GrandKrao Bon posteur
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Posté le: Jeu 06 Avr 2006 21:14 Sujet du message: théâtralisation démocratique africaine causes et conséquence |
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Voici un article sur le comportement des opposants aux régimes en places dans les états africains avec l'exemple de celui du Gabon!
A mon avis ce commentaires est surtout pour les opposants aux plus vieux régimes en place en afrique et non aux pays qui ont connu des "véritables" chagements de tête depuis cinq ans voir un peu plus.
Pour l'auteur de l'article, les causes de l'incapacité de certaines opposition à proposer une véritable alternative sont :
Le compotement du pouvoir en place (magouilles, corruption, intimidation...)
Le silence complice de la "communauté internationale"
Le manque de créibilité de ces opposants quant aux projets qu'ils proposent et leurs comportements(va et viens avec le pouvoir en place, égocentrisme prononcé......)
A Lire
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Citation: |
http://www.africatime.com/Gabon/index.asp
POST-ELECTION GABONAISE: L’OPPOSITION MALADE DE SES INCOHERENCES
(Sanfinna du 03 au 09 avril 2006)
La faiblesse des oppositions africaines en général et gabonaise en particulier, n’est pas uniquement due à cette espèce d’ « incapacité congénitale » comme certains l’affirment haut et fort. Dans les causes principales, il y a incontestablement la responsabilité des gouvernants et l’indifférence de la communauté internationale. Ceci dit, si infime soit-elle, les partis politiques d’opposition ont aussi leur responsabilité dans la situation peu enviable qu’ils connaissent. Si l’on prend le cas du Gabon, sans faire un pèlerinage aux sources et pour ne s’en tenir qu’à la période post-électorale qui vient de s’ouvrir après la dernière élection présidentielle, il faut reconnaître ceci.
L’opposition gabonaise a été laminée parce qu’elle a été inconséquente. Il aurait fallu d’abord qu’elle reste campée sur ses positions pour ne pas aller à un scrutin dont tout indiquait qu’elle ne pourrait en sortir qu’écrasée. Le point qu’elle a fait avant les élections était clair : il lui fallait avoir des garanties de transparence même si pour cela, elle devait se situer en porte-à-faux avec cette communauté internationale, dont on sait aujourd’hui que sa fixation sur les élections vaille que vaille, n’est pas tout à fait innocente. L’opposition est allée et elle n’a récolté que le prix de son incohérence. Après les élections, en a-t-elle tiré les leçons au moment où se profilent à l’horizon les législatives ? A priori, il semble que oui puisque c’est le branle-bas de combat à son niveau et que même sept partis dont celui de Bakary Nyboto, ex baron du régime qui est passé à l’opposition, ont mis en place une stratégie commune pour la transparence, donnant le sentiment d’être prêt cette fois-ci, au cas où, à vendre chèrement leur peau. Ils posent ainsi des conditions à travers six préalables pour leur participation aux législatives qui doivent se tenir en fin d’année.
Mais là où on commence à douter de la pertinence de leur sursaut, c’est quand on rentre dans le détail de leurs préalables. Il ne s’agit en fait que de demandes récurrentes qui viennent tout le temps sur la table à la veille des élections mais que le pouvoir traite avec un mépris qui s’agrandit au fil de l’érosion de l’opposition. Il ne semble pas qu’aujourd'hui le pouvoir veuille leur accorder plus d’importance que par le passé. Le chef de l’Etat Bongo a déjà donné le ton qui se montre quelque peu agacé qu’on l’interpelle sur des questions comme la refonte de la liste électorale, l’instauration du bulletin unique.. . Et il le dit en ces termes : "Le président de la République est là non pas pour trouver des solutions miracles aux problèmes des listes électorales, mais davantage pour arbitrer".
Le conseil des Ministres ne pouvait pas sur la question, on s’en doute, être en deçà de Omar Ondimba Bongo ; c’est pour cela qu’il a rejeté sans autre forme de procès les préalables de l’opposition laissant le soin au Président gabonais, en son infinie sagesse, de bien vouloir recevoir qui il voudra mais attention, cela devra se faire comme l’a indiqué le chef de l’Etat lui-même, à la demande du requérant, c’est-à-dire qu’il recevra les opposants individuellement. Voilà qui n’augure rien de bon pour l’éthique démocratique déjà passablement dégradée !
Mais de toutes les façons, en dehors même de cette « invite » du chef de l’Etat, une certaine opinion accueille plutôt fraîchement cette attitude de l’opposition parce qu’elle fait peu cas du bilan qu’il aurait fallu tirer de l’élection présidentielle afin de repartir sur des bases plus claires. Les opposants ont tous en effet condamné cette présidentielle, condamné la commission électorale, le Conseil constitutionnel mais ils ne se résolvent pas à en tirer toutes les conséquences. Et là, ils trouvent en face d’eux Pierre Manboundou, président de l’Union du Peuple gabonaise UPG pour les appeler à leur devoir d’opposants conséquents.
Arrivé deuxième à l’élection présidentielle, il n’entend pas en effet s’associer à cette pantalonnade de l’opposition pour les raisons ci-après.
"Nous ne pouvons pas prendre part à une réunion où l'on signe des lettres à l'adresse d'un président de la République que nous ne reconnaissons pas" (paru dans CRI du 13/03/06)Pour lui, participer à une réunion autour de questions qui ont déjà été envoyées à plusieurs reprises aux autorités et choisir d’adresser une énième lettre au chef de l’Etat montre qu’il y en a qui n’ont pas tiré les leçons du passé et qui ne sont pas logiques avec eux-mêmes : dès lors qu’on estime que le président Bongo n’est pas démocratiquement élu, qu’il est illégitime, à quoi cela sert-il de lui adresser une correspondance ? Il estime par ailleurs qu’au lieu de penser déjà à se mettre en ordre de bataille pour les législatives, il faudrait d’abord s’attaquer à la Cour constitutionnelle car cette dernière est « irrégulière dans sa composition » puisque 5 de ses 9 membres auraient été nommés pour un troisième mandat alors que la Constitution n’en autorise que deux. C’est, souligne-t-elle, cette même Cour qui sera encore une fois appelée à trancher en dernier ressort sur les législatives. Pour l’opposant, trop c’est trop en quelque sorte. Il ne faut pas aller aux élections pour aller à des élections.
Sera-t-il suivi ? Là est toute la question surtout qu’on a appris que la semaine surpassée, on a attaqué les locaux de son parti et qu’il a été l’objet de menaces de mort, ce qui a justifié une demande d’asile politique de sa part à l’Afrique du Sud. Mais c’est tout de même un gros pavé qu’il a jeté dans la mare de l’opposition qui, en demandant à négocier directement avec le président Bongo, a en fait validé son élection, fragilisant par le fait son discours aux yeux de l’opinion. De l’opposition gabonaise, il en va comme de beaucoup d’oppositions africaines que des pouvoirs en place (encouragés, il est vrai par le silence ou la complicité internationale), ont dévitalisé et conduit à courber l’échine ou même à intégrer la divine théâtralisation démocratique africaine.
La Rédaction
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