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10 JWEN,labolisyon di lèsklavage la Gwiyann

 
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Pakira
Super Posteur


Inscrit le: 01 Mar 2004
Messages: 1750

MessagePosté le: Ven 02 Juin 2006 17:56    Sujet du message: 10 JWEN,labolisyon di lèsklavage la Gwiyann Répondre en citant

10 JWEN, a DiVÈTSONJÉ 2zyenm bi LABOLiSYON LÈSTRAVAY POU TOUT GWiYANNEN.
Ki BLANNG, ki CHiNWA, ki ENDJEN, ki KOULi, ki NÈG... kéròtankò,
kinoulé-kinoupalé a roun bi listwar pou tout gwiyannen !


Dans le cadre du 156ème anniversaire de la 2de Abolition de l'Esclavage en Guyane


et

proposent :



SiLÉMA LAFRiK, sanmdi 10 jwen 2006 Lagar-routyèr-a atè Kamalakuli pabò 6èr48 aswè
vini ké zòt aponi, bangi, tiban, banc, kololo, mule, chaise, relax...


-Projection en plein air de films africains sur écran géant

-Exposition artisanale autour du Burkina Faso

-Kasékò avec "Reste du Monde"

-Reggae avec "Lakaz" Metro Kalonji et Bongo I-Kei

-Awasa avec "Yepi Makandra"

-Tikozé à l'entour du film "Mascarade" avec le réalisateur Cédric Simoneau (mès ké la osi!)


Les films:

http://www.krakemanto.gf/ketikoti2006.html
_________________
"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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Pakira
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Inscrit le: 01 Mar 2004
Messages: 1750

MessagePosté le: Ven 02 Juin 2006 18:37    Sujet du message: Répondre en citant

On entend souvent dire que l'esclavage en Guyane aurait était plus doux (sic!!!) et que le marronnage n'aurait pas existé (re-sic!!!). Men déztrwa dat asou maronnaj katib Lagwiyann

Lonnò ké rèspé pou :


Gabriel, Augustin, André, Copena, Bazique, Simon, Jérôme,
Adome, Simon Frossard, Charlemagne, Berthier, Leveillé-Terrasson, Georges, Paulin,
Pompée, Cupidon, Madeleine, Jean-Pierre, Antoine,
men osi
Aluku, Kwakoe, Kodjo Koromantin, Baron, Joli-Coeur...
...ké tout larèstan nou pa konnèt men ki ofon nou tchò !




Quelques dates concernant le marronnage Guyanais

1700:

-Un groupe de marrons se constitue aux alentours de Cayenne.
Delanon, 1982 : 13


- Cinquante esclaves de la plantation de Gennes, région de Roura, s'enfuient, en pillant, tuant et brûlant tout sur leur passage, Seuls vingt d'entre eux seront rattrapés et exécutés.
Mam-Lam-Fouck, 1986 : 193

1707:

-Une bande de marrons est signalée dans la région de la haute Comté et y a vécu jusqu'en 1731.
Epailly, 2005 : 194
-Mam-Lam-Fouck, 1986 : 194

-Un marron captif indique que leur chef s'appelleGabrielqu'il est indien et exerce une autorité incontestée sur tous et se fait appeler Monsieur le Gouverneur. Leur camp est à l'est de Cayenne, en amont d'une crique de la rivière Oyac, région de Roura, .
Delanon, 1982 : 13

1714:

-la présence d'une bande marrons est signalée depuis six ans dans la région de la rivière Oyac, Le chef dénommé Gabriel était un amérindien, la bande comprenait des indiens, des noirs : hommes, femmes et enfants.
Cardoso, 1999 : 406

1730
:

-Reprise des raids des marrons sous l'autorité de leur chef Gabriel
Delanon, 1982 : 13

1742:Augustin déserte la plantation sur laquelle il est esclave, il sera le premier chef de la bande de marrons installée sur la Montagne Plomb.
Delanon, 1982 : 15

-Soixante-douze esclaves s'installent librement sur la Montagne Plomb.
Mam-Lam-Fouck, 1986 : 194

1748:Ce groupe se scinde en deux, le premier sous l'autorité d'Augustinet l'autre dirigé par André.Delanon, 1982 : 16

1749
:Copena,esclave de Monsieur Lamathérée, s'évade, il est repris en 1749. Il s'échappe à nouveau en 1752,il est condamné à avoir les bras, jambes, cuisses et reins rompus sur un échafaud qui sera dressé sur la place du port, puis mis sur une roue, face au soleil : son cadavre sera ensuite exposé.

Delanon, 1982 : 26-27

1752
:André,marron, a reconstitué une communauté fort nombreuse qui effectue des raids contre les plantations.
Delanon, 1982 : 25

La troupe est levée contre la bande de Jean dit Copena.

Marchand-Thébault, 1986 : 38

1763:
Des esclaves, une centaine environ, de la Montagne des Pères (Saint Xavier), région de Kourou, après avoir fui leur plantation, gagnent les côtes du Venezuela.
Epailly, 2005 : 27

1789:
Pas moins de cent Nègres marrons sont recensés dans les quartiers de Macouria et en amont des rivières Tonnégrande et des Cascades.
Mam-Lam-Fouck, 1986 : 194

1790
:

-Révolte sur l'Aprouague menée par Bazique,empreint des idéaux de la Révolution française.
Epailly, 2005 : 13

-Des esclaves se révoltèrent et tuèrent quelques colons.
Cardoso, 1999 : 408

1794
Very Happye nombreux esclaves s'emparent d'armes, détruisent des plantations, tuent des colons et leurs familles.
Epailly, 2005 : 13

1802:
-Deux à trois mille esclaves s'enfoncèrent dans les terres en deux bandes sous la direction de Simon (haute Comté) et de Jérôme et Adome en amont de Tonnégrande. Ils ont pu reconstituer outre des structures tribales mais aussi culte africain, ils vivaient de l'agriculture, de la chasse et de la pêche.
Cardoso, 1999 : 408

Quatre bandes comprenant plus de deux cents personnes entre 1802 et 1803 forment plusieurs campements :
-Trou Joli sous le commandement du nègreSimon Frossard
-Couleuvre,sous celui de Charlemagne, Berthier et Leveillé-Terrasson

-Sainte-Elisabeth sous celui de Georges

Paulin,sous le commandement du nègre Paulin

Mam-Lam-Fouck, 1986 : 194

Pompée,quant à lui marronne et s'installe définitivement, quelques années plus tard sur la rive gauche de la Comté au-dessus de saut Brodel avec sept personnes et cela pendant plus de vingt ans.
Epailly, 2005 : 52
- Mam-Lam-Fouck, 1986 : 195

1803:
Le général Freytag fait allusion à un établissement considérable de nègres marrons installé en Forêt.
Mam-Lam-Fouck, 1986 : 194

1807
:
Une trentaine d'hommes armés envahit une plantation dans la région du quartier de Tonnégrande. Deux officiers militaires de Victor Hugues y furent tués.
Epailly, 2005 : 20

1814
:
Le commandant de Macouria informe le Procureur du Roi, du nombre important de nègres libres mais inconnus.
Epailly, 2005 : 21-23

1819:
Les "noirs" de l'atelier de la plantation "Guatémala" à Macouria refusent de travailler de façon collective.
Epailly, 2005 :37

Cupidon,chef de bande quoique signalé comme mort fait parler de lui à nouveau dans le quartier de Tonnégrande, aux Cascades.
Epailly, 2005 : 21

1822:
Un couple d'esclaves est aperçu, voguant dans un canot aux larges des Îles du Salut.
Epailly, 2005 : 27

Le gouverneur Laussat a recensé toutes les bandes de marrons sans estimation chiffrée.
Mam-Lam-Fouck, 1986 : 194

1823
:
Arrivé d'un canot sur les côtes d'Organabo avec à son bord quinze marrons ayant fuit la colonie hollandaise.
Epailly, 2005 : 29

Tous les esclaves du petit atelier de "Mondésir" à Kaw s'enfuient.
Epailly, 2005 : 58

1824
Deux nègres empoisonneurs son condamnés.
Epailly, 2005 : 36

1826
Des empoisonnements faits contre leurs maîtres par des esclaves sont signalés.
Epailly, 2005 : 37


Pas moins de 25 esclaves s'évadent de l'atelier de la plantation "Joséphine", en volant un grand canot.
Epailly, 2005 : 27

1828
Deux plantations sont incendiées : la première, la plantation "Malgré Tout" et la seconde "Guatémala" à Macouria.
Epailly, 2005 : 24

Deux esclaves de nation Calbary, tuent leur maître, mettent le feu à la plantation.
Epailly, 2005 : 66

1830
:

Treize esclaves dont des enfants quittent une plantation à Counamama, région comprise entre Sinnamary et Iracoubo, sur une embarcation munie d'une voile et de pagaies.
Epailly, 2005 : 28


Au port de Cayenne, le canot est dérobé par un marin et deux complices.
Epailly, 2005 : 28


Une quinzaine de noirs de deux sexes prennent la fuite en direction du saut Hermina, sur le Maroni.
Epailly, 2005 : 28-29



Lors de la construction du canal Torcy, région de Kaw, pas moins de cent esclaves prennent la fuite.
Epailly, 2005 : 51


Des empoisonnements faits contre leurs maîtres par des esclaves sont signalés.
Epailly, 2005 : 37

1831:
Madeleine,chirurgienne et ménagère, ainsi que ses deux enfants,esclaves sur la plantation "La Caroline", au quartier de Roura sont traduits devant les tribunaux pour empoisonnement, Ils sont déportés.
Epailly, 2005 : 37
-Mam-Lam-Fouck, 1986 : 188-189

Dix esclaves masculins prennent la fuite.
Epailly, 2005 : 51


1833:

Trois hommes esclaves marrons, après avoir tué le patron d'une goélette, s'en emparent et prennent la direction de la haute mer.
Epailly, 2005 : 28

-Le Conseil Privé traite du cas de l'esclave Jean-Pierre, sur la plantation "Quartier Général" du canal Torcy, soupçonné d'avoir tué un jeune blanc mais surtout d'organiser des rencontres dans sa case avec les autres nègres.
Epailly, 2005 : 41

Des esclaves quittent la plantation "La Jamaïque", région de l'Aprouague, pour créer des villages dans la région.
Epailly, 2005 : 31


1834:
Quatre esclaves, tous mineurs, sont jugés par la Cour Royale de Cayenne pour marronnage.
Epailly, 2005 : 34


Soixante et un nègres et négresses de la plantation "Le Petit Cayenne" quittent leurs ateliers pour se rendre à Cayenne afin de se plaindre auprès du Procureur.
Mam-Lam-Fouck, 1986 : 192

1839
Antoine, chef de bande fait parler de lui à nouveau, en tuant un commandeur.
Epailly, 2005 : 24

1842
La goélette des Ponts et Chaussées de Cayenne est dérobée par des esclaves. Epailly, 2005 : 29

1843
Seize esclaves se rendent à Cayenne pour se plaindre de leur maître, auprès des autorités.
Epailly, 2005 : 37

1844
Dix sept esclaves de la plantation "La Constance" du quartier Aprouague s'en vont.
Epailly, 2005 : 39

1849
Cinq noirs évadés de Macapa cherchent refuge à Cayenne.
Epailly, 2005 : 29




sources :


Roland DELANON : "Les torches du Gaoulé-Nègres marrons de Guyane", 1982.


Eugène EPAILLY : "Esclavage et résistances en Guyane française-Une page de l'histoire de l'esclavage en Guyane : ses révoltes atlantiques, ses luttes continentales et maritimes" ; 2005.


Anne Marie BRULEAUX, Régine CALMONT, Serge MAM LAM FOUCK (coord.) : "Deux siècles d'esclavage en Guyane française, 1652-1848", L'Harmattan, 1986 réed. 2005.


-Ciro Flamarion CARDOSO : "La Guyane française (1715-1817)-Aspects économiques et sociaux. Contribution à l'étude des sociétés esclavagistes d'Amérique, Ibis rouge.
_________________
"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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MessagePosté le: Dim 04 Juin 2006 14:35    Sujet du message: Répondre en citant

C' est pathetique, j'reviens de cayenne et franchement les guyanais sont varaiment a côté de la plaque avec l'histoire et qui puise avec l'esclavage.
Pour les livres pas vraiment des réfférences, des copier/coller des archives.
et lorsque j'vois des pubs a 2bal's dans le sujet, le commerce de l'esclavage des Nègres continue.
et là minute de silence bordel... Twisted Evil
_________________
"ne nous énervons pas! Chester Himes
"Si un homme commence par la certitude, il aboutira au doute; mais s'il se contente du doute pour commencer il aboutira à la certitude" F.B
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Pakira
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MessagePosté le: Dim 04 Juin 2006 14:56    Sujet du message: Répondre en citant

La proclamation de Pariset

La soi-disant abolition de l'esclavage....Pariset fait comprendre que les esclaves sont libre,mais doivent vendre leur travail aux "anciens maîtres" et sont obliger de se loger,chez leur "anciens maîtres" Rolling Eyes

*************************************************************

Mes amis,

Dans quelques semaines l’esclavage va cesser à la Guyane. Le 10 août prochain, vous entrerez dans un nouvel ordre social . vous serez tous libres. Les magistrats qui ont été récemment dans les quartiers, vous ont expliqué quelle sera votre position dans cet état de choses. Etre libre ce n’est pas être indépendant de toute obligation, au contraire, comme tout le monde, vous dépendrez désormais pour votre conduite et pour vos besoins, de la société et des lois. C’est Dieu lui-même qui a créé l’homme pour vivre en société et qui ne permet pas que chacun puisse faire, sans règle, toutes ses volontés.

En même temps qu’il nous a donné notre libre arbitre, qu’il nous a accordé des droits, il nous a imposé des devoirs auxquels il faut savoir nous plier, et vous aurez à respecter les droits chez les autres comme il les respecteront chez vous. Déjà vous avez vu vos anciens maîtres, dans cet esprit de fraternité et de conciliation venir au devant de vous pour traiter des conditions auxquelles vous pourriez consentir à leur louer votre travail. C’est la reconnaissance de votre droit. Devenus libres, votre travail vous appartient, personne ne peut l’exiger sans être préalablement convenu avec vous d’un juste paiement ; vous ne serez plus obligés de le donner à un maître. Mais votre travail n’a de valeur qu’autant que vous pourrez l’appliquer et pour l’appliquer il faut des propriétés disposées pour le recevoir et l’utiliser. Or, les propriétés appartiennent toutes à des habitants. Il faut donc pour mettre en oeuvre le travail qui vous appartient, que vous vous entendiez avec ceux à qui appartient la terre.

Sur les habitations où vous êtes actuellement, il existe des cases, des terrains à vivre sur lesquels le propriétaire doit compter pour loger et établir les travailleurs nécessaires à son exploitation ; ces cases, ces terrains ont une valeur proportionnelle dans l’ensemble de la propriété, si vous y demeurez, vous devrez en compensation au propriétaire un loyer ou un certain temps de travail, la justice le veut ainsi, et comme quelque part que vous alliez vous aurez toujours à envisager en première ligne cette obligation, je vous engage à examiner avant de changer de lieu, si vous y avez avantage, s’il ne vaut pas encore mieux conserver des cases et des abatis auxquels vous êtes habitués plutôt que d’aller faire des essais ailleurs, où les premiers temps seront nécessairement difficiles puisque tout y sera à créer. Il faut vous dire que sur ces biens se trouvent des vieillards, des infirmes qui ne peuvent se déplacer comme vous. Ces vieillards et ces infirmes ont travaillé dans leur temps et ont aidé à vous élever. L’humanité vous fait un devoir de concert avec vos anciens maîtres, de leur prêter aujourd’hui aide et assistance, c’est là une charge de chaque communauté, et si vous ne prenez à cet égard des arrangements en restant sur vos habitations respectives, si vous les quittez, comment pourrez vous faire que le propriétaire qui n’aura plus de revenus, ne les abandonne pas aussi à son tour ? Je dois vous présenter toutes ces choses, comme votre ami, parce que je vous porte un grand intérêt comme à des hommes qui sentent le prix du bienfait dont ils sont l’objet, qui sont capables d’entendre la voix de la raison, et qui libres désormais ne voudront pas rétrograder dans les voies de la civilisation.

Ainsi, encore, je dois vous prémunir contre l’abandon des travaux de grande culture pour aller, sur de petites habitations vous borner à faire des vivres. Le couac, la cassave, les bananes ne peuvent se vendre que dans la colonie. Les bâtiments de France n’en prennent pas. Si donc il en vient beaucoup sur le marché, vous en ferez baisser le prix, à peine même trouverez-vous à les vendre, et vous n’aurez pas d’argent nécessaire pour acheter les provisions et les effets d’habillement dont vous aurez besoin. Les marchands du dehors ne peuvent apporter des salaisons, de la vaisselle, des étoffes, des vestes, des chapeaux, des chemises qu’à la condition de trouver dans la colonie du sucre, du café, du coton, du roucou, du girofle à acheter en retour, et c’est, de leur côté, avec la vente de ces produits que les propriétaires auront de quoi vous payer vos journées, ou que vous pourrez vous même procurer de l’argent. Vous comprenez bien cette combinaison qui fait que votre travail a besoin de terres et des usines de l’habitant, tout comme l’habitant a besoin de votre travail pour mettre ses terres et ses usines en rapport, et que, sans ce double concours, la colonie serait condamnée à ne plus faire de denrées pour l’exportation et retournerait à l’état sauvage.

Vous avez encore quelques jours devant vous. vous I pèserez ces réflexions. Ceux qui voudront quitter les propriétés où ils ont été jusqu’à présent pourront le faire. je vous , le répète, mes amis, vous serez libres, mais vous devrez , vous entendre avec les habitants chez lesquels vous voudrez vous transporter. Des ateliers nationaux seront ouverts , sur les propriétés domaniales, à la Gabrielle notamment, pour ceux qui ne trouveraient pas à s’employer sur les habitations particulières et, suivant leur force et leur travail, il leur sera accordé une rétribution convenable. Le Gouvernement vous donnera tous les moyens de vous utiliser, mais il ne veut pas de vagabondage, et les individus qui s’abandonneraient à l’indolence et à l’oisiveté, qui croiraient pouvoir passer leur temps en courses dans les quartiers ou en canot sur les rivières, ou qui iraient s’établir sur les terrains de l’état, seront arrêtés par la police et seront livrés aux tribunaux, qui les enverront aux ateliers de discipline. Il en serait de même de ceux qui commettraient des désordres, qui se livreraient au vol ou à des dégradations. La Guyane ne doit compter que des citoyens honnêtes et utiles, pouvant toujours justifier de leur domicile le et du travail qui les fait vivre, et toutes les mesures seront prises pour les encourager et les protéger.

Je ne vous parle pas de la rémunération de votre travail. Divers arrangements peuvent être faits à cet égard, soit que vous entriez en association avec les propriétaires chez lesquels vous vous placerez, à la condition d’une part dans la récolte, soit que vous affermiez des terrains à cultiver à moitié fruits soit que vous travailliez moyennant des salaires à la tâche ou à la journée. C’est un objet à débattre entre vous et les propriétaires et dans lequel le respect même de votre libre-arbitre fait un devoir au gouvernement de ne pas intervenir. La diversité des cultures, la diversité des localités dont est favorisé ce beau pays de la Guyane, comporte d’ailleurs tous ces divers modes. Mais une fois les conditions arrêtées, les conventions passées, il faudra les exécuter avec loyauté, et persévérance, sans se laisser rebuter par quelques mécomptes tenant quelquefois aux intempéries des saisons ou à des premiers essais. S’il s’élevait des difficultés entre vous et ceux qui vous emploieront, des jurys seraient institués à porter des justiciables dans les cantons pour entendre les plaintes pour prononcer avec équité et rendre à chacun suivant son droit.

Mes amis, vous êtes sur le point d’aborder une grande épreuve. La République vous a appelés sans transition, de l’esclavage à la liberté. Les colonies étrangères contemplent ce spectacle avec étonnement. Ne cédez pas à un premier entraînement ; Réfléchissez, et prouvez-leur que pour vous, comme pour vos frères d’Europe, vous saurez garder la noble , devise de la France :

La Liberté, l’Egalité, la Fraternité, dans un travail fructueux et honorable, dans la paix publique, dans les liens de la famille, dans l’obéissance aux lois de la religion et de la patrie.

Cayenne, le 15 Juillet 1848.
Le Commissaire Général de la République, PARISET.
_________________
"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
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MessagePosté le: Dim 04 Juin 2006 15:23    Sujet du message: Répondre en citant

Marronnage

L’esclavage est la position et la condition de l’homme qui est la propriété d’un autre homme. C’est la suppression totale de la liberté personnelle. Cet homme devient une chose, un instrument, une marchandise, l’animal domestique de son maître. L’esclavage et la traite négrière se sont formés uniquement sur un abus de la force mis en place pour les besoins de la cause européenne : la rentabilité des possessions européennes dans les Amériques.

C’est l’exploitation d’un humain par un autre pour ses propres besoins de richesses. Cette politique barbare commence à Lisbonne sous le règne du Prince Henri et atteint ses lettres de noblesse dès 1503 à Hispaniola ( Cuba ). L’exploitation du nègre se confirme en 1517. Dès l’instant, des millions et des millions d’hommes à fond de cale, rangés comme des cuillères vont subir l’odieux transbordement. Près de 20% de cette sorte de cargaison va périr durant les traversées soit quatre morts pour une arrivée.

Et c’est en partie contre cela que vont se soulever des nègres qui au Surinam mèneront par leur nombre une résistance intérieure, qui en Guyane par leur entêtement formeront le nœud gordien de la politique coloniale et esclavagiste.

En Amérique du Nord, du Sud et dans la Caraïbe les premiers à être placés sous le joug sont les amérindiens. Ils sont aussi les premiers à se révolter. C’est ainsi qu’à l’apparition des esclaves nègres, ils se sont unis. Ce mouvement naturel entre opprimés permet la formation des premiers résistants que les colons dénomment « marrons ».

Pour la Guyane en particulier, les documents dépouillés pour l’instant nous permettent de souligner 1696 comme une année où l’on identifie les premiers actes de résistances.

Nous brosserons ici les grandes étapes de résistance, de Gabriel à Pompée soit 136 ans de luttes. Il convient auparavant de définir le marronnage et le sens auquel on le rattache.

Ce terme dérivé du mot espagnol cimarron qui devient en français, marron désigne la fuite des esclaves noirs ou amérindiens. C’est le refus inné de la servitude ou du mauvais traitement dans le contexte de l’époque. Cette position était donc une illégalité sanctionnée par la loi. Paradoxalement, cette acception est aujourd’hui reprise. Pourtant nous en convenons tous actuellement, le marronnage n’est que la réponse trouvée par les nègres pour résister à l’oppresseur. Ce n’est pas une résistance culturelle, et il serait judicieux de revoir les choses et bien mettre en avant le côté résistant.

Les Grandes étapes du marronnage en Guyane


Les premiers esclaves noirs de Guyane sont enlevés de la côte de Guinée et des possessions hollandaises. C’est en 1696, qu’officiellement qu’il est fait mention de marronnage sans autres détails.Le 3 avril 1700, sur l’habitation de Gennes dans la région d’Oyac, 50 esclaves se révoltent. Ils tuent le commandant de l’habitation et égorgent les économes. Les esclaves pillent, détruisent tout sur leur passage et prennent la direction du haut de la rivière Comté. Ils sont arrêtés peu après.Deux sont roués vifs, un autre a le jarret coupé et en meurt...et un a le poing coupé.


En 1706, des nègres et des amérindiens pour la foi en la liberté, se sont enfoncés ensemble dans les bois. Ils sont dirigés par le nommé Gabriel. Plusieurs fois poursuivis, ils ne sont jamais rattrapés. C’est en 1712, après une chasse acharnée que la bande de Gabriel est partiellement capturée. Un nègre, un amérindien, 3 négresses, 5 amérindiennes dont deux sont les femmes du chef Gabriel et deux de ses enfants sont pris. Gabriel quant à lui réussit à prendre la fuite.Leur condamnation dite modérée est celle du fouet, du marquage de la fleur de lys et d’avoir les oreilles coupées.


En 1716, les marrons établissent de véritables camps sur le haut de l’Orapu et de l’Oyac. Ils s’organisent, construisent des carbets et font des plantages. Ils désarment les chasseurs de marrons. Mais en réponse, la répression s’accentue. Mais en réponse, la répression s’accentue. Les chefs marrons capturés ont la tête tranchée pour être exposée à la porte de la ville de Cayenne ou sur le lieu habituel des exécutions : La poissonnière. Pourtant les marrons ne sont nullement effrayés. Donc chaque fois que le Gouverneur a la certitude d’avoir enrayé le marronnage, les mois qui suivent le ramènent à la réalité.


Les nègres marrons s’enhardissent. La connaissance qu’ils ont de la forêt détermine le choix de leur base arrière. C’est entre 1723 et 1731 qu’ils investissent la région qui va de la haute Comté à la haute Tonnégrande.

En 1723, c’est un certain Maongue, ancien esclave de la sucrerie de Montsinéry qui entre en résistance. Il devient chef de bande. Rusé, il n’habite jamais le soir dans le même carbet. Maongue trompe plusieurs détachements et réussit souvent à prendre leurs vivres. Puis survint le marron nommé Léveillé. Ce dernier par sa prestance et son intelligence, ne peut que rentrer en rivalité avec le chef Maongue. Car, les sollicitudes d’un certain nombre de marrons le poussent à vouloir être le chef. Après une altercation plus ou moins organisée, Léveillé réussit à tuer Maongue en 1731. Cet événement provoque la scission du groupe en trois sections. Le nommé Baptiste prend la direction de Kourou et forme apparemment la fameuse bande de la Montagne Plomb. André s’installe du côté de Tonnégrande et Augustin qui se voit entourer du plus grand nombre, investit dans le haut de Tonnégrande.Baptiste est tué en 1743, sa tête est ramenée à Cayenne. Cette situation oblige André à rejoindre Augustin. En 1748, leur camp est attaqué par la troupe de Préfontaine. Cela provoque aussitôt le mouvement des marrons vers le Sud-Est de la dite région. C’est à dire entre le Dégrad Patawa, le Sud de Cavaley, la crique Benoit, la crique crabe, la crique Couleuvre et les quatre îlets.

Ils arrêtent à peu près toutes communications avec l’extérieur sans pour autant freiner les incursions sur les habitations. Ils y enlèvent les négresses, des outils aratoires, des armes et des munitions.

Les régions citées plus haut sont les témoins de hauts faits de résistances :

Le chef Copéna est installé près de Dégrad Patawa. Le chef André lui, est près de la source de la région Sud de Cavaley, lieu d’implantation du quartier général. Le chef Augustin est à une lieue de cette dite crique

Il y a au quartier général dont nous venons de parler, 27 cases et 3 carbets. Cet ensemble forme un regroupement de 72 personnes : 29 nègres, 22 négresses, 9 négrillons et 12 négrittes.

En Juillet 1753, le camp d’Augustin est attaqué, 39 personnes sont saisies. Augustin réussit à prendre la fuite. Le 21 novembre 1753, ce camp est de nouveau pris d’assaut : 10 nègres marrons sont pourchassés soit 3 nègres, 3 négresses et 4 enfants. Dans cet affrontement, 3 nègres et 2 négresses sont tués, une négresse est blessée.
Un enfant se trouve dans les bras d’un nègre tué, un autre au téton de sa mère blessée et deux autres assistent à la scène. Le lendemain, le détachement surprend d’autres marrons et tire à vue. Cette fois le chef Augustin a la tête coupée. C’est un mulâtre qui la lui sectionne.


En mars 1756, c’est le camp d’André qui est attaqué à son tour. Il réussit à en échapper. Jean dit Copéna est lui aussi arrêté la même année.

En 1760, c’est Simon dit Froissard nègre africain qui entre en marronnage et devient chef de camp en fondant "Changement". C’est l’un des rares à établir le culte africain du dieu suprême Kombi et des idoles Bitou et Kachi.



En 1766, les coups de boutoirs répétés de la compagnie des chasseurs poussent cet ensemble à préparer une lente migration vers la source de la rivière Comté. Après quatre années de répit, une chasse aux marrons est organisée en 1770. Plusieurs nègres marrons sont fait prisonniers. Les marrons vont à leur tour faire des représailles. Des razzias sont effectuées sur des habitations. Ces actions durent 8 ans. L’administration coloniale ne bronche pas.

Et c’est en 1788, après des plaintes de colons, que le Gouverneur organise de nouveau la chasse. Il ne va pas réussir dans son entreprise. C’est ainsi qu’il prend le parti de leur envoyer un missionnaire : l’abbé Jacquemin. Ce dernier parvient à ramener un certain nombre sous la promesse de la liberté. Ces noirs sont dupés et à la première occasion retournent dans les bois.

En 1794, a lieu la première abolition de l’esclavage. Cet événement fait le tour de la colonie. Mais les marrons de la région citée plus haut restent dans leurs camps de 1794 à 1802, date du rétablissement de l’esclavage dénommé dès l’heure conscription de quartier par Napoléon.
En 1802, Pompée de nation Macoua entre à son tour en résistance et comme ses prédécesseurs emporte des outils aratoires et une arme à feu volée à son maître. Il rencontre à " Changement " le nommé Simon Froissard cité plus haut, chef du camp. Pompée forme l’établissement « Boi Fey ». Simon fonde « Joli Terre ». Ce camp, le plus important, a trois chefs : Cupidon, Léveillé et Pompée qui remplace Adôme dont il était auparavant le lieutenant et Charlemagne créé " Trou Couleuvre ".


Ils sont attaqués par les troupes de Victor Hugues en 1807. Cela les oblige à se séparer en plusieurs groupes. La lutte de Hugues dure 18 mois. Chaque abattis rencontré est incendié et les cases subissent le même sort. Les marrons, malgré un effectif de plus de 110 hommes dont 40 armés de fusil, ne font aucune résistance sérieuse. Au contraire, ils s’éloignent tout en faisant subir aux troupes de Victor Hugues quelques pertes. Cette relative passivité permet de raser plus de 200 quarrés de terres plantées et capables de nourrir 1200 hommes. Il leur a fallu deux mois pour tout brûler. C’est dans ces conditions que Simon est capturé. Il est plusieurs fois blessé à coup de fusil. Mais la vénération que lui porte les marrons effraie le détachement. Cette troupe craint une réplique farouche. Car elle pense tous que les compagnons de Simon veulent récupérer son corps. Cela les pousse à dépecer le cadavre à coups de sabre puis sa tête aussitôt tranchée est ramenée à Cayenne pour y être exposée. Charlemagne, Gervais, Cupidon et d’autres encore subissent le même sort.


Au début de l’année 1816, des sorties à main armée sont faites par les marrons dans le quartier de Tonnégrande. L’effervescence est vive, les marrons sont souvent trahis. Mais ils bénéficient aussi de la complicité d’un certain nombre de nègres esclaves ou libres des habitations environnantes. Le bouillonnement tend à vouloir se généraliser. En 1822, les actes de résistances se font carrément aux portes de la ville. En effet, en mai 1822, des nègres esclaves du Roi, établis au lieu dit Mapéribo dans le quartier de Montsinéry entrent en rébellion. Ceux-ci se nomment :

Ajax, commandeur de la briqueterie, de nation Congo né en Afrique et âgé de 47 ans.
Jean créole de la Guyane âgé de 26 ans.
Nicolas de nation Congo âgé de 20 ans.
Jacques de nation Bosso âgé de 36 ans.
Vincent nègre de Para âgé de 30 ans.
Achille de nation Congo âgé de 20 ans.
Adolphe de nation Congo âgé de 17 ans.
Valap Malgache âgé de 18 ans.
Simboué Malgache âgé de 22 ans.
Salam Malgache.
Coutoubouly Malgache.
Eraste Malgache âgé de 25 ans.
Fanny de nation Congo âgé de 25 ans.
Laurent de nation Congo âgé de 25 ans.
Convention de nation Bibi âgé de 40 ans.

Ils sont jugés le 2 juillet 1822. Ajax est pendu et étranglé jusqu’à ce que mort s’ensuive à une potence dressée sur la place du marché de Cayenne. Jean est condamné à dix ans de galères et de travaux forcés et marqué sur l’épaule gauche au fer rouge des lettres T.F. Il reçut aussi 29 coups de fouet et exposé pendant deux heures. Nicolas et Jacques à six ans de galères et de travaux forcés, exposés pendant deux heures au carcan après avoir reçu 29 coups de fouet. Les onze autres nègres sont renvoyés à leur atelier pour y être corrigés, après avoir assisté aux exécutions.



Sur ces entrefaites Pompée se sépare du groupe et s’installe à « Trou Biche », dépendance de l’ancien camp de Simon Froissard. Il y est encore attaqué. Pompée s’échappe avec 13 ou 14 personnes pour former un établissement sur la branche droite de la rivière Comté qu’il appelle « Couri Mo ». De nouveau poursuivi le groupe s’enfonce plus avant et fonde un autre camp dénommé « Maripa » au Sud Est du Saut Brodel. C’est là que Pompée est arrêté le 5 août 1822 à 11heures. Rien ne pouvait arrêter cet élan de liberté qui, avec des hauts et des bas, perdurera jusqu’en 1848.

Nous avons vu ainsi étalé la persistance de la volonté de liberté dans le cadre esclavagiste. Malgré les lourds sévices infligés aux marrons faits prisonniers. Rares sont les grâces.

Patrick Léon

http://www.mdes.org/article5.html
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"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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Pakira
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MessagePosté le: Dim 04 Juin 2006 15:37    Sujet du message: Répondre en citant

Gabriel, chef marron amérindien

Nous retraçons ici la chronologie d’une action culturelle d’envergure menée par le MDES. En effet, les élus du MDES avaient demandé à l’assemblée plénière du Conseil Régional en 1998, de constituer une commission pour recenser les lieux publics qui portent le nom d’esclavagistes afin de proposer aux autorités concernées (commune, chambre de Commerce etc.) de les remplacer par des noms de résistants guyanais à l’ordre esclavagiste. La commission ayant fait une fausse couche, le MDES a décidé d’agir...



Le vendredi 22 septembre 2000 le MDES bannit le nom de JUBELIN administrateur de l’ordre esclavagiste et rebaptise cette grande artère de la capitale, Boulevard du chef marron Gabriel. A cette occasion un monument (oeuvre de l’artiste JP TRIVEILLOT) est érigé sur le boulevard GABRIEL en hommage à ce valeureux chef marron, les plaques indiquant le nom de l’artère ont été changées.

Rappel historique

Jean Guillaume JUBELIN était commissaire général de la marine, gouverneur de la Guyane du 1er juin 1829 au 24 avril 1834, puis du 5 mai 1835 au 11 avril 1836. Il représentait la France coloniale et esclavagiste en Guyane, les documents d’archives attestent de son rôle prépondérant concernant tous les actes coloniaux de cette période. Par exemple, le classement au rang “ d’épave ” de certains esclaves de la colonie et surtout les châtiments criminels contre les marrons, c’est à dire les résistants guyanais.

JUBELIN représentait un système atroce et amoral qui causa la perte de millions d’hommes et de femmes. Privés de leur droit, de leur culture, de leur liberté, ces hommes et ces femmes ont subi une aliénation mentale et culturelle dont souffre jusqu’à nos jours, la majorité de leurs descendants. Pour cela son nom doit être banni de notre mémoire.

Le chef GABRIEL est un esclave marron d’origine amérindienne. Placé sous le joug des esclavagistes en 1696 sur l’habitation de Gennes dans la région d’Oyac à Roura, c’est là qu’il participe avec 50 esclaves à l’une des premières révoltes anti-esclavagistes en Guyane. Le chef GABRIEL et ses compagnons de lutte dénonçaient le système. Ils proclamaient leur appartenance à l’humanité. Une vingtaine d’entre eux seront capturés, battus, puis les esclavagistes, selon le Code Noir, vont leur couper le jarret et sectionner leur poing.

En 1706, le Chef GABRIEL réunit dans une même communauté des nègres et des amérindiens avec femmes et enfants. Ils s’organisent dans la forêt et y vivront pendant 6 ans. En 1712 les esclavagistes les attaquent férocement. Quatorze d’entre eux sont capturés puis fouettés. Marqués à la fleur de lys (symbole du royaume de France) on leur coupera les oreilles.

Le reste de la communauté marron continuera de résister sur la montagne Gabriel avec son chef GABRIEL jusqu’en 1730. Les écrits coloniaux donnent très peu de renseignement sur leur organisation et sur leur leader. Cependant, son nom a retenti si fort dans la conscience anti-esclavagiste guyanaise que les habitants de Roura ont dès l’époque baptisé de son nom illustre l’une des montagnes entourant le bourg, la montagne Gabriel.

Par ces faits héroïques, nous rendons hommage au grand chef marron GABRIEL. Longue vie au boulevard du chef marron GABRIEL.

Après la réappropriation de notre histoire, le Maire de la ville de Cayenne adresse un courrier au MDES dont nous livrons aux lecteurs le contenu :

« Mes services municipaux m’informent des actions que vous avez menées ce jour sur le domaine public communal, sans autorisation.

Permettez-moi tout d’abord de vous exprimer tout mon étonnement quant à la soudaineté de telles actions ; pour lesquelles je n’ai pas été informé.

Votre organisation politique jusqu’à ce jour ne m’a fait aucune proposition de dénomination de rues.

Croyez que si tel avait été le cas, elles auraient été instruites par la commission compétente et le conseil municipal se serait prononcé par voie de délibération sur vos propositions.

Quelle que soit la légitimité symbolique d’une telle démarche, vous n’êtes pas sans savoir que le domaine public communal fait l’objet d’une réglementation spécifique pour son utilisation, et il en est de même pour la dénomination des voiries.

En conséquence, je vous demande de prendre toutes les dispositions utiles pour la remise en leur état initial, des modifications et adjonctions opérées sur le domaine public communal.

Il en va de ma responsabilité administrative et pénale.

Sachez néanmoins, que je reste à votre entière disposition pour faire instruire par mes services et présenter au conseil municipal un rapport permettant de faire aboutir vos demandes. Sachant qu’une telle procédure d’adressage relève de la compétence communale.

En espérant que vous comprendrez l’urgence de régulariser une telle situation, compte tenu des responsabilités encourues. Cayenne le 22 septembre 2000. »



Voici la réponse du MDES :

« Monsieur le Maire,

Suite à votre lettre du 22 Septembre 2000, nous avons l’honneur de vous faire savoir que nous avons effectivement procédé à un geste culturel fait ce Vendredi 22 Septembre 2000. Nous avons apposé des plaques et érigé un monument en l’honneur du chef marron GABRIEL dans le but de rebaptiser ce boulevard : Boulevard du chef marron GABRIEL.

Ce geste n’est dirigé ni contre une personne , ni contre une institution. C’est une façon symbolique et culturelle d’agir contre l’aliénation qui frappe notre peuple. Nous vous rappelons que JUBELIN n’était rien d’autre qu’un gouverneur du système esclavagiste qui a durant trois siècles organisé le génocide des amérindiens et la traite négrière. Nous avons sécurisé le monument et balisé l’emplacement.

Nous nous tenons à votre disposition pour une rencontre en vue d’une régularisation ou d’un prolongement de notre initiative dont la portée symbolique ne vous a pas échappé. Cayenne le 25 septembre 2000 ».



En guise de conclusion


Le mardi 26 septembre 2000, les services techniques de la mairie de Cayenne sont venus en catimini, sans tambour ni trompette enlever le monument érigé en la mémoire du chef marron GABRIEL. La municipalité a précisé que l’œuvre de l’artiste n’a pas été détériorée, de plus les plaques indiquant le nom de l’artère ont été enlevées le 02 octobre 2000.

Toutefois, il est important de rappeler que l’un des hauts responsables politiques de la mairie de Cayenne est un éminent historien, alors pourquoi tant de balbutiements dans la reconquête de notre histoire, de notre patrimoine. Décidément les séquelles post-esclavagistes sont difficiles à effacer, aliénation quand tu nous tiens...

http://www.mdes.org/article6.html
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senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
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MessagePosté le: Mar 06 Juin 2006 20:20    Sujet du message: Répondre en citant

*Jean Guillaume JUBELIN était commissaire général de la marine*
il a un boulvard qui porte son nom actuellement en guyane "jubelin, voltaire, baduel, rauchembeau, estree...
un nègre ne dit pas, ou comfirme pas "nègre marron", moi j'dis Nègre Libre...car ils avaient rien demander.
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"Si un homme commence par la certitude, il aboutira au doute; mais s'il se contente du doute pour commencer il aboutira à la certitude" F.B
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