Posté le: Mer 25 Oct 2006 12:05 Sujet du message: RESOLUTION 1721 DE L'ONU SUR LA COTE D'IVOIRE
Je ne cesse de m'informer de ceux qui se passent actuellement à l'ONU,le vote d'une nouvelle résolution sur le Côte d'Ivoire ou apparement la France par son influence a mis sur pied un résolution qui établie une transition sans Gbagbo. Je suis sûr que cette résolution va mettre le feu au poudre et je crois Chirac doit mettre dans sa tête qu'il n'y aura pas de résolution en Côte d'Ivoire sans Gbagbo, cette résolution est un parti pris évident et a pour but d'affaiblir un camp par rapport à l'autre en faisant croire dans cette décison à l'oction de la communauté internationale alors tout le monde sait que c'est à l'élysée ou tout a été rédigé et ou certains pays Africains prennent encore leurs ordres.
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Posté le: Jeu 02 Nov 2006 14:51 Sujet du message: Résolution ONU
Je ne sais si les Africains se rendent compte qu'avec leurs complicités et sous prétexte d'adversité politique conjoncturelle, Ils sont entrain de vendre leur souveraineté déja formelle aux ex puissances coloniale.
j'en veux pour preuve la dernière résolution sur la Côte D'ivoire au point 8 et 13.
"8. Souligne que le Premier Ministre, pour l’exécution du mandat mentionné au paragraphe 7 ci-dessus, doit disposer de tous les pouvoirs nécessaires, de toutes les ressources financières, matérielles et humaines requises et d’une autorité totale et sans entraves, conformément aux recommandations de la CEDEAO en date du 6 octobre 2007, et qu’il doit pouvoir prendre toutes les décisions nécessaires, en Conseil des ministres ou en Conseil de gouvernement, par ordonnance ou décret-loi;
13. Demande instamment au Premier Ministre de prendre immédiatement, par voie d’ordonnance qu’il signera aux conditions énoncées au paragraphe 8 ci-dessus, toutes les mesures appropriées en vue d’accélérer la délivrance des certificats de naissance et de nationalité dans le cadre de l’opération d’identification, dans un esprit d’équité et de transparence".
Rappelons que la situation en Côte d'Ivoire résulte de plusieurs faits dont je rappelle dont je retiens quelques uns :
1. La mise en place du concept d'ivoirité par Henri Konan Bédié pour contrer son adversaire de l'époque Alassane Dramane Ouattara accusé de s'étre prévalue d'une autre nationalité.
2. le coup d'Etat de 1999 de Feu le Général Guei qui en quête de légimité à chercher à éliminer ses adversaires en négligeant Laurent Gbagbo.
3. le Refus de Laurent Gbagbo de se soumettre au diktat du Président Français
4. tentative de Coup d'Etat mué en rébellion armée.
5. Nommination de Premier ministre coopté par la France qui instrumentalise la communauté internationale.
Depuis on assise à un transfert progressif de pouvoir du Président Légal vers un Premier ministre sans légitimité intérieure sous prétexte de processus de paix qui n'avance d'ailleurs pas.
Ceci est un précedent dangereux pour les Africains surtout ceux qui sont complices des ex colonisateurs.
Attention le vent peut tourner comme le dit un proverbe africain :" un jour on est chasseur, un autre jour on devient la biche".
Bonne analyse Tolibi , le Ghana et le Congo ( Brazza) sont les deux etats Africains qui ont voté hier pour la resolution/mascarade francaise , faut-il les en vouloir ? je ne sais pas , mais je crois que non , Sassou ne represente que lui même ou devrais-je dire ,il ne represente que la France , quant au Ghana , à cause de son action très appréciée en faveur de la lutte des Ivoiriens , dès les débuts du conflit , a echappé à deux fois à un coup d'état , la peur aidant , ce pays a crû bon de ne plus se mettre en travers des projets esclavagistes Francais !
Jusqu'à la matinée d'hier encore, les débats étaient houleux entre les délégués des 15 pays membres du Conseil de Sécurité. M. J.M. De la Sablière, le mandant à l'ONU de Jacques Chirac et de la France , etait decidé à mettre Laurent Gbagbo sous l'éteignoir.
L'inique dans l'affaire n'est même pas la manière très paternaliste de la demarche francaise , mais le fait de vouloir nous imposer la suppression de notre CONSTITUTION , mettre de côté notre loi fondamentale juste parceque la France n'arrive pas à concrétiser son coup d'état militaire d'il y a 5 ans , comment cela se peut en plein 21 ième siècle ?
L'Afrique recèle encore de pays capables , entre autre la Tanzanie et surtout l'AFrique du sud qui sont les pays Africains pour le moment à s'être opposés aux resolutions francaises , je continue à croire qu'il y a de l'espoir , et ce jusqu'à ce que le peuple Ivoirien soit totalement instruit du bien-fondé de la lutte sans calculs pour enfin se débarrasser de la France ! _________________ "Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
Analyse – Le contexte du vote de la résolution 1721 montre que la France a épuisé son crédit auprès de la communauté internationale sur le dossier ivoirien. Bien entendu, la Chiraquie tentera de rebondir en s’accrochant à certains aspects du texte qu’elle a écrit. A Abidjan de capitaliser ce revers diplomatique de Paris pour pousser ses pions. Sans complexes.
Elle est enfin née ! Après un accouchement fort difficile, la résolution 1721 du Conseil de sécurité des Nations unies est là. Que peut-on retenir fondamentalement de ce texte ? Qu’il est un «monstre bureaucratique» comme les résolutions précédentes, et qu’il serait vain d’en faire une exégèse minutieuse. L’histoire du conflit ivoirien montre bien que les résolutions de l’ONU ne sont pas à prendre vraiment au sérieux dans leurs points de détail – sinon, le désarmement, exigé «immédiatement» depuis plus de trois ans aurait eu lieu, et la paix serait advenue !
La seule grille de lecture sérieuse de ce texte est celle qui lit la nouvelle résolution onusienne sous le prisme des rapports entre la Côte d’Ivoire, la France et la «communauté internationale». Sous cet angle, on ne peut que faire un constat : Paris a perdu son droit de préemption sur la Côte d’Ivoire. La «communauté internationale» a cessé de croire que la voie et la voix de Paris étaient la voie et la voix de la vérité dès qu’on évoquait le conflit ivoirien. La nouvelle résolution marque l’attitude de défiance du Conseil de sécurité face au pays qui a colonisé la Côte d’Ivoire – et rêve de pouvoir la soumettre à nouveau.
La France a été obligée de revoir sa copie (guerrière) au moins deux fois. Trois membres permanents du Conseil de sécurité sur cinq (les Etats-Unis, la Chine et la Russie) ont menacé de s’abstenir si elle maintenait un projet de résolution mettant la Constitution sous le boisseau et affirmant que Charles Konan Banny peut nommer aux fonctions civiles et militaires. Telle est la réalité géopolitique centrale dans la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui.
Il est intéressant de comparer la résolution finalement votée et le projet présenté par la France il y a quelques semaines. Le point 2 du projet français initial affirmait «qu’en cas de divergence, les instruments internationaux qui définissent les modalités particulières de la transition, en particulier les décisions du Conseil de sécurité fondées sur les décisions et les recommandations de la CEDEAO et de l’Union africaine, prévalent sur la Constitution ivoirienne et la législation du pays». Cette disposition indécente a été purement annulée par un front du refus improvisé à la Maison de Verre. Le point 7 de ce projet affirmait que Banny avait le droit «de nommer aux emplois civils et militaires». Ce point a été biffé. Fondamentalement, cela signifie que le complot français a échoué. Alors que le projet français initial «endossait» les différents communiqués finaux du GTI s’attaquant aux institutions ivoiriennes, et évoquait très peu le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, la résolution votée au final «prend acte» des communiqués du GTI mais «approuve» et «souscrit» dès qu’il s’agit des délibérations du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Le Conseil de sécurité affirme que sa résolution est «fondée» sur le texte de l’Union africaine.
Paris va tenter de masquer son échec
Pour masquer son échec, et pour essayer de rebondir dans les prochains jours, la France (qui a rédigé la résolution avec des pièges grossiers mais aussi une infinité de «mines» enterrées ça et là), va s’appuyer sur certains aspects du texte pour faire de l’intimidation. Elle a réussi à faire passer un bout de phrase selon lequel les parties ivoiriennes ne doivent invoquer «aucune disposition légale pour faire obstacle à ce processus». Une formulation montrant bien le désir de la France de détruire la loi en Côte d’Ivoire pour imposer son arbitraire mais qui, en l’occurrence, ne signifie rien. D’ailleurs, pourquoi un processus qui, selon le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, doit se faire, «dans l’esprit des lois», doit-il craindre l’invocation de «dispositions légales» ?
Paris a également tenté d’aller à l’encontre de l’esprit de la décision du CPS, sur les décisions qui doivent être prises en Conseil des ministres en y adjoignant le Conseil de gouvernement. Dans le point 13 de la résolution, la France encourage à Banny à prendre «immédiatement» une ordonnance sur les audiences foraines, qu’elle imagine aussi abjecte que les dispositions des audiences foraines «wouya-wouya» d’alors. Mais ces manœuvres auront du mal à intimider un camp patriotique qui sait désormais que trois membres du Conseil de sécurité sur cinq sont défavorables à la suspension de la Constitution. Le contexte dans lequel cette résolution a été adoptée est un véritable cours de relations internationales pour la Résistance ivoirienne.
Ceux qui savent lire les signes du temps le comprendront aisément : en votant la nouvelle résolution après le 31 octobre, le Conseil de sécurité va à l’encontre de la théorie du «vide juridique». Nous avons vécu 24 heures sous l’empire exclusif de la Constitution ivoirienne. Le ciel ne nous est pas tombé sur la tête ! La Russie, la Chine et la Tanzanie souhaitaient même un plus long délai pour l’adoption de cette résolution ! Ces pays nous envoient un message : la Côte d’Ivoire n’a pas besoin de résolutions onusiennes pour vivre. Personne ne peut intervenir dans ses affaires intérieures. La France est tellement discréditée dans le dossier ivoirien qu’elle sera bientôt à peine nuisible.
Il serait pourtant vain d’imaginer que la France baissera les bras. Ce que Paris n’a pas eu au Conseil de sécurité, Paris tentera de l’obtenir par les oukases infondés du GTI (comme ce qui s’est passé à l’époque de la résolution 1633). Jacques Chirac activera le «médiateur» Denis Sassou N’Guesso pour qu’il éreinte au maximum le président Gbagbo.
Ce dernier devra donc vaincre une des maladies de son système : la tendance à s’endormir, à s’engourdir et à laisser les choses aller dès lors que «l’essentiel» est préservé, et à ne réagir que lorsque le pouvoir est menacé dans son essence. La Côte d’Ivoire républicaine doit capitaliser le camouflet diplomatique infligé à la France pour neutraliser au maximum le colonisateur. Il est grand temps, quelques jours avant le deuxième anniversaire des massacres de novembre 2004, de ressusciter les plaintes contre une armée française qui ne saurait être impliquée dans la restructuration de l’armée ivoirienne. Il est grand temps de faire admettre à Charles Konan Banny qu’il n’agira que dans le cadre de la loi. Il est plus que jamais temps de parcourir l’Afrique et le monde en portant un seul message : la Côte d’Ivoire veut sa liberté, son droit à l’autodétermination, la fin du pacte colonial. En refusant de suivre mécaniquement Paris, le Conseil de sécurité a commencé de tuer le pré carré français (cet espace où la communauté internationale donnait tous les droits à Paris sur des pays théoriquement indépendants). Au président Gbagbo de l’achever désormais.
(Théophile Kouamouo(kouamouo@yahoo.com)) Jeudi 2 Novembre 2006
Décidemment ils auront tout tenter, jusqu'au ridicule.... _________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA
Décidemment ils auront tout tenter, jusqu'au ridicule....
Mais Frère N'kossi , as-tu vu la tête de celui à qui la France veut foutre le pouvoir entre les... dents ? Ce vilain bonhomme n'a aucune carrure , aucun charisme , doublé d'aucune fierté , cet incompétent de Banny , dis-je, n'est ni un as politique ni même un bon gestionnaire , l'individu connait à peine l'univers politique Africain/Ivoirien , il n'a jamais été élu nulle part , même pas dans son propre village , mais il attend tout cuit dans le bec que la France lui donne les rênes d'un pouvoirs ( sans rire ) pour lequel il faudrait au moins avoir la sanction d'une partie du peuple , il était Directeur général lorsque les militaires francais avaient cambriolé la Banque sous-regionale pour laquelle il travaillait , personne ne l'a entendu , il est resté aussi coït qu'une image , rien , même pas une enquête .
Le pouvoir au plus médiocre , serait le meilleur slogan dans ce cas Ivoirien ( et ailleurs ...!)
Le préfet qui doit remplacer Gbagbo est trouvé , maintenant reste à deloger l'Homme , ce qui n'est pas une sinécure , les tentatives s'accumulent sans résultats depuis 5 ans , les présidents portes-voix francafricains ( Sénégal , Burkina , Togo ect...) ne peuvent plus cracher leur bile ( la vésicule n'en contient plus ca à l'air ) , ce qui nous fait dire que ce vieux Chirac ne survivra pas politiquement/chronologiquement à Gbagbo , les elections francaises sont , je crois, en Mai 2007 , le maitre-colon quittera , le nouveau élyséen sera p-e plus facile a dribler ou enfariner , qui sait ?! _________________ "Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
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Posté le: Ven 03 Nov 2006 01:24 Sujet du message:
J'espère que ceux d'entre nous (les africains) qui ont des doutes sur le fait que Chirac a toujours cherché à faire partir Gbagbo du pouvoir plutôt que la paix en Côte d'Ivoire sont édifiés. Car, même la presse bien passante française a reconnu Sa défaite diplomatique . Vivement mai 2007.
Ce que Gnata a dit sur le Ghana est inquiétant mais ,effectivement l'espoir est du coté de l'Afrique Australe et Orientale. Quant à l'Afrique Occidentale et Centrale ( à majorité Francophone) c'est la Honte.
J'espère que ceux d'entre nous (les africains) qui ont des doutes sur le fait que Chirac a toujours cherché à faire partir Gbagbo du pouvoir plutôt que la paix en Côte d'Ivoire sont édifiés. Car, même la presse bien passante française a reconnu Sa défaite diplomatique . Vivement mai 2007.
Ce que Gnata a dit sur le Ghana est inquiétant mais ,effectivement l'espoir est du coté de l'Afrique Australe et Orientale. Quant à l'Afrique Occidentale et Centrale ( à majorité Francophone) c'est la Honte.
Tu l'as dit, la griot de la françafric ne dit pas autre chose...
Analyse – Sous la plume de François Soudan, son directeur de la rédaction très lié à la cellule africaine de l’Elysée, Jeune Afrique admet que Chirac mène, en Côte d’Ivoire, un combat singulier contre Laurent Gbagbo… qu’il est en passe de perdre. JA rejoint la galaxie patriotique sur un point : sous Jacques Chirac, la France est en Côte d’Ivoire une force belligérante à part entière et ne devrait ni s’interposer ni rédiger des résolutions onusiennes.
Graphiquement, c’est une belle couverture. On y voit, sur fond noir, deux hommes. Les deux se tournent le dos. L’un va à gauche, le visage sérieux et déterminé. Ses yeux cachés par des lunettes noires regardent en avant. C’est Laurent Gbagbo. L’autre, on ne voit pas son visage. Mais on sait que c’est Jacques Chirac et qu’il sort de l’Histoire, qu’il va vers l’obscurité. Le titre est frappant et provocateur : «Comment Chirac a perdu», est écrit en grand, en lettres blanches. Plus bas, plus petit : «… Et pourquoi Gbagbo n’a pas gagné».
Cette couverture est belle. Mais elle constitue aussi un signe des temps. Parce qu’autant dans le graphisme que dans les mots, elle happe en quelques mots l’essentiel de la réalité de la crise ivoirienne. Le duel à mort entre deux hommes. Jacques Chirac, le président français, homme des réseaux et de l’Afrique de papa. Laurent Gbagbo, le numéro un ivoirien, symbole de rupture (avec ou sans préméditation) et pierre d’achoppement d’un système françafricain mourant.
Le fait que l’auteur de cet article soit François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, qui a l’oreille de Michel de Bonnecorse, patron de la cellule Afrique de l’Elysée, en rajoute au symbole. Il ne s’agit pas d’un extrémiste proche de Gbagbo, mais d’un journaliste nageant habilement depuis plus de 20 ans dans le marigot du village franco-africain. François Soudan commence son article par un rappel du «pieux mensonge» de Chirac, qui fait semblant de se souvenir de coups de fil à son homologue en 2005 ou en 2006, alors qu’ils ne se sont plus parlé depuis le 3 novembre 2004. Et écrit : «Au moment où il s’exprime ainsi, Jacques Chirac sait qu’il a d’ores et déjà perdu le bras de fer très personnalisé qui l’oppose depuis près de deux ans à Laurent Gbagbo. Il n’aura pas résolu la crise ivoirienne avant la fin de son mandat en mai prochain et il n’aura pas obtenu ce qui en était à ses yeux la condition sine qua non : la mise à l’écart du président ivoirien. Deux «buts de guerre», deux échecs. Dans six mois, Chirac laissera à son successeur à l’Elysée le soin de sortir de l’ornière la plus importante intervention militaire française en Afrique depuis la fin de la guerre d’Algérie : l’opération Licorne, ses quatre mille euros et son milliard d’euros dépensés en quatre ans, sans aucun autre résultat que de perpétuer la partition de l’ancien showroom de la Françafrique. Alors, Jacques Chirac se lâche, à deux doigts de la déprime. (…) Comme souvent, quand la réalité têtue résiste à son volontarisme, le président français baisse les bras. Laurent Gbagbo, lui, respire mieux. Le dernier sommet de la Cedeao à Abuja vient de lui donner un an de sursis. Le temps d’assister de loin – et au pouvoir – aux adieux des deux personnalités qui à l’en croire le détestent le plus : Kofi Annan d’abord, Jacques Chirac ensuite.»
Soucieux de réécrire l’Histoire pour donner une image moins détestable de Jacques Chirac, François Soudan affirme que si Chirac «se méfie instantanément» de Gbagbo à l’arrivée au pouvoir de ce «socialiste populiste qui n’hésite pas à occuper la rue pour forcer le destin», il finit par l’accepter. Et choisit même de le défendre après le 19 septembre 2002. François Soudan situe le début de la haine maladive de Chirac pour Gbagbo, et son désir de le «déshabiller» en novembre 2004, alors qu’on se souvient de la tentative de coup d’Etat constitutionnel de Linas-Marcoussis, des menaces à peine voilées du président français, de la goujaterie de Dominique de Villepin. «Quant à Chirac, il n’aura qu’une idée en tête : en finir avec Gbagbo, par tout moyen hormis la force (sic !). Désormais, la cohabitation devient confrontation et le piège du duel personnalisé se referme. Or, au jeu du malin, malin et demi, les Bétés sont infiniment plus redoutables que les Corréziens (re-sic !). Très vite, l’objectif de Paris, soutenu en cela par la communauté internationale et une bonne partie des chefs d’Etat africains – dont ceux-là mêmes qui, en novembre 2004, ont pressé Jacques Chirac de «finir le travail», c’est-à-dire de renverser purement et simplement Laurent Gbagbo – est de réduire au maximum les pouvoirs du président ivoirien. Un roi nu, un chef sans sceptre, Vincent Auriol ou la reine d’Angleterre, au choix. Du GTI (Groupe de travail international, véritable autorité de tutelle) aux Casques bleus de l’ONUCI en passant par le contingent Licorne et une batterie de représentants spéciaux aux allures de proconsuls, un dispositif se met en place qui enserre et corsète le «camarade Laurent». Ne manque à cette camisole qu’un Premier ministre capable de résister à l’hôte de la résidence de Cocody. Ce sera Charles Konan Banny, littéralement imposé par Jacques Chirac au sommet Afrique-France de Bamako en décembre 2005. C’est dans le bureau occupé par le président français dans la capitale malienne que sont rédigées la feuille de route de Banny et la note «de plein effet», véritable lettre de cachet transmise à Gbagbo par une troïka de chefs d’Etat africains : en un an, aura lieu une élection présidentielle à l’issue de laquelle Laurent Gbagbo fera ses valises. C’est tout au moins ce que croit Chirac qui, satisfait, est même prêt pour cela à surmonter sa répulsion. «S’il vient à Bamako, je lui serrerai la main, bien sûr», confie-t-il. Et même plus, si affinités retrouvées. Mais Gbagbo, qui refuse de se voir imposer un diktat en terre étrangère, ne viendra pas. Rien, on le sait, ne va se passer comme prévu. Chirac a-t-il sous-estimé Gbagbo ? C’est probable. Le président ivoirien est un manœuvrier, cela fait trente ans qu’il mouille sa chemise en politique intérieure et il connaît le terrain mieux que personne. Il contrôle le Sud, Abidjan, la rue, la jeunesse, et son bras de fer ne diminue en rien sa popularité – tout au contraire : il est sans doute, parmi les candidats à l’élection présidentielle, celui qui a le plus progressé depuis deux ans. Il a de l’argent aussi, beaucoup d’argent, des caisses réservées et des rentrées parallèles qui lui permettent de pratiquer une efficace diplomatie régionale et de neutraliser certains de ses adversaires. Résultat : après une entrée en fanfare, le bulldozer Konan Banny manque rapidement de carburant. Et d’oxygène. A la mi-2006, plus personne à Paris ne se fait d’illusions sur la tenue d’élections avant le 31 octobre. Fin août, on sait que la consultation n’aura même pas lieu avant que Jacques Chirac quitte l’Elysée ! «Au moins, faisons en sorte que Gbagbo ne me survive pas», semble alors se dire le président français, qui donne son feu vert au «plan B», élaboré dans la fièvre à la rentrée de septembre. Objectif : obtenir de l’Union africaine, puis du Conseil de sécurité de l’ONU, la dévolution complète au 1er novembre de la totalité du pouvoir au Premier ministre Charles Konan Banny, pour une nouvelle période transitoire d’un an. Dans cette hypothèse, la Constitution ivoirienne est suspendue et Laurent Gbagbo quitte la présidence pour siéger au sein d’un conseil de régence aux côtés de Ouattara, Bédié et Guillaume Soro. Kofi Annan donne son accord, quelques chefs d’Etat africains appuient discrètement le projet (Obasanjo, Tandja, Kufuor, Bongo Ondimba…) et Banny lui-même y est secrètement favorable. Fin septembre, en marge du sommet de Bucarest, Jacques Chirac s’aperçoit pourtant que la partie est loin d’être gagnée. Ni la Commission de l’Union africaine, ni la présidence de l’UA ne semblent acquises. Cette dernière propose même un «plan C» alternatif : placer la Côte d’Ivoire sous quasi-tutelle onusienne, avec envoi de cinquante mille Casques bleus et transfert d’une partie des moyens déployés en RD Congo. Bref, à peine formé, le front se délite… C’est à ce plan sur la comète que le sommet crucial de la Cedeao, le 6 octobre à Abuja, vient de donner un coup d’arrêt définitif. Certes, Laurent Gbagbo n’a pas pour autant gagné la partie. Par rapport à ses propres propositions maximalistes de sortie de crise (départ de toutes les troupes françaises et onusiennes, qui seraient remplacées par un contingent de l’UA composé de Sud-africains, d’Angolais et de Libyens) et à en juger par la quasi-éviction du dossier de son «protecteur» Thabo Mbeki, ce n’est pas une victoire. Mais l’essentiel – son propre maintien – est préservé. Pour le reste, et même si les recommandations des participants au sommet enjoignent en quelque sorte à Konan Banny de prendre toutes ses responsabilités et d’occuper tout son espace politique, les pouvoirs dévolus au Premier ministre figuraient déjà, pour l’essentiel, dans sa feuille de route de décembre 2005 – une feuille de route largement circonvenue par Gbagbo. Ce dernier a donc le temps de voir venir. Un an de plus, soit tout le loisir d’attendre le nouvel hôte de l’Elysée et de lui faire admettre son idée cardinale depuis toujours : en Côte d’Ivoire, la France n’est pas la solution, elle est le problème», écrit François Soudan.
Que retenir de tout cela ? Que Le Courrier d’Abidjan et autres analystes de la galaxie patriotique sont rejoints par Jeune Afrique. En effet, dire qu’il y a affrontement personnalisé entre Chirac et Gbagbo, c’est dire que la France n’est pas neutre dans le conflit ivoirien et appuie les adversaires du chef de l’Etat. Nous avons toujours dit que la France est un belligérant à part entière en Côte d’Ivoire, et qu’elle ne saurait être juge et partie. La présence de Licorne en Côte d’Ivoire et le fait que la France rédige les résolutions sur la Côte d’Ivoire à l’ONU constituent, en toute logique, un vrai scandale.
(Théophile Kouamouo(kouamouo@yahoo.com))
_________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA
Banny, depuis les lustres qu'il dirige la BCEAO, a eu tout le temps de s'enrichir, de s'engraisser le corps et de s'encrasser le cerveau. Sa molesse est irréversible ! Cet homme est depuis trop longtemps l'exécuteur de notre assassinat économique par le biais du franc CFA qu'il contibue à mettre en oeuvre. Il faut dire la vérité à tous les ivoiriens et à tous les africains qui voient en lui un homme de paix, sage etc...
Banny est un traître sans cervelle (car il ne faut pas être très malin pour aller ainsi au casse-pipe...) qu'il faut neutraliser. Ce gars fait partie des mollusques de la planète Pensée !
Citation:
les elections francaises sont , je crois, en Mai 2007 , le maitre-colon quittera , le nouveau élyséen sera p-e plus facile a dribler ou enfariner , qui sait ?!
_________________ Les Africains sont aujourd'hui à la croisée des chemins : c'est l'union ou la mort !
Africaines Africains, l'édification de la véritable union africaine est notre devoir et notre seule chance de salut sur cette terre.
Un vrai guerrier ne recule pas devant son devoir sous prétexte que la tâche est surhumaine, impossible...il se bat !
La presse française estime que Paris a «échoué» dans sa guerre contre Gbagbo
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Déception – Malgré la pose faussement optimiste de la diplomatie hexagonale, les grands titres de la place parisienne prennent acte du revers diplomatique enregistré par leur pays après le round diplomatique qui s’est terminé à New York avec le vote de la résolution 1721.
Le Figaro
La France échoue à imposer ses vues à Abidjan
Malgré ses efforts, Paris n'a pas réussi à obtenir du Conseil de sécurité de l'ONU une résolution permettant de marginaliser le président Gbagbo.
Après d’intenses tractations au siège de l'ONU, la résolution 1721 sur la Côte d'Ivoire, d'inspiration française, a été adoptée par le Conseil de sécurité mercredi soir. Elle maintient Laurent Gbagbo à la tête de l'État ivoirien pour une nouvelle année, ce qui reporte d'autant l'organisation des élections. Elle semble renforcer les pouvoirs du premier ministre de consensus imposé par la communauté internationale, Charles Konan Banny. Ce dernier « doit disposer de tous les pouvoirs nécessaires, de toutes les ressources financières, matérielles et humaines requises et d`une autorité totale et sans entraves (...) et il doit pouvoir prendre toutes les décisions nécessaires (...) par ordonnance ou décret-loi ». Il dispose de « toute l'autorité nécessaire sur les Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire ».
Or, ses pouvoirs ne sont renforcés qu'en apparence. Il s'agit d'une reformulation à peine plus précise, de la résolution 1633 de 2005, qui accordait déjà au premier ministre « tous les pouvoirs nécessaires (...), en particulier dans les domaines de la sécurité, de la défense et des affaires électorales ».
Malgré l'échec avéré du tandem Gbagbo-Banny, la France n'a obtenu l'unanimité sur le texte qu'en cédant sur toutes les modifications qu'elle proposait. Paris aurait voulu en particulier que la résolution prime sur la Constitution ivoirienne. Les États-Unis et le Royaume-Uni y ont fait obstacle. Pour eux, un État ne peut plus être considéré comme souverain si on s'attaque à sa Constitution.
Le premier ministre, qui n'a pas obtenu la pleine et entière autorité sur les forces de l'ordre, reste à la merci de la rue. Les Jeunes Patriotes favorables à Gbagbo, avec l'aide plus ou moins tacite des militaires ivoiriens, risquent d'entraver ses prochaines réformes. Il n'est toujours pas permis à Banny de nommer aux emplois militaires et civils. Maigre consolation, il pourra choisir ses gardes du corps.
Gbagbo reste « à la barre »
Banny n'est pas dans une logique d'affrontement. Et il ne dispose pas d'un cadre juridique clair qui lui permette d'obtenir ses pouvoirs. Gbagbo pourra toujours invoquer la Constitution, qui donne un rôle prépondérant au président, pour bloquer ses projets. Par ailleurs, le premier ministre ne dispose d'aucun moyen de coercition, comme l'armée ou la Police. Pour finir, l'opposition, au lieu de le soutenir, dépense beaucoup d'énergie à critiquer le fait qu'il préfère le tandem au duel avec Gbagbo. Le président, lors d'un discours télévisé, a rappelé hier qu'il restait le chef, « à la barre ». « Je salue et remercie tous les pays membres du Conseil de sécurité, qui ont rejeté toute possibilité de subordination de la Constitution d'un État à une décision d'une organisation internationale, fût-elle l'ONU », a-t-il dit. Le président a appelé à la sérénité et mis en garde contre toute tentative de manifestation. L'opposition sait à quoi s'en tenir. Si elle se risque dans la rue, elle y rencontrera la police, qui vient de recevoir, par décret présidentiel, le renfort de l'armée.
La France vient de connaître une nouvelle désillusion. Elle touche du doigt les limites de son action en Afrique. « La France a placé la barre très haut, et n'a rien obtenu. Elle n'a pas été suivie par ses alliés africains traditionnels et s'est retrouvée isolée au Conseil de sécurité, analyse un responsable de l'ONU. Personne ne semble pressé de régler ce conflit, à part la France, à qui cela coûte 250 millions d'euros par an pour maintenir 4 000 militaires sur place. Tout le monde pense qu'il faut laisser mûrir la crise, et que la solution viendra des Ivoiriens.»
Libération
Paris échoue à marginaliser Gbagbo en Côte-d'Ivoire
Laurent Gbagbo n'a pas perdu de temps pour marquer son territoire. Quelques heures seulement après l'adoption à l'unanimité par l'ONU de la résolution 1 721 prolongeant pour un an la transition dans son pays, et donc son mandat, le président ivoirien a remercié, hier, «tous les membres du Conseil de sécurité» qui «ont rejeté toute possibilité de subordination de la Constitution d'un Etat à une décision d'une organisation internationale, fût-elle l'ONU». Son propos, diffusé par la télévision nationale, visait surtout la France qui n'a pas ménagé sa peine, ces derniers jours, pour tenter d'arracher une résolution marginalisant un président ivoirien considéré à Paris comme le principal obstacle à l'organisation d'élections «libres et transparentes».
De fait, l'ancienne puissance coloniale, qui depuis quatre ans maintient à grands frais plus de 3 000 soldats sur place, n'est pas parvenue totalement à ses fins. Elle a dû prendre en compte les réticences de la Chine et de la Russie, attachées plus que tout au respect de la souveraineté des Etats. Mais aussi ¬ plus surprenant pour les Français ¬ des juristes américains, peu enclins à voir une résolution de l'ONU empiéter sur une Constitution.
Désarmement. Résultat des tractations à New York, la résolution 1 721 renforce certes les pouvoirs du Premier ministre Charles Konan Banny pour mener à bien le désarmement des rebelles au nord et des milices pro-Gbagbo au sud, tout en préparant les élections avant fin octobre 2007. Elle lui permet désormais de prendre des décrets-lois et des ordonnances sans l'aval du chef de l'Etat, et affirme qu'il doit avoir «toute l'autorité nécessaire» sur les forces de sécurité. Mais contrairement à ce que souhaitait Paris, il n'aura pas la haute main sur les nominations des responsables civils et militaires. «C'est incohérent de demander au Premier ministre de désarmer sans lui donner la possibilité de désigner les responsables pour le faire», déplore un diplomate français.
Enfin, la résolution 1 721 stipule qu' «aucune disposition légale» ne peut être invoquée «pour faire obstacle» à la mise en oeuvre de la feuille de route remise au Premier ministre. Sans mentionner le terme de «Constitution». Gbagbo s'est donc empressé, hier, comme après la signature des accords de Marcoussis (janvier 2003), de la brandir par avance tel un bouclier destiné à protéger son autorité. Peut-être parce qu'il se sent plus fragilisé qu'il ne veut bien le dire. Le Conseil de sécurité a, en effet, précisé que le Haut représentant de l'ONU pour les élections, Gérard Stoudman, serait «la seule autorité habilitée à rendre les arbitrages nécessaires» pour résoudre d'éventuels contentieux.
«Patron». Jusqu'à présent, le Premier ministre, sur les épaules duquel repose essentiellement la transition, a surtout fait montre d'une grande prudence face à Gbagbo. Hier, ce dernier a cherché, si besoin était, à lui rappeler qui restait le «patron» en Côte-d'Ivoire.
Le Monde
M. Gbagbo salue la résolution de l'ONU sur la transition ivoirienne
Dans une allocution radio-télévisée d'une dizaine de minutes, diffusée jeudi 2 novembre, le président Laurent Gbagbo a salué la nouvelle résolution sur la Côte d'Ivoire adoptée la veille, à l'unanimité, par le Conseil de sécurité de l'ONU. Il l'a fait sur un ton combatif en prenant soin de ne mettre en avant que les points positifs, pour son régime, de ce qui fut, selon lui, "une véritable bataille diplomatique".
Sans jamais citer la France, à l'origine du projet de texte initial, le président ivoirien a d'abord fait remarquer que l'idée de subordonner la Constitution ivoirienne aux textes onusiens a été abandonnée. "Notre Constitution sera donc appliquée", a affirmé le chef de l'Etat.
M. Gbagbo s'est également félicité du fait que la résolution finale ôte au premier ministre le pouvoir de "nommer aux emplois civils et militaires", et partant de partager des prérogatives importantes avec le chef de l'Etat.
"Ce débat a également été tranché par la présente résolution", a jugé le président ivoirien.
Estimant que la communauté internationale lui avait donné raison, M. Gbagbo a poussé son avantage et prévenu que "toutes les atteintes contenues çà et là dans le texte de la résolution et qui constituent des violations de la Constitution de la République de Côte d'Ivoire ne seront pas appliquées".
FUTURES BATAILLES
Non sans habileté, le chef de l'Etat a ajouté que son attitude, qui augure de futures batailles avec ceux qui veulent une application stricte de la résolution, "profite à tous les Etats indépendants d'Afrique et du monde".
"Le moment est venu pour le président de la République de monter en première ligne. Je suis à la barre", a ajouté M. Gbagbo avant d'inviter l'armée à "défendre la Constitution et la République". Aux Ivoiriens, le président Gbagbo a demandé de se garder de "toute manifestation qui servirait de prétexte à ceux qui (...) veulent plonger la Côte d'Ivoire dans le chaos". Jeudi après-midi, on notait d'ailleurs un déploiement d'hommes en treillis dans le centre d'Abidjan.
Le chef de l'Etat a conclu en promettant que, "dans quelques jours", il s'adressera à nouveau aux Ivoiriens pour "tracer le nouveau cadre de règlement de la crise". Ce faisant, Laurent Gbagbo se pose en seul et unique maître du pays.
(Une sélection de la Rédaction) Samedi 4 Novembre 2006
http://www.lecourrierdabidjan.info/page_article.php?id=15631 _________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA
Popularité – Les médias proches de l'opposition ont raison de tenter de diluer l'impact du sondage sur la "confiance" que les Ivoiriens attribuent aux hommes politiques. Les résultats de l'étude dont nous publions ici dans son intégralité pour le thème qui nous intéresse, sont accablants pour les leaders du RHDP. Surtout Henri Konan Bédié.
Analyse.
Un sondage qui allait montrer à l’opinion l’impopularité du président Laurent Gbagbo et lui rabattre le caquet. C’est en tout cas à cet objectif que le représentant des Nations unies en Côte d’Ivoire, le diplomate suédois Pierre Schori, voulait parvenir. Dans une période – le sondage a eu lieu du 14 au 24 juillet 2006 – où l'échec de la résolution 1633 et du premier "mandat" de Charles Konan Banny devenait évident. Mais tel est pris qui croyait prendre ! Le sondage montre plutôt que l'acharnement international contre Gbagbo va à l'encontre des équations majoritaires en Côte d'Ivoire. Et que tenter de le démettre serait non seulement illégitime, mais lourd de dangers.
Dans son communiqué, après la publication, en début de semaine, du sondage émanant de ses services, l’Onuci révèle qu’elle effectue régulièrement des sondages pour mieux connaître les besoins des populations ivoiriennes et affiner son action sur le terrain dans la mise en œuvre de son mandat. Elle note par ailleurs que le travail a été fait sur la base d’un questionnaire en vingt cinq points portant sur des thèmes aussi variés que la perception du processus de paix, l’image de la mission, le rôle de la radio Onuci-FM, la personnalité bénéficiant du respect des personnes sondées, etc. Poursuivant, l’opération des Nations unies, après la médiatisation du sondage relatif à la personnalité bénéficiant du respect des personnes sondées, a cru bon se justifier en disant que ce sondage "n’a non plus aucune arrière-pensée politique et ne saurait être vu comme un sondage électoral. Son objectif est de connaître les attentes des populations pour lesquelles l’Onuci a été déployée pour faciliter la sortie de crise."
Déduction
Ce qu’il faut retenir, c’est que l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire a fait effectuer un sondage dans la période du 14 au 24 juillet 2006 comme elle en a l’habitude depuis sa présence sur le sol ivoirien. Et que ce sondage (qui a pris en compte 50% d’hommes et 50% de femmes) n’était ni un songe ni un montage du bloc républicain. Les résultats existent bel et bien, qui «ne sont pas destinés au grand public et n’ont aucun caractère secret».
Selon l’hebdomadaire français L’Express qui a ébruité l’information, «à New York, on juge cette fuite embarrassante. D’abord parce que l’Onuci n’a pas vocation, dans un contexte électrique, à se livrer à ce genre de sondage. Ensuite parce qu’elle intervient au moment de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1721, qui prolonge d’un an le mandat de Gbagbo tout en élargissant les pouvoirs du Premier ministre, Konan Banny, poulain de la communauté internationale». L’Express, qui a eu accès aux résultats de ce sondage avait révélé que le président Laurent Gbagbo «recueille 39,3%, soit une progression de plus 10 points par rapport à l’étude précédente menée en avril. A l’inverse, tous ses rivaux reculent. Gbagbo distance l’opposant nordiste Alassane Dramane Ouattara, alias Ado, qui perd 10 points, passant de 19,4 à 9,4%, le Premier ministre Charles Konan Banny, (7% contre 8,2% au printemps), et l’ancien président Henri Konan Bédié (4,7% au lieu de 8,1%)».
L’Onuci a fait un travail scientifique (voir fac-similé) et les résultats qui ont porté sur la tranche d’âge (18-24 ans, 25-34 ans, 35-44 ans, 45-54 et 55 et +), les régions de la Côte d’Ivoire (Abidjan, Sud-est, Nord-est, Sud-ouest, Nord-ouest) et la religion (chrétien, musulman, animiste et autres) ne peuvent être passés sous silence car ils interpellent l’opinion sur le poids de chaque leader dans la crise politico-militaire dans laquelle sombre la Côte d’Ivoire.
Analyse
Le dernier sondage de l’Onuci, comme les autres sondages précédents, finit de convaincre que le président Gbagbo est un phénomène ivoirien total. A part le nord-ouest où les forces rebelles et leurs parrains l’ont diabolisé, il a des points d'appui dans toutes les régions de son pays. Il est plébiscité par toutes les classes d'age.
La tendance indépendantiste qu’il représente est plus forte chez les jeunes. Plus on est jeune, plus on a pour référentiel Laurent Gbagbo... ou Mamadou Koulibaly.
Bédié, a l'inverse, apparaît comme un homme du passé, bien trop faible chez les jeunes et qui ne dépasse l’actuel président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly que chez les 45 ans et plus. Le mythe selon lequel Alassane Dramane Ouattara domine l'opinion musulmane est brisé. Certes, il a son plus fort pourcentage auprès de cette population, mais Gbagbo le bat et ne peut que progresser, avec les frustrations et les déceptions occasionnées par la rébellion, et les différents ralliements au bloc républicain ces derniers mois. Le RHDP profite donc à Alassane Dramane Ouattara. Celui-ci distancie largement son allié contre le président Laurent Gbagbo, et peut se poser en chef de l'opposition.
(Saint Claver Oula et Sylvie Kouamé) Jeudi 16 Novembre 2006
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