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Cet autre bresil, decryptage de la societe bresilienne

 
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M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Mer 13 Juil 2005 16:40    Sujet du message: Cet autre bresil, decryptage de la societe bresilienne Répondre en citant

http://www.autresbresils.net/

Arrow La situation des Noirs au Bresil, quelques articles.

http://www.autresbresils.net/mot.php3?id_mot=6

Arrow A titre d'exemple:
http://www.autresbresils.net/article.php3?id_article=106


2004 - Journée des Enfants. J’ai dû aller travailler et laisser à sa grand-mère, ma fille Luana, deux ans. De retour à 15 heures pour aller la chercher, mon mari nous attendait dans la voiture. Je dis au revoir à ma belle-mère et nous nous dirigeons vers l’ascenseur. Arrive une jeune femme avec ses enfants, une petite fille de plus ou moins six ou sept ans et un petit garçon ayant l’air d’en avoir huit. Nous entrons tous dans l’ascenseur. La dame engage la conversation et me demande si Luana vit ici, chez ma belle-mère (une copropriété classe moyenne élevée) ; je réponds que non, qu’elle n’habite pas là. Poursuivant son interrogatoire, elle cherche à savoir si je m’occupe de Luana pendant la semaine ; je dis que “non, seulement le week-end, pendant la semaine elle va à la crèche”. Quand, à ma plus grande surprise, elle me demande “Mais où est sa mère ?”. C’est là que j’ai commencé à saisir le pourquoi de toutes ces questions... Elle croyait que j’étais la nounou de ma fille. Moi, la fille d’un père noir et d’une mère blanche, aux caractéristiques négroïdes marquées - couleur de la peau et type de cheveux -, et ma fille, qui, malgré son père blanc, descendant d’Italiens blancs de peau et aux cheveux châtains clairs, tient tout à fait de moi, pour le nez, les yeux et la bouche. Evidemment, sur un ton indigné, j’ai répondu à cette dame “ Sa mère, c’est moi !”.

Des situations comme celle-ci sont, hélas, des formes de discrimination anti-Noirs typiques au Brésil.

La Constitution de 1988 a fait du racisme un crime. Dans un pays de culture raciste - non avouée - comme c’est le cas au Brésil, les plaintes pour discrimination raciale finissent, la plupart du temps, dans un commissariat quelconque privées de leur qualification juridique et transformées en simples crimes d’atteinte à l’honneur.

Si l’on prend tous les indicateurs socio-économiques on voit que pour les Noirs, au Brésil, la réalité est dramatique. Nous sommes actuellement, en nombre, la seconde nation noire de la planète, juste après le Nigéria. Au Brésil, le métissage devrait en principe fragiliser le racisme, mais ce n’est pas ce qui se passe. Dans un pays multiracial, on ne voit pas de Noirs dans les pubs à la télévision, ni à l’accueil, ni comme vendeuses dans les centres commerciaux ; on voit peu de Noirs dans les facultés (privées ou publiques), et tout aussi peu à des postes de direction et diplomatiques.

Nous sommes tous bien conscients, ou devrions l’être, que le racisme au Brésil est très grand et qu’il a de graves conséquences, comme c’est le cas dans l’affaire de ce diplômé en odontologie, Flávio Ferreira Sant’Ana, où cinq policiers, accusés d’avoir assassiné ce dentiste, ont été emprisonnés, avec comme circonstances aggravantes de lui avoir placé une arme dans la main pour faire croire à un échange de coups de feu, comme l’a montré le reportage de la Folha de S. Paulo, le 18/02/2004. Flávio était noir, et on l’a confondu avec un individu qui, peu avant, avait dévalisé un commerçant. Ce n’est qu’un cas de plus parmi tant d‘autres qui montre comment on a coutume de traiter les Noirs dans certains secteurs de la société et, en particulier, dans l’institution policière qui devrait pourtant protéger ces citoyens noirs. Sur cette affaire, le ministre de la Justice, Márcio Thomaz Bastos, a déclaré le 16/2, à la revue Isto É : “Les éléments sensibles et extérieurs dénotent l’existence d’un préjugé : les Noirs sont toujours suspects ”. Cette affirmation montre que des secteurs du gouvernement actuel sont prêts à lutter contre le racisme de notre société, mais cela ne suffit pas à réellement en éradiquer le racisme.

Au milieu de l’année 1985, dans son combat contre le racisme au sein de la société brésilienne, le Mouvement Noir s’est réorganisé et a gagné en lisibilité - sans perdre ses repères historiques des années 30 : le Front Noir Brésilien [Frente Negra Brasileira] et le TEN - Théâtre Expérimental du Noir [Teatro Experimental do Negro]. Les travaux de recherche universitaires dénonçant les différences raciales se sont multipliés. Ce n’est que dans les années 90, que certains éléments du Mouvement Noir ont commencé à se pencher sur les modes d’action et, conséquence de cette mobilisation, à s’organiser pour parvenir à cette éradication. Sous le gouvernement Fernando Henrique Cardoso (1994-2002), l’existence du racisme a été largement reconnue par le gouvernement fédéral, ce qui a amplifié le débat et fait surgir des initiatives de discrimination positive au Brésil (s’inspirant du modèle nord-américain, comme nous le verrons plus loin) visant à combattre la discrimination raciale. Il faut rappeler un fait très important : ce n’est qu’à partir de 1995, que le mouvement noir obtient que le gouvernement fédéral fixe le 20 novembre - jour de l’assassinat du leader quilombola* , Zumbi dos Palmares, (Alagoas, 1655 - Palmares, 1695) - comme Journée Nationale de la Conscience Noire.

L’identité noire

La vérité sur l’existence du racisme au Brésil se fait de plus en plus entendre , le mythe de la démocratie raciale se voit interpellé avec de plus en plus de force, révélant ainsi le vrai visage du racisme brésilien.

Les Brésiliens se connaissent mal et savent peu de choses sur leurs racines. La question de l’identité des Noirs est peu médiatisée ; leur culture et leur origine sont méconnues de la grande majorité de la population brésilienne. Une étude de l’IBGE - Institut Brésilien de Géographie et de Statistiques - montre qu’à peine 6,5% des Brésiliens se reconnaissent comme étant noirs. “Il n’y a pas dans une société de symptôme plus dramatique de racisme que d’induire les hommes et les femmes à nier leur propre identité” s’interrogeait en novembre 2003, Luis Inácio Lula da Silva, l’actuel président de la République, dans son discours sur la conscience noire publié sur le site du PT [Partido dos Trabalhadores].

Par les médias, nous en savons plus sur l’histoire des Juifs et des Italiens que des Indiens et des Noirs eux-mêmes. Pour Regina dos Santos, coordinatrice du FONACOR - Forum National de la Communication contre le Racisme, les médias brésiliens - télévision, radio, journaux et magazines - contribuent à renforcer les éléments menant à l’exclusion et à la discrimination raciale. Ceux-ci reproduisent, inlassablement, des termes et situations discriminatoires qui viennent grossir et créer des tendances au stéréotype dans l’inconscient de la population brésilienne. En janvier dernier, Regina dos Santos a publié un article sur ce sujet sur le site de WACC, une ONG qui propose des informations sur différents événements et cultures dans le monde. Il s’agit d’un article sur la présence des Noirs dans les médias.

* Quilombolas : Esclaves en fuite qui se réfugiaient dans les « quilombos ». Regroupées, ces communautés constituent la République de Palmares (1595-1695), au mode d’organisation sociale et politique de type autogestionnaire. Zumbi, symbolise la résistance noire au Brésil.
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Nénuphar
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Inscrit le: 27 Juil 2004
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MessagePosté le: Mer 13 Juil 2005 20:11    Sujet du message: Répondre en citant

Ca m'étonne un peu (je suis assez naïve) d'un pays où il y a tant de métissage!
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Pakira
Super Posteur


Inscrit le: 01 Mar 2004
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MessagePosté le: Mer 13 Juil 2005 20:19    Sujet du message: Répondre en citant

Le Brésil devrait être un exemple pour les grands idéologues du métissage,qui pensent qu'il n'y a que ce processus qui peut sauver l'humanité Rolling Eyes
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"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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Nénuphar
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Messages: 967
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MessagePosté le: Mer 13 Juil 2005 20:32    Sujet du message: Répondre en citant

oui, là on retrouve le débat mainte fois entamé sur Grioo : les nuances de noirs chez les noirs!!!
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GONDWANA
Grioonaute 1


Inscrit le: 17 Juin 2005
Messages: 161

MessagePosté le: Mer 13 Juil 2005 20:35    Sujet du message: Répondre en citant

Ca ne m'étonne pas du tout .J'ai toujours senti que le côté multiracial du Brésil pouvait cacher un gros racisme ,je le dis parce qu'en observant la société brésilienne on voit très peu de Noirs à des postes valorisants.
Un exemple tout simple je n'ai jamais vu d'entraneur noir pour l'équipe de foot du Brésil ,leurs feuilletons (les fameuses novelas ) montrent très peu d'Afro-brésiliens.Et à part leur ministre-chanteur de la Culture je ne connais pas de personnalité noire brésilienne(à part Pelé bien sûr) Very Happy .

Par contre dès qu'il s'agit du Carnaval ,comme par hasard les Afro-Brésiliens refont leur apparition .La même chose quand on filme les favelas.

Au fait j'ai une autre question ,comment se fait-il que je n'ai jamais vu de Noirs Argentins?? L'esclavage n'a pas atteint ce pays ou.............?La même question pour le Chili Paraguay et Mexique.
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Nénuphar
Bon posteur


Inscrit le: 27 Juil 2004
Messages: 967
Localisation: France

MessagePosté le: Mer 13 Juil 2005 20:40    Sujet du message: Répondre en citant

Dans les telenovelas mexicaines, le noir est serviteur, prêtre, nounou, agriculteur (pauvre...) et les héros sont (oh surprise!) blancs.
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Panafricain
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1127

MessagePosté le: Mer 13 Juil 2005 21:27    Sujet du message: Répondre en citant

GONDWANA a écrit:


Au fait j'ai une autre question ,comment se fait-il que je n'ai jamais vu de Noirs Argentins?? L'esclavage n'a pas atteint ce pays ou.............?La même question pour le Chili Paraguay et Mexique.



c'est une excellente question. c est qq chose que j ai moi même remarqué, mais je n'ai pas les explications de ce phénomène.
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Pakira
Super Posteur


Inscrit le: 01 Mar 2004
Messages: 1750

MessagePosté le: Mer 13 Juil 2005 21:56    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Au fait j'ai une autre question ,comment se fait-il que je n'ai jamais vu de Noirs Argentins?? L'esclavage n'a pas atteint ce pays ou.............?La même question pour le Chili Paraguay et Mexique.


Dans le milieu du 19ème,une bonne partie de la population de Buenos Aires était noir,or la moitié de la population argentine était concentrée à Buenos aires,mais quelques années après le nombre de noirs à considérablement baissé...Comment?Personne(historiens) n'est en mesure de l'expliquer(maladie,génocide????)De plus ce pays se targue d'être le plus européens des pays d'amperique latine... Rolling Eyes
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djehouti
Grioonaute


Inscrit le: 13 Juil 2005
Messages: 99

MessagePosté le: Mer 13 Juil 2005 21:57    Sujet du message: métissage Brésil Répondre en citant

pour l'argentine et le mexique, il y avait beaucoup de noirs dans ces pays mais on n'en voit presque plus car ils se sont fondus dans la population. L'espagne avait l'habitude de peupler ses colonies de plus de blancs que d'esclaves. De plus les esclaves étaient nombreux là où il fallait cultiver de la canne à sucre ou du coton etc etc... et il ne semble pas que cette solution ait été privilégiée au Mexique et en Argentine contrairement à Cuba ou Saint Domingue par exemple. J'avais lu tous ça sur un livre qui traitait du métissage en Amérique latine mais j'ai oublié les références.
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ogunsiron
Grioonaute


Inscrit le: 09 Oct 2004
Messages: 90
Localisation: canada

MessagePosté le: Mer 13 Juil 2005 22:02    Sujet du message: Répondre en citant

panafricain a écrit:
GONDWANA a écrit:


Au fait j'ai une autre question ,comment se fait-il que je n'ai jamais vu de Noirs Argentins?? L'esclavage n'a pas atteint ce pays ou.............?La même question pour le Chili Paraguay et Mexique.



c'est une excellente question. c est qq chose que j ai moi même remarqué, mais je n'ai pas les explications de ce phénomène.


Il n'y a pas vraiment de mystere. Dans le cas de l'argentine, il existait au 19e siecle une faible population noire. Celle ci a disparu de deux façons, d'apres mes lectures : Métissage dans une population tres majoritairement blanche et decimation durant les multiples guerres menées par l'argentine au 19eme siecle ( les noirs etaient fortement presents dans les armées). Bref, il n'y a jamais eu bcp de noirs en argentine. Dans la cas du Paraguay et du Chili, je cris que la population noire a l'origine etait encore plus faible. Ce sont 3 pays qui ont fortement encouragé l'immgraton européenne, afin de blanchir au maximum. C'etait aussi la politique au brésil, mais comme la population noire de base etait énorme, le brésil compte bcp de descendants d'africains.

A propos de la situation des noirs au mexique :

J'ai lu un reportage une fois sur les noirs de la region de Vera Cruz, du coté caraibe. Croyez le ou non, ces noirs n'etaient pas au bas de 'echelle sociale. Leurs serviteurs et nounous etaient des indiens et indiennes et eux etaient les patrons. Cela dit, ils etaient loin d'etre riches, quand meme. Le noir est tres tres minoritaire au mexique. Il ne joue pas grand role dans ce pays.
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Mainty
Grioonaute régulier


Inscrit le: 20 Fév 2005
Messages: 400

MessagePosté le: Ven 15 Juil 2005 16:03    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis d'accord avec toi les brésiliens sont tres bountys, j'ai eu les memes experiences.Le pire dans ma naiveté je pensais qu'ils pensaient, réagissaient comme "nous " face a des inégalités, l'image que l'on a face aux blancs...NADA!! je me suis pris une grosse claque!

Par contre j'ai vu des reportages sur les favelas et j'ai vu des brésiliens noirs conscients qui font du rap.. les noirs brésiliens des favelas sont les seuls à se revendiquer noir ou est ce peut etre l'influence américaine pour ses jeunes rappeurs qui expliquent ces motivations?
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GrandKrao
Bon posteur


Inscrit le: 17 Fév 2005
Messages: 889

MessagePosté le: Lun 18 Juil 2005 21:41    Sujet du message: OH les noirs en amérique du sud! Répondre en citant

Je ne sais pas pour vous mais, moi je les plains, et franchement je me sens encore mieux en afrique pauvre, qu'eux qui sont sensés être dans des pays "émergeants"!

Il faut le dire Clairement, si les noirs veulent avoir une chance de ne pas se sentir mal traiter, mieux vaut pour eux être les plus nombreux, sinon bonjour la misère!

Partout où les noirs sont en minorités ils sont méprisés, brimés, à contrario là où ils sont les plus nombreux les minorités(non noirs) ne souffrent pas d'autant mépris, voir pas du tout, c'est dire combien de fois la négrophobie est enraciné chez ceux qui ne sont pas noirs!
Smile
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Soundjata Kéita
Super Posteur


Inscrit le: 06 Mai 2005
Messages: 1655
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MessagePosté le: Jeu 21 Juil 2005 20:24    Sujet du message: Répondre en citant

Ayant grandi dans un univers largement leucoderme, j'en suis arrivé à ces mêmes conclusions.
Aussi ma tendance, de plus en plus forte, tend à suivre le même chemin que toi. J'ai déjà perdu un temps et surtout une énergie folle à tenter de discuter avec moultes leucodermes sur diverses forums où j'étais hélas, le seul negro de service à l'horizon.
Or ces forums étant consacrés au cinéma, cela m'excluer dans les zones HS de ces dits forums.

Aussi aurais-je décidé de joindre l'utile à l'agréable en montant un projet conciliant ma cinéphilie avec le monde kamite, histoire de redevenir cohérent, ne serait-ce qu'avec moi-même. Je vous en reparlerais à l'occasion.

Voilà comment j'eu bifurqué petit à petit sur les forums kamites, car ces derniers ont le mérite de pouvoir échanger sur des sujets précis et assez pointues entre personnes qui se comprendront "d'un simple regard", en dépit de la présence d'amuseur "bounty" dont il suffit de zapper les messages.
En ai-je assez d'avoir cette désagréable impression d'être un prêtre kamite devant tout apprendre à mes élèves grecs totalement ignares et incapables de la moindre capacité d'analyse.
Aussi je préfère moi-aussi conscientiser d'autres kamites qui s'ignorent et qui se cherchent plutôt que de me contenter de satisfaire à la seule curiosité intellectuelle des leucodermes, même si je ne daignerais jamais le faire à l'occasion. Récemment j'aurais franchi l'étape de ne plus rien leur expliquer du tout concernant le monde noire, tant le gouffre qui nous séparent s'agrandit de jour en jour, et je n'ai jamais eu la prétention de refaire entièrement leur éducation.


En tout cas, la situation du Brésil est bien triste en effet.


Hotep, Soundjata
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La vérité rougit l'oeil, mais ne saurait le transpercer


Pour la Renaissance du Gondwana
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lau
Grioonaute


Inscrit le: 23 Oct 2005
Messages: 4

MessagePosté le: Dim 23 Oct 2005 21:36    Sujet du message: Répondre en citant

Salut...Voici le site web de "oro negro", l ONG qui regroupe les Afrochiliens ,descendants d africains qui ont été amenés a Arica, ville du nord du Chili:
http://usuarios.lycos.es/oronegro/
Les pays comme le Chili, l Argentine,la Bolivie et le Paraguay commencent a prendre conscience de l importance de l Afrique dans leur culture, et meme dans leurs genes...Les "negros", "mulatos " et " zambos" ont joué un role tres important dans les guerres d independance des pays tels que le Chili ou l Argentine.Malheureusement, le racisme est tenace dans les institutions de ces pays, et il faudra encore du temps pour que les livres d Histoire reconnaissent ce fait... Oro negro ou encore LUmbanga(autre regroupement d afrochiliens d Arica) , ainsi que les divers regroupements de descendants d Africains d Argentine, de Bolivie , du Paraguay, font avancer les choses et les mentalités pour qu enfin soit reconnu et accepté l heritage de l Afrique dans ces pays là.
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Nato
Grioonaute


Inscrit le: 01 Aoû 2005
Messages: 60

MessagePosté le: Mar 22 Nov 2005 15:34    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'aime pas tellement les noirs et comme je n'arriverai jamais à tous les exterminer...je fais des enfants au max avec eux...comme ça au moins ils sont plus supportable...j'ai horreur des épinards j'y met du citron et du piment pour miuex les avaler et oublier leur gôut...tel est en résumé la dévise du Brésil...que celle Idea /celui qui comprennent comprennent
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Chabine
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Inscrit le: 02 Mar 2005
Messages: 3040

MessagePosté le: Mar 22 Nov 2005 17:40    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, bon, bon, il était temps que la Chabina latina vienne apporter son grain de sel dans cette discussion !!!

J'ai lu plein d'anecdotes vécues et qui ne m'étonnent guère, mais aussi quelques généralisations excessives. Donc voilà mon point de vue de latina ayant vécu au Mexique et au Brésil, avec quelques anecdotes et réflexions tirées de mon vécu et de mes fréquentations :

le RACISME en Amérique Latine

Arrow BRESIL : j'ai vécu 6 mois au Brésil. L'impression que j'ai eu était celle d'une grande hypocrisie. D'un côté, vive le Brésil Africain, pour ce qui est de la culture, allez, on met en avant la Samba, Bahia la Nègre, la batucada, les "mulatas" et leur sacro-saint "bum-bum" (BONDA, cul, si vous préférez). Mais dans le vraie vie, le Brésil est le SEUL pays où on m'a prise pour la bonne, alors que j'allais rendre visite à des amis étudiants dans un quartier un peu bourge de Sao Paulo... Shocked
Autre anecdote amusante mais choquante quand même : un jour on me proposait un spectacle typique de samba à Rio, avec un "show de MULATAS" (show de mulâtresse !!!) authentique... Le mec lisait son papier, quand il a relevé la tête et qu'il a vu mes yeux ronds, il a bégayé, précisant qu'il s'agissait en fait de danseuses... J'ai donc compris que "mulata" désignait un produit, une sorte d'appelation d'origine contrôlé dans le rayon des objets sexuels, quoi... Shocked
Autre signe patent d'aliénation : le Brésil est VRAIMENT un pays métis, avec l'incroyable mélange de blancs méditérrannéens (portugais, italiens, espagnols), blancs germaniques (allemands, très nombreux dans le sud, voir le mannequin Gisèle Bundchen)), Noirs (plus nombreux de Rio à Bahia), Indiens (de Fortaleza/Belem jusqu'à l'intérieur des terres) et Asiatiques (Japonais, Coréens). Cependant, si vous regardez les pubs à la TV, vous avez l'impression d'être au... Danemark... QUE des blondes !!! C'est LE canon de beauté valorisé (sauf pendant le Carnaval, où, tourisme oblige, on remet les fameuses mulatas au bum-bum généreux en avant)... Le rappeur Gabriele o pensador en avait même fait une chanson satyrique "Loira Burra" (blondasse connasse), quand j'y étais, à partir de ce stéréotype.
Donc effectivement, il y a un vrai problème de racisme au Brésil. Le plus drôle, c'est qu'en période d'élections, tous les hommes politiques aiment à rappeler leur ascendance noire ou mulata (ça s'appelle "avoir un pied dans la cuisine Laughing )

Arrow VENEZUELA : N'en déplaise à mon chèr père qui aime à vanter la société multiraciale vénézuélienne comme étant la moins raciste du monde, c'est FAUX. Y'a qu'à voir leurs Miss, si mondialement réputées. Non seulement elles sont de plus en plus "traffiquées", mais si vous arrivez à y voir une Négresse un jour, vous me dites, hein. Je crois que la Colombie (population très proche) a élu une Miss Noire l'année dernière, ça a fait scandale. Il faut qu'elles soient de préférence blanches, à la longue crinière de jais, et s'ils pouvaient se lâcher vraiment, elles seraient toutes blondes, vraies ou fausses.
Lors du lancement de Telesur ( http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2462 , http://www.voltairenet.org/article16425.html ), initiative vénézuélienne de créer une CNN latine pour avoir des canaux d'information, leur conseiller Média, un certain Danny Glover, a interpellé l'équipe pour demander où était la représentation des Noirs de la société vénézuélienne. Chavez, qui était présent (et qui aime bien se positionner comme "mulato", c-à-d souligner son ascendance noire, en campagne politique) n'a pu que reconnaître qu'il avait raison.
Pour les hispanophones, article sur la question (désolée, j'ai rien trouvé d'assez pertinent en français Confused) : http://www.ipsnoticias.net/interna.asp?idnews=26056
Je n'ai pas vécu au Vénézuéla, mais mon avis sur la question est assez mitigé.

Arrow CUBA : je n'y suis jamais allée, mais ma mère si. Autant elle est revenue enthousiaste (Viva la Revolucion ! Hasta la muerte siempre ! etc, etc... Laughing ) autant, la seule once d'objectivité qu'elle a gardé concernanit le racisme, qui ne lui a pas échappé. J'ai eu des amis Cubains en Europe. Leur famille était super raciste. Le plus drôle, c'est quand j'ai hébergé la mère (super raciste) d'une bonne amie, chez moi, à Madrid. Je pense que son regard sur les Noirs a changé "par force" (je ne lui ai fait aucune réflexion, et elle était obligée d'être polie avec son hôté). J'ai l'impression que, comme au Brésil, les Noirs sont très valorisés pour la façade et la culture (musique, danse), mais que pour le reste, on peut repasser.

Arrow MEXIQUE : le problème est un peu différent, car le racisme s'exprime massivement contre les Indigènes. Là, même hypocrisie qu'au Brésil ou à Cuba envers les Noirs. On met en avant, pour la facade, les grandes civilisations aztèques et mayas, en termes culturels. Et vas-y que je te fous des calendriers mayas ou des têtes d'aztèques à toutes les sauces dans tous les lieux publics. Ouais, super. Mais dans les faits, les indigènes sont des moins que rien. Des sous-hommes. Que les indigènes crèvent au Chiapas (même avant l'insurrection dirigée par Marcos), dans le fond, on s'en fout. Ils ont déjà perdu la partie, et la majorité s'en tape.
Côté aliénation, je dirais que c'est encore plus grave qu'au Brésil. La nouvelle déesse c'est la Blonde (même moche). Les Mexicains lui vouent une vénération absolue. Ce qui est légèrement plus dramatique que pour les Brésiliens, parce que si ces derniers disposent d'un "vivier" d'allemandes (souvent plus moches que Gisèle Bundchen, mais bon...), la Mexicaine moyenne est plutôt... petite, brune, avec des traits indigènes... souvent jolie, mais PAS BLONDE... J'avais une amie mexicaine, mignonne, mais surtout avec une chevelure exceptionnelle... une cascade de cheveux noirs jais, bouclés, fournis, magnifiques... les gens s'arrêtaient dans la rue pour toucher... Eh ben vous savez quel était son idéal ? Avoir des cheveux filasses et sans éclat, à la française... Shocked les bras m'en tombent rien qu'à y repenser.
Evidemment, les pubs au Mexique sont comme au Brésil : que des danoises... Evil or Very Mad
Les Noirs au Mexique : j'ai découvert leur existence il y a à peine 10 ans, je ne sais pas grand chose de leur histoire ni de leur réalité actuelle. Apparemment, ils sont concentrés dans la région de Veracruz (côte Caraïbe, là ou Cortez a débarqué) et, bizarrement, dans la région d'Acapulco, sur le Pacifique.
J'ai quelques souvenirs de racisme à mon encontre dans ma petite enfance, mais mes yeux clairs l'emportaient généralement sur toute animosité (ça aussi, ça fascine les Mexicains autant que les Brésiliens, c'est impressionnant... et con, à mon avis !!! Shocked les antillais sont moins bluffés par les yeux clairs que les latinos que j'ai pu croiser !!!). Globalement ça allait, c'est surtout pour les indiens que c'est chaud. TRES chaud.

Arrow ARGENTINE : je n'y suis jamais allée (enfin, à la frontière brésilienne seulement) mais j'ai beaucoup discuté avec des Argentins au Brésil, et ils m'ont très souvent dit avoir émigré à cause du racisme (ils avaient un look plutôt arabe que nègre, pourtant Confused ). Comment les Nègres ont disparu d'Argentine ? Comme leurs Amérindiens, je suppose... Exterminés !!! Evil or Very Mad

Bref, voilà pour le panorama limité que j'ai, de par mon vécu. Il y a manifestement une spécificité du racisme latin par rapport à l'anglo-saxon ou au français. Celà dit, qui est le plus raciste ? Le latin, qui préfère diluer le sang noir en se mélangeant férocement ? Ou l'anglo-saxon qui n'ose même pas envisager de relations inter-raciales ? Grande question à laquelle je n'ai pas de réponse, et je situe les français entre les deux.


Maintenant, évitez de traiter tous les latinos d'aliénés A COMMENCER PAR MOI, SVP !!!

il existe des mouvements Afro en Amérique Latine :

L'AMERIQUE LATINE AFRO

En espagnol : Estudios Afroamericanos : http://www.ub.es/afroamerica/
Base de ressources hyper complète sur tout le continent : http://lanic.utexas.edu/la/region/african/

Au Venezuela : http://www.afrocubaweb.com/news/venezuela/afrovenezuela.htm#Articles

A Cuba :
http://www.afrocubaweb.com/

Merci au Grioonaute qui m'a appris la présence de Noirs au Chili !!! Je sais aussi qu'il y en a au Péru, mais sans plus.

Quant à l'Afrique lusophone, je n'en sais rien, mais je demanderais à mon frère, qui connait bien le Cap Vert et l'Angola.

Hasta la victoria siempre, camaradas !!!
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
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Dernière édition par Chabine le Mer 23 Nov 2005 03:42; édité 3 fois
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MessagePosté le: Mar 22 Nov 2005 18:18    Sujet du message: Répondre en citant

2 oublis, pour être juste et rééquilibrer le panorama :

- J'ai croisé au Brésil un Noir qui me disait qu'il était important pour lui de "Sauver la race"... ce qui s'entend, à l'inverse des Antilles française, par NE PAS la diluer, c-à-d éviter le métissage

- les Latinos les plus férocement Afrocentristes sont souvent les artistes, qui savent ce qu'ils doivent à l'Afrique : Gilberto Gil, Carlinhos Brown, la métisse italienne Daniela Mercury, les groupes OLODUM et TIMBALADA et le percussionniste polymorphe Nanà Vasconcelos au Brésil, le Vénézuélien Noir Oscar de Leon, le Colombien mulato Yuri Buenventura (qui n'en finit pas de clamer son "herencia africana", même si les français ont retenu ses reprises de chansons de Jacques Brel), le Panaméen Rubén BLADES, une pléthore de Cubains (notamment le groupe Irakere, et même l'anti-castriste Celia Cruz), et même le très blanc et très Neoyorquino (Porto-ricain de NYC) Willie Colon, qui a beaucoup rendu hommage aux racines congolaises de la salsa (il évoque le Katanga, pas seulement parce que ça rime bien Wink , tout le temps dans ses chansons).

Voir mon topic : http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=4547

Par ailleurs, je crois que nous devons chacun être honnêtes, et éviter des descerner des brevets d'aliénation plus ou moins gradués, particulièrement dans la diaspora, qui a été arrachée de ses racines africaines, et pour qui c'est nettement plus dur de les retrouver.

Les latinos aiment le métissage et les blondes. Les Afro-Américaines et les Antillaises se défrisent les cheveux. Les Africaines se décolorent la peau. Chacun son degré d'aliénation, il est prétentieux, je crois, de faire des concours à la "je suis moins aliéné que toi".
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MessagePosté le: Mar 22 Nov 2005 20:13    Sujet du message: Répondre en citant

Novembre 2005 - Première chaine noire de télévision au Brésil

Derrière cette avancée, une star de la samba de 35 ans, le présentateur de télé Jose de Paula Neto, plus connu sous le nom de Netinho de Paula


Brazil's first black television channel tackles legacy of 300 years of slavery

With non-white faces a rarity in media and politics, a new station aims to
bridge racial divide
Tom Phillips in Sao Paulo
Monday November 21, 2005
The Guardian

"Is it on air? We're on the air!" With the push of a button and these hesitant words, Brazil's first black television channel came into existence yesterday.

TV da Gente, which means "our TV", has been heralded as giant step forward in the country's fight against discrimination, and to mark the broadcast high-ranking politicians, celebrities and civil rights activists
gathered at the Casa Verde studio in north Sao Paulo. "This will turn out to be the most important development ever in terms of communication
for black communities all around the world," a veteran American civil rights activist, 72-year-old James Meredith, told the Guardian. "Unlike the United States and South Africa, Brazil established a system of white supremacy without the obvious signs like segregation or apartheid. Until Brazilians start to face up to this reality the legacy of slavery will Continue."
Mr Meredith's ideas are far from universally accepted in Brazil where, despite the social chasm between Afro-Brazilians and their white counterparts, many still insist on the idea of a "racial democracy", first
expounded by the anthropologist Gilberto Freyre in the 1930s.

Statistics tell a different story, of a country split along racial lines.

Afro-Brazilians form almost half Brazil's 180 million strong population yet
account for 63% of the poorest section of society. The 2000 census found
that 62.7% of Brazil's white population had access to sanitation compared
with just 39.6% of its Afro-Brazilians, while a new UN report found that black men earned on average 50% less than their white counterparts in
Brazil. Human rights campaigners underline the racial dimension behind Brazil's staggering murder rates. The majority of victims are young black men aged between 15 and 24.

The sprawling redbrick favelas that engulf large urban centres are predominantly, if not entirely, inhabited by black Brazilians. And barring a few high-profile politicians such as the culture minister, Gilberto Gil, Afro-Brazilian faces remain a rarity in politics. In the nightly blockbuster soap operas - perhaps the best indicator of how things stand in Brazilian society - black actors are generally restricted to playing the roles of maids and porters who work in the glitzy apartment blocks inhabited by the wealthier, white characters. Indeed, while slavery was abolished more
than a century ago in Brazil, many believe its legacy is harder to shake off. This week a leading economist estimated that for Brazil's black
population to have access to the same standard of public services as their white counterparts the government would have to invest 67.2bn real (£17.6bn).

TV da Gente's aims to change at least part of this. Its mission statement,
mimicking the former president Juscelino Kubitschek, is to achieve "50 years progress in five" in black Brazil's fight for visibility.
The man behind the media revolution that seeks to overturn this divide is Jose de Paula Neto, better known as Netinho de Paula, a media-savvy 35-year-old who rose from the housing estates of Sao Paulo to become a household name, first as a samba popstar then as a television presenter. In recent years Netinho has become the favela's answer to Jimmy
Saville: in his weekly show Dia de Princesa he roams Brazil's deprived periferia (outskirts) in a limousine, bestowing gifts upon impoverished families while dressed in his trademark dinner-jacket.

Netinho says his latest project - which sports a logo of an eye in the yellow and green shades of the Brazilian flag - aims to redress the racial
imbalance in Brazilian television and society as a whole. "Our country is
marked by racial mixtures. But the actual model of TV does not represent the majority of Brazilians.
We are trying to help our own people, given that nobody else seems to want to do it. This is where the real fight starts. Those who say they want
an integrated Brazil will really have to start showing their faces now," said
Netinho.Some believe it will be an uphill battle. For Joel Zito Araujo, campaigner and director of the documentary Denying Brazil - the Black Man in the Brazilian Soap Opera, the widespread exclusion of black actors from television reflects deeply ingrained prejudices in society. "The [Brazilian] soap opera carries as its aesthetic and cultural discourse the ideology of whitening. This denies that which should be our greatest heritage: our cultural and racial diversity," he said. "The inclusion of black actors has improved with each decade. However, Brazilian society, in the main part, remains very prejudiced. Television and society are connected in terms of these racial taboos."

Yet despite the startling racial gulf, many point to recent advances
for the black population, notably the partial introduction in 2002 of university quotas for black students. "Securing university quotas was the first real achievement of black society in Brazilian society. For the first time in our history being black brought some kind of advantage," said Araujo. "Only by developing talent within the black population, and them achieving positions of power will we be able to bring about structural change." Initially the new channel, in which around R$12m has been invested, will be broadcast for six hours a day on terrestrial television in Sao Paulo and the north-eastern city of Fortaleza. People in other areas will be able to tune in via satellite, while viewers in Angola, from where a quarter of the investments have come, will be able to follow daily programmes, which include news, sport and a Brazilian hip-hop slot.

As Brazil marked its annual black pride day yesterday, black activists at
the launch of TV da Gente celebrated the new channel. "TV da Gente will reproduce, for the first time, the true image of the people," said Netinho
de Paula. "It's a huge victory for us all: for the black movement, for the
white movement, for the red movement and for the Brazilian people."

Backstory
From 1550 to 1888 the Portuguese shipped at least 3 million slaves into
Brazil. Most came from the African colonies of Angola and Mozambique. They were put to work in the north-east's sugar plantations, but thousands
managed to flee and set up quilombos, autonomous cities lived in and run by former slaves. The most famous of them - the Quilombo dos palmares - was led by Zumbi. Brazil was the last state to officially abolish slavery - in 1888.

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Pour la petite histoire : la seule "Star" même pas Noire mais Mulata brésilienne que je connaisse, et qui soit largement médiatisée est Valeria Valenssa, THE icone du Carnaval de Rio depuis 15 ans, pour le compte de la chaîne GLOBO (nom de scène : Globeleza). Je vous laisse apprécier ses arguments :


(si si, elle est déguisée, là, les paillettes, c'est son déguisement... Confused)

Bref, une Joséphine BAKER brésilienne, quoi... Shocked
(d'ailleurs, il y a une vieille chanson brésilienne évoquant le personnage de Joséphine Baker, négresse vêtue d'une ceinture bananes naines, sauf que celle-là est... MARTINIQUAISE !!! Laughing )
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MessagePosté le: Mer 23 Nov 2005 04:28    Sujet du message: Répondre en citant

Traduction de cet article, cité précédemment :

http://www.ipsnoticias.net/interna.asp?idnews=26056

Le VÉNÉZUÉLA: Racisme au royaume du café au lait
Par Humberto Márquez

Une incursion au Vénézuéla de l'acteur américain Danny Glover et l'état major de TransAfrica Forum, en plus d'encourager le président assiégé Hugo Chávez, a mis sur le tapis la persistance du racisme là où beaucoup se targuent d'être à l'abri de ce drame.

CARACAS, ene (IPS) - "tous nous sommes café au lait", mélange de blancs, noirs et Indiens, ont dit par des générations les dirigeants de ce pays de vaste métissage, dans lequel seulement des minorités peuvent montrer qu'elles descendent d'un seul tronc éthnique, et que par conséquent "il n'y a pas ici du racisme".

Mais cette affirmation a été mise en doute fortement par le syndicaliste Bill Fletcher, président de TransAfrica Forum, l'organisation Américaine non gouvernemental à auquel appartient Glover, protagoniste de films de succès résonnant comme la série "L'Arme fatale" et "La couleur pourpre".

"Ne vous laissez pas tromper par l'idée qu'il n'y a pas du racisme au Vénézuéla. Celà a tant attiré notre attention que je me demande : avec quelle fréquence apparaissent les afrovenezuéliens dans la presse?", a-t-il demandé à des journalistes dans une conférence.

Fletcher et Glover ont dirigé un groupe d'une dizaine d'activistes qui ont visité le pays ce mois pour connaître in situ le processus politique conduit par Chávez, tracassé par une coalition adverse de partis, syndicats, entreprises, moyens de communication et groupes civils qui promeuvent un referendum pour révoquer leur mandat présidentiel de six années et entamé en 2000.

Aux Etats-Unis "on voit seulement un point de vue de de ce qui arrive, qui, certainement, n'est pas celui du président Chávez", a dit Fletcher, mais au Vénézuéla "notre visite a été attaquée aussi (par la presse) d'une manière qu'elle rajoute l'idiotiez au racisme". "Au lieu de nous demander ce que nous pensons, ils nous ont caricaturés", a-t-il déploré.

La délégation a parcouru des Communautés pauvres, a eu une entrevue avec Chávez, avec d'autres haut fonctionnaires et aussi avec parlementaires et syndicalistes d'opposition, et a aussi vécu un bain musique et de ferveur populaire quand une école dans le littoral des Caraïbes proche de Caracas a été rebaptisée du nom "de Martín Luther King Jr.".

Là Glover, habillé avec des chaussures sportives et une chemise multicolore, a dansé avec des étudiants au rythme des tambours du groupe "Café et Panela" (sucre nègre). "Il est admirable, il a le coeur pur", a dit heureuse à IPS Liliana González, jeune mère de deux enfants et qui a obtenu à cette occasion un autographe de la star du cinéma de Hollywood.

Au Vénézuéla, "il existe effectivement une forme de racisme dans le sens où tout ce qui est basan" à noir est mis en rapport avec la pauvreté, et dans la pauvreté vit la majorité de la population. Toute la charge de valeurs négatives que cela apporte est transférée à un côté de la barrière de la couleur, à ceux qui sont pauvres ", a commenté à IPS l'écrivain Alfredo Chacón.

"J'ai vu avec terreur qu'aux moments difficiles de la confrontation entre gouvernementalistes et opposants - les jours du coup d'état manqué d'avril 2002 et de la grève générale contre Chávez il y a un an - l'opposition a qualifié de manière dénigrante les partisans du président, comme 'culs-terreux', hordes ou déchets", a-t-il spécifié.

Une autre méthode de l'opposition "a été son rejet à la figure de Chávez par sa condition de "zambo (babouin Shocked métis d'indien et noir) et au style informel et décontracté du président, en lui assignant tous les mauvais mots du populisme", a ajouté Chacón, déjà retraité comme professeur sociologie et anthropologie à l'Université Centrale.

Malgré cela, l'écrivain a critiqué le fait que le gouvernement ait présenté la visite des chefs du forum TransAfrica "comme une activité d'adhésion au processus chavista, plus que comme une ouverture franche à montrer des formes culture et vie de la population noire de l'Afrique et des Etats-Unis".

Jesus García, président de l'organisation Fondation vénézuélienne non gouvernementale Afroamérica, a dit à IPS que la visite des activistes américains "a servi à souligner au Vénézuéla des situations sociales qui pénètrent la lutte entre gouvernementalisme et opposition".

En particulier, "le fait que les afrovénézuéliens avons été historiquement des citoyens de seconde catégorie", au point dont la Constitution qui a été adoptée en 1999, propulsée par Chávez, n'a pas évalué encore l'apport des noirs du Vénézuéla.

García propose de réformer la loi fondamentale pour ajouter l'apport des descendants de d'africains à la conformation de la nation, avec celui du Libertador Simón Bolivar, les autres protagonistes et la résistance des peuples indigènes, ceux-ci étant en effet reconnus dans le nouveau texte constitutionnel.

Afroamérica milite en outre pour qu'on inclue les thèmes afro dans les recensements et les enquêtes officielles, qu'on incorpore l'apport culturel des noirs du pays dans les programmes d'enseignement "et que le gouvernement orchestre le plan d'action de lutte contre le racisme adopté en 2001 par l'Organisation des Nations Unies".

Par contre, Pedro Alcántara, législateur de l'opposition social-démocrate qui s'est réunie avec Fletcher et Glover, a indiqué à IPS que "il ne perçoit pas le racisme dans les termes de TransAfrica Forum". "Au Vénézuéla le racisme n'est pas possible, c'st un pays très mélangé", a signalé.

Pour sa part, le cinéaste et le chercheur de la communication Oscar Lucien a observé à IPS que "le discours du métissage escamote une situation de préjugés ethniques", qu'il a travaillé dans ses films "Mémoires", une histoire d'esclaves cimarrones, et "Peau", qui traite de conflits de couples avec fonds de préjugés éthniques et de classe sociale.

Toutefois, Lucien, militant d'opposition, croit que "il s'agit d'ajouter un composant qui n'est pas l'élément central de la situation vénézuélienne au moment". "Notre problème numéro un est qu'on promeut un modèle politique autoritaire et la majorité de la population a répondu en le rejetant", a-t-il souligné.

"Un secteur de classe moyenne rejette la condition de "zambo du président", il a admis Lucien, "mais" aussi Chávez est comme Zelig (personnage du filme du même nom de Woody Allen, qui s'assimilait à qui se trouvait à sa portée), qui quand il est avec des Indiens est appelé Indien et quand il est avec ce qui est noirs il favorise donc ce qui est noir ".
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MessagePosté le: Ven 28 Juil 2006 07:54    Sujet du message: Répondre en citant

NOIRS,BLANCS, INEGALITE, FRATERNITE ???
CÉLÉBRÉ POUR LE MÉTISSAGE DE SA POPULATION, LE PAYS DÉCOUVRE LES LIMITES DE SA « DÉMOCRATIE RACIALE »


Proposé par Piankhy le 26/5/2006
La source : L’Express
http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=711


Célébré pour le métissage de sa population, le pays découvre les limites de sa « démocratie raciale ». Malgré une politique de quotas à l’université, du monde du travail à la télévision, avoir la peau sombre reste un handicap

Sur une plage ensoleillée, des adolescents blancs, noirs et métis dansent ensemble, en maillot de bain, sur un air de samba de Chico Buarque. Diffusé il y a une quinzaine d’années sur les chaînes de télévision françaises, ce spot publicitaire pour une boisson gazeuse résumait l’image du Brésil à l’étranger : un pays au bonheur tranquille, où le carnaval ne s’arrête jamais et où le mélange des races va de soi. Le film a fait la fortune du fabricant de sodas. Seulement voilà, ce n’était qu’une pub !

A 30 kilomètres de Copacabana, de son sable blanc et de ses corps de rêve, Luciana est assise chez elle, dans une favela proche de Japeri, au nord de Rio de Janeiro. Devant sa maison s’étale un chemin de terre ; au-delà, les eaux boueuses d’un égout s’écoulent à ciel ouvert. Elle a un beau sourire et un physique de top model, Luciana, mais son regard est triste. « L’autre jour, raconte-t-elle, j’ai voulu souscrire une assurance-vie. A la banque, c’est tout juste si le guichetier m’a saluée. Il a vu que je suis noire et il en a déduit que j’étais une employée de maison - ce qui est vrai, d’ailleurs. Il n’a même pas demandé combien je gagnais : j’ai la peau sombre, donc je suis pauvre. Dans son esprit, cela ne faisait aucun doute. Ce genre d’histoire m’arrive tout le temps ! C’est pour ça que je ne traîne pas dans les quartiers bourgeois. Après le boulot, je retourne dans mon bidonville et je suis soulagée. Ici, au moins, on me fiche la paix, je ne suis pas humiliée à chaque coin de rue par une remarque ou un regard en coin. »

Dans ce pays, plus que dans d’autres, les relations interraciales sont un sujet délicat. Aux visiteurs qui se risquaient à aborder le sujet, les Brésiliens ont longtemps expliqué, sourire aux lèvres, que les groupes ethniques vivaient chez eux dans une harmonie totale. La situation n’avait aucun rapport avec celle des Etats- Unis, ajoutaient-ils, où émeutes et violences policières témoignent d’une tension persistante. Mais la réalité n’est pas si simple.

Au Brésil, certes, le métissage est une tradition nationale. A leur arrivée, il y a cinq siècles, les premiers colons portugais sont des hommes seuls - la traversée de l’océan est interdite aux familles. Dès 1755, le roi du Portugal encourage ses sujets à se « repeupler eux-mêmes » et à s’ « unir aux indigènes par le mariage ». Les « indigènes », en réalité, ont été importés par millions du continent noir, jusqu’à l’abolition tardive de l’esclavage, en 1888. Au total, onze fois plus d’Africains ont échoué sous ces latitudes qu’en Amérique du Nord. Aujourd’hui, près de 1 habitant sur 2 revendique un ancêtre africain.

Le mélange des races est tellement généralisé ici que les Brésiliens emploient, selon les spécialistes, plus de 250 termes différents pour décrire la couleur de leur peau. Outre les Blancs (brancos), les basanés (pardos, morenos), les métis (mestiços, mulatos) et les Noirs (pretos, negros), certains se disent « chocolat », « cannelle », « pourpre » ou encore « de la même couleur que le roi Pelé », footballeur de légende... Dans un monde où les frontières raciales semblent si floues, comment diable se manifesterait le racisme ?

Assis dans un restaurant à Rio de Janeiro, un acteur de talent, Lazaro Ramos, répond à la question par un geste de la main : « A l’exception des serveurs, je suis le seul Noir dans cette salle. Et ce n’est pas l’effet du hasard. Il y a quelques années, je me suis retrouvé dans la rue avec le canon d’un fusil sur la tempe. C’était un policier, convaincu que j’étais sur le point de voler une voiture. Ma propre bagnole, vous vous rendez compte ! Depuis, la célébrité m’évite ces désagréments : des photos de moi paraissent de temps à autre dans les magazines et les gens me reconnaissent. Mais je n’oublie pas les portiers, dans le hall d’entrée des immeubles, qui m’envoyaient vers l’escalier de service sans me poser la moindre question. Ni les gardes qui me suivaient, pas à pas, dans les allées du supermarché. Je ne voudrais pas tomber dans le sentimentalisme, mais mes ancêtres ont été amenés ici sans avoir rien demandé à personne. Après l’abolition de l’esclavage, les Noirs n’avaient rien en poche. A présent, beaucoup sont des employés de maison payés 260 reais par mois [70 euros]. Dans ces conditions, la violence qui règne à Rio ou à São Paulo n’est guère étonnante. »

Une politique officielle de « blanchiment de la population », mise en œuvre à la fin du XIXe siècle, a attiré vers le pays une nouvelle vague de migrants européens. Ce sont les descendants de ces artisans italiens, allemands ou espagnols qui constituent aujourd’hui l’essentiel de la classe moyenne, distincte du peuple de sang mêlé, issu du Brésil des origines.

Des frontières raciales floues et ambiguës

« Il y a longtemps que l’élite blanche est consciente des inégalités raciales, souligne Jacques d’Adesky, anthropologue à Rio de Janeiro et auteur d’un livre sur le sujet (1). Mais elle ne se manifestait pas, trop heureuse, sans doute, de bénéficier d’une main-d’œuvre docile et bon marché. » Depuis une quinzaine d’années, en revanche, après la prise de conscience de nombreux intellectuels noirs, un mouvement antiraciste prend la parole.

« Il était temps, soupire Abdias do Nascimento, 91 ans, fondateur historique du mouvement noir. Parfois, je me demande si nous n’aurions pas dû appeler à la lutte armée, à l’image des Black Panthers, aux Etats-Unis. Nous aurions gagné du temps. Il y a une vingtaine d’années, j’étais le seul membre du Parlement à dénoncer publiquement le racisme. Aujourd’hui, dans cette Assemblée pléthorique, les députés noirs sont une petite dizaine. Certes, les conseillers municipaux et les maires à la peau sombre sont de plus en plus nombreux. Mais la question raciale est camouflée depuis tellement longtemps que les Noirs eux-mêmes ont mis une éternité à comprendre les injustices dont ils étaient l’objet. »

L’une des premières prises de position publiques sur le sujet a été le fait d’un Blanc, Fernando Henrique Cardoso, en 1994, lors de son élection à la présidence de la République. Sociologue de formation, il remit en cause l’_expression « démocratie raciale », largement utilisée jusqu’alors. Moins de dix ans plus tard, trois ministres fédéraux introduisaient dans la fonction publique des quotas d’emplois réservés aux Noirs. D’autres quotas ont été institués, sous les lazzis des journaux, dans une quinzaine d’universités publiques, lieux prestigieux s’il en est.

Certains désapprouvent ces réformes : « Les Brésiliens vivaient jusqu’à présent dans un monde aux frontières raciales floues et ambiguës, écrit l’anthropologue Peter Fry (2). A partir du moment où l’Etat adopte une politique de discrimination positive au bénéfice d’une catégorie de la population, nous basculons dans un univers de Blancs et de Noirs, soit l’inverse de ce que le régime sud-africain tente de réussir, depuis la chute de l’apartheid, en célébrant la ``nation arc-en-ciel’’. C’est un choix risqué, qui hypothèque l’avenir. »

Mais le pays avait-il le choix ? Lors des recensements, près de la moitié des Brésiliens se disent « noirs » ou « métis ». Or ceux-là sont absents de l’élite économique et politique. Dans le secteur privé, ils gagnent moitié moins en moyenne que les salariés blancs. A diplôme équivalent, le salaire d’un Noir serait inférieur de 30% à celui des autres. « Personne n’aime reconnaître l’existence du racisme, soupire un étudiant en droit à la peau sombre. Mais, s’il y a une offre d’emploi et que je suis en concurrence avec un Blanc, c’est lui qui, à compétence égale, décrochera le job. Et cela, voyez- vous, on en a marre. » Les jeunes ne se permettent

pas de rêver à un avenir meilleur

Les établissements universitaires publics du Brésil comptent parmi les meilleurs de l’Amérique latine. Avant l’introduction des quotas, moins de 2% des étudiants y étaient de race noire, selon les principales organisations de défense des droits de l’homme. La sélection s’effectue dès l’entrée, lors de l’épreuve du vestibular, un concours d’entrée redoutable. Seuls ceux qui ont suivi un cours privé - et hors de prix - peuvent espérer franchir l’obstacle. Paradoxe suprême : ayant dépensé une fortune pour réussir le vestibular, les enfants de l’élite rejoignent ensuite les bancs de la fac et poursuivent des études gratuitement, aux frais des contribuables.

« La condition sociale importe autant que la couleur de la peau »

L’université de l’Etat de Rio de Janeiro (UERJ) a été l’une des premières, voilà deux ans, à instaurer des quotas sur des bases raciales. « Ce n’est pas la panacée, reconnaît Renato Emerson dos Santos, chargé de veiller à leur application dans l’établissement, mais la population noire du Brésil est la plus importante du monde, après celle du Nigeria et, il y a cinq ans, un visiteur qui aurait parcouru les couloirs de la fac ne s’en serait jamais douté. Il fallait bien faire quelque chose. Et puis, les quotas s’appliquent à l’entrée de l’établissement. Si, à la fin de la première année, l’élève n’a pas le niveau requis, il sera évidemment exclu. » Les mesures ont permis d’augmenter le nombre des étudiants noirs dans des filières dont ils étaient pratiquement absents auparavant, tels la médecine, le droit ou encore le dessin industriel.

Au fil du temps, aussi, les nouveaux textes ont été affinés. Désormais, outre les candidats noirs, l’université encourage ceux d’origine sociale modeste. « Je suis étudiant à l’UERJ depuis mai 2003 », raconte Carlos Recci Costa, 27 ans, étudiant en portugais et en latin. Originaire de Baixada Fluminense, dans la grande banlieue de Rio, il a longtemps été manœuvre sur des chantiers de construction et vendeur ambulant avant d’intégrer la fac. « Dans un quartier comme le mien, explique-t-il, les jeunes ne se permettent pas de rêver à un avenir meilleur. Ils prennent les boulots qui se présentent : laveur de voitures, pompiste, livreur... J’en étais là, moi aussi, quand j’ai vu un reportage à la télé sur l’introduction des quotas à l’université. C’est cela qui m’a permis de croire à mes chances. » Le Brésil demeure un des pays les plus inégalitaires de la planète. « Quand je suis venu remplir mon dossier d’inscription à la fac, se souvient Carlos, j’ai découvert tous les frimeurs des beaux quartiers. Certains étudient ici parce que les parents leur ont offert une auto neuve pour cela. »

Intégrer une université leur donne des ailes

Carlos était tellement décidé à rejoindre l’université qu’il a préparé l’examen d’entrée pendant des mois, jour et nuit, dans une bibliothèque municipale. Résultat : il n’a même pas eu à bénéficier du système des quotas. Pourtant, il en défend le principe avec ardeur : « Les gens qui habitent des quartiers comme le mien ont le sentiment d’avoir perdu d’avance. Seuls les quotas leur donnent un motif d’espoir. La condition sociale importe autant que la couleur de la peau. Mais la situation des Noirs est pire, car la discrimination raciale à l’embauche est indéniable. » Face à un problème complexe, le système des quotas universitaires offre une solution maladroite et provisoire, sans doute, mais qui a le mérite d’exister.

Certains préfèrent d’autres méthodes, tout en approuvant la mise en place des quotas. Ainsi, plusieurs ONG organisent des cours du soir dans les quartiers les plus défavorisés afin d’aider les uns et les autres à préparer le vestibular. Fondé par un groupe de franciscains, le groupe Educafro prend en charge près de 10 000 élèves dans quelque 300 classes, surtout à Rio de Janeiro et à São Paulo. « Environ 6 sur 10 de nos élèves sont sans emploi, explique Heber Fagundes, l’un des responsables de l’association. Leurs notes sont généralement médiocres lorsqu’ils tentent l’examen d’entrée à l’université. Souvent, toutefois, quand ils parviennent à franchir ce premier obstacle, ils se découvrent des talents insoupçonnés. Le simple fait d’intégrer une université leur donne des ailes, surtout pour les plus chanceux, qui intègrent une fac publique, donc gratuite. » Ils étaient une cinquantaine, l’autre soir, dans le quartier de Sapopemba, à São Paulo, réunis sous un préau pour étudier la littérature portugaise. Et, quand un rat a fait son apparition sur l’une des poutres qui soutiennent le toit, la classe a éclaté de rire : « Ouais, il veut aller à la fac, lui aussi. Il attend que les quotas soient ouverts aux rongeurs ! »

L’un des principaux obstacles à l’émancipation des Noirs est d’ordre psychologique. Et, de ce point de vue, leur image à la télévision ne les aide guère. Avec une équipe de huit chercheurs de l’université de São Paulo, le réalisateur Joel Zito Araujo a étudié l’ensemble des personnages noirs apparus dans les fictions brésiliennes, les célèbres telenovelas, entre 1963 et 1998. Cette enquête a ensuite servi de trame à un documentaire remarquable, au titre évocateur, La Négation du Brésil. « Nous nous sommes aperçus, explique Araujo, que 90% des rôles tenus par des Noirs correspondaient à des domestiques, à des habitants de favelas ou à des esclaves. Pis, dans 1 fiction sur 3, il n’y avait aucun personnage noir. Et le nombre d’acteurs à la peau sombre, même dans les séries historiques consacrées à l’esclavage, ne dépassait jamais 10% du total. » Ces chiffres ne surprendront pas ceux qui ont déjà suivi les journaux des grandes chaînes brésiliennes, dont les présentatrices seraient plus à leur place à Stockholm ou à Helsinki qu’à Rio de Janeiro... « Cette situation ne correspond à aucune consigne écrite, précise Araujo. Rien n’est officiel, là-dedans. Simplement, pour les producteurs, le modèle dominant de la beauté est forcément de type nordique. Et c’est ainsi que, chaque jour, à travers les programmes qu’elle diffuse, la télévision brésilienne réaffirme avec brutalité une idéologie raciale dont ce pays s’est longtemps prétendu affranchi. »

S’agissant des telenovelas, un sommet a été atteint en 1969, quand l’acteur choisi pour le rôletitre de La Case de l’oncle Tom était un Blanc, qu’il a fallu grimer pour l’occasion. « Cela n’a choqué personne, insiste Araujo, car la société brésilienne, à commencer par les Noirs, a intégré depuis longtemps cette idée que la peau blanche était synonyme de beauté et de talent. Quand Pelé ou Ronaldo, nos footballeurs de légende, épousent une femme, elle est forcément blonde aux yeux bleus ! » Au Brésil, semble-t-il, « White is beautiful » ...

La couleur du péché, tout un programme ! Il a fallu attendre 2004, soit trente-neuf ans après la création de Rede Globo, la principale chaîne du pays, pour que le personnage principal d’une telenovela soit une femme noire. Diffusé chaque soir à 19 heures, Da Cor do Pecado (La couleur du péché, tout un programme !) a battu des records d’audience. Mais l’actrice qui a incarné le personnage, Tais Araujo (sans lien de parenté avec le réalisateur mentionné plus haut), désespère de se voir proposer à nouveau un rôle semblable. « Pour l’instant, aucune autre série n’est prévue dont le rôle principal serait confié à un acteur ou à une actrice à la peau sombre, soupire- t-elle. Moi, je n’ai pas l’impression d’être une révolutionnaire. Quand certains prétendent que les blondes aux yeux bleus sont plus belles que les Noires, je veux bien essayer de comprendre. Mais pourquoi personne ne m’écoute, moi, téléspectatrice noire ? S’identifier à toutes ces femmes à la peau laiteuse, je vous assure que ce n’est pas évident ! »

Ayant enfin reconnu l’existence d’inégalités raciales entre eux, les Brésiliens s’interrogent à présent sur les moyens d’y remédier.

NOTES :

(1) Racismes et antiracismes au Brésil, par Jacques d’Adesky. L’Harmattan, 2001. Les lecteurs anglophones liront aussi l’analyse intelligente d’Edward E. Telles, dans Race in Another America : the Significance of Skin Color in Brazil (Princeton University Press, 2004).

(2) Times Literary Supplement, 28 janvier 2005
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ASSE
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MessagePosté le: Ven 28 Juil 2006 11:01    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour vos articles.... qui rappellent que le métissage comme source de fin de racisme dans la monde est et reste une ILLUSION !

La hierachisation des races a été inventé par Eux pour EUX et pour en tirer le maximum de profit !!
En se mettant eux même au haut de l'échelle et inondant le monde de notion de pureté raciale, on ne peut que comprendre pourquoi ils ne reconnaîssent jamais ni le noir, ni ces peuples issus de métissage! Car tout être ayant une seule goutte de sang noire dans leur arbre généalogique est considéré comme NOIRE
...

FIN
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MessagePosté le: Ven 28 Juil 2006 18:41    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
« L’autre jour, raconte-t-elle, j’ai voulu souscrire une assurance-vie. A la banque, c’est tout juste si le guichetier m’a saluée. Il a vu que je suis noire et il en a déduit que j’étais une employée de maison - ce qui est vrai, d’ailleurs. Il n’a même pas demandé combien je gagnais : j’ai la peau sombre, donc je suis pauvre. Dans son esprit, cela ne faisait aucun doute. Ce genre d’histoire m’arrive tout le temps !


Citation:
Assis dans un restaurant à Rio de Janeiro, un acteur de talent, Lazaro Ramos, répond à la question par un geste de la main : « A l’exception des serveurs, je suis le seul Noir dans cette salle. Et ce n’est pas l’effet du hasard. Il y a quelques années, je me suis retrouvé dans la rue avec le canon d’un fusil sur la tempe. C’était un policier, convaincu que j’étais sur le point de voler une voiture. Ma propre bagnole, vous vous rendez compte ! Depuis, la célébrité m’évite ces désagréments : des photos de moi paraissent de temps à autre dans les magazines et les gens me reconnaissent. Mais je n’oublie pas les portiers, dans le hall d’entrée des immeubles, qui m’envoyaient vers l’escalier de service sans me poser la moindre question.


Citation:
Le Brésil demeure un des pays les plus inégalitaires de la planète. « Quand je suis venu remplir mon dossier d’inscription à la fac, se souvient Carlos, j’ai découvert tous les frimeurs des beaux quartiers. Certains étudient ici parce que les parents leur ont offert une auto neuve pour cela. »


Citation:
Pis, dans 1 fiction sur 3, il n’y avait aucun personnage noir. Et le nombre d’acteurs à la peau sombre, même dans les séries historiques consacrées à l’esclavage, ne dépassait jamais 10% du total. » Ces chiffres ne surprendront pas ceux qui ont déjà suivi les journaux des grandes chaînes brésiliennes, dont les présentatrices seraient plus à leur place à Stockholm ou à Helsinki qu’à Rio de Janeiro... « Cette situation ne correspond à aucune consigne écrite, précise Araujo. Rien n’est officiel, là-dedans. Simplement, pour les producteurs, le modèle dominant de la beauté est forcément de type nordique. Et c’est ainsi que, chaque jour, à travers les programmes qu’elle diffuse, la télévision brésilienne réaffirme avec brutalité une idéologie raciale dont ce pays s’est longtemps prétendu affranchi. »


Excellent article, je confirme chaque ligne de ce qui est écrit, et en particulier les extraits que j'ai souligné ci-dessus, les anecdotes citées, je les ai vécues moi-même Confused Le Brésil est le seul pays où on m'a prise pour l'employée de maison... Le racisme est d'autant plus féroce qu'il est nié, il s'exprime au stade inconscient Mad
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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