Rocs Bon posteur

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Posté le: Sam 30 Déc 2006 12:33 Sujet du message: L'extrême droite refait surface sur la scène politique |
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L'extrême droite sud-africaine, sur la touche depuis la fin du régime raciste d'apartheid, se prépare à refaire surface pour se jeter dans le courant de la démocratie multiraciale.
Convaincus que le sida et l'avortement sont les outils d'un complot pour décimer la race blanche, les militants du Boerestaat (Etat afrikaner) espèrent gagner en influence une fois leur parti officiellement enregistré, le 2 janvier.
La commission électorale ne peut refuser, sous peine d'être accusée de discrimination.
Le chef du Boerestaat, Coen Vermaak, estime qu'il est temps que les blancs (cinq millions sur 47 millions d'habitants) rejettent le concept de "Nation Arc-en-Ciel", cher à l'ancien président Nelson Mandela (1994-99), premier noir à diriger le pays.
"Nous ne voulons pas accéder au gouvernement. Nous voulons changer le système", a-t-il déclaré à l'AFP en marge d'une récente réunion publique à Krugersdorp, près de Johannesburg.
Son discours était empreint de la nostalgie de l'ancien régime, d'avant les premières élections multiraciales de 1994, du temps où la minorité blanche bâillonnait la majorité noire.
Il l'a prononcé devant une cinquantaine de militants d'âge mûr, sur fond blanc, orange et bleu, les couleurs de l'ancien drapeau national relégué dans les poubelles de l'Histoire depuis la chute de l'apartheid.
Pour M. Vermaak, les douze dernières années ont démontré qu'il est insensé de croire que les noirs et les blancs puissent vivre ensemble.
"Je ne pense pas qu'il y ait de volonté de réconciliation de la part du gouvernement (...) Ils changent les noms des villes et nous confisquent nos affaires", affirme-t-il.
La détermination du gouvernement du président Thabo Mbeki à vouloir rebaptiser rues, villes et même la capitale administrative Pretoria, et à augmenter le nombre de dirigeants noirs à la tête des entreprises, a suscité des plaintes de la part de blancs qui se sentent mis à l'écart.
Depuis sa fondation en 1980, le Boerestaat n'a jamais pu se démarquer de son image extrêmiste. En dépit de liens internet avec des groupes antisémites américains et des organisations pour la suprématie des blancs, M. Vermaak affirme que son mouvement ne se considère pas comme raciste, tout en admettant qu'il puisse être ainsi perçu.
Le directeur du parti, Nicholas Lang, affirme que le Boerestaat est "ouvert à toute race, à condition d'être d'accord avec nos idées", mais ajoute que "si un homme blanc est tué, tout le monde meurt".
L'Afrique du Sud a été plutôt épargnée par la violence ethnique depuis l'avènement de la démocratie.
Mais le Boerestaat est persuadé qu'un complot vise à exterminer les blancs, notamment par une plus grande accessibilité à la contraception et à l'interruption volontaire de grossesse.
"Je suis convaincu que l'avortement vise à se débarrasser des bébés blancs", affirme M. Vermaak. Le sida, selon lui, n'est en outre qu'un prétexte pour obliger les blancs à utiliser des préservatifs.
"Aucun Boer (Afrikaner) n'a jamais eu le sida. Cela n'existe pas. C'est la plus grosse escroquerie jamais inventée", affirme-t-il.
Bien que le parti n'appelle pas à la restauration du droit de vote pour les seuls blancs, il rejette fermement le concept de suffrage universel en vigueur depuis la fin de l'apartheid.
Pour M. Vermaak, il est ridicule qu'un médecin et un vagabond aient le même droit de se prononcer sur la façon de diriger le pays. "C'est logique, le vote de certains devrait compter davantage que d'autres", conclut-il. _________________ Domine ta peur et tu seras plus fort que la mort |
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