M.O.P. Super Posteur
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Posté le: Dim 29 Aoû 2004 01:05 Sujet du message: premier Africain de l’histoire du Canada à etre elu depute |
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Un Camerounais élu député canadien - 8/7/2004
http://www.afriquecentrale.info/fr/news/news.asp?rubID=1&srubID=3&themeID=1&newsID=664
Maka Kotto (photo), d’origine camerounaise, va être le premier Africain de l’histoire du Canada à siéger cet automne à la Chambre des Communes, élu sous la bannière du Bloc québécois, un parti prônant l’indépendance du Québec. A l’âge de 16 ans, il quitte le Cameroun pour la France avant de réjoindre le Québec en 1990.
Porté par la vague indépendantiste dans la province francophone, ce comédien de 42 ans a été élu député de Saint-Lambert, sur la rive sud de Montréal, aux élections législatives du 28 juin.
"Au départ, j’ai milité pendant un an pour le Parti libéral (opposé à l’indépendance), car on m’avait vendu des préjugés négatifs sur les souverainistes québécois", explique Maka Kotto, qui vit à Montréal depuis 1990.
"On m’avait dit que le Parti québécois (parti provincial frère du Bloc québécois) était raciste, xénophobe, nationaliste, etc".
"Ensuite, j’ai pris conscience du combat du Québec, de cette quête historique pour réparer des injustices dont il a souffert face au reste du Canada", confie-t-il à l’AFP.
"Je suis maintenant membre de la famille québécoise", poursuit-il. "La maison de cette famille est attaquée, alors je défends cette maison".
Comédien connu au Québec, notamment grâce à ses apparitions nombreuses sur le petit écran, ce père de quatre enfants s’intéresse à la politique depuis longtemps.
"Quand j’avais 14 ans, je faisais partie d’un groupe qui écrivait et distribuait des pamphlets contre Arnadou Ahidjo, le dictateur qui régnait alors sur le Cameroun", dit-il.
A l’âge de 16 ans, il quitte son pays natal pour la France, où il vit de 1979 à 1990 et dont il obtient la nationalité.
Avant d’achever ses études au Conservatoire libre du cinéma et au cours Florent, célèbre école parisienne d’art dramatique où il suit les leçons du comédien Francis Huster, il étudie le droit pendant une année à l’Université de Nanterre, près de Paris, et une autre année à l’Ecole des sciences politiques de Bordeaux.
Maka Kotto continue de manifester son engagement citoyen, notamment sur la question de l’intégration des étrangers.
"Nous étions déjà aux prises avec le Front national (d’extrême droite). A l’époque, tout ce qui était minorité en France n’avait pas toujours sa place. Tout ce qui était métèque était marginalisé", dit-il.
"Avec des amis dramaturges et acteurs, nous avons créé un groupe de réflexion pour mettre la pression sur les médias français afin d’éradiquer l’image négative qui émergeait dès qu’on venait à parler des Noirs dans la publicité, le cinéma ou la télévision".
Mais Maka Kotto s’impatiente.
"Les choses allaient trop lentement à mon goût et c’est à ce moment que j’ai fait la rencontre fortuite de Denis Laferrière, qui m’a invité à venir travailler avec lui à Montréal".
Ce romancier canadien d’origine haïtienne est alors à Paris pour l’adaptation cinématographique de son livre "Comment faire l’amour avec un Noir sans se fatiguer", film dans lequel Maka Kotto tient l’un des rôles principaux.
"Il m’a dit que c’était le jour et la nuit entre ce qui se passait au Québec et la situation qui existait alors en France", se souvient-il.
"Je me suis dit que, peut-être là-bas, ce serait plus facile et, effectivement, j’ai constaté qu’il y avait une plus grande ouverture".
"En bout de ligne, le facteur humain est celui qui m’a retenu au Québec. Les gens étaient ouverts, simples et ne se prenaient pas pour ce qu’ils n’étaient pas."
Pour autant, l’élection du nouveau député a créé des remous. L’attaché de presse de son adversaire libérale l’a traité de "nègre", et la Ligue des Noirs du Québec a porté plainte malgré ses excuses. Maka Kotto, lui, s’est simplement dit "blessé". |
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