Posté le: Ven 28 Avr 2006 18:50 Sujet du message: Des pyramides en Bosnie???
Des «pyramides européennes» en Bosnie
AFP
Des archéologues ont entamé vendredi dans le centre de la Bosnie des travaux d’excavations sur un site qui abriterait deux pyramides, les seules en Europe.
Une équipe d’experts a commencé à creuser à environ quatre kilomètres de deux collines où seraient dissimulées les pyramides. Les archéologues supposent qu’un passage souterrain mènerait vers l’enceinte des «pyramides », situées près de la ville de Visoko, à une trentaine de kilomètres au nord de Sarajevo.
Sous l’oeil curieux des habitants de cette ville, des excavations archéologiques ont également commencé dans la première des dix zones désignées, d’une surface de 20 mètres sur 50, situées au pied de l’une des deux collines recouvertes de végétation.
L’initiateur du projet, un explorateur bosniaque Semir Osmanagic, avait réalisé à la fin de l’année dernière les premières recherches à proximité des deux collines, ayant, incontestablement, la forme de pyramides.
Il est convaincu que ces «constructions » sont l’oeuvre d’une civilisation mystérieuse et qu’elles ont été bâties avec des blocs de pierre taillés, avant d’être recouvertes d’une sorte de béton primitif.
Les chercheurs bosniaques devraient aussi être rejoints par un archéologue et un géologue égyptien.
Ils affirment avoir constaté, en étudiant des images satellitaires du site, que les deux collines se refroidissaient plus rapidement que les formes de relief les entourant. Cela prouve, selon eux, que les collines ont un contenu moins dense et qu’il pourrait s’agir d’une structure mise en place par des humains.
D’après M. Osmanagic, les quatre côtés des «pyramides » correspondent exactement aux quatre points cardinaux.
La colline la plus grande est haute d’environ 70 mètres. Sa base est un quadrilatère dont les côtés mesurent 220 mètres.
Le découvreur des «pyramides » bosniaques affirme qu’elle présentent des similitudes frappantes avec les célèbres pyramides du Mexique représentant l’une le Soleil et l’autre la Lune.
C’est pour cette raison qu’il a baptisé la plus grande des deux collines «La pyramide bosniaque du Soleil ».
Les travaux, d’un coût estimé à 125.000 euros, devraient durer environ 200 jours, mais les premiers résultats des recherches devraient être connus dans trois semaines.
Le directeur du musée de Visoko, Senad Hodovic, dit ne pas mettre en doute des hypothèses des chercheurs.
«Ces pyramides sont évidemment l’oeuvre d’une civilisation. Mais nous devons effectuer des analyses sérieuses pour démontrer par qui et quand elles ont été construites », dit-il.
Avant même d’être découvertes, les «pyramides » inspirent désormais des commerçants de la petite ville qui mourait lentement depuis la fin de la guerre de 1992-1995.
Les échoppes qui vendent d’habitude des services à café en cuivre, fabriqués à l’orientale, proposent maintenant des pantoufles, des tee-shirts ou encore des bouteilles avec de l’eau de vie à l’image des «pyramides ».
«Ils peuvent ou non prouver que les pyramides existent, mais c’est bon pour le commerce », affirme un vendeur Esref Fatic, en ajoutant que même des touristes étrangers, attirés par le mystère, s’étaient rendus dans leur ville.
Un hôtel local a même été rebaptisé la «Pyramide du Soleil ».
ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg
nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg
sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!
a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti
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Or qui dit pyramide, dit présence kamite dans les environs.
Affaires à suivre.
Hotep, Soundjata
Peut être aussi qu'ils diront que les peuples civilisateurs de Kemet étaient originaire de l'Europe centrale.
Enfin ils ont déjà plusieurs fois éssayé....
Comment une montagne de Bosnie est devenue la "pyramide du Soleil"LE MONDE | 10.05.06 | 15h57 • Mis à jour le 10.05.06 | 15h57
VISOKO ENVOYÉ SPÉCIAL
a montagne Visocica, qui surplombe la petite ville de Visoko, à 28 kilomètres au nord-ouest de Sarajevo, a la forme d'une pyramide... Après quinze ans d'exploration des pyramides d'Amérique, d'Afrique et d'Asie, Semir Osmanagic, 45 ans, un Bosniaque du cru émigré aux Etats-Unis juste avant la guerre, est revenu sur la montagne et l'a rebaptisée "la pyramide du Soleil". Il y voit "la première pyramide européenne, la plus grande du monde". De l'autre côté de la vallée, il a désigné "la pyramide de la Lune" et celle "du Dragon". La Bosnie veut y croire.
Semir Osmanagic s'est engagé - d'abord avec des fonds personnels, puis épaulé par une quinzaine de sponsors - à prouver la validité de sa vision, contre l'avis de la majorité des spécialistes. Des travaux d'excavation ont commencé à la mi-avril.
Visoko attire désormais des dizaines de milliers de curieux. Des affaires prospèrent. Avis très répandu : "Depuis la fin de la guerre, la pyramide est ce qui nous est arrivé de mieux."
Coiffé d'un chapeau qui lui vaut le surnom d'Indiana Jones, "Sam" Osmanagic remue la montagne en tous sens. "L'histoire des civilisations va être réécrite ici même", dit-il en arpentant le plateau d'accès de la face ouest de "sa" pyramide. Il pense qu'elle et ses semblables ont douze mille ans d'âge et qu'elles sont l'oeuvre d'une "mystérieuse civilisation". Les mots "Atlantide" et "Martiens" ont été prononcés par ses collaborateurs. A Sarajevo, une blague raconte comment il est venu de la planète Mars pour construire la pyramide tout seul, il y a un million d'années...
Des "mégalithes" partiellement déterrés par des volontaires (et quelques salariés) "pèsent de 20 à 45 tonnes", explique Semir Osmanagic. D'aucuns le critiquent, l'accusent de charlatanisme ; il les "exécute" avec concision : "Une bande d'historiens et d'archéologues qui vivent encore au XIXe siècle." Veut-on une preuve irréfutable ? L'"inventeur" assène : "Vous savez que CNN était là hier, n'est-ce pas ? Bon..."
Ces spécialistes, l'historien Ivan Lovrenovic et l'archéologue Svetozar Pudaric, entre autres, répètent, au risque de passer pour des rabat-joie, que la construction de telles pyramides nécessite une civilisation disposant d'une main-d'oeuvre abondante et un savoir technologique avancé, deux éléments absents en Bosnie paléolithique. "Seule l'explication de l'intervention extraterrestre peut tenir debout", déclare ironiquement Svetozar Pudaric.
Qu'importe. La "pyramide du Soleil" et son "pharaon", Semir Osmanagic, ont déjà pénétré dans toutes les chaumières. "Un rayon de lumière et d'optimisme qui nous aide", expliquent deux éboueurs qui collectent les ordures sur la montagne. Ils espèrent que "grâce à la pyramide" des sacs en plastique remplaceront bientôt les cuves métalliques, peu pratiques.
Des retombées économiques ? Elles sont déjà évidentes à Visoko, du parking désormais payant à la pizza triangulaire et à la bouteille d'alcool de prune pyramidale.
A proximité des sites "archéologiques", le prix des terrains grimpe en flèche. La moindre ruine dans les bois suscite des rêves de restaurant bondé. Mais, au sommet de la montagne Visocica, un dénommé Ihtijarevic, qui avait acheté, voici quelques mois, pour quelques milliers d'euros, une parcelle sur le plateau d'accès de la "pyramide", a tenté de commettre le premier sacrilège. "Il veut revendre son terrain pour plusieurs millions d'euros et a barré l'accès aux fouilles avec une clôture en bois", explique Sead, un patron de café. Mais, nuitamment, une trentaine d'habitants ont arraché les planches et en ont fait un feu. Ihtijarevic a trouvé refuge en Slovénie. On ne touche pas à la pyramide...
Les fouilles continuent. Un archéologue égyptien est annoncé. "Semir Osmanagic a réveillé un pays assoupi", dit un employé des pompes funèbres de Visoko. Un mineur à la retraite venu de Kakanj médite : "Pyramides ou pas, il est bon de connaître notre passé." Pour Sead, c'est clair : "Il y a longtemps qu'on aurait dû inventer ces pyramides."
Philippe Deprez
Article paru dans l'édition du 11.05.06
_________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
Posté le: Mer 31 Mai 2006 09:34 Sujet du message: Prendre un scénario pour une théorie
Un complexe s’est crée vis-à-vis de l’information chez ceux que l’on appelle les profanes de la science. Admettre d’être ignare sur un sujet scientifique passe encore ; mais dépendre de l’expert, et de ses éventuels dévoiements, pour se faire une opinion est vécu comme une allégeance. Alors le citoyen honnête choisit de se tourner vers le média et l’éternelle figure du vulgarisateur, « troisième homme » plein de bonhomie servant d’interprète du savoir savant. Quasi-impossible d’ailleurs d’émettre une critique sur ces icônes, dévouées, faisant œuvre de salut public. Impossible de dire du mal d’un bienfaiteur comme Hubert Reeves, par exemple. Or, si l’exégèse de certaines notions est nécessaire, elle peut se révéler fort subjective, et il arrive que les vulgarisateurs nourrissent des intérêts très éloignés des idéaux de connaissance.
Le cas des pyramides bosniennes est à ce titre un cas d’école, et il n’est pas besoin d’une formation particulière en archéologie pour s’en rendre compte.
Un archéologue amateur, Semir Osmanagić, look Indiana Jones, annonce durant l'été 2005 qu'il soupçonne des pyramides enfouies sous les collines Visocica au nord de Sarajevo. D’une manière assez peu claire, il les date de 12000 ans. Puis il décèle une similitude frappante avec des pyramides du Mexique, ce qui vaudra aux collines de Visoko les surnoms de pyramides du Soleil, de la Lune et du Dragon. Ensuite, Osmanagić les annonce reliées entre elles par des tunnels secrets qui leur serviraient également d'entrée. Pas de preuve, hélas, mais un scénario trépidant : ce seraient les premières pyramides d’Europe, bien plus vieilles que leurs cousines égyptiennes, et qui témoigneraient d’une civilisation avancée dès la fin du paléolithique. Mieux encore, selon deux géologues dépêchés sur place, ces montagnes ne pourraient avoir été créées de la main de l’Humain. Tous les ingrédients sont ainsi réunis pour une « complotite » atlante ou mieux, extraterrestre, dans la plus pure lignée des livres délirants de Van Däniken, Vallée ou Charroux. Et sur ce point Osmanagić n’est pas un débutant : dans son livre The World of Maya[1] il avance que « les Mayas devraient être considérés comme les horlogers du cosmos dont la mission est d'ajuster la fréquence terrestre et de l’accorder avec les vibrations de notre soleil... Leurs ancêtres, les civilisations de l'Atlantide et de Lemuria, ont érigé les premiers temples sur les points d'énergie de la planète. Leur fonction plus importante était de servir de passage à d'autres mondes et dimensions ». Nous étions prévenus.
Or, à regarder de plus près, Osmanagić n’est pas archéologue. Ni géologue, ni spécialiste des pyramides. Il est entrepreneur, basé à Houston. Son truc : l’archéo-fiction. Sa méthode : tirer sur le fil du mystère. Tout d’abord, présumer les pyramides, à partir d’une présomption de refroidissement des collines plus rapide qu’aux alentours qu’il corrèle de façon très bucolique au caractère creux de ces massifs. L’annoncer partout, sans aucun bémol. Dire que ce sont les seules en Europe (ce qui est faux). Faire une analogie avec d’autres pyramides. Ensuite un bon titre, « la pyramide du Soleil ». Ajoutons à cela une rhétorique se cantonnant à parler de la pyramide au présent, véritable pensée magique consistant à croire que répéter plusieurs fois une chose douteuse la rend vraie. Reste à mettre dans sa poche le directeur du Musée, M. Hodovic, qui ne rêvait que de voir sa montagne visitée, utiliser la venue de géologues à bon escient et hop !, voilà le marécage journalistique créant un incroyable miasme médiatique, aussi nauséabond que gazeux.
Car pour l’instant, aucune preuve n’est disponible : les tunnels sont seulement présumés, les blocs seraient naturels et les pyramides peu probables. Les premiers rapports présentent les fouilles d’Indiana Semir comme des scandales archéologiques, et une pétition contre ses agissements a même été lancée[2]. Mais que la pyramide existe ou non, au fond, qu’importe. L’inquiétant est que sur un pseudo-fait (l’existence supposée mais non prouvée d’un monument), les journaux sont capables de traire le scoop, quitte à rejeter d’un revers de main les appels à prudence des spécialistes, mais tout en plaçant le nombre nécessaire de conditionnels pour se couvrir en cas de bourrasque. Le beurre et l’argent du beurre, pour un prix semble-t-il raisonnable aux médias, mais coûteux pour le lecteur lambda : une information non fiable, une approche non critique, une tribune pour un délire et une sape des systèmes de validation des théories. Ce n’est pas tout. Le scoop s’en est allé flatter les portefeuilles - argent public et dons affluent, un marché de la pyramide s’est déjà créée, depuis l’Hôtel Pyramida Sunca jusqu’aux pralines du même nom – mais aussi, malheureusement, la croupe brune du nationalisme. On voit désormais fleurir les Tshirts « Proud to be bosnian » et certains Bosniaques émettre des arguments de droit du sol, de peuple ancestral et de patriotisme nostalgique, quand ils ne tombent pas dans la théorie atlante chère à Osmanagić. De pyramides bosniennes (de Bosnie), on en vient à parler de pyramides bosniaques (du peuple bosniaque). Après les lames de rasoir, il s’avère que les pyramides aiguisent très bien le chauvinisme.
Dans le livre La fabrication de l’information, Aubenas et Benasayag expliquaient comment, pour parler d’un petit pays inintéressant comme le Costa Rica, il faut que le journaliste transforme le pays « en quelque chose qui puisse s'emboîter dans un des modèles du monde de la presse. Il peut ainsi être transformé en "fait" : une récolte record a eu lieu au Costa Rica. Ou alors en menace :"les cartels de la drogue arrivent au Costa Rica". Un débat reste également un bon moyen : "faut-il supprimer le Costa Rica ?"(…) "la seule façon d'aborder l'Algérie resterait les massacres, comme penser le Honduras aujourd'hui ce serait penser le cyclone."[3]
La vulgarisation scientifique ne déroge pas au phénomène. C’est finalement peu surprenant : nous oublions vite que la vulgarisation est une entreprise majoritairement commerciale, formatée pour des journaux privés dont l’objectif est la transformation de la connaissance en un produit vendable et compétitif. Le petit bout de connaissance considéré est trituré, aussi bien par la subjectivité de la personne chargée de le mettre en forme que par la demande présumée du lecteur-acheteur potentiel. Eternel cercle vicieux, où à force de vendre un certain type de production, les gens en viennent à le réclamer. Ah, Monsieur veut-il un peu de fantasmagorique ? je dois avoir ça en stock. Le scénario se transforme en théorie, et en guise de lanterne, les médias éclairent le public non spécialiste avec une bien triste vessie. Le Sciences & Avenir, une fois acheté, traînera sur le petit meuble en rotin dans le salon, comme le signe un peu ridicule d’un accessit culturel bien médiocre.
Alors méfiance : aussi soyeuses qu’elles soient, les barbes des Reeves, Coppens et autres vulgarisateurs peuvent cacher des chardons, et le chapeau de cow boy d’Osmanagić est bien vermoulu.
[1] Osmanagich Sam, The World of Maya, Gorgias Press, 2005
[2] http://peticija.white.prohosting.com/
[3] La fabrication de l’information : les journalistes et l’idéologie de la communication, La Découverte 1999 pp 40 - 52 _________________ Richard Monvoisin
Marie Hoffmann
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