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Clarence Walker, L'impossible retour, Paris, Karthala

 
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Auteur Message
Black Shadow
Grioonaute 1


Inscrit le: 24 Nov 2005
Messages: 201

MessagePosté le: Lun 27 Mar 2006 13:05    Sujet du message: Clarence Walker, L'impossible retour, Paris, Karthala Répondre en citant

Je viens de terminer "l'impossible retour " de Clarence Walker sur le développement de l'afrocentrisme aux USA. Je suis scandalisé par la nature des arguments et la légèreté du propos de ce "Cher Professeur".

Pourquoi une telle "légèreté" pour contester une thèse? Encore un de ces intellectuels verbeux? Avez-vous lu ce livre? Connaissez-vous le personnage? Je ne suis pas un spécialiste de la thèse diopienne, mais je me pose des questions sur la bonne foi et la hauteur intellectuelle de ses contradicteurs.
J'ai hâte d'avoir plus d'informations sur cet étrange personnage.
_________________
Il dit
le griot à la langue pendante
" vous irez plus loin encore
dans la forêt blanche
des bétons entassés
et vous pleurerez
dans les quartiers boueux
d'une ville sans refuge "
Il dit aussi
le griot nouveau
" regardez !
il est des hommes
que les révoltes étreignent ".

Véronique Tadjo, Laterite, Paris, Hatier, coll. "monde noir", 1984.
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Soundjata Kéita
Super Posteur


Inscrit le: 06 Mai 2005
Messages: 1655
Localisation: Au sein de mon Empire

MessagePosté le: Lun 27 Mar 2006 16:53    Sujet du message: Répondre en citant

Seule une critique détaillée et circonstentiée de cet ouvrage nous permettrait d'y voir plus clair dans le discours employé par l'auteur.

De plus "la critique de la critique" d'un sujet suggère une certaine connaissance du sujet critiqué à la base, par conséquent d'avoir lu et compris les théoriciens de l'afrocentricité et les oeuvres qui se rattachent autour.
Et cela commence par expliquer ce qu'est justement l'afrocentricité, chose qu'ignore superbement l'immense majorités des kamites.
Plus nombreux seront ces dernier à le maîtriser dans ses grandes lignes, plus aisée en sera la défense de cette dernière face aux attaques qui, à t'entendre, flirtent souvent avec le raz des paquerettes.

C'est un vaste sujet qui mérite qu'on en discerne tous les rouages.

A toi de jouer maintenant.


Hotep, Soundjata
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La vérité rougit l'oeil, mais ne saurait le transpercer


Pour la Renaissance du Gondwana
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Black Shadow
Grioonaute 1


Inscrit le: 24 Nov 2005
Messages: 201

MessagePosté le: Mer 29 Mar 2006 14:21    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà Soundjata, sans consacrer le gros de mon temps et de mon énergie intellectuelle dans l'étude des travaux de Diop et des auteurs de l'afrocentricité, j'essaye de me tenir informé autant que faire se peut des avancées de la recherche et du débat autour de son oeuvre.

Ce débat de mon point de vue s'est structuré autour du travail de quelques personnages centraux: Diop (bibliographie conséquente), Obenga (bibliographie conséquente), Bernal (les 2 tomes de Black Athéna), Molefi Asante(bibliographie conséquente), Maulana Karenga (bibliographie conséquente), Lefkowitz (Not out of Africa), Howe Stephen (afrocentrism), F-X Fauvelle et alii (afrocentrisme), la revue Anhk et bien entendu beaucoup d'autres auteurs fréquement cités sur ce forum.
Je dois dire que les critiques de Bernal et Diop tels que Lefkowitz et la droite américaine autour d'elle, avaient de mon point de vue, une approche somme toute intellectuelle en investiguant les différentes disciplines mobilisées par leurs adversaires pour critiquer soit leur approches épistémologiques soit les conclusions qu'ils tiraient de leurs analyses.
J'ai le sentiment que la qualité du débat s'est profondément dégradée avec la contribution des auteurs français réunis pour la publication d'Afrocentrisme chez Karthala où la volonté de discréditer sans argumenter transparaît largement de certains propos.
Je dois dire que les bras me sont littéralement tombés après avoir lu Clarence E. Walker "l'impossible retour" à propos de l'afrocentrisme. Face à la violente controverse que suscite le travail de Diop, et l'extrême rigueur scientifique qui est exigé de toute personne qui entend contribuer à ce débat (même pour ceux qui font de la vulgarisation sans une véritable contribution de chercheur), je suis étonné du niveau de l'ouvrage de ce "frère" africain-américain, professeur d'histoire, qui s'est contenté de compiler des affirmations sans une discussion sérieuse dans un champ disciplinaire et une étude critique de l'épistémologie des auteurs qui se réclamment de l'afrocentricité (Je vois pour ma part une différence substantielle entre le travail de Diop et celui de certains auteurs qui revendiquent son héritage).

J'ai l'impression qu'il faut que Diop soit tellement discrédité, lui et ses épigones, pour que ses contradicteurs abaissent aussi cruellement le niveau du débat. Suffit-il de traiter Diop ou Bernal d'affreux idéologues pour clore le débat? C'est étrangement la stratégie que semble adopter ses contradicteurs et c'est ce qui m'interpelle. Voilà pourquoi je souhaite avoir l'avis d'autres personnes.

Je reproduis la quatrième de couverture:

"Cet ouvrage incisif de l'historien américain Clarence Walker révèle la nature et la signification du courant "afrocentriste" aux Etats-Unis. Confrontés aux discriminations et aux humiliations d'un durable racisme Yankee, les Noirs ont été tentés par une fuite en arrière vers la vision romantique d'une Afrique merveilleuse sortie d'une Egypte noire, mère de toutes les civilisations, dont l'héritage aurait été volé par les blancs. Cette "mythologie thérapeutique" est devenue une culture populaire des communautés noires.
A défaut de permettre un "impossible retour" à une Afrique rêvée et à un temps des origines, l'afrocentrisme a des retombées idéologiques bien réelles dans le discours de certains cercles intellectuels. L'auteur met ainsi le doigt sur la dérive présente dans les montages à prétentions scientifiques du dernier démi-siècle. Ce courant idéologique, pas si nouveau, nourri autant de Frobenius, voire Herder, que Cheikh Anta Diop, est porteur d'une vision fondamentalement raciale qui peut aboutir à un véritable totalitarisme, dont l'auteur démonte les aspects les plus significatifs: une histoire des Africains aplatie et monolithique, un intégrisme des origines en guise de projet, une xénophobie virulente à l'égard de tous les "autres", blancs, juifs, latinos, homosexuels..., le mépris des idées universelles qui ont pourtant contribué à l'émancipation des peuples noirs, la tentation du repli raciste comme seule réponse aux tares de la société américaine et aux défis de la mondialisation libérale.
Le lecteur trouvera ici un texte sans concession, nourri d'une érudition rigoureuse et pétri de respect et de solidarité à l'égard de tous les exclus"

Je précise que cet ouvrage est publié à la collection "les Afriques" dirigée tout de même par Jean-François Bayart...
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OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Lun 03 Avr 2006 07:41    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai eu cet "Impossible retour" entre les mains, il y a trois ou quatre ans. Mais, il m'est tombé des mains...

J'ai pas réussi à le lire, tellement je l'ai trouvé niais. A croire que l'auteur parle d'un courant épistémologique dont il ne sait rien, et qu'il confond avec certaines initiatives culturelles, qui certes s'en réclament, mais n'épuisent pas tout le concept d'afrocentricité. Désolé de ne pouvoir en dire plus ; sauf que le livre est disponible à la FNAC et à Karthala (où il m'avait été chaudement recommandé... Beurk Rolling Eyes ).

Il m'a semblé (en le parcourant rapidement, en diagonal) que l'auteur confondait : "retour" dans le temps, celui d'avant le Yovodah, dont il voit puérilement que c'est "impossible" ; avec "retour" dans l'espace africain par les Afrodescendants, d'où qu'ils soient. Or, ce retour-là n'est pas "impossible", même si ses modalités demandent à être bien clarifiées et maîtrisées...

Mais il y a le principal "retour" afrocentrique, qui est un retour épistémologique/paradigmatique à l'Afrique, sur lequel l'auteur s'est diantrement mépris.
Concrètement : rien n'empêche "Clarence" de prénommer son fils "Mularé", "san ka ré", par exemple. Un tel retour vers soi-même n'est que salutaire ; et il est tout à fait possible...

Investir l'africanité de son être, c'est puiser à une source énergétique (Ankh) matricielle, inaugurale, revivifiante. Je trouve qu'un tel idéal de retour est plus bandant que de végéter à la périphérie de soi et des autres. Cet idéal PEUT être un surpuissant moteur individuel et collectif...
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
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comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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Marvel
Bon posteur


Inscrit le: 12 Juil 2005
Messages: 581

MessagePosté le: Lun 03 Avr 2006 15:42    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ma part j'ai lu ce livre il y'en environ 1 an. Il m'a sincèrement réconforté, parce que je me suis dit que si c'est cela les lames les plus aiguisées qu'on nous envoie en contrattaque, on peut dormir tranquille.
Je conseille vivement ce livre à tous ceux qui hésitent encore sur ce débat, et qu'ils comparent la constructivité des thèses des uns contre la légerté des pires opposants.
Ce livre a en outre consacré l'habitude de répondre à une thèse scientifique par une pauvre indignation. "Oh, ils ont dit que les égyptiens étaienent noirs. Vous vous rendez-compte?" Aucune preuve contraire! Puis on ajoute "en fait ces gens souffre de ceci, ils se trompent de combat, le débat est déplacé, un a même osé dire que etc..." voici de que l'on rencontre comme type de réponse sur le champs "scientifique soit disant opposé.
En France c'est à mon avis l'historien Bernard Lugan qui est le plus grand fan de Clarence E. Walker. Ce professeur lyonnais habitué des colonnes du Figaro y écrira sur "Black Athena" de Martin Bernal":
Le second volume de Bernal parut en 1991 dans un climat tendu, car l'afro-centrisme, qui était alors au sommet de sa vague, en retirait des arguments de poids. La polémique fut telle aux Etats-Unis que le magazine Newsweek, dans sa livraison du 23 septembre 1991, fit même sa "une" de l'ouvrage, en posant la question suivante : "Cléopâtre était-elle noire ?". A l'intérieur de la revue, des questions aussi surréalistes que "Beethoven était-il noir ?", ou bien "La civilisation occidentale est-elle née en Afrique ?" étaient posées.
D'abord certaines affirmations sont fausses, mais peu importe puisque Lugan se limite à faire l'indigné, comme pour dire "vous rendez-vous comment ces gens osent s'attaquer à vos idées reçues? C'est intolérable"

Plus loin il ajoute:
"A aucun moment, Martin Bernal n'emporte la conviction. Il ne démontre en effet aucune de ses propositions et cela en dépit d'une avalanche de citations et de références, qui peuvent impressionner le profane frappé d'indigestion, mais qui font sourire les universitaires."
Là, si ça ne vous fait pas rire, moi j'en étais plié en deux. Et pour les universitaires c'est quoi le plat de résistance? crier au secours et ça y'est, on emporte le conviction?

Petré-Grenouilleau adore également jouer sur ce chapitre de l'indignation sans contre-preuve, en affirmant que son titre suffit à être une contre-preuve.
Mais les titres d'Obenga, de Molefi, de Bernal ou de Diop ça non, ça ne suffit plus.

C'est à la fois rigolo et révoltant quand on sait les enjeux qui se cachent derrière.
_________________
Révélons de l'Afrique et des Noirs ce qu'ils ont de positif. Pour le reste, les impérialistes occidentaux et leurs valets aliénés ou consentants s'en chargent déjà.
L'Afrique, j'y crois!
Marvel
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