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[Mr.Freeze]

Et Jacques Chirac dérape. Interrogé hier sur l'«emballement» politique et médiatique qui a suivi l'affaire du RER D, le président de la République a eu ces mots : «Nos compatriotes juifs, musulmans, ou d'autres, même, tout simplement parfois des Français, sont l'objet d'agressions au seul motif qu'ils n'appartiennent pas ou ne sont pas originaires de telle ou telle communauté.» Comme si l'appartenance à telle ou telle communauté religieuse n'était pas compatible avec le fait d'être citoyen français... Des propos qui rappellent ceux que tenaient Raymond Barre en octobre 1980, après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic. Alors Premier ministre, il dénonçait «un attentat odieux qui a voulu frapper les Israélites qui se rendaient à la synagogue et a frappé des Français innocents qui traversaient la rue». Moins d'une semaine après son fameux discours du Chambon-sur-Lignon, Chirac donne ainsi aux Français l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Dans ce village de «justes» de Haute-Loire, il avait lancé un «appel personnel aux Français» pour les inviter «à la vigilance au quotidien», «au sursaut pour que, tous ensemble, on puisse défendre une certaine idée de la France».

Enfin, étrangement, plutôt que de parler de la mythomanie de Marie L. ou d'affabulations, Chirac a dénoncé une «manipulation». Comme s'il avait été lui-même victime d'un coup monté. Evoquer cette hypothèse, c'est prendre le risque de relancer l'affaire du RER D. Le rôle du président de la République était sans doute de la clore. En en tirant des leçons pour tous.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=223882

Et dire qui y'en a qui veulent absolument être considérer comme un citoyen français