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La mort programmée de l’arachide, du coton et du franc Cfa

 
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Auteur Message
Pakira
Super Posteur


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Messages: 1750

MessagePosté le: Mar 28 Mar 2006 19:13    Sujet du message: La mort programmée de l’arachide, du coton et du franc Cfa Répondre en citant

On ne voit pas comment l’Etat pourrait continuer à accepter l’exigence de préfinancement de l’écart entre le cours mondial et le prix aux producteurs qu’il fixe à un certain niveau pour aider ces producteurs.

Pourrait-il obliger la nouvelle Sonacos à se conformer à la pratique antérieure : emprunter aux banques pour le financement intégral des opérations, l’Etat n’intervenant qu’en fin de campagne pour résorber ce déficit.

Qu’arriverait-il si la Sonacos refusait d’acheter intégralement et même partiellement la récolte, car le problème des semences pointe à l’horizon. Dans ce cas, qui achèterait les graines ; les triturerait et vendrait l’huile et les tourteaux à l’exportation, où il y a une forte demande pour l’huile d’arachide, malgré la concurrence du colza et du tournesol qui font disparaître d’ Amérique du Sud forêts et fleuve.

La Sonacos est maîtresse de ses usines et pourrait refuser de les mettre à la disposition de tout organisme que l’Etat pourrait créer pour assurer la collecte et le traitement des graines ?

L’intérêt des nouveaux propriétaires est de faire disparaître l’huile d’arachide et d’inonder le marché sénégalais avec des huiles végétales importées, se contentant d’utiliser les installations industrielles pour le conditionnement de ces huiles en bouteilles, bidons, barils avec des marges de profit sans commune mesure avec celles susceptibles d’être tirées de la trituration de l’arachide, et ce, avec moins de peine et moins de risques.

Une telle situation augmenterait les importations du Sénégal et réduirait ses exportations d’arachide, dégradant ainsi la balance commerciale du pays et par voie de conséquence, le niveau des réserves en devises, garantes de la valeur de notre monnaie. La dévaluation de 1994 est à peine oubliée qu’une nouvelle dévaluation pointe à l’horizon avec la chute du coton dans l’Uemoa.

La vente de la Sonacos ouvre-t-elle pour le Sénégal des perspectives très sombres ? L’arachide est le pétrole du Sénégal, la racine principale pour son économie nationale. Une bonne récolte de 800 mille tonnes à 150 francs Cfa le kilo plus les frais annexes conduit à une injection de 200 milliards francs Cfa au moins dans notre économie nationale entre le mois de novembre et celui d’avril dont 120 milliards Cfa entre les mains des producteurs. Le Sénégal n’est-il pas un des cinq premiers pays producteurs d’arachides du monde ?

Compte tenu de la propension à consommer de nos braves paysans, cet argent est dépensé très rapidement auprès des commerçants (détaillants, grossistes) qui se tournent vers les industriels qui, à leur tour, embauchent du personnel et accroissent leurs productions.

Compte tenu également de l’ effet multiplicateur de revenus, tous les secteurs de la vie nationale, y compris l’Etat, bénéficient de l’arachide (ouvriers agricoles, saisonniers, transporteurs, commerçants, restaurateurs, industriels, transitaires, agences maritimes, bref tous les secteurs de la vie nationale de novembre à mai).

Pour toutes ces raisons, l’Etat, les chefs religieux, les organisations paysannes, les députés et les syndicats doivent faire bloc contre la levée de la loi instaurant la taxe sur les huiles végétales importées, renoncer à cette loi et brader la Sonacos seraient un crime économique impardonnable : ce sera la mort programmée de l’arachide et de nos paysans.

Voila pourquoi le chef de l’Etat et les parlementaires doivent refuser le diktat de la Banque mondiale et produire des semences sélectionnées d’ici trois ans de 150 000 tonnes au moins et procéder au phosphatage de nos terres.

Pour tout cela, l’Etat, les chefs religieux, les paysans, les députés et les syndicats doivent faire bloc contre la levée de la loi instaurant la taxe sur les huiles végétales importées que nos ménagères mettent dans leurs marmites malgré elles. Huiles dites végétales dont on ne connaît ni la composition, ni les effets sur la santé des Sénégalais. Une huile qui écume de blanc à la cuisson et qui se liquéfie au fond des bidons, ou des bouteilles et inquiète nos ménagères.

Brader la Sonacos et importer des huiles végétales protégées par la Banque mondiale est un crime inqualifiable qui aboutira à la mort de l’arachide et des paysans, au nom de la mondialisation. Une mondialisation qui enrichit les riches, appauvrit les pauvres et nous rappelle ce que le poète Hindou Rabinatagore disait un soir à Tokyo, il y a près d’un siècle :
Civilisation, civilisation, orgueil des Européens et de leurs charniers d’innocents, quoique tu veuilles, quoique tu fasses, tu te meus dans le mensonge. A te voir les larmes de sourdre et les femmes de prier. Tu n’es qu’une flamme incendiaire et tout ce que tu touches, tu le consumes.»


M. Madani Tall de la Banque mondiale, le Chef de l’Etat et les parlementaires doivent s’inspirer du courage du Prix Nobel d’économie, Joseph E. Stlglitz, ancien conseiller du Président Bill Clinton qui a démissionné de son poste d’économiste en chef et de vice-président de la Banque mondiale pour dénoncer les pratiques de cette institution. En s’en allant, il a lancé : «Plutôt que d’être muselé, je préfère partir ! »

Dans son ouvrage «La Grande désillusion» que le Président Mamadou Dia me demande de commenter pour un prochain colloque, n’a-t-il pas écrit : «Aujourd’hui la mondialisation, ça ne marche pas ! Ça ne marche pas pour les pauvres du monde ! Ça ne marche pas pour l’environnement ! ça ne marche pas pour la stabilité de l’économie mondiale !. Le Fmi a cessé de servir les intérêts de l’économie mondiale pour servir la finance mondiale.»

En voulant mettre le Sénégal à genoux au nom de la Banque mondiale, Madani Tall, leur fonctionnaire zélé, ignore l’héroïque bataille de ses propres ancêtres : Ahmadou Cheikhou Tall, Aguibou Tall, Madani Tall qui firent appel en 1888 au Bourba Djoloff, Alboury Ndiaye, qui répondit à leur Jihad.

En effet. Aguibou Tall vint à Yang-Yang en 1888, envoyé par son frère Ahmadou Cheikhou, Khalif d’El Hadji Omar. Les français, mis au courant de l’exode des populations du Djoloff vers Nioro du Sahel en mai 1890, mirent toutes leurs forces en ordre de bataille pour barrer la route du Soudan à Alboury qui traversa le fleuve Sénégal malgré les canonnades du vaisseau de guerre La Cigale, et sillonna le Mali, le Niger et le Nigeria, les armes à la main contre le colonisateur.

L’écrivain et ancien président de l’Assemblée nationale du Niger, de même que le sage de l’Afrique, Ahmadou Hampaté Bâ, ont surnommé Alboury, le plus grand résistant de l’Afrique de l’Ouest.

Que devint cette résistance ouest*africaine face au Diktat de la mondialisation ? Que devint, cher frère Madani Tall, ce patrimoine ouest-africain à l’aune du Fmi et de la Banque Mondiale ?

Le Président Abdoulaye Wade, des parlementaires et les paysans sénégalais doivent dire non au Diktat de la Banque mondiale pour sauver l’arachide, le coton et notre monnaie.

Pour en revenir à l’arachide, le gouvernement du Sénégal doit réviser par une loi, la liquidation de l’ex-Oncad et restituer le patrimoine foncier de l’ex-Oncad à l’Union des coopératives du Sénégal pour constituer un capital qui permette d’acquérir éventuellement des unités départementales industrielles de trituration de l’arachide.

Ainsi, la Sonacos se chargerait du raffinage pour le marché mondial. Pour cela, les nouvelles technologies de l’Inde et de la Chine sont plus adaptées à nos capacités financières.



Depuis notre indépendance, rares ont été les ministres en charge de l’Agriculture possédant une connaissance approfondie de l’Histoire du monde rural sénégalais.

Car la dévolution des biens fonciers de l’ex-Oncad est l’unique raison de la paupérisation du monde rural, et de la mort programmée des coopératives qui regroupent actuellement trois millions d’adhérents.

La lutte contre la pauvreté ne sera gagnée qu’avec la mise en place de coopératives agricoles ouvrières et des Cuma (Coopératives d’utilisation de matériel agricole) en commun pour aider la jeunesse et atteindre l’autosuffisance alimentaire avec le plein emploi.

L’Etat doit profiter de nos retrouvailles avec la grande Chine pour capter entre Saint-Louis et Potou deux milliards de mètres cubes d’eau destinés chaque année à revitaliser les vallées Fossiles disparues du Lougol, du Guébeul , de Yadjine et du Baol dont l’écrivain français Maurice Genevoix de l’Académie française a chanté les Jardins de Diourbel.

Où va le franc Cfa à ce rythme de démantèlement des bases de notre économie : coton - arachide - café et cacao ?

L ‘histoire d’un peuple, c’est ce qui se déroule chaque jour sous nos yeux.

En 1997, l’Etat du Sénégal avait jugé insuffisant l’achat de la Sonacos par des Sénégalais, pour 25 milliards Cfa, avec à l’appui la garantie de distribution au monde rural de cent cinquante mille tonnes (150 000 t) de semences d’arachide certifiée chaque année.

Ceux qui ont procédé à l’inventaire du patrimoine de l’Ex-Oncad en 1980 sous le régime du Président Léopold Sédar Senghor, de Abdou Diouf, tout comme ceux qui viennent de brader la Sonacos, doivent méditer cet enseignement du géant de l’Histoire, le Général de Gaulle : «Pour diriger un pays, il faut connaître son histoire et avoir de la prospective pour l’avenir.» Désormais, l’avenir du Sénégal comme celui de tous les pays de l’Uemoa est lié à la mise en valeur de terres irriguées grâce à nos fleuves qui prennent tous leur source depuis le château de l’Afrique occidentale : la Guinée-Conakry. C’est dire que la Guinée doit être intégrée dans l’Uemoa dont la Banque centrale a suffisamment de réserve en Or pour battre sa propre monnaie, depuis son siège de Dakar.

Il s’y ajoute que les ouvrages hydrauliques et les ports qui traverseront demain les fleuves Sénégal, Niger et Gambie nous condamnent à œuvrer pour la mise en place d’institutions fédérales à Bamako ou Ouagadougou, au lieu et à la place d’organismes régionaux qui manquent de cohésion et d’efficacité.

La bombe incendiaire que constitue le chômage des jeunes nous interpelle tous, jusqu’au niveau de l’Oci qui doit, pour une solidarité islamique, instituer une zone de libre-échange pour faire face aux prétentions hégémoniques du Président Bush dont la guerre contre le terrorisme n’est en réalité qu’une bataille pour un hold-up du pétrole de l’Irak et de l’Iran, de l’Afrique autour du Sahara, etc. avec un mépris total pour les musulmans qui n’ont pas droit au nucléaire et au solaire, sources d’énergie du siècle prochain, et encore !

SUITE ET FIN

El Hadj Mansour - Bouna NDIAYE membre fondateur du Mouvement coopératif du Sénégal - Ancien député à l’Assemblée nationale du Sénégal - BP 15 883 - Dakar-Fann

http://www.lequotidien.sn/articles/article.CFM?article_id=33752
_________________
"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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