Posté le: Mar 25 Juil 2006 13:14 Sujet du message: Echec du cycle de doha à l'OMC:abandon de l'Afrique?
Face aux protestations des pays du sud qui affirmaient ne pas tirer suffisamment profit de la création de l'OMC et suite aux attentats du 11 septembre, s'ouvrait à l'OMC un cycle dit du développement. Les espoirs étaient immenses de voir le multilatéralisme accoucher de règles équitables et justes en matière commerciales. Au bout de cinq années d'âpres négociations, c'est le retour à la case départ et la déception est à la hauteur des attentes!
Face à l'égoïsme ravageur des Etats du nord, l'Afrique une fois de plus n'a que ses larmes et une immense frustration. Partenariats nord-sud, coopérations, multilatéralisme etc... que du bla bla ?
Je crois qu'il est tant qu'on réalise enfin en Afrique que nous sommes seuls au monde. Nos soi-disants partenaires pour le développement du nord ont définitivement tombé les masques.
Il est peut-être temps de sortir de l'OMC pour les pays africains et de sérieusement penser à un véritable échange sud/sud. _________________ Il dit
le griot à la langue pendante
" vous irez plus loin encore
dans la forêt blanche
des bétons entassés
et vous pleurerez
dans les quartiers boueux
d'une ville sans refuge "
Il dit aussi
le griot nouveau
" regardez !
il est des hommes
que les révoltes étreignent ".
Posté le: Mar 25 Juil 2006 16:06 Sujet du message: Re: Echec du cycle de doha à l'OMC:abandon de l'Afrique?
black shadow a écrit:
Partenariats nord-sud, coopérations, multilatéralisme etc... que du bla bla ?
à ton avis ?
black shadow a écrit:
Je crois qu'il est tant qu'on réalise enfin en Afrique que nous sommes seuls au monde.
Tu as d'autres scoops comme ça, sinon ?
black shadow a écrit:
Nos soi-disants partenaires pour le développement du nord ont définitivement tombé les masques.
je pense que c'est surtout toi qui a ouvert les yeux, ami, ça fait un bail qu'on y voit clair !
black shadow a écrit:
Il est peut-être temps de sortir de l'OMC pour les pays africains et de sérieusement penser à un véritable échange sud/sud.
C'est notamment ce qu'essaie d'impulser le président vénézuélien Hugo Chavez. Mais attention aux pièges : il y a Sud et Sud... Un pays comme le Brésil est un faux cul de première, à l'origine d'ailleurs de la suspension du cycle de Doha
. L'échec ne surprendra personne. Mais il en réjouira plus d'un à travers le monde. L'Organisation mondiale du commerce (OMC) entre en sommeil et son réveil pourrait prendre plusieurs mois, voire plusieurs années.
Les altermondialistes en rêvaient, l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis l'ont fait. Les deux géants commerciaux ont, cette fois, été incapables de s'entendre sur le dos du reste du monde. Paysans, pêcheurs, défenseurs des services publics... Elles ou ils sont des millions à pousser un ouf de soulagement.
Le cycle de négociations de Doha n'est pas encore à l'eau, il a seulement été suspendu sine die. La manière dont les choses se sont jouées en dit long sur le fonctionnement d'une organisation qui prétend chérir le consensus.
Réunis en conclave tout le week-end en compagnie de l'Inde, du Brésil, de l'Australie et du Japon, le duo transatlantique a livré sa sentence lundi à la mi-journée. Ne parvenant pas à s'entendre entre gens de bonne compagnie, il était vain de poursuivre. Charge aujourd'hui à Pascal Lamy de présenter la nouvelle aux 146 autres Etats membres...
Pompeusement baptisé «cycle du développement», le round de Doha n'en a plus que le nom. En 2001, dans l'émirat du peu démocratique Qatar, à l'abri de la contestation qui avait pourri leur séjour à Seattle, les ministres avaient promis de rééquilibrer le système commercial en faveur des pays les plus pauvres.
Mais c'est bien connu: chassez le naturel et il revient au galop. Durant toutes ces années, les Grands n'ont rien lâché ou si peu. Selon Oxfam, les «offres» posées sur la table par Bruxelles et Washington impliquaient même des soutiens accrus à leurs agriculteurs dont les surplus ruinent leurs collègues du Sud.
A l'image des pays africains producteurs de coton, les pays en voie de développement –terrible euphémisme– en ont été quittes pour des belles paroles. «L'OMC n'est pas une organisation d'aide au développement», a récemment précisé le porte-parole de l'institution. On ne saurait être plus clair.
Au début de cette semaine, présentée comme celle de la dernière chance, les pays du Sud avaient le choix entre un mauvais accord ou pas d'accord du tout.
Aujourd'hui, ils disposent d'un peu de temps. De quoi faire le bilan de leur adhésion à l'OMC et d'en tirer les enseignements nécessaires. Chacun reconnaît la nécessité de réformer une institution plus impopulaire que jamais. Mais il serait naïf de croire que les puissances qui y ont toujours fait la pluie et le beau temps acceptent sa transformation en autre chose qu'une vulgaire machine à libéraliser.
Pendant la somnolence de l'OMC, beaucoup craignent une poussée d'accords bilatéraux encore plus inéquitables. Le danger est bien réel. Mais est-ce une raison pour avaler toutes les couleuvres?
_________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
L’échec de l’OMC est une opportunité pour les peuples
25-07-2006
Note à la presse: Genève, 25 juillet 2006
La Via Campesina, Marche mondiale des femmes, Friends of the Earth, World Forum of Fish Harvesters and Fishworkers, Food Water Watch, Development Fund, Crocevia, CENESTA.
Les organisations ci-dessus, présentes à Genève, se réjouissent du fait que malgré les dernières tentatives des négociateurs, le G6 n’ait pas réussi à débloquer la situation à l’OMC. Ceci démontre que les recettes néo-libérales proposées au sein de l’OMC constituent une voie sans issue. De nombreuses études ont démontré que la situation s’est aggravée pour une large partie de la population mondiale au cours des dix dernières années.
Les paysans, les pêcheurs, les environnementalistes et les consommateurs estiment que ce blocage à l’OMC donne une excellente opportunité pour repenser les politiques ayant trait à l’agriculture, l’alimentation, la pêche, les ressources naturelles, et les services.
C’est pour cette raison que les mouvements sociaux resteront cette semaine à Genève afin de donner de nouvelles impulsions au développement d’alternatives.
Le mardi 25 juillet, une délégation de paysans et pêcheurs a rendez-vous avec le directeur général de l’OMC, Monsieur Pascal Lamy, et lui transmettra son message. Il sera possible d’interviewer la délégation après cette rencontre, prière de s’adresser à la coordination dès 9h30 au numéro de téléphone ci-dessous.
Le mercredi 26 juillet, dès 20 heures et jusqu’à 00h, une soirée culturelle se déroulera aux Bains des Pâquis avec concerts, théâtre, projections de vidéos relatant les différentes luttes des mouvements sociaux, débats et discussions.
Le jeudi 27 juillet. Conférence de presse à 16h devant le Palais Wilson et ensuite à 17h parades navale et terrestre du Palais Wilson jusqu’à l’OMC.
Le vendredi 28 juillet. 14h-16h30, Maison des Associations, 15 rue des Savoises, La Via Campesina invite à un forum-débat « le temps de la souveraineté alimentaire est venu ! ».
_________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
Toutes mes excuses Chabine pour cette réponse un peu tardive.
Celà fait un certain nombre d'années que je m'intéresse à la manière dont le dispositif institutionnel(juridique et économique) actuellement en vigueur à l'échelle mondiale concourt lentement mais sûrement avec la complicité des élites africaines et des autres pays en développement à la recolonisation de notre continent.
Je suis sans doute un peu naïf mais je n'arrive pas à concevoir qu'à l'heure de l'interdépendance entre les différentes nations qui composent le monde, certains continuent de n'avoir en ligne de mire que leurs intérêts égoïstes (loi de la jungle). C'est le passage en force ou le risque de clash en cas d'opposition.
L'OMC n'en déplaise aux altermondialistes ce n'est pas la Banque Mondiale ou le FMI etc... , elle fonctionne sur le modèle "un Etat une voix". Les accords y sont pris à l'unanimité dans un cadre multilatéral. C'est à mon sens le lieu où on peut prendre le pouls de la volonté politique des différents acteurs du commerce mondial.
Le raidissement actuel ne peut en aucune façon être une bonne nouvelle pour les Etats africains. Celà signifie le statu quo c'est-à-dire la perpétuation d'une situation qui nous est extrêment défavorable. Le continent est devenu un véritable dépotoir, tout y rentre et en revanche nos produits surtout lorsqu'ils sont concurrentiels continuent de subir toutes formes de barrages pour rentrer en Europe ou en Amérique.
Le retour au bilatéralisme n'apportera rien de bon aux Africains qui subiront la dure loi de leurs "partenaires".
Sans aucune exagération c'est l'avenir économique, social et politique de nombreux Etats africains qui se joue actuellement. Je suis toujours surpris de constater que les principaux intéressés soient aussi passifs.
Que penser des diatribes idéologiques des altermondialistes et leurs affidés comme Aminata Traoré?
quinze ans après le fameux livre d'Axelle KABOU "Et si l'Afrique refusait le développement?"nous n'avons toujours pas tiré les leçons qui devraient nous permettrons de peser un peu plus sur notre devenir et sur celui du monde.
Comment organiser la résistance et la reconquête sur les terrains juridiques et économiques et pas seulement au niveau des jérémiades politiques comme nous en avons pris l'habitude? _________________ Il dit
le griot à la langue pendante
" vous irez plus loin encore
dans la forêt blanche
des bétons entassés
et vous pleurerez
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Il dit aussi
le griot nouveau
" regardez !
il est des hommes
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