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Armée française, lu pour vous dans Libé

 
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Bola
Grioonaute


Inscrit le: 20 Mar 2005
Messages: 31

MessagePosté le: Jeu 07 Déc 2006 13:00    Sujet du message: Armée française, lu pour vous dans Libé Répondre en citant

Citation:
L'armée parmi les accusés au procès des mosquées brulées
L'ancien caporal Anthony Savino, l'un des quatre prévenus devant la cour d'Annecy, affirme avoir été «intoxiqué» au régiment.
Par Olivier BERTRAND
QUOTIDIEN : jeudi 7 décembre 2006
Annecy envoyé spécial
avec
Depuis lundi, la cour d'assises de Haute-Savoie juge quatre hommes pour l'incendie de deux mosquées le 5 mars 2004 à Annecy et aux environs de la ville. Trois reconnaissent avoir joué un rôle important. Michel Guégan, 26 ans, admirateur des Waffen SS. Nicolas Paz, 29 ans, hooligan du Paris-Saint-Germain. Et Anthony Savino, 23 ans, caporal au moment des faits au 27e bataillon de chasseurs alpins d'Annecy. Depuis deux jours, en même temps que lui, l'armée se retrouve au rapport.
L'ancien caporal estime qu'il a été «intoxiqué» au régiment. Il refuse d'abord d'en dire plus, se disant mardi «surveillé» dans la salle. Un membre du 27e bataillon se trouve derrière lui. La cour le rassure, mais il ne se met à parler que le lendemain ; les militaires en prennent alors pour leur grade.
«Bunker». Comme deux de ses codétenus, Savino est entré au 27e bataillon de chasseurs alpins d'Annecy. Là, il a partagé la chambre d'un caporal-chef responsable à l'époque du Front national de la jeunesse local. Dans leur chambre, il y avait au mur un portrait de Jean-Marie Le Pen. La hiérarchie était-elle au courant des responsabilités politiques du caporal-chef ? «Oui», souffle Anthony Savino.
Le jeune homme prend soin de répéter que lui n'a jamais eu d'engagement politique. Les enquêteurs ont cependant trouvé une photo le montrant en compagnie de Michel Guégan, bras tendus dans un salut hitlérien. Savino y porte un tee-shirt représentant une vierge avec, dans les bras, un enfant avec la tête d'Hitler. «Michel Guégan me l'avait prêté, se dédouane l'ancien caporal. Je suis catholique.» Il sort pour le prouver une croix en bois de sa poche arrière.
Savino a rompu son contrat militaire avant qu'on ne le congédie. Il affirme qu'il s'est «désintoxiqué» en quittant l'armée, qu'il a «appris à penser tout seul», et travaille comme maçon. «Sur les chantiers, il y a 90 % de gens d'origine étrangère. Je me suis rendu compte que ça se passait bien.» Paz et Guégan lui jettent alors des petites moues méprisantes.
«Quand vous êtes dans l'armée, raconte l'ancien caporal, on vous parle de la France tous les jours. La France, la France, la France.» Il porte au thorax le tatouage «France ma patrie». Il affirme que les chefs leur apprenaient «à défendre les Blancs» et «avoir peur de l'islam».
A plusieurs reprises, il a participé à la force d'interposition entre rebelles et partisans du président Laurent Gbagbo en Côte-d'Ivoire. Il évoque l'affaire Firmin Mahé, ce jeune Ivoirien tué par des soldats français, et dit : «Des affaires Firmin Mahé, mettant en cause des officiers supérieurs, j'en ai vu plusieurs pendant que j'étais en Côte-d'Ivoire.» Il raconte que lorsqu'ils attrapaient un rebelle, ils «le ligotaient et le sergent lui mettait un coup dans la gueule, puis c'était chacun son tour, et on le faisait sinon on était traités de pédés». David Métaxas, avocat de la Licra, lui demande alors combien de fois c'est arrivé. Il soupire, ne sait pas, suggère qu'il a vu pire mais ne peut pas le dire. Puis rapporte cette anecdote. Pour l'un de ses anniversaires, un lieutenant lui aurait dit : «Joyeux anniversaire caporal. Comme cadeau, je t'offre trente Noirs pour construire un bunker.» La cour ne comprend pas, lui demande d'être plus clair. Il explique alors qu'il s'agissait d'un jeu fréquent. Des «esclaves» à qui l'on faisait construire des «postes de combat avancés» dont l'armée n'avait pas besoin.«Amalgame». Le président Philippe Busché demande ensuite à Savino le rapport entre ces exactions et l'incendie de deux mosquées, à Annecy. Savino parle alors d' «un double conditionnement», médiatique et militaire. «Dès qu'on allumait la télé, on nous parlait d'immigration, d'imams arrêtés dans des mosquées à Lyon ou en région parisienne. On a fait l'amalgame, on a cru que les mosquées d'Annecy, c'était comme les mosquées dont on nous parlait à la télé.» Le magistrat lui fait remarquer que des millions de personnes ont vu les mêmes informations sans devenir incendiaires. Anthony Savino murmure : «Il y a des personnes plus fortes, et d'autres qui sont plus faibles.»
«Le parasite». Les Savino ont fui le fascisme italien, se sont réfugiés en Algérie, avant de fuir vers la France, à l'indépendance. Il parle d'une «rancoeur» familiale vis-à-vis des Algériens. Lui-même est né à Fresnes (Val-de-Marne) où ses parents étaient surveillants de prison. Ils ont divorcé quand il avait un an, il a vécu avec sa mère, qui s'est suicidée quand il en avait cinq, en apprenant que la garde d'Anthony lui était retirée . A mots hachés, le garçon a raconté à la cour d'assise s : «Je faisais la sieste. Elle est allée à la cuisine et a essayé de se poignarder, mais elle n'a pas réussi. Sûrement que ça lui faisait mal. Alors elle est allée à la salle de bain et elle s'est pendue. Le bruit m'a réveillé, je me suis levé, je l'ai vue. Elle vivait encore, j'ai pleuré.»
La jeune femme est morte peu après et Savino a été élevé chez son père, par une belle-mère qui l'enfermait, ne le nourrissait pas, lui interdisait de conserver une photo de sa mère. Une tante est venue confirmer à la barre. Le père fermait les yeux, les demi-frères appelaient Anthony «le parasite». Le garçon raconte tout cela en serrant les poings et les lèvres. Baissant la tête, il dit : «La France est devenue ma mère et l'armée ma famille.»
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