De lourdes peines pour des membres de l'opposition
(Xinhuanet 21/04/2006)
Le tribunal correctionnel de Libreville a condamné vendredi à des peines de deux ans à deux mois de prison ferme quatre militants du principal parti d'opposition gabonais, l'Union du peuple gabonais (UPG), arrêtés lors de récentes opérations des forces de l'ordre.
Deux de ces quatre militants, reconnus coupables d'"atteinte à l'ordre public" ou "détention illégale d'armes à feu ou de munition", ont été condamnés à des peine de deux ans de prison ferme, un autre à six mois d'emprisonnement dont deux avec sursis et le dernier à quatre mois dont deux avec sursis.
Les quatre sympathisants de l'UPG ont en outre tous été condamnés à une amende de 250.000 francs CFA (380 euros) chacun.
A l'audience le 7 avril, le procureur avait requis contre eux trois peines de trois ans de prison ferme et une de deux mois fermes.
Trois de ces militants avaient été interpellés par les forces de sécurité lors d'une perquisition spectaculaire menée le 21 mars au siège librevillois de l'UPG. Les autorités ont affirmé y avoir découvert des armes à feu ayant servi lors de manifestations, ce que l'UPG a catégoriquement nié.
Le dernier avait été interpellé par la police en possession d'une arme lors d'une manifestation interdite le 20 mars dans la capitale gabonaise.
Lors des débats, tenus sous la protection d'imposantes forces de l'ordre en armes, les quatre militants de l'UPG avaient tous nié les faits.
Leurs avocats avaient plaidé la relaxe, affirmant que les infractions n'étaient pas constituées, et dénoncé un procès "politique". "Ces personnes ne sont là que parce qu'elles sont membres de l'UPG ou des parents de Pierre Mamboundou" (le président du parti), avait souligné Me Gisèle Eyué.
"On veut vous faire croire que les quidams qui sont là sont les responsables d'une insurrection qui se préparait", avait pour sa part remarqué Me Jean Rémy Bantsantsa. "Ce procès est le procès de l'UPG, qu'il faut anéantir", avait-il lancé au tribunal.
Ces condamnations interviennent au surlendemain d'une rencontre "historique", mercredi, entre le président gabonais Omar Bongo Ondimba et le patron de l'UPG, Pierre Mamboundou.
A l'issue de cette entrevue, M. Mamboundou a quitté l'ambassade d'Afrique à Libreville, où il s'était réfugié depuis le raid des forces de l'ordre au siège de son parti le 21 mars, affirmant craindre pour sa vie.
Arrivé deuxième à la présidentielle du 27 novembre avec 13,57% des voix, le chef de l'UPG refuse depuis de reconnaître la victoire qu'il qualifie de "frauduleuse" du président Bongo, au pouvoir depuis trente-huit ans, crédité par les résultats officiels de 79,18% des suffrages.
Gabon: Nous n'avons pas changé de bord politique en partant à la présidence de la République (Pierre Mamboundou)
Gabonews (Libreville)
27 Avril 2006
Publié sur le web le 28 Avril 2006
Libreville
Le président de l'Union du peuple gabonais (UPG, opposition), Pierre Mamboundou a déclaré jeudi à Libreville, à la sortie d'une audience que lui a accordé le président de l'Assemblée nationale que « nous n'avons pas changé de bord politique en partant à la présidence de la République ».
« Nous n'avons pas changé de bord politique parce que nous sommes parti à la présidence de la République (...) nous restons à l'opposition », a déclaré le leader de l'opposition radicale après son tête à tête avec Guy Nzouba Ndama, le président de l'Assemblée.
Pierre Mamboundou est allé « assurer la volonté de réconciliation » et expliquer sa version des faits après l'assaut militaire qu'a subi le siège de son parti le 21 mars dernier.
« Nous sommes passés à côté de la mort et il fallait que je vienne expliquer ce qui s'est passé malgré la gravité des faits et assurer l'apaisement car la guerre n'est pas bonne », a-t-il déclaré, martelant que les autorités de la République ont été induites en erreur par des agents de renseignements.
« Nous ne sommes pas détenteurs d'armes de guerre. Les calibres 12 qui ont été exposés par le gouvernement ont été récupérés dans les environs du siège et non dans le siège de l'UPG », a poursuivi M. Mamboundou.
L'opposant organise une conférence de presse samedi, pour « faire la lumière sur l'assaut de l'armée contre son siège », indique un communiqué de l'UPG remis jeudi à la presse.
M. Mamboundou qui est sorti le 19 avril de l'ambassade d'Afrique du sud à Libreville, après trois semaines d'asile, avait aussitôt rencontré le président Gabonais.
Il a déclaré à sa sortie du palais présidentiel qu'il avait trouvé une volonté de dialogue et annoncé qu'il fera prochainement une déclaration radio télévisée.
Pierre Mamboundou (13,57% de suffrages) est arrivé loin derrière Omar Bongo Ondimba (79,18%) à la présidentielle des 25 et 27 novembre. Il a contesté la victoire du président de la République et appelé ses militants à descendre dans la rue.
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