Posté le: Mer 12 Avr 2006 17:42 Sujet du message: La Françafrique en pleine décomposition ???
Déchéance – la Françafrique ne survivra pas à la civilisation. Ses nombreux atermoiements sur tous les fronts et ses reculades en cascades le prouvent. Wade qui recule devant la mobilisation sénégalaise le même jour où Paris abandonne le CPE face à la détermination des français, c’est le signe que le monde Françafrique se fissure, et finira par s’effondrer.
Nous annoncions vendredi dernier dans nos colonnes que le premier responsable du PIT au Sénégal, Amath Dansokho, de retour d’un voyage à Paris, avait entre autres, accusé le président sénégalais Abdoulaye Wade d’avoir blanchi à Dakar l’argent des casses des agences de la BCEAO dans les zones rebelles ivoiriennes. Amath Dansokho a en effet révélé l’existence d’un transfert opaque portant sur la somme de 440 milliards de francs CFA vers Doubaï que ni la BCEAO, ni le Gouvernement sénégalais n’arrivent à justifier.
Comme toute réponse, c’est plutôt une convocation à la DIC (Division des Investigations Criminelles) qui est servie au leader du PIT sénégalais, qui y passera plus de 6 heures (de 15h à environ 22 h) le jeudi dernier.
Le lendemain vendredi, Amath Dansokho refuse de répondre à une nouvelle convocation de la DIC, évitant ainsi le piège grossier de la garde à vue durant tout le week-end. Il bénéficie de la mobilisation de toute l’opposition sénégalaise (les partis politiques d’opposition, les néo-opposants d’Idrissa Seck –ancien premier ministre, récemment sorti des geôles du «démocrate» Wade-, la société civile sénégalaise, les femmes patriotes –eh oui, là-bas aussi !-, et le Collectif des Intellectuels) qui explique à la DIC qu’elle n’a rien à faire dans une affaire politique.
La DIC recule le vendredi, mais promet de revenir en force le lundi matin. L’opposition sénégalaise unie organise une veillée, avec «concert de bougies», chez Dansokho pour attendre la DIC. Le bras de fer annoncé débute effectivement le lundi matin à six heures. Et à 10 heures, la nouvelle embrase tout Dakar : le procureur en charge de l’affaire fait savoir qu’il abandonne toute charge contre Amath Dansokho ! Historique ! Jamais, depuis que sévit le «démocrate» Wade, l’opposition sénégalaise ne s’était autant mobilisée ! Et jamais, elle n’avait remporté de victoire aussi historique et aussi symbolique ! C’est un signe des temps qui changent. Le Président sénégalais devra se rendre à l’évidence. De nos jours, les peuples d’Afrique ne se contentent pas de regarder nos présidents «démocrates» emprisonner tranquillement un citoyen, dès qu’il dénonce des malversations au sommet. Maintenant, ils exigent de vraies explications. Alors Wade devrait plutôt chercher à expliquer au peuple sénégalais, à quoi correspond le transfert des 440 milliards de francs CFA vers Doubaï, surtout que cela ne correspond à aucune contrepartie de biens importés. Et si, comme l’affirme Dansokho, et comme le confirment certaines sources bien introduites, cet argent était celui des casses des agences de la BCEAO en Côte d’Ivoire par les amis rebelles de Wade, alors, cela intéresse également le peuple ivoirien. Quand on sait que le Premier ministre Charles Konan Banny, Gouverneur de l’AOF, comme l’appelle «aimablement» mon ami Grié, parcourt le monde, officiellement pour quémander 200 milliards de francs CFA, il y a de quoi y perdre sa comptabilité ! Tôt ou tard, Wade, Banny, Soro, Compaoré et Chirac finiront bien par nous dire où ils ont mis notre argent. En attendant, nous nous réjouissons du fait que leur «monde s’effondre» ! Chirac qui capitule face au CPE, Wade qui s’embrouille avec Dansokho, Compaoré qui est rattrapé par son passé (interpellé pour le meurtre de Sankara), après l’arrestation de son compère Taylor, c’est vraiment chic ! On se demande ce qu’attendent les résistants ivoiriens pour amplifier le krach, et accélérer l’effondrement ! Ce que prouvent les cas sénégalais et français, c’est que les résultats sont au bout de la détermination, et non des reculades interminables au point de se contenter lamentablement de «désarmement concomitant». Heureusement qu’il y a la résistance de l’opposition sénégalaise et celle de la jeunesse et de la société civile française pour nous mettre un peu de baume au cœur ! En attendant le jour où Soundjata voudra bien se relever pour laver nos affronts.
ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg
nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg
sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!
a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti
Sortie de « Halte aux massacres en Côte d’Ivoire » de Me Vergès : la Chiraquie met son veto
C’est un livre à scandale qui tarde à paraître dans les librairies de l’hexagone et du reste du monde. Me Vergès, autrefois avocat d’Alassane Dramane Ouattara dans l’affaire Dimitri – du nom du jeune ivoirien parti chercher un certificat de nationalité pour le compte du président du RDR au Burkina Faso en 1999 – et des victimes de Guitrozon et Petit-Duékoué, a écrit un livre intitulé «Halte aux Massacres en Côte d’Ivoire» publié par les Editions Jean Picollec. Une véritable bombe contre la Chiraquie et son armée impérialiste opérant en Côte d’Ivoire à la faveur de la crise. Ce livre, considéré comme catastrophique pour la Licorne qui accumule des dossiers sales, notamment l’affaire Mahé et les massacres de l’Ivoire, fait déjà trembler la chiraquie dans l’Hexagone. Le président français, qui sent le danger, selon une source parisienne, a activé ses réseaux pour mettre en veilleuse la parution de l’œuvre qui crée la frayeur à l’Elysée. Des pressions politiques et des menaces de procès contre l’éditeur, selon nos informations, sont brandies. Le président Chirac, en son temps, lors de la présentation de vœu du nouvel an, a pu mesurer ses déviations et celle de son armée sur le territoire ivoirien. Prenant prétexte de l’affaire Mahé, le chef de l’exécutif français, qui s’est rebiffé, avait imputé les déviations de la France de la nuit aux soldats français. «Une faute grave» a été commise en Côte d’Ivoire, a-t-il reconnu. «Cet acte condamnable a été rendu public à l'initiative de votre hiérarchie. C'est un acte qui ne saurait en rien ternir la réputation des armées françaises. Il doit néanmoins vous inciter à réfléchir toujours davantage au sens profond du métier des armes», a déclaré Jaques Chirac, en soulignant que «les Françaises et les Français attendent de vous, qui portez les armes de la Nation, la plus grande exemplarité» ainsi qu'«un comportement irréprochable». Les Français pourront juger du caractère irréprochable du comportement de leurs soldats en Côte d’Ivoire. Maître Vergès les épingle, en même temps qu’il accuse clairement les rebelles dans cette oeuvre.
Maintes fois repoussé par des lobbies obscurs, «Halte aux massacres en Côte d’Ivoire», imprégné des réalités des trois ans que dure la crise, continue d’être maintenu dans les tiroirs de son éditeur à Paris. Car, la peur des scandales existe, le procès de la Licorne peut remonter à l'ONU. Ce d'autant plus que Jacques Vergès, à la différence de l'officier Georges Peillon (Georges Neyrac) qui a écrit «Ivoire nue», s’exprimera en toute liberté sur les chaînes de télévisions européennes.
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L’Ong Phenix organise un colloque international sur le patriotisme africain
L’éveil de conscience des Ivoiriens face à l’agression de la France suscite un intérêt particulier chez nombre d’intellectuels ivoiriens, mais aussi africains. Pour comprendre ce mouvement et l’accompagner dans le cadre de la lutte de libération nationale, l’Ong Phénix, à l’origine de l’ode à la patrie, a décidé d’organiser, du 24 au 28 avril prochain, un colloque international sur le patriotisme africain.
Recentrer le débat sur le patriotisme en Afrique et en Côte d’Ivoire à partir de données objectives, à un moment où ce concept fait l’objet de controverses, même dans les milieux universitaires, replacer les intellectuels dans leur rôle naturel d’éclaireurs des consciences, faire appréhender le patriotisme comme une valeur citoyenne. Tels sont les objectifs du colloque international sur le patriotisme africain que l’Ong Phénix organise, du 24 au 28 avril prochain, au Palais de la Culture de Treichville.
Le programme de cette importante rencontre scientifique internationale prévoit une conférence inaugurale le mardi 25 avril qui sera prononcée par l’ambassadeur de l’Angola en Côte d’Ivoire, Carlos Belli-Bello, sur le thème “les souverainetés nationales face aux impérialismes émergents”.
Cette conférence inaugurale sera suivie de douze communications suivies de débat et une conférence de clôture. Mais, en plus, une quinzaine de communications écrites sera faite par des experts sur plusieurs déclinaisons du thème central.
Selon les initiateurs du colloque, cette rencontre sur la guerre qui a éclaté le 19 septembre 2002 a provoqué un éveil sans précédent de la conscience nationale et donné naissance à un vaste mouvement patriotique pour la défense des institutions de la République en péril. Or, curieusement, la naissance du mouvement patriotique ne rencontre pas l’adhésion de tous. En effet, certaines personnes, y compris des intellectuels à la réputation éprouvée, fustigent le combat des résistants ivoiriens. Ce qui amène à s’interroger sur le sens que l’on donne désormais au mot patriote en Côte d’Ivoire, tant il est vrai que ce terme est voué aux gémonies dans notre pays.
La centaine de participants au colloque aura donc à cœur de décortiquer le patriotisme ivoirien et son avenir dans un pays en proie à une crise sans précédent. En plus de nombreux intellectuels ivoiriens, de nombreux participants de qualité viendront de toute l’Afrique. L’on annonce notamment le professeur Elikia Mbokolo, historien congolais, l’ancien ministre centrafricain de la Défense Jean-Jacques Demafouth, l’ancien Premier ministre sénégalais Moustapha Niasse et un avocat djiboutien de renommée, Aref Mohamed Aref, et un ancien ministre burkinabé, El Hadj Ali Lankoandé. L’on annonce aussi des invités surprise comme l’ancien secrétaire général de l’UNESCO, Amadou Mathar M’Bow, le député sénégalais Amath Dansoko et le professeur Bathilly. Cette manifestation est placée sous le parrainage de Mme Simone Gbagbo et la présidence du président du Conseil économique et social Laurent Dona Fologo
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Jean-Claude Zabié (ONG Justice pour tous) :“Les dérives de la France seront bientôt dénoncées”
Créé aux USA, l’ONG Justice pour tous a pour objetif d’aider et assister les victimes des injustices de tout genre et rétablir la vérité et la justice. Selon Jean-Claude Zabié, son président, elle a un programme pour la Côte d’Ivoire.
Notre Voie : Vous êtes le président de Justice pour tous, une ONG créée aux USA. Qui êtes-vous et quels sont les objectifs de votre ONG ?
Jean-Claude Zabié : Je suis Jean-Claude Zabié, Ivoirien résidant aux USA depuis 1983, détective privé certifié de profession et président de l’ONG Justice for all (Justice pour tous). Notre objectif est d’aider et assister les victimes des injustices de tout genre et rétablir la vérité et la justice. Mais tout se fera dans le contexte légal, démocratique, juridique. L’ONG a été mise en place par les Africains de la diaspora. Elle est la version francophone de Justice for all, un mouvement créé par le Rainbow Coalition du révérend Jesse Jackson, un des piliers de la lutte des Noirs américains, pour combattre toute sorte d’injustices dans le monde. Vu leur expérience dans le domaine de la lutte en faveur de la communauté noire américaine, nous avons fait une demande de partenariat auprès de ces autorités pour la création de la version francophone. L’accord signé, nous avons constitué notre mouvement dénommé Justice pour tous. Et la Côte d’Ivoire a été choisie pour abriter le siège de ce mouvement panafricain. Après donc une assemblée générale du Comité exécutif, nous avons choisi le président ivoirien, Laurent Gbagbo, pour être le premier bénéficiaire de notre action, du fait de tous les efforts et sacrifices consentis pour ramener la paix au peuple ivoirien.
N.V : Quelle lecture faites-vous donc de la crise ivoirienne ?
J.-C.Z : Ce qui se passe en Côte d’Ivoire, en particulier, et en Afrique, en général, est le résultat de la colonisation du peuple Noir d’Afrique. L’Amérique a connu l’esclavage des noirs avec toutes ses atrocités. La Côte d’Ivoire a, quant à elle, subi la colonisation. Il n’y a pas de différence entre les deux cas. Les Américains noirs ont lutté sur tous les fronts pour avoir leur liberté. Mais le serpent n’est pas encore totalement mort chez eux. En Côte d’Ivoire, les Ivoiriens ont aussi mené une résistance farouche aux ennemis de la République. Et, de cela, sortira un nouveau pays, tout beau, développé, riche et surtout indépendant et libre. jJe salue le courage des Ivoiriens. Les dérives de la communauté internationale et ses alliés seront bientôt mises à nu, exposées et critiquées par une autre communauté internationale. Nous préparons, en ce moment, un dossier sur la crise ivoirienne, qui mettra à nu la mauvaise foi et le désir du mal qui animent la France de Chirac, l’ONU et l’Union européenne.
Ces dossiers seront remis à nos partenaires de Justice for all et la Ligue des Droits de l’Homme des Etats-Unis, pour sa mise en action. Justice sera bientôt rendue à la Côte d’Ivoire. Pour ce qui est des pays voisins qui aident à la déstabilisation de la Côte d’Ivoire, nous leur demandons de se ressaisir parce que si ce pays tombe, il tombera avec toute l’Afrique de l’Ouest. Et ces voisins ne pourront bénéficier en rien des colonisateurs français, puisqu’ils seront à terre.
Justice pour tous va établir un lien de communication et de dialogue avec nos frères des pays voisins pour leur enseigner la dignité et comment chasser le diable de la colonisation qui profite de leurs faiblesses pour acheter leur conscience.
N.V. : Vous vous engagez donc dans la lutte pour la dignité des Africains ?
J-C.Z : Bien sûr que oui. Notre ONG se sent concernée par cette lutte pour la dignité de l’Afrique, puisque tous les accords signés entre la France et les pays de l’Afrique noire dans les années 60 ne reposent sur aucune règle juridique. It is fake, c’est du faux, comme disent les Américains. Ils sont délibérément faits pour confisquer les indépendances proclamées et nos libertés, nous en tant que nations. Ce sont ces raisons qui nous ont motivés, nous jeunes Africains, à nous mettre ensemble pour créer ce mouvement panafricain. La JPT combat toute sorte d’injustices sociales (esclavage, colonisation, discrimination, haine, division, discrimination sociale et injustice professionnelle). Notre défi majeur sera d’implanter ce mouvement de justice sociale et d’équité dans tous les pays africains pour qu’une nouvelle nation indépendante naisse. Nous réussirons ce pari pour que les Africains retrouvent leur dignité.
N.V. : Voyez-vous de l’injustice dans la gestion de la crise ivoirienne ?
J-C.Z : Ecoutez, il n’y a pas de justice dans la gestion de la crise ivoirienne. Au début de cette guerre, les raisons du coup d’Etat étaient nombreuses. D’aucuns pour leur identité bafouée, d’autres pour la xénophobie, etc. Maintenant que les nageurs sont complètement sortis de l’eau, on peut les reconnaître. Ils ont pris notre pays en otage.
Depuis 2002, la Côte d’Ivoire n’est plus en ordre. Les rebelles occupent des ministères. Nous ne sommes plus dans un Etat de droit. C’est pour cela que nous soutenons, au JPT, que ce mandat n’est pas celui du président Gbagbo.
J’en profite pour demander aux gens de bonne volonté vivant en Côte d’Ivoire de se faire membres de la JPT et de participer aux activités de notre ONG sur le plan local et régional. Je serai bientôt au pays pour organiser la cellule de JPT-Côte d’Ivoire. Notre organisation est internationale et son siège central est aux USA. Nous allons implanter des sections dans plusieurs pays africains pour être plus efficaces dans nos actions.
N.V. : Il y a donc un espoir de voir les Ivoiriens recouvrer leur dignité ?
J.C.Z. : Je préfère parler des Africains, plutôt que du seul cas ivoirien. Eh bien, pour obtenir plus de dignité et de respect sur le plan international, l’Africain doit cesser de toujours tendre la main. Voilà l’origine de nos malheurs et de nos souffrances. Contentons-nous, dans certains cas, de ce que nous avons comme productions agricoles et matières premières. Si nous luttons pour notre indépendance, nous pourrons être un pays industrialisé et réaliser notre développement dans la dignité. L’Afrique est un continent très riche et elle peut se prendre en charge sans l’aide de la France, de l’Europe et de l’Amérique. Considérons ces pays comme des partenaires économiques, ni plus ni moins.
N.V. : Mais la France nous montré dans la violence qu’elle s’oppose à cette vision.
J.C.Z. : Retenons que la destruction de nos aéronefs et l’assassinat de nos jeunes frères et sœurs par l’armée française sont un signal fort, un message du “slave master” Jacques Chirac, pour nous ramener 200 ans en arrière. C’est la même méthode qu’ils utilisaient pour conquérir la suprématie. Ils détruisaient les villages, tuaient les hommes, les femmes et les enfants. Munis de fusils de chasse, ils traumatisaient, torturaient nos parents pour les débarquer en terre inconnue, en route pour un voyage sans retour.
Chez le Français, rien n’a changé. Il demeure le maître du nègre. Mais, concernant les crimes humains et matériels, nous porterons bientôt plainte contre la France. Vous pouvez compter sur notre organisation pour mener cette lutte. Nous serons bientôt en Côte d’Ivoire pour lancer la caravane de la justice. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
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