Pakira Super Posteur

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Posté le: Jeu 23 Mar 2006 18:38 Sujet du message: Gbagbo fait il le mort??? |
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Gbagbo : les raisons d’un repli stratégique
Décryptage – Le numéro un ivoirien a choisi volontairement de «faire le mort», de laisser son opposition s’agiter et son Premier ministre mettre en place ce qu’il appelle sa «méthode». Sa stratégie, qui irrite une bonne partie des patriotes, repose sur trois «grands axiomes». Nous vous les présentons. Et vous invitons à vous préparer au grand débat que nous allons organiser au sein de la galaxie patriotique autour du thème : «faut-il laisser Gbagbo aller jusqu’au bout de sa logique ?»
Où est donc passé le président de la République ? Cette question, beaucoup d’Ivoiriens se la posent. Laurent Gbagbo, le numéro un ivoirien, se fait très discret ces dernières semaines. Volontairement, il laisse le champ libre à l’opposition – Henri Konan Bédié a procédé à son investiture et Alassane Ouattara est en plein dans le chantier de la recomposition de son parti –, mais aussi à Charles Konan Banny, son Premier ministre, qui du coup a véritablement le champ libre pour soit faire sa ‘‘prodada’’ soit mettre en œuvre sa politique. Il se met comme en réserve de la République, se contentant de gérer les dossiers épineux tels la question des 4000 recrues, et de faire quelques sorties d’ordre général. Il se refuse à toute offensive contre ses adversaires, tant au point de vue interne qu’à l’international. Pourquoi Gbagbo fait-il le mort ? Sa posture stratégique actuelle va-t-elle durer longtemps ? Que compte-t-il en obtenir ? A-t-il peur ? Les interrogations sont nombreuses au sein de l’opinion ivoirienne.
En réalité, l’attitude du président de la République découle de son analyse de la crise et des options qu’il a choisies, souvent contre les avis maintes fois exprimés du mouvement patriotique ivoirien et de certains de ses lieutenants. Voici les grands «axiomes» qui fonderont l’action politique de Gbagbo dans les prochains mois.
Gbagbo ne veut pas mener bataille contre la France
Après novembre 2004, tout le mouvement patriotique était unanime. Il fallait capitaliser le grand moment de vérité où l’on a vu la France officielle s’attaquer directement à la Côte d’Ivoire pour discréditer définitivement «l’allié étrangleur» au point de vue juridique et diplomatique, afin d’obtenir le retrait de Licorne et l’isolement de Paris dans le processus de sortie de crise. Une vaste campagne pour le départ de l’armée française a été engagée par les jeunes patriotes – campagne que Gbagbo n’a pas suivie. Des procédures en vue de porter plainte contre la France devant des instances comme la Cour internationale de justice (CIJ) ont été envisagées, mais elles ont toutes été stoppées net. Le président de la République a tout juste recruté deux lobbyistes à qui il a remis toutes les preuves des forfaitures chiraquiennes : Roland Dumas, ancien président du Conseil constitutionnel en France et compagnon historique de François Mitterrand, qui ne se prive pas de dire que c’est lui qui a dissuadé Gbagbo de poursuites immédiates ; et Jacques Vergès, qui ne cesse de remettre à demain pour des raisons obscures la publication de son livre-réquisitoire «Halte aux massacres en Côte d’Ivoire».
De manière très claire, Gbagbo ne provoque pas Chirac mais il le tient en respect. Il a visiblement adopté la même posture que la chancelière allemande Angela Merkel concernant son homologue français : il ne fera pas le moindre effort pour ménager le vieux président humilié. Mais il ne veut pas insulter l’avenir et mise sur de bonnes relations avec le successeur de Jacques Chirac. Il refuse d’apparaître comme le caricatural président antifrançais, mais veut être le symbole de la nécessité d’un nouveau partenariat, plus respectueux, avec Paris. C’est le positionnement qu’il a adopté dans sa dernière interview au quotidien Le Figaro. Gbagbo ignore désormais Chirac d’autant mieux que ses deux dauphins, Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, ne se font pas prier pour le joindre au téléphone et montrer patte blanche. Il a également engagé une relation qu’il perçoit comme pédagogique – bien qu’elle irrite profondément de nombreux patriotes – avec la famille Bouygues, lourdement soupçonnée d’amitiés pro-rebelles. Il a choisi de renouveler le contrat de la CIE et de la SODECI, en augmentant la capacité de contrôle de l’Etat ivoirien sur les deux firmes : le symbole fort qu’aurait constitué une dépossession du groupe français n’a eu comme seule alternative que d’aller se rhabiller… Gbagbo est allé jusqu’à mettre en relation le groupe Bouygues et le nouvel exécutif libérien, avec qui il entretient de bonnes relations. On peut estimer qu’il se «françafricanise». Lui est convaincu qu’il démontre à la France ce que peut être un leader africain qui ne la déteste pas fondamentalement mais a besoin de prendre un peu de respiration. Bus Tata indiens, bâtiments livrés par la Chine, concessions de services publics et consulting gratuit pour les firmes françaises…Gbagbo attend ferme le successeur de Jacques Chirac, pour parler d’avenir.
Gbagbo sait qu’il n’y aura pas d’élection
L’étalage de bons sentiments et les superlatifs sur la «confiance» qui aurait été rétablie après les 100 jours de Banny n’émeut pas Gbagbo, qui sait que tout ce manège ne vise qu’à créditer indûment le Premier ministre alors qu’il n’a rien obtenu de concret et que le chronogramme du désarmement est quasiment affaire classée. Il n’y aura pas d’élection parce que la France a organisé un désordre qu’elle n’arrive plus à gérer, qu’elle a noué des relations complexes et où le chantage n’est jamais exclu avec l’opposition militaro-politique ivoirienne. Il n’y aura pas d’élection parce que Jacques Chirac ne veut pas prendre le risque de voir celui qu’il considère aujourd’hui comme un ennemi viscéral rempiler dans la gloire alors que lui doit s’en aller sous les quolibets. Il n’y aura pas d’élection parce qu’une saison de cacao ne suffit pas pour amortir les investissements de l’usine installée à Bobo-Dioulasso pour traiter les produits venus de la zone tenue par les rebelles et qui sont écoulés par le port de Lomé. Dans une interview parue dans L’Intelligent d’Abidjan (dans un français de si bon niveau qu’on a l’impression que les réponses proviennent d’un «nègre» ou d’un «spin doctor»), Chérif Ousmane, l’ange exterminateur de la rébellion, jette le masque et affirme que ses hommes et lui ne sont pas prêts à désarmer avant… 2008 ou 2009 ! «[Le programme DDR] demandera du temps. Regardez l’hésitation que montrent nos politiques depuis des mois, des années même ! Ils ne peuvent donc pas exiger à un homme de reconstruire sa vie, sa confiance, ses repères en 3 mois sous prétexte qu’ils ont décidé d’organiser des élections ! (…) D’autres pays ont organisé des élections alors même que le désarmement n’y était pas terminé. Un réel processus DDR peut durer 2 à 3 années.» Des élections sans désarmement d’ici octobre 2006 ou pas d’élections d’ici octobre 2006 ? Face aux obstacles pratiques et moraux soulevés par la première hypothèse, la deuxième a plus de chances de prospérer.
Gbagbo ne veut pas donner d’arguments à la France
S’il n’y a pas d’élections d’ici octobre 2006, le désagréable cinéma diplomatique international de l’année dernière va fatalement commencer. La France y pense depuis l’après-crise du GTI, où elle s’est rendue compte que les Ivoiriens ne laisseraient pas faire le coup d’Etat constitutionnel qu’elle voulait réaliser sous couvert de la résolution 1633. Son option ? Profiter du statu quo et de toutes les protestations qu’il pourrait engendrer de la part des patriotes pour continuer le travail de sape diplomatique et médiatique engagé depuis le 19 septembre 2002. Et obtenir un dessaisissement total de Laurent Gbagbo et l’abandon de toute référence à la Constitution ivoirienne, qui l’empêche d’implémenter à volonté «le nouvel ordre politique». Pour cette raison, Paris a théorisé l’affrontement permanent entre Banny et Gbagbo, selon un schéma conçu d’avance – Banny recherche les pleins pouvoirs, Gbagbo refuse ; Banny déchire la Constitution, Gbagbo refuse ; la communauté internationale soutient Banny, les patriotes descendent dans la rue, la communauté internationale les condamne. C’est pour cette raison que le GTI a soulevé un tollé inutile avec sa tentative de dissolution de l’Assemblée nationale, non prévue par la Constitution. Il était question de mettre le feu aux poudres, cela a marché. Mais à quel prix ? Au sein même de ce «Conseil de gouverneurs ad hoc», des voix comme celles de l’Afrique du Sud se sont élevées pour mettre en cause cette décision. Le Nigérian Olusegun Obasanjo n’a pas non plus mouillé le maillot, et a affirmé la souveraineté de l’Etat ivoirien, renvoyant la décision finale à Banny et à Gbagbo. La France et l’ONU sont donc restées seules en première ligne. Banny, au regard de la configuration, a décidé jusqu’à nouvel ordre de ne plus miser sur le «duel» préconisé par l’Elysée, mais sur le «tandem» (qui n’est pas un concept de Banny, mais de la diplomatie sud-africaine). Il a rappelé, lors de sa dernière émission de télévision, la prééminence de la Constitution consacrée par Linas-Marcoussis, et a désigné plusieurs fois Gbagbo sous l’appellation «le président de la République», que contestent l’opposition et les extrémistes de la Chiraquie.
Dès ce moment, le numéro un ivoirien estime qu’il est préférable de faire le mort. Au lieu de manifester, de tempêter et de dénoncer pour démontrer à la face d’un monde qui joue les sourds que la France a une attitude inqualifiable en Côte d’Ivoire, il se moule dans le politiquement correct de la diplomatie internationale pour démontrer par l’absurde les impasses que peuvent produire une application sélective des accords, qui sont jetés à la poubelle dès qu’ils évoquent le désarmement. C’est pour cette raison qu’il fait tout pour neutraliser les inévitables colères patriotiques. Blé Goudé n’a pas laissé l’indignation aller trop loin lors de l’affaire Fologo, la presse et les leaders d’opinion sont priés de baisser d’un ton. Gbagbo négocie tous azimuts avec la galaxie patriotique, et va jusqu’à se fâcher ou à bouder sec désormais.
Une question se pose aujourd’hui au camp républicain. Faut-il suivre le président dans sa stratégie, afin qu’il n’ait pas la désagréable impression d’avoir été court-circuité, et que c’est pour cette raison que la stratégie n’a pas marché ? Ou faut-il développer une logique tout à fait autonome étant donné que ce n’est pas un combat pour Gbagbo mais pour la Côte d’Ivoire ? Le débat est lancé, et nos lecteurs sont priés d’y participer dès les prochains jours dans le cadre du «Forum du Courrier», notre nouvel espace d’échanges qui s’étirera durant au moins un mois. Leaders d’opinion, hommes politiques, journalistes, intellectuels s’exprimeront à travers des interviews et des tribunes qui leur seront ouvertes. Quant aux lecteurs, ils pourront exprimer leurs coups de gueule et coups de cœur à travers un répondeur permanent dont nous vous communiquerons bientôt le numéro.
http://news.abidjan.net/presse/courrierabidjan.htm _________________ "tout nèg a nèg
ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg
nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg
sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!
a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti
avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"
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