M.O.P. Super Posteur
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Posté le: Mar 24 Aoû 2004 20:21 Sujet du message: Affaires: Hôtel africain recherche gérant blanc |
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Affaires: Hôtel africain recherche gérant blanc
http://www.cameroon-info.net/cmi_show_news.php?id=15035
Pour assurer la rentabilité de leurs hôtels de nombreux promoteurs camerounais en confient la direction à des Européens, estimés meilleurs gestionnaires, excluant d’office les Noirs de ces postes de responsabilité.
Carrelage d’un blanc immaculé ponctué de vert, clôture et grilles aux mêmes motifs, une entrée surmontée d’une colonne vitrée l’hôtel de la Vallée des Princes s’impose par sa propreté et son élégance au quartier Akwa à Douala. Difficile de résister au charme de cet établissement flambant neuf qui vient à peine d’ouvrir les portes. Pour le gérer, M. Polla, son jeune propriétaire, a jeté son dévolu sur un expatrié. “Je me suis personnellement rendu en Europe où j’ai pris attache avec un cabinet de recrutement à qui j'ai confié la recherche d’un cadre européen qualifié en gestion hôtelière pour diriger mon hôte? confie-t-il. Pour cet homme d’affaires camerounais, pas question de confier la direction de son établissement à un Camerounais "Nos frères ne sont pas sérieux; quand bien même ils sont suffisamment qualifiés pour un poste, ils ne s’investissent pas à fond pour le succès de l'entreprise ce qui est tout le contraire de l’homme blanc”.
Comme lui, plusieurs promoteurs d’établissements de tourisme font de la race, un critère important de recrutement. Les offres de poste de gestionnaires qui mettent hors course d’entrée de jeu les candidats de race noire sont monnaie courante dans les journaux à grand tirage au Cameroun.
Des préjugés favorables aux expatriés
Il ne manque pourtant pas de cadres nationaux bien formés puisque le pays compte plusieurs écoles d’hôtellerie et de tourisme.
Pour de nombreux promoteurs, les gestionnaires de race blanche bénéficient de préjugés favorables. “Les nombreux touristes occidentaux qui frappent aux portes du Cameroun constituent noire cible principale. Nous ne ménageons dont aucun effort pour satisfaire leurs attentes qui sont, entre autres, un service de qualité que ne peut rendre qu’un bon gestionnaire”, avance M. Poila, pour justifier son choix. Ainsi, à compétence égale, il préfère un gérant blanc à un cadre local.
Pourtant le premier coûte au moins deux à trois fois plus cher que les natio-naux. Mais les promoteurs sont convaincus qu’ils peuvent doubler voi-re tripler leur chiffre d’affaires. “Quand on ambitionne de réussir en affaire, on est prêt à tous les sacrifices’ poursuit M. Polla.
Ils sont confortés dans leur choix par le succès des établissements concurrents qui font partie des grandes chaînes hôtelières Sofitel, Accor, Novotel, Hilton gérés pour la plupart par des Occidentaux. “Quand un cadre local est à la tête d’une structure, il recrute le personnel par affinité et non sur la base des compétences. Des cancres se voient alors confier des postes qu’ils ne méritent pas et ne peuvent assumer”, accuse un agent de l’hôtel Parfait Garden à Douala dont un directeur canadien a relancé le taux de fréquentation. Par ailleurs, certains promoteurs pensent que la couleur de la peau a une influence sut k choix des clients. “Quand un établissement de tourisme a à Sa tête un gestionnaire blanc, les partenaires et les clients quelle que soit leur race, lui font confiance”, estime Serge Makendi, responsable commercial de Cefor Hôtellerie. Cet établissement assez modeste a recruté il y a deux ans un Français au poste de directeur. Plus de la moitié des établissements hôteliers camerounais de grand standing sont ainsi gérés par des cadres de race blanche. “les Blancs ont la culture de l’hôtel, même sans une véritable formation, ils savent ce qu’il faut faire pour satisfaire la clientèle”, estime Perpetua Lola, enseignante d’université.
Les competences avant la couleur de peau
Cette préférence sans discernement dont bénéficient les cadres occidentaux joue quelques fois de sales tours aux propriétaires. “C’est après avoir recruté notre Blanc que nous nous sommes rendu compte qu’il n’avait pas les compétence nécessaires. Nous nous sommes laissés, guidés plus par ta race que par ses compétences”, reconnaît Serge Makendi. “Us Africains souffrent encore du complexe d'infériorité hérité de la colonisation. Ce qui les amène à croire que le Blanc est supérieur et plus compétent que le Noir”, explique Nana Fabu, sociologue et enseignante à l’université de Douais. Selon elle, les Noirs se laissent habituellement guider par des stéréotypes qui les amènent à croire par exemple que telle tribu ou telle race ne peut mieux faire que telle autre.
Pourtant certains hôtels tenus par des cadres locaux sont aussi compétitifs. En moins de trois ans d’existence, Jet hôtel géré depuis sa création par un Africain a reçu deux prix internationaux de la qualité. “Ce n’est pas la peau qui gère un hôtel mais les compétences’ soutient de son côté Chantal Lewat, gérante de Lewat Hôtel. Depuis sa création il y a dix ans, son hôtel n’a eu que des gestionnaires noirs et se porte bien. |
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