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UMP:demande d'abrogation d'1 article de la loi taubira

 
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GrandKrao
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Inscrit le: 17 Fév 2005
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MessagePosté le: Sam 06 Mai 2006 10:54    Sujet du message: UMP:demande d'abrogation d'1 article de la loi taubira Répondre en citant

Jusqu'où vont ils aller?

Citation:

http://permanent.nouvelobs.com/politique/20060506.OBS6703.html


ESCLAVAGE

40 élus réclament
l'abrogation de la loi Taubira

NOUVELOBS.COM | 06.05.06 | 12:07

Ces députés UMP demandent à Jacques Chirac d'abroger un article sur l'enseignement de l'esclavage.


Léon Bertrand

Q uarante députés UMP ont demandé vendredi 5 mai à Jacques Chirac d'abroger un article de la loi dite "Taubira" sur l'enseignement de l'esclavage, au nom d"'un parallélisme des formes et soucis d'égalité de traitement" après la suppression de l'article sur les aspects positifs de la colonisation. Originaire de Guyane, le ministre du Tourisme Léon Bertrand n'a pas caché son "incompréhension" devant cette initiative.
Dans une lettre au président, les députés avancent qu"'il conviendrait d'abroger l'article 2 de la loi du 21 mai 2001, dite "loi Taubira", qui précise que 'les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l'esclavage la place conséquente qu'ils méritent". Et ce nom au du "parallélisme des formes et par soucis d'égalité de traitement".
Ces élus de la majorité, avec à leur tête le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca, déplorent en effet le déclassement de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 qui évoquait notamment à travers le rôle positif de la colonisation française. Cet article avait été retiré sur intervention de Jacques Chirac après de longues semaines de polémique.


Incompréhension de Bertrand

Dans un communiqué, le ministre délégué au Tourisme Léon Bertrand, originaire de Guyane, a manifesté son "incompréhension à l'égard de certains de ses collègues de l'UMP".
M. Bertrand "regrette que sous le couvert d'un 'parallélisme des formes' certains puissent demander l'abrogation de l'article 2 de la loi du 21 mai 2001, en oubliant que ce qui importe le plus aujourd'hui, c'est de trouver dans ces questions de mémoire, une identité de fond, qui permettent à la société française d'avancer d'un même pas, en acceptant toute son histoire".
A l'approche de la première journée des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions pour tous les français, le 10 mai prochain, Léon Bertrand souligne qu"'il faut rechercher ensemble les voies du dialogue et de l'apaisement".

"Révisionnisme historique"

Le secrétaire national du PS à l'Outre-mer Victorin Lurel "dénonce solennellement les nouvelles tentations de révisionnisme historique de l'UMP" qui "persiste dans la provocation en demandant aujourd'hui l'abrogation de la loi du 21 mai 2001".
Dans un communiqué, le député socialiste de Guadeloupe estime que "cette réitération des attaques à la dignité des Français, notamment ceux originaires de l'Outre-mer, dévoilent le vrai visage de l'UMP: loin des discours lénifiants de sa direction, les parlementaires UMP ont bel et bien la nostalgie de la France coloniale et esclavagiste".
Le parti communiste juge que la démarche des députés UMP constitue "une insulte faite aux enfants de la République". "Une fois encore la droite nous montre son véritable visage".
"Au nom d'un parallélisme douteux, il s'agirait de faire disparaître la réintégration de la mémoire des descendants d'esclaves de la loi commune de notre peuple", déplore le parti de Marie-George Buffet dans un communiqué. "Le PCF affirme son attachement à voir maintenue, en l'état, cette loi". (AP)
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GUIDILOU
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MessagePosté le: Sam 06 Mai 2006 13:55    Sujet du message: Répondre en citant

A l' approche du 10 mai les hostilités sont ouvertes . je vous laisse apprécier ces deux articles de l' express

http://www.lexpress.fr/info/societe/dossier/esclavage/dossier.asp?ida=438049

Citation:
L'Express du 04/05/2006
Esclavage
Encore aujourd'hui

par Eric Conan

La France s'apprête à célébrer, le 10 mai, la mémoire de la traite négrière. Une journée inspirée par la loi Taubira, qui continue de soulever l'inquiétude de nombreux historiens. Car, au nom du présent, on procède à une relecture partielle d'une tragédie dont le commerce transatlantique, jusqu'au XIXe siècle, n'est qu'un des épisodes. La persistance du phénomène, dans l'Afrique de 2006, en apporte malheureusement la preuve, comme le montre notre reportage au Niger


La première célébration, le 10 mai prochain, de la Journée des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions marque un tournant de la «politique mémorielle»: c'est non pas une date du passé qui est choisie pour commémorer un événement du passé, mais le présent qui commémore son propre regard sur le passé. Ce 10 mai renvoie en effet au 10 mai 2001, jour du vote de la loi Taubira, qualifiant la traite négrière transatlantique et l'esclavage de «crime contre l'humanité», date préférée au 27 avril 1848 (abolition définitive de l'esclavage en France).


Jacques Chirac a ainsi tranché, le 30 janvier dernier, au terme de la polémique sur l'article 4 de la loi du 23 février 2005 recommandant aux enseignants d'évoquer le «rôle positif de la présence française outre-mer». Ce texte, qui avait scandalisé nombre d'historiens, avait été retiré le 25 janvier, mais la loi Taubira, qui lui a servi de modèle et dont beaucoup d'historiens demandaient aussi l'abrogation, se voit sanctifiée. Ce paradoxe témoigne de l'ambiguïté de débats mémoriels qui prennent le pas à la fois sur l'Histoire et sur l'intérêt pour le présent, ce qu'illustre la question de l'esclavage.


Concernant le passé, les historiens s'inquiètent pour la vérité historique et pour leur liberté de recherche du fait de l'intrusion du législateur et du juge dans leur domaine. La loi Taubira procède en effet d'une lecture partielle en n'évoquant que «la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe». D'une tragédie qui appartient à la longue histoire de l'humanité elle ne retient, sur une séquence courte, que les faits imputables aux seuls Blancs européens, laissant de côté la majorité des victimes de l'esclavage. La terrible traite transatlantique, du XVe au XIXe siècle, ne constitue malheureusement qu'une partie de l'histoire de l'esclavage, qui comprend également la traite arabo-musulmane, laquelle a duré du VIIe au XXe siècle, et la traite intra-africaine, toutes deux plus meurtrières.


Le risque de voir cette histoire partielle, donc partiale, devenir histoire officielle a mobilisé les historiens quand l'un des meilleurs spécialistes actuels des traites négrières, Olivier Pétré-Grenouilleau, a été attaqué en justice au nom de la loi Taubira. Parce qu'il rappelait que la quasi-totalité des esclaves africains avaient été razziés non par des Blancs, mais par des négriers africains et que le commerce des esclaves était une routine sur le continent noir bien avant l'arrivée des négriers européens. Il lui était aussi reproché de réfuter l'application du terme de «génocide» aux traites négrières, contredisant ainsi le parallèle implicite entre l'esclavage et l'extermination des juifs qu'évoque l'exposé des motifs de la loi Taubira.


L'affaire Pétré-Grenouilleau a d'autant plus inquiété les historiens que la loi de 2001 précise dans son article 2 que «les programmes de recherche en histoire» devront accorder «la place conséquente qu'ils méritent» à la traite négrière et à l'esclavage, dont l'interprétation judiciaire risque de se limiter à la définition partielle que ladite loi donne. Et Christiane Taubira ne les a pas rassurés en déclarant que constituerait pour elle un «vrai problème» le fait qu'Olivier Pétré- Grenouilleau, professeur d'université, «payé par l'Education nationale sur fonds publics», continue d'enseigner ses «thèses» aux étudiants... Les historiens ne cessent d'ailleurs de voir leur rôle réduit par l'inflation mémorielle: s'ils avaient été encore sollicités lors des débats sur Vichy, on n'a plus eu besoin d'eux dans ceux sur la guerre d'Algérie et on les poursuit maintenant en justice à propos de la mémoire de la colonisation.

L'obsession pour un passé réinventé

Les enjeux du présent expliquent ces relectures du passé. Christiane Taubira déclare sans ambages qu'il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane pour que les «jeunes Arabes» «ne portent pas sur leur dos tout le poids de l'héritage des méfaits des Arabes». Ces logiques communautaires influent aussi sur le projet mémoriel La Route de l'esclave, décidé en 1993 par l'Unesco: Roger Botte, chercheur au Centre d'études africaines du CNRS, constate qu'il privilégie également la traite transatlantique du fait de «la pression des représentants du monde arabe et des Etats africains».


Les démarches identitaires d'associations revendiquant le statut de victimes de l'Histoire transforment les débats. Dieudonné et les Indigènes de la République ont ainsi avancé l'expression très problématique de «descendant d'esclave». Empruntée aux Noirs américains - chez qui elle correspond à une réalité historique - cette notion ne peut, avec des nuances, s'appliquer en France qu'aux populations originaires des départements d'outre-mer, mais pas à celles de l'immigration africaine, n'ayant aucun rapport généalogique avec l'esclavage, sinon une éventuelle filiation avec des marchands d'esclaves. «Si Dieudonné plaçait l'Histoire au-dessus de son fantasme mémoriel, comment l'humoriste franco-camerounais, né dans la banlieue parisienne, pourrait-il se revendiquer "descendant d'esclave"?» s'interrogent donc Géraldine Faes et Stephen Smith dans Noir et français! (Panama), ouvrage précis et passionnant qu'ils viennent de publier sur ces questions. Que signifie en effet revendiquer une identité victimaire et invoquer une «souffrance» avec cinq ou six générations de décalage? Est-elle assimilable aux souffrances et traumatismes transmis ou vécus directement, d'une génération à l'autre ou entre contemporains, qu'ont connus juifs, Arméniens, Bosniaques, Rwandais ou victimes du communisme? Et à quoi correspond l'application, à des siècles de distance, de la notion de «crime contre l'humanité», définie en 1945? Là réside le paradoxe le plus gênant, quand l'obsession pour un passé réinventé sert de substitut aux urgences du présent: le concept de crime contre l'humanité est une catégorie pénale dont l'objet est la poursuite de criminels; elle a ainsi permis de pourchasser au bout du monde les derniers criminels nazis. Or les criminels esclavagistes n'appartiennent malheureusement pas tous au passé lointain. Si l'histoire des traites européennes, qui se caractérise par sa relative brièveté et par leur abolition, est terminée depuis plus d'un siècle et demi, l'esclavage s'est prolongé dans de nombreux pays (dont l'Arabie saoudite) jusqu'au milieu du XXe siècle - c'est pour le dénoncer qu'Hergé a publié Coke en stock, en 1958. Et il persiste de nos jours dans certains pays, dont le Soudan, le Niger et la Mauritanie, qui l'a pourtant aboli officiellement en 1960, et de nouveau en 1980. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, il y aurait toujours plusieurs millions d'adultes en esclavage dans le monde et plusieurs associations humanitaires ont aujourd'hui pour objet le rachat d'esclaves: l'une d'elles a récemment racheté, au Soudan, un millier d'esclaves à raison de 50 dollars chacun dans la province de Bar el-Ghazal et, au Niger, les membres de Timidria continuent de lutter contre l'esclavage, malgré son abolition, en 1999 (notre reportage au Niger).


Ces militants anonymes ont le tort de vouloir libérer les victimes oubliées d'une histoire qui écrase encore plutôt que d'instrumentaliser une histoire révolue, comme le souligne l'un d'entre eux, Moustapha Kadi Oumani, en conclusion d'Un tabou brisé. L'esclavage en Afrique (l'Harmattan): «Il apparaît bien paradoxal, au moment où l'Afrique attend des excuses pour les effets dévastateurs qui ont laminé son potentiel économique, déformé les systèmes politiques, sapé les pratiques morales et civiques, qu'elle continue à pratiquer elle-même l'esclavage.»

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GUIDILOU
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MessagePosté le: Sam 06 Mai 2006 13:57    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/niger/dossier.asp?ida=438050
Citation:


L'Express du 04/05/2006
Niger
Le combat pour la liberté

de notre envoyé spécial Jean-Sébastien Stehli

Des milliers d'adultes et d'enfants continuent d'être la propriété d'une personne ou d'une famille. Ceux qui, avec des ONG, luttent contre cette exploitation, devenue illégale, doivent affronter le poids des coutumes et des tabous. Quand ce n'est pas la menace des autorités...


Toute fière, Assibit Wanagada reçoit ses visiteurs dans sa nouvelle maison: quelques arceaux de bois blanchis par le soleil brûlant, récupérés aux alentours, recouverts de paille et de bouts d'étoffe disparates: un sac d'aide alimentaire, un morceau de jean troué, un carré de tissu multicolore. Pour seul mobilier, au centre de la structure de quelques mètres carrés, on a construit une plate-forme de bois, surélevée, sur laquelle on jette une natte lorsqu'on veut se reposer. Allongée dans un coin d'ombre - il fait 45 degrés - une biquette, unique possession de la maîtresse de maison, prend le frais.


Ce petit édifice est peu de chose, une cabane que des enfants auraient pu bâtir, mais, pour Assibit, c'est un palais. Il lui appartient et c'est la première fois de sa longue vie que cette femme au beau visage à la peau très noire possède quelque chose. Il y un an, en effet, elle est devenue libre. Depuis sa naissance - il y a environ soixante ans, selon ses propres calculs - cette représentante de l'ethnie hrheran, au Niger, était esclave: elle appartenait à un maître sur le territoire de Tamahel, à 900 kilomètres au nord de Niamey, la capitale du pays. Elle était née esclave de parents eux-mêmes esclaves. «J'ai travaillé depuis que je suis toute petite, raconte-t-elle. Je m'occupais de la maison, je conduisais le bétail au puits, je transportais les provisions. De toute ma vie, je n'ai jamais eu plus de trois heures de sommeil par nuit.»

«Dans les zones nomades, un Touareg blanc est un maître, un Touareg noir est un esclave»


Jamais elle n'avait songé à quitter son maître, qui possédait une dizaine d'esclaves. «Je ne savais pas que c'était possible», explique-t-elle. Mais un jour, en l'accompagnant au village de Tamaya, elle a entendu parler de Timidria, une association laïque, inspirée des principes de Martin Luther King, qui aide les esclaves à se libérer. Une nuit, elle a pris la fuite avec deux de ses enfants. Elle a marché deux jours dans la brousse avant d'être recueillie. «Parfois, je courais. J'avais si peur que les maîtres me rattrapent.» Son mari et deux de ses enfants, eux, ne sont toujours pas libres. Lorsque le représentant de l'association Timidria est allé rencontrer le Touareg qui les détient afin de négocier leur libération, il a été menacé avec un couteau et un fusil. Aujourd'hui, Assibit vend, sur le marché de Tamaya, de l'eau de pluie et de la bouillie préparée avec du millet, la base de la nourriture des habitants de cette région très pauvre. «Parfois je mange, parfois non. Je suis pauvre, mais je préférerais être morte plutôt que de retourner chez mon maître.»


Assibit était l'une de ces esclaves qui, par centaines de milliers, existent encore en Afrique de l'Ouest. Au Niger notamment, durant des siècles, les nomades touareg - mais ils n'étaient pas les seuls - ont pillé les villages des populations noires sédentaires, réduisant en esclavage leurs captifs. Les responsables britanniques d'Anti-Slavery International, la plus ancienne ONG, fondée (en 1832) pour lutter contre la traite transatlantique, estiment qu'ils sont encore 43 000 au Niger. En 2002, Timidria, seule association nigérienne de lutte contre l'esclavage, a réalisé une vaste étude, la première du genre: dans huit régions du pays, l'ONG a envoyé ses enquêteurs en brousse, sur les marchés, autour des points d'eau, dans les campements - de jour comme de nuit, pour ne pas éveiller de soupçons - questionner les membres d'une famille ou ses serviteurs sur le nombre d'esclaves dans leur entourage immédiat. Résultat: au Niger (qui compte à peine plus de 10 millions d'habitants) 800 000 personnes seraient encore propriété pleine et entière d'une personne ou d'une famille. «Dans les zones nomades, raconte Ilguilas Weila, fondateur en 1991 de Timidria (mot haoussa: «frère»), ce n'est même pas la peine de poser la question: un Touareg blanc est un maître, un Touareg noir est un esclave. Tout le travail lui est confié: il va chercher l'eau le matin, prépare la nourriture pour la famille, garde et abreuve les animaux, tire l'eau dans des puits qui ont entre 80 et 150 mètres de profondeur, déplace les tentes en fonction du soleil. Cela n'arrête jamais.»


Pourtant, depuis 2004, grâce à la campagne de Timidria, le Parlement nigérien a fini par mettre cette pratique hors la loi. Le régime du président Mamadou Tandja avait rétabli la démocratie en 1999, après vingt-cinq ans de dictature militaire presque ininterrompue. Il devenait difficile de ne pas condamner l'esclavage, au moins dans son principe. Désormais, donc, tout propriétaire d'esclave encourt une peine de prison de dix à trente ans et une amende de 1 à 5 millions de francs CFA (de 1 520 à 7 600 €). Jusqu'à cette date, ceux qui luttaient contre l'esclavage étaient pourchassés. Premier militant de la lutte contre l'esclavage, Ahmed Rissa a été emprisonné 11 fois par le gouvernement et a dû vivre en exil plus de dix ans. Les gens de son village, Abalak, n'osaient plus lui parler. «Jusqu'alors, puisque le mot d'esclavage n'existait pas dans la Constitution, il n'était pas possible de le combattre, explique Ilguilas Weila. Aujourd'hui, il y a une loi, mais cela s'arrête là.» Le gouvernement ne veut surtout pas entendre parler d'esclavage.

«Au Niger, l'esclave est la propriété absolue d'un maître jusqu'à sa mort et il le sert jour et nuit»


En mars 2005, un puissant chef touareg, Arrisal Ag Amdagh, a organisé une grande cérémonie publique pour rendre la liberté aux 7 000 esclaves vivant sur son campement d'Inatès, près de la frontière du Mali. Au dernier moment, le gouvernement a fait annuler la cérémonie et Ilguilas Weila ainsi qu'Alassane Biga, un autre militant de Timidria, ont été emprisonnés deux mois. Les charges n'ont toujours pas été levées, ce qui permet d'exercer un chantage sur ces deux hommes. Chefs d'accusation: tentative d'escroquerie et faux. «Le gouvernement prétend que la lettre du chef touareg est un faux que nous avons fabriqué,» ironise Weila. Cette réaction n'est pas tout à fait surprenante. Le gouvernement est en effet constitué de chefs qui ont eux-mêmes des esclaves. Par exemple, le président Seyni Kountché, à la tête de l'ancienne dictature militaire, venait d'une famille de chefs. Le gouvernement n'encourage pas l'application de la loi, car il estime que parler de cette pratique - fût-elle ancestrale - nuit à l'image du pays. Bien qu'il ait fait voter l'abolition en mars 2003, Lompo Garba, président de la Commission nationale des droits de l'homme, a menacé: «Toute tentative de libération officielle d'esclaves sera jugée illégale et inacceptable dans nos pays. Ceux qui le feront auront à subir la rigueur de la loi.» Bref, on a le droit, et même le devoir, d'affranchir ses esclaves, mais discrètement: il ne faut pas que cela se sache. En deux ans, selon les chiffres de l'ONG, 231 esclaves seulement ont été libérés.


Rares sont les Touareg de sang noble qui osent briser le tabou. Ahmadou Khamed Abdulai, est l'un des chefs touareg d'Akoubounou, qui compte à peu près 21 000 personnes. «Ici, l'esclavage n'existe pas. Moi, je n'en ai jamais vu, affirme-t-il. Tout le Niger sait que l'esclavage est interdit. Mais, si une personne qui ne possède rien se met sous la protection de quelqu'un et travaille sans rémunération en échange de nourriture, ce n'est pas de l'esclavage. C'est simplement de la pauvreté. J'ai quelqu'un avec moi qui ne veut pas de rémunération parce que je le nourris. C'est cela, l'esclavage qui reste dans notre pays.» Le Niger est l'un des pays les plus pauvres du monde, avec un revenu par habitant de moins de 2 dollars.


Mustapha Kadi, lui, a franchi le pas. En 2003, ce chef touareg du village d'Illéla a convaincu sa mère de libérer leurs 11 esclaves. «Ma sœur était violemment contre, se souvient-il. On ne peut pas libérer nos biens!» protestait-elle. Mustapha Kadi, qui préside également l'association des chefs traditionnels de la région de Tahoua, tenait à montrer l'exemple. «A l'occasion de cette libération, raconte-t-il, j'ai proposé d'inviter tous les chefs et d'organiser une cérémonie officielle. Juste avant qu'elle démarre, le gouverneur de la région a demandé à la police de nous chasser et de saisir les pellicules photo des journalistes. Ceux qui résistaient étaient menacés de prison. L'affaire est allée jusqu'à Niamey. J'ai été convoqué par le ministre de l'Intérieur avec mon père. Il m'a dit: au Niger, l'esclavage n'existe pas. On ne veut pas en entendre parler.»

«Le Coran interdit de prendre plus de quatre femmes, mais, si vous en voulez une autre, vous l'achetez»


Le terme d'esclavage désigne parfois des formes particulièrement inhumaines de travail, comme celui des enfants. Au Niger, le mot a gardé son sens premier: l'esclave est la propriété absolue d'un maître jusqu'à sa mort et il le sert jour et nuit. C'est le maître qui lui choisit un conjoint et, lorsque des enfants naissent, ils sont la propriété de la femme de ce maître. Elle en fait généralement cadeau à ses propres enfants ou bien les inclut dans la dot de la jeune mariée. Dans un pays où, traditionnellement, les biens sont rattachés à l'homme, cette dépendance à la femme marque de manière forte le statut inférieur de l'esclave. Il n'a pas de père: c'est donc, humiliation supplémentaire, un bâtard. Lorsqu'un esclave s'enfuit, il arrive que le maître le tue ou, comme cela s'est parfois produit dans la région de Tchin Tabaraden, qu'il le castre. Au Niger, le commerce d'esclaves a disparu depuis la colonisation française. Mais les choses se perpétuent par héritage: on est descendant d'un arrière-grand-parent enlevé à la suite d'une guerre tribale. «Il existe aussi l'esclavage passif, explique Weila. C'est le cas des personnes qui ont appartenu à un maître et qui, une fois affranchies, continuent de se faire appeler esclaves de celui-ci. Ils vivent sur sa terre et la cultivent. Au moment de la récolte, le maître prend ce qu'il désire, sans aucune forme de compensation. Ils sont victimes des mêmes discriminations que les autres. Ils vivent souvent dans des quartiers d'esclaves qu'on appelle dabey. Kounti-Koira, un village à 40 kilomètres de Niamey, ne compte que des esclaves parmi sa population. Dans l'ouest du pays, chaque village est divisé en deux bourgs: une partie exclusivement réservée aux esclaves et l'autre aux maîtres.»


A Tamaya, un Touareg libre vient chercher Ahmed Rissa, le grand militant anti-esclavagisme. Il s'appelle Abdelaï Alhassen et veut montrer ce qui vient de lui arriver. Il cultive des patates douces, des oignons, des salades, des aubergines, du tabac à chiquer, quelques melons. «Il y a une dizaine de jours, explique-t-il, le chef touareg est venu brûler quatre jardins. «Ce sont des esclaves, ils n'ont pas le droit», aurait lancé ce dernier pour justifier son geste. La terre sous les pieds d'Abdelaï est noire, calcinée. Le statut d'esclave est en effet irréversible, même lorsqu'on est libre depuis cent ans.


Dès qu'une famille apprend qu'un homme vient d'une famille d'anciens esclaves, elle annule le mariage. «A Niamey, cela arrive tous les jours», affirme Rissa. A Biga, en rentrant chez lui, un soir, un homme a trouvé son tout jeune enfant seul et sa maison vide. Sa femme avait fui en Libye proche, convaincue par ses frères que son mari était une sorte d'intouchable à cause de son histoire familiale. Dans ce pays à 98% musulman, «il existe encore une autre forme d'esclavage, poursuit le président de Timidria. C'est le système dit de la cinquième épouse. Le Coran interdit de prendre plus de quatre femmes, mais, si vous en voulez une autre, vous l'achetez. Elle n'aura aucun droit et peut être violée quand le chef de famille le veut.»

«J'espère qu'un jour, je serai libre, mais, si Dieu ne l'a pas voulu, je resterai ce que je suis»


Pour arriver au puits de Koutou, en pleine brousse, à 90 kilomètres d'Abalak, il faut faire deux heures de route avec un guide. Dans ce paysage de terre jaune et de petits arbustes aux redoutables épines, il n'y a même plus de piste. Aucun représentant de l'Etat du Niger n'a jamais mis les pieds dans ce coin abandonné d'un pays grand comme près de trois fois la France, mais désertique aux deux tiers. La plupart des habitants ignorent même que la France a un jour colonisé le pays, pas plus qu'ils ne savent qui est à la tête de l'Etat - ou même s'il y a un Etat. A partir de 5 heures, chaque matin, c'est l' «heure de pointe». Avant la grosse chaleur - le thermomètre peut monter jusqu'à 50 degrés - hommes et animaux s'activent autour de ce point d'eau de 80 mètres de profondeur. Le puits appartient à Abdulaï Achen, un Touareg «rouge» (c'est-à-dire de couleur claire, par opposition aux Touaregs noirs), qui «possède» 100 esclaves. Yahaya Mohamet, membre de l'ethnie igdalen, est né ici. Cela fait cinquante ans qu'il travaille pour Abdulaï Achen. Il s'occupe de ses chèvres. Demain, il revient avec les ânes pour porter de l'eau, commence-t-il à raconter, accroupi sous un maigre buisson qui projette quelques centimètres carrés d'ombre, avant d'être vite rejoint par l'un de ses maîtres. Sur ses dix enfants, cinq ont pris la fuite.


Quelques kilomètres plus loin, Bilal Benou s'active autour du puits de Sabara, propriété d'Aboubakar Achen. «Toutes les femmes qui sont là, confie-t-il, appartiennent aussi à Aboubakar.» Le matin, il vient au puits, puis retourne chez son maître et attend ses instructions: chercher les animaux en brousse, aller cultiver le millet ou les haricots, mais il n'a plus de force pour ces durs travaux, explique-t-il en montrant ses bras maigres. Il doit parfois mendier sa nourriture auprès de gens qu'il connaît dans la brousse. Souvent son maître le maltraite. Pourtant, il n'a jamais songé à s'enfuir. «Comment peut-on se poser la question? demande-t-il. J'espère qu'un jour, je serai libre, mais, si Dieu ne l'a pas voulu, je resterai ce que je suis.» Bilal Benou ignore que la loi interdit l'esclavage dans son pays. Dans cette région, on se soucie peu de ce genre de lois. La vie continue comme depuis des générations. «Lorsque je suis allé voir mon père pour qu'il s'enfuie, raconte Ahmed Rissa, il m'a dit: "C'est Dieu qui a voulu cela. Tu n'es pas un bon musulman!"» Idrissir Anasbagahar, le jeune secrétaire de la section de Timidria d'Abouhaya, à une centaine de kilomètres dans la brousse, a mené son enquête pour essayer de dénombrer les esclaves. «Près d'ici, il y a deux puits et 6 000 esclaves. En continuant au-delà du troisième puits, il y en a 20 000.»


Il est à peine 8 heures, mais la foule se presse déjà dans les couloirs du tribunal d'instance d'Abalak. Ibrahim Djirmey, en poste depuis à peine quelques mois, fait office de juge d'instruction, de procureur, de juge d'application des peines, de juge des mineurs. Beaucoup pour un seul homme. «Lorsque j'ai pris mes fonctions, explique le jeune magistrat, ma première surprise a été de constater à quel point la pratique de l'esclavage était tenace. Certains viennent à moi en me disant que c'est l'ordre de marche normal de la société et qu'il y a les maîtres et les esclaves.» Deux mois après son arrivée, il a été saisi du cas d'une jeune fille d'environ 18 ans, Halota Ibrahim, qui avait marché trois jours pour échapper aux mauvais traitements de son maître. La toute jeune femme - elle ignore son âge - qui a fui avec son petit garçon de 5 ans, Seidoumo, raconte d'une voix à peine audible que son propriétaire la battait sans cesse. «Nous avons une justice du tiers-monde, déplore le juge, fataliste. Rien que pour enquêter sur place, il faut soulever des montagnes afin de se procurer du carburant. Il y a un seul véhicule de gendarmerie pour 800 000 habitants, pas de téléphone. Avant que nous n'arrivions sur les lieux, à cause de la perméabilité des frontières, les gens sont partis. Une justice sans moyens ne peut fonctionner que partiellement.»


Pour faire face à l'inertie du gouvernement, Timidria, qui a réussi à implanter 690 bureaux à travers le pays - en général la modeste maison de son représentant - éduque les Nigériens en organisant des grandes assemblées de la population jusque dans les coins les plus reculés du pays. L'ONG accueille les esclaves en fuite, démunis, n'ayant parfois même pas de vêtements, les prend en charge, les aide à devenir autonomes. Rien qu'avec trois chèvres - deux femelles et un mâle - les gens obtiennent un troupeau de dix têtes en deux ans. Les nomades peuvent ainsi tenter de s'installer et de subsister. Le coût est modeste: une chèvre vaut entre 15 000 et 25 000 francs CFA (de 23 à 38 €). Timidria, aidé par l'ONG britannique Oxfam, a également créé 15 écoles pour les enfants de nomades libérés; dix autres seront ouvertes cette année. «La libération est liée à l'instruction, explique Weila. Pour réussir à convaincre les esclaves de partir, il faut à tout prix réussir la réinsertion, sinon nous aurons mauvaise réputation et nous ne pourrons plus agir.» Le chemin de la libération ne fait que commencer.

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GrandKrao
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MessagePosté le: Dim 07 Mai 2006 12:41    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

http://permanent.nouvelobs.com/politique/20060507.OBS6740.html

ESCLAVAGE

Taubira ne comprend pas
les polémiques

NOUVELOBS.COM | 07.05.06 | 10:46

"Je ne comprends pas les polémiques sur les tragédies humaines", déclare l'initiatrice de la loi sur l'esclavage.


Christiane Taubira (Sipa)

"Je ne comprends pas les polémiques sur les tragédies humaines. Mon combat n'est pas pour dire que les Blancs étaient méchants et les Noirs étaient bons", déclare la députée PRG de Guyane Christiane Taubira dans un entretien au Journal du Dimanche, alors que la journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage sera célébrée pour la première fois mercredi prochain.
La date du 10 mai a été choisie par Jacques Chirac le 30 janvier dernier. Elle correspond à l'anniversaire de l'adoption définitive par le Parlement de la loi Taubira du 10 mai 2001 reconnaissant la traite et l'esclavage comme un crime contre l'humanité.
"Ces pratiques sont insupportables, quelle que soit l'époque et quelles que soient les personnes qui s'y sont adonnées. Dans tous mes écrits, je parle de la traite arabe, des intermédiaires africains", explique-t-elle.
"Je me suis fait insulter par des Africains qui m'accusaient d'écrire une contre-histoire. Aujourd'hui, c'est apaisé. Je ne peux pas absoudre ceux qui ont contribué à l'esclavage tout en étant africains car ce serait condamner à nouveau ceux qui en ont été les victimes", ajoute la députée. (AP)
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Chabine
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MessagePosté le: Dim 07 Mai 2006 14:37    Sujet du message: Répondre en citant

Comme tu dis, GrandKao, jusqu'où vont-ils aller ?

Celà dit, après la ridicule gesticulation sur l'article 4 de la loi du 23 février 2005, je soupçonne l'UMP de nous lancer sciemment un nouveau NONOS à ronger, ce qui est excellent pour :

- exacreber les tensions communautaires et finir de faire passer les Afro comme de gros lourds aux yeux du français "de souche blanche" moyen - genre "mais qu'est-ce qu'ils ont encore à nous faire ch..., ces nègres ?" Mad

- détourner notre attention d'autres problèmes et questions d'actualité (les expulsions de sans papier, les enquêtes qui n'avancent pas, comme celles des incendies parisiens de 2005, la situation en Guyane, à la Réunion, au Tchad, en Côte d'Ivoire ou ailleurs, les manoeuvres militaires dans la Caraïbe, etc, etc... Evil or Very Mad )

Donc évidemment, sur ce point, il faut suivre l'affaire et ne pas lâcher le morceau, mais gardons-nous de focaliser notre attention uniquement sur les points sur lesquels ON attise notre indignation.

RESTONS VIGILANTS SUR TOUS LES FRONTS !!! Evil or Very Mad
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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GrandKrao
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Messages: 889

MessagePosté le: Dim 07 Mai 2006 15:06    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine a écrit:
Comme tu dis, GrandKao, jusqu'où vont-ils aller ?

Celà dit, après la ridicule gesticulation sur l'article 4 de la loi du 23 février 2005, je soupçonne l'UMP de nous lancer sciemment un nouveau NONOS à ronger, ce qui est excellent pour :

- exacreber les tensions communautaires et finir de faire passer les Afro comme de gros lourds aux yeux du français "de souche blanche" moyen - genre "mais qu'est-ce qu'ils ont encore à nous faire ch..., ces nègres ?" Mad

- détourner notre attention d'autres problèmes et questions d'actualité (les expulsions de sans papier, les enquêtes qui n'avancent pas, comme celles des incendies parisiens de 2005, la situation en Guyane, à la Réunion, au Tchad, en Côte d'Ivoire ou ailleurs, les manoeuvres militaires dans la Caraïbe, etc, etc... Evil or Very Mad )

Donc évidemment, sur ce point, il faut suivre l'affaire et ne pas lâcher le morceau, mais gardons-nous de focaliser notre attention uniquement sur les points sur lesquels ON attise notre indignation.

RESTONS VIGILANTS SUR TOUS LES FRONTS !!! Evil or Very Mad


Oui! et c'est en autre pourquoi on intervient dans ce forum sur plusieurs sujets, plusieurs rubriques, pour informer les grionautes des différentes situations concernants les noires en france, en afrique et ailleurs!
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Chabine
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MessagePosté le: Jeu 11 Mai 2006 03:55    Sujet du message: Répondre en citant

Comité Devoir de Mémoire MARTINIQUE a écrit:
Fort de France le 9 MAI 2006


En réponse au communiqué de presse du député UMP Lionnel LUCAS en date du 5 Mai 2006, signé de 40 parlementaires, demandant au Président Jacques CHIRAC, d'abroger l'article 2 de la loi Taubira, le COMITE DEVOIR DE MEMOIRE de la Martinique
interpelle ces 40 signataires sur cette demande irrecevable.

" Au nom du parallélisme des formes et par souci de l'Egalité de traitement ..."

1/ Il ne peut en aucune manière s'agir de parallélisme, l'alinéa 2 de l'article 4 de feu la loi du 23 février 2005 imposait à l'Education Nationale d'interpréter et de juger l'Histoire en notant de surcroît, les bienfaits du colonialisme, c'est à ce motif «d’abus de pouvoir» qu'elle a été retirée.

2/ La loi TAUBIRA n'interprète ni ne juge de faits historiques, elle précise que "dans l'Histoire une place doit être accordée à la traite négrière et à l'esclavage," ce qui n'avait toujours pas été fait un siècle et demi après l'abolition de l'esclavage.

Ne pas reconnaître un fait historique est du négationnisme . Et c’est encore plus grave lorsqu’il s’agit d’un crime contre l’humanité.

L'Histoire est l'Histoire, nul ne peut la changer, et lorsqu'il y a acte de manipulation c'est toujours une volonté politique qui s'exprime " au nom de l'histoire " et c'est donc de politique dont il est alors question et non d'histoire.

Les 40 parlementaires demandent purement et simplement de nier ce fait d'histoire .

POURQUOI ?
En votant la loi du 23 février 2005 qui reconnaissait les bienfaits de la colonisation il s'agissait bien, en définitive, de vouloir faire reconnaître sans avoir à l'exprimer clairement , les bienfaits de la colonisation dans tous ses égarements, et donc en corollaire, les bienfaits de la traite négrière et de l'esclavage .

Le parallélisme de forme dont se justifie Lionnel LUCA et les 39 autres députés UMP est bien un acte politique indigne et révélateur d’une pensée rétrograde, d’une arrogance surannée, profondément imprégnée d’idéologie raciste.

Pour nous, au Comité DEVOIR DE MEMOIRE, notre lecture d'une telle lettre est claire :
Lionnel LUCA parle de droit, de justice, d'égalité de traitement, croyant abuser certains mais nous, nous lisons en filigrane « bienfaits du colonialisme= négation de la traite négrière et non-reconnaissance de l'esclavage »

Que la France insoucieuse de ses responsabilités devant l’histoire, laissent des représentants du peuple divaguer sur une vision angélique, rétrograde et falsificatrice de son passé, ne nous fera pas, nous qui avons gardé de cette ignominie une trace indélébile, transiger avec notre dignité !


Pour le Comité devoir de Mémoire MARTINIQUE
Serge Châlons

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Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
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