SENEGAL-USA
La Sénégalaise Léna Sène décroche un stage d’un an à la Maison blanche
Nettali.com |4 juillet 2006 | 22:30
Lena Sène
Dakar, 4 juil (APS) - La Sénégalaise Léna Sène, 28 ans, a été retenue parmi 14 candidats pour participer au White House Fellows, ’’le plus compétitif et le plus prestigieux’’ des programmes de leadership public aux Etats-Unis. Ce programme ’’offre à des jeunes gens sélectionnés à travers tout le territoire des Etats-Unis, l’occasion de faire une première expérience dans les plus hautes sphères du gouvernement fédéral américain’’, précise un communiqué transmis à l’APS, mardi.
’’La sélection à ce programme est basée sur les réalisations professionnelles impressionnantes du candidat, ses capacités de leader ainsi que son engagement solide pour le service public’’, ajoute le communiqué.
Choisie parmi 32 finalistes interviewés par les 27 membres de la Commission présidentielle relative à ce programme, Léna Sène ’’travaillera à temps plein à la maison Blanche pendant une année entière, de septembre 2006 à août 2007’’.
Fille du syndicaliste et spécialiste de l’agriculture, Ibrahima Sène, Léna sera aux côtés de l’un des secrétaires de Cabinet ou du Directeur de l’une des Agences fédérales, selon la même source.
’’Hautement compétitif’’, le programme White House Fellows a déjà formé des personnalités comme l’ancien secrétaire d’Etat Collin Powell, l’ancien président de CNN, Tom Johnson, ou encore Marshall Carter, directeur du New York Stock Exchange.
La presse a déjà fait cas de cette jeune sénégalaise, Léna Sène qui a été admise à la Maison blanche. Mais sans trop s’intéresser à l’itinéraire assez spécial de cette jeune femme au creuset de trois continents : l’Afrique, l’Amérique et l’Europe. La belle histoire d’un métissage réussi. A bien fouiller les racines de Léna Sène, l’on se rend bien compte qu’elle a , à la fois, subi les influences de la culture américaine, sénégalaise et ukrainienne. Née aux Etats-Unis, elle a grandi au Sénégal, sous l’aile protectrice d’une maman ukrainienne. Avant de retourner, 18 ans plus tard, sur la terre qui l’a vu naître. Le Populaire a enquêté sur la vie de cette femme...
L’histoire de Léna pourrait bien commencer aux Etats-Unis. L’Amérique, si jalouse de son rêve qui a vu de simples émigrés partir des échelons les plus bas de la société pour atteindre les cimes de la célébrité, se plairait bien de décliner l’histoire de cette fille en quelques phases simples. Elle est née aux Etats-Unis. Elle y a fait de brillantes études supérieures, y a obtenu son premier job, y a gravi des échelons pour afin se retrouver à la Maison blanche. Inscrite en 1996 à l’Université de Portland, elle y prépare effectivement le concours d’entrée dans les grandes écoles d’économie. Elle décroche le ticket d’entrée Bates College en Novembre 1996, qui est une école privée d’études Supérieures en Economie, l’une des plus prestigieuses aux Etats-Unis. Lena Sène réussit si bien le concours qu’elle est immédiatement sélectionnée pour bénéficier d’une bourse. Quatre ans au Bates College et les entreprises américaines, si promptes à dénicher la bonne graine, la cible. Mais c’est au terme d’un concours très sélectif que la J.P Morgan Bank, très célèbre aux Etats-Unis, la recrute. Le reste, c’est la roue du succès qui s’accélère. Après quatre ans à J P Morgan Bank, elle est recrutée par la prestigieuse LEHMAN Brothers Bank, d’où elle s’est lancée dans le concours qui lui vaut aujourd’hui de rejoindre la Maison Blanche pour un an. La Maison blanche a lancé un concours pour le recrutement de quatorze personnes, les plus pointues dans les domaines du droit, de la Médecine, les Finances, l’Education etc. Le prestigieux programme (Fellows) fondé en 1964 par le Président Lyndon B Johnson consiste à sélectionner au niveau le plus élevé du gouvernement fédéral, les meilleurs américains. Sur la ligne de départ, ce sont six milles américains, les plus brillants des Etats-Unis qui ont été retenus pour passer le premier tour du concours. Cent six parmi eux seront sélectionnés pour passer le second tour, d’où sortiront Trente et un présélectionnés pour subir le troisième et dernier tour qui a abouti à la sélection de quatorze personnes retenues pour la Maison Blanche. Les lauréats travaillent avec la haute administration américaine et sont testés au quotidien. L’ex-secrétaire d’Etat Colin Powell fait entre autres partie des américains qui ont été propulsés par ce Programme.
Aux confluents de plusieurs cultures
Mais ce serait sauter trop de passerelles que de retracer l’histoire de Léna Sène de façon si linéraire voire simpliste. Les Etats-Unis, l’Ukraine et le Sénégal. L’histoire de cette métisse née en décembre 1977, en plein hiver à l’hôpital de l’Université de Georges Town de Washington, de père sénégalais et de mère ukrainienne, est, à tout point de vue, spéciale. Fruit du métissage tant chanté par le premier Président du Sénégal, elle subit très fortement les influences des cultures sénégalaise, ukrainienne mais aussi américaine. L’Amérique est cependant le lieu de la naissance de Léna Sène. Les parents de Léna Séne , Ibrahima Sène et Valentina Yakovenko étaient tous les deux étudiants à l’Académie des Sciences Agricoles de Timiriazev de Moscou en Agronomie de 1968 à 1973, et s’étaient mariés dans cette capitale des Soviets depuis 1970 . La suite de cette histoire d’amour, c’est que les jeunes Agronomes vont faire trois enfants, dont deux filles , Oumy Séne en 1972 à Moscou, et Léna Séne en 1977 à Washington , et un garçon, Maxime Séne en 1985 à Kaolack au Sénégal. L’Amérique , où Ibrahima Séne, accompagné de sa femme et de leur première fille, Oumy Séne, est parti en 1977 faire des Etudes en Economie de l’Agriculture, est donc la terre où Léna Sène va humer le premier parfum de sa vie. Mais bien d’autres senteurs meublent le passé de cette fille. L’Ukraine d’où est originaire sa mère Valentina, est bien présente dans le décor de jeunesse de Léna Sène. Toute la famille parle russe. La cuisine- elle- garde les parfums et les goûts du pays d’origine de Valentina. Léna Sène est très belle. Et son physique rappelle celui de sa mère quand elle avait le même âge. Mais plus fortement, l’influence de sa mère est grande chez la jeune Léna Sène. Et c’est son père, qui fait cet aveu. « Sa maman l’a prise en main ». C’est sa confidente. Elle lui a donné une bonne éducation. Vous devinez facilement qu’une belle fille comme ça à un certain âge, doit avoir un certain caractère pour échapper à certaines « déviances », confesse volontiers Ibrahima Sène, 36 ans d’opposition, le chargé des questions économiques du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) n’a pas eu autant de temps que la maman pour s’occuper de ses enfants. Il trouve quand même le temps de lui filer le virus de l’Economie. Lena Sène grandit dans cette ambiance. Faite de discussions où souvent papa et maman ne s’entendaient pas sur tout. Heureusement pour elle. Ibrahima Sène est plutôt un grand idéaliste qui aime insister sur les principes alors que maman, toute rigoriste qu’elle soit sur le plan du comportement, n’en est pas moins ouverte aux différences des points de vue. Valentina est en effet une femme assez spéciale, aux convictions plus proches du libéralisme modéré que des thèses de Lénine. Une ukrainienne par ailleurs bien sénégalaise qui parle tant bien que mal le wolof, Français, Anglais et même quelques brides de peul (la grad-mère de Ibrahima .Sène est peul). Mariée à un sénégalais, Valentina s’est ouverte, dés son arrivée au Sénégal en 1973, à la culture locale. Avec la spécificité de leur profession d’Agronome, le couple ne reste pas sur place. De Bambey, Kolda, Ziguinchor, Kaolack, Thiès, et Dakar, le destin de Léna Sène est naturellement chevillé à celui de ses parents qui, eux-mêmes sont affectés au gré de l’administration. Elle fait donc l’école primaire à Thies et une partie de son cycle secondaire, avant de finir à l’école Seydou Nourou Tall de Dakar , où elle obtient son baccalauréat avec la mention. Mais Léna Sène aurait pu rester à Dakar y poursuivre ses études. Mais là encore, c’est le destin qui joue sa partition. Un couple Américain, Patrick et Valérie Kelly, dont la femme est promotionnaire de Ibrahima Séne à l’Université d’Etat du Michigan ( MSU ) où il étudiait l’Economie de l’Agriculture, avait proposé de l’accueillir chez eux, à Portland, pour l’encadrer dans la poursuite de ses Etudes supérieures. C’est ce qui ramena Lena aux Etats Unis où son destin est en train de se réaliser. Avant de connaître les résultats du concours de la Maison Blanche, Léna venait tout juste d’être informée de son admission, sur concours, à Harward Bussines School pour y faire son Master dés la rentrée universitaire prochaine. Mais, avec sa brillante sélection à la Maison Blanche à partir de Novembre 2006 pour un an, les Autorités académiques de Harward lui ont accordé exceptionnellement le report de son admission d’un an ! Il ne nous reste donc plus qu’à souhaiter à cette américaine d’origine sénégalaise et ukrainienne, longue vie , bonne santé et encore plus de succès dans ses entreprises. God bless you !
_________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
American-born but raised in Senegal, spending summers in the Ukraine, Lena Sene '00 is at Lehman Brothers in Private Client Services, where she helps manage investment relationships with institutional clients and high net-worth (above $10 million) individual clients.
When did you choose this career path?
Through Inroads, a national program that offers internships to minority students, I interned each summer at UNUM in Portland. The third summer the corporate treasurer introduced me to his contacts at investment banks in New York. I found out then I was interested more in the private banking side of the business.
What was the mechanism for getting from Bates to your first job?
Through the Office of Career Services, Bates is part of the Big Apple Consortium, which at the time included financial firms. You submit your resumé, and firms invite candidates to come to New York for interviews. I had eight or nine interviews in one day, including JP Morgan Private Bank, with whom I worked for three years.
What were you looking for in an investment bank?
Obviously I'm a woman and a person of color. But I was not just looking for a place where the people look like me. That's not the point. It's the overall atmosphere: When you talk with people, how do they come across? Are they open and inviting? Do they like what they're doing? That's beyond diversity.
How true is it that in personal interactions with colleagues and clients, you have to be exceptional at it, all the time?
That's 100 percent true. People make judgments about how good you are from the moment you start interacting with them. But expectations have to be high — you're dealing with other people's money.
Sort of like Trump in The Apprentice. You screw up, you're fired.
And it's hard to change your reputation once you've hurt it. Some people are not comfortable in this environment. That's why it's important to do your homework before you get into this field.
Did your Bates background give you a level of comfort with being direct?
At first, I sat on the sidelines at Bates. I was the only student from the African continent at the time, and my first winter I hurt my wrist in a fall. Then I realized that I could sit here and never meet anyone, or I could approach people. It's hard to make the first step to become involved, but it's worth the effort and soon becomes fun. So I learned that you have to speak up — Bates taught me to be a leader, quite frankly. When I'm in an intense meeting with high-ranking people, I don't feel at all intimidated.
How does working in an investment bank reflect your interest in social justice?
Tomorrow afternoon I head to Turkey with a delegation of 10 as part of Network 20/20, a not-for-profit organization of which I am a founding member. Our mission is to identify promising leaders across different fields, people who are interested in substantive discussion of foreign-policy issues, and to build bridges with counterparts in other countries.
Having spent most of my life in Senegal, I empathize with those living in poor conditions. My longer-term goal is to use my finance background to help provide seed capital to entrepreneurs in Africa — creating jobs in the process, one of the most crucial needs in that part of the world.
Lena Sene
Lena Sene is an Investment Representative in the Private Investment Management division of Lehman Brothers. Prior to that, she was a Banker at the JPMorgan Private Bank where she worked closely with Portfolio Managers, Sales Traders and Credit Specialists, in developing and implementing investment strategies for high net worth individuals in the New York area. While at JPMorgan, she co-founded the Global Private Banking Analyst Forum, an initiative which has resulted in a worldwide exchange of best practices in the Private Bank. In her role as Global Co-Coordinator of the Forum, Lena oversaw representatives in Chile, China, France, Italy, Spain, Switzerland, the UK and the US. She has been selected as the JPMorgan Chase Rising Star for the Annual Women's Bond Club Award Dinner in 2003.
Independently from Lehman Brothers, Lena volunteers as Ambassador for WorldLinks, and is one of the founding members of Network 20/20, a start up not-for-profit organization targeting promising young leaders interested in actively engaging in substantive debate on foreign policy issues at home and in strategic countries abroad.
She was raised in Senegal, Russia and the Ukraine. She is fluent in English, French, Russian and Wolof. Lena graduated from Bates College with a bachelor's degree in Economics.
_________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
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