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L’influence desbâtisseurs africains sur l’architecture de LS

 
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Auteur Message
GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Lun 24 Avr 2006 22:12    Sujet du message: L’influence desbâtisseurs africains sur l’architecture de LS Répondre en citant

Source

http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1141




L’influence des bâtisseurs africains sur l’architecture de Louisiane sous l’ère négrière

28/03/2006


Les Africains anciens ont laissé des traces de leur érudition et de leur savoir-faire architectural partout où l’histoire les a conduit. Même réduits au rang de population servile, ils ont continué à influencer par leurs techniques de construction et de conception architecturales liées à leurs connaissances traditionnelles compatibles avec le climat subtropical du sud des Etats-Unis, l’aménagement de l’espace du maître dans les colonies. Impressionnante force conservation d’un patrimoine et de résistance à la dépossession culturelle.



La romancière nord-américaine Denise Dennis relève l’importante contribution des Africains esclavisés à la conception de bâtiment en Nouvelle-Orléans coloniale. [Le Nouveau Courrier, décembre 2004]



Maisons de Trente, maisons d'Afrique, en Louisiane



Des esclaves originaires d’Afrique de l’Ouest ont influencé le style architectural et les techniques de construction en Louisiane. Ils ont apporté un savoir-faire traditionnel adapté au climat subtropical du sud des Etats-Unis.


Il y a quelques années, j’ai visité des plantations situées le long du Mississipi, dans les environs de la Nouvelle-Orléans. Ce n’était pas mon premier voyage dans la région, mais jusque-là, je m’étais toujours refusée à aller sur ces lieux de triste mémoire. Cette fois-ci, j’ai décidé de m’y rendre. Je suis restée muette devant les minuscules cases des esclaves, dressées sur des poteaux de bois, rongées par le temps, mais toujours debout.



La plantation Laura est la première que j’ai visitée. La «maison principale», comme on appelle la résidence du maître, date de 1805, le terrain ayant été concédé à un propriétaire français par le président Thomas Jefferson. La maison principale a été construite par des descendants des premiers esclaves venus du Sénégal, au début des années 1720. Ces bâtisseurs, issus des tribus Bambara et Wolof, étaient alors très recherchés pour leurs compétences dans le bâtiment. En effet, chaque printemps, le Mississipi débordait, causant de graves dommages. Il se trouve que les bâtisseurs ouest-africains avaient l’habitude des inondations au moment de l’hivernage et savaient comment faire pour éviter les dégâts. «La résidence de la plantation Laura repose sur 72 pyramides qui sont identiques, selon les architectes que nous avons consultés, à celles que l’on trouve dans la région de la Sénégambie, en Afrique de l’Ouest», indique Joseph Dunn, directeur de la communication de la plantation Laura.

La maison étant construite sur une terre alluviale, les esclaves ont creusé un trou de 750 m2 et de 2,5 m de profondeur. Au fond, ils ont installé une sorte de «radeau» de bûches de cyprès et de saules, sur lequel ils ont disposé 72 pyramides en briques pour soutenir la fondation et assurer la solidité du sol. Une fois le trou rempli de terre, des pilotis en briques ont été élevés sur une partie des pyramides. Ces pilotis soutiennent les poutres horizontales qui supportent le bâtiment, formant un sous-sol surélevé.



Aujourd’hui, lorsqu’un visiteur se trouve dans le sous-sol surélevé de la résidence et lève les yeux vers les poutres horizontales, il peut voir qu’elles ont été numérotées de 1 à 30, en chiffres romains. Les esclaves-bâtisseurs ont taillé ces poutres dans du bois de cyprès vieux de mille ans, qu’ils sont allés chercher dans les marécages avoisinants. Il leur a fallu près d’un an pour choisir et abattre les arbres.



En raison de leur structure (trente poutres horizontales et trente poteaux verticaux), ces bâtiments sont appelés «maison de trente». Antérieurs à la guerre de Sécession, ils présentent des analogies frappantes avec l’architecture d’Afrique de l’Ouest : galeries, porches, piliers hauts d’un à quatre pieds, utilisation d’argile recouverte de plâtre comme matériau principal pour les murs, façade décorée de bas-reliefs ou de motifs peints, pièces intérieures de taille réduite, cuisine construite en dehors de la «maison principale». On les trouve dans les plantations situées le long du Mississipi, à Garden District, le quartier résidentiel de la Nouvelle Orléans et à Charleston, en Caroline du sud. «La méthode des bâtisseurs sénégalais ressemble à ce qu’on appelle aujourd’hui du préfabriqué. Ils préparaient tout à l’avance et la maison devait être élevée en 11 jours», précise Joseph Dunn, avant d’ajouter : «Le style d’architecture créole typique de notre région mêle des éléments palladiens et africains. C’est pourquoi il est très proche de celui que l’on trouve en Afrique de l’Ouest, voire dans l’océan Indien.».



La conception de l’espace domestique des Africains, qui convenait très bien au climat du sud des Etats-Unis, de même que les techniques de construction, sont arrivées en Louisiane par la route de l’esclave, via Brésil et les Caraïbes, s’adaptant aux conditions propres à chaque étape.



En 1733, une usine a été construite en Gambie par les concepteurs-bâtisseurs mandingues pour la Compagnie royale africaine. Voilà ce qu’en dit l’intendant britannique : «Leur tâche suivante a consisté à faire un porche, appelé «alpainter» par les indigènes. Ils en réclament un dans chaque fabrique, auquel ils puissent avoir accès et où ils puissent s’abriter. […] Ici, une maison se compose d’un hall (piazza) de quarante pieds par treize, de deux pièces de vingt pieds par treize et de trois imposants entrepôts. Tout cela est construit sans l’aide d’aucune ferronnerie, ni truelle, ni équerre, ni règle de charpentier et à moindre coût pour la Compagnie, puisque c’est uniquement réalisé par les domestiques… ».



Ce passage témoigne de l’expérience des concepteurs-bâtisseurs mandingues, de leur sens de l’économie et de leur maîtrise du métier. Il contredit l’idée reçue selon laquelle les Africains arrivés dans les Amériques étaient des êtres non civilisés et sans savoir. Comme le remarque Joseph Dunn, «nous avons réalisé que nombre de nos visiteurs associent les esclaves africains au travail dans les champs. On ne leur attribue presque jamais la conception, la construction et l’entretien de bâtiments comme la plantation Laura, ni même la réalisation d’une bonne partie du Quartier français (ou Vieux Carré) de la Nouvelle-Orléans».



Les descendants des esclaves se sont transmis de génération en génération des techniques de construction, héritées de leurs ancêtres. Outre les pyramides en briques, on trouve dans la maison principale de la plantation Laura, ce qu’on appelle du «plâtre sénégalais», fabriqué à base de coquilles d’huîtres broyées, de sable et d’eau, ainsi que des «planches à évaporation», placées à la jonction des poutres horizontales et des poteaux verticaux. Cette technique sert à protéger le bois de l’humidité.



Des hommes libres de couleur ont par ailleurs été envoyés en France où ils ont aussi appris des techniques européennes de construction. Le mariage des méthodes africaines et européennes s’est perpétué jusqu’à aujourd’hui. Les noms de ces esclaves architectes et bâtisseurs se sont perdus, mais les trésors architecturaux qu’ils ont laissés continuent de nous enchanter. Malgré les horreurs qu’ils ont subies, les esclaves et leurs descendants ont réussi à créer la beauté – dans l’architecture, l’artisanat, le mobilier – et cette beauté est aujourd’hui avec nous.





Un métier en voie de disparition

Le New Orleans Museum of Arts a organisé, en 2002, l’exposition « Raised to the Trade », qui a mis en valeur le savoir-faire des métiers du bâtiment et le talent des ouvriers ayant contribué à faire de la Nouvelle-Orléans une merveille architecturale. Le musée a également recueilli, pendant quatre ans, les récits des ouvriers encore vivants. Ces descendants d’esclaves sont détenteurs d’un savoir-faire qui risque de disparaître avec eux, vu le manque d’intérêt pour la profession chez les jeunes. Les organisateurs de l’exposition espèrent que « Raised to the Trade » donnera à la nouvelle génération l’envie d’apprendre ces techniques uniques et de doter ainsi la Nouvelle-Orléans de restaurateurs compétents.

D.D



Lire :
Jay D.Edwards, Vernacular Vision : The Gallery and Our Africanized Architectural Landscape, ed. Jonn Ethan Hankins and Steven Maklansky, Raised to the Trade : Creole Building Arts of New Orleans, p. 61 (New Orleans Museum of Art, New Orleans, Louisiana, 2002)





Auteur(s) : Denise Dennis, romancière nord-américaine

Nom du périodique : Le nouveau Courrier


Afrikara


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Cliquer sur le lien pour voir une des maisons .
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