des opérations tels que le rouissage, le découpage, la fermentation, le râpage, le séchage et la cuisson à sec ou humide contribuent à éliminer l'acide cyanhydrique, qui est soluble et volatile. Cela conduit à des produits variés (tableau 2), qui sont consommés immédiatement ou stockés (Hahn, 1989).

Des cas d'intoxication alimentaire, rares mais parfois mortels, ont été signalés au Vietnam, au Mozambique, en Angola et au Zaïre. Ils surviennent dans des populations qui se nourrissent exclusivement de manioc amer, en période de troubles civils ou de pénurie, et qui ignorent la nécessité de le transformer.

Le manioc fournit un amidon apprécié des nutritionnistes pour son excellente digestibilité. Il apporte 350 kilocalories pour 100 grammes de matière sèche, mais il est très pauvre en protéines. Les jeunes feuilles, riches en protéines, sont consommées dans certains pays de l'Afrique centrale. Des études récentes au Brésil visent à les intégrer sous forme de poudre dans l'alimentation infantile.

Les recherches sur le manioc sont peu nombreuses. Dans le domaine de la génétique, les premiers travaux ont été menés en Indonésie, au Zaïre, en Afrique de l'Est, à Madagascar, en Inde et au Brésil. A partir des années 70, avec la création du CIAT (Centro Internacional de Agricultura Tropical) en Colombie et de l'IITA (International Institute for Tropical Agriculture) au Nigeria, les recherches ont porté sur des aspects plus fondamentaux comme la classification et la variabilité du manioc. A la fin des années 80, l'ORSTOM a réalisé, en Côte d'Ivoire, une évaluation du polymorphisme isoenzymatique du manioc et d'une espèce proche, résistante à la mosaïque virale africaine et à la bactériose (Lefèvre, 1989). Plus récemment, des travaux ont été entrepris sur les marqueurs moléculaires au Royaume-Uni, au Brésil, en Colombie, aux Etats-Unis, en France, aux Pays-Bas et à Singapour. Un réseau sur les biotechnologies du manioc, le CBN (Cassava Biotechnology Network), a été créé pour faire le point sur les avancées dans ce domaine et dégager les priorités de recherche (CIAT, 1993, 1995a).

1. Les formes cultivées

Le manioc cultivé est une euphorbiacée pluriannuelle du genre Manihot, dont la distribution à l'état sauvage est limitée au continent américain, du sud des Etats-Unis au nord de l'Argentine. Depuis les travaux de Rogers et Fleming (1973), le nom de l'espèce cultivée est Manihot esculenta Crantz ; les dénominations utilisées auparavant (M. utilissima, M. dulcis, M. aipi) sont considérées comme des synonymes de M. esculenta. Toutes les espèces du genre Manihot possèdent 2n = 36 chromosomes.

Le manioc mesure de 1 à 6 mètres de hauteur et présente plusieurs types architecturaux liés à ses modes de ramification. La tubérisation des ses racines se déroule sur des cycles de six mois à trois ans suivant la variété et le milieu. La plante est adaptée à des conditions écologiques et des modes de culture très diversifiés et manifeste une forte variabilité dans les caractères de reconnaissance variétale.

1.1 La biologie et le mode de reproduction

Le manioc possède un appareil aérien à développement sympodial simple. On distingue deux types d'axes selon la terminologie de Hallé (Médard et al., 1992). Les axes proleptiques, ou ramifications latérales, sont issus du développement de bourgeons axillaires par levée de la dominance apicale. Leur existence et leur nombre sont liés à la variété, au milieu et aux techniques culturales. Les axes sylleptiques tirent leur origine de la transformation des méristèmes végétatifs terminaux en méristèmes floraux. A chaque floraison, 2 à 3 branches se développent simultanément, donnant un aspect di ou trichotomique.

Certaines variétés ne fleurissent pas au cours du cycle cultural, d'autres présentent jusqu'à 10 floraisons successives sur la tige au cours d'une seule année de culture. Entre ces deux extrêmes, il existe des formes intermédiaires. L'aptitude à la floraison est contrôlée par la température, la sécheresse et la photopériode (Matthews et Hunt, 1994). En fin de cycle, le port de la partie aérienne est donc variable. Cours (1951) a proposé un classement des variétés en fonction de l'orientation des pétioles et des limbes et de l'angle d'écartement entre les branches : variétés à port cylindrique ou érigé (sans floraison), à port dressé (1 à 2 floraisons tardives), à port étalé, rampant ou encore en boule (floraisons précoces et nombreuses).

Le système racinaire, outre ses fonctions classiques d'ancrage du plant et d'absorption hydrique et minérale, intervient directement dans l'élaboration du rendement par la composante " nombre de tubercules ". Les racines tubérisées présentent typiquement une structure anatomique de racine, avec au centre les cellules surnuméraires d'un parenchyme de stockage des grains d'amidon très développé.

La biologie florale

Le manioc est une plante monoïque et son mode de reproduction est allogame. Sa pollinisation est entomo-anémophile (Dulong, 1971). Généralement seules les inflorescences apparues au-delà du sixième mois deviennent fonctionnelles : ce sont des grappes de 20 à 60 fleurs unisexuées et monopérianthées. A la base, les fleurs femelles s'épanouissent 5 à 8 jours avant les fleurs mâles, qui sont près de dix fois plus nombreuses. La fleur femelle a un ovaire à 3 carpelles uni-ovulés avec 6 ailes correspondant aux points de suture ; le stigmate à 3 lobes est sessile. Un torus avec nectaires est situé entre le calice et le pistil. La fleur mâle possède 10 étamines en 2 verticilles, d'où le pollen est parfois absent (Cours, 1951). Les fruits, de 1 à 6 par inflorescence, sont des capsules, qui deviennent matures en trois à cinq mois. Ils éclatent pendant la période la plus sèche de la journée et projettent à plusieurs mètres trois graines au tégument marbré, marron à gris, avec une caroncule. L'albumen n'est pas toujours complet, ce qui permet une première sélection des graines viables par sédimentation dans l'eau. Cours (1951) donne une description détaillée des deux types de fleurs, des fruits et des graines pour les variétés malgaches disponibles avant 1950.

Le mode de propagation

Le pouvoir germinatif de la graine est inférieur à 30 % et étalé sur plusieurs mois. Il peut être amélioré par des traitements chimiques ou thermiques (Lefèvre, 1989). Par rapport au manioc provenant de boutures, la plante issue de graine présente plusieurs inconvénients : la phase d'installation de sa couverture aérienne dure plus longtemps et elle stocke une grande partie de l'amidon dans une racine-pivot séminale, très fibreuse et plus difficilement transformable pour la consommation. La reproduction par graines reste donc réservée à la sélection variétale, même si des semis spontanés sont parfois utilisés dans certains systèmes de culture.

En culture, le manioc est multiplié par bouturage de tiges : un fragment de 12 à 40 centimètres, prélevé sur la partie la plus lignifiée de la tige, assure un taux de reprise proche de 100 %. Dans les sols sableux, afin de réduire les risques liés à la sécheresse, la bouture est plantée de manière oblique ou verticale et enfoncée aux deux tiers dans le sol ; dans les sols argileux, sa plantation est horizontale et superficielle pour limiter les risques liés à l'anoxie. Une ou plusieurs tiges se développent à partir des bourgeons dans les quinze jours qui suivent la plantation. L'enracinement débute 5 à 7 jours après la plantation, par la formation de racines nodales à partir de proméristèmes néoformés au niveau du renflement situé sous les cicatrices foliaires. Quelques jours plus tard, des racines basales issues d'un cal cicatriciel apparaissent à la base de la bouture. L'installation du système racinaire primaire est généralement terminée vers la cinquième semaine.

......................................................................................

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Nkossi
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Messages: 722

MessagePosté le: Ven 24 Mar 2006 21:53    Sujet du message: Répondre en citant

Mboté,
TjenbeRed a écrit:
Nkossi a écrit:
C'est un peu tiré par les cheveux cette histoire... Le ruissage (trempage) du manioc le lessive tellement qu'aujourdh'ui au péyi par ex à Kinshasa, pour faire un foufou (farine de manioc) riche en nutriments, on le mélange avec de la farine de maïs, alors leur histoire de cyanure Rolling Eyes Rolling Eyes

N'est-ce pas parce que le manioc serait pauvre en protéines végétales qu'on le mélange avec de la farine de maïs ?

Un aliment devenu, par lessivage, pauvre en nutriments présente un intérêt très relatif (sauf pour les fibres) mais a priori également peu de danger.

En revanche, un aliment contenant, après lessivage, encore des traces d'un poison aussi violent que le cyanure me semble poser problème, surtout si cet aliment devient l'équivalent du pain des Français du début du 20ème siècle ou celui du riz d'une grande partie des Asiatiques.

J'ai interrogé hier un ami guadeloupéen, qui m'a dit ne manger du manioc que très ocasionnellement, et certainement pas tous les jours ou presque comme le fait la famille de cet ami congolais qui m'a alerté sur le problème.


Dans mon village, nous mangeons le manioc tous les jours. Le manioc a tjs été comme le pain ou le riz dans mon bled

GrandKao a écrit:
(...) Seules ou combinées, des opérations tels que le rouissage, le découpage, la fermentation, le râpage, le séchage et la cuisson à sec ou humide contribuent à éliminer l'acide cyanhydrique, qui est soluble et volatile.(...)


A TjenbeRed, Tu sais pour faire par ex un baton de manioc, on commence par le découpage, puis rouissage (1 semaine environ dans un étang) , râpage, plusieurs phase de cuisson... Aucune chance pour le fameux acide cyanhydrique.
Sinon ledit cyanure n'est pas à l'état de violence que tu crois !
J'en ai mangé moi des tubercules de manioc amer et il me semble que je suis encore vivant Laughing Laughing
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Nkossi
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MessagePosté le: Ven 24 Mar 2006 22:04    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:
Dans mon village, nous mangeons le manioc tous les jours. Le manioc a tjs été comme le pain ou le riz dans mon bled


On n'a pas plus d'obèses ou de diabétiques. J'ai jamais entendu parler d'intoxication. Rolling Eyes Rolling Eyes
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TjenbeRed
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MessagePosté le: Ven 24 Mar 2006 22:05    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:
Mboté,
TjenbeRed a écrit:
En revanche, un aliment contenant, après lessivage, encore des traces d'un poison aussi violent que le cyanure me semble poser problème, surtout si cet aliment devient l'équivalent du pain des Français du début du 20ème siècle ou celui du riz d'une grande partie des Asiatiques.

J'ai interrogé hier un ami guadeloupéen, qui m'a dit ne manger du manioc que très ocasionnellement, et certainement pas tous les jours ou presque comme le fait la famille de cet ami congolais qui m'a alerté sur le problème.


Dans mon village, nous mangeons le manioc tous les jours. Le manioc a tjs été comme le pain ou le riz dans mon bled.

Mais quel âge as-tu ? Cet ami congolais dont je parlais a près de 40 ans, et il m'a signalé que la consommation du manioc a pris chez lui une grande ampleur depuis seulement 15-20 ans, le riz étant devenu trop cher.

Nkossi a écrit:
Sinon ledit cyanure n'est pas à l'état de violence que tu crois !
J'en ai mangé moi des tubercules de manioc amer et il me semble que je suis encore vivant Laughing Laughing

Je ne vise pas les intoxications ou empoisonnements brutaux, accidentels comme Grankrao l'a signalé, mais les effets à long terme d'une faible dose, faible mais non négligeable dans le cas d'une consommation quotidienne importante, ce qui semble relativement récent en Afrique.
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ARDIN
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MessagePosté le: Ven 24 Mar 2006 22:23    Sujet du message: Re: Manioc : un vrai danger pour la santé ? Répondre en citant

TjenbeRed a écrit:
Un ami, qui me parle du développement du diabète en Afrique centrale, vient d'attirer mon attention là-dessus :
http://www.geocities.com/RainForest/3719/manioc.html

Je pensais a priori que le manioc était consommé en Afrique depuis des millénaires. Mais ça n'est apparement le cas que depuis son introduction par les Portugais.

C'est flippant ! Vous connaissez ?

Salut TjenbeRed!
Avant de revenir plus tard en details sur le contenu du lien ci: http://www.geocities.com/RainForest/3719/manioc.html
J'aimerai savoir si l'auteur de cet article est un Africain. S'il a vecu en Afrique, s'il a ete nourri au manioc. Tu n'es peut etre pas en mesure de repondre a mes questions, mais cet homme est soit un rigolo, soit un traumatise du manioc.
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TjenbeRed
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MessagePosté le: Ven 24 Mar 2006 22:37    Sujet du message: Re: Manioc : un vrai danger pour la santé ? Répondre en citant

ARDIN a écrit:
Avant de revenir plus tard en details sur le contenu du lien ci: http://www.geocities.com/RainForest/3719/manioc.html
J'aimerai savoir si l'auteur de cet article est un Africain. S'il a vecu en Afrique, s'il a ete nourri au manioc. Tu n'es peut etre pas en mesure de repondre a mes questions, mais cet homme est soit un rigolo, soit un traumatise du manioc.

Salut ARDIN,
Peut-être même les deux, compte-tenu des nombreuses incohérences qu'on a relevées précédemment...

Je ne suis même pas sûr qu'il soit utile de revenir en détails sur cette page-là. Si je n'avais pas été sous le choc lorsque j'ai initié ce topic, je pense que je n'aurais pas mis ce lien. Ce qui est fait est fait...

Mais il y a le reste que j'ai énoncé également. Est-ce que je m'inquiète pour pas grand chose ? Ou bien est-ce une bombe à retardement qui va exploser dans les prochaines décennies ?
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Nkossi
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MessagePosté le: Sam 25 Mar 2006 12:00    Sujet du message: Répondre en citant

TjenbeRed a écrit:
Nkossi a écrit:
Mboté,
TjenbeRed a écrit:
En revanche, un aliment contenant, après lessivage, encore des traces d'un poison aussi violent que le cyanure me semble poser problème, surtout si cet aliment devient l'équivalent du pain des Français du début du 20ème siècle ou celui du riz d'une grande partie des Asiatiques.

J'ai interrogé hier un ami guadeloupéen, qui m'a dit ne manger du manioc que très ocasionnellement, et certainement pas tous les jours ou presque comme le fait la famille de cet ami congolais qui m'a alerté sur le problème.


Dans mon village, nous mangeons le manioc tous les jours. Le manioc a tjs été comme le pain ou le riz dans mon bled.

Mais quel âge as-tu ? Cet ami congolais dont je parlais a près de 40 ans, et il m'a signalé que la consommation du manioc a pris chez lui une grande ampleur depuis seulement 15-20 ans, le riz étant devenu trop cher.

Nkossi a écrit:
Sinon ledit cyanure n'est pas à l'état de violence que tu crois !
J'en ai mangé moi des tubercules de manioc amer et il me semble que je suis encore vivant Laughing Laughing

Je ne vise pas les intoxications ou empoisonnements brutaux, accidentels comme Grankrao l'a signalé, mais les effets à long terme d'une faible dose, faible mais non négligeable dans le cas d'une consommation quotidienne importante, ce qui semble relativement récent en Afrique.


TjenbeRed, ton ami te dis que le manioc n'a prit de l'ampleur que depuis 15-20 ans à cause du prix du riz Laughing Laughing Je ne sais pas de quel coin il parle ! Car c'est le contraire qui est en train de se produire au Kongo dia Mfua : le manioc (chikwangue) est devenu tellement cher que les gens se rabattent justement sur... le riz ou la banane ou le pain ! Manger tous les jours du manioc en ville est en train de devenir un luxe ! Depuis des siècles, notre aliment de base, c'est le manioc. Ouvre un bouquin de géographie ou tape dans google "aliment de base du Congo", tu verras !
Dans certains villages, une enquête alimentaire des années 80 a montré que les racines de manioc pouvaient constituer jusqu'à 82 % des apports énergétiques.
Alors quand je te dis que dans mon village nous mangeons le manioc tous les jours, il faut comprendre tous les jours depuis des siècles (1)! Wink
Sur le manioc et le Kongo, on ne me le fait pas à moi Wink

Citation:
(1) Malgré les efforts entrepris pour introduire les céréales et les encouragements pour cultiver d'autres plantes féculentes, le manioc, avec une production annuelle moyenne de 725000 tonnes pendant la période 1986-1989, est la principale culture vivrière du Congo, loin devant la banane plantain (71 000 tonnes), les autres plantes à tubercules (18 100 tonnes), le maïs (7 600 tonnes) ou le riz (91 tonnes).

[ Ministère de la jeunesse et du développement rural, Direction des statistiques agricoles, 1990.]


Une étude de L'ORSTOM / FAO qui préconise de limiter les importations d'autres féculents et donne des pistes pour lutter contre le recul de la consommation du manioc (surtout dans les villes)

http://www.fao.org/docrep/U3550t/u3550t0b.htm#causes%20des%20changements%20observés
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MessagePosté le: Sam 25 Mar 2006 12:26    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:
TjenbeRed, ton ami te dis que le manioc n'a prit de l'ampleur que depuis 15-20 ans à cause du prix du riz Laughing Laughing Je ne sais pas de quel coin il parle !

Il s'agit de Kinshasa.

Nkossi a écrit:
Car c'est le contraire qui est en train de se produire au Kongo dia Mfua : le manioc (chikwangue) est devenu tellement cher que les gens se rabattent justement sur... le riz ou la banane ou le pain ! Manger tous les jours du manioc en ville est en train de devenir un luxe

Je vais lui redemander depuis quand il vit en France et si sa famille continue à manger autant de manioc.
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Nkossi
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MessagePosté le: Lun 27 Mar 2006 19:24    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Le manioc (chikwangue) est devenu tellement cher que les gens se rabattent justement sur... le riz ou la banane ou le pain ! Manger tous les jours du manioc en ville est en train de devenir un luxe !

Dans liste, il faut retirer la banane, car elle devient chère elle aussi !

A ceux qui se demandent comment le manioc et la banane produits localement deviennent relativement plus chers que le riz et le pain (blé) importés, l'explication est simple : les subventions à l'exportation octroyées aux agriculteurs européens via la PAC et aux farmers américains deversent ces produits de dumping à des prix en dessous de leurs prix de revient... Twisted Evil
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Katana
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MessagePosté le: Lun 27 Mar 2006 22:25    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:
A ceux qui se demandent comment le manioc et la banane produits localement deviennent relativement plus chers que le riz et le pain (blé) importés, l'explication est simple : les subventions à l'exportation octroyées aux agriculteurs européens via la PAC et aux farmers américains deversent ces produits de dumping à des prix en dessous de leurs prix de revient... Twisted Evil


Et l'on veut nous faire croire que l’ouverture des marchés mondiaux nous permettra de rivaliser avec des gens qui fixent eux-mêmes les règles et se dotent d’une telle industrie militaire qu’il sera totalement impossible de leur imposer de respecter une règle quelconque comme c’est le cas depuis toujours ?

Pourtant, aucun concept économique, ni règle de marché ne peut fonctionner s'il n’y pas adhésion des peuples…

Pourquoi accepter de mourir de faim alors que les denrées sont là et que des règles qui dépassent l’entendement humain nous empêchent de nous nourrir correctement ?

Mais est-ce que quelqu’un peut m’expliquer qui réussira à faire accepter aux occidentaux le respect des règles qu’ils ont eux-mêmes fixées et qu’ils contournent allègrement ?

Les Chinois ont très bien compris le business, d’abord s’armer jusqu’aux dents (dans tous les domaines) et ensuite s’ouvrir…

Comment va-t-on en sortir ?
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MessagePosté le: Mer 29 Mar 2006 20:40    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:
TjenbeRed, ton ami te dis que le manioc n'a prit de l'ampleur que depuis 15-20 ans à cause du prix du riz Je ne sais pas de quel coin il parle ! Car c'est le contraire qui est en train de se produire au Kongo dia Mfua : le manioc (chikwangue) est devenu tellement cher que les gens se rabattent justement sur... le riz ou la banane ou le pain ! Manger tous les jours du manioc en ville est en train de devenir un luxe ! Depuis des siècles, notre aliment de base, c'est le manioc. Ouvre un bouquin de géographie ou tape dans google "aliment de base du Congo", tu verras !
Dans certains villages, une enquête alimentaire des années 80 a montré que les racines de manioc pouvaient constituer jusqu'à 82 % des apports énergétiques.
Alors quand je te dis que dans mon village nous mangeons le manioc tous les jours, il faut comprendre tous les jours depuis des siècles (1)!

Comme je l'ai dit plus haut, il s'agit de Kinshasa.

En revanche, j'ai obtenu quelques précisions intéressantes.

L'augmentation de la consommation dont cet ami me parlait date de la fin des années 70 et du début des années 80 (soit il y a près de 30 ans).

En revanche, la consommation de manioc serait en légère régression depuis quelques années (du moins dans sa famille où le riz, importé mais peu cher, tend à reprendre une place plus importante).

Tout ça est un peu flou, j'en conviens.

Mais je suis troublé par ça :
Citation:
Alors quand je te dis que dans mon village nous mangeons le manioc tous les jours, il faut comprendre tous les jours depuis des siècles (1)!

Depuis des siècles ? A titre prépondérant, voire quasi-exclusif ? ou bien selon un certain équilibre avec d'autres féculents ?
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Nkossi
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MessagePosté le: Jeu 30 Mar 2006 17:23    Sujet du message: Répondre en citant

TjenbeRed a écrit:
Nkossi a écrit:
TjenbeRed, ton ami te dis que le manioc n'a prit de l'ampleur que depuis 15-20 ans à cause du prix du riz Je ne sais pas de quel coin il parle ! Car c'est le contraire qui est en train de se produire au Kongo dia Mfua : le manioc (chikwangue) est devenu tellement cher que les gens se rabattent justement sur... le riz ou la banane ou le pain ! Manger tous les jours du manioc en ville est en train de devenir un luxe ! Depuis des siècles, notre aliment de base, c'est le manioc. Ouvre un bouquin de géographie ou tape dans google "aliment de base du Congo", tu verras !
Dans certains villages, une enquête alimentaire des années 80 a montré que les racines de manioc pouvaient constituer jusqu'à 82 % des apports énergétiques.
Alors quand je te dis que dans mon village nous mangeons le manioc tous les jours, il faut comprendre tous les jours depuis des siècles (1)!

Comme je l'ai dit plus haut, il s'agit de Kinshasa.

En revanche, j'ai obtenu quelques précisions intéressantes.

L'augmentation de la consommation dont cet ami me parlait date de la fin des années 70 et du début des années 80 (soit il y a près de 30 ans).

En revanche, la consommation de manioc serait en légère régression depuis quelques années (du moins dans sa famille où le riz, importé mais peu cher, tend à reprendre une place plus importante).

Tout ça est un peu flou, j'en conviens.


Ce qui a l'air flou, ce sont les souvenirs de ton ami. Donc pour lui l'aliment de base à Kinshasa c'était le riz ou le pain (alors même que c'est le manioc et non le riz et le blé que les paysans savent faire), ceux ci devenant onéreux on est passé au manioc, qui commence à reculer à cause des subventions Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes
La réalité, c'est plutôt ceci, dès son introduction le manioc est devenu l'aliment de base (pour accompagner nos mets). Il est en train de reculer à cause des féculents (riz, blé) importés subventionnés.

Citation:
Mais je suis troublé par ça :
Citation:
Alors quand je te dis que dans mon village nous mangeons le manioc tous les jours, il faut comprendre tous les jours depuis des siècles (1)!

Depuis des siècles ? A titre prépondérant, voire quasi-exclusif ? ou bien selon un certain équilibre avec d'autres féculents ?

Je ne vois pas ce qui te trouble : Le manioc accompagne sous ses différentes formes (chikwangue, foufou, bouka, tubercules...) de manière quasi-exclusif tous les aliments. Cela dit, on consomme les autres féculents produits sur place aussi : bananes, taros, ignames, patates douces... mais pas nécessairement en accompagnement des plats. Autant tu peux manger ces autres féculents en "solo", autant le manioc ne se mange qu'en accompagnement (sauf les tubercules qui se mangent aussi en "solo").
Voilà pourquoi on dit que le manioc est l'aliment de base du Congo Wink
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MessagePosté le: Jeu 30 Mar 2006 17:36    Sujet du message: Répondre en citant

Décidement j'aurais tout vu tout entendu! Le manioc dangeureux!!!!!!
C'est vraiment du n'importe quoi !!! sinon au Nigéria bénin congo tout le monde serait diabetique!
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MessagePosté le: Jeu 30 Mar 2006 20:15    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:
TjenbeRed a écrit:
L'augmentation de la consommation dont cet ami me parlait date de la fin des années 70 et du début des années 80 (soit il y a près de 30 ans).

En revanche, la consommation de manioc serait en légère régression depuis quelques années (du moins dans sa famille où le riz, importé mais peu cher, tend à reprendre une place plus importante).

Tout ça est un peu flou, j'en conviens.


Ce qui a l'air flou, ce sont les souvenirs de ton ami.

Oui, il y a 30 ans, il avait 30 ans de moins Wink

Nkossi a écrit:
TjenbeRed a écrit:
Mais je suis troublé par ça :
Citation:
Alors quand je te dis que dans mon village nous mangeons le manioc tous les jours, il faut comprendre tous les jours depuis des siècles (1)!

Depuis des siècles ? A titre prépondérant, voire quasi-exclusif ? ou bien selon un certain équilibre avec d'autres féculents ?

Je ne vois pas ce qui te trouble

Ce qui me trouble, c'est que la chronologie corrigée que je t'ai indiquée pouvait coller avec les statistiques que tu as données (82% des apports énergétiques dans les années 80).

Mais ça ne colle pas avec une consommation à titre prépondérant depuis des siècles.
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Nkossi
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MessagePosté le: Jeu 30 Mar 2006 20:56    Sujet du message: Répondre en citant

TjenbeRed a écrit:
Ce qui me trouble, c'est que la chronologie corrigée que je t'ai indiquée pouvait coller avec les statistiques que tu as données (82% des apports énergétiques dans les années 80).

Mais ça ne colle pas avec une consommation à titre prépondérant depuis des siècles.


Je ne te comprends pas, tu tiens absolument à ta chronologie il me semble Laughing Laughing Elle ne peut pas coller puisque les choses ne se sont pas passées comme ton ami te le dit, même avec correction...

Citation:
Demain, le manioc sera-t-il encore l'aliment de base des congolais?
S. Trèche et J. Massamba

Serge Trèche, chercheur affecté au Centre ORSTOM de Brazzaville, est responsable du programme «Etude et amélioration des modalités d'utilisation du manioc au Congo». Joachim Massamba, enseignant et chercheur, est chef du Département de biologie et de physiologie animales de la Faculté des sciences de l'Université Marien Ngouabi de Brazzaville.

(...)

Rappel historique

Originaire du Nouveau Monde, le manioc a été introduit en Afrique centrale au début du XVIIe siècle par des navigateurs portugais4. Auparavant, les principales sources énergétiques étaient constituées de céréales locales (éleusine, millet) et de racines spontanées ou cultivées (ignames).

[4 Regez, P.F. 1989. Essais d'amélioration de la qualité microbiologique et nutritive des aliments a base de manioc tenant compte des habitudes alimentaires observées au Zaïre. Zurich. (Thèse EPFZ n° 8834)]

L'extension de la culture du manioc fut tout d'abord assez lente. Il trouva les conditions de son expansion quand les populations, fuyant les razzias et les disettes, conséquences de la traite négrière, se réfugièrent dans des zones impropres aux cultures jusqu'alors traditionnelles. Encouragée par les colonisateurs, sa consommation s'intensifia sur le territoire de l'actuelle République du Congo à l'occasion de l'institution des travaux forcés, de la création des compagnies concessionnaires et de la construction du chemin de fer Congo-Océan.

Ainsi, en moins de trois siècles, le modèle de consommation alimentaire des populations de la majeure partie de l'Afrique centrale a été bouleversé: le manioc, aliment pauvre en protéines - qui devrait donc être utilisé en association avec des quantités relativement importantes d'aliments riches en protéines (arachide, poisson, gibier) -, s'est presque entièrement substitué aux aliments de base préexistants qui assuraient des apports en nutriments plus équilibrés.

Malgré les efforts entrepris pour introduire les céréales et les encouragements pour cultiver d'autres plantes féculentes, le manioc, avec une production annuelle moyenne de 725000 tonnes pendant la période 1986-1989, est la principale culture vivrière du Congo, loin devant la banane plantain (71 000 tonnes), les autres plantes à tubercules (18 100 tonnes), le maïs (7 600 tonnes) ou le riz (91 tonnes)5.



[5 Ministère de la jeunesse et du développement rural, Direction des statistiques agricoles, 1990.]

(...)



Ça ne date pas de 30 ans !

Arrow LA SUITE ICI / DOCUMENT OROSTOM / FAO
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MessagePosté le: Jeu 30 Mar 2006 21:57    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:
Je ne te comprends pas, tu tiens absolument à ta chronologie il me semble Laughing Laughing Elle ne peut pas coller puisque les choses ne se sont pas passées comme ton ami te le dit, même avec correction...

Il vient de m'indiquer que les 2 Congos n'ont pas vécu la même crise au même moment. Il me parle de Kinshasa, où il y aurait selon lui une épidémie de diabète, alors que tu parles du Congo Brazzaville.

Cela étant, il dit peut-être des conneries et il est peut-être temps de clore cette discussion qui n'intéresse personne et qui ne provoque que stupéfaction amusée, au mieux.
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MessagePosté le: Ven 31 Mar 2006 19:21    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Tjenbered!

Le manioc, est un aliment que nous consommons au Kongo depuis des lustres. Sa preparation donne une multitude de variantes dont je te livre ici des exemples:
Arrow kouanga, (Yaka dia Mama, Moungouele) ce qui est communement appele "Manioc", se prepare de cette facon: les tubercules, epluchees sont trompees dans l'eau pendant des semaines, pour ensuite etre petries, cette pate est ensuite cuite pendant quelques heures.
Arrow mayaka ma nkatu: les tubercules sont epluchees, trompees dans l'eau pendant quelques jours, puis cuites a la vapeur! . Elles sont delicieuses, accompagnees du poisson frit et des legumes, et des epices. C'est le genre de bouffe qui alimentent la faim, plus tu en manges, plus tu en veux.
Arrow foufou: les tubercules sont epluchees, trompees dans l'eau pendant quelques semaines; elles sont apres nettoyees, puis sechees au soleil. Une fois sechees, elles sont ensuite ecrasees a la machine. Ca donne ensuite une farine qui est preparee avec de l'eau bouillante pour donne le foufou.
Arrow Les tubercules sechees, peuvent etre coupees en petits morceaux pour auxquels on ajoute de l'eau, puis on fait bouillir le tout avec un peu de sel. Ca se mange generalement avec des arachides grilles, et nous appelons ca: mbuata. Je n'ai malheureusement pas de mots, Tjenbered, pour te decrire les sensations que procure sa degustation. Tu m'en excuseras!
Arrow Une autre variante de "mayaka ma nkatu" se prepare avec les tubercules sechees, qu'on retrompe dans l'eau pendant quelques jours, puis cuites a la vapeur.
Arrow Sinon, les tubercules peuvent aussi se manger crues(ba nkaba ya nkuzu); cuites a l'eau(ba nkaba ya kulamba), elles se mangent avec un peu de tout: arachides crues, grilles, poisson, viande, legumes.
Arrow Ce sont toujours les tubercules qui donnent "le gari" , mais je ne connais pas le processus qui aboutit a sa preparation, toujours est il qu'il est ensuite prepare comme le foufou, a la seule difference, c'est qu'on peut y ajouter des epices.
Je prefere manger "le gari" avec des crabes, accompagnes d'une sauce bien pimentee; c'est un vrai regal et ce ne sont pas mes freres Beninois ou Togolais qui me contrediront.
Tjenbered, j'ai toujours prefere, pour la degustation du gari avec les crabes, deguster dans un cadre tres special: avec la chaleur de nos pays, il faut etre au pied d'un arbre, en short, et torse nu. C'est la totale Ya pas mieux!
Arrow Arrow Enfin, Tjenbered, venons-en au Saka-saka en kikongo ou Pondou en lingala, kilemba en kamba ou ntoba en lari, nsaka en bembe, tchilembe chez les vilis dans la region du Kouilou: ce sont les feuilles de manioc, qu'on pile et qu'on fait cuire a l'eau; sa preparation s''affine avec de l'huile de palme generalement, ou de la sauce receuillie avec les noix de palme, ou encore avec l'huile d'arachides. Le Saka-saka ou Pondou se deguste generalement avec du riz, mais aussi avec du manioc(kouanga, ou ba nkaba ya kulamba, du pain, etc...)
La popularite de ce plat aupres des Congolais ne se mesure plus.

Maintenant, si j'ai etale tout le panorama qu'offre les varietes de cette plante, c'est pour te permettre de mieux comprendre pourquoi, cette discussion n'interesse personne, et qu'elle provoque, comme tu l'as dit: stupefaction amusee: Nous avons avec le manioc, une relation tres affective; a moins que ton ami, nous fournisse des resultats de tests de laboratoire mettant en exergue le taux de cyanure contenu dans les tubercules crues, dans celles trompees dans l'eau pendant quelques jours, quelques semaines, apres cuisson sous une temperature toujours superieure a 100 degres et etablissant scientifiquement sa toxicite comme etant un aliment dangereux pour la sante. Seuls des exemples averes de mort clinique par empoisonnement suite a la consommation du manioc avec des resultats de l'autopsie a l'appui, etablissant aussi la proportion par rapport au nombre de consommateurs, peuvent me convaincre personnellement du danger d'un aliment que j'ai ingurgiter depuis plusieurs decennies.
_________________
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TjenbeRed
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MessagePosté le: Ven 31 Mar 2006 19:43    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN a écrit:
Maintenant, si j'ai etale tout le panorama qu'offre les varietes de cette plante, c'est pour te permettre de mieux comprendre pourquoi, cette discussion n'interesse personne, et qu'elle provoque, comme tu l'as dit: stupefaction amusee: Nous avons avec le manioc, une relation tres affective.

Merci ARDIN. Je comprends mieux, bien mieux, pourquoi ce topic était mort par avance (outre les autres facteurs, c'est-à-dire l'absence d'étude scientifique et les incohérences).
_________________
"Qui a peur de peuples noirs développés ?"
(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)


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Pour les "anciens" du Forum, mon prénom n'est pas François. Enfin, je ne suis pas lié à l'association "Tjenbé Rèd".[/color]
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Eyenga
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MessagePosté le: Jeu 06 Avr 2006 13:08    Sujet du message: Répondre en citant

Le manioc plante de la famille des euphorbiacées, dont la racine est mangée en amérique latine sous forme de tapioca
Le manioc fut introduit en Afrique par les colons

Le manioc est riche en amidon (on aurait préféré en glucose), et trés pauvre en proteines, mais surtout riche en acide cyanhidrique, c'est la raison pour laquelle, la "prépréparation"du manioc fait intervenir un long séjour dans l'eau afin d'évauer ce cyanure

Une alimentation déséquilibrée constituée essentiellement de racines manioc sans apport de proteines est à l'origine d'une destruction du pancréas par les métabolites du cyanure entraînant un diabète tropical encore appelé diabète de la malnutrition, ce diabète représente moins de 2% des diabètes rencontrés dans les zones ou on consomme le manioc, car le manioc est quasiment toujours consommé avec une source de proteines dans ces conditions, il ne représente aucun risque pour la santé
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Jeu 06 Avr 2006 13:16    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Eyenga !!

Ouf je peux continuer avec mon attiéké-poulet alors ! Wink

PS: Avec une bonne Bock66 Wink
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Eyenga
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MessagePosté le: Jeu 06 Avr 2006 13:30    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
comprends mieux, bien mieux, pourquoi ce topic était mort par avance (outre les autres facteurs, c'est-à-dire l'absence d'étude scientifique et les incohérences).



il existe des centaines et des centaines d'études sur le manioc, je met ici le résumé d'une

[
Citation:
b]Variations in cyanogen content of cassava during village processing in Cameroon [/b]
G. M. O'Brienc, L. Mbomeb, A. J. Taylora and N. H. Poulterc,

a Food Science, University of Nottingham, Sutton Bonington, Loughborough, LE12 5RD, UK
b Centre de Nutrition, Institute de Recherches Medicales et E'etudes des Plantes Medicales (IMPM), BP6163, Yaounde, Cameroon
c Natural Resources Institute, Chatham Maritime, Chatham, Kent ME4 4TB, UK

Received 11 July 1990; revised 23 April 1991; accepted 23 April 1991. ; Available online 1 October 2003.




Abstract
A study of the traditional processing of two cassava foods, ‘farine de manioc’ and ‘baton de manioc’, was undertaken in Cameroon. The influences of various stages of the processes on the amounts of the different cyanogenic components (cyanogenic glucosides, cyanohydrins and hydrogen cyanide) were studied. The traditional water fermentation, followed by pressing and sun-drying or boiling, reduced the amount of total cyanogens in fresh roots (91–1515 mg kg-1) to more acceptable levels (0.0–11.3 mg kg-1) in foods ready for consumption. Fermentation temperature and the extent of root comminution increased the rates of glucoside hydrolysis giving a temporary increase in the levels of the intermediate product, cyanohydrin. Despite the low pH in the fermentations, hydrolysis of cyanohydrins to hydrogen cyanide was still in evidence in the later stages of fermentation, the latter compound being removed during pressing, sun-drying and cooking.
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Marvel
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MessagePosté le: Jeu 06 Avr 2006 14:02    Sujet du message: Répondre en citant

Excusez mon incrédulité, mais j'aimerai bien qu'on m'explique un jour, comment les portugais ont-il déterminé qu'en accostant sur des rivages africains, le manioc n'y était pas déjà présent, alors qu'ils n'ont jamais pénétré le continent jusqu'au XIXè siècle.

Pour un kongo qui se respecte le manioc est son allié naturel. Dans ce peuple, il est consommé au moins deux fois par jour, sans modération, durant toute une vie et depuis des siècles. C'est dire que sans manioc, le repas n'a pas de goût. C'est mon cas personnel. Mon grand père appelait le riz "la nourriture des oiseaux". Quant à la banane plantain, chez moi c'est un amuse-gueule. Les kongos de Brazzaville ont surnommé leur équipe de football préférée, les Diables Noirs, "Yaka dia mama", qui signifie "le manioc de maman". Une idée qui allie l'extrême plaisir, la confiance, la convivialité et le savoir-faire bien de chez nous. Plus qu'un met ou une question de goût, le manioc est une identité pour les Kongos du Congo Brazzaville, de RDC et d'Angola.

Pour sa consommation au Zaïre, je crois que l'ami de Tjenbered a raison. Les kongo de RDC sont accroc au manioc comme tout kongos, et leur consommation n'a pas augmenté (ce n'est pas possible puisqu'on ne peut pas faire mieux), mais il n'a pas chutté non plus. Mais pour les autres groupes du pays, effectivement, le manioc n'est devenu un met d'accopagnement classique que depuis les grandes crises économiques des années 80. Il est consommé plus sous forme de farine préparée en pate et (blasphème pour un kongo) complété de maïs.

Quant au manioc cru, soit disant mortel à cause du cyanure, tu parles. J’en ai bouffé par kilos comme Nkossi et pourtant je suis encore là pour vous emmerder!
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Eyenga
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MessagePosté le: Jeu 06 Avr 2006 14:18    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Quant au manioc cru, soit disant mortel à cause du cyanure, tu parles. J’en ai bouffé par kilos comme Nkossi et pourtant je suis encore là pour vous emmerder!


Oui comme il existe des milliers de gens ayant eu des centaines de rapports sexuels avec des quasi-inconnus sans avoir attrappé le SIDA et qui disent comme un certain Marvel, le sida est le syndrôme inventé pour décourager les amoureux LOL
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Marvel
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MessagePosté le: Jeu 06 Avr 2006 15:00    Sujet du message: Répondre en citant

Eyenga a écrit:
Citation:
Quant au manioc cru, soit disant mortel à cause du cyanure, tu parles. J’en ai bouffé par kilos comme Nkossi et pourtant je suis encore là pour vous emmerder!


Oui comme il existe des milliers de gens ayant eu des centaines de rapports sexuels avec des quasi-inconnus sans avoir attrappé le SIDA et qui disent comme un certain Marvel, le sida est le syndrôme inventé pour décourager les amoureux LOL


C'est très mauvais de pourchasser des gens sur des débats qu'ailleurs tu n'as pas pu évacuer, d'autant que tu les truffes de mensonge. Ca s'appelle la haine et c'est pas bon pour la santé. Sans oublier c'est pas chrétien.
(Quelles sont ces attaques personnelles? Merde, où sont les modos quand j'en ai besoin?)
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Nkossi
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MessagePosté le: Jeu 06 Avr 2006 16:13    Sujet du message: Répondre en citant

Eyenga a écrit:
Citation:
Quant au manioc cru, soit disant mortel à cause du cyanure, tu parles. J’en ai bouffé par kilos comme Nkossi et pourtant je suis encore là pour vous emmerder!


Oui comme il existe des milliers de gens ayant eu des centaines de rapports sexuels avec des quasi-inconnus sans avoir attrappé le SIDA et qui disent comme un certain Marvel, le sida est le syndrôme inventé pour décourager les amoureux LOL


Franchement, je croyais que le débat était clos ! Le manioc amer cru, j'en ai mangé pas par accident mais sciemment et pas qu'une fois. On ne se jette pas dessus pcq'on a du manioc doux alors le choix est vite fait ! A la différence de beaucoup, j'ai grandi au village MOI et je sais de quoi je parle ! Wink
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Eyenga
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MessagePosté le: Jeu 06 Avr 2006 17:11    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Franchement, je croyais que le débat était clos ! Le manioc amer cru, j'en ai mangé pas par accident mais sciemment et pas qu'une fois. On ne se jette pas dessus pcq'on a du manioc doux alors le choix est vite fait ! A la différence de beaucoup, j'ai grandi au village MOI et je sais de quoi je parle !


mais personne n'en doute, mais les faits scientifiques sont les faits scientifiques, ce n'est pas parceque tous les alcooliques chroniques ne développent pas de cirrhose du foie, que l'alcoolisme chronique ne provoque pas de cirrhose du foie, il en est de même de la relation manioc(sans proteines) et diabete tropical
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Licla
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 10:12    Sujet du message: Répondre en citant

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Chabine
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MessagePosté le: Mer 30 Mai 2007 00:00    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

ça fait un sacré bail que j'aurais du intervenir ici pour donner ma version caribéenne du sujet Embarassed

Le manioc est un tubercule de base de l'alimentation des peuples natifs d'Amérique du Sud et de la Caraïbe. Il est encore consommé dans la région, sous des formes distinctes, dont celles que je connais :

- le FEROCE : plat antillais, préparation à base de farine de manioc, de morue grillée et d'avocat en purée (plus du piment, s'il vous plait ! Razz ); on forme des boulettes, qu'on déguste à l'apéritif ou en entrée.

- la KASSAVE (galette à la farine de manioc, fourré ou non, à la morue, au coco, notamment ) : très consommée en Gwada et à Marie-Galante, beaucoup moins en Martinique

- le KWAK : guyanais, c'est de la farine de manioc trempée à l'eau, aec laquelle on fait de petites boulettes (de la taille de gros grains de semoule) et qu'on mouille avec un plat en sauce. J'ai gouté une fois avec une fricassée de ciriques - crustacés - ch'était délichieux !

- l'AREPA au MANIOC : vénézuélienne, l'AREPA est THE met du base du vénézuélien, c'est une galette ronde de maïs (environ 10 à 15 cm de diamètre), généralement à base de farine pré-cuite de maïs, et qui se mange fourrée avec toutes les variantes possibles et imaginables de garnitures Dans certaines régions du centre du pays, elle se fait à base de MANIOC, tubercule originaire de la région. Jamais gouté cette arepa là, mais par contre, j'ai mangé du manioc bouilli avec un poisson grillé, c'était divin

- la FAROFA : brésilienne, c'est tout simplement de la farine de manioc grillée, dont on saupoudre les plats, à toutes les sauces. C'est délicieux (faudrait que je m'y remette, d'ailleurs, moi qui ne raffole pas de la farine de manioc à l'état brut Razz )

Par contre, dans nos régions caribéennes (les colonies françaises actuelles, à ce que je vois Confused), l'usage du manioc s'est quand même pas mal perdu, au profit de modes de consommation importés, depuis plus ou moins longtemps.

Les souvenirs que j'ai de mes cours d'école primaire me rappelent que la culture du manioc existait chez les peuples natifs des Antilles (Kalinagos, Arawaks pour les Petites Antilles), et le caractère délicat de la préparation du manioc était fortement souligné. Les chroniqueurs de l'époque (17è siècle) font état d'un long traitement du manioc : épluché, rapé, mis dans un espèce de long boyau en vannerie tressées très serré, qu'on coinçait entre une branche d'arbre haute et la terre, afin d'exprimer le suc empoisonné contenu dans le manioc à l'état brut. Ce n'était qu'après ce traitement que le manioc pouvait être cuisiné et consommé.

Voilà ce que j'ai trouvé à ce sujet :
http://www.antilles-planete.com/manioc-presentation.html

http://www.reynier.com/Histoire/Colonisation/precol/Basses_Terres.html
Citation:
La principale plante amazonienne cultivée est le manioc dont deux espèces sont domestiquées :
- le manioc amer dont la consommation nécessite un traitement préalable afin d'en éliminer la toxicité due à la présence d'acide prussique. La masse des tubercules, devenue comestible est convertie en galettes ou en granulés.
- le manioc doux ne demande aucune préparation spéciale. Il est consommé bouilli ou rôti. Sa valeur nutritive est inférieure à celle du manioc amer, mais il est cultivé partout.


http://guadeloupetraditions.free.fr/nature.htm
Citation:
Le Manioc

Originaire de l'amérique du Sud, le manioc fut introduit en Guadeloupe à l'époque précolombienne. Cet arbrisseau est cultivé sous deux formes : le manioc amer, qui renferme une substance toxique et le manioc doux, qui renferme, qui pour sa part exige aucun traitement. Le manioc gragée est à la base de nombreux produits.
Parmi ces produits la préparation de la farine de manioc vaut le détour. Les tubercules sont pelés et râpés. La pulpe obtenue est ensuite délayée dans l'eau puis tamisée. La partie tamisée est enfin portée sur une platine chauffée qui sèche le produit sans le cuire. Il est nécessaire de remuer constamment avec une palette ou un râteau en bois pour empêcher la farine de coller à la platine et de se colorer.
La moussache qui est une fécule obtenue par décantation du jus de pression de manioc râpé sert à faire des gâteaux qui sont aussi délicats que ceux faits de farine de fromment. Autre produit du manioc, la kassav sorte de galette de manioc.


Donc a priori, il y a du vrai dans les faits rapportés dans ce topic Confused

Mais manifestement, la tradition maintenant séculaire de consommation du manioc a su adapter dans les foyers Africains au fil des siècles, et la dangerosité initiale du produit est apparemment surmontée.

Je suis impressionnée par la façon dont nous avons presqu'abandonné ce produit de notre "terroir", alors que vous, frères Africains, l'avez récupéré et mis à toutes les sauces, c'est le cas de le dire

Allez, bon appétit à tous Arrow

PS : chez les glaciers locaux "nouvelle tendance", j'ai déjà gouté des glaces au manioc, c'était DE-LI-CIEUX
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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semeki
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MessagePosté le: Mer 30 Mai 2007 09:53    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:
Nkossi a écrit:
Dans mon village, nous mangeons le manioc tous les jours. Le manioc a tjs été comme le pain ou le riz dans mon bled


On n'a pas plus d'obèses ou de diabétiques. J'ai jamais entendu parler d'intoxication. Rolling Eyes Rolling Eyes


Est-ce la faute au manioc? Le diabète, maladie très rare en RDC il y a peu, de plus en plus de cas avéré à Kin, y compris dans notre famille.
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